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Avec François Sanchez, secrétaire local Forces Ouvrières Hôpital de Perpignan

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##LA_VIE_EN_VRAI-2025-02-19##

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Transcription
00:00Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Aiglaise.
00:06Sud Radio, il est bientôt 6h40, la vie en vraie urgence débordée, manque de médecins, burn-out, l'hôpital de Perpignan est aujourd'hui au bord de la rupture.
00:14Les patients en subissent les conséquences et les syndicats alertent sur une situation devenue intenable.
00:19François Sanchez, vous êtes toujours avec nous, bonjour.
00:22Oui, bonjour, je suis toujours avec vous.
00:24Oui, tant mieux, effectivement, vous êtes secrétaire locale force ouvrière à l'hôpital de Perpignan.
00:30C'est important de vous avoir pour comprendre un petit peu ce qui se passe, ce qui se joue en ce moment à l'hôpital de Perpignan, dans les urgences de Perpignan.
00:37La situation que vous vez sur place, c'est quoi ? Elle est véritablement devenue critique aujourd'hui ?
00:42Oui, elle est devenue critique et pour comprendre ce que c'est, il faut savoir que l'hôpital de Perpignan, c'est un hôpital de plus de 2000 lits,
00:49le seul hôpital public du département des Pyrénées-Orientales.
00:52Il est composé de 4000 professionnels, 3500 personnels non médicaux et 500 médecins.
00:59Et nous avons donc un service des urgences qui, lui, doit se composer de 44 praticiens sur le tableau de service.
01:06Or, c'est un chiffre qui n'est jamais atteint depuis Covid.
01:09On tourne d'habitude avec 22-24 médecins au service des urgences.
01:13Et depuis le début de cette année, on est passé à 19, puis la semaine dernière à 17 médecins.
01:1817 médecins au lieu de 44 nécessaires pour faire tourner les urgences de Perpignan ?
01:23Exactement. Pour moi, on a atteint un point de rupture.
01:28Et parmi ces 17 médecins, depuis le début de la semaine dernière, nous en avons 10 qui sont en arrêt maladie.
01:33Donc c'est là que ça devient critique.
01:36Nous avons donc de grosses problématiques aux urgences avec fréquemment plus de 100 patients en attente sur des brancards au service des urgences.
01:49Et avec un temps d'attente qui peut atteindre 22-24 heures de façon régulière.
01:53Pour donner un chiffre, jeudi dernier, nous étions à 99 patients en attente et 22h19 d'attente à 16h le jeudi dernier, jeudi 13.
02:02Donc on a une petite accalmie aujourd'hui.
02:06C'est assez incroyable. Petite accalmie aujourd'hui, c'est-à-dire ?
02:09C'est-à-dire que comme on est rentré dans les vacances scolaires, le département est beaucoup plus calme.
02:14Alors le matin, ça tient, mais la fin de journée est quand même très problématique tous les jours.
02:20On fait appel à nos réanimateurs pour remplacer les médecins qui ne sont pas là.
02:24Et ce week-end, nous avons dû faire appel aux pompiers pour nous assurer ce qu'on appelle les lignes de SMUR.
02:31Avec des médecins donc en arrêt maladie qui risquent de ne pas revenir tout de suite, c'est quoi l'avenir là ?
02:41L'avenir, il est très inquiétant. Ils vont peut-être pas revenir tout de suite.
02:46Ceux qui sont sur place vont peut-être s'épuiser.
02:48Comme vous le savez, partout en France, il y a un manque criant de l'urgentiste.
02:52Et en ce qui nous concerne, nous sommes une lutte touristique.
02:55Donc on n'est plus qu'à trois mois de l'été, période qui est toujours très complexe pour nous de ce point de vue-là,
03:02vu qu'on a déjà très peu de médecins en temps normal.
03:05On a vu notamment sur ces derniers mois des urgences qui ont dû fermer.
03:10Alors notamment pour certains, fermer la nuit, fermer certains jours.
03:14Vous, vous en êtes là aujourd'hui du côté de Perpignan ou pas ?
03:18Alors nous, ce que nous avons fait déjà, les cliniques privées avaient fermé leurs urgences à la fin du printemps dernier.
03:25Nous avons été donc obligés de passer le soir par une régulation via le SAMU.
03:29Donc il faut savoir que la régulation se fait par un médecin de l'hôpital aussi,
03:32un urgentiste dont le rôle est très complexe.
03:35Donc ce médecin-là régule et donc vous ne pouviez pas rentrer aux urgences de l'hôpital sans vous appeler le 15.
03:42Ça s'est levé en début d'hiver.
03:47Et puis là, depuis que l'hôpital est à nouveau en tension, c'est à nouveau le cas.
03:51Mais tous ces dispositifs ne changent rien à l'affaire.
03:56Nous sommes en grande difficulté et nous allons être en très grande difficulté chaque début d'été.
04:01Moi, ça fait 35 ans que je suis à l'hôpital de Perpignan.
04:04On nous dit ça va craquer, ça va craquer.
04:06Mais je crains qu'aujourd'hui ça craque pour de vrai.
04:09Et la direction du HIC qui cherche des solutions, qui travaille là-dessus, vous êtes en contact avec la direction.
04:16Ça avance ?
04:18Oui, alors la direction nous promet des embauches de médecins.
04:23Le problème, c'est qu'au début, je disais oui, oui, très bien.
04:28Mais on ne les voit pas venir et on ne voit pas très bien d'où ils vont sortir surtout.
04:32Parce que si nous étions les seuls en difficulté, on pourrait faire quelque chose.
04:36Mais là, c'est toute la France.
04:38Beaucoup de reportages sont réalisés sur les difficultés.
04:43Et puis, on a le personnel non médical qui commence sérieusement à s'épuiser, qui ont peur.
04:48Parce qu'un infirmier, ça traite environ 15 patients.
04:51Pour faire très court, aujourd'hui, nos infirmiers aux urgences sont là à traiter 30, 40, voire 80 patients pour un seul infirmier.
05:00Les gens restent trop longtemps aux urgences.
05:02Il faut aussi leur faire leurs toilettes.
05:06Il faut leur donner à manger, etc.
05:09Ce qui n'est pas dans les fonctions habituelles d'un service d'urgence.
05:12Avec les soucis qu'on a à affronter, forcément, parce que ça crispe aussi.
05:15Ça crispe les relations qu'on peut avoir entre patients et soignants.
05:20François Sanchez, merci d'avoir été avec nous ce matin, en tout cas, sur Sud Radio.
05:23Secrétaire local, Force ouvrière, Hôpital de Perpignan.
05:26Bon courage à vous et à tous les soignants, bien sûr, des urgences de Perpignan.
05:30Merci.

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