Au programme de ce nouveau numéro de « Et Maintenant ! », les déclarations explosives de Donald Trump sur le Moyen Orient. Le président américain recevait en début de semaine le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Durant cette rencontre, il a affirmé vouloir « prendre le contrôle de Gaza » afin d’en faire « la Côte d’Azur du Moyen-Orient », ce qui a suscité de vives réactions, on en parlera. Autre sujet, la France a enfin un budget et François Bayrou qui a échappé à plusieurs motions de censure peut désormais souffler. Mais pour combien de temps ? Après la non-censure, quels sont les chantiers qui attendent le gouvernement ? Est-il condamné à l’immobilisme ? Du côté de la gauche, rien ne va plus. La France Insoumise a publié cette semaine sur les réseaux sociaux une photo sur laquelle apparaissent au même niveau Marine Le Pen et Olivier Faure qui n’ont pas voté la censure. Les Insoumis parlent de « nouvelles alliances ». Le divorce entre LFI et le PS semble plus que jamais acté. Est-il définitif ? Enfin, le ministère de l’Intérieur a publié les chiffres de l’immigration pour 2024 : 336 700 premiers titres de séjour délivrés, un chiffre en hausse de 1,8 % par rapport à l’année 2023 et dans le même temps les expulsions ont augmenté de 26,7 % avec 21 601 reconduites au total. Au ministère de l’intérieur et de la justice, on se réjouit de ces chiffres. Année de Production :
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00:00Amis téléspectateurs bonjour j'espère que vous allez bien vous regardez et maintenant l'émission qui revient avec plaisir avec vous sur l'actualité politique de la semaine
00:18soyez les bienvenus hashtag et maintenant si vous souhaitez réagir ce week-end nous sommes gâtés les amis je vous laisse découvrir ce plateau de gala
00:26on est avec Emmanuel Vauguet bonjour Emmanuel bonjour Steve vous êtes communicant président de la société narrative on accueille aussi Alexandra Schwarzbrot
00:34bonjour Alexandra vous êtes directrice adjointe de la rédaction de Libération vous êtes aussi romancière vous avez écrit Éclat c'est à retrouver aux éditions Mercure de France
00:44merci d'être avec nous Nicolas Baverez bonjour vous êtes économiste et éditorialiste je renvoie à votre livre intitulé Sursaut c'est à retrouver aux éditions de l'Observatoire
00:54salut Eugénie Bastier bonjour Eugénie vous êtes journaliste au Figaro vous avez publié la dictature des ressentis c'est à lire chez Plon merci d'être avec nous
01:03dans cette émission on se demandera si la guerre des chefs aura lieu à droite alors que la popularité de Bruno Retailleau n'en finit pas de grimper
01:10on se penchera sur la guerre des gauches qui elle fait déjà rage au sein du nouveau front populaire on dira enfin à François Bayrou s'il est possible ou non
01:18de réformer la France dans les deux ans qui viennent mais d'abord les bonjour président Larcher mais d'abord les déclarations explosives de Donald Trump sur le Proche-Orient
01:28le président américain recevait en début de semaine le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou premier chef d'état étranger à être reçu à la Maison Blanche
01:36depuis le retour de Trump aux manettes après 16 mois de guerre entre Israël et le Hamas comment envisager l'avenir dans une bande de Gaza dévastée voici la réponse voici la solution du président américain
01:48Je vois une prise de contrôle à long terme je vois ça apporter une grande stabilité à cette partie du Moyen-Orient et peut-être à tout le Moyen-Orient
01:58et tout le monde à qui j'ai parlé ce n'est pas une décision prise à la légère tout le monde à qui j'ai parlé aime l'idée que les États-Unis prennent le contrôle de ce territoire
02:07le développent et créent des milliers d'emplois pour en faire quelque chose qui sera magnifique
02:13Je ne veux pas faire de l'esprit je ne veux pas faire le malin mais la côte d'Azur du Moyen-Orient ce pourrait être quelque chose qui pourrait être vraiment magnifique
02:24Bon Alexandra vous avez été correspondante en Israël pendant plusieurs années Israël et territoire palestinien quelle a été votre première réaction quand vous avez entendu Donald Trump ?
02:33Je n'ai pas été si surprise que ça et je suis même surprise que tout le monde se soit montré si surpris parce qu'on voit bien qu'il y a bien évidemment c'est n'importe quoi et on voit bien que Donald Trump ne connait rien à la situation
02:48simplement il a entendu beaucoup de choses et notamment de la part de son gendre Yared Kushner qui est lui très très très investi dans des fonds de pension qui investissent dans des constructions ancien-jordaniens et qui rêvent de faire la même chose à Gaza
03:03qui était son envoyé au Moyen-Orient lors de son premier mandat
03:06Aujourd'hui Yared Kushner n'a plus de mandat politique mais il est encore très très actif auprès de Donald Trump et donc il fait beaucoup de choses dans les colonies israéliennes en territoire palestinien
03:18donc évidemment le rêve de tous ces gens là c'est de mettre la main sur Gaza pour en faire on ne sait quoi
03:24donc il y a en ce moment on voit bien ce mélange et c'est ça qui est dangereux pardon un rêve messianiste à la fois et un rêve entrepreneurial et tout ça se confond, se mélange et c'est effrayant
03:41parce que tout cela va rajouter du chaos au chaos actuel
03:44Je retiens que vous n'avez pas été surprise, pareil Eugénie pas de surprise quand vous avez entendu Donald Trump, on sait qu'il est surprenant mais jusque là
03:51Il y a deux choses dans sa proposition, il y a une première chose c'est de prendre le contrôle, que les Etats-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza première hypothèse
03:58et deuxième chose c'est de déporter la population palestinienne et de la faire partir de Gaza pour la répartir dans le Moyen-Orient
04:04c'est deux propositions très différentes et qui sont en avis toutes les deux irréalisables
04:08mais il y a quelque chose de contradictoire même dans le projet Donald Trump puisqu'il mandate Elon Musk pour démanteler l'USAID
04:16ce département d'aide au développement qui dépensait des millions en interventionnisme partout dans le monde
04:22donc il y a une logique très isolationniste qui met en avant en disant on n'interviendra plus, on va rester chez nous, l'Amérique d'abord
04:28et là en Israël il veut faire exactement l'inverse c'est-à-dire investir des millions parce qu'il dit qu'il ne veut pas envoyer d'aide militaire
04:33donc déjà ça paraît compliqué mais du coup il va envoyer de l'argent et c'est complètement contradictoire avec son projet
04:38donc il y a une contradiction fondamentale entre l'isolationnisme prôné par Donald Trump et ce projet d'interventionnisme total à Gaza
04:48je pense que ça va poser un problème même à l'intérieur de son électorat
04:51Elon Musk a commencé à envoyer des petits signaux pour dire qu'il n'était pas forcément d'accord avec cette idée
04:54Dans la foulée de ses déclarations la Maison Blanche a apporté quelques précisions sur les projets de Donald Trump
04:58l'éventuel transfert des Gazaouis serait temporaire et il n'est pour l'instant pas question d'envoyer des troupes américaines à Gaza
05:04ni de participer au financement de la reconstruction de l'enclave
05:08En fait il n'y a pas de plan Trump Nicolas quand on assiste à ce déroulé de la semaine
05:14Là dessus j'allais dire pour le coup il n'y a aucune surprise comme on l'a dit
05:18le fait qu'il n'y ait pas de plan et qu'il n'y ait aucune préparation ni par l'administration ni par la diplomatie
05:24ni par d'ailleurs le fait d'avoir prévenu un certain nombre des pays qui sont concernés
05:30puisque dans le système Trump l'Egypte et la Jordanie sont censés accueillir les 2,2 millions de Palestiniens
05:36ce dont ils ne veulent pas entendre parler et l'Arabie Saoudite est censée financer le tout
05:40et les Saoudiens ne veulent pas en entendre parler non plus
05:44Donc le fait qu'il n'y ait pas de préparation là dessus il n'y a pas de surprise
05:50Ce qu'on découvre là aussi mais encore plus c'est qu'on croyait que le président des Etats-Unis était le commandant en chef
05:57avec Trump c'est le promoteur en chef et avec si possible son gendre pour effectivement
06:03C'est ça il fait du business il ne fait pas de la diplomatie en gros c'est ça
06:07Non il fait les deux à la fois il y a effectivement une confusion complète qu'on voit d'ailleurs aussi avec le rôle d'Elon Musk
06:15puisque je rappelle qu'il n'a aucune fonction dans le gouvernement des Etats-Unis
06:19il n'est pas élu et il restructure des agences fédérales
06:23il licencie des centaines de gens
06:27donc ce qu'il y a derrière c'est deux choses quand même très importantes
06:31la première c'est qu'effectivement à l'intérieur comme à l'extérieur c'est une stratégie du chaos
06:35la deuxième chose c'est que quand on ne respecte plus ni la constitution ni le principe de souveraineté
06:43en tout cas on n'est pas encore dans une démocratie complètement illibérale
06:49mais on n'est plus dans une démocratie qui fonctionne avec un principe de séparation des pouvoirs d'état de droit
06:59et la limite de tout ça c'est que quand on s'aide à la démesure
07:03on est rattrapé un jour ou l'autre par le principe de réalité
07:07et à mon sens c'est ce qui va arriver
07:09Donald Trump a précisé sur les réseaux sociaux
07:11qu'Israël transmettra la bande de Gaza aux Etats-Unis à la fin de la guerre
07:15qu'est-ce qu'il recherche Donald Trump ?
07:17c'est un coup de poker ?
07:19on a beaucoup entendu cette semaine
07:21c'est un coup de poker il n'y croit pas vraiment
07:23c'est pour peser dans les négociations
07:25il y a le discours de la volonté naturellement
07:27mais le discours de la volonté va à un moment se fracasser sur la réalité
07:31on voit bien que depuis qu'il est arrivé à une allure folle
07:35on a l'impression d'avoir un espèce de cheval cabré
07:39qui donne des coups de sabot un peu partout
07:41alors on donne un coup de sabot au Groenland
07:43un coup de sabot au Canada du Panama
07:45au Mexique, au Canada, maintenant à Gaza
07:47à la rigueur sur ça est-ce qu'on ne peut pas le comprendre ?
07:49il y a des intérêts politiques, économiques
07:51je vous rappelle quand même qu'il a baissé
07:53il a quand même baissé le pavillon aussi vite qu'il était monté au front
07:57sur le Mexique et sur le Canada
08:01en échange de contreparties
08:03tellement faibles
08:05sur la Colombie je suis d'accord
08:07mais sur le Mexique et le Canada
08:09je ne partage pas tout à fait votre avis
08:11assez faibles par rapport en tout cas à ce qui était annoncé
08:15moi je crains surtout que ce soit de la poudre aux yeux
08:17pour détourner le regard de ce qu'il fait sur le plan intérieur
08:21depuis qu'il est arrivé
08:23il y a une forme de destruction
08:25alors là en revanche
08:27systématique et très forte de l'Etat fédéral
08:29je ne sais pas si vous vous rendez compte
08:31mais vous parliez d'Elon Musk
08:33on a donné la possibilité à ce monsieur
08:35d'avoir un fichier de 20 millions
08:3720 millions
08:39des salariés
08:41fédéraux
08:43ça veut dire que ça se balade
08:45on propose à 200 000 fonctionnaires
08:47de donner leur démission
08:49contre des indemnités
08:51alors là on se dit c'est très bien il est en train de réformer l'Etat
08:53il va baisser les budgets
08:55ce qu'on oublie de dire c'est que dans ces 200 000
08:57il y a 100%
08:59100%
09:01des gens de la CIA qui ont reçu
09:03cette proposition
09:05c'est à dire qu'on est en train de démanteler
09:07l'Etat fédéral américain
09:09et parler de Gaza c'est aussi une manière
09:11de détourner l'attention
09:13on ne regarde plus ce qu'il se passe à l'intérieur
09:15parce que là on regarde ces coups de butoir internationaux
09:17et on laisse des gens qui n'ont
09:19aucun mandat
09:21pour faire des choses pareilles
09:23démanteler totalement l'Etat fédéral
09:25là où ils ont le mandat
09:27de l'élection de Trump qui a eu le vote populaire
09:29et qui avait dit et annoncé ce qu'il allait faire
09:31je suis d'accord que ça peut être inquiétant mais n'empêche qu'il l'avait annoncé
09:33pour revenir sur Gaza
09:35parce que c'est quand même le coeur du sujet
09:37moi ce qui me frappe, j'avais été en Israël il y a un an
09:39c'est cette proposition de faire partir
09:41la population palestinienne de Gaza
09:43je trouve que c'est une proposition qui monte dans la société israélienne
09:45en tout cas moi je l'avais entendu quand je suis allée là-bas
09:47parce que il y a un tel sentiment
09:49d'impasse, d'absence
09:51d'avenir, de solution
09:53que cette solution monte, elle est abominable évidemment
09:55et effectivement Trump
09:57arrive avec cette brutalité
09:59sans comprendre d'ailleurs que parfois le pragmatisme
10:01absolu est un manque de réalisme
10:03c'est-à-dire qu'il y a des choses qui ne s'achètent pas
10:05et ne se vendent pas et vous ne pouvez pas proposer aux palestiniens
10:07même si vous leur proposez d'aller dans un magnifique pavillon
10:09comme il a dit, des très beaux pavillons
10:11peut-être que l'attachement à une terre
10:13et à une histoire dépasse des questions
10:15financières et économiques
10:17mais c'est vrai qu'il y a une telle absence
10:19de solution, d'avenir, de perspective
10:21que finalement amener une solution
10:23même abominable, même catastrophique
10:25finalement il y a une espèce de
10:27on jette dans un jeu de qui
10:29une proposition, mais c'est le
10:31reflet aussi de cette espèce
10:33d'absence
10:35d'avenir total
10:37Parce que ces annonces ont quand même pris de
10:39cours les premiers concernés, les Gazaouis
10:41les palestiniens, mais aussi le premier
10:43ministre israélien qui semblait lui aussi
10:45un peu surpris par cette
10:47initiative du président américain, écoutez
10:49Il a une idée qui est
10:51différente et je pense qu'elle mérite
10:53qu'on y prête attention, nous en parlons
10:55il l'étudie avec ses collaborateurs
10:57son équipe, je pense
10:59que c'est quelque chose qui pourrait changer l'histoire
11:01et cela vaut la peine de poursuivre
11:03dans cette voie
11:05Le président Mahmoud Abbas
11:07et la direction palestinienne rejettent
11:09fermement les appels à s'emparer de la bande
11:11de Gaza et à déplacer les palestiniens
11:13hors de leur patrie
11:15Ces appels
11:17constituent une grave violation
11:19du droit international
11:21La paix et la stabilité ne seront pas atteintes
11:23dans la région sans la création d'un Etat palestinien
11:25indépendant, avec Jérusalem
11:27pour capitale, sur la base des frontières
11:29du 4 juin 1967
11:31et de la solution à deux Etats
11:33Ce qui est quand même incroyable Alexandra, c'est que
11:35Donald Trump ne demande l'avis à personne
11:37il fait cette proposition et on a l'impression
11:39que les deux côtés découvrent
11:41cette proposition. Oui, bien sûr
11:43même si je pense que Benyamin Netanyahou
11:45il sait pouvoir, il attendait
11:47ce moment depuis longtemps, Benyamin Netanyahou
11:49il a voulu tenir bon
11:51on a bien vu tous les massacres
11:53de palestiniens à Gaza
11:55et toutes les demandes, toutes les critiques
11:57qui pleuvaient sur Netanyahou
11:59il voulait tenir bon jusqu'à l'arrivée de son
12:01ami Donald Trump parce qu'il savait que ça
12:03ça allait le sauver, c'était la seule façon
12:05de se sauver, de rester au pouvoir
12:07ça et la guerre permanente
12:09donc maintenant en effet je crois qu'il ne s'attendait pas
12:11à ce que ce soit aussi
12:13merveilleux pour lui parce que lui c'est tout ce qu'il réclame
12:15que les palestiniens soient chassés
12:17de Gaza, de pouvoir reprendre
12:19le contrôle de l'enclave
12:21que les colons, il est sous la coupe
12:23Je ne sais pas s'il serait très ravi que ce soit les Américains
12:25qui arrivent dans la bande de Gaza
12:27Non pas spécialement mais enfin les Américains
12:29en lien avec les colons
12:31israéliens, pourquoi pas, c'est ce qui se passe
12:33actuellement, les colons israéliens
12:35sont quasiment au pouvoir en ce moment
12:37en Israël, ils ont carte blanche
12:39en Cisjordanie, en ce moment il se passe
12:41des choses atroces parce que
12:43les colons ont entrepris de reprendre le contrôle
12:45de la Cisjordanie. En fait ce que vous nous dites c'est que
12:47Trump, d'une certaine manière, parle aussi
12:49à un électorat israélien
12:51Nicolas, c'est un peu ça ? Avec cette proposition ?
12:53Non mais en réalité c'est ce qu'on vient de dire
12:55Pourquoi est-ce que
12:57on voyait d'ailleurs que Benjamin Netanyahou
12:59avait quand même un grand sourire
13:01auparavant, parce que
13:03en fait c'est la validation du Grand Israël
13:05Alors expliquez-nous
13:07Le Grand Israël c'est effectivement
13:09le départ des
13:11palestiniens de Gaza et l'annexion
13:13de la Cisjordanie, ce sont les deux choses qui sont
13:15et ce sont
13:17c'est le programme de l'extrême droite israélienne
13:19qui a d'ailleurs évidemment manifesté
13:21son soutien aux déclarations de Trump
13:23Mais derrière, c'est là où les choses
13:25se compliquent, c'est que je rappelle que
13:27derrière chez Trump, il y a aussi
13:29la notion d'une Grande Amérique qui va du
13:31Panama jusqu'au Pôle Nord en
13:33intégrant le Canada et le Pays pro-allemand
13:35Il y a aussi cette notion de paix Nicolas
13:37parce que voilà, on a étudié ce thème, un plan de paix
13:39vraiment point d'interrogation, Trump il y a aussi
13:41cette idée de paix au Moyen-Orient, est-ce que ça fait
13:43partie de son projet
13:45de paix au Moyen-Orient ?
13:47Je rappelle que l'idée de
13:49faire la paix en violant
13:51toutes les règles du droit international
13:53donc le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
13:55par ailleurs beaucoup de décisions
13:57de l'ONU
13:59qui sont rayées de la carte
14:01de refuser
14:03le respect des frontières
14:05du moment que les gens sont
14:07petits et faibles, on les écrase
14:09et que par ailleurs, la paix par la déportation
14:11c'est vrai qu'on l'a fait
14:13d'une certaine manière
14:15pendant la Seconde Guerre mondiale
14:17et après 1945 en Europe
14:19mais les souffrances que ça a créées sont
14:21quand même suffisamment importantes
14:23et la dernière chose que je voudrais dire
14:25pour répondre à ce qui a été dit, c'est que
14:27Trump a peut-être un mandat
14:29des Américains, mais il n'a pas le mandat de violer
14:31la Constitution, donc je rappelle que
14:33ce que fait Musk aujourd'hui, il n'a pas
14:35le droit de le faire, ce sont les compétences
14:37du Congrès et sur
14:39les budgets
14:41et donc...
14:43Non mais peut-être qu'il s'en fout
14:45mais ce que je veux dire simplement, c'est que quand on dit
14:47qu'il y a le mandat des Américains, le mandat des Américains
14:49n'existe pas pour violer la Constitution
14:51Je vous donne la parole dans une seconde
14:53Emmanuel, les
14:55accords d'Abraham, je veux juste rappeler un peu
14:57ce que c'est les accords d'Abraham, c'est cette série d'accords
14:59de normalisation des relations diplomatiques
15:01initiées par Trump et signées
15:03entre Israël et plusieurs pays arabes, Emirats
15:05Arabes Unis, Bahreïn, le Soudan ou encore
15:07le Maroc, ils ont été signés en 2020
15:09Ces accords prévoient la mise en place de relations
15:11diplomatiques, économiques, sécuritaires
15:13et un encouragement à la coopération
15:15dans plusieurs domaines, tourisme, commerce
15:17etc. On est dans
15:19ce cadre-là Emmanuel, dans les accords
15:21d'Abraham
15:23On est toujours dans cette idée de plan de paix
15:25vous dites, bon c'est pas la paix
15:27D'abord, un plan de paix, comme l'a
15:29dit très justement Nicolas, en déportant des populations
15:31en imposant la déportation des populations
15:33et en plus
15:35contre l'avis de
15:37toutes les parties prenantes
15:39mis à part une, ça s'appelle pas un plan
15:41de paix, ça s'appelle un coup de force
15:43c'est la première chose. La seconde chose c'est que
15:45il y a un noeud gordien dans cette histoire
15:47dont on parle que très peu et qu'on a évoqué
15:49nous autour de ce plateau, c'est que
15:51les palestiniens, il faut savoir
15:53que personne autour
15:55n'en veut, c'est-à-dire que tous les yeux sont
15:57braqués sur Israël, mais aller parler
15:59aux égyptiens, ils ne veulent pas entendre parler
16:01d'un seul réfugié palestinien
16:03aller parler aux jordaniens, ils ne veulent pas
16:05entendre parler des palestiniens
16:07je doute que le nouvel homme fort en Syrie
16:09veuille en entendre parler
16:11et au Liban c'est identique
16:13donc si vous voulez, on peut
16:15le plan de paix
16:17par le coup de force, en disant
16:19on va en plus déplacer des populations
16:21dans des territoires qui ne veulent pas
16:23les recevoir, enfin je veux dire
16:25c'est même pas grotesque
16:27c'est lunaire, Alexandra là-dessus
16:29vous faites bien de parler des accords d'Abraham
16:31parce que c'est hyper important et on voit
16:33bien qu'en effet celui, la seule
16:35personne qui pourrait avoir la clé
16:37d'un quelconque apaisement
16:39dans la région, c'est
16:41le prince, c'est MBS
16:43Mohamed Ben Salman, le dirigeant saoudien
16:45les états arabes
16:47qui se sont toujours totalement
16:49moqués des palestiniens, qui n'ont rien fait
16:51pour les aider jusqu'à présent
16:53ont quand même compris que leur
16:55population était très sensible aux
16:57souffrances des palestiniens et notamment ceux de Gaza
16:59sous les bombardements
17:01et donc ils ont quand même un peu peur
17:03des réactions de leur population, et donc Mohamed Ben Salman
17:05là, il a entrepris
17:07la seule chose qu'il pourrait faire, c'est dire
17:09à Netanyahou et aux américains
17:11ok, je veux bien reconduire
17:13les accords d'Abraham, à la seule condition
17:15c'est que les palestiniens
17:17c'est qu'on donne quelque chose aux palestiniens
17:19et il a fait communiquer dans la nuit de mardi
17:21à mercredi en disant, hors de question
17:23ça c'est un message
17:25vis-à-vis de sa population, pour l'instant
17:27c'est de la com'
17:29ce qu'il faudrait maintenant, c'est que concrètement
17:31il exige, il tape du poing sur la table
17:33après tout c'est un pays qui a des moyens
17:35c'est une puissance pétrolière
17:37et qui a des arguments pour
17:39taper du poing sur la table et dire à Netanyahou et Trump
17:41maintenant on arrête les bêtises
17:43et on parle sérieusement d'un état palestinien
17:45maintenant on va arrêter les bêtises et parler sérieusement du budget de la France
17:47c'est notre autre thème, deuxième thème
17:49l'insubmersible François Bayrou
17:51le premier ministre qui a cette semaine échappé
17:53à plusieurs motions de censure peut désormais
17:55un peu peut-être reprendre son souffle
17:57la France a enfin un budget
17:59écoutez-le
18:01nous avons un budget
18:03imparfait
18:05et je voudrais
18:07dire à ceux qui l'ont remarqué
18:09que notre but
18:11notre intention
18:13est que ce budget l'année prochaine
18:15si nous
18:17arrivons à
18:19remplir
18:21les objectifs que nous nous sommes fixés
18:23ce budget ne soit pas le même
18:25et donc ce budget
18:27est une étape d'urgence
18:29bon il a réussi son coup
18:31je ne sais pas
18:33ce que vous appelez réussir son coup
18:35la France a un budget grâce notamment
18:37à François Bayrou
18:39le coup c'était de durer
18:41de ce point de vue là on peut considérer
18:43qu'il a réussi son coup mais à quel prix
18:45quand il est arrivé on se disait
18:47mon dieu ça va être terrible parce que
18:49l'immobilisme est en marche
18:51et rien ne pourra l'arrêter avec François Bayrou
18:53mais sauf que là on n'est même pas dans l'immobilisme
18:55c'est à dire qu'il a tout vendu
18:57pour rester
18:59en fonction, il a reculé sur
19:01absolument tout, l'homme a fait
19:03toute sa carrière politique
19:05sur la réduction de la dette
19:07et là aujourd'hui
19:09il a tout cédé
19:11il a dit également que
19:13en rentrant à discussion qu'il n'allait pas toucher aux impôts
19:15savez vous que dans le budget
19:17certes imperfet comme il dit
19:19on a 27 milliards
19:21de hausse d'impôts
19:2327 milliards
19:25je termine juste d'un mot
19:27il avait promis 30 milliards d'économies
19:29en réalité il va faire 3 milliards
19:31d'économies, il nous prend
19:33pour des imbéciles et ça en revanche
19:35ça ne s'arrêtera pas. On va voir le budget qui a été
19:37adopté donc parmi les mesures phares une augmentation
19:39des impôts avec notamment une taxation exceptionnelle
19:41des hauts revenus et des grands groupes
19:43il prévoit aussi une baisse des dépenses publiques
19:45avec des diminutions notamment
19:47des crédits pour l'AME et les collectivités
19:49territoriales. Ce budget 2025
19:51vise un déficit de 5,4%
19:53du PIB pour 2025
19:55qui sont les gagnants
19:57qui sont les perdants Nicolas de ce budget
19:59c'est vrai que
20:01il y a un espèce de
20:03coup de maître politique
20:05mais ensuite si on raisonne en matière
20:07d'économie il n'y a que des perdants
20:09c'est à dire que ce budget
20:11c'est vraiment
20:13on a une économie française
20:15qui est aujourd'hui complètement à l'arrêt, une crise financière
20:17qui a démarré et
20:19c'est un budget qui
20:21va complètement
20:23bloquer la production
20:25on a un choc fiscal de 1 point de PIB
20:27qui est pratiquement entièrement supporté
20:29par les entreprises avec
20:31l'investissement qui diminue depuis 6 mois
20:33déjà donc on va bloquer
20:35complètement l'investissement
20:37tout embauche, le chômage va remonter
20:39autour de 8 à 8,5%
20:41à la fin de l'année
20:43et par ailleurs
20:45ces impôts ne vont servir à rien
20:47puisque la seule justification de ces impôts supplémentaires
20:49qui vont casser l'économie
20:51c'est de faire plus de dépenses et plus de dettes
20:53je m'explique, on dit qu'il y a des économies
20:55mais vous savez Orwell
20:57en 1984 il disait
20:59que la liberté c'est de dire que
21:012 et 2 font 4, les dépenses
21:03passent de
21:051658 à
21:071699 milliards
21:09et on explique que les dépenses baissent de 30 milliards
21:11vous dites qu'il n'y a pas de baisse des dépenses
21:13il y a quand même un petit problème
21:15comme la prévision de croissance est
21:17complètement irréaliste dans le meilleur des cas
21:19entre 0 et 0,4
21:21ça veut dire que le vrai déficit il va être
21:23entre 6 et 6,5 et qu'on va avoir
21:25une dette publique autour de 120% du PIB
21:27à la fin de l'année
21:29et maintenant que va faire
21:31François Bayrou
21:33c'est ça le résultat de ce budget
21:35quand on dit que c'est cher payé
21:37c'est exorbitant
21:39Vous n'avez pas l'air très content de ce budget 2025
21:41on va écouter François Bayrou, on lui demande
21:43qu'est-ce qu'il va faire dans les prochaines semaines, dans les prochains mois
21:45écoutez la réponse du Premier Ministre
21:47Il y a
21:49un immense
21:51travail à accomplir
21:53pour retrouver
21:55le climat de confiance que vous avez
21:57indiqué
21:59ce climat ne sera pas retrouvé
22:01si nous ne sommes pas capables
22:03les ayant identifiés
22:05de proposer une stratégie
22:07sur ces très
22:09grands sujets, je ne veux pas les lister
22:11exhaustivement
22:13de l'éducation nationale à la santé
22:15en passant, et je commencerai
22:17par cela, par la réforme de l'Etat
22:19Eugénie, il reste deux ans
22:21avant l'élection présidentielle
22:23je ne sais pas si François Bayrou tiendra jusque là
22:25mais qu'est-ce qu'il va pouvoir faire, est-ce que la France
22:27est réformable, va pouvoir être réformée
22:29dans les deux ans qui viennent ?
22:31La question est épouvantable, la question c'est
22:33est-ce qu'il pouvait y en avoir un autre, est-ce qu'il y avait un chemin
22:35pour trouver des économies, est-ce qu'il y avait un chemin
22:37étant donné une majorité qui pouvait se dégager
22:39en faveur d'économie, quand on voit
22:41que le Rassemblement National dans ses contre-propositions
22:43ne propose pas lui non plus d'économie
22:45il propose simplement une taxation sur le rachat d'actions
22:47et encore une nouvelle
22:49forme d'impôts, donc c'est bien
22:51la question d'une majorité qui
22:53rend le chemin de Bayrou difficile
22:55et je suis assez d'accord avec Edouard Philippe quand il dit que
22:57rien de décisif ne pourrait être fait dans les deux années qui viennent
22:59Alors oui on a fait l'infographie, rien de décisif
23:01ne sera fait dans les deux ans qui viennent
23:03du fait de l'absence de majorité à l'Assemblée Nationale
23:05déclaration d'Edouard Philippe fin janvier
23:07C'est absolument catastrophique parce que pendant ce temps-là
23:09le monde change, il change très très vite
23:11alors on peut critiquer ce qui se passe aux Etats-Unis
23:13avec Elon Musk mais le fait est que
23:15c'est peut-être une hubris dans l'autre sens mais en tout cas
23:17là il y a des décisions
23:19qui sont mises en oeuvre, le mammouth
23:21est dégraissé à vitesse
23:23grand V et nous à côté de ça
23:25on a un immobilisme, une stagnation
23:27du statu quo qui est effrayant
23:29et ça bouge partout, ça bouge en Amérique du Sud
23:31avec Millei, ça bouge aux Etats-Unis
23:33ça bouge en Italie, dans les pays du Nord
23:35et nous on est absolument
23:37figés et je ne sais pas
23:39si la France peut se permettre de perdre deux ans
23:41et en tout cas ce qu'on peut espérer
23:43c'est que le blocage, le statu quo
23:45provoque
23:47lors des prochaines élections une véritable
23:49majorité claire qui se dégage
23:51pour une réforme du pays. Vous êtes optimiste.
23:53Rien de décisif ne sera fait dans les deux ans qui viennent
23:55nous dit donc Édouard Philippe
23:57du fait de l'absence de majorité à l'Assemblée nationale
23:59vous êtes d'accord avec Édouard Philippe Alexandra ?
24:01Bah oui, je dois reconnaître
24:03tout arrive
24:05que je suis d'accord avec Édouard Philippe et Génie Bastille
24:07donc c'est vrai que c'est quand même
24:09Tout arrive vraiment sur ce plateau
24:11bravo
24:13Non mais c'est terrible
24:15il ne se passera rien dans les deux ans qui viennent
24:17mais on est tous d'accord
24:19je pense que le fait
24:21qu'on ait un budget c'est quand même une bonne chose
24:23il fallait un budget
24:25il fallait qu'on sorte de cette nasse
24:27dans laquelle on était enfermé
24:29même imparfait
24:31il fallait un budget
24:33c'est d'ailleurs pour ça que les socialistes sont résolus
24:35à ne pas voter la motion de censure
24:37parce qu'il fallait sortir de cet épisode là
24:39qui était pire que tout
24:41simplement maintenant
24:43on est toujours sur une
24:45François Béroud
24:47il a une épée de Damoclès sur la tête
24:49il sait qu'à tout moment
24:51les uns et les autres peuvent faire ça
24:53et ça ça peut arriver
24:55si ça n'arrive pas la semaine prochaine
24:57ou dans 15 jours
24:59ça peut arriver à la fin de la concertation
25:01sur la réforme des retraites
25:03si les socialistes
25:05refusent
25:07d'accepter
25:09qu'ils ne changent pas l'âge de départ
25:11à la retraite
25:13à tout moment il peut tomber
25:15donc comment voulez-vous réfléchir
25:17sérieusement à des réformes profondes
25:19quand vous savez qu'à tout moment vous pouvez tomber
25:21On va voir quand même les chantiers qui sont
25:23en tout cas lancés
25:25François Béroud qui a ouvert 8 chantiers
25:27simultanément, l'éducation, la justice
25:29la sécurité, l'outre-mer, la production
25:31le climat, la santé, l'immigration
25:33et même 9 si on ajoute le conclave
25:35sur les retraites, tout n'est pas encore
25:37arrêté en termes de calendrier
25:39mais le gouvernement prévoit déjà l'adoption d'un texte
25:41sur la simplification de la vie des entreprises
25:43sur l'orientation de notre agriculture
25:45sur la lutte contre le narcotrafic
25:47sur Mayotte ou encore sur la fin de vie
25:49Qu'est-ce qui est le plus urgent ?
25:51Qu'est-ce qui est prioritaire Nicolas dans tous ces chantiers ?
25:53Non mais en fait
25:55ce qui est prioritaire c'est ce qui n'y figure pas
25:57c'est-à-dire que
25:59on a un pays qui est en train
26:01de sortir complètement de l'histoire
26:03parce que ce
26:05appareil de production s'effondre
26:07et qui par ailleurs est sous la menace
26:09d'une crise financière
26:11donc les deux priorités c'est d'abord de remettre
26:13la France debout et de lui
26:15rendre une économie qui fonctionne
26:17et de se débarrasser de la crise financière
26:19ce qui veut dire qu'il faut revenir
26:21en excédent primaire donc ramener
26:23le déficit de 6,5 à 1,5%
26:25du PIB
26:27Voilà, c'est ça les priorités
26:29et c'est frappant de voir
26:31qu'on a un ministre de l'économie et des finances
26:33qui a une économie à l'arrêt
26:35des finances en ruine mais qui ne parle jamais ni d'économie
26:37ni de finances et c'est symbolique de ce qui se passe
26:39Mais est-ce qu'ils peuvent faire autrement
26:41étant donné la situation politique ?
26:43Le côté tragique c'est que
26:45effectivement ça dépasse François Bayrou
26:47Il y a un côté tragique qui nous ramène vraiment aux années 30
26:49où on a un système politique
26:51qui s'est installé
26:53en apesanteur complète par rapport à la réalité
26:55et c'est le point de comparaison
26:57d'une certaine manière comme on l'a dit
26:59mais pour des raisons complètement opposées
27:01avec ce que fait Trump
27:03et donc là où il y a
27:05un point commun
27:07c'est que quand ça se passe
27:09il y a un principe de réalité qui finit par s'appliquer
27:11donc dans les années 30
27:13on sait comment c'est fini
27:15cette fois-ci on risque d'être vraiment rattrapé
27:17par l'accélération
27:19de la crise financière
27:21parce que la perte de contrôle
27:23le budget de 2025 accélère
27:25la perte de contrôle complète
27:27des finances publiques
27:29et donc il y a ça et puis la rupture
27:31de l'appareil de production
27:33et je pense qu'on s'en rapproche
27:35Ce que je retiens c'est quand même que ça dépasse
27:37largement François Bayrou
27:39N'importe qui aujourd'hui au gouvernement
27:41manette de l'Etat ce serait la même chose
27:43Oui et d'autant plus que les partis politiques
27:45sont eux-mêmes dans une quête
27:47ils ne pensent qu'à la présidentielle de 2027
27:49donc ils sont en incapacité de prendre une mesure courageuse
27:51je prends un exemple par exemple
27:53qui était pour moi une mesure de bon sens
27:55qui était le gel de l'indexation des retraites sur l'inflation
27:57qui permet de faire économiser des milliards
27:59sur 6 mois, c'est une mesure
28:01qui me paraît de bon sens
28:03parce qu'on ne peut pas faire peser que sur les actifs
28:05le poids de la dépense publique
28:07et des taxes dans ce pays
28:09il faut demander aussi leur part aux retraités
28:11personne n'est pour, y compris le RN
28:13cette mesure parce que tout simplement
28:15les retraités sont l'électorat aujourd'hui qui fait les élections
28:17et aucun homme politique ne veut prendre ce risque
28:19et c'est vraiment pour moi
28:21une absence de courage politique
28:23et de ne pas vouloir dire la vérité aux Français
28:25y compris d'ailleurs la droite républicaine
28:27qui donne des grandes leçons
28:29On va en reparler après
28:31mais qui là-dessus se terre parce que c'est son électorat
28:33Rien ne va plus à gauche
28:35C'est une phrase qu'on a prononcée souvent dans cette émission
28:37mais on a peut-être encore passé un cap
28:39ces derniers jours, on va voir cette affiche
28:41elle a fait beaucoup de bruit
28:43cette semaine, la France Insoumise a publié
28:45sur les réseaux sociaux une photo
28:47sur laquelle apparaissent au même niveau
28:49Marine Le Pen et Olivier Faure, le RN
28:51et le PS
28:53n'ont pas voté la censure du gouvernement
28:55Bayrou, les Insoumis en déduisent
28:57qu'il y a de nouvelles alliances
28:59Cette affiche, cette attaque a suscité un immense
29:01tollé chez les socialistes qui refusent
29:03d'assimiler au RN
29:05Le visuel a été retiré des réseaux
29:07mais le mal est fait, certains députés comme Jérôme Guedj
29:09affirment qu'il n'y aura plus
29:11jamais d'alliances entre leurs
29:13partis et les Insoumis. Alexandra
29:15qu'est-ce que cette affiche, ce visuel
29:17cette affaire nous apprend de l'état
29:19des forces à gauche ?
29:21D'abord ce visuel, cette affiche est honteuse
29:23c'est insensé
29:25de voir des choses pareilles
29:27Elle montre juste que
29:29ce qu'on sait
29:31depuis longtemps, c'est que Jean-Luc Mélenchon
29:33est obsédé par
29:35la présidentielle, par une possible
29:37présidentielle anticipée
29:39il ne pense qu'à ça et donc
29:41il n'a pas compris que les socialistes
29:43eux, essayent de
29:45penser à l'intérêt général
29:47plutôt qu'à l'intérêt
29:49particulier de la gauche
29:51et voilà, il est devenu fou
29:53de rage et on sait que
29:55quand il perd ses moyens, il est capable
29:57de n'importe quoi
29:59et c'est scandaleux
30:01parce que le pays, vraiment
30:03on l'a tous décrit
30:05la situation dans laquelle est le pays
30:07vaut bien mieux que
30:09ces accès de rage
30:11de LFI, donc en effet
30:13là il y a un fossé
30:15qui est en train de se creuser entre LFI
30:17et l'EPS
30:19avec les écologistes au milieu
30:21ça va être très intéressant de voir
30:23de quel côté ils tombent
30:25comment ils vont finir par bouger
30:27je pense quand même
30:29qu'ils se sentent plus proches
30:31des socialistes que de LFI
30:33mais en tout cas là, c'est vrai qu'il y a
30:35un sacré boulot à faire
30:37je suis assez confiante parce que
30:39il y a quand même
30:41des gens bien qui sont prêts
30:43à relever le défi
30:45mais là il y a urgence
30:47la situation est trop grave
30:49pour qu'on en vienne à se livrer
30:51à des gamineries. Alors regardez cette autre attaque
30:53toujours en provenance des Insoumis
30:55l'article publié sur le blog L'Insoumission
30:57qui dresse la liste des élus du PS et du RN
30:59qui n'ont pas voté la censure
31:01les élus qui ont sauvé entre guillemets
31:03Bayrou, l'article de blog
31:05s'intitule la liste des coupables
31:07on est dans la stratégie de tension
31:09encore, toujours, chez les Insoumis
31:11on jette comme ça des élus en pâture
31:13ça a toujours été la stratégie des Insoumis
31:15et à ce point, oui
31:17parce que le trotskisme
31:19porte en lui
31:21le rapport de force
31:23alors après on va le mesurer
31:25en mettant plus ou moins d'intensité
31:27dans ce rapport de force mais c'est consubstantiel
31:29de ce qu'ils sont. En revanche
31:31quand vous dites
31:33j'aimerais être aussi optimiste que vous
31:35moi je pense que les socialistes
31:37ne peuvent pas gagner avec eux
31:39mais ne peuvent perdre avec eux
31:41et donc Gage est un homme
31:43qui est totalement en dehors du champ
31:45ils ne peuvent pas gagner
31:47avec les Insoumis
31:49mais aux élections législatives
31:51c'est très bien que sans les Insoumis
31:53il n'est plus député
31:55c'est ça le problème
31:57moi ce qu'on me dit c'est que
31:59M.Vallot et M.Fort voulaient voter la censure
32:01mais que pour protéger la place
32:03de M.Fort au Congrès du Parti Socialiste
32:05on s'est rangé au groupe
32:07si demain il y a une dissolution
32:09mais moi je prends les paris
32:11avec vous
32:13il ne faudra pas mais une demi-journée
32:15pour que tout ce magma
32:17se reforme
32:19parce que leur intérêt personnel
32:21et le sauvetage
32:23de leur siège dans leur circonscription
32:25prime sur tout le reste
32:27je suis totalement d'accord avec ça
32:29je pense qu'il peut y avoir toutes les divisions
32:31entre la gauche et l'extrême gauche
32:33il y a une culture de l'unité à gauche
32:35qui se rétablira mécaniquement
32:37et c'est une équation très simple
32:39la gauche aujourd'hui en France c'est 30%
32:41de l'électorat
32:43la gauche est structurellement minoritaire
32:45elle le sera pendant longtemps
32:47la question de la liberté économique
32:49et de l'immigration, elle le sera structurellement
32:51et à 30% vous ne pouvez pas gagner
32:53enfin si vous êtes divisé, vous n'avez aucune chance
32:55et le NFP d'ailleurs a réussi
32:57aux dernières élections tout simplement parce qu'ils ont
32:59remis toutes les forces
33:01ensemble du NPA
33:03jusqu'à la gauche modérée
33:05et c'est la seule façon qu'ils ont de gagner
33:07une seule élection, ils ne peuvent pas gagner
33:09s'ils ne sont pas unis au maximum
33:11en attendant la France Insoumise exige désormais
33:13ouvertement le départ du PS, du nouveau front
33:15populaire, Jean-Luc Mélenchon en a remis
33:17une couche, cette semaine il cible les socialistes
33:19et leur non-censure du budget
33:21écoutez-le
33:23Il est adopté par le fait du prince
33:25et par la bassesse
33:27des fausses oppositions
33:29qui au moment où elles auraient dû toutes
33:31se montrer conformes à ce qu'elles
33:33prétendent être, ont abandonné
33:35la ligne de combat, déserté
33:37la tranchée, nous sommes dignes de la
33:39confiance que nous demandons aux gens
33:41quand nous leur demandons
33:43nous ne voulons pas être confondus
33:45avec ces trafiquants
33:47avec ces menteurs
33:49Voilà comme il parle des socialistes
33:51on est vraiment sur le registre de la trahison
33:53je vais vous poser la question très simplement
33:55Nicolas, le PS a-t-il trahi l'union de la gauche ?
33:57Non, bien sûr que non
33:59mais on est dans la logique
34:01qui a été indiquée, c'est-à-dire que
34:03côté insoumis et Jean-Luc Mélenchon
34:05c'est une vraie, c'est comme
34:07Trump, c'est une stratégie du chaos
34:09et une stratégie de la guerre civile
34:11et qui s'exprime dans la violence du langage
34:13et comme toujours, le langage
34:15est d'autant plus violent
34:17qu'il s'adresse
34:19à son propre camp
34:21donc on est vraiment
34:23dans le
34:25comportement et la ligne
34:27bolchevique
34:29Vous parlez juste, je vous coupe Nicolas
34:31je vous donne la parole, vous parliez tout à l'heure des années 30
34:33est-ce que, voilà, on a vu
34:35cette comparaison qui a été faite
34:37entre les socialistes et le
34:39Rassemblement National et je ne sais plus quel député
34:41je crois que c'était M. Coquerel qui disait
34:43on n'a jamais vu ça depuis la Deuxième Guerre Mondiale
34:45ou les années 30, voilà, une comparaison
34:47d'un parti de gauche, un parti de gauche qui compare
34:49à un autre parti de gauche à
34:51le spectre de la droite de la droite
34:53est-ce que c'est inédit ? Est-ce qu'on est dans quelque chose
34:55d'historique ? C'est pas inédit, c'est une guerre
34:57des gauches à ce point
34:59Depuis,
35:01j'allais dire
35:03depuis Jaurès
35:05et Gued et ensuite
35:07Blum
35:09et Torres
35:11et ensuite, donc il y a toujours eu
35:13cet affrontement et si
35:15on prend les années 30, pour le coup
35:17ça devrait faire réfléchir un peu parce que
35:19la dénonciation par
35:21les partis communistes et le
35:23ciblage prioritaire des forces
35:25socialistes ou social-démocrates
35:27ça a quand même fait le jeu
35:29par exemple d'Hitler en Allemagne
35:31C'est ce que disait Eric Coquerel
35:33ça c'est tout à fait
35:35c'est tout à fait documenté
35:37donc ce qui est vrai c'est que là encore
35:39si on essaye de regarder un peu
35:41on est quand même dans un moment où la démocratie
35:43et maintenant elle est vraiment
35:45prise en tenaille entre
35:47les empires et dans les empires
35:49autoritaires, on a les Etats-Unis qui ont rejoint
35:51le club, on a une Europe
35:53qui est vraiment en grand danger
35:55menacée, qui doit être un peu
35:57le refuge de ces valeurs libérales
35:59et de ce qu'est une vraie économie
36:01de marché, de ce qu'est une démocratie
36:03qui respecte à peu près l'état de droit
36:05et on a
36:07je le répète, en tout cas
36:09la gauche elle est complètement
36:11elle est complètement en jeu
36:13donc il devrait y avoir un ressaisissement
36:15sachant qu'on est en plus dans une France
36:17qui est l'homme malade de cette Europe vulnérable
36:19et ce qui est
36:21frappant, mais d'ailleurs
36:23le même reproche
36:25peut être fait à la droite et pas seulement à la gauche
36:27mais c'est cette déconnexion complète
36:29ce que je voudrais quand même rajouter
36:31comme motif d'espoir
36:33c'est qu'on a vu à Villeneuve-Saint-Georges
36:35comme en Isère
36:37qu'en fait c'est partagé
36:39chez les Français aujourd'hui
36:41et qu'il y a une partie importante
36:43des Français qui refusent cette logique
36:45de guerre civile et qui
36:47refusent cette
36:49violence. Dans un an maintenant auront lieu
36:51effectivement les élections municipales
36:53les préparatifs commencent dès à présent
36:55la gauche se présente à Talluny
36:57soudée face aux électeurs la semaine dernière
36:59ça n'était pas le cas dans la ville de Villeneuve-Saint-Georges
37:01où avait lieu une municipale
37:03partielle, anticipée, les Insoumis
37:05partaient seuls et au deuxième tour leur candidat
37:07Louis Boyard a essuyé une cuisante défaite
37:09face à la droite, pas de quoi
37:11la battre pour autant, écoutez-le
37:13En 2025 la France insoumise
37:15avec sa liste de citoyennes
37:17de citoyens d'engagés des quartiers populaires
37:19avec sa liste de travailleuses
37:21de travailleurs essentiels, de jeunes
37:23a rassemblé 38% des voix
37:25alors oui, ce soir
37:27nous avons fait mieux
37:29voilà pourquoi je suis ici, pour vous porter un message d'espoir
37:31on avait tout le monde contre nous
37:33on avait le ministre de l'Intérieur
37:35qui a fait des ingérences dans des élections qu'il est censé lui-même organiser
37:37on avait le Front National
37:39on avait Éric Zemmour
37:41on avait Valérie Pécresse
37:43on avait les médias de Vincent Bolloré
37:45on avait tout le monde contre nous
37:47Emmanuel, cette élection, est-ce qu'il faut en tirer
37:49des enseignements à l'échelle nationale ?
37:51Alors, d'abord, il oublie de dire
37:53qu'il n'avait pas tout le monde contre lui
37:55puisque la gauche, avec beaucoup de courage
37:57s'était retirée et avait appelé
37:59à faire battre la droite
38:01donc il n'était pas si seul, le jeune homme
38:03ça valide, je pense, en fait
38:05la stratégie de Mélenchon, la compréhension
38:07de comment arriver au pouvoir
38:09Attendez, la défaite, ça valide la stratégie de Mélenchon ?
38:11Oui, oui, je vais vous expliquer pourquoi
38:13je pense que Mélenchon est intimement
38:15persuadé que sa seule façon
38:17d'arriver au pouvoir
38:19c'est de se retrouver face à Marine Le Pen au second tour
38:21parce que là, il peut y avoir
38:23un pseudo front républicain
38:25contre l'extrême droite. Et donc, vous voyez bien
38:27que s'ils sont, en revanche
38:29face à
38:31toute force politique
38:33de l'échiquier classique
38:35de la social-démocratie
38:37jusqu'à la droite républicaine, ils n'ont absolument
38:39seul aucune chance
38:41de prendre le pouvoir, ni dans les élections
38:43municipales, ni dans les élections
38:45nationales. Et donc, j'en reviens à ce qu'on se disait
38:47et je fais le lien avec le débat d'avant
38:49la stratégie de Mélenchon
38:51c'est simplement de cliver au maximum
38:53pour qu'il n'y ait rien entre lui
38:55et Marine Le Pen, parce que s'il n'arrive pas
38:57au second tour face à Marine Le Pen
38:59il n'a aucune chance de gagner la moindre élection présidentielle.
39:01Eugénie, vous êtes d'accord ? Déjà, sur Villeneuve-Saint-Georges
39:03c'est une victoire de Mélenchon. La défaite
39:05est une victoire. Je ne dirais pas ce que là
39:07mais
39:09je pense que la stratégie
39:11de Mélenchon
39:13ne peut pas aboutir à une majorité et je pense
39:15qu'il a fait le deuil de l'idée d'être majoritaire.
39:17Ce qu'il veut, c'est d'avoir
39:19un électorat de base radicalisé
39:21d'entre 10 et 15%
39:23qui votera pour lui quoi qu'il arrive et il bloque la gauche
39:25comme ça, il l'empêche d'accéder au pouvoir
39:27et accéder au second tour de l'élection présidentielle.
39:29C'est une force de nuisance et de chaos
39:31c'est sa stratégie, c'est la stratégie du chaos
39:33Je pense qu'il sait très bien
39:35qu'en tenant ce discours-là, il ne peut pas
39:37avoir 50% des gens derrière lui.
39:39Il verrouille une partie de l'électorat
39:41tout comme d'ailleurs Jean-Marie Le Pen
39:43avec le Front National
39:45en pêchant pendant longtemps la droite
39:47d'être vers Mont-de-Droite et d'accéder au pouvoir
39:49en verrouillant une partie de l'électorat.
39:51S'il est au second tour face à Marine Le Pen, vous pensez...
39:53Mais encore faut-il qu'il accède au second tour.
39:55Il est dans les tiages
39:57et à chaque fois à quelques
39:59centaines de milliers de voix du second tour.
40:01Moi je suis dubitatif sur sa capacité d'arriver au second tour.
40:03En activant
40:05le vote communautaire
40:07comme il le fait,
40:09Coquerel lui avait
40:11dit ça, il lui avait dit
40:13tu n'as aucune chance d'être au second tour, il te manque
40:15600 000 voix pour être au second tour.
40:17Et comme tu as fait le plein des voix de ce que tu peux faire à gauche,
40:19le seul moyen c'est d'aller activer
40:21des parts de l'électorat
40:23qui ne votent pas.
40:25Finalement,
40:27il s'est immédiatement tourné
40:29et a eu un discours qui était même
40:31totalement à l'inverse de tout ce qu'il apprenait
40:33toute sa vie, qui est ce discours communautaire
40:35et ce discours limite antisémite.
40:37S'il active ces 600 000 voix,
40:39il peut se retrouver au second tour.
40:41En 2022, il n'est pas très loin
40:43du second tour finalement.
40:45Depuis 2022, il s'est passé plein de choses.
40:47Et franchement, on n'est plus dans la même situation.
40:49On a tous beaucoup parlé de la situation.
40:51Avec un effondrement encore plus fort du PS.
40:53Pour terminer sur ce thème, Alexandra,
40:55on pose la question à la fille pilier
40:57ou boulet de la gauche.
40:59Votre réponse ?
41:01Moi, je les vois plus comme un boulet.
41:03Mais en effet,
41:05le problème, c'est que la gauche,
41:07si elle n'est pas unie,
41:09aura beaucoup de mal
41:11à accéder au pouvoir.
41:13Mais cela dit, toutes ces outrances,
41:15je pense qu'il est en train de perdre aussi
41:17beaucoup de gens de supporters à gauche.
41:19D'autant plus que, comme je le disais,
41:21la situation internationale a considérablement changé.
41:23Et je pense que les gens,
41:25devant leurs écrans,
41:27ils sont atterrés par tout ce qu'ils voient.
41:29Et je pense qu'il y a une espèce
41:31de ras-le-bol
41:33de toutes ces invectives,
41:35de toute cette haine,
41:37de tous ces clivages qui sont en permanence
41:39développés.
41:41Et que la méthode Mélenchon,
41:43peut-être qu'elle a marché à un moment,
41:45mais j'ose espérer
41:47qu'elle ne marchera plus
41:49dans les mois et les années qui viennent.
41:51Assiste-t-on au triomphe de la droite dure, Alexandra ?
41:53Cette semaine, l'Assemblée nationale a adopté
41:55une proposition de loi portée par les LR
41:57pour restreindre le droit du sol à Mayotte.
41:59Séance très houleuse, au terme de laquelle
42:01plusieurs élus de droite ont demandé
42:03à ce qu'un grand débat sur le droit du sol s'ouvre
42:05au plus vite, à l'échelle nationale.
42:07Écoutez.
42:09Nous avions même, au moment de la loi immigration,
42:11au Sénat, proposé de voter un amendement
42:13pour que ce droit du sol ne soit pas
42:15automatique. Et que,
42:17avant la majorité,
42:19un enfant né de parents étrangers,
42:21un jeune, puisse avoir
42:23une sorte de déclaration
42:25volontaire, pour déclarer
42:27« Moi, je veux rentrer dans la communauté nationale. »
42:29Pour ne pas que l'on devienne français,
42:31comme ça, par un droit
42:33automatique du sol.
42:35Je suis favorable à cette modification considérée
42:37du droit du sol à Mayotte, en Guyane.
42:39Et je pense que le débat public doit s'ouvrir
42:41sur le droit du sol dans notre pays.
42:43Ce qu'on entend, c'est la victoire,
42:45le triomphe de la droite dure ?
42:47Non, c'est le triomphe du pragmatisme, je pense.
42:49Le droit du sol n'est pas un principe sacré.
42:51Je rappelle qu'il n'y a que 3 ou 4 pays au monde...
42:53Enfin, dans les pays, on va dire, occidentaux,
42:55il y a 3 ou 4 pays qui pratiquent le droit du sol
42:57de façon automatique. Le Canada, les Etats-Unis, la France.
42:59Beaucoup de pays d'Amérique du Sud.
43:01Beaucoup de pays d'Amérique, en fait, parce que c'est un continent
43:03sur l'immigration et, finalement, sur le droit du sol.
43:05Mais, en Europe, il y a des tas de pays,
43:07le Danemark, l'Allemagne ne pratiquent pas le droit du sol.
43:09C'est un droit du sang...
43:11Enfin, ils ont élargi...
43:13Mais c'est quand même au cœur de l'identité républicaine.
43:15On est d'accord que là, on passe un cadre...
43:17Ça me fait beaucoup rire, la gauche,
43:19qui crache sur la tradition de façon systématique,
43:21mais brandit la tradition
43:23quand il s'agit du droit du sol, en disant
43:25c'est notre tradition, il faut la respecter.
43:27Par contre, la tradition, dans tout autre domaine de la vie sociale,
43:29il faut avoir un regard critique sur elle,
43:31la déconstruire et peut-être la remplacer par du progrès.
43:33Je veux dire, c'est un argument d'autorité
43:35de dire que le droit du sol existe depuis la monarchie.
43:37C'est un argument d'autorité.
43:39La question, c'est est-ce qu'il est adapté à notre monde moderne
43:41où l'immigration massive est une donnée
43:43considérable, où vous avez
43:45500 000 personnes qui arrivent
43:47sur notre territoire chaque année.
43:49Je pense qu'aujourd'hui, il est irréalisable.
43:51Il ne faut pas se braquer sur des grands principes
43:53qui n'ont plus trait au réel
43:55et on le voit à Mayotte, évidemment.
43:57On va voir ce qui a été voté à l'Assemblée nationale.
43:59On voit de conditionner l'obtention de la nationalité française
44:01pour les enfants nés à Mayotte
44:03à la résidence régulière des parents sur le sol français
44:05au moment de la naissance.
44:07Les deux parents, et non plus un seul comme c'était le cas
44:09jusqu'à présent, devront avoir
44:11résidé sur le territoire depuis trois ans
44:13et non plus trois mois pour que l'enfant
44:15devienne français.
44:17Nicolas, vous avez travaillé sur les droites.
44:19Même question, c'est le triomphe
44:21d'une certaine droite ?
44:23On assiste à ça quand on entend Bruno Retailleau ?
44:25Quand on entend Gérald Darmanin là-dessus ?
44:27Je crois que c'est surtout la défaite
44:29de la politique réelle
44:31qui est la capacité à prendre des décisions
44:33et à agir. Comme on l'a dit,
44:35dès qu'on parle de droit du sol,
44:37c'est un débat
44:39qui devient complètement idéologique.
44:41Et d'ailleurs, on y a assisté.
44:43Donc, ça interdit
44:45d'avoir une politique de l'immigration.
44:47Il faut avoir une politique de l'immigration.
44:49On sait ce qu'il faut faire, c'est ce que fait l'Europe du Nord.
44:51C'est les gouvernements sociodémocrates
44:53qui les ont mis en place.
44:55Effectivement, il faut un contrôle des flux
44:57parce que c'est pas possible
44:59de...
45:01Vous vous dites que le remettre en cause
45:03ou en tout cas s'interroger sur le droit du sol,
45:05c'est du blabla, c'est ce que vous dites.
45:07C'est pas de l'action concrète.
45:09C'est une manière
45:11d'aborder l'immigration par un plan
45:13complètement idéologique qui est la meilleure manière
45:15de bloquer tout et de ne rien faire.
45:17Le deuxième pan, c'est l'intégration.
45:19Et donc, il faut faire
45:21ces politiques.
45:23Alors, on est d'accord sur le fait
45:25que dans l'outre-mer, il y a des problèmes spécifiques,
45:27notamment dans deux départements,
45:29Mayotte et la Guyane.
45:33Évidemment, il faut les traiter.
45:35Mais ce que je veux dire, c'est que
45:37le fait de commencer
45:39à aborder ces problèmes
45:41sous cet angle, c'est la meilleure manière
45:43de tout bloquer. Et on a besoin
45:45d'une politique de l'immigration
45:47et on en a besoin maintenant, effectivement,
45:49de manière urgente.
45:51Pourquoi ne pas, nous dit François Bayrou,
45:53mais pas seulement, le Premier ministre dit vouloir
45:55un débat plus large que le droit du sol
45:57sur qu'est-ce que c'est
45:59qu'être français ? C'est ce que nous dit
46:01François Bayrou. Qu'est-ce que ça vous inspire,
46:03Emmanuel ?
46:05Que c'est un très grand apiculteur.
46:07Vous parlez de qui ?
46:09De François Bayrou. Dans l'enfumage,
46:11il est au maximum de ce qu'on peut faire.
46:13C'est-à-dire, grosso modo,
46:15on a le débat initié par Nicolas Sarkozy
46:1720 ans plus tard, mais sans majorité
46:19pour le faire.
46:21C'est le retour du débat sur l'identité française.
46:23Oui, l'identité nationale.
46:25Mais là, il n'y a
46:27aucune majorité. C'est-à-dire qu'en fait,
46:29autour de cette table, on ne parle de rien.
46:31Vous êtes gentil.
46:33Non, mais ce n'est pas méchant contre nous.
46:35C'est plutôt contre la proposition
46:37de François Bayrou.
46:39De quoi parle-t-on ? On va ouvrir un débat
46:41qui va accoucher de quoi ?
46:43De rien, puisqu'il n'y a pas de majorité
46:45à l'Assemblée nationale et que sur ces
46:47questions qui sont à ce point la clivante,
46:49il n'y en aura jamais avec cette
46:51Assemblée nationale-là.
46:53Donc, on nous parle de quoi ?
46:55On va animer le goujon, on va faire monter
46:57comme ça, comme ça, M. Bayrou, il va pouvoir
46:59reculer dans son coin et
47:01laisser tout ce petit monde,
47:03toutes les radicalités s'exprimer
47:05pour qu'à la fin, il ne se passe
47:07rien. C'est du Bayrou.
47:09Vous êtes maître
47:11de vos mots. Enfumage, Alexandra.
47:13Contrairement à ce que pense Jenny Bastille,
47:15je pense que quand on est dans une période
47:17de chaos, quand tout fout le camp,
47:19quand il n'y a plus aucun repère, les grands
47:21principes, ça a du bon.
47:23Et je pense que celui-ci est important.
47:25Cela dit, moi, je suis
47:27fatiguée de tous ces débats
47:29en effet inutiles
47:31qui sont
47:33faits uniquement, qui sont
47:35menés uniquement par des hommes
47:37qui ne pensent qu'à se positionner
47:39pour la prochaine présidentielle,
47:41que ce soit Gérald Darmanin, Bruno Retailleau,
47:43Laurent Wauquiez, on n'en peut plus.
47:45Ça fait, en effet, il y a 20 ans,
47:47l'identité nationale.
47:49C'est rance.
47:51Il y a des arrières-pensées politiciennes.
47:53Évidemment, mais c'est gros
47:55comme une maison. Vous voyez Bruno Retailleau,
47:57vous voyez présidentielle. Vous voyez Gérald Darmanin,
47:59vous voyez présidentielle. Ils sont
48:01prêts à tout pour se positionner.
48:03Quand vous regardez ce qui préoccupe le plus
48:05les Français, c'est le pouvoir d'achat,
48:07c'est l'école de leurs enfants,
48:09c'est les hôpitaux. Il y a aussi l'immigration
48:11Il y a l'immigration, mais qui arrive en quatrième
48:13ou cinquième position,
48:15et qui est agitée
48:17par certaines chaînes d'infos en continu,
48:19par certains journaux
48:21de droite qui le mettent à la une en permanence.
48:23On n'en peut plus.
48:25Il faut enfin s'occuper des vrais
48:27sujets qui intéressent les gens,
48:29les sujets du quotidien.
48:31Quand vous regardez les chiffres de l'immigration,
48:33il n'y a pas du tout de submersion,
48:35les flux sont quasiment stables.
48:37Il faut arrêter cette espèce d'hystérie.
48:39On va voir les chiffres.
48:41Le bilan de l'immigration
48:43pour l'année passée
48:45a été publié cette semaine.
48:47Publié mardi matin par le ministère de l'Intérieur,
48:49la France en 2024 a délivré
48:51336 700 premiers titres de séjour.
48:53Un chiffre en hausse de 1,8 %
48:55par rapport à l'année 2023.
48:57Dans le même temps, les expulsions ont augmenté
48:59de 26,7 %,
49:01avec 21 601
49:03reconduites à la frontière
49:05au total. Sur Twitter, Gérald Darmanin
49:07s'est félicité de ces chiffres.
49:09Il loue la politique de fermeté qu'il a lui-même
49:11mise en place, Place Beauvau.
49:13Eugénie, ça vous fait réagir ?
49:15Je veux bien qu'on dise qu'il n'y a pas de submersion,
49:17mais à partir de quand on a le droit de dire qu'il y a une submersion ?
49:19Il faut attendre d'être submergé ? C'est comme si on disait
49:21qu'on n'a pas le droit de parler de réchauffement climatique
49:23tant que la France n'est pas transformée en désert ?
49:25Evidemment qu'il y a 4,1 millions de personnes
49:27qui ont un visa aujourd'hui en France.
49:29Sur deux générations, l'immigration, c'est 22 %,
49:31sur trois générations, c'est 30 à 35 %.
49:33Est-ce qu'il n'y a pas un problème de manque de contrôle
49:35des flux migratoires entre pays ?
49:37Les Français le disent de sondage en sondage,
49:39alors on peut écraser leur avis.
49:41Là, la question, c'était quand même
49:43la remise en cause ou pas du droit du sol.
49:45C'est le sujet qui est remis sur la table.
49:47Je ne dis pas que la suppression du droit du sol
49:49réglera tout, bien sûr que non,
49:51mais je pense que symboliquement dire
49:53qu'il n'y a pas un droit automatique à devenir français
49:55parce qu'on est né sur le sol français,
49:57c'est déjà assez fort. Il faut qu'il y ait une adhésion,
49:59il faut qu'il y ait une volonté d'assimilation,
50:01une volonté de devenir français.
50:03Je trouve qu'il n'y a rien de scandaleux à dire ça,
50:05il n'y a rien de raciste à dire ça.
50:07Il y a des tas de pays
50:09qui sont des grandes démocraties,
50:11dont les pays du Nord, vous l'avez dit, Nicolas Baverez,
50:13appliquent ce principe, et je ne vois pas
50:15ce qu'il y aurait de scandaleux et d'anti-républicain.
50:17Contrairement à ce que tout le monde dit,
50:19le droit du sol n'est pas dans la Constitution.
50:21Quand on nous dit qu'il faudrait une majorité des deux tiers
50:23dans toutes les assemblées, c'est faux.
50:25Le droit du sol n'est pas dans la Constitution.
50:27Il suffit d'une majorité simple
50:29à l'Assemblée nationale pour s'en débarrasser.
50:31Le mot de la fin pour Nicolas, là-dessus,
50:33sur ce débat qui s'ouvre
50:35sur le droit du sol ?
50:37C'est la même chose
50:39qu'on parle
50:41de submersion
50:43ou de remise en question du droit du sol
50:45ou
50:47l'espèce de débat sur
50:49qu'est-ce qu'être français.
50:51Il y a beaucoup de gens qui sont des citoyens français,
50:53des citoyens tout à fait
50:55respectables et responsables
50:57et qui ont des visions
50:59différentes de ce que c'est qu'être français.
51:01Je répète,
51:03c'est la meilleure manière de ne pas traiter le problème.
51:05Contrairement à ce qui a été dit,
51:07je pense qu'il y a un problème.
51:09Il y a 350 000 entrées par an au minimum.
51:11Il y a autour d'un million
51:13de clandestins
51:15dans notre pays
51:17et ça crée des problèmes.
51:19L'intégration ne fonctionne pas et ça crée
51:21des problèmes et des problèmes de vie quotidienne.
51:23Je le répète, au lieu de se battre
51:25sur les grands mots,
51:27il faut maintenant
51:29trouver des solutions
51:31qui soient respectueuses de l'État de droit,
51:33qui soient respectueuses de notre tradition,
51:35mais qui soient efficaces
51:37et qui permettent de traiter le problème
51:39avant que le Rassemblement national
51:41s'en soit servi pour
51:43prendre le pouvoir.
51:45Merci Président Larcher. Comme chaque semaine,
51:47on termine par un top flop, une question simple à tous les quatre
51:49qui a marqué l'actualité de la semaine
51:51en bien ou en mal. Vous commencez, cher Emmanuel.
51:53Le top de la semaine.
51:55C'est une pièce formidable que j'ai vue la semaine dernière
51:57qui s'appelle L'Injuste.
51:59Quel faillot !
52:01Je le pense fondamentalement,
52:03pas parce qu'elle est super bien écrite,
52:05mais aussi parce qu'il y a un acteur incroyable
52:07et que c'est une espèce de
52:09contre-programmation de l'air ambiant
52:11que je trouve formidable et j'invite vraiment
52:13tous vos téléspectateurs à aller la voir.
52:15Elle est produite et écrite par le producteur de cette émission.
52:17Et le flop de la semaine ?
52:19Une fois n'est pas coutume
52:21chez moi, Jean-Luc Mélenchon,
52:23qui ose parler du grand remplacement
52:27en revendiquant ce grand remplacement
52:29et là, du jour au lendemain,
52:31c'est plus un complotisme d'extrême droite
52:33mais ça devient, et je reviens sur ce que je disais,
52:35l'affrontement entre l'extrême gauche et l'extrême droite
52:37et juste d'un mot. Il a dit en même temps
52:39à propos des valeurs qu'il suffisait
52:41de relire les auteurs du XVIe siècle,
52:43on ne comprendrait pas un mot.
52:45Juste pour les plus jeunes de nos téléspectateurs,
52:47au XVIe siècle, c'est le siècle
52:49de Ronsard et d'Hubelais qui défendaient la langue française.
52:51Relisez Ronsard, relisez Hubelais,
52:53vous comprendrez tout.
52:55Alexandra, le top de la semaine.
52:57Alors moi, mon top, c'est un livre qui paraît précisément
52:59cette semaine, Un coup de pied dans la poussière,
53:01de Baptiste Fillon, publié par cette très belle maison
53:03d'édition qui s'appelle Le bruit du monde.
53:05Et là, on est dans les années 20,
53:07justement, il y a une centaine d'années,
53:09quand les premiers
53:11juifs européens
53:13fuyaient les pogroms
53:15et la misère
53:17et tout le reste et venaient s'installer en Palestine
53:19et ça raconte la confrontation
53:21avec les palestiniens,
53:23les arabes qui vivaient sur place
53:25et c'est fou de lire ça
53:27100 ans plus tard quand on voit où on en est aujourd'hui.
53:29En deux mots, le flop de la semaine, Alexandra.
53:31Cette histoire d'Emilia Perez,
53:33c'est absolument dément.
53:35Ce film d'Odiard
53:37qui avait
53:3913 nominations aux Oscars
53:41et dont le personnage principal,
53:43l'héroïne,
53:45on a découvert qu'elle avait tenu
53:47des propos racistes
53:49et autres
53:51et du coup, le film est en train
53:53de s'effondrer et voilà.
53:55Le flop, Nicolas, le top de la semaine, rapidement,
53:57s'il vous plaît.
53:59Le 16e, c'est Michel de Montaigne,
54:01c'est le premier penseur de la liberté,
54:03il disait notre bien comme notre mal
54:05ne dépendent que de nous. Il avait bien raison.
54:07Le top,
54:09moi aussi, c'est une pièce de théâtre,
54:11le soulier de satin à la comédie française,
54:13c'est extraordinaire.
54:15Allez le voir.
54:17Le flop, je voudrais quand même rappeler ce qui se passe
54:19en Afrique, dans la région de Goma,
54:21le Congo,
54:237 millions de déplacés,
54:256 millions de morts depuis très longtemps,
54:27cette agression du Rwanda
54:29avec ce rôle très ambigu
54:31de Kagame qui
54:33peut avoir un rôle positif
54:35au Mozambique contre les islamistes
54:37mais qui, là, est en train d'essayer
54:39de s'approprier des richesses militaires
54:41du Kibou
54:43et franchement,
54:45c'est un conflit horrible
54:47et dont personne ne parle.
54:49J'ai mis rapidement le top.
54:51Moi, c'est Lucas Demeo, le patron de Renault, qui a été auditionné
54:53par un petit inquisiteur,
54:55Benjamin Lucas, à l'Assemblée, qui a très bien répondu
54:57sur sa rémunération
54:59face à un député qui n'a jamais travaillé de sa vie en entreprise
55:01et qui lui disait qu'il gagnait trop d'argent.
55:03Il a très bien répondu en disant, moi, je travaille et je crée
55:05des emplois. Et le flop,
55:07c'est Elisabeth Borne qui s'est vanté
55:09que le pass culture a dépassé le budget.
55:11Elle a dit, finalement, que ça a coûté 97 millions d'euros
55:13alors qu'il y en avait que 60 de prévu.
55:15Alors, j'ai trouvé ça extraordinaire qu'une ministre
55:17se vante d'avoir exposé le budget pour un pass culture
55:19qui, pour moi, symbolise
55:21cette espèce de subventionniste aiguë
55:23qui tue notre pays, c'est-à-dire on est obligé de tout subventionner.
55:25La culture contient un boulevard.
55:27C'est le flop de Ginny Bastier.
55:29Merci beaucoup. Merci à tous les quatre. C'est la fin de cette émission.
55:31Salut à vous, d'ailleurs, à votre écran.
55:33Je vous rappelle que vous pouvez voir cette émission
55:35en replay sur publicsenat.fr.
55:37On se retrouve la semaine prochaine, même jour, même heure
55:39et même endroit. Bye bye.