Lundi 10 février 2025, SMART IMPACT reçoit Jean-François Lemercier (Vice-président, 100 000 entrepreneurs) , Jacques HUYBRECHTS (fondateur, Université de la Terre) , Luis Diaz (Fondateur, Pontos) et Thomas Parouty (fondateur, agence Mieux)
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00:00Générique
00:08Bonjour à toutes et à tous, bienvenue c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:13Et voici le sommaire du jour.
00:16Mon invité c'est Jean-François Lemercier, le vice-président de 100 000 entrepreneurs,
00:20association qui transmet l'envie d'entreprendre aux jeunes
00:23et qui passe le million, le cap du million de personnes sensibilisées depuis sa création.
00:29Dans notre débat, on parlera de l'Université de la Terre qui se tient les 14 et 15 mars prochains à l'UNESCO.
00:36Ce rassemblement fête ses 20 ans sur le thème nature égale futur.
00:41Et puis dans notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables,
00:45on verra comment l'intelligence artificielle peut favoriser le développement de la pêche durable
00:51avec le fondateur de Pontos.
00:53Voilà trois thèmes, 30 minutes pour les développer, c'est parti.
00:56L'invité de Smart Impact, c'est Jean-François Lemercier, bonjour.
01:06Bonjour Thomas.
01:07Bienvenue, vous êtes vice-président de 100 000 entrepreneurs,
01:10association fondée en 2007 avec quelle ambition, quelle mission ?
01:14On a fondé 100 000 entrepreneurs en 2007 avec Philippe Hayat,
01:18avec pour objectif de créer cette association pour transmettre aux jeunes l'envie et la culture d'entreprendre.
01:25C'est très simple, c'était envoyer des entrepreneurs, des chefs d'entreprise,
01:30des responsables d'associations dans les établissements scolaires, auprès des jeunes, dans les classes,
01:35pour qu'ils puissent témoigner de leur parcours, de ce qu'ils ont fait, de comment ils l'ont fait
01:39et de ce que ça représente pour eux.
01:41Donc c'est uniquement les collégiens, c'est quoi la classe d'âge que vous visez en quelque sorte ?
01:47De 13 ans à 25 ans.
01:49Pourquoi 25 ans ? Fin de l'université ?
01:51Fin de l'université, voilà tout à fait, on touche un peu tout le monde.
01:54C'est vrai qu'on touche particulièrement les collégiens et les lycéens
01:58qui ne connaissent pas nécessairement le monde de l'entreprise.
02:02Aujourd'hui, on doit être à peu près la même chose en collégien et en lycéen,
02:11mais on permet de rencontrer des personnes qui viennent du monde de l'entreprise
02:17et qui peuvent témoigner de leur parcours.
02:20On suppose évidemment un partenariat avec les collèges, les lycées, les universités.
02:24Est-ce que, là encore, je remonte à 2007, ça a peut-être évolué depuis,
02:29est-ce qu'il y avait une sorte de, je ne sais pas, on se regarde un peu en chien de faïence,
02:32vous voyez, oh là là, des patrons qui vont venir à l'école ?
02:37Alors effectivement, ça n'a pas été un long fleuve tranquille, comme on dit,
02:42mais c'est vrai que ça s'est fait au fur et à mesure
02:45et on a été très rapidement en partenariat avec l'éducation nationale et les rectorats
02:51et tout ça se fait en très bonne intelligence pour que tout le monde puisse s'y retrouver
02:57et que, évidemment, ça se passe dans les meilleures conditions.
03:00Vous atteignez le cap du million de jeunes sensibilisés à l'entreprenariat,
03:05c'est-à-dire si le nom de l'association, c'est 100 000 entrepreneurs,
03:10donc c'est dire si l'objectif a été atteint.
03:13Et puis on va voir que vous êtes encore plus ambitieux.
03:15Quel bilan on peut faire ? Qu'est-ce qu'ils ont appris ?
03:17Qu'est-ce qu'ils vous disent en retour d'expérience ?
03:20Alors, c'est vrai qu'on a fêté au mois de décembre, en fait,
03:22le millionième jeune touché par ces interventions et ces témoignages.
03:26C'est une très belle étape, en fait, mais c'est un peu que le début encore du parcours.
03:32On intervient très tôt pour les jeunes dans leur parcours
03:37et c'était un peu notre objectif, c'était que, dès que possible,
03:42il y ait une personne qui vienne de leur parler, en fait, de leur parcours
03:47et leur donner envie.
03:49Puisqu'on s'appelle 100 000 entrepreneurs,
03:51l'objectif, ce n'est pas que tout le monde soit entrepreneur,
03:53ce n'est pas que tout le monde doit créer son entreprise.
03:55Ça n'a jamais été ça et ce n'est pas ça, en fait, notre objectif.
03:58Notre objectif, c'est de dire, vous pouvez prendre votre avenir en main,
04:01vous pouvez décider de ce que vous allez faire.
04:04Donc, on intervient très tôt.
04:06On a, évidemment, du mal à mesurer quels sont les impacts sur le long terme.
04:12On essaie de le faire.
04:13On a des mesures, en fait, assez régulières de ce que ça fait auprès des jeunes
04:17et on a aussi de très nombreux témoignages, en fait, des jeunes qui nous disent…
04:22Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
04:23Qu'est-ce qu'ils ont appris, peut-être sur le monde de l'entreprise, mais sur eux-mêmes aussi ?
04:27Beaucoup, en fait.
04:28Ce qui est assez extraordinaire, c'est, moi, je ne pensais pas que je pouvais
04:32et, en fait, ça m'a fait penser que je pouvais.
04:35Moi aussi, je peux.
04:36Et bien, en fait, quand, à la fin d'une intervention ou quelques semaines après,
04:41dans les retours qu'on demande aux enseignants et aux jeunes,
04:47quand on entend « moi aussi, je peux » et je me suis rendu compte qu'on se dit,
04:52en fait, déjà, on a déjà semé une petite graine et on a déjà réussi quelque chose.
04:57Et après, on a…
04:59Effectivement, ça fait maintenant de nombreuses années, en fait, qu'on a cette opération.
05:03On a eu plusieurs retours, en fait, de jeunes qui ont dit, en fait,
05:06plusieurs années après, j'ai créé mon entreprise, j'ai fait ceci, j'ai fait cela
05:10et j'ai eu le déclic, en fait, quand j'ai eu cette intervention dans la classe.
05:13Donc là, déjà, vous avez en grande partie gagné le pari.
05:18Vous avez décidé d'accélérer, de changer d'échelle en quelque sorte
05:23avec le projet Impact lancé il y a à peu près deux ans.
05:27Pourquoi ? Vous dites quoi ? C'est quoi l'ambition, ce changement de dimension ?
05:31Alors, l'année dernière, on a touché 127 000 jeunes qui ont eu la chance d'avoir, en fait, une intervention.
05:38Notre objectif, c'est de toucher 700 000 jeunes par an.
05:42C'est une classe d'âge, en fait.
05:43C'est une classe d'âge, tout à fait.
05:45Et c'est de là que devient le calcul de 100 000 entrepreneurs.
05:48C'est le calcul pour toucher une classe d'âge.
05:50Et donc, du coup, on se dit qu'il faut accélérer,
05:54qu'il faut permettre d'avoir plus d'entrepreneurs qui vont dans les classes.
06:01Entrepreneurs, chez nous, c'est entrepreneur, intrapreneur, responsable d'association.
06:06Tout le monde est concerné par le témoignage.
06:10Et pour ça, en fait, on a plusieurs leviers sur lesquels on travaille.
06:16La digitalisation de notre activité pour qu'on puisse organiser de manière plus simple et plus efficace.
06:24On est en train de se pencher sur les sujets, en fait, de l'utilisation de l'intelligence artificielle
06:29pour faire en sorte que le matching entre un enseignant et un établissement scolaire
06:35et un entrepreneur ou un responsable de projet puisse se faire plus simplement, plus rapidement, plus efficacement.
06:43Et donc, c'est tous ces leviers-là qu'on essaie de développer.
06:46Et on a entrepris, depuis quelques semaines, un rapprochement avec une autre association
06:53qui s'appelle Entreprendre pour apprendre.
06:55Qui faisait à peu près la même chose ?
06:57Eux, ils interviennent, en fait, ils font des programmes de mini-entreprise, en fait, dans les classes.
07:01D'accord.
07:02Donc, c'est des programmes plus longs, plus développés.
07:04On est très complémentaires.
07:05On parle aux mêmes interlocuteurs.
07:08Et on s'est dit, unissons nos forces pour qu'ensemble, on puisse toucher plus de gens.
07:15Donc, ça fait partie des leviers.
07:16On est en train de travailler sur ce rapprochement pour faire en sorte que ça puisse se réaliser.
07:20Est-ce que vous voyez encore, enfin, les entrepreneurs et entrepreneuses qui interviennent,
07:24beaucoup de clichés sur l'entreprise ?
07:26Oui, mais ça, je pense que c'est normal qu'il y ait encore beaucoup de clichés sur l'entreprise.
07:33Lesquels ?
07:34Alors, là, comme ça, il n'y en a pas un en particulier qui va me revenir.
07:39Il y a beaucoup d'échanges avec les jeunes.
07:42C'est-à-dire qu'il ne faut pas prendre l'intervention comme un grand discours.
07:47L'entrepreneur, il va parler.
07:49Oui, ce n'est pas vertical.
07:51C'est le plus horizontal possible.
07:52On l'a construit.
07:53Et si jamais il y a des entrepreneurs qui nous regardent et qui se disent, moi, j'ai peut-être envie.
07:56Oui, sûrement quelques-uns et quelques-unes.
07:58On l'espère.
07:59Je ne sais pas.
08:00Peut-être que je ne sais pas faire.
08:01En fait, d'abord, on a tout un système de formation qui se fait en ligne avec un guide de formation pour nos intervenants.
08:10Et effectivement, on explique qu'il y a le témoignage.
08:14Pourquoi ? Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Quel est leur projet ? Comment ils l'ont fait ?
08:17Mais il y a aussi, on leur propose aussi de partager avec les jeunes le lien entre le monde du travail et les matières qui sont étudiées à l'école.
08:28Et aussi de faire un lien avec les transitions qu'on est en train de connaître et le monde de demain.
08:33Et en fait, tous ces sujets-là, ils sont abordés par l'intermédiaire d'un dialogue avec les jeunes.
08:41Donc, il y a beaucoup de questions qui arrivent avec les jeunes.
08:44Il nous reste deux minutes.
08:45On va se concentrer sur l'entrepreneuriat féminin avec ces chiffres donnés par l'URSSAF au mois de mars dernier, mars 2024.
08:54Il date de 2022.
08:55Le nombre de femmes créatrices d'entreprises en augmentation, 43,7% des créateurs d'entreprises, ce sont des femmes, contre 40% en 2021.
09:04Je donne ces chiffres pour parler d'un événement qui aura lieu au mois de mars prochain, le 10 mars.
09:10Les semaines de l'entrepreneuriat féminin.
09:13Qu'est-ce qui va se passer ?
09:14Donc, le 10 mars, on va lancer justement cette opération qui est la 13e édition, en fait, pour nous,
09:20des semaines d'entrepreneuriat féminin où on met plus l'accent sur les femmes entrepreneurs pour aller témoigner en particulier de leur engagement,
09:30des difficultés qu'elles ont pu avoir et pourquoi c'est possible en tant que femmes aussi d'entreprendre.
09:36C'est un sujet qui nous était très à cœur au sein de 100 000 entrepreneurs, de pouvoir insister sur ce sujet-là.
09:43Et c'est la 13e édition qu'on fait en partenariat avec les ministères concernés et de nombreuses autres associations.
09:50Et c'est vrai qu'il va y avoir 1 400 femmes qui vont intervenir en quelques semaines dans de très nombreux établissements.
09:57Qui vont toucher plusieurs dizaines de milliers d'élèves.
09:59Tout à fait. Et qui vont toucher les garçons comme les filles parce que l'un et l'autre ont besoin d'entendre.
10:05Il y a quelques stéréotypes contre lesquels il faut lutter.
10:09Donc ça va être un peu ce focus pendant quelques semaines.
10:13Avec, on va terminer là-dessus, l'importance des rôles modèles.
10:15C'est-à-dire que le fait d'avoir une réussite au féminin, c'est un déclencheur important ?
10:20On a eu de nombreuses reprises des jeunes filles qui nous disaient et pourquoi pas moi.
10:26Et en fait, je peux aussi rêver et faire des projets.
10:30Et c'est ce qu'on fait. On invite les jeunes à rêver et à faire des projets.
10:34Merci beaucoup, Jean-François Lemercier.
10:36Je rappelle que ces semaines consacrées à l'entrepreneuriat au féminin, ça démarre.
10:40Le déclenchement, c'est le 10 mars.
10:42On passe tout de suite à notre débat consacré à l'Université de la Terre.
10:53On parle de l'Université de la Terre dans notre débat avec son fondateur Jacques Huybrech.
10:57Bonjour.
10:58Bonjour.
10:59Et Thomas Parouty, bonjour.
11:00Bonjour.
11:01Le fondateur de l'agence Mieux qui ose une chemise qui envoie du bois.
11:05Warming stripes.
11:06Oui, c'est bien, ça réveille.
11:07Pour ceux qui somme nolés devant leur écran, ne réglez pas votre téléviseur.
11:11C'est normal.
11:12Cette chemise est magnifique.
11:13L'Université de la Terre qui fête ses 20 ans, ce sera à l'UNESCO les 14 et 15 mars prochains.
11:19Alors, ça fait 20 ans, mais je vais quand même vous poser la question de base.
11:22De quoi on parle ? C'est quoi l'Université de la Terre ?
11:24D'abord, elle porte bien son nom.
11:26C'est-à-dire qu'on parle de notre planète et on parle de nous, notre espèce très particulière,
11:31les humains, sur cette planète.
11:33Ça fait 20 ans, effectivement.
11:34Alors, ça a démarré petit, en 2005.
11:36Mais c'est vrai que moi, j'ai une prise de conscience sur les enjeux écologiques et
11:40humains il y a pas mal d'années.
11:41Je me suis dit, voilà, il n'y a pas de rassemblement en France sur tous ces enjeux.
11:45Il faut réunir toutes celles et ceux qui pensent qu'on peut améliorer notre vie sur cette planète.
11:50Et voilà.
11:51On a grandi petit à petit avec des moments forts, avec la COP21 en 2015.
11:55En 2022, on a accéléré, effectivement, l'évolution de cet événement.
12:00Alors, c'est un grand rassemblement qui réunit à peu près 10 000 personnes.
12:03L'idée, c'est quoi ? De faire vivre le débat d'idées, tout simplement ?
12:05Le débat d'idées et l'action, surtout.
12:07Il faut que ça se transforme en action.
12:09Voilà.
12:10L'idée, de plus en plus.
12:11Vraiment, on est très orienté action.
12:12C'est vraiment de sensibiliser tous les publics.
12:14Et ça, c'est vraiment important.
12:15C'est un événement vraiment populaire, de 7 à 77 ans.
12:19Et effectivement, d'amener les citoyens à la fois à mieux comprendre plus finement les enjeux.
12:23La conscience, elle est là, maintenant.
12:25Maintenant, la compréhension des enjeux est très, très faible.
12:27On s'aperçoit, même ceux qui sont des spécialistes, parfois, n'ont pas encore bien compris les enjeux.
12:32Et puis, d'amener chacun, chacune, à agir là où il peut, là où elle veut.
12:36Voilà.
12:37Et individuellement, collectivement.
12:39Donc, on est vraiment orienté action de plus en plus.
12:41Et c'est vrai que pour les années à venir, puisqu'on va fêter notre anniversaire,
12:44l'Université de la Terre va engager les citoyens à agir.
12:47Il y a beaucoup de grands événements autour de ces enjeux de RSE, Thomas Parouty.
12:52Comment l'Université de la Terre se différencie, d'une certaine façon ?
12:57Alors, effectivement, en France, on a la chance d'avoir plein de grands événements sur des sujets de développement durable.
13:02Donc, il y a l'Université de la Terre qui est l'événement un peu intello, quand même,
13:07où il y a des têtes d'affiches internationales.
13:10Moi, je me rappelle avoir vu le chef Raoni, d'avoir vu Muhammad Yunus,
13:15enfin, voilà, Edgar Morin.
13:17Donc, on n'est pas là pour plaisanter.
13:19C'est du haut niveau.
13:21C'est du très haut niveau.
13:22Et après, il y a d'autres événements, comme Pro Durable,
13:24qui est vachement dans les solutions pour les directions RSE,
13:28qui est donc assez technique, avec des experts vraiment de la RSE.
13:32Il y a Change Now, qui est l'événement plus international, très tech, investissement, etc.
13:39Et après, il y a quelques autres événements, comme l'Université d'été,
13:43l'économie de demain, qui est organisée par Impact France.
13:45Il y a le congrès.
13:46On est plutôt bien lotis, si je vous entends.
13:48On a plein d'événements.
13:49Et ça, c'est une grande chance, parce que ça nous permet soit de réfléchir
13:53et de se mettre en action, soit de trouver des solutions,
13:56soit d'avoir un regard sur l'international.
13:59Donc, on a énormément de chance.
14:01On essaye de marcher du côté ensoleillé de la rue dans cette émission.
14:05Est-ce que, quand même, vous êtes un peu pessimiste en ce moment, Jacques-Louis Brèche,
14:08quand on voit un retour de Donald Trump aux États-Unis,
14:10quand on voit le budget 2025 qui coupe quand même assez massivement
14:15dans les ambitions environnementales ?
14:18Je ne vais pas vous dire que je ne suis pas pessimiste.
14:21Je suis à la fois extrêmement réaliste.
14:24Ce n'est pas très étonnant qu'on en arrive là.
14:27On a cru, effectivement, pendant le Covid et après le Covid,
14:30que le monde serait meilleur.
14:31Mais honnêtement, personnellement, je n'y croyais pas trop.
14:33Donc là, il y a une espèce d'international réactionnaire,
14:36comme dirait notre président de la République, qui est à l'œuvre.
14:39Il va falloir, effectivement, que les forces positives
14:41sur les enjeux écologiques et humains se mobilisent.
14:43On voit bien qu'il y a de la dispersion de ce côté-là.
14:45Enfin, en tout cas, il y a à la fois une espèce de stupéfaction.
14:49On est vraiment surpris de ce qui est en train de se passer.
14:52Donc je pense qu'il va y avoir une réaction très positive
14:54de la part de tous ces mouvements.
14:56Mais est-ce qu'il y a aussi un questionnement sur ce qu'on a ?
14:58On peut aussi se dire qu'est-ce qu'on a raté pour que ces courants de pensée
15:02qui, parfois, vont jusqu'au climato-scepticisme,
15:05ou qui, en tout cas, veulent appuyer sur le frein,
15:07sont en train de gagner des points, notamment électoralement ?
15:10C'est très complexe parce qu'on est 8 milliards sur cette planète.
15:12Il faudrait que les 8 milliards d'individus sur cette planète
15:15avancent dans le même sens.
15:16C'est à peu près irréaliste.
15:18Donc il y en a qui n'ont pas envie d'avancer dans ce sens-là.
15:20Il y en a qui sont sceptiques.
15:21Il y en a qui ne veulent pas changer leur mode de vie.
15:23Donc il va falloir trouver les solutions, qu'elles soient politiques,
15:27qu'elles soient économiques, qu'elles soient citoyennes,
15:29qu'elles soient des mouvements.
15:32Ce que nous, on essaye de faire avec l'Université de la Terre,
15:36c'est d'amener les citoyens à bien comprendre
15:38et puis à rendre positifs ces transitions.
15:41Il y a beaucoup de transitions à faire en même temps.
15:43En plus, il y a l'IA, il y a l'univers numérique et technologique
15:46qui est en train de se développer à fond.
15:48Donc il va falloir aussi voir comment ça vient impacter
15:52les enjeux écologiques, sociaux et humains.
15:54Et ça va impacter très fortement.
15:55Donc voilà, tout ça est complexe.
15:57On est vraiment dans un univers extrêmement complexe.
15:59Donc il faut qu'on décrypte ces complexités
16:01et qu'on donne envie aux gens d'y aller à sa manière,
16:05mais que chacun doit faire cet effort.
16:07Moi, j'ai l'impression qu'il y a deux éléments qui nous ont manqués
16:11et qui font qu'on arrive aujourd'hui à cette situation.
16:14C'est un, l'exemplarité et deux, la pédagogie.
16:17L'exemplarité, c'est un comportement exemplaire
16:20de la part de nos dirigeants, qu'ils soient politiques,
16:22grands chefs d'entreprise, du monde de la culture, etc.
16:26En fait, globalement, le bilan de Macron,
16:29il est assez ridicule depuis huit ans.
16:31Malheureusement, il y avait beaucoup d'espoir.
16:33Il a dit, mon prochain quinquennat sera écologique ou ne sera pas.
16:37Et en fait, c'est plutôt le contraire.
16:40Et deuxièmement, on a manqué de pédagogie.
16:42Tous ceux qui racontent les histoires.
16:45On a déjà débattu ici de l'importance de créer des imaginaires positifs
16:49autour de ce futur, nature égale futur.
16:53Ces imaginaires, on ne les a pas développés.
16:55Et je pense qu'il y a une responsabilité
16:57de quelques grandes chaînes de télévision,
17:00de quelques grands médias.
17:02Ça bouge quand même.
17:03Oui, ça bouge petit à petit.
17:05Radio France, TF1, M6, tout le monde essaie d'apporter sa pierre à l'édifice.
17:10Mais franchement, il faut vite expliquer les choses
17:13pour essayer de participer justement à ce nouvel imaginaire
17:17et de faire telle sorte que les Français, les Européens,
17:20les petits humains sur la planète,
17:22essaient de voir de nouvelles perspectives
17:24plutôt que de se dire, tiens, j'ai envie de rouler dans une Tesla
17:27et de partir sur Mars avec ma Tesla.
17:30Pour ces 20 ans, est-ce que vous avez prévu un programme particulier ?
17:34Qu'est-ce qu'on va découvrir dans cette université ?
17:36Oui, il y a un programme extrêmement dense.
17:38On a plus d'une cinquantaine de sujets, de sessions,
17:40le 14 et le 15 mars.
17:42C'est un vendredi et un samedi.
17:43On a un programme peu nuancé selon le vendredi et le samedi.
17:46Le vendredi, on a un public à la fois jeune et pro.
17:49Et le samedi, on a un public très familial, très citoyen.
17:52Alors oui, on a un slogan, nature égale futur,
17:55vous le citiez tout à l'heure.
17:57Ça veut dire beaucoup de choses.
17:58Ça veut dire qu'il faut que notre humanité, notre espèce
18:01se ressaisissent sur ce qu'elle veut pour l'avenir,
18:05ce qu'elle veut pour cette planète, pour notre espèce
18:07et pour l'ensemble du vivant.
18:09C'est un peu ça qu'on veut dire.
18:10C'est un appel à réinventer, à repenser le progrès.
18:14On a pensé que le progrès, c'était aussi se départir
18:17de la nature et du vivant.
18:19Non, on s'aperçoit qu'on est en train de scier des branches
18:21sur lesquelles nous vivons.
18:23Il faut arrêter de scier les branches
18:25et puis préserver, restaurer.
18:28Nature égale futur, ça va être décliné
18:30sous une cinquantaine de sujets, d'ateliers, d'expositions.
18:33On a aussi du stand-up,
18:36green and social comedy show.
18:38On aura des stand-upeurs qui vont venir s'exprimer
18:41aussi sur ces enjeux-là.
18:43Et ça rejoint ce qu'on disait tout à l'heure
18:45sur des imaginaires et sur le rôle finalement
18:47de la culture, de la communication, de la publicité.
18:49Qui sont pleins d'ailleurs.
18:51Ce ne sont pas forcément les plus grandes salles,
18:53ce sont des petites salles, mais elles sont déjà pleines.
18:55Donc ça veut dire que par le rire,
18:57par l'art aussi, par l'image,
19:00on aura beaucoup d'images.
19:02Ce n'est pas un festival d'images,
19:04mais on est en train d'ouvrir l'Université de la Terre
19:06à des moments d'images,
19:08avec des films, avec des séries, etc.
19:11Mais l'essentiel, c'est beaucoup de débats,
19:1354 sujets, et pour les jeunes aussi,
19:15puisqu'on a l'université junior pour les jeunes
19:17et leur famille de 6 à 12 ans,
19:19sur on n'est jamais trop jeune pour s'engager,
19:21où le plastique c'est toxique.
19:23Donc on essaye aussi
19:25avec des formats très pédagogiques,
19:27très animés, d'ouvrir l'Université de la Terre
19:29à des jeunes publics.
19:31Et Thomas, par outil, vous allez participer
19:33à l'une des conférences ?
19:35Oui, j'ai animé une table ronde
19:37le vendredi à 17h je crois.
19:39Sur un nouveau souffle,
19:41la créativité et l'inventivité
19:43pour participer à une nouvelle trajectoire.
19:45Comme à chaque fois,
19:47Jacques me file une table où il y a une grande diversité
19:49de directeurs.
19:51Il y a à la fois Arthur Aubeuf
19:53de Team for the Planet,
19:55la marque Balenciaga, la marque Picture
19:57qui est une marque un peu de sport de montagne,
19:59il y a Saint-Gobain,
20:01il y a Aegis
20:03qui accompagne notamment les constructeurs
20:05BTP dans du conseil.
20:07C'est très varié.
20:09Il y a deux équipes d'étudiants,
20:11une qui a développé une IA
20:13pour personnaliser les choix de lecture.
20:15Donc voilà, c'est très varié.
20:17Vous parlez d'innovation aussi dans cette table ronde ?
20:19On parle d'innovation, on parle de créativité, d'inventivité
20:21et en fait de nouvelles solutions.
20:23Il y a un Italien qui s'appelle Luca Gamberini
20:25qui a développé
20:27un projet qui s'appelle Nemo's Garden
20:29où il fait pousser
20:31de la menthe, du basilic, plein de trucs sous l'eau.
20:33C'est des idées assez folles
20:35mais qui sont soit
20:37des projets qui sont en train
20:39de se lancer, soit des grosses machines,
20:41des grandes entreprises qui sont vraiment dans
20:43l'innovation pour faire bouger
20:45la trajectoire.
20:47Il y a le débat d'idées
20:49et c'est aussi l'action.
20:51Partager des bonnes pratiques,
20:53des innovations qui marchent déjà, essayer de les faire
20:55passer à l'échelle, il y a aussi cette ambition
20:57à l'Université de la Terre ?
20:59Oui, on n'est pas un incubateur.
21:01Il y a d'autres projets dont Thomas a parlé tout à l'heure
21:03qui sont plus sur les solutions
21:05techniques, technologiques.
21:07Nous on est pour montrer,
21:09donner envie à nos publics
21:11de faire, d'agir, d'aller peut-être bosser
21:13pour les entreprises aussi, qui avancent plus vite.
21:15Ça c'est vraiment un enjeu majeur.
21:17Il faut que les entreprises montrent ce qu'elles font.
21:19Thomas c'est son sujet, plus que moi.
21:21Et nous on a, moi je dis toujours
21:23à l'Université de la Terre, il faut qu'on ait à la fois
21:25les activistes et les entreprises.
21:27Il faut réunir ces mondes.
21:29On peut les réconcilier.
21:31Oui, j'ai pas de problème avec ça.
21:33Dans un sens ou dans un autre, c'est pas toujours facile.
21:35En tout cas,
21:37c'est vraiment notre mission.
21:39Et puis là, cette année,
21:41on lance, nous-mêmes,
21:43l'Université de la Terre, une action extrêmement concrète
21:45qui va s'appeler 1,2,3 Dehors.
21:47En fait, il y a deux piliers
21:49qui ont été travaillés ces dernières années.
21:51Le pilier alimentaire et le pilier
21:53mouvement, bouger, mieux manger.
21:55Il y a le troisième pilier de la santé
21:57physique et psychique qui n'a pas été travaillé.
21:59C'est la reconnexion
22:01à la nature, la reconnexion vivante.
22:03C'est déconnecté, c'est ce que je disais tout à l'heure.
22:05Donc 1,2,3 Dehors va encourager les citoyens.
22:07Vous pouvez participer, ici Smart Impact
22:09et tous les médias qui voudront s'y associer.
22:11C'est vraiment open source pour engager
22:13les citoyens à sortir,
22:15lâcher leurs écrans,
22:17quelques heures, et aller dans la forêt,
22:19dans la montagne, dans les jardins,
22:21etc. Voilà, on va lancer ça au moment
22:23de l'Université de la Terre. Donc c'est une action extrêmement
22:25concrète parce qu'on ne peut pas protéger
22:27ce qu'on ne connaît pas et malheureusement,
22:29on est de moins en moins à bien connaître la nature
22:31et c'est aussi l'un des engagements qu'on veut prendre.
22:33Merci beaucoup à tous les deux.
22:35Bonne Université de la Terre.
22:37Je rappelle les dates.
22:39Elles sont à 14 et 15 mars prochains.
22:41On passe tout de suite à notre rubrique Startup.
22:49Smart Ideas, la bonne idée du jour.
22:51Elle est signée Louis Diaz.
22:53Bonjour. Bonjour. Bienvenue.
22:55Vous êtes le fondateur de Pontos, créé en 2024.
22:57Avec quelle idée ? Expliquez-moi.
22:59Avec l'idée d'apporter de la connaissance
23:01finalement aux marins pêcheurs,
23:03aux communautés rurales de la pêche,
23:05face au changement climatique, sur leurs pratiques de pêche.
23:07Donc on s'est rendu compte que
23:09les conditions sur l'océan étaient en train
23:11de changer, qu'ils avaient des difficultés à s'adapter
23:13finalement à ces migrations d'espèces
23:15sans avoir finalement des connaissances de comment le faire.
23:17Ils pêchaient toujours par héritage,
23:19par habitude et donc nous, à partir
23:21des connaissances des données spatiales mais surtout
23:23avec l'évolution des technologies
23:25de l'IA, on a voulu apporter
23:27cette expertise de façon simple.
23:29C'est quoi ? C'est un logiciel ?
23:31C'est un logiciel qui combine pas mal de données.
23:33Des données qui viennent de l'espace,
23:35des données declaratives mais également en fait
23:37qui combinent un savoir-faire autour de l'intelligence artificielle
23:39pour simplifier ce qui est
23:41le traitement de la donnée pour qu'ils
23:43puissent eux-mêmes bénéficier en fait
23:45de ces informations d'une façon simple,
23:47ludique, pour améliorer leur connaissance
23:49mais surtout améliorer, on va dire, la gestion de leur écosystème.
23:51L'océan, il souffre
23:53particulièrement du réchauffement
23:55climatique et c'est un puits de
23:57carbone vital.
23:59Là, on a vraiment un enjeu majeur
24:01sur ces leviers
24:03environnementaux.
24:05L'idée c'est d'inventer une pêche
24:07plus durable, d'aider à aller
24:09vers une pêche plus durable ? Parce qu'on va
24:11vous dire, avec votre logiciel,
24:13on va pêcher encore plus et encore plus
24:15de poissons, vous voyez ce que je veux dire ?
24:17Complètement, l'idée c'est d'aller vers une pêche plus durable,
24:19une pêche qui est régulée, notamment s'appuyer en fait
24:21sur des certifications, des régulations,
24:23surtout le principe du quota.
24:25Le quota qui alloue finalement
24:27des rations d'espèces
24:29aux bateaux qui puissent lui ensuite
24:31aller les pêcher. Donc nous, notre logiciel,
24:33pour pouvoir fournir ces informations, se base
24:35finalement sur la réglementation.
24:37On intègre différents paramètres réglementaires
24:39pour pouvoir donner des conseils
24:41au capitaine en se basant
24:43sur la caractéristique du navire,
24:45en se basant également sur l'espèce
24:47qui cible, en se basant sur sa zone.
24:49À partir de là, on va essayer de comprendre
24:51comment l'écosystème, il évolue
24:53et fournir finalement
24:55ses recommandations. Ce qu'on a construit
24:57dans ce principe, c'est un écosystème virtuel.
24:59C'est pour ça qu'on a pris du temps
25:01avec l'INRIA pour élaborer cet écosystème,
25:03c'est-à-dire une vie virtuelle qui nous permet
25:05de faire des simulations et de tester
25:07l'impact de notre technologie sur cet écosystème
25:09avant même de faire des recommandations.
25:11Vous avez développé le projet au sein
25:13de l'INRIA, c'est ça ? Tout à fait.
25:15Ça a pris combien de temps ? Le temps de recherche
25:17et développement pour aboutir à ce logiciel
25:19aujourd'hui ? La vérité, c'est qu'on continue
25:21à le développer. Le work in progress.
25:23Exactement. On a démarré en 2023,
25:25janvier 2023, on continue toujours
25:27à travailler sur ce simulateur.
25:29Aujourd'hui, on est sur une étape de simulation
25:31dans laquelle on est capable de comprendre
25:33le changement climatique sur des espèces cibles
25:35telles que le thon, espèce très
25:37consommée et très régulée, qui est
25:39sur des débats auprès de comment le pêche
25:41et ce que ça a comme impact finalement
25:43sur la façon
25:45de se nourrir. Donc on a
25:47aujourd'hui une première brique qui permet
25:49de comprendre l'impact climatique
25:51sur cette espèce-là, sur des zones très
25:53spécifiques liées à la zone équatoriale.
25:55On essaye, à travers le simulateur,
25:57de découvrir d'autres types d'espèces, donc d'autres
25:59zones, et le but de ce simulateur, c'est de pouvoir
26:01simuler non pas juste le changement
26:03climatique, mais également
26:05les interactions entre espèces,
26:07navires, et aussi
26:09qu'est-ce que l'écosystème produit et qu'est-ce qui
26:11peut être consommé par les communautés
26:13locales. Comment l'idée vous est venue ?
26:15C'est un milieu que vous connaissez bien, dans lequel vous avez
26:17déjà travaillé ? Dans le passé,
26:19je travaillais pour une filiale du
26:21Centre national d'études spatiales français,
26:23dans lequel j'ai évolué
26:25au fur et à mesure d'ingénieur d'affaires
26:27jusqu'à directeur commercial, pour pouvoir
26:29faire le but
26:31premier de cette institution,
26:33c'était de fournir des outils
26:35à base de satellites, pour pouvoir réguler la pêche,
26:37notamment combattre la pêche illégale.
26:39Néanmoins, c'était
26:41on va dire, l'impact
26:43créé ne descendait pas
26:45jusqu'aux communautés locales. L'impact était
26:47limité à la partie gouvernementale.
26:49C'est là, en échangeant avec les communautés locales,
26:51quand je parle de communautés locales, c'était les pêcheurs,
26:53les organismes
26:55de gestion, tels que les ONG,
26:57même des organismes un peu plus
26:59liés aux pêcheurs, comme les associations de pêche,
27:01on s'est rendu compte qu'il y avait
27:03quelque chose à faire. Et avec
27:05la baisse de prix des données
27:07satellites et la baisse de coût
27:09des communications spatiales, du coup on s'est dit
27:11là c'est le moment, peut-être, de lancer un
27:13outil qui permette, on va dire, à ces communautés
27:15de générer eux-mêmes leurs ressources.
27:17En deux mots, PONTOS,
27:19ça veut dire quoi, ça vient d'où ?
27:21PONTOS, c'est l'ancien dieu
27:23de la mer, c'est avant Neptune,
27:25avec Gaïa, ils ont créé ensemble
27:27l'écosystème qu'on connaît aujourd'hui,
27:29si on prend l'histoire grecque,
27:31les fleuves, l'océan, et donc
27:33nous on a voulu très simplement redonner cette vie
27:35d'origine à l'océan.
27:37Merci beaucoup, Luis Diaz, et donc bon vent
27:39à PONTOS. Voilà, c'est la fin de ce numéro
27:41de Smart Impact. Merci à
27:43toutes et à tous de votre fidélité
27:45à la chaîne des audacieuses et des
27:47audacieux. Salut !