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Le mercredi 12 février 2024, la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille auditionnait Luc Baeyens, le directeur général du groupe Source Alma (Cristaline, St Yorre, Vichy, ...). L’entreprise de ce dernier est visée par une plainte pour pratiques trompeuses de traitement de son eau. C’est en septembre 2024 que l’association Foodwatch a déposé une plainte contre les Sources Alma, en accusant notamment le groupe d’injecter du gaz carbonique dans de l’eau vendue comme naturellement gazeuse, ou encore d’avoir eu recours à des traitements au sulfate de fer. Au cours de son audition, le directeur général Luc Baeyens a nié tout traitement illégal, mais a par la suite reconnu qu’un traitement à base de sulfate de fer avait été retrouvé dans une de leurs usines de production de Saint-Yorre. Il a affirmé avoir fait supprimer immédiatement ce traitement. Revivez ces échanges. Année de Production :

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans 100% Sénat.
00:13Aujourd'hui, la rédaction vous propose de revoir l'audition de Luc Baillens,
00:16directeur du groupe Alma, qui produit notamment l'eau cristalline.
00:20Il est visé par une plainte pour pratique trompeuse de traitement de son eau.
00:23Devant les sénateurs, Luc Baillens a d'abord nié toute pratique illégale
00:27avant de reconnaître qu'un traitement à base de sulfate de fer
00:30avait été retrouvé dans une usine de production de Saint-Yor.
00:34Son audition complète, c'est tout de suite dans 100% Sénat.
00:38Cette convocation, j'aurais bien aimé bien évidemment vous rencontrer
00:42sous d'autres cieux par rapport à toute cette polémique.
00:46Je voudrais tout d'abord parler d'un élément essentiel qui est l'eau.
00:51Il y a un élément important, dans la presse,
00:55c'est un ensemble d'éléments concernant la désinformation,
00:57concernant beaucoup de polémiques et je voudrais bien évidemment clarifier,
01:01recentrer un peu le débat par rapport à tout cela.
01:05J'ai des petits-enfants, j'y tiens beaucoup, je veux le meilleur pour eux.
01:11Je mets sur le marché des eaux minérales et des eaux de source de grande qualité.
01:16Je voudrais d'abord faire un parallèle et surtout une précision
01:21concernant les eaux de source, les eaux minérales.
01:24Qu'est-ce que c'est ? De quoi parle-t-on ?
01:26Une eau minérale est une eau qui est issue de sources protégées,
01:33grande profondeur, ayant une composition physico-chimique stable dans le temps,
01:38ayant nécessité beaucoup d'analyses en vue d'obtenir l'appellation eau minérale.
01:45Le tout est régi bien évidemment par des lois, par des éléments.
01:50J'en prends deux qui sont la loi de 2009-54 et si je ne m'abuse, la 2020-184.
01:59Les eaux minérales ont également des compositions physico-chimiques très différentes.
02:04Vous avez des eaux minérales qui ont fait même l'objet de l'Académie de médecine.
02:10Nous avons des eaux minérales qui sont utilisées, qui sont vendues pour la partie sportive,
02:15pour la récupération sportive, d'autres qui apportent une certaine teneur en magnésium.
02:21Chaque eau minérale a une spécificité qui est importante.
02:25Le plus important aussi, c'est bien évidemment concernant ces eaux minérales,
02:29ce que j'appelle la pureté originelle.
02:31Il était bien évidemment que les sources qui produisent ces eaux minérales
02:36doivent être saines à l'émergence.
02:38Les eaux de source aussi font l'objet d'énormes examens en vue d'obtenir cette appellation d'eau de source,
02:45qui sont aussi sur des nappes protégées en profondeur et qui nécessitent une année également d'analyse.
02:53On a des sources qui sont un peu réparties sur toute la France.
02:58Toutes ces sources sont effectivement en plus contrôlées,
03:02que ce soit les eaux de source ou les eaux minérales, d'une façon, et j'y reviendrai tout à l'heure.
03:06Les eaux de réseau, ce sont des eaux qui font un travail remarquable
03:10pour pouvoir mettre à la disposition du consommateur de l'eau,
03:13parce que ces eaux proviennent parfois de nappes protégées,
03:18mais également d'eau de surface, de rivières,
03:21profitent également d'un ensemble de traitements
03:24et bien évidemment sont chlorées par de l'eau de Javel
03:27afin de permettre au consommateur d'avoir de l'eau bactériologiquement saine au niveau du robinet.
03:35Alma a fêté ses 70 ans l'année dernière.
03:40C'est une société française.
03:42La quatrième génération est en commande avec moi-même
03:46et nous avons un ensemble d'éléments qui me régissent et qui travaillent,
03:51et toutes mes équipes sont sur le même état d'esprit.
03:54D'une part, la qualité.
03:57Comme je vous ai dit tout à l'heure, j'ai des petits-enfants.
04:01Certaines de nos eaux sont effectivement en plus destinées à des nourrissons.
04:05Donc le niveau qualitatif chez nous est une de nos premières priorités.
04:10Nous faisons très très attention à ces éléments au niveau qualité
04:12et pour vous donner une précision quant au niveau des analyses qui sont faites chez nous,
04:22nous analysons, nous avons une cinquantaine de sites dans notre société.
04:273 millions d'analyses sont réalisées par an au sein de notre société
04:31pour permettre effectivement de garantir une qualité remarquable de nos produits.
04:35En France, nous sommes 36 sites qui sont répartis sur 23 départements, 11 régions.
04:45Nous employons 1800 personnes.
04:4980% de ces personnes habitent aux alentours des sources
04:57qui, elles, sont à proximité de villes de moins de 5 000 d'habitants.
05:01Donc nous sommes vraiment dans toutes les régions.
05:03Vous savez comme moi que l'eau ne peut pas être transportée,
05:06doit être embouteillée sur le lieu de pompage.
05:09Donc ce qui explique effectivement que nous avons une couverture nationale
05:13nous permettant d'alimenter avec des conditions tarifaires intéressantes.
05:18Par exemple au niveau de cristalline, nous avons plusieurs centres d'embouteillage
05:22et c'est un des éléments également importants qui effectivement au niveau,
05:27je vais dire hormis la qualité, nous avons également une priorité chez nous
05:32qui est la prévoyance, la prévention.
05:35La prévention de quoi ?
05:37La prévention de l'environnement.
05:39En fait, nous faisons très très attention en matière de prévention au niveau de l'aquifère.
05:47L'aquifère chez nous est très protégé.
05:49Nous procédons également à l'acquisition de terres autour de nos différents forages
05:54pour les protéger, pour nous permettre de nouveau d'offrir à nos consommateurs
05:58une eau de qualité et d'avoir une certitude.
06:01C'est que chacune de nos sources à l'émergence est saine et potable,
06:07ce qui est très important, ce qui est un des préliminaires chez nous.
06:10Il faut que l'eau soit saine à l'émergence.
06:13Une autre prévention également, une autre prévention qui est également importante pour nous,
06:18c'est en matière de recyclage.
06:20Nous avons été confrontés depuis plusieurs années à ce qu'on appelle le plastic bashing
06:27et donc nous avons voulu démontrer que le constituant de la bouteille qui est en plastique,
06:34ou plutôt en PET, bénéficiait de sa propre filière de recyclage.
06:38Et donc depuis une quinzaine d'années, nous avons construit des usines.
06:41Et nous sommes très heureux d'être à la tête d'une société,
06:47qui est la seule au monde qui récupère 100% des bouteilles qu'elle met sur le marché.
06:53Forcément pas les mêmes bouteilles.
06:54Nous mettons sur le marché, à peu de choses près, 100 000 tonnes de bouteilles.
07:00Et nous récupérons en équivalent tonnage l'équivalent de 100 000 tonnes de bouteilles vides
07:04pour en refaire des bouteilles.
07:06Pour en refaire des bouteilles, ce qui fait qu'on participe véritablement à une économie circulaire
07:12afin de ne plus trouver des bouteilles effectivement un peu partout.
07:15Donc ce qui est important, c'est que notre société récupère des bouteilles d'une façon systématique.
07:21Quant à la protection des ressources, nous faisons également très très attention
07:26en disposant autour de nos forages de ruches.
07:30L'abeille fabrique du miel et du nectar.
07:38Ce qui nous permet également de sentir et de voir s'il y a eu des épandages de pesticides ou autres.
07:48Et justement de prévenir et de bien contrôler que la législation est bien appliquée
07:54en matière d'épandage autour de nos champs captants.
07:59Et donc on fait très très attention à cet élément-là.
08:01Ensuite, un élément très important également de notre société, c'est que nous sommes une société très citoyenne.
08:09Nous entendons par là, la plupart de nos sites font partie du plan hors sec.
08:15Et nous avons pu, que ce soit en France ou effectivement aussi à l'étranger, comme je pense au niveau de Mayotte,
08:24lorsque la population a des problèmes suite à des ruptures de canalisation,
08:30des problèmes bactériologiques au niveau de l'eau de réseau,
08:33nous sommes là et nous livrons d'une façon très rapide.
08:37Dans quelques heures, les mairies qui font appel à nous reçoivent des palettes,
08:43des camions complets pour pouvoir dépanner et assurer une continuité au niveau du consommateur.
08:51Et l'État compte effectivement.
08:54Nous sommes inscrits sur ces différents plans hors sec.
08:58Et ceci était également une de nos priorités.
09:02Une autre priorité de notre société est l'innovation.
09:06Je vais vous citer quelques petits exemples.
09:09Depuis 30 ans, nous travaillons sur l'allègement du poids des bouteilles.
09:13Depuis plusieurs années, nous travaillons également sur les bouchons attachés,
09:18qui sont devenus également une des priorités au niveau européen,
09:23qui est effectivement un élément clé au niveau récupération de bouteilles et pollution à supprimer
09:31concernant les bouchons que l'on pouvait retrouver dans la nature.
09:34Et maintenant, ceci est évidemment terminé.
09:37Nous avons également notre volonté de progrès.
09:41C'est également au niveau prévoyance et recherche appliquée.
09:45Nous recherchons les meilleures technologies pour permettre aux consommateurs
09:50d'avoir les produits les plus efficaces, les plus protégés, les plus économiquement accessibles.
10:00C'est la raison pour laquelle Cristaline est un prix très accessible.
10:05Nous faisons très attention au pouvoir d'achat de nos consommateurs
10:09et nous pouvons offrir un produit de très haute qualité qui est protégé, ce qui est très important.
10:16Je dirais en conclusion que pour nous, l'élément clé pour pouvoir exploiter une eau de source ou une eau minérale,
10:25c'est que l'eau à l'émergence soit de qualité, soit saine, soit pure et soit potable, ce qui est très important.
10:34Ça, c'est un élément très, très important par rapport à cela.
10:37Nous n'avons... Vous avez cité tout à l'heure que nous avons mentionné notre nom dans la presse.
10:44Il est très, très important de bien noter que jamais les autorités, que ce soit l'ARS, que ce soit les fraudes ou autres,
10:52nous ont fait une récrimination concernant notre qualité, notre qualité sanitairement et alimentairement parlant était tout à fait saine.
11:01Et nous n'avons fait l'objet d'aucun rappel de notre marchandise.
11:07Et ceci, je tenais quand même vraiment à le signaler.
11:10Vous comprenez également qu'une enquête judiciaire est en cours et à certaines questions.
11:17Je ne pourrai pas y répondre, mais néanmoins, je me tiens à votre disposition pour répondre à toutes les questions que vous voulez bien me poser concernant cette convocation.
11:26Merci, M. le Président. Merci, M. le rapporteur. Merci, Mesdames, Messieurs les sénateurs.
11:31Oui, merci, Monsieur. Je vais laisser la parole à M. le rapporteur.
11:36Juste pour vous rappeler, M. le directeur général, que par rapport à l'information qui est ouverte,
11:44je vais vous rappeler juste que les partis ne sont pas assujettis au secret de l'enquête.
11:51Donc, je peux vous rappeler que vous pouvez répondre aux questions que M. le rapporteur souhaite vous poser.
12:00Autrement, je devrais vous rappeler certains règlements pour pouvoir y répondre.
12:03Vous pouvez vous soumettre aux questions de la commission d'enquête.
12:06Donc, je laisse la parole à M. le rapporteur. Je sais que vous y mettrez du ventre. Il n'y a aucun problème.
12:11Merci. Merci, M. le Président. Je le souhaite d'autant plus que je vous avoue que c'est la première fois que ça nous arrive.
12:18Le Président vous a posé un certain nombre de questions. Je crois que vous n'avez répondu à absolument aucune question
12:23qui a été posée par le Président en ouverture de cette discussion.
12:26Je me permets juste de le signaler parce que c'est la première fois que ça nous arrive.
12:29Même si vous avez importé des informations sur Mayotte, pour lesquelles je suis sûr que mon collègue vous interrogera peut-être ultérieurement.
12:38Peut-être juste pour revenir sur les premières questions du Président que je fais mienne parce qu'elles sont en effet le point de débarque de nos interrogations.
12:46Est-ce que vous pouvez nous dire pendant quelle durée vous avez utilisé des filtres à charbon actif, des ultraviolets,
12:54des traitements interdits par la réglementation sur les eaux minérales ?
12:58Et puisque vous nous avez dit que pour vous, la question de la pureté originelle était fondamentale, dans notre compréhension,
13:05ces traitements sont mis en place justement dans le cas où la pureté originelle ne peut pas être garantie.
13:11Donc est-ce que vous pouvez sinon nous expliquer dans quel cadre vous avez mis en place ces traitements interdits
13:17et sur quel site qu'on ait une image claire de la manière dont les choses se sont passées ? Je vous remercie.
13:22Alors d'une façon très claire, nous n'avons jamais utilisé de traitement charbon actif.
13:30Nous n'avons jamais utilisé de traitement UV ou ultraviolet, comme vous le mentionnez.
13:36Donc ça, c'est un élément qui est clair et net et précis. C'est une question que vous avez posée, à laquelle je réponds d'une façon tout à fait claire.
13:42Pour le reste, vous nous posez la question sur les traitements en question. Il faut savoir que l'enquête judiciaire est en cours.
13:50Je ne peux pas vous répondre à cette question, d'autant plus que je ne connais pas le contenu de ce rapport.
13:58Donc vous pouvez me répondre sur ce que vous n'avez pas utilisé et vous ne pouvez pas me répondre sur ce que vous avez utilisé. C'est ça que je comprends.
14:04Pardon ?
14:05Vous êtes en train de me dire que vous pouvez me répondre sur ce que vous n'avez pas utilisé, mais pas sur ce que vous avez utilisé.
14:12Exactement. En fait, je vous réponds d'une façon très claire. Vous m'avez posé une question très précise quant au traitement charbon actif et traitement UV.
14:20Je vous confirme, concernant ces traitements très précis, que jamais nous ne les avons utilisés.
14:25Alors, quel traitement interdit avez-vous utilisé ?
14:31Je ne peux pas vous répondre à cette question. C'est un dossier qui est aux mains du procureur de la République et je ne peux pas vous répondre.
14:37J'ai été interrogé par le service SNE et je ne connais pas aujourd'hui le contenu de ce dossier, ce que l'on nous reproche par rapport à ce qui a été fait.
14:48Je peux simplement vous répondre d'une façon claire. Premier élément, les produits que nous mettons sur le marché ont toujours été sains.
15:01Le sujet, en l'occurrence, c'est celui de la tromperie qui est adressée ici.
15:09La question que je vous pose est relative à cette tromperie. Je ne vois pas ce qui fait obstacle au fait que vous nous donniez aujourd'hui les traitements illégaux que vous avez mis en place pendant, de ce que nous comprenons, de nombreuses années.
15:24Pouvez-vous nous expliquer, nous dire les sources qui étaient concernées, s'il vous plaît ?
15:29C'est l'objet même de cette commission d'enquête de comprendre ce qui s'est passé. On vous demande de répondre à cette question.
15:36Je voudrais faire une précision concernant ce que vous appelez la tromperie. La tromperie appartient au juge et je ne qualifierai pas cela.
15:44Je reprendrai simplement les propos de la directrice générale des fraudes qui a parlé à cette commission, justement concernant notre dossier, où elle-même n'a pas évoqué ce qui nous était reproché et a parlé d'écart.
16:05J'ai été interrogé sur un ensemble d'éléments. Aujourd'hui, je n'ai pas le dossier dans mes mains. Je n'ai pas consulté le dossier dans mes mains et je ne sais pas ce que les fraudes ou le service SNE nous a reproché.
16:19Ce que je peux vous dire d'une façon claire, lorsque la perquisition, lorsque la visite du service SNE a été réalisée sur le site de Saint-Yor, l'usine était forcément arrêtée.
16:34Je suis allé sur place, j'ai regardé l'arrêté préfectoral, j'ai appliqué l'arrêté préfectoral, l'usine a redémarré, je n'ai fait l'objet d'aucun rapatriement.
16:51Les produits étaient sains à l'émergence, étaient sains sur le marché et on n'a fait l'objet d'aucun rapatriement de marchandises.
16:59C'est d'autant plus simple de faire la transparence sur ce qui s'est passé.
17:03Je vous cite ce qui est dans le rapport IGAS, dans l'annexe du rapport IGAS, le fait que justement sur l'usine de Saint-Yor, il a été utilisé des filtres à charbon.
17:14Non.
17:15C'est dans le rapport IGAS.
17:17Ok.
17:17Donc vous me confirmez ?
17:19Non, je ne confirme absolument pas.
17:23Vous me confirmez que non.
17:25Je réponds non, il n'y a pas de traitement charbon actif.
17:28D'accord. Et donc, pour progresser dans le raisonnement, j'en reviens à ce que je vous demandais, est-ce que vous pouvez nous expliquer puisque, en effet, vous nous dites qu'il y a un dossier qui est constitué,
17:37en revanche, vous, vous savez ce que vous faites sur vos différents sites, vous êtes au courant de ce que vous pratiquez.
17:42Juste, M. le rapporteur, je vous en prie.
17:44Je vous en prie, M. le Président.
17:46Pour permettre de vous sensibiliser, M. le député, M. le rapporteur a été en tentation sur le fait qu'il y aurait eu des filtres à charbon, c'est ça ?
17:54Vous dites que non.
17:56Je crois à tout le monde.
17:58Vous êtes sûr que si l'IGAS confirme cela, par rapport aux paroles, vous n'avez pas été serment.
18:06Oui, oui.
18:08J'attire votre attention là-dessus.
18:10À ma connaissance, M. le Président.
18:12Je vais permettre de vous sensibiliser, je fais de la pédagogie.
18:14Non, mais je comprends tout à fait.
18:16Je fais de la pédagogie procédurale.
18:18Vous êtes sûr ?
18:20Absolument.
18:22Je suis laissant le référent.
18:24Il va investir là-dessus, vous êtes sûr ?
18:26Bien sûr.
18:28À ma connaissance, je vous confirme qu'il n'y a pas de traitement charbon actif sur ce site.
18:32Et qu'il n'y en a jamais eu.
18:34Et qu'il n'y en a jamais eu dans notre société, au sein du groupe Alma.
18:38D'accord.
18:40On va essayer de reprendre les choses dans un sens.
18:42Ainsi que les traitements UV, il n'y en a jamais eu au sein de notre société.
18:44On va reprendre un chemin qui va nous permettre peut-être d'éclairer ce qui s'est passé.
18:48Oui.
18:50Puisque vous savez, visiblement que vous êtes très affirmatif sur ce qui se passe dans vos usines,
18:52et c'est tant mieux quelque part,
18:54vous avez évoqué un écart à la réglementation.
18:56Est-ce que vous pouvez nous exprimer ce qu'il y avait dans cet écart, s'il vous plaît ?
19:04Je reviens de nouveau avec cette situation.
19:08Je n'ai pas la possibilité de vous expliquer ce qu'il en était.
19:12Pourquoi ?
19:14Dans la presse était indiqué qu'il y avait une filtration,
19:16enfin qu'il y avait une utilisation je ne sais pas de quoi.
19:20Lorsque je suis arrivé personnellement sur le site,
19:24mon usine était arrêtée.
19:26Il y avait eu la visite de 40 personnes,
19:30gendarmes ou autres, armées.
19:32Effectivement, c'était quand même très important, très impressionnant.
19:36J'ai repris dans mes mains l'arrêté préfectoral.
19:40J'ai regardé ce qu'il en était au niveau de cet arrêté préfectoral
19:44et ce qui nous était contesté ou autre chose.
19:48J'ai repris strictement l'arrêté préfectoral sur ce site.
19:54Je l'ai appliqué.
19:56J'ai appelé le préfet pour dire monsieur le préfet,
20:00voici si je respecte...
20:02Quel était l'écart avec l'arrêté préfectoral qui a permis la reprise de la production ?
20:08Personnellement, je ne le connais pas.
20:12Alors, qui le connaît ?
20:14Quelqu'un le connaît chez vous ?
20:16Est-ce qu'il faut qu'on fasse venir quelqu'un de chez vous ici pour témoigner ?
20:20Non, ce n'est pas nécessaire.
20:22Le responsable d'usine ?
20:24Ce n'est pas nécessaire.
20:26Il y a quelque chose qui se passe chez vous qui engendre un arrêt de la production.
20:3040 personnes en armes chez vous.
20:32Par contre, l'écart qui a engendré tout ça, vous ne le connaissez pas ?
20:36Non, il m'a demandé.
20:38Il y a un dossier judiciaire qui est en cours.
20:40Ce n'est pas ce que vous avez dit. Vous avez dit que vous ne le connaissez pas.
20:42Ah non, je n'ai pas dit ça.
20:44Je n'ai pas dit ça.
20:46Vous le connaissez, vous savez ce qui s'est passé.
20:48Je n'ai pas le droit d'en parler.
20:50Il n'y a pas de droit au silence devant cette commission d'enquête.
20:52D'accord.
20:54Monsieur le directeur, je vous demande de répondre à la question qui vous est posée
20:58et de nous expliquer ce qui s'est passé.
21:00Il y avait un traitement de sulfate de fer qui était utilisé,
21:04dont je ne connaissais pas l'utilisation et le rôle.
21:08Ce traitement a été supprimé immédiatement.
21:10Je ne sais pas depuis combien de temps.
21:12Je sais qui l'avait installé, mais je ne sais pas depuis combien de temps.
21:16D'accord.
21:18Est-ce que vous pouvez nous expliquer à quoi il servait
21:20et en quoi son retrait, par conséquent, n'était pas problématique ?
21:24Alors, ceci va vous sembler ridicule.
21:26Dites-le.
21:28Je suis ingénieur chimiste.
21:30Le ridicule n'est pas...
21:32Non, non, non.
21:34Ce que je vous dis simplement,
21:36ce que je vous dis simplement,
21:38c'est que ce procédé ne servait à rien.
21:40Ce procédé, je le répète,
21:42ne servait à rien.
21:44C'était pour une question de facilité.
21:46Je ne sais pas ce que cela représentait.
21:48Donc, je suis arrivé.
21:50J'ai fait sinistrer cet élément-là,
21:52immédiatement,
21:54parce que j'ignorais totalement son existence.
21:56J'ai fait sinistrer cet élément-là.
21:58J'ai respecté donc parfaitement
22:00l'arrêté préfectoral
22:02et l'usine a redémarré
22:04et l'usine a redémarré
22:06sans aucun problème particulier.
22:08Je ne peux pas vous en dire plus.
22:10Justement, vous savez,
22:12nous, les sénateurs, on croit.
22:14On est plutôt conscients.
22:16Donc, moi, je vous crois par rapport à vos propos.
22:18La question posée, puisque vous dites
22:20que vous avez appris qu'il y avait
22:22cette installation,
22:24quelles mesures vous avez prises à l'encontre,
22:26par exemple, de votre directeur du site ?
22:28Est-ce que vous avez pris des mesures disciplinaires ?
22:30Puisque vous découvrez quelque chose qui n'est pas normal,
22:32est-ce que vous avez pris des mesures disciplinaires
22:34envers du personnel qui aurait pu installer cela ?
22:36Ou non ?
22:38Absolument.
22:40La personne qui était en charge de ce dossier
22:42a quitté la société
22:44en prenant sa retraite anticipée.
22:46C'est une retraite
22:48poussée,
22:50en fait.
22:52En d'autres termes.
22:54Voilà.
22:56Non, c'est pour savoir.
22:58C'est-à-dire une retraite qui a été
23:00de sorte un peu
23:02contrainte. Voilà.
23:04Donc, si je reprends le fil
23:06de ce que vous nous dites, et j'essaie de le faire de bonne foi,
23:08il y a un traitement illégal
23:10qui a été mis en œuvre.
23:12Ce traitement, vous dites qu'il ne servait à rien.
23:14Absolument.
23:16Qu'il n'avait aucune incidence.
23:18Absolument.
23:20Qu'il n'engageait en rien sur la pureté originelle de la ressource.
23:22Absolument.
23:24Qu'il était là pour une raison que vous n'arrivez pas à caractériser.
23:26Exactement.
23:29Ce que vous dites, c'est que
23:31ce qui a lancé cette affaire,
23:33ce sont des lanceurs d'alerte
23:35dans votre groupe
23:37qui ont renseigné
23:39les services de l'État sur l'existence
23:41de traitements illégaux.
23:43Alors, vous vous voyez pris
23:45dans une forme de machination
23:47où des lanceurs d'alerte renseignent sur des traitements illégaux
23:49par pure malveillance
23:51ou
23:53vous considérez qu'il y a eu des faits
23:55qui ont justifié
23:57qu'il y ait des lanceurs d'alerte qui aient lancé des alertes
23:59au-delà du cas du sulfate de fer.
24:01Comment vous analysez les choses ?
24:03Parce que vous avez quand même dû vous poser la question.
24:05Vous savez,
24:07lorsque vous avez
24:09une situation
24:11qui se produit
24:13de cette façon-là,
24:15vous vous posez des questions en disant
24:17que s'est-il passé ?
24:19Bien évidemment, j'ai eu des pouvoirs étendus
24:21à partir de 2018 dans ce groupe.
24:23Nous étions trois directeurs généraux.
24:25Il n'y en a plus qu'un.
24:27C'était moi en 2018.
24:29Ce qui m'a permis effectivement de mettre de l'ordre.
24:31Et donc forcément, j'ai pu regarder
24:33ce qui se passait dans toutes nos sociétés.
24:35Et forcément, les règles étaient tout à fait claires.
24:37Nous respectons parfaitement les arrêtés préfectoraux.
24:39Il y a eu cela.
24:41Oui. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
24:43Et c'était le cas avant votre arrivée,
24:45le respect de tous les arrêtés préfectoraux ?
24:47Absolument.
24:49Alors, qu'est-ce que vous voulez dire par j'ai mis de l'ordre ?
24:51Non, ce n'est pas une question d'avoir mis de l'ordre.
24:53J'ai regardé ce qui se passait.
24:55Effectivement, j'ai fait en sorte
24:57que nos services qualité...
24:59D'abord, j'ai changé quelque chose qui était important
25:01au sein de notre société.
25:03La qualité dépend directement de moi-même.
25:05Donc, auparavant, la qualité dépendait
25:07du responsable de site
25:09pour chacun de nos sites.
25:11Aujourd'hui, cette qualité dépend directement de moi.
25:13Et donc, j'ai fait effectivement
25:15des audits pour regarder
25:17sur chacun de nos sites
25:19si nos arrêtés préfectoraux
25:21étaient en conformité
25:23par rapport à ce qui était en application.
25:25Et fort heureusement,
25:27tout était parfait.
25:29Et ce traitement sur le sulfate de fer,
25:31vous pouvez nous certifier
25:33aujourd'hui sous serment
25:35qu'il était le seul
25:37traitement illégal
25:39ayant cours dans votre groupe ?
25:41À ma connaissance, oui.
25:43D'accord.
25:45Et qu'il n'y a eu...
25:47Après même cette visite,
25:49vous êtes quelqu'un de précautionnaire,
25:51vous avez fait un tour de vos sites pour savoir ce qu'il en était.
25:53Est-ce que vous avez découvert
25:55l'existence d'autres
25:57traitements illégaux que vous avez retirés ?
25:59Non.
26:01Donc, c'était le seul cas
26:03à votre connaissance, c'est le seul cas
26:05dans tout votre groupe où il y a eu un sujet ?
26:07Sulfate de fer, affirmatif.
26:09Non, non, pas sulfate de fer. Tous les traitements illégaux ?
26:11Oui, absolument.
26:13Aucun autre traitement illégal dans aucun autre site ?
26:15Non.
26:17Vous avez dit que les lanceurs d'alerte ont lancé l'alerte sur
26:19cet objet-là, sur ce traitement illégal ?
26:21Oui, le lanceur d'alerte travaillait dans cet atelier.
26:23Dans cet atelier-là ?
26:25D'accord.
26:27Et lui avait connaissance du caractère
26:29illégal ?
26:31Probablement.
26:33D'accord.
26:35Je viens sur la question
26:37de la micro-filtration,
26:39qui est un sujet pour cette commission
26:41d'enquête, puisque
26:43il y a un certain nombre d'autorités qui ont
26:45posé un certain nombre de règles, de limites
26:47qui semblent avoir été
26:49dépassées dans un certain nombre de cas.
26:51Est-ce qu'il y a
26:53chez vous aujourd'hui, sur certains sites,
26:55des micro-filtrations
26:57sous les 0,8 ?
26:59Et à quel niveau
27:01dans ce cas, selon les différents sites ?
27:03D'accord.
27:05Alors,
27:07tout d'abord, la micro-filtration
27:09est autorisée
27:11au niveau des réglementations européennes.
27:13Ça, c'est le premier point.
27:15Un deuxième point, c'est qu'il n'est pas
27:17inscrit dans le marbre
27:19un seuil de
27:210,8 ou autre
27:23au sein
27:25de cette réglementation.
27:27Ce que je peux vous confirmer,
27:29c'est qu'au sein de notre société,
27:31nous avons des seuils de coupure moyens
27:33à 0,8 et nous n'avons
27:35aucun traitement
27:37inférieur à 0,8.
27:39D'accord. Sur aucun des sites ?
27:41Sur aucun des sites.
27:43Et qu'est-ce que vous pensez, du coup, de la micro-filtration
27:45en dessous de...
27:47Et si vous avez choisi ce seuil de 0,8,
27:49c'est parce que, pour vous, la réglementation
27:51sur ce sujet était claire ?
27:55La réglementation... Alors,
27:57la réglementation est claire, oui.
27:59Je pense que la réglementation est claire.
28:01Aujourd'hui, je vous répète, il n'y a pas de seuil fixé
28:03au niveau réglementaire par rapport à cela.
28:05Ça, c'est le premier point.
28:07Le principe fondamental
28:09pour nous, c'est que
28:11si micro-filtration, il y a,
28:13il ne faut pas que cette micro-filtration
28:15vienne modifier
28:17le milieu microbiologique
28:19et rendre potable une eau qui ne le serait pas.
28:21Comme nous,
28:23nous travaillons uniquement avec,
28:25à l'émergence, des eaux de qualité
28:27qui sont saines.
28:29Donc, forcément,
28:33une micro-filtration qui viendrait
28:35rendre potable quelque chose
28:37n'est pas, pour nous,
28:39utile.
28:41Acceptable.
28:43Si vous voulez,
28:45je peux parler en flamand, mais...
28:47Je vais moins comprendre.
28:49Et est-ce que...
28:51Donc, aucune micro-filtration
28:53sous 0,2. Pour vous, la micro-filtration
28:55sous 0,2 est-elle conforme
28:57ou pas à la réglementation ?
29:01Alors,
29:03aujourd'hui, nous sommes en France.
29:06C'est bien vu.
29:08C'est bien vu, d'accord.
29:10Le problème qu'il y a,
29:12c'est que vous avez
29:14en France
29:16certains,
29:18je vais dire,
29:20arrêtés préfectoraux qui sont, qui mentionnent
29:22des filtrations à 0,2,
29:24des filtrations à 0,45
29:26qui ne sont pas dans notre société.
29:28Ça a été montré également par les différents
29:30audits qui ont été faits dernièrement
29:32au sein de notre société ou dans
29:34d'autres domaines, et puis par rapport à l'audition
29:36d'hier concernant
29:38la directrice générale
29:40de l'ARS. Donc,
29:42il est bien mentionné que dans notre groupe,
29:44il n'y a pas de filtration inférieure
29:46à 0,8. Alors, pour répondre
29:48précisément à votre question, parce que vous attachez beaucoup
29:50d'importance à cela,
29:52nous sommes également dans l'Europe.
29:56Aujourd'hui, dans d'autres
29:58pays européens,
30:00il n'y a pas de nouveau
30:02de définition
30:04de seuil de filtration, mais nous
30:06rencontrons,
30:08je rencontre personnellement,
30:10des filtrations qui sont au niveau de 0,2.
30:12Si cette filtration
30:14ne vient pas modifier
30:16le milieu,
30:18je vais dire, ne vient pas rendre
30:20potable une eau qui n'est pas
30:22à l'émergence,
30:24je ne vois pas de problème
30:26par rapport à cela. Par contre,
30:28si vous avez à l'émergence
30:30une eau qui
30:32n'est pas potable
30:34et que vous la rendez potable
30:36par cette micro-filtration,
30:38vous ne pouvez plus vous appeler
30:40eau de source ou eau minérale.
30:42Voilà. Très clair.
30:44Juste pour bien comprendre, pour vous,
30:46dans quel pays la micro-filtration à 0,2
30:48micron est autorisée ?
30:50Dans la majeure
30:52partie des pays européens, monsieur.
30:54Parce qu'à notre connaissance, en tout cas,
30:56dans l'état de la réglementation, même si nous avons
30:58une étude en cours, il n'y a aucun
31:00pays dans lesquels la micro-filtration
31:02est autorisée sous 0,45.
31:04À notre connaissance.
31:06Alors, quand je vous dis qu'elle est
31:08autorisée, elle est pratiquée.
31:10Voilà.
31:12Vous, ce que vous savez, c'est qu'elle est pratiquée.
31:14Et dans des usines de votre groupe...
31:16Non. J'arrête.
31:18J'arrête ? Non mais c'est...
31:20Je vous pose la question.
31:22Oui, je vous posez la question.
31:24Voilà. Très bien.
31:26Mais vous la savez pratiquée ?
31:28Bien sûr. Bien sûr.
31:30Bien sûr. Et c'est ça que
31:32j'insiste quand même là-dessus.
31:34C'est que nous sommes dans un milieu
31:36qui est fortement concurrentiel.
31:38Oui, bien sûr.
31:40Vous avez... Des questions de loyauté,
31:42des conférences.
31:44On va dire des embouteilleurs, bien évidemment,
31:46qui sont à proximité
31:48des frontières de la France,
31:50qui peuvent répondre à des appels
31:52d'offres.
31:54Les seuils de filtration,
31:56les traitements
31:58sont différents
32:00alors que la réglementation
32:02est identique.
32:04Ceci fait apparaître
32:06une certaine concurrence déloyale.
32:08Oui, voilà. Vous avez des problèmes
32:10de loyauté et de concurrence.
32:12Absolument. J'ai des problèmes sur cela.
32:14D'accord. Vous évoquiez la question
32:16de la pureté originelle et nous partageons
32:18cette idée que l'eau minérale naturelle
32:20correspond d'abord à une pureté originelle
32:22de l'eau. C'est pour nous le coeur
32:24même de la réglementation européenne
32:26et qui fait la spécificité de la minérale naturelle.
32:28Est-ce que vous avez été amené,
32:30dans les dernières années,
32:32parce que vous avez rencontré des difficultés
32:34sur des forages, à en fermer ?
32:36Est-ce que vous avez été amené
32:38à détruire un certain nombre de productions
32:40parce que sur
32:42un forage, vous avez eu des incidents
32:44pendant X ou Y périodes ?
32:46Est-ce que vous pouvez nous faire un état des lieux ?
32:48On sait que chez Nestlé Waters, pour ce que nous avons pu observer,
32:50il y a eu des forages fermés
32:52dans les Vosges, en Occitanie.
32:54Est-ce que vous avez une situation
32:56analogue dans un certain nombre de cas ?
32:58Si on pouvait avoir un petit inventaire
33:00de ce point de vue-là ?
33:02Parce que c'est aussi ça, protéger.
33:04Savoir où on en est de la pureté originelle,
33:06c'est à quel point les sources
33:08sont originellement aussi bien protégées.
33:10Pas de soucis.
33:12Sur les 30 dernières années,
33:14par rapport
33:16à l'expérience
33:18que j'ai,
33:20nous avons,
33:22par le système d'acquisition ou autre,
33:24fermé l'équivalent
33:26de 12 sites
33:28et 9 forages.
33:34Fermé pour des raisons ?
33:36C'est ça ma question.
33:38C'est parce que la pureté originelle
33:40n'était plus garantie ?
33:42Pas uniquement pour cela.
33:44Parce qu'ils avaient des pratiques
33:46qui ne correspondaient pas
33:48à notre société.
33:50La pureté originelle était peut-être parfois
33:52mise en cause.
33:54Ou parce que vous aviez
33:56des méthodes d'analyse qui devenaient
33:58de plus en plus précises
34:00et vous sentiez,
34:02parce que ça se voit,
34:04chez nous,
34:06nous avons des critères de qualité.
34:08Je prends l'exemple
34:10de l'appellation biberon.
34:12Vous pouvez avoir l'appellation biberon
34:14sur les eaux,
34:16pour autant que le nitrate
34:18ait une teneur inférieure
34:20à 5 mg par litre.
34:22La norme est de 50.
34:24Lorsque nous avons un site
34:26où la norme,
34:28où les mesures montrent
34:30qu'on est à 18, 19,
34:32ça ne rentre plus dans notre politique.
34:34J'aurais pu laisser ces sites ouverts.
34:36J'ai un site, par exemple, dans le Nord,
34:38par exemple, qu'on a dû fermer,
34:40qu'on a fermé, parce que ce forage
34:42ne cadrait plus avec notre politique
34:44qualitative.
34:46J'aurais pu le laisser ouvert.
34:48Je ne l'ai pas laissé ouvert.
34:50– C'est quelque part que vous considérez
34:52que vous mettez en place une forme de principe
34:54de précaution sur vos exploitations ?
34:56– Absolument.
34:58– Et vous évoquiez
35:00les différents cas de figure.
35:02On sent quand la qualité se dégrade.
35:04Est-ce que vous pouvez
35:07éclairer cette commission à ce sujet ?
35:09Parce que pour nous, évidemment,
35:11c'est un sujet précieux de savoir
35:13comment on le sent. Parce que nous, on le sent partout.
35:15Est-ce que vous pouvez nous dire,
35:17voilà, on n'a pas
35:19cette habitude,
35:21on n'est pas des minéraliers.
35:23– Vous avez de l'humour, monsieur le rapporteur.
35:25– J'essaye, un petit peu.
35:27J'essaye, monsieur le Président,
35:29de forcer ma nature.
35:31Mais je vous en prie.
35:33Eclairez-nous sur les différents...
35:35D'une part, les technologies évoluent.
35:37C'est-à-dire les méthodes d'analyse.
35:39On analyse aujourd'hui
35:41ce qu'on n'analysait peut-être pas
35:43il y a 20 ans, il y a 10 ans.
35:45Et les précisions,
35:47la précision des analyses
35:49font qu'on trouve des choses
35:51qui n'existaient pas auparavant.
35:53Des normes évoluent.
35:55Et donc ce qui fait que,
35:57il faut savoir quand même, un forage,
35:59l'eau, c'est un milieu naturel.
36:01Et donc forcément, on peut identifier des choses
36:03qui n'existaient pas auparavant.
36:05Et donc forcément, quand on dit on sent,
36:07on voit, on suit.
36:09Nous, on suit forcément
36:11toutes les analyses que l'on fait.
36:13Je répète, on fait quand même 3 millions
36:15d'analyses par an dans notre société.
36:17Ce qui est un nombre très important.
36:19Et on a un suivi, forcément,
36:21de la vie de chacun de nos forages.
36:23Et donc c'est une des priorités
36:25de suivre cela.
36:27Et on peut avoir une attention
36:29qui soit attirée sous tel ou tel point.
36:31D'accord. Je poursuis la question
36:33dans cette veine-là.
36:35Sur votre autocontrôle, parce que l'autocontrôle
36:37a un rôle déterminant dans votre métier.
36:39Sur votre autocontrôle,
36:41est-ce qu'à la fois sur des paramètres
36:43bactériens ou sur des paramètres
36:45virologiques, vous avez rencontré
36:47des difficultés sur un certain
36:49nombre de sites que vous pourriez
36:51porter à la connaissance de cette commission ?
36:53Et sur ce qu'on pourrait appeler
36:55les nouveaux risques,
36:57PFAS, microplastique,
36:59est-ce que vous pourriez aussi nous éclairer
37:01sur la situation de vos différents sites ?
37:03D'abord la question sanitaire,
37:05sur le bactérien et le virologique,
37:07et ensuite la question des PFAS.
37:09Question très vaste, je vais essayer
37:11d'être relativement court et bref et précis.
37:13Virologique, non.
37:15Non et jamais ?
37:17Jamais, jamais. Nos périmètres de protection...
37:19Et vous faites des analyses virologiques ?
37:21On a fait des...
37:23On a recherché.
37:25Et forcément, vous savez,
37:27quand vous travaillez déjà
37:29avec des eaux qui sont
37:31à l'émergence saines,
37:33vous voulez rechercher
37:35ce que vous appelez des virus,
37:37mais vous n'en trouvez pas, parce que
37:39déjà vous travaillez avec des produits qui sont parfaitement sains.
37:41Ça c'est le premier point.
37:43Vous faites régulièrement des autocontrôles sur le sujet ?
37:45On demande à des laboratoires,
37:47parce que parfois ce sont des analyses qui sont compliquées,
37:49et donc on a bien évidemment
37:51des autocontrôles qui se font,
37:53mais nous faisons appel
37:55parfois aux services de l'État
37:57ou à des laboratoires qui sont accrédités par l'État
37:59ou notre laboratoire pour nous permettre
38:01de faire des études.
38:03Concernant la partie bactériologique,
38:05je vous ai dit tout à l'heure que l'eau était
38:07un milieu naturel.
38:09Quand il y a un développement de flore,
38:11il nous est déjà arrivé d'en avoir.
38:13L'ARS est informé.
38:15Nous avons des procédures
38:17de destruction de marchandises.
38:19Oui, la réponse est oui.
38:21Nous avons déjà procédé à cela
38:23pour ne pas mettre sur le marché des produits.
38:25Je répète, ce qui est quand même très important,
38:27jamais les services de l'État
38:29nous ont demandé de rapatrier de la marchandise.
38:31Très bien.
38:33Parce que nous mettons des produits sains sur le marché.
38:35Très bien, c'est noté, c'est entendu, je crois.
38:37Ça, c'est concernant les deux premières parties.
38:39Ensuite, l'épiphase.
38:41Un point sur cette partie-là.
38:43Pour avoir une idée, un incident comme une destruction de produits,
38:45ça arrive tous les combien sur un site du groupe Alma ?
38:47C'est quelque chose de récurrent,
38:49de pas récurrent ?
38:51Sur les 50 sites,
38:53il y a peut-être eu
38:55quelques palettes de détruites.
38:57Sur quel horizon de temps ?
38:59Heureusement, sur une année.
39:01D'accord.
39:03C'est vraiment un phénomène exceptionnel
39:05qui me remonte
39:07automatiquement.
39:09On a eu un souci.
39:11C'est vraiment un phénomène exceptionnel.
39:13Quand vous partez
39:15d'un produit qui est sain,
39:17que vous travaillez
39:19sans intervention humaine,
39:21avec des technologies modernes,
39:23vous avez relativement peu de risques,
39:25si vous respectez la législation.
39:27Voilà.
39:29Très bien. Pardon, je vous laisse aller sur l'épiphase.
39:31Concernant la partie piphase
39:33et la partie microplastique,
39:35la partie piphase,
39:39c'est tout nouveau.
39:41C'est tout nouveau.
39:43On a réalisé un ensemble
39:45de tests
39:47sur nos os. On n'a rien trouvé.
39:51Parfois, il y a des seuils de détection.
39:53On n'a rien trouvé.
39:55Concernant les microplastiques,
39:57il faut être précis
39:59concernant les microplastiques.
40:01D'abord, d'où viennent-ils ?
40:03Il y a une polémique
40:05où les gens nous disent
40:07que nous buvons l'équivalent d'une carte de crédit
40:09tous les ans.
40:11D'où viennent-ils ?
40:13Les microplastiques proviennent d'une part
40:15de l'usure des pneus.
40:17Ils proviennent également des peintures sur les routes.
40:19Ils proviennent également du textile.
40:21On retrouve des parties
40:23du textile, tout ce qui est polyester
40:25ou autre chose. Ce sont des matières plastiques.
40:27On retrouve ça dans les os.
40:29Forcément, on essaie d'en détecter.
40:33Pour faire progresser la filière,
40:35nous essayons de trouver
40:37une méthode d'analyse
40:39de ces microplastiques.
40:41Aujourd'hui, il n'existe pas de méthode
40:43fiable, reproductible
40:45et suffisamment précise.
40:47Lorsqu'on parle de microplastique,
40:49on a l'impression de voir un dé à coudre
40:51ou un énorme morceau. Pas du tout.
40:53On parle d'un atome.
40:55Ce n'est même pas du micron.
40:57C'est en dessous de cela.
40:59Aujourd'hui, il n'y a pas de méthode.
41:01On fait des analyses
41:03chez nous pour essayer d'identifier.
41:05On fait de la recherche
41:07pour essayer de trouver une méthode.
41:09Nous avons travaillé
41:11dans d'autres domaines au niveau du PET
41:13recyclé, par exemple, pour mettre au point
41:15des méthodes d'analyse qui sont d'ailleurs utilisées
41:17au niveau européen dans ce cadre
41:19au niveau du PET.
41:21On travaille au niveau recherche et développement
41:23pour essayer de trouver une méthode d'analyse
41:25qui nous permette de caractériser
41:27la présence ou non de microplastique
41:29dans les os. Aujourd'hui, il n'y a pas
41:31de méthode reproductible et fiable.
41:35Vous avez terminé.
41:37Reposez-vous un peu, M. le rapporteur.
41:39Il y a M. Gillet, Mme Lincolnhead.
41:41Je ne sais pas si il y a d'autres collègues
41:43qui veulent prendre la parole.
41:45C'est possible. M. Gillet.
41:47Merci,
41:49M. le Président.
41:51Tout d'abord,
41:53une petite précision
41:55avant d'aller plus loin dans les questions.
41:57Quand on parle de la réglementation européenne,
41:59elle ne précise pas le seuil à partir duquel
42:01la filtration est assimilée à une désinfection
42:03proscrite pour les eaux minérales
42:05naturelles, mais un avis
42:07de l'AFSA de 2001
42:09qui fait office de jurisprudence le fixe à 0,8.
42:11Ce n'est pas l'Europe.
42:13C'est l'AFSA.
42:15C'est un avis.
42:17Il y a un vrai problème.
42:19Vous, en tant qu'industriel,
42:21même si cet avis fait jurisprudence,
42:23il n'a pas été transcrit
42:25au niveau réglementaire et normatif.
42:27Moi, je serai industriel,
42:29je me poserai la question, parce que c'est
42:31une fragilité, quand même, quelque part.
42:33Un avis de l'AFSA qui fait office de jurisprudence,
42:35c'est une jurisprudence qui n'est pas transcrite
42:37sur le plan réglementaire et normatif.
42:39Pourquoi, vous, en tant qu'industriel
42:41ou sur un groupement d'industriels,
42:43vous n'avez pas demandé une clarification
42:45auprès de l'État pour qu'il y ait une transcription
42:47normative et réglementaire ?
42:49C'est une question assez claire
42:51par rapport à ça.
42:53Elle renvoie au fait que, pour le citoyen ordinaire,
42:55le consommateur, une eau minérale ne doit pas
42:57être traitée,
42:59et qu'une microfiltration, c'est quand même
43:01un traitement,
43:03et que si on autorise une microfiltration
43:05de 0,8,
43:07pour le citoyen ordinaire,
43:09c'est bien qu'on a mis en place un traitement,
43:11qui va être accepté par les pouvoirs publics,
43:13mais à ce moment-là, on communique clairement
43:15qu'il y a un traitement avec une microfiltration de 0,8.
43:17Donc, on est dans ce débat-là,
43:19aujourd'hui, par rapport à la façon
43:21dont le citoyen doit le recevoir,
43:23et votre responsabilité en tant qu'industriel
43:25sur une communication et une image.
43:27Pour moi, il y a quand même un questionnement
43:29important.
43:31On parle quand même du rapporteur.
43:33Vous avez reconnu, enfin,
43:35qu'il y avait eu des injections
43:37de sulfate de fer.
43:39Ce qui est ressorti aussi dans la presse,
43:41ça va plus loin. Alors, est-ce que vous reconnaissez
43:43qu'il y a eu également
43:45du CO2 industriel ?
43:47Est-ce que vous reconnaissez
43:49que vous avez mis en oeuvre
43:51des microfiltrations inférieures au seuil
43:53autorisé ? Et est-ce que
43:55vous autorisez, puisque c'est sorti dans la presse,
43:57qu'il y a aussi des mélanges
43:59d'eau dite minérale ou de source
44:01avec de l'eau de réseau ?
44:03Ce sont des éléments publics qui sont sortis.
44:05Est-ce que vous les reconnaissez
44:07ou non ?
44:09Dernière question.
44:11Quand vous parlez à l'émergence,
44:13vous avez pu entendre
44:15qu'il y a eu des traitements
44:17qui ont été mis en place en amont
44:19des points de contrôle,
44:21ce qui a
44:23dévié, évidemment,
44:25tout le process de contrôle.
44:27Et je pense que vous êtes parfaitement informé
44:29là-dessus. Quand on parle de l'émergence,
44:31vous la situez où, l'émergence,
44:33exactement ? Parce que
44:35si à l'émergence même de la source,
44:37la source n'est pas polluée,
44:39mais s'il y a des conduites
44:41qui amènent à ce qu'il y ait des pollutions particulières
44:43et qu'il y a un process
44:45de traitement qui est mis
44:47en place en amont du point de contrôle,
44:49là, ça pose problème.
44:51Donc pouvez-vous nous préciser
44:53ce que vous appelez l'émergence ?
44:55Alors, vous avez posé un ensemble
44:57de questions. Certaines de ces questions, d'ailleurs,
44:59j'y ai déjà répondu.
45:01Donc, c'est
45:03quand même important que tout le monde
45:05écoute bien ce
45:07que j'ai dit. D'abord, concernant
45:09les 0,8.
45:11Lorsque vous nous dites
45:13que ce n'est pas inscrit dans la
45:15législation, c'est vrai.
45:17Je vous répète que nous sommes également en Europe.
45:19En Europe,
45:21vous avez
45:23des
45:25applications qui sont faites,
45:27des
45:29seuils de filtration qui sont faits
45:31en dehors de la France,
45:33par différents
45:35pays, qui sont au niveau de 0,2.
45:37Nous, nous n'avons pas eu
45:39le besoin
45:41d'utiliser d'autres types
45:43de microfiltration. Mais ce qui est
45:45important, vous avez l'air de dire,
45:47ce qui est quand même très important,
45:49que la microfiltration
45:51sert au niveau bactériologique.
45:53Mais pas du tout. Il n'y a pas que ça.
45:55À quoi sert cette microfiltration ?
45:57Dans les
45:59décrets au niveau des eaux minérales
46:01et des eaux de source, je rappelle
46:03celui de 2009, 54,
46:05et celui de 2020,
46:07184,
46:09vous avez le droit, une liste très restrictive
46:11de traitements pour enlever le fer,
46:13pour enlever le manganèse.
46:15Ces éléments-là, une fois que
46:17vous enlevez le fer ou ces manganèses,
46:19ça laisse passer des fines.
46:21Et donc, ces microfiltrations, comme vous dites,
46:23les retiennent, justement.
46:25C'est-à-dire, rappelez-vous, l'eau
46:27férugineuse, il faut parfois traiter,
46:29éliminer ce fer par
46:31une microfiltration pour
46:33garder ses filtres, pour
46:35éliminer ses fines. Donc, ce que je veux dire par là,
46:37c'est que cette microfiltration
46:39n'est pas là pour faire de la bactérie.
46:41Alors,
46:43je vois que vous souriez.
46:45Je ne fais pas,
46:47je répète, de filtration
46:49ou de microfiltration inférieure
46:51à 0,8.
46:53Notre seuil, et ceci a été démontré
46:55par toutes les autorités.
46:57Donc, cette microfiltration,
46:59pour moi, n'a aucun effet au niveau
47:01bactériologique.
47:03Le seuil en question, et je répète,
47:05le seuil doit être fixé
47:07par des autorités compétentes
47:09au niveau européen
47:11pour éviter,
47:13je vais dire, une concurrence
47:15déloyale, et bien évidemment
47:17pour faire en sorte que
47:19cette microfiltration
47:21ne vienne pas dénaturer
47:23la pureté originelle, ne vienne pas dénaturer
47:25ou transformer une eau
47:27qui ne serait pas saine au départ
47:29pour la rendre potable.
47:31Si tel était le cas, à ce
47:33moment-là, cette eau ne serait plus
47:35eau minérale ni eau de source, mais une eau potable
47:37rendue par traitement.
47:39Maintenant, concernant les autres
47:41questions que vous m'avez posées,
47:43si nous devions croire
47:45ou écouter tout ce que la presse
47:47dit,
47:49on n'en finirait plus. Donc,
47:51je vous confirme que non,
47:53il n'y a pas eu de mélange d'eau
47:55de source ou d'eau minérale
47:57dans cette situation.
47:59Voilà, il n'y a pas ça chez nous.
48:01Et sur la jonction de gaz,
48:03pardon, monsieur le Président,
48:05sur la jonction de CO2 ?
48:07Oui.
48:09Monsieur Gillet vous a posé la question.
48:11Il y a un dossier concernant Châtelledon.
48:13Voilà, il y a un dossier concernant Châtelledon.
48:15Je vous répète,
48:17je ne sais pas le contenu de ce dossier.
48:19Ça veut dire quoi, il y a un dossier concernant Châtelledon ?
48:21Il y a un dossier judiciaire, vous le savez comme moi.
48:23Il y a un dossier judiciaire.
48:25Je ne ferai aucun commentaire par rapport à cela.
48:27C'est dans les mains
48:29du procureur
48:31de la République.
48:33C'est tout ce que je peux dire.
48:35Ce que j'ai fait, c'est que l'étiquette
48:37a été changée.
48:39C'est-à-dire que c'est une étiquette,
48:41c'est une eau minérale avec adjonction de gaz carbonique
48:43aujourd'hui, finement pétillante.
48:45Et je répète,
48:47nos produits étaient sains
48:49au niveau de la vente et nous n'avons fait l'objet
48:51d'aucun rapatriement.
48:53Attendez, juste parce que, en fait,
48:55la parole est importante dans ce que vous venez de dire.
48:57Tout à l'heure, au début
48:59de l'audition, je vous demande s'il y a eu
49:01ou il y a des traitements illégaux.
49:03Vous me confirmez qu'il y a eu ce traitement aux sulfates de fer.
49:05Vous ne me parlez pas de la question
49:07de l'adjonction
49:09de carbone. Pourquoi ?
49:11Parce que
49:13je n'y ai pas pensé, monsieur, c'est tout.
49:15C'est tout. Et que ce type, pour moi,
49:17était vraiment anodin.
49:19C'est anodin et en même temps, vous dites que ça fait l'objet
49:21d'une procédure judiciaire et que vous avez
49:23changé l'étiquette pour cela.
49:25Oui, on a changé l'étiquette à la demande
49:27des autorités. Affirmatif, on a changé l'étiquette.
49:29Est-ce que vous saviez que ce traitement était illégal ?
49:31Non.
49:33Non, parce que je ne
49:35connaissais pas l'existence de cela.
49:37Comprenez que quand même, vous êtes sous
49:39serment et que lorsque je vous pose la question,
49:41je vous pose tout à l'heure la question, sur tous
49:43vos sites, y-a-t-il eu un autre traitement et que vous
49:45répondez non. Absolument.
49:47Quelques minutes plus tard, mon collègue Gillet revient
49:49sur un point et que vous lui répondez oui,
49:51on a un petit sujet.
49:53Je suis d'accord avec vous. Ceci, je l'ai oublié.
49:57Vous avez
49:59dit, monsieur le directeur général,
50:01qu'il ne fallait pas
50:03toujours croire ce qui est écrit dans la presse.
50:05C'est votre point de vue.
50:09Mais si c'était le cas,
50:11est-ce que vous avez déposé plainte
50:13pour diffamation ? Parce que si c'est faux,
50:15on écrit quelque chose
50:17contre moi, c'est faux.
50:19Je porte plainte pour diffamation
50:21et après, je laisse. Est-ce que vous avez
50:23fait un dépôt de plainte ? Non.
50:25Si vous voulez...
50:27Ça ne vous a jamais effleuré l'esprit ? Non, absolument pas.
50:29Absolument pas, ça ne m'a pas effleuré.
50:31Pas du tout.
50:33Donc peut-être que ce n'était pas si faux que ça.
50:35Pardon ? C'était peut-être pas si faux que cela.
50:37Monsieur le Président...
50:39Non, vous savez,
50:41nous sommes une structure très courte au sein de notre société,
50:43société familiale,
50:45qui fait énormément de recherches et
50:47développement. On répond
50:49aux différentes demandes faites par
50:51nos clients. On a la grande distribution
50:53à faire face. Si on doit s'adresser
50:55et écouter tout ce que la presse dit, on n'en finira plus.
50:57OK. Alors, il y a Madame Lincolnhead
50:59qui veut prendre la parole, avec plaisir.
51:01Merci, monsieur le Président.
51:05Alors,
51:07ce que je voudrais... Excusez-moi, Madame,
51:09excusez-moi.
51:11Vous êtes sûre ? Parce que
51:13vous m'avez proposé de traitements illicites.
51:15Non.
51:17Vous m'avez parlé. Est-ce que vous savez
51:19si vous avez d'autres traitements illicites
51:21que le sulfate de fer ? Oui, si vous voulez, en fait...
51:23Le CO2, simplement,
51:25le CO2, pour vous donner une information,
51:27le CO2 n'est pas un traitement.
51:29La non-conformité à l'étiquette est une pratique illicite.
51:31D'accord. Le CO2 n'est pas un traitement.
51:33Donc, j'ai répondu précisément
51:35à votre question sur...
51:37Donc, pour vous, ce n'est pas de traiter de l'eau que de mettre du CO2 dedans ?
51:39Non, absolument pas. Ce n'est pas un traitement.
51:41Comment vous appelleriez ça ?
51:43C'est une adjonction de gaz carbonique. D'accord.
51:45Alors, traitement étant un mot générique...
51:47Monsieur, vous demandez
51:49que je sois précis. J'essaye de l'être aussi.
51:51Et le produit n'est plus conforme.
51:53Mais j'entends...
51:55C'est important. J'entends votre précision
51:57parce qu'en effet, sinon...
51:59Vous avez mentionné à plusieurs reprises que j'étais sous serment.
52:01Exactement. Je tiens à rectifier
52:03en disant, voilà, il y a un traitement
52:05illicite, sulfate de fer,
52:07qui est un écart, comme l'a prononcé
52:09la directrice
52:11de la répression
52:13des frottes, si vous tenez à le dire
52:15aussi, mais je ne qualifierai pas cela.
52:17Et puis l'autre, concernant le CO2,
52:19ce n'est pas un traitement, point.
52:21J'ai changé l'étiquette, point.
52:23Et je n'ai fait l'objet d'aucun
52:25rapatriement, ce qui veut dire que les autorités
52:27reconnaissent que notre produit était parfaitement
52:29sain aussi. Et donc s'il y a
52:31un dossier en cours pour ce non-traitement,
52:33enfin, vous voyez,
52:35j'entends le point en fait. Vous rectifiez pour
52:37que les choses soient claires. Voilà.
52:39Il y a un traitement illégal
52:41et une adjonction que vous ne qualifiez pas
52:43de traitement, qui aussi était illégale
52:45au regard de l'étiquette. Je résume.
52:47C'est une qualification que vous faites.
52:49Et à laquelle vous adhérez ?
52:53Oui. Merci.
52:55Nous avons connu plusieurs crises
52:57d'eau.
52:59La marque que vous exportez
53:01à Mayotte, c'est Crystalline.
53:03C'est bien ça ? Oui.
53:05C'est une marque qu'on n'exploite pas à Mayotte.
53:07Nous vendons de l'eau
53:09qu'on exporte vers Mayotte.
53:11Vous exportez bien sûr à Mayotte.
53:13Et tout à l'heure, vous avez dit que
53:15il y a de l'eau
53:17parfois que
53:19vous avez du mal
53:21parfois à suivre. Vous changez
53:23des étiquettes. Je n'en sais rien. Ce que
53:25vous avez dit, je n'ai pas compris.
53:27C'est-à-dire que nous, nous avons
53:29un pays tropical.
53:31Vous fabriquez avec les normes
53:33ici, européennes. Sauf qu'à Mayotte,
53:35le temps d'amener l'eau
53:37jusqu'à Mayotte, laissée dans des
53:39conteneurs, est-ce que
53:41c'est tout qui arrive
53:43là-bas et
53:45propre à la consommation
53:47parce qu'il est laissé longtemps
53:49dans des conteneurs et que vous, vous avez eu
53:51des remontées concernant cette
53:53eau qui était impropre, qui a
53:55été jetée ? Alors,
53:57pour être très précis,
53:59et je voudrais
54:01imager ce que je vais vous dire.
54:03D'une part,
54:05nous livrons ou nous
54:07exportons
54:09parfois plusieurs dizaines de camions
54:11par jour pour
54:13Mayotte qui est
54:15confronté à une
54:17crise sanitaire
54:19sans précédent. Ça, c'est
54:21le premier point. Nous avons répondu
54:23présent par rapport à cela.
54:25Nous livrons
54:27tous ces camions
54:29par l'intermédiaire des services de l'État
54:31et pour être très précis, par rapport
54:33à l'armée.
54:35Nous avons des procédures
54:37au niveau
54:39des chargements de ces conteneurs
54:41qui sont très précises.
54:43Ces procédures
54:45où, en fait, lorsqu'on charge
54:47les camions qui ensuite vont
54:49décharger cette marchandise sur des sites
54:51qui seront ensuite
54:53rechargés dans des conteneurs,
54:55il est nécessaire que ces
54:57conteneurs puissent être examinés.
54:59Les services de l'État
55:01ont peut-être, ce qui est peut-être le cas,
55:03chargé de l'eau
55:05dans des conteneurs qui avaient
55:07une certaine odeur.
55:09Il faut savoir que
55:11les bouteilles
55:13en PET, c'est comme du tissu.
55:15Polyester.
55:17Polyester, PET, c'est la même chose.
55:19Et donc, ce qui fait que
55:21la...
55:23le PET
55:25représente un maillage
55:27dont les mailles sont
55:29plus petites qu'une goutte d'eau.
55:31Par contre, laisse passer
55:33les odeurs. C'est pour ça que
55:35dans une bouteille PET,
55:37vous avez de l'eau gazeuse.
55:39L'eau est toujours
55:41présente, mais le gaz s'en va.
55:43Donc, si le gaz s'en va dans un côté,
55:45il peut rentrer dans l'autre côté.
55:47Donc, il est important. Et ça, on a
55:49précisé tous ces éléments-là. Et donc,
55:51vous parlez effectivement d'un problème
55:53qu'il y a eu au niveau odeur
55:55de l'eau sur l'un ou l'autre conteneur,
55:57alors que nous avons expédié des centaines
55:59de camions
56:01depuis ce problème.
56:03Donc, ces procédures n'ont pas été respectées
56:05au niveau du chargement de ces conteneurs.
56:07Et je le regrette véritablement.
56:09Et nous avons re-sensibilisé l'armée
56:11pour que, effectivement, ces procédures soient
56:13respectées. Lorsque l'eau a
56:15quitté nos sites, d'ailleurs,
56:17nous avons repris
56:19sur l'entièreté
56:21des réclamations que nous avons reçues
56:23au niveau de notre échantillotheque,
56:25l'eau était de qualité parfaite
56:27avant expédition.
56:29– Et pardon, juste pour prolonger la question,
56:31c'était donc seulement une question d'odeur,
56:33il n'y avait pas de sujet sur la qualité de l'eau ?
56:35C'est juste une prise d'odeur ?
56:37– Voilà, c'est une prise d'odeur au cours du transfert.
56:39C'est comme ça que nous l'avons analysée.
56:41– Et vous avez fait l'analyse de l'eau,
56:43du coup, vous avez eu en retour
56:45quelques bouteilles de cette eau-là pour l'analyser ?
56:47– Non, en fait, on était en discussion
56:49avec les ARS locales, on a expliqué cette situation.
56:51Les ARS ont regardé
56:53ce qu'il en était
56:55sur notre échantillothèque
56:57et on n'a pas reçu
56:59d'informations particulières sur ce problème.
57:01– Allez-y, cher Colin.
57:03– Monsieur le Directeur, on était en pleine crise de l'eau
57:05et justement, l'ARS nous a conseillé…
57:07– Parlez bien dans le micro pour qu'on puisse vous entendre.
57:09– L'ARS, alors qu'on était
57:11en pleine crise d'eau,
57:13l'ARS nous a conseillé de ne pas
57:15boire ce tout-là, parce que ce tout
57:17n'était pas propre à la consommation, justement.
57:19– C'était ça ?
57:21– Mais oui.
57:23– C'était désinfecté ?
57:25– Alors, si l'ARS
57:27vous a conseillé cela,
57:29ça représentait
57:31un échantillon, semble-t-il,
57:33d'après les informations que j'ai pu avoir,
57:35ça concernait un seul container
57:37qui avait été mal chargé,
57:39mal désinfecté.
57:41Et ce n'est pas lié à l'eau,
57:43c'est lié à l'environnement
57:45autour des palettes d'eau
57:47qui ont…
57:49C'est lié au container.
57:51Il faut savoir qu'un container
57:53part de France pour aller
57:55à Mayotte, mais quelques semaines.
57:57Si le container n'est pas désinfecté,
57:59ça pose effectivement un problème.
58:01Si effectivement l'armée n'a pas respecté
58:03certaines procédures, j'en suis désolé.
58:05Mais aujourd'hui,
58:07quand vous voyez que
58:09ce container n'a pas pu être,
58:11ou a dû être détruit,
58:13il y a des centaines de containers qui ont été consommés.
58:17– Merci, peut-être
58:19une question, merci M. le Président.
58:21– Ce qui est important aussi,
58:23c'est qu'il n'y a pas eu
58:25de procédure de rappel de nouveau.
58:27Parce que l'ARS a convenu
58:29que c'était un cas spécifique
58:31et un cas isolé
58:33concernant un container
58:35qui n'avait pas été nettoyé
58:37ou préparé, voilà.
58:39– Merci d'avoir suivi cette audition sur notre antenne.
58:41Vous pouvez la retrouver sur notre site internet
58:43publicsena.fr
58:45Je vous souhaite une très bonne journée.
58:47– Sous-titrage Société Radio-Canada

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