Les Français consomment-ils des produits frais traditionnels ?

Sud Radio

le mois dernier

Avec Yves Puget, directeur de la rédaction du magazine LSA

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04— Bien, nous sommes avec Yves Puget. Ça nous concerne. Vous savez que tous les matins, sur l'antenne de Sud Radio, vers 7h20, nous avons ce rendez-vous.

00:11Ça nous concerne. Et cette semaine, il est consacré évidemment au Salon de l'agriculture qui se déroule à Paris, Porte de Versailles.

00:17Nous y serons, je le rappelle encore une fois, en direct. Venez nous voir si vous avez envie.

00:23Nous serons en direct du Salon de l'agriculture de Porte de Versailles vendredi matin de 7h à 9h.

00:30Et je recevrai à 8h30 la ministre de l'Agriculture, Annie Gennevard. J'ai plein de questions à lui poser, évidemment.

00:35Yves Puget, vous sillonnez ce Salon de l'agriculture, plus calme que les années précédentes.

00:40— Effectivement, moins de tension. C'est plutôt une bonne chose. — Moins de tension, oui. Ça veut dire quelque chose.

00:44Ça va peut-être un petit peu mieux. Bien. Les produits frais. Évidemment, on rencontre beaucoup de produits frais au Salon de l'agriculture.

00:52Est-ce que nous consommons beaucoup de produits frais en France ?

00:56— Alors je suis venu ce matin avec une exclusivité, une étude qui a sorti aujourd'hui de Cantart.

01:00C'est ce qu'on appelle un panel consommateur où, oui, nous consommons beaucoup de produits frais traditionnels.

01:05Alors les produits frais traditionnels, c'est la poissonnerie, la boucherie, le fromage à la coupe et les fruits et légumes.

01:11— C'est-à-dire que... Parce qu'on nous dit sans cesse... Les Français n'arrêtent pas de manger de plus en plus de produits transformés.

01:17Or, ce n'est pas si vrai que cela. — Il y a une part de vrai. Si je vais un petit peu faire le dramatique, le marché est en baisse de 1,1%.

01:26Mais comme d'habitude, la moyenne montre des disparités. La volaille est à plus 4,3. Mais la charcuterie, au rayon de la charcuterie,

01:35est à moins 7. Et les fruits et les légumes sont à moins 1. Mais après, je vais vous donner des chiffres qui paraissent effrayants,

01:40mais c'est la réalité des quotidiens du français. Les fruits et les légumes, tout marché confondu, pas que la grande distribution,

01:46c'est 2 milliards de transactions par an. 2 milliards de tickets. — 2 milliards. Est-ce que nous mangeons plus de fruits et légumes qu'avant ?

01:56— Alors malheureusement, ça va dépendre de l'âge. Et malheureusement, les produits frais traditionnels, 50% des dépenses se font pour des personnes

02:04de plus de 50 ans. C'est-à-dire que les personnes – on va dire un petit peu plus âgées, on va appeler ça les « seniors » publiquement –

02:11ont plus de revenus, ont plus de temps et ont envie de se faire plaisir. Et les jeunes, malheureusement, ont moins de revenus.

02:17J'espère pour eux que ça va venir. Et surtout, ils sont dans la praticité. Donc les produits frais traditionnels, la viande, le poisson, etc.,

02:24il y a quand même une question et de revenus et une question de génération. — Et c'est une tendance lourde. Ça fait des années, des années

02:31que c'est comme ça. Alors on peut recommander à tous les jeunes. Faites un effort. Essayez de manger des produits frais.

02:38Essayez de manger un fruit. Je ne sais pas, moi, plutôt qu'une barre chocolatée, une banane plutôt qu'une barre chocolatée, par exemple,

02:44ou une pomme ou une orange. Non, mais c'est vrai. Les Français achètent leurs produits frais à quel endroit ? Est-ce qu'ils vont au marché ?

02:53Est-ce qu'ils vont dans les grandes surfaces ? Est-ce qu'ils vont – je ne sais pas, moi – directement chez le producteur ?

02:59— Alors votre dernière phrase m'amuse. On va sortir des bureaux parisiens, parce que tout le monde à Paris pense qu'on va directement

03:05acheter quasiment au cul des vaches, pardon de l'expression. 72% des dépenses se font dans les enseignes généralistes.

03:11Dans les enseignes généralistes. Alors le drive, c'est 3,3% des dépenses. C'est moins que la moyenne du drive. Donc moins de produits frais

03:18dans le drive. La proximité, c'est 6,7%. Les enseignes... — La proximité, c'est quoi ?

03:22— Les petits supermarchés de proximité, les capacités d'enseigne. Le discount notamment allemand, c'est 10%. Les supermarchés, c'est 24%.

03:31Et les hypermarchés, tout le monde veut enterrer. Ça fait 20 ans qu'on parle de la fin de l'hypermarché. C'est encore le gros leader, c'est 28%.

03:38— Et les marchés ? — Alors les marchés, c'est là où c'est assez étonnant. Les résultats de Cantart sont très intéressants.

03:43Les marchés passent de 8,6% à 7,2% en 3 ans. Ils régressent. Les commerces traditionnels passent de 12,4% à 10,3%.

03:52Pardon, pas en 3 ans, mais en 4 ans. Et les grandes surfaces spécialisées, elles, elles progressent de 3,3% à 4,6%.

03:59— C'est quoi, les grandes surfaces spécialisées ? — Là, je vais citer une enseigne, par exemple, qui est le leader, qui est Grand Frêt,

04:04qui n'arrête pas de progresser. L'année dernière, c'est 344 000 clients gagnés. Les Français, ils vont 10,3 fois en moyenne par an, avec 25 € de panier moyen.

04:15— Dès qu'ils ont en ville des magasins de proximité qui vendent des produits frais, les Français, ils vont. Le marché, moins.

04:23— D'abord, peut-être, y a-t-il moins de marché ? Je ne sais pas. Je ne sais pas. Enfin moi, j'ai vécu au marché. Mais je ne sais pas.

04:30Enfin l'âge, évidemment, est un critère important. Encore une fois, les jeunes ne vont pas faire le marché.

04:36— Les jeunes ne vont pas faire le marché. Les jeunes sont pressés. Les jeunes font de la praticité. Il faut que ce soit pratique.

04:41Donc effectivement... Mais on parlait hier des problèmes de législation et de loi. Je suis toujours étonné.

04:47En France, on va rajouter des lois. Mais commençons par éduquer à l'école sur l'alimentation, sur la nutrition. Demandez aux jeunes quelles sont les saisons.

04:56Moi, j'ai un peu souri quand une enseigne a décidé de supprimer les ventes de fraises en janvier. Il y en a plein qui ont dit c'est extraordinaire, c'est bien.

05:03Non, c'est 1% de son chiffre d'affaires. Il faut surtout apprendre aux Français à ne pas acheter de fraises en janvier, tout simplement,

05:09parce que c'est pas responsable, c'est plus cher et c'est moins bon. Tout part de l'école et de l'éducation.

05:14— Merci beaucoup Yves Puget. Non, ça fait du bien. Vous avez raison de rappeler cette vérité. Yves Puget est avec nous tous les matins 7h20.

05:22Ça nous concerne. Il est 7h29. C'est l'heure de Rémi André qui n'achète pas ses fraises au mois de janvier. Hein, Rémi ?