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00:00Vous entendez, et puis l'hymne européen qu'elle chantonne, c'est Ursula von der Leyen,
00:05pendant que tout bouge, et elle écoute, et on l'attaque, et elle se défend, et voilà.
00:12Ursula, mais le problème n'est pas Ursula, mais Ursula, c'est la statuette du commandeur,
00:18et derrière, qu'est-ce qu'il y a ? Ou devant, qu'est-ce qu'il y a ?
00:21Et bien, il y a eu de sacrés discours, notamment le vice-président américain,
00:27qui arrive, donc on s'est dit, bon, très bien, et il vient au premier jour de la conférence de la sécurité de Munich,
00:33et il dit des choses, et je ne vais pas raconter tout son discours, vous l'avez sans doute écouté,
00:39mais je voudrais dire quelques choses, les quelques extraits qui ont vraiment, vraiment, vraiment fait du bruit.
00:45Notamment, il dit ceci, il dit, écoutez, la menace qui m'inquiète le plus en Europe n'est ni la Russie, ni la Chine,
00:52ni celle d'aucun autre acteur extérieur, ça ne veut pas dire qu'il ne s'intéresse pas et qu'il ne redoute pas ce qui peut se passer en Russie et en Chine.
01:00Ce qui m'inquiète, dit Vance, c'est la menace venant de l'intérieur, c'est le recul de l'Europe par rapport à certaines de ses valeurs les plus fondamentales,
01:09les valeurs qu'elle partage avec les États-Unis d'Amérique.
01:11J'ai été frappé de voir qu'un ancien commissaire européen a semblé se réjouir récemment à la télévision
01:17du fait que le gouvernement roumain venait tout juste d'annuler une élection entière.
01:22Il a averti, ce ancien commissaire européen, que si les choses ne se passaient pas comme prévu, la même chose pourrait se produire en Allemagne.
01:31Je rappelle qu'il y a des élections le 23 février prochain.
01:34Et il continue, le commissaire européen, vous l'avez tous reconnu, un certain Thierry Breton.
01:40Tout, ajoute Vance, de notre politique vis-à-vis de l'Ukraine à la censure numérique est justifié au nom de la défense de la démocratie.
01:48Mais lorsque nous voyons des tribunaux européens annuler des élections et des hauts responsables menacer d'en annuler d'autres,
01:57nous devons nous demander si nous nous conformons à des normes suffisamment élevées.
02:00Et je dis « nous », toujours Vance, c'est toujours Vance qui parle, parce que je suis profondément convaincu que nous sommes dans le même camp.
02:07Et je voudrais terminer là-dessus parce que je crois que c'est très important.
02:11Je vous le dis, nous sommes tous, en tout cas, sommés au bon sens du terme d'écouter cela.
02:18La liberté d'expression, j'en ai peur, est en retrait.
02:21Mes amis, par souci de vérité, je reconnais parfois les voix les plus promptes à réclamer la censure,
02:26ne sont pas venues d'Europe, mais de mon propre pays.
02:28Donc je reconnais que des voix pour leur censure, évidemment, s'exercent en Amérique plus souvent qu'à leur tour.
02:35La précédente administration a menacé et fait pression à ces entreprises de réseaux sociaux
02:39pour qu'elles censurent ce qu'elles qualifiaient de « désinformation ».
02:43Et ils donnent des exemples, coronavirus, laboratoire en Chine, etc.
02:47Et il finit là-dessus, Gene et Vance.
02:50Je suis convaincu qu'ignorer les gens, mépriser leurs préoccupations, ou pire, fermer les médias,
02:56annuler les élections ou les tenir à l'écart du processus politique ne protège en rien.
03:01C'est au contraire le moyen le plus sûr de détruire la démocratie.
03:05S'exprimer et donner son avis, ce n'est pas interférer dans une élection.
03:09Même quand il s'agit de personnes influentes de l'extérieur de votre pays.
03:13Croyez-moi, je dis cela avec humour.
03:15Si la démocratie américaine a survécu à 10 années de remontrance de Greta Thunberg,
03:22vous pouvez sans doute survivre à quelques mois d'Elon Musk.
03:25Stéphane Bureau, bonjour.
03:27Bonjour. Sinon que les moyens de M. Musk ne sont pas nécessairement ceux de Mme Thunberg.
03:32Rappelez-vous quand même l'immense résonance au moment où elle a dit
03:37« How dare you, how dare you, you have stolen our life ».
03:40Stéphane Thunberg, c'est intéressant l'absurde.
03:43Oui, intéressant.
03:44Stéphane Bureau, je rappelle que vous êtes journaliste franco-québécois.
03:48Vous avez un podcast très suivi « Contact ».
03:51Je voudrais quand même, à votre avis, on a vu juste avant de donner la parole,
03:57je voudrais que vous écoutiez la réaction, la réaction qui est quand même tout à fait passionnante,
04:02du président de la conférence de Munich.
04:06Le président Christoph Özgen, président de la conférence de Munich.
04:10Écoutez, 30 secondes, il parlait de ce discours de Vance. Écoutez.
04:14Après le discours du vice-président Vance, lundi,
04:18nous devons avoir peur que notre base de valeurs communes n'est plus si commune.
04:25Je suis très reconnaissant pour tous ces politiciens européens
04:29qui ont parlé et réaffirmé les valeurs et les principes qu'ils défendent.
04:34Personne ne l'a fait mieux que le président Zelensky.
04:38Laissez-moi conclure et cela devient difficile.
04:45Et là, on n'a pas l'image bien sûr, il est en sanglots, il pleure, il ne peut pas agir.
04:52Effectivement, son discours, et on l'applaudit.
04:57Mais qu'est-ce que ça traduit, ça, Stéphane Bureau, quand même?
05:01Ça fasse même quelque chose d'un peu grotesque, déjà.
05:04Non pas que la menace réelle qui plane sur l'Europe,
05:08parce que les États-Unis sont très déterminés, et M. Vance l'est aussi,
05:11grotesque dans la mesure où ce qu'il aurait énoncé serait en rupture complète
05:17avec d'autres valeurs qui seraient davantage incarnées dans ce qu'on entendait à l'instant,
05:21c'est-à-dire dans les valeurs européennes qui seraient différentes de celles qui animent les États-Unis.
05:28Alors ponctuellement et tactiquement, c'est clair que les Américains ont défini quelque chose
05:33qui n'avait jamais été entendu.
05:35Mais je ne pense pas que les valeurs de l'Amérique, que ce soit M. Vance ou historiquement,
05:40soient tellement différentes de celles de l'Europe.
05:42La différence, c'est que les caches sexes sont tombées, ou les masques.
05:45Oui, on voit d'autres choses, selon qu'on préfère voir les visages ou autre chose.
05:50Selon qu'on est du Canada ou d'ailleurs.
05:53Ou selon ce qu'on veut voir.
05:55Je vous dirais donc que dans le cas qui nous intéresse, on est, vous l'avez soulevé,
06:00en face probablement d'un des événements les plus marquants, déterminants,
06:05dans les rapports transatlantiques entre les États-Unis et l'Europe depuis 1945.
06:11C'est du jamais vu et du jamais entendu.
06:13Surtout jamais entendu.
06:15Mais je rappelle quand même à ceux qui nous écoutent et qui sont français,
06:18qu'en septembre 2021, les États-Unis, à l'époque dirigés par M. Biden,
06:24ont un peu trahi la France dans l'histoire des sous-marins.
06:27L'entente qui était apparemment conclue entre la France...
06:30Alors on me dirait, ce n'est pas une affaire de principe semblable.
06:33Oui, c'est-à-dire qu'il y avait une relation de confiance,
06:35et elle a été parfaitement sabotée par les Américains
06:38qui ont choisi de faire entendre leurs intérêts et de court-circuiter les Français.
06:44C'est à propos de l'Australie, ça.
06:46Oui, mais c'est un contrat très conséquent.
06:48L'Australie avait passé à la France pour la construction de sous-marins nucléaires,
06:51technologie française, et les Américains ont saboté la transaction.
06:55C'est un redoutable coup de jarnac.
06:57Alors quand on parle de nouvelles valeurs,
07:00ce que je vois surtout en ce moment, c'est un vice-président qui annonce le programme.
07:04Alors à nous, ici maintenant, de réagir et d'en prendre acte.
07:08Mais les États-Unis, depuis toujours...
07:10Alors on a beaucoup parlé de l'ingérence américaine.
07:12Les États-Unis, depuis toujours, veillent à leurs intérêts.
07:15C'est pas nouveau, c'est le moins qu'il faut dire.
07:17Ce sont des discours peut-être plus onctueux, c'est vrai.
07:20Et c'est vrai aussi que les personnages, Trump et Vance, sont un peu hors gabarit.
07:26Mais les intentions sont maintenant claires, et on parle de l'ingérence américaine.
07:31Or, l'ingérence américaine, elle est opérante depuis 1945, on en parlait avant.
07:36Le plan Marshall, c'est une forme d'ingérence,
07:38alors certainement davantage bénéfique à la France,
07:41mais elle était aussi cette ingérence bénéfique aux intérêts américains.
07:44Historiquement, quand les Américains ont choisi d'intervenir en Irak,
07:49c'était pas un peu de l'ingérence, c'était beaucoup d'ingérence.
07:52En Afghanistan aussi.
07:53Et la France avait choisi sur le coup, en Irak, de ne pas s'en mêler,
07:56parce qu'ils voyaient parfaitement...
07:58Nous voyons à l'époque très bien le piège.
08:00C'est donc pas nouveau.
08:01Et je termine là-dessus, parce que c'est aussi en Allemagne,
08:05puisque ça s'est passé à Munich, qu'on a dénoncé cette ingérence.
08:08Et j'ai été surpris de voir celui qui risque d'arriver en tête,
08:12dimanche prochain, aux élections législatives, M. Merch,
08:16qui disait « Mais comment a-t-il osé voir Alice Wendell,
08:21la patronne de l'AFD ? »
08:23Oui, de l'AFD, oui.
08:24Alors que lui, il y a deux semaines,
08:26n'était prêt à voter avec l'AFD une loi sur l'immigration.
08:29Alors, de deux réalités, laquelle est la plus conséquente ?
08:33L'intérêt, Stéphane Bureau, c'est pas ça,
08:35c'est que, sans entrer dans le détail des élections qui vont arriver,
08:38il y a eu deux choses intéressantes.
08:40C'est-à-dire qu'en fait, l'hypocrisie est tombée,
08:43les masques sont tombés, comme vous l'avez dit,
08:45et en fait, ceux qui sont dans la mairie, écoutez,
08:48voilà, nous, c'est notre politique, parce que, je rappelle,
08:51Trump, parce qu'il y a Vance, mais il y a Trump, le patron,
08:54qui a dit « Je vais rencontrer Poutine très incessamment ».
08:57Il n'a pas dit ça comme ça, mais style « J'ai pas besoin de l'Europe pour le rencontrer ».
09:02Ça va se passer hors l'Europe.
09:04Il faut quand même le dire, même s'il ne l'a pas dit dans ses termes.
09:07Et puis, écoutez, voilà, si vous n'êtes pas contents,
09:10débrouillez-vous autrement.
09:11Parce qu'en même temps, je préfère réagir là-dessus,
09:14Keir Starmer, le Premier ministre anglais, a dit « On va envoyer des troupes,
09:18on est prêts à envoyer des troupes pour maintenir la paix si la paix se fait ».
09:21D'autres aussi disent ça,
09:25et on a entendu vraiment des choses tout à fait remarquables là-dessus.
09:31Et en fait, Vance, en l'occurrence, dit aux Européens,
09:36est-ce que les Européens là-dessus, et je voudrais avoir un peu votre ressenti,
09:40parce qu'ils ne sont pas sommés, ils disent « Alors, quelle va être notre attitude ? »
09:45Donc cet après-midi, il y a une conférence informelle qui se réunit,
09:49invitée par Macron à l'Élysée.
09:51Mais au fond, est-ce que l'Europe a une politique commune aujourd'hui ?
09:55– Une politique commune de défense peut-être sur le papier,
09:59mais il n'y a certainement pas d'armée commune.
10:01Et M. Zelensky répond, lui, et nous donne les bonnes réponses,
10:05c'est-à-dire qu'il veut des garanties sécuritaires américaines.
10:09Il ne fait pas confiance à l'Europe pour garantir la sécurité,
10:13l'intégrité de ce que sera le territoire ukrainien
10:16après que nous aurons conclu une entente de paix,
10:19si tant est qu'elle ne soit jamais conclue.
10:21Alors, il y a là des évidences qui s'imposent à la face même
10:24de ce que disent les protagonistes,
10:26et ce que disent effectivement les Américains,
10:29c'est que, pour l'instant, ils ont l'intention de négocier avec Poutine.
10:33Mais, mais, mais, les choses ont évolué depuis quelques minutes,
10:36parce que les émissaires du Président sont ou seront,
10:39en Arabie Saoudite, demain pour rencontrer les émissaires russes.
10:42– D'un côté, Marco Rubio et Ruth Cliff, et de l'autre côté, Sergei Lavrov.
10:47– Et ce qui est important dans la délégation américaine,
10:50parce que ce n'est pas un hasard, M. Witkoff,
10:52qui est théoriquement le représentant du Président américain
10:56pour les affaires du Proche-Orient, est aussi dans le coup.
10:59Il a favorisé la libération d'un prisonnier américain
11:02qui était en Russie il y a une dizaine de jours.
11:04Ça a été annoncé la veille du fameux téléphone
11:07entre M. Poutine et M. Trump.
11:09Donc Witkoff qui est là, parce que l'Arabie Saoudite,
11:12ce n'est pas un hasard non plus.
11:14C'est un acteur important sur l'échiquier de la Maison-Blanche
11:17qui essaie aussi de régler la situation,
11:19si tant est que ce soit possible au Proche-Orient.
11:21Mais ce n'est pas un hasard si Mohamed Ben Salman
11:24est intégré à l'opération.
11:26Sinon qu'on a aussi une certitude, c'est que s'il devait y avoir un sommet
11:29entre M. Trump et Poutine, l'Arabie Saoudite est désignée
11:32parce qu'on sait qu'il ne sera pas arrêté.
11:34M. Poutine, il y a un mandat d'arrêt.
11:36S'il venait en Europe, ça serait difficile de le faire.
11:39Alors, je reviens à cette délégation.
11:41Ils sont là demain pour commencer les pourparlers.
11:44Et on a appris il y a quelques instants que M. Zelensky
11:47serait présent mercredi en Arabie Saoudite.
11:51Donc, pas le même jour, mais le lendemain.
11:53Donc, il ne va pas participer normalement à la réunion.
11:56Il fera peut-être anti-chambre.
11:58Comme c'est arrivé depuis le début de cette accélération
12:01de la normalisation d'abord des relations entre les États-Unis et Moscou,
12:05parce que depuis 2022, on ne se parlait pas du tout.
12:08Là, il y a des relations directes qui ont été amorcées.
12:11Et ce qui risque d'arriver, c'est que comme depuis quelques semaines,
12:16M. Zelensky sera mis au courant.
12:18Mais après que les manœuvres soient amorcées.
12:21Il est toujours un peu en rattrapage.
12:23Oui, c'est le moins que l'on puisse dire.
12:25Et puis, ce n'est pas ça.
12:26C'est qu'effectivement, en fait, ce qui est intéressant,
12:29que ce soit pour l'Europe, pour Zelensky et autres,
12:31en fait, le tapis s'est déroulé sous leurs pieds.
12:33Jusqu'à présent, avec l'administration Biden,
12:36encore une fois, pas de jugement de valeur là-dessus.
12:39Mais ça se passait, voilà, nos alliés, nos amis, etc.
12:42Et on voit très, très, très bien ici en Europe,
12:44et vous le savez, Stéphane, mieux que personne,
12:47c'est qu'on se dit, bon, alors quelles manœuvres adopter ?
12:49Et au fond, la vraie question qui est posée,
12:53encore une fois, tombons les masques et tombons l'hypocrisie,
12:56est-ce qu'on est prêt, et encore une fois,
12:59on est prêt à faire la guerre pour l'Ukraine ou pas ?
13:02Vous avez raison de la question.
13:04On le saura bientôt.
13:05Sinon, peut-être qu'il y aura quelque chose comme un cessez-le-feu
13:08qui, pour autant, ne sera pas une entente de paix complète,
13:11qui pourrait repousser, comme plusieurs le disent,
13:13un conflit, un nouveau conflit avec la Russie dans quelques années,
13:17quand la Russie aura aussi pensé ses blessures,
13:19parce qu'il faut voir que cette guerre est très coûteuse,
13:21en hommes et en femmes au front.
13:23Les coûts financiers pour la Russie ont été élevés.
13:26Donc, c'est évident aussi qu'un répit peut permettre,
13:30si tant est que l'ambition de M. Poutine soit de faire main-base
13:33sur l'ensemble de l'Ukraine.
13:35Il a toujours, lui, dit que c'était une opération militaire spéciale
13:38pour les katoblasts qui l'intéressaient,
13:41où il y avait des minorités russophones.
13:43Et puis, il y a des minerais extraordinaires dans le Donbass.
13:46Qui sont, justement, très près de la ligne de front.
13:49C'est aussi peut-être pour ça que M. Trump est pressé de régler,
13:53parce que lui a clairement fait savoir que son intérêt
13:56était de se rembourser directement à même les ressources
13:59en terres rares qui se trouvent en Ukraine.
14:02Alors, si on laisse avancer davantage les Russes,
14:04du point de vue des Américains,
14:06c'est un peu le trésor qui disparaît,
14:09parce que c'est ça qu'on voudrait bien être capable d'aller chercher.
14:12Du point de vue des Américains, c'est une opération gagnant-gagnant.
14:15Là-dessus, M. Zelensky,
14:17qui était apparemment la semaine dernière ouvert à des négociations,
14:20assez habilement, avait dit,
14:22oui, si vous voulez parler business, on parlera business.
14:24C'est un langage que comprend bien Donald Trump.
14:26C'est un peu rebiffé en fin de semaine, en disant,
14:29il n'est pas question que vous puissiez, justement,
14:31venir chercher ce que vous convoitez,
14:34à moins que nous ayons notre mot à dire
14:37dans l'entente de paix qui sera négociée,
14:39ce qui est tout à fait légitime de la part de l'Ukraine,
14:41qui ne veut pas être le dindon de la farce.
14:43Bien sûr. Le problème, c'est qu'est-ce qu'il a les moyens
14:45de ses ambitions ou pas?
14:47Qu'en pensez-vous, André?
14:48Écoutez, moi, l'impression que j'ai aujourd'hui,
14:50c'est vraiment, Stéphane,
14:52que les ventes, ça fait tomber les masques,
14:55encore une fois, évidemment, pour les intérêts de l'Amérique.
14:57Mais il oublie, je crois que le cadeau,
15:01je ne dirais pas empoisonné, mais le cadeau,
15:03effectivement, très lourd qu'il nous laisse,
15:05est-ce qu'il y a une politique européenne
15:07vis-à-vis de la Russie, vis-à-vis de l'Ukraine,
15:09vis-à-vis de l'Europe, enfin de l'Europe,
15:11de ce continent européen et non pas dans l'Union européenne,
15:14que nous avons fermé les yeux et les oreilles,
15:16nous avons fait semblant que tout allait bien
15:18dans le mur des mondes,
15:19et que nous découvrons tout à coup
15:21les terrifiants pépins de la réalité.
15:23Moi, c'est ça, l'impression que j'ai.
15:24On a eu cette conversation plusieurs fois ici.
15:26Quand la réalité vient cogner à la porte,
15:28c'est toujours un peu brutal,
15:29parce que c'est jamais au bon moment
15:31que cette réalité s'impose.
15:32Ça fait trois ans, enfin non,
15:34ça fait, je dirais, deux ans et demi,
15:36ou pendant deux ans et demi,
15:38devrais-je m'amender,
15:39on a expliqué qu'il était possible
15:41de gagner cette guerre,
15:42que les efforts redoublés des Européens
15:44et des Américains permettraient peut-être
15:46à l'Ukraine de renverser la vapeur.
15:48Or, ce qu'on constate de plus en plus,
15:50et brutalement,
15:51c'est que cette vapeur ne se renverse pas,
15:53et que les Russes sont très, très,
15:56en ce moment, à la manœuvre,
15:57avec l'initiative.
15:59Tout le monde le mesure.
16:00Donc, est-ce que les Européens sont capables
16:02d'influer le cours des choses?
16:04Depuis trois ans, si ça avait dû arriver,
16:07je pense qu'on aurait été en mesure
16:08de le constater.
16:09Ça serait déjà arrivé.
16:10Et c'est le test de cette volonté
16:13de serrer les coudes ici,
16:15et vous disiez, aller à la guerre,
16:17j'en sais rien,
16:18parce que c'est peut-être pas ce qui se présente
16:19à l'horizon immédiat,
16:20mais d'être capable de déployer des moyens
16:24qui pourront, dans la balance du pouvoir,
16:27des rapports de force,
16:28faire peur, et peser.
16:30Et pour l'instant, je ne pense pas
16:32que les Russes soient terriblement intimidés
16:34quand le président Macron, par exemple,
16:36l'hiver dernier, disait
16:37qu'il y aura peut-être des bottes françaises
16:39en Ukraine.
16:40Je ne pense pas qu'on soit...
16:41Ils l'avaient même dit,
16:42nous sommes prêts à protéger,
16:43il faut nous protéger,
16:44il faut en tout cas aller...
16:46Mais là, pour le moment...
16:47Et puis, quelque chose,
16:49je voudrais finir là-dessus, en fait,
16:51Sven Mureau, avec vous,
16:53c'est que ce qu'on constate aujourd'hui,
16:55c'est qu'il y a quelque chose
16:58qui est aussi très étonnant.
17:00Alors évidemment, on en profite pour dire,
17:01regardez, encore une fois,
17:03Trump et le jouet de Poutine,
17:05enfin, il ne vaut pas jusque-là,
17:06mais c'est pratiquement ça.
17:07– Je l'ai lu.
17:08– Vous l'avez lu ?
17:09Le jouet de Poutine,
17:10ou bien la marionnette de Poutine, etc.
17:13Mais ce qui est intéressant dans cette histoire,
17:15c'est que personne ne s'attendait.
17:17Et pourtant, quand on connaît Trump,
17:18il a dit, il l'a dit dix fois
17:20pendant sa campagne,
17:21et bon, je vais résoudre ce problème
17:23en 24 heures,
17:24c'est un héros de montagne, bien sûr,
17:26mais il le rencontre, il va l'encontrer,
17:28et quand il se parle,
17:29quand il commence à se parler,
17:30vous savez très bien que ça entraîne
17:32des dynamiques très différentes.
17:34– L'histoire, et l'histoire bientôt,
17:36nous le dira,
17:37et c'est évident que les gens à Moscou,
17:39en ce moment, doivent se réjouir
17:41de ce que les choses aient si brutalement changé.
17:44Je crois que c'est aussi, justement,
17:46lié à la logique des rapports de force.
17:48M. Trump lit assez bien,
17:50ou assez justement,
17:52c'est pas un jugement de valeur que je rends
17:54sur ce qui se passe,
17:55c'est une lecture, encore une fois,
17:57du réel,
17:58et on n'a pas été beaucoup habitués à ça.
18:00Il est évident que Vladimir Poutine
18:02ne fera pas de compromis ou de concessions
18:04tant et aussi longtemps qu'il a l'initiative.
18:06Et sur le terrain,
18:08sur le champ de bataille,
18:10je le répète,
18:11et ça a été dit mille fois
18:12depuis quelques semaines, quelques mois,
18:14les Russes ont l'avantage.
18:15– Et peuvent attendre encore.
18:17– Et le calendrier de M. Poutine
18:19n'est pas celui de M. Trump non plus.
18:21– Bien sûr.
18:22– Il n'y a pas d'élection de mi-mandat dans deux ans.
18:24Donc, il a le temps, y compris le temps
18:26de faire la fine bouche et de dire,
18:27les conditions ne collent pas.
18:28Parce qu'à ce jour,
18:30on entend les Américains dire ce qu'ils font,
18:32mais on n'a pas beaucoup entendu les Russes
18:34commenter les perspectives d'une entente de paix.
18:37Tout ce qu'on sait, c'est qu'ils ont dit au départ,
18:39nous ne nions pas les contacts,
18:41et ils seront présents demain,
18:44avec le redoutable Lavrov,
18:46systématiquement sous-estimé par l'Occident.
18:49– Le redoutable Lavrov est là depuis 25 ans.
18:51Ce qu'ils ont, les Russes,
18:53c'est qu'ils ont la longueur et le temps long.
18:55– Comme les Chinois du reste.
18:56– Comme les Chinois du reste.
18:57C'est un peu l'avantage.
18:58Je ne dis pas que c'est souhaitable,
19:00mais c'est l'avantage.
19:01Merci Stéphane Bureau.
19:02On continuera à dialoguer avec vous
19:04sur ce qui va se passer.
19:05À mon avis, il va se passer beaucoup de choses.
19:07Nous ne le sommes qu'au commencement du début.
19:09– C'est passionnant.