GREEN LIGHTS du 7 février 2025
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00:00On passe à un petit jeu qu'on a préparé, qui est une tradition dans Greenlight pour
00:10cette première saison.
00:11Comme tu le vois, nous avons un feu rouge, un yellow light et un feu vert.
00:17Je te les confie et puis je vais te poser quelques questions et tu me dis ce que ça
00:22évoque pour toi en termes de feu rouge, feu orange ou feu vert.
00:26Ton équilibre, vie pro, vie perso ?
00:28Qu'est-ce que tu penses de ton équilibre, vie pro, vie perso, toi personnellement ?
00:34Il pourrait être meilleur.
00:36Mais tu en as conscience, tu y travailles, qu'est-ce que ça veut dire ? Comment on
00:43s'organise dans ce cockpit de dirigeant pour pouvoir y voir clair ?
00:47En fait, je travaille beaucoup trop depuis quelques années et je m'en rends compte.
00:52Je sais que ce n'est pas quelque chose d'intelligent.
00:55Après, il se trouve que mes enfants ont grandi, donc ils ne sont plus à la maison.
00:59Donc ça tombe pas mal et je suis content d'avoir pu être présent, plus présent
01:04quand ils étaient encore là.
01:05Mais voilà, je considère que ce n'est pas sain de bosser longtemps par jour.
01:10On ne va pas donner un nombre d'heures.
01:13Est-ce que tu considères que tu as réussi, toi personnellement ?
01:15Non.
01:16Il faut nous donner une couleur.
01:19J'ai été le roi du…
01:22Orange, c'est bien.
01:23On a des gros accessoires, alors il faut les utiliser.
01:25Oui, être le roi du consensus mou.
01:27Non.
01:28Pour l'instant, j'ai réussi à faire survivre la boîte, ce qui est déjà bien,
01:34et à passer quelques milestones intéressants et à bosser avec des gens intéressants.
01:37Ça leur a donné envie de bosser là-dessus.
01:40Donc oui, c'est positif, mais il n'y a pas de milestone définitif à ce sujet-là.
01:46Pourtant, on en a évoqué quelques-uns.
01:47Est-ce que tu trouves que tu fais assez pour l'économie vertueuse de demain ?
01:55Orange, encore ? Ou OVA ?
01:59Je fais mon max, et là, effectivement, il n'y a pas d'agenda caché dans ce qu'on fait.
02:05C'est ça qui est assez agréable, et c'est aussi ça, je pense, qui intéresse les gens qui bossent avec nous.
02:10Donc oui, il n'y a pas d'agenda caché.
02:12Donc on est vraiment…
02:14Vous dites les choses et vous les faites.
02:16La France, c'est un paradis pour les entrepreneurs ?
02:19Ce n'est pas un paradis parce qu'il n'y a pas de paradis.
02:22C'est un endroit où il est quand même très agréable de vivre, donc c'est déjà bien.
02:27Après, il y a quand même pas mal de soutien.
02:30Le premier financeur, j'ai oublié de le citer, il s'appelait Pôle emploi.
02:35Mais comme je pense que la plupart des entrepreneurs, il y a quand même des dispositifs qui font que tu ne sautes pas dans le vide comme dans d'autres pays.
02:44Après, il y a quand même quelques problèmes culturels qui ne sont pas évidents en France.
02:51La France, c'est un paradis pour l'hydrogène ?
02:57Oui, mais là encore, aujourd'hui, on est en plein buzz super négatif sur l'hydrogène.
03:03Bon, après avoir une phase euphorique totalement justifiée.
03:08Mais quand on a démarré en 2015, je rappelle, 5 voitures, la plus grande flotte du monde et des discours extrêmement définitifs sur l'hydrogène.
03:17De gens extrêmement bien placés, positionnés, pensants, intelligents.
03:21Le truc n'existait pas et la flamèche qui aurait pu exister se faisait défoncer par tous les sachants qui murmuraient à l'oreille de nous gouvernants.
03:29Au final, on a fait les choses et les gens ont été obligés de constater que si ça existait, que si peut-être finalement ça pouvait servir, etc.
03:37Aujourd'hui, on est dans une phase de correction très bien, mais au moins le truc est à l'agenda, existe.
03:43Et la France a des atouts par rapport à ça.
03:46Le monde de l'énergie et l'avenir de l'énergie, un paradis pour les lobbyistes ?
03:51Oui.
03:52Parce que j'imagine que vous y avez été confrontés.
03:55Oui, c'est compliqué.
03:58Faut qu'on reste orange ou on met rouge là ?
04:02Ce qui est quand même paradoxal, c'est qu'on constate, si on voit les décisions des gouvernements français et peut-être au niveau européen également,
04:11que les gens qui sont aux manettes pour piloter la transition énergétique sont les leaders du monde carboné.
04:20Donc on se dit, ok, mais en réalité, est-ce qu'ils ont vraiment intérêt, est-ce que ça évite ?
04:25La réponse est dans la question non.
04:27Donc il y a quand même un vrai problème au fait de trop se reposer sur les leaders.
04:32C'est bien, ils ont une expertise, il faut qu'ils se transforment, etc.
04:35Mais il faut arriver quand même à faire vivre des pures players qui, eux, vont avoir un agenda différent et vont aller faire bouger les leaders.
04:42Les beaux engagements versus le retour en arrière qu'on perçoit avec l'économie qui tangue un petit peu en ce moment.
04:52Est-ce qu'il est réel ?
04:55Toujours avec une carte. Est-ce qu'il y a un vrai retour en arrière ?
04:58Il y a un vrai retour en arrière et je pense qu'on n'est pas au bout de ce retour en arrière.
05:03Pour autant, si on arrive à prendre un peu de hauteur et avoir ça sur le temps long, les choses progressent quand même.
05:09Donc il y a quand même, je pense, la société crante sur certains sujets.
05:14Et après ça descend mais ça ne revient pas complètement en arrière.
05:19Je prends un exemple plus simple, on est dans une voiture avec une ceinture attachée, personne ne fume.
05:25Moi, quand j'étais jeune, je n'avais pas de ceinture et les gens fumaient dans la voiture.
05:30Donc il y a une prise de conscience sociétale qui était, ok, on a beau dire, on fait encore des voitures qui vont à 300 km heure,
05:36qui sont énormes, mais les gens mettent leur ceinture.
05:40Et on a beau râler sur la pollution, le périph à 50, les gens ne fument plus dans leur voiture, fenêtre fermée, avec leur gamin à l'arrière.
05:47Donc il y a quand même des avancées sur cette thématique-là.
05:52Après, on n'est pas sur quelque chose de totalement linéaire.
05:57À qui est-ce que tu donnes un green light ?
06:01À qui quelqu'un, un mouvement, une entreprise ?
06:04Toi, tu donnes un carton vert à quelqu'un.
06:07Alors, c'est très difficile pour moi de le faire parce que justement, il y a un côté premier de cordée au fait de le filer à quelqu'un.
06:14Donc je vais dire à tous ceux qui ont fait de ces jeux de 2024, puisqu'on en sort un succès,
06:20et en partant de la tête.
06:22Parce que moi, je suis vraiment convaincu qu'il y avait une tête chez Paris 2024 qui a fait le job parce qu'ils avaient une vision très claire.
06:28Et d'ailleurs, que ce soit Estanguet ou Thaubois, c'est des anciens sportifs de niveau.
06:33Et on sent que ces gens-là font des choses que ne font pas le commun des mortels.
06:38Et ils le font aussi quand ils sont dans un agenda business.
06:41Donc ils arrivent vraiment à se dépasser et à avoir fait ce succès-là,
06:46en entraînant avec eux tout un tas de personnes qui se sont défoncées, dont nous d'ailleurs.
06:51Jusqu'aux bénévoles ?
06:52Voilà, jusqu'aux bénévoles.
06:53Et là aussi, je pense, c'est parce qu'ils étaient vraiment sincères dans leur démarche, dans leur agenda.
06:58Je pense que la France leur rend bien.
06:59Est-ce que tu peux donner un red light à quelque chose ou à quelqu'un ?
07:04C'est plus facile de donner un red card qu'un green light ?
07:08Oui, mais c'est pareil. Je ne peux pas en mettre un en particulier.
07:11Non, mais il y a beaucoup de choses qui m'énervent.
07:13De façon générale, je pense qu'il y a un côté un peu français, ingénieur français,
07:19qui consiste à dire « j'ai la solution, je vais vous expliquer. »
07:22Et puis, je ne prends pas la peine d'entendre ce qu'on me raconte.
07:28Je ne prends pas la peine de prendre d'autres versions.
07:33Donc, ça peut s'appliquer dans l'économie, beaucoup, dans les groupes, beaucoup, dans la politique, beaucoup.
07:40Et je pense qu'on aurait vraiment besoin tous collectivement d'être un peu plus à l'écoute de l'autre,
07:46sans forcément finir par être d'accord, mais au moins l'avoir écouté.
07:49Et puis, peut-être savoir changer un peu d'avis et ne pas être trop définitif dans la scène.
07:55Merci en tout cas pour cette première partie d'interview.
07:57Je vois qu'on arrive justement à notre destination qui est la place de la République.
08:01On continue là-bas dans un instant.