Tous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00Et voilà donc pour la séance des questions au gouvernement, la débrief
00:04ensemble évidemment avec nos invités, on suit ça avec Stéphanie Despierre et
00:08Clément Perreault qui ont tout suivi depuis la salle des quatre colonnes.
00:11Marco Pommier a assisté à la séance depuis les tribunes de l'hémicycle de
00:16l'Assemblée nationale et puis Hugo Couturier nous dira ce que lui et sa
00:20communauté sur Twitch ont retenu de cette séance de questions au gouvernement.
00:23Marco Pommier, je le disais vous avez suivi la séance, vous en retenez un
00:28échange, des échanges assez tendus avec le ministre de l'Intérieur.
00:33Oui le député écologiste pourria Amir Chahi a reproché au ministre de
00:38l'Intérieur son silence après l'attaque de l'ultra droite contre une association
00:42de travailleurs immigrés turcs. Ça a été dimanche à Paris, pour sa réponse
00:46Bruno Rotaïo a décidé de dénoncer l'extrême droite comme l'ultra gauche ce
00:51qui a déclenché la colère des députés de gauche estimant que cette réponse
00:55était hors sujet, voire déplacée. Quelle honte a-t-on pu entendre. On a vu le
01:00président de la commission des finances, l'insoumis Eric Coquerel très énervé.
01:03Il y avait un très brouhaha dans l'hémicycle. Il était bien difficile de
01:08comprendre ce qui se disait. Le député écologiste pourria Amir Chahi a
01:12clôturé cette séquence en balayant d'un revers de main la réponse du ministre.
01:18Merci beaucoup Marco Pommier. Pour parler, pour revenir de cette séance, j'ai le
01:22plaisir d'accueillir Claire Lejeune. Bonjour. Bonjour. Députée la France
01:26insoumise de l'Essonne, Périne Goulet. Bonjour. Bonjour. Député les démocrates
01:30de la Nièvre, il a été question lors de cette séance et c'est le cas depuis une
01:34semaine de l'affaire Betaram. François Bayrou a été interpellé sur le sujet.
01:39On écoute le Premier ministre. Est-ce que je suis jamais intervenu dans cette
01:45affaire comme dans d'autres affaires judiciaires ? La réponse est non, jamais.
01:51Ni de près, ni de loin. Et je vais vous en apporter la preuve.
01:58Il se trouve, alors vous avez cité le nom du juge d'instruction Christian
02:03Miranda, c'est mon voisin depuis 50 ans. Dans mon village, vous savez pas
02:10exactement où c'est, mais c'est en effet une amitié depuis très longtemps
02:18avant même qu'il ne soit magistrat. Et donc, est-ce que nous avons pu parler
02:24avec le juge Christian Miranda de cette affaire ? Sans doute oui, mais la
02:31preuve est absolue. Un magistrat n'a pas le droit, c'est un article central du code
02:40de procédure pénale, un magistrat n'a pas le droit, sous peine des sanctions
02:48disciplinaires les plus sévères fixées par le code de procédure pénale à trois
02:53ans de prison, un magistrat n'a pas le droit de communiquer le moindre élément
02:58du dossier dont il a la charge à quelque personne extérieure au dossier que ce soit.
03:04Claire Lejeune, que pensez-vous de cette réponse du Premier ministre ?
03:09C'est une réponse beaucoup plus précise que celle de la semaine dernière, l'important
03:13c'est qu'il n'a pas interféré, il n'a rien demandé dans la procédure au magistrat.
03:17Est-ce que vous le croyez, François Bayrou ?
03:19Oui, je pense que là, il faut commencer par saluer à nouveau la parole des victimes
03:23qui s'exprimaient de manière extrêmement puissante ce week-end notamment.
03:27Moi, ce que je vois surtout, c'est un Premier ministre déjà qui a changé
03:31par trois fois sa version des faits. Sa réponse aujourd'hui par rapport à sa réponse
03:36de la semaine dernière n'est pas la même factuellement, donc c'est bien qu'à un moment
03:40il y a un sujet de vérité, mais un sujet du mensonge qu'il a émis devant la représentation nationale.
03:47Et ce que je vois aussi, c'est un Premier ministre qui choisit de reporter la responsabilité
03:52sur d'autres responsables politiques plutôt que de répondre aux deux questions
03:57qui lui ont été posées, puisque mon collègue Paul Vannier a également posé une question
04:01sur le sujet. La question qui lui est posée, c'est sa responsabilité en tant que ministre
04:06de l'Éducation nationale, puis en tant que président du Conseil départemental et député.
04:10Périne Goulet, est-ce que c'était bienvenu d'avoir des précisions ?
04:13C'est vrai que la réponse de la semaine dernière donnait le sentiment que François Bayrou
04:17n'était quasiment au courant de rien. On voit bien qu'effectivement, il dit
04:20« oui, j'ai pu en parler avec des magistrats, oui, on en parlait ».
04:24Est-ce que c'est bienvenu d'avoir peut-être un peu corrigé ce qu'il dit ?
04:27Alors, la semaine dernière, il a été interrogé sur les violences sexuelles.
04:30Il a répondu sur les violences sexuelles. Non, il n'avait pas connaissance des violences sexuelles.
04:34Il a d'ailleurs tout de suite répondu sur la partie claque derrière,
04:37puisque n'oublions pas que c'est la partie claque au moment où il était...
04:42La première plainte en 1996.
04:43La première plainte, c'est là où il était ministre de l'Éducation nationale.
04:46Et dans ce cadre, il a fait ce qu'il fallait, puisqu'il a diligenté une enquête.
04:50Maintenant, les résultats de l'enquête peuvent aussi se poser en question,
04:54à savoir l'omerta qu'il pouvait y avoir, puisque n'oublions pas que nous étions
04:58quand même dans une époque où M. Madenzeff pouvait aller très tranquillement
05:02sur un plateau télé dire qu'il pouvait violer les petites... les jeunes filles
05:06et ça ne posait de problème à personne.
05:08Moi, ce qui me gêne dans tout ça, c'est que depuis une semaine, on oublie l'essentiel.
05:11On oublie les victimes. Et les victimes, pour moi, aujourd'hui, on les instrumente.
05:16Et ça, ça me gêne. D'ailleurs, elles-mêmes l'ont dit, samedi dernier,
05:19quand François Bayrou les a reçues pour échanger, elles l'ont dit
05:23qu'elles ne reprochaient rien à François Bayrou en tant que telles,
05:26qu'elles étaient, pour une fois, contentes qu'on les ait entendues.
05:29Et je pense que ça, c'est important.
05:31Claire Lejeune et Paul Bagné, ça aimait les victimes au début de leur interpellation.
05:35Je pense que ce qui est important, c'est qu'il faut arrêter de parler
05:37de ce qui aurait pu être fait ou pas fait. François Bayrou était très clair.
05:40Il a fait tout ce qu'il avait à faire par rapport à ce qu'il savait.
05:43Et maintenant, aidons les victimes. Encourageons-les à continuer à parler.
05:47Justement, il y aura une question sur ce sujet pour vous tout à l'heure.
05:50Je vous propose un détour par la selle des quatre colonnes,
05:52puisque François Bayrou a été interpellé par Colette Capdevielle,
05:54qui est au micro de Clément Perreault.
05:56Madame Capdevielle, c'est vous qui avez interpellé le Premier ministre
05:59sur l'affaire Betaram. Il a dit qu'il n'était jamais intervenu dans cette affaire,
06:03mais il a apporté de nouveaux éléments. Il a dit qu'il avait rencontré un juge
06:06chargé du dossier, mais que ce dernier, tenu par le secret de l'instruction,
06:10n'avait donné aucune information vraiment sur cette affaire,
06:13simplement parlait de l'ambiance dans l'établissement.
06:16Qu'est-ce que vous avez pensé de cette réponse de François Bayrou ?
06:19C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nous avons une réponse différente
06:22de celle de la semaine dernière. La semaine dernière, il n'avait rien vu,
06:26il ne savait rien. Aujourd'hui, on apprend qu'il est ami intime
06:30du juge d'instruction Miranda, qui est son voisin, et qu'ils se connaissent
06:34depuis 50 ans. On apprend aujourd'hui également qu'il aurait fait
06:40une mission d'inspection à ce moment-là. Tout élément qu'il n'a été incapable
06:45de donner la semaine dernière. Ce qui est quand même extrêmement étonnant
06:50dans la façon de répondre de François Bayrou, c'est qu'il ne répond pas
06:54à ce qu'il a été faire dans le cabinet du juge d'instruction,
06:57parce que monsieur Miranda, avant que cette affaire n'éclate,
07:01au grand jour, a bien indiqué qu'il avait reçu François Bayrou
07:06une après-midie entière dans son cabinet, et il lui avait expliqué
07:10que concernant le père Carica, les faits étaient établis.
07:16C'est en fait ce que voulait savoir François Bayrou.
07:18François Bayrou, qui est le voisin, est allé dans le cabinet d'instruction.
07:23C'est bien ça la question qui est posée. Ensuite, il s'est passé des choses
07:28cette semaine. Il y a eu de nouvelles déclarations, notamment l'enquêteur
07:33qui a mené l'enquête dans l'affaire du père Carica, qui a bien expliqué
07:38que le déferlement avait été reculé de 2h30, et il a bien expliqué
07:44que le fait que le juge Miranda était désespéré, était vraiment désolé
07:52d'attendre, puisque le dossier était parti au parquet général
07:57à la demande de monsieur François Bayrou. Donc il est important
08:00que François Bayrou réponde. Il n'y a personne d'autre qui est mis en cause.
08:05Un juge d'instruction, un enquêteur de police qui est un gendarme,
08:09donc un militaire, clairement cite la présence de monsieur Bayrou
08:14et l'intervention de monsieur Bayrou dans une affaire judiciaire,
08:17c'est là-dessus qu'il doit s'expliquer, monsieur Bayrou.
08:20Il doit s'expliquer également sur la plainte qu'il aurait déposée.
08:24Merci à vous.
08:26Merci beaucoup Clément Perreault. On reviendra sur ce que vient de dire
08:30Colette Capdevielle, mais qu'est-ce que vous répondez à ces accusations
08:34d'instrumentalisation que font les soutiens de François Bayrou
08:38ce qui politiquement peut s'entendre, mais aussi par certaines associations
08:42de victimes qui disent attention, on n'est pas en train de faire le procès
08:45de François Bayrou, on est en train de faire le procès de ce qui s'est passé
08:48à Bétarame.
08:49Écoutez, moi je ne peux pas entendre un discours qui à la fois dit
08:53ce qui est important, c'est de mesurer la gravité des faits,
08:56la parole des victimes et leur situation, et simultanément
08:59ce qui est aussi très important, c'est surtout d'absoudre monsieur
09:02François Bayrou. Ça je ne peux pas l'entendre.
09:04Si on est sérieux et si on est d'accord, autour de la table
09:07dans la représentation nationale, pour poser le fait que c'est
09:10d'une gravité extrême, on parle de générations et de générations
09:14d'enfants qui ont été...
09:16112 plaintes.
09:17Oui, mais c'est des plaintes du coup, on n'a pas celles qui remontent
09:20potentiellement aux années 60, qu'est-ce qui s'est passé entre
09:231996 et aujourd'hui, d'autres plaintes vont sûrement arriver.
09:27C'est ça dont on parle, et que vous avez vous-même posé le mot
09:31d'omerta. La question c'est qui a pu participer à cette omerta,
09:35et aujourd'hui la question se pose encore, de la responsabilité
09:38de François Bayrou. Donc en plus des mensonges répétés qu'il a
09:42adressés à la représentation nationale, reste cette question
09:45de sa responsabilité à agir, et on l'a mesuré là, à quel point
09:49il est proche du dossier, à quel point, du point de vue de
09:52où il est élu, où il vit, et de son réseau de sociabilité.
09:55La question de sa responsabilité dans cette omerta se pose de
09:59manière centrale, et légitime la demande de démission.
10:01Avant de rejoindre Hugo, en un petit mot, Périne Goulet, même si c'est
10:04une affaire hautement compliquée, justement, sur ces changements,
10:07un peu de version de François Bayrou, qui précise dans un article
10:11du Monde, oui, j'avais peut-être entendu parler d'une claque, maintenant
10:14il dit, j'ai fait un rapport d'inspection, est-ce qu'il n'y a pas eu,
10:17à tout le moins, les France Insoumise parlent de mensonges, des
10:20imprécisions, dans ce qu'il a pu déclarer les derniers jours, qui
10:23ont, oui, jeté peut-être une forme de suspicion aussi sur le Premier
10:26ministre.
10:27Alors, n'oublions pas que quand un député d'opposition pose une
10:30question au Premier ministre, le Premier ministre n'est pas au
10:32courant du thème de la question.
10:34L'article de Mediapart est déjà sorti il y a une semaine.
10:37On lui pose une question sur un fait qui a eu lieu il y a quelques
10:40dizaines d'années.
10:41Après, quand vous parlez d'omerta, quelques années après, nous avions
10:44un ministre de la formation professionnelle.
10:47Et à Bétarame, il y a de la formation professionnelle.
10:50Il s'appelait Jean-Luc Mélenchon.
10:52Et donc, ce monsieur n'a rien fait non plus.
10:55J'aimerais qu'on ait la même interrogation vis-à-vis de tous les
10:58ministres.
10:59Il s'agit d'un ministre de son corps.
11:03Je ne vous ai pas coupé.
11:06Vous finissez.
11:07Je veux que vous finissiez.
11:08S'il vous plaît.
11:14Je vois que depuis une semaine, on oublie les victimes.
11:17Pendant qu'on parle de ça, on ne parle pas des condamnations des deux
11:21députés de la France insoumise qui ont été condamnés la semaine
11:23et le deuxième, pour violences pour conduite en état d'ivresse.
11:27Donc, avant de demander la démission du Premier ministre,
11:30peut-être qu'il serait intéressant que vous puissiez, vous aussi, vous poser la question de démission de ce genre de députés,
11:37comme vous l'avez soutenu, Mme Cardenas, à l'époque, quand il avait été auteur de violences.
11:43Juste une réponse, s'il-te-plait.
11:46On ne peut pas faire le procès de cette affaire sur ce plateau.
11:51Malheureusement, c'est un petit peu, et on oublie les victimes, et je le déplore vraiment.
11:54Chacun a une parole pour les victimes, aujourd'hui, Périne Goulet.
11:57Et justement, avançons, parce qu'on va en parler, des victimes.
12:00Aujourd'hui, les violences faites aux enfants...
12:02Ce sera la question que veut vous poser Hugo Couturier, si on arrive à le rejoindre.
12:06Je vois que, là, l'important, visiblement, pour ma collègue, c'est de détourner l'attention et la responsabilité.
12:15Allez, Périne Goulet, on se coupe à la parole.
12:18On voit bien que le sujet est sensible, mais il faudrait juste qu'on avance.
12:21Au moment où Jean-Luc Mélenchon est ministre sur la formation professionnelle,
12:25il n'y a pas de formation professionnelle à Bétarame.
12:28On vérifiera, c'est très bien, et de toute façon, je suis sûre que d'autres questions seront posées.
12:35Hugo Couturier, on vous rejoint, on va continuer à parler un tout petit peu de Bétarame, mais s'intéresser...
12:41Périne Goulet, regardez, on va parler des victimes...
12:48François Bayrou, écoutez...
12:50Non, non, je suis désolée, on va juste avancer, parce qu'on va parler des victimes.
12:55Sinon, on n'aura pas le temps de parler des victimes de Notre-Dame de Bétarame.
12:58Non, mais moi, j'ai fait un article 40 il y a quelques semaines.
13:00Non, je vous coupe, Périne Goulet, on ne va pas pouvoir parler des victimes de Bétarame.
13:04Je vous propose de rejoindre Hugo Couturier,
13:07puisqu'on se plaint tous de ne pas parler des victimes,
13:09et on n'a pas le temps d'en parler si jamais vous continuez à parler.
13:11Hugo Couturier, vous êtes avec nous.
13:13Déjà, rappelez-nous le top 3 qu'a retenu votre communauté lors de cette séance de questions gouvernement.
13:18Alors, le top 3 est quasiment un top 2,
13:20puisqu'en troisième position, il n'y a eu que deux votants.
13:22C'est le sujet sur l'Ukraine, et évidemment, les deux premières positions.
13:26En deuxième, c'est Bétarame, avec quasiment 40% de personnes
13:30qui ont trouvé que Bétarame était le sujet le plus important.
13:33Et en première position, avec 57% des votes,
13:36c'est l'agression néo-nazique qu'il y a eu dans le dixième arrondissement
13:39contre une projection d'un film antifasciste.
13:42Et justement, Hugo, c'est sur cette question des violences à Notre-Dame de Bétarame
13:45que vous vouliez interpeller Périne Goulet.
13:47Oui, bonjour Madame Goulet.
13:49On se connaît, vous êtes venue plusieurs fois sur ma chaîne
13:52pour parler du droit des enfants.
13:54Et au-delà de la polémique Bayrou, qui est effectivement un vrai sujet,
13:56s'il a menti ou pas, mais au-delà même ça,
13:59Bétarame, c'est une centaine de plaintes,
14:01des décennies de crimes commis.
14:03On parle probablement aussi des gens qui n'ont pas porté plainte,
14:05qui sont soit morts, soit traumatisés,
14:07qui ne s'en rappellent pas ou qui ne veulent pas aller porter plainte.
14:09Visiblement, c'est un secret de polychinène.
14:11Bétarame, visiblement, c'était connu au niveau local
14:15en tant que président de la délégation aux droits des enfants,
14:19en tant qu'ancienne de l'ASE.
14:21Tous ces gamins qui ont été abandonnés d'une certaine façon.
14:25Il y en a peut-être d'autres en France,
14:27il y a peut-être d'autres Bétarame en France,
14:29il y en a peut-être à moins de niveau,
14:31mais justement, ces enfants oubliés,
14:33comment on peut faire ?
14:35Vous parliez, il me semblait, dans une interview,
14:37vous parliez de votre expérience à l'ASE,
14:39que vous aviez vécue, vous aussi, des violences.
14:41Ces gamins oubliés qu'on n'écoute pas,
14:43comment on peut les accompagner ?
14:45Comment accompagner ces nombreuses victimes
14:47qui témoignent aujourd'hui ?
14:49Sur les victimes qui seraient victimes actuellement,
14:51on a le 119 pour signaler des enfants victimes de violences.
14:53Pour les victimes qui relèvent d'un peu plus longtemps,
14:55comme on l'a dans l'affaire Bétarame,
14:57comme on a pu l'avoir dans pas mal d'affaires,
14:59malheureusement, dans tout milieu,
15:01j'allais dire, et dans tout secteur.
15:03Il y a le 116-006,
15:05qui est le numéro d'accueil et d'accompagnement
15:07pour les victimes.
15:09Et on a besoin d'avoir la libération de la parole.
15:11C'est un bienfait qui est cette libération de la parole.
15:13On l'a connu un petit peu dans le droit des femmes
15:15il y a quelques temps avec MeToo.
15:17On a besoin que la parole se libère sur les enfants
15:19dès maintenant.
15:21Et donc, moi, j'invite toutes les victimes, bien entendu,
15:23à se faire connaître,
15:25parce qu'on a certains qui sont peut-être prescrits,
15:27mais d'autres qui ne le sont pas,
15:29surtout depuis qu'on a voté
15:31l'allongement de la prescription
15:33pour les crimes sexuels.
15:35La prescription glissante, surtout.
15:37Pour les mineurs, c'est-à-dire qu'il faut porter plainte
15:39jusqu'à 20 ans après sa majorité.
15:41Donc, n'hésitez pas à contacter ce service,
15:43qui est France Victime, qui va pouvoir les accompagner.
15:45Et au-delà de ça, et c'est ce que je voulais vous dire tout à l'heure,
15:47on a encore dans notre pays, à l'heure actuelle,
15:49de nombreux établissements
15:51où il y a des enfants,
15:53notamment dans les établissements de l'ASE,
15:55mais également dans les écoles.
15:57On voit bien toute la violence qu'il y a dans les écoles,
15:59notamment sur le harcèlement.
16:01Les établissements où il y a les enfants en situation de handicap.
16:03Et il est temps, vraiment, que notre pays ouvre les yeux
16:05sur la violence qui est produite sur nos enfants dans notre pays.
16:07Vous le savez, c'est quelque chose
16:09pour lequel je me bats depuis des années.
16:11Et je souhaite vraiment, s'il y a une chose
16:13qu'on peut retirer de tout ça,
16:15c'est pas les petits scandales
16:17ou les petits, j'allais dire,
16:19politiciens, comme on est en train d'agir,
16:21mais un réel choix politique pour notre pays
16:23de mieux protéger les enfants
16:25parce qu'aujourd'hui, notre pays ne protège pas nos enfants.
16:27On va parler d'un choix politique
16:29que doit faire l'Assemblée demain.
16:31Richard Ferrand, c'est le candidat d'Emmanuel Macron
16:33pour la présidence du Conseil constitutionnel,
16:35mais ça coince, ça coince à droite.
16:37Yann Boucar est députée droite républicaine.
16:39Il est au micro de Stéphanie Despierres.
16:41Yann Boucar, pourquoi vous ne voulez pas soutenir
16:43la candidature de Richard Ferrand
16:45proposée par Emmanuel Macron
16:47alors que les Républicains, vous êtes au gouvernement,
16:49donc vous faites partie de la coalition ?
16:51Mais nous sommes indépendants. On a fait un choix de responsabilité
16:53en acceptant de participer au gouvernement,
16:55en acceptant de ne pas faire tomber ce gouvernement
16:57parce qu'on estime que le pays a besoin de stabilité,
16:59mais on n'est pas prêts à valider n'importe quel choix.
17:01Et on estime que nommer Richard Ferrand
17:03à la tête du Conseil constitutionnel, d'abord,
17:05c'est faire une erreur en termes de neutralité.
17:07On a vu ce qu'a donné la présidence de Laurent Fabius
17:09à la tête du Conseil constitutionnel.
17:11Ça a été problématique pour nous qui sommes des gens de droite.
17:13On ne veut pas reproduire ce schéma avec Richard Ferrand.
17:15Et vous savez, à la tête du Conseil constitutionnel,
17:17il se trouve que quelles que soient les décisions
17:19qui seraient prises par le Conseil constitutionnel
17:21présidé par Richard Ferrand, dans un sens comme dans l'autre,
17:23elles seront toujours entachées par un problème de neutralité,
17:25d'abord parce qu'il est un proche, très proche
17:27du président de la République, Emmanuel Macron,
17:29et puisque, malheureusement pour lui,
17:31il a été mêlé à des affaires judiciaires.
17:33À d'autres moments, des présidents de la République de droite
17:35ont nommé des proches au Conseil constitutionnel.
17:37Les temps ont changé. Vous savez, à d'autres moments,
17:39il y avait toujours une majorité dans cette Assemblée.
17:41À d'autres moments, les présidents de la République
17:43ne provoquaient pas des dissolutions lorsqu'ils avaient perdu
17:45les temps ont changé, il faut en prendre acte.
17:47Et on estime que dans le climat politique actuel,
17:49d'autres choix auraient pu être faits par le président de la République
17:51qui soient moins provocants.
17:53Merci beaucoup. Si Stéphanie Despierres,
17:55alors une fois n'est pas coutume, les Insoumis sont d'accord
17:57avec la droite, vous avez les mêmes arguments
17:59qu'Yann Boucard pour vous opposer à cette nomination ?
18:01Il y a effectivement un problème de neutralité
18:03puisque Richard Ferrand
18:05est un macroniste
18:07de la première heure,
18:09qu'effectivement il a été mouillé dans une affaire
18:11judiciaire avec les mutuelles de Bretagne,
18:13ce qui entache sa légitimité
18:15à occuper un tel poste.
18:17Puis c'est quelqu'un qui s'est prononcé
18:19il n'y a pas si longtemps en faveur
18:21de créer les conditions
18:23pour un troisième mandat
18:25d'Emmanuel Macron.
18:27Avec tous ces éléments-là réunis,
18:29dans un moment où notre démocratie
18:31est fragilisée, dans un moment où la confiance
18:33envers nos institutions
18:35est à ce point minée,
18:37cette nomination est une
18:39erreur fondamentale et on s'y opposera
18:41bien entendu.
18:43Perrine Goulet, si Richard Ferrand est nommé
18:45président du Conseil constitutionnel,
18:47chacune des décisions du Conseil sera
18:49interprétée à l'aune de sa relation avec Emmanuel Macron.
18:51Est-ce que ce n'est pas un risque
18:53de le nommer à ce poste ?
18:55Ce qui me gêne dans ce qu'on vient d'entendre,
18:57c'est qu'on remet déjà en cause le Conseil constitutionnel
18:59avec M. Fabius aujourd'hui.
19:01Parce que le Conseil constitutionnel agit de manière neutre
19:03et censure un certain nombre de mesures
19:05que certains députés auraient aimé
19:07qu'il soit porté, on lui fait
19:09un procès en légitimité.
19:11Et ça, je trouve ça vraiment
19:13pathétique.
19:15Aujourd'hui, Richard Ferrand,
19:17c'est une personne parmi neuf sages.
19:19Donc,
19:21aujourd'hui, il n'est pas tout seul,
19:23il ne va pas décider à lui tout seul
19:25ce qui va être constitutionnel ou pas.
19:27Maintenant, je comprends que certaines
19:29personnes aient peur de, j'allais dire,
19:31son objectivité et qu'il puisse...
19:33Et on l'entend encore aujourd'hui,
19:35on dit on va voter telle ou telle chose et tant pis,
19:37le Conseil constitutionnel nous censurera.
19:39Aujourd'hui, on ne peut pas continuer comme ça.
19:41Le Conseil constitutionnel est important.
19:43Les présidents ont toujours nommé des personnes
19:45qui étaient plus ou moins proches.
19:47Ce qu'on peut reprocher, effectivement,
19:49c'est qu'on a l'impression que ça fait beaucoup,
19:51mais il a été élu deux fois, monsieur Macron.
19:53Donc, on est d'accord ou pas,
19:55il nomme tous les trois ans quelqu'un
19:57parce qu'il a été élu deux fois.
19:59Quand on aura... Effectivement, jusqu'ici, c'était pas le cas.
20:01Maintenant, moi, je trouve que
20:03Richard Ferrand, déjà, un, il a les compétences,
20:05il a été député pendant très longtemps,
20:07deux, il connaît parfaitement l'institution
20:09puisqu'il a été président de l'Assemblée nationale.
20:11Donc, qu'on puisse aimer ou pas
20:13Richard Ferrand, ça fait,
20:15mais on ne peut pas lui faire...
20:17Une réaction en une seconde, Claire Lejeune,
20:19parce que Hugo avait une question pour vous.
20:21Oui, tout à fait. Alors, vous comprenez bien
20:23que dans un moment où le président Emmanuel Macron
20:25a refusé de reconnaître
20:27le résultat des élections législatives,
20:29il y a une forme de repli, aussi,
20:31du macronisme pour se protéger.
20:33La nomination d'un
20:35très, très proche d'Emmanuel Macron
20:37à une position comme celle-ci
20:39peut nous interroger, du moins,
20:41et nous interpeller sur
20:43sa légitimité. Et on suivra ça, demain.
20:45C'est quelque chose que ça provoquera pour nos institutions.
20:47À partir de 8h30, Hugo, on vous retrouve,
20:49mais vous avez vraiment 10 secondes pour votre question,
20:51à Claire Lejeune. Ah oui, question
20:53du coup, très rapide. À force de voir
20:55LFY et Le Pez se taper dessus à coups de
20:57tweets et de social-traitrices, pouvez-vous prouver factuellement
20:59que LFY peut gagner seule des élections
21:01pour le reste de la gauche ? Pouvez-vous également
21:03prouver que le reste de la gauche ne peut rien gagner sans LFY ?
21:05Allez, en une minute, sur l'avenir
21:07du nouveau front populaire.
21:09La question est celle de la ligne d'horizon
21:11stratégique et politique qu'on s'est donnée
21:13lorsqu'on a créé le nouveau front populaire
21:15et qu'on a été en tête
21:17des élections législatives à ce moment-là.
21:19À ce moment-là, c'était très clair, on avait un axe
21:21programmatique, on avait l'opposition ferme
21:23au macronisme, l'opposition encore
21:25plus ferme à l'extrême droite. Ce qu'on
21:27constate aujourd'hui, c'est qu'effectivement, le PS
21:29propose des choix qui le mettent
21:31dans une situation de soutien sans participation
21:33au gouvernement Beyrouth
21:35qui ronde avec la ligne stratégique
21:37du nouveau front populaire. Après ce qui va arriver
21:39dans les mois à venir sur la préparation
21:41y compris de potentielles élections
21:43présidentielles anticipées ou celles de
21:452027, ça va dépendre bien sûr
21:47de nos actions, mais surtout de ce qu'on arrive
21:49à continuer de faire vivre au sein du nouveau front populaire
21:51avec les écologistes et les communistes.
21:53Soutien sans participation, mais le PS dépose
21:55une motion de censure demain.
21:57On voit bien à quel point
21:59c'est compliqué d'être dedans
22:01sans être dedans. Je vais laisser
22:03la tambouille politique de gauche se faire à gauche.
22:05Merci beaucoup, Claire Lejeune.
22:07Merci Perrine Goulet d'avoir débriefé cette séance
22:09de questions au gouvernement. Merci à vous de nous avoir suivis.
22:11Je vous donne rendez-vous demain. Mettez vos réveils
22:138h30, audition de Richard Ferrand
22:15à la commission des lois de l'Assemblée nationale.
22:17Merci beaucoup à Hugo, Clément et Stéphanie
22:19qui nous ont accompagnés. Demain,
22:21grande journée à l'Assemblée, mais c'est un peu
22:23tous les jours en ce moment. Bonne après-midi à tous.
22:27Sous-titrage MFP.