• il y a 11 mois
Avec Yves Puget, directeur de la rédaction de LSA, le magazine des professionnels de la consommation et Nicolas Chabanne, fondateur de “C qui le patron”

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-01-24##

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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France. Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite. Vérissure présente...
00:07 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 Il est 9h34. Nous avons deux invités, je suis très heureux de vous recevoir tous les deux.
00:18 Messieurs Yves Puget, qui est directeur de la rédaction d'LSA, c'est le magazine des professionnels de la consommation.
00:24 Bonjour. Bonjour, merci.
00:26 Et Nicolas Chaban, qui est le fondateur de C'est Qui le patron, tout le monde connaît la marque. Nicolas Chaban, bonjour.
00:32 Merci d'être avec nous tous les deux. D'abord, votre sentiment sur la situation actuelle.
00:38 Vous disiez, Nicolas Chaban, je n'ai jamais, jamais connu une telle mobilisation du monde agricole.
00:46 Oui, une telle mobilisation et une telle colère, c'est-à-dire que depuis des années, en tant que consommateur, on était à leur côté,
00:54 mais ce qui se passe, je crois qu'on peut expliquer de la sorte, c'est pas une population de gens, qu'on voit beaucoup dans la rue,
01:01 ils sont assez durs au mal, ils se plaignent pas énormément, il y a un côté un peu, c'est presque séculaire,
01:07 c'est-à-dire que depuis des générations, il y a une fatalité, on bosse 7 jours sur 7 et on serre les dents.
01:13 Et quand cette colère devient visible, c'est qu'il y a des racines très profondes et ça vient de bien plus loin qu'un simple contexte.
01:20 Donc c'est là où je pense qu'il faut être très très attentif à cette colère des producteurs et elle est légitime,
01:26 on le voit, nous consommateurs, citoyens, on est assez d'accord.
01:29 Alors, nous allons revenir sur justement cette colère, le fond de la colère, vous avez le même sentiment Yves Puget ?
01:37 Oui, je suis venu avec quelques chiffres d'une fédération, on va dire, agricole, 20% des producteurs ont envie d'arrêter, ce qui est énorme, 20%.
01:45 Oui, c'est énorme.
01:46 Et parmi ces 20%, 62% disent que la première raison c'est leur vie privée, donc il y a un mal-être, il y a de la déconsidération.
01:53 Et arrive en deuxième position simplement la rentabilité, alors que la rentabilité c'était en première position 24% seulement la rentabilité,
02:02 alors que c'était 44% en 2022.
02:04 Donc tout simplement, je crois qu'il y a un ras-de-bol compréhensible de cette profession,
02:09 oui il y a le problème du revenu, on pourra en parler, mais il y a aussi un mal-être, une déconsidération,
02:14 des gens qui ne peuvent tout simplement pas prendre de vacances, des gens qui sont sous-payés, des gens qui en ont ras-le-bol des normes,
02:21 donc tout le monde s'est focalisé, je pense que c'était une des grandes erreurs de ces dernières années, tout le monde s'est focalisé sur le prix.
02:27 C'est important, il faut en parler, il ne faut surtout pas mettre ça sous le tapis.
02:30 Mais dans le mal-être actuel, il n'y a pas que le prix, il y a la déconsidération.
02:34 Et il n'y a pas que le prix, vous avez entièrement raison, même si c'est l'un des éléments importants,
02:39 on va parler d'ailleurs des prix, mais les Gilets jaunes c'était une sorte de... on se sentait déclassés.
02:49 Et là, je pense que les agriculteurs se sont déconsidérés.
02:52 On a tellement dit que c'était des pollueurs, on a tellement dit qu'ils ne faisaient pas attention aux animaux,
02:58 on a tellement dit qu'ils piquaient l'eau de tout le monde pour irriguer leurs champs, on a tellement dit tout ça, d'eux.
03:07 - Oui, vous l'avez justement dit, tous les deux, vous nourrissez les autres et mettez-vous dans la tête d'un producteur aujourd'hui.
03:15 Il bosse du lundi au dimanche, quand il est producteur de l'oeil, tous les jours, deux traites par jour.
03:19 Il n'y a pas beaucoup de vacances, il n'y en a parfois pas, Noël, jour de l'an, après le repas, il y a une traite à 6h30, c'est quand même une sacrée vie.
03:28 Vous vous levez le matin, et là vous avez la crainte effectivement de la norme, du contrôle.
03:34 Vous écoutez les médias, vous entendez évidemment une famille de gens qui vous expliquent que vous êtes au cœur de tous les problèmes.
03:42 Et là vous avez une espèce de contraste, comme le dit Yves Puget, c'est-à-dire que vous vous dites "mais attends, je nourris les autres, je bouge, je me bouge,
03:50 je ne gagne pas beaucoup ma vie, ma vie de famille est impactée, et à la fin, où est la considération pour ce métier qui est le plus beau du monde,
03:57 et certainement le plus important, faire en sorte que la population puisse se nourrir, dans un contexte en plus où ces producteurs près de chez nous
04:05 sont importants pour la suite de nos vies de consommateurs.
04:09 - Oui, moi j'ai envie de dire, pardon, je suis comme vous, je suis journaliste, à un moment donné il y aura peut-être besoin d'un petit peu d'autocritique de la part des journalistes
04:16 et des politiques, c'est-à-dire ces émissions entières pour taper sur une profession, en recevant,
04:22 je l'en ai encore entendu une devant votre micro il n'y a pas longtemps, en recevant des politiques dont certains, là ce n'était pas le cas,
04:29 n'émettent aucune critique, à un moment donné il faut remettre l'église au milieu du village, ces personnes nous nourrissent, font un superbe travail,
04:37 et ne se lèvent pas le matin en disant "comment je vais empoisonner la France".
04:41 - Bien, il y a évidemment, on ne va pas revenir sur les normes environnementales, on en a beaucoup parlé, on en parlera beaucoup,
04:47 bon, il y a évidemment les importations de produits venus du monde entier, venus de pays qui ne respectent pas,
04:55 ça aussi je me mets à la place de l'agriculteur qui ne peut pas vendre son poulet, parce qu'il voit le poulet venu du Brésil, d'Ukraine ou d'ailleurs,
05:06 moins cher, élevé dans des conditions qui sont beaucoup plus simples pour l'éleveur ukrainien ou brésilien que les conditions qu'on impose à l'éleveur français.
05:16 Je me mets à sa place, il ne peut pas vendre son poulet parce que l'autre est moins cher, parce que, bon, est-ce qu'il faut limiter les importations ?
05:23 C'est une des questions. Est-ce qu'il faut en arriver là ? Ou pas ? Est-ce qu'il faut limiter les importations de produits agricoles,
05:31 produits dans des pays qui ne respectent pas les mêmes normes environnementales que la France ?
05:36 - Alors déjà attention, vision simpliste, c'est-à-dire, je veux bien qu'on limite les importations, j'aimerais surtout que les français achètent moins de produits importés,
05:42 ce serait déjà une bonne chose, mais les agriculteurs... - Si les français achètent des produits importés, c'est parce qu'ils sont moins chers !
05:48 - Oui, mais les agriculteurs français aiment bien aussi exporter, donc si on veut exporter, il faut accepter d'importer. - Je suis d'accord.
05:54 - Après, oui, les questions des normes, ce n'est pas normal, les distributeurs, je pense, ont fait de gros efforts pour limiter les importations,
06:01 ils doivent en faire encore plus, mais les français aussi doivent faire plus attention.
06:05 - Alors, chez un distributeur, quelle est la part des produits importés ? Je parle de fruits, légumes, viandes, poissons, quelle est la part des produits importés ?
06:14 - Aujourd'hui, on va dire quelques chiffres de temps en temps, et on voit, par exemple, je me souviens de chiffres, on va dire sur la viande, la volaille notamment,
06:21 on est à peu près à 80% de production française, donc ils font des efforts, on n'est jamais à 100%, ils ne sont jamais à 100%,
06:29 parce qu'il y a la loi de l'offre et de la demande, il y a des demandes qui sont fortes, et puis il y a aussi des guerres des prix, et il y a des produits de la belle.
06:36 - Alors, dans les produits transformés maintenant, des industriels, quelle est la part de l'agriculture française dans les produits transformés ?
06:45 - Je vais laisser Yves Puget, c'est son domaine, mais parlons aussi des cantines, là il y a beaucoup, beaucoup de produits importés.
06:52 - Encore une fois, taper sur la grande distribution, si la grande distribution ne respecte pas la loi, il faut la condamner, on est tous d'accord.
06:59 Mais il ne faut pas oublier une chose, l'alimentaire ne se résume pas à l'hypermarché du coin, il y a bien évidemment la restauration,
07:06 l'alimentaire, c'est à peu près, le débouché GMS, c'est à peu près 58% de l'agroalimentaire, il y a tout le reste,
07:13 donc il ne faut pas résumer les problèmes actuels du monde agroalimentaire, de l'agriculteur, à la grande distribution.
07:20 - Pardon, non, ce que vous signalez aussi en filigrane, Jean-Jacques, c'est qu'on a quelque chose qui peut nous rassurer et nous consoler.
07:29 Nous consommateurs, si on n'achète pas ces produits, si des normes sont prises ou des décisions politiques sont prises qui ne sont pas cohérentes,
07:36 mais qu'à la fin on n'achète pas le produit, on invalide, on annule toute forme de décision qui serait finalement en dehors de ce qu'on considère juste.
07:45 C'est un pouvoir au final. Après, il faut qu'on sache, comment vous savez-vous dans un rayon, très précisément, exactement,
07:53 que les coulisses de la fabrication du produit, est-ce que le producteur est bien rémunéré, ça c'est un sujet qu'on connaît bien,
08:00 il y a très peu de produits qui vous assurent sur les 20 000 références en moyenne, je crois que c'est ça, dans un supermarché,
08:04 combien vous assurent, en rajoutant peut-être quelques centimes de plus, qu'à l'autre bout le producteur est heureux,
08:10 on devrait normalement voir des rayons entiers de produits équitables et solidaires, c'est pas le cas, donc il y a des choses encore qui peuvent évoluer.
08:17 - Oui, il y a des choses qui peuvent évoluer, alors je ne mets pas en cause que la grande distribution, je mets en cause aussi les grands industriels,
08:25 de l'agroalimentaire, qui sont finalement très puissants et qui imposent souvent, même si la distribution discute âprement avec les grands industriels,
08:37 mais finalement, est-ce que ces discussions qui sont en cours, avec les grands groupes encore,
08:46 est-ce que ces discussions se font sur le dos des agriculteurs ? J'entends ça, oui ou non Yves Puget ?
08:53 - Alors d'abord je rappelle qu'en très grande majorité, l'agriculteur ne négocie pas avec la grande distribution, il négocie avec le monde industriel,
09:00 - Mais voilà ! - Après il y a une loi, des lois, notamment les lois Egalim, et il y a logiquement une sanctuarisation des matières premières.
09:10 Si la loi n'est pas respectée par les distributeurs, si tel est le cas, je serai le premier à dire qu'il faut condamner les distributeurs, c'est le rôle de la DGCCRF.
09:18 Logiquement, et c'est pour ça que les revenus ont augmenté selon une fédération du lait, on va dire de 25%, le prix du lait a augmenté de 25% à l'achat,
09:28 aujourd'hui je crois qu'on est à peu près à 45 centimes du litre selon cette fédération, ce qui fait que... - 450 euros les 1000 litres.
09:35 - Voilà, oui, et ce qui fait qu'on est au-dessus... - Sauf que Lactalis achète le lait 405 euros les 1000 litres.
09:40 - Après c'est la moyenne, et la moyenne elle affirme la plus élaborée. - Lactalis c'est le plus puissant.
09:46 - Les coûts de production ont monté, donc c'est pour ça que le prix du lait a monté, pour le producteur.
09:50 - Donc après, est-ce que c'est le juste prix ? Je suis mal placé pour le dire, je n'en sais rien pour savoir le dire, mais les prix ont augmenté.
09:58 Après, moi ce que j'entends surtout de la part du monde agricole, on revient sur le même sujet, c'est surtout un mal-être.
10:03 La question du prix, oui elle est essentielle, ils ont un problème de revenus, la question des normes, il faudra quand même...
10:09 Vous en avez parlé, il faudra en parler, je vais juste vous donner un exemple qui n'est pas sur le commerce, qui n'est pas sur le monde agricole,
10:15 mais qui monte notre aberration. Je suis pour les normes sur le développement durable.
10:19 Quand on impose à des magasins de mettre du photovoltaïque, ou des recharges électriques, je suis pour.
10:24 Mais quand une norme vient dire qu'il faut mettre 13 fontaines à eau dans un hypermarché, je trouve ça d'une grande débilité.
10:32 Donc il faudrait faire le ménage dans le commerce, et j'ai fait un ditto récemment qui a fait beaucoup de buzz, halte à la législation.
10:39 On parle de la schcrinflation, mais la législation...
10:42 C'est certain. Il est 9h44, je vous donne la parole Nicolas Chaban, dans un instant, juste après la pub.
10:48 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France. Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
10:55 Vérissure présente...
10:57 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
11:02 Il est 9h48, qu'est-ce que vous lui avez dit Nicolas Chaban ?
11:05 - Oh, mille choses, mais... - Mille choses, mais je vous sentais...
11:09 Il y a une chose qui est importante, c'est effectivement la rémunération des producteurs.
11:12 Il faut se rendre compte que, toutes ces manifestations et cette grande colère,
11:17 si à un moment donné vous gagnez votre vie, que vous pouvez finalement faire tout ce qu'on vous demande parce que vous êtes suffisamment rémunérés,
11:23 ça aide énormément. Il y a une petite sœur directe de l'équité, c'est la qualité notamment.
11:29 Il faut qu'on donne une rémunération qui permet à quelqu'un de se projeter, de faire des évolutions dans les pratiques environnementales.
11:36 C'est la clé absolue. - Mais est-ce que le français, le consommateur, je ne parle pas de celui qui a vraiment d'énormes difficultés pour boucler ses fins de mois,
11:43 mais est-ce que le consommateur est prêt à payer un tout petit peu plus cher pour un produit plus équitable, pour un produit qu'il sait de qualité ?
11:52 - La réponse, elle est absolument oui. Alors pas pour tout le monde, vous avez raison,
11:57 quand on a une famille et qu'on n'arrive pas à nourrir sa famille, on ne peut même pas entendre parler de 1 ou 2 ou 3 ou 5 euros par mois.
12:03 Mais le côté un peu binaire, c'est-à-dire que tout le monde cherche le prix le plus bas, ça n'est pas vrai.
12:10 Il y a énormément de gens capables de mettre quelques sentiments plus pour essayer de construire différemment le monde qui nous entoure, aider les producteurs.
12:18 Il faut que ça existe. Un récent sondage qui est paru hier, un sondage fait avec YouGov, montre clairement à deux questions.
12:25 Est-ce que vous êtes inquiet sur le fait qu'on n'aura pas assez de produits français ?
12:30 Parce que vous imaginez l'angoisse si à un moment donné vous n'avez pas assez de produits parce que les producteurs disparaissent.
12:36 100 000 ont disparu en 10 ans. La réponse est oui à 78%.
12:41 C'est-à-dire que la prise de conscience côté consommateur, elle est claire.
12:45 Est-ce que vous êtes prêt à aider les producteurs ?
12:47 À 75% les gens disent oui, mais rajoutent une chose, si je suis certain que les centimes que je rajoute vont bien aux producteurs.
12:55 Évidemment, c'est une équation qui marche avec ces deux éléments.
12:58 Ce dont on n'est pas certain.
13:00 Quand vous êtes en rayon, IFJ est spécialiste, vous avez 20 000 dédiés à tous les patrons de la grande distribution.
13:07 Comment, dans un rayon, vous êtes sûr que ce produit redonne le sourire aux producteurs ?
13:12 Qu'est-ce qui réellement, en dehors de la com et du marketing, vous le garantit ?
13:16 J'ai envie de croire Nicolas Chaban, j'aime bien son discours.
13:19 Mais il y a la limite de la valorisation. Je pense qu'au contraire, ces dernières années, avant inflation,
13:25 tout le monde s'est trop tourné vers la valorisation des produits chers.
13:29 On va parvenir sur le déclin du bio, par exemple.
13:32 Les professionnels ont un petit peu oublié ce qu'on appelle le cœur de gamme, ce qui fait la majorité des ventes.
13:38 Il faut qu'industriels, agriculteurs, distributeurs, gagnent de l'argent sur le cœur de gamme
13:44 et que le consommateur trouve le cœur de gamme de qualité, pas premier prix.
13:49 Il faut que tout le monde gagne de l'argent sur le cœur de gamme.
13:52 C'est une préoccupation. Et dernier petit point, oui, encore une fois, le prix, les 45 centimes du litre, c'est important.
13:58 Et je souhaiterais, moi aussi, qu'ils gagnent plus. Mais il y a aussi la productivité.
14:02 À partir du moment où on embêtera un petit peu moins le monde agricole sur toutes les normes,
14:07 sur toute la paprasserie qu'ils doivent faire, ils vont gagner en productivité.
14:11 Donc leur revenu dépend aussi de la productivité et pas simplement du prix de vente.
14:17 Un petit mot sur le bio, il a chuté pas simplement pour son prix, c'est au cœur d'ailleurs de ce qu'on vit.
14:22 D'où venait le bio ? D'où vient-il ? Quand tu sais qu'il y a du bio du bout du monde, c'est quand même un peu compliqué.
14:27 Tu préfères des produits locaux pas bio aujourd'hui à des produits bio du bout du monde.
14:31 Il y a aussi ça qui a mal été géré, je pense, dans la communication du bio.
14:35 Le local a-t-il pas sur le bio ?
14:37 Évidemment, on ne dira jamais que le prix n'est pas important.
14:41 On a tous besoin d'accéder à de la nourriture qui n'est pas chère.
14:44 Ce que nous nous disons en tant que consommateurs, que la part de consommateurs capables de rajouter
14:51 4 euros par an sur du lait, 1,60 euros sur du jus de pomme, on a mesuré les écarts qu'il y avait
14:56 entre un produit qui ne rémunère pas assez le producteur et un produit qui rémunère le producteur.
15:01 C'est complètement accessible pour beaucoup de gens, mais encore faut-il qu'il soit en rayon.
15:05 On fera les comptes de façon très amicale avec IFPG et on verra, on n'arrivera pas à 80% sans doute
15:11 de gens qui vont se mobiliser sur des produits un peu plus chers.
15:14 Mais s'ils n'existent pas, on ne pourra jamais savoir dans quelle mesure ces 75% peuvent aider.
15:19 - Alors, est-ce qu'aujourd'hui, j'ai une question simple, vous connaissez mieux les sujets que moi,
15:25 est-ce qu'aujourd'hui les industriels de l'agroalimentaire gagnent de l'argent ou pas ?
15:34 Est-ce qu'aujourd'hui ça marche bien les industriels de l'agroalimentaire ?
15:40 Dites-moi IFPG.
15:42 - Selon une fédération du lait, la marge nette des gros industriels de l'agroalimentaire,
15:48 notamment du lait, est fortement tombée, donc elle serait, je dis bien "elle serait",
15:53 entre aux alentours de 1 à 2%, donc ce n'est pas énorme.
15:57 - J'ai vu que Jactalis, qui est un gros, encore une fois je vais...
16:00 mais parce que c'est un exemple majeur, avait des résultats exceptionnels.
16:06 - Oui mais la difficulté qu'on a c'est la même chose que sur Total et la rentabilité de Total en France,
16:11 c'est-à-dire les multinationales, je veux bien les défendre, mais elles ont aussi leurs limites,
16:15 c'est-à-dire leur limite c'est qu'on sait qu'en France c'est difficile,
16:18 elles publient leurs résultats mondiaux sans nous dire leurs résultats français.
16:22 - Oui ça c'est vrai.
16:23 - Donc dans le monde ça va, mais je pense qu'en France ça va mal,
16:26 mais si elles veulent être crédibles, elles devraient nous communiquer les chiffres français,
16:31 et on n'a pas leur rentabilité en France.
16:33 - Dire qu'ils ne gâtent pas d'argent, franchement on le voit,
16:37 ils sont plutôt très heureux depuis quelques années,
16:40 mais leur demander de changer, très franchement il faut le faire,
16:44 mais c'est dur d'y croire, on est d'accord, ils ont passé un cliquet,
16:47 vous avez monté, revenir en arrière, quand vous avez finalement gagné des sentiments plus c'est compliqué.
16:52 On a le moyen, encore une fois, de ré-arbitrer à la fin.
16:56 Si on peut comprendre qu'un produit d'un industriel,
17:00 vraiment plus vertueux, il y en a, je pense à la lettrerie de Saint-Denis de l'Hôtel par exemple,
17:05 et bien si on est sûr qu'il y a un équilibre au niveau de la valeur,
17:08 et que le producteur est protégé, et qu'on achète ce produit,
17:11 on va quand même donner envie à des gens qui veulent continuer de vendre massivement,
17:15 d'écouter cette attente et cette volonté de transparence.
17:18 La clé de la suite, quand on a dans nos mains de consommateurs,
17:22 notre fameuse carte bleue comme un bulletin de vote, c'est la transparence.
17:25 Donnez-nous les infos, dites-nous où va notre argent.
17:28 - Et la grande question d'avenir, c'est est-ce que nous mangerons encore français dans 20 ans ?
17:32 - C'est un enjeu important, malheureusement lorsqu'on voit par exemple sur les bovins,
17:38 on voit la baisse du cheptel, c'est inquiétant.
17:41 - Et les fruits et légumes ? - Et les fruits et légumes, c'est inquiétant.
17:44 - 40% d'importation. - C'est dangereux pour notre avenir,
17:49 l'avenir de nos enfants, il faut tout faire pour effectivement réindustrialiser,
17:54 parce qu'on parle du monde agricole, c'est très bien,
17:56 mais une fois qu'on a les produits, il faut les transformer,
17:58 donc on est dans une chaîne, et malheureusement, aucun ministre n'a voulu,
18:02 parce que les ministres aussi sont en tuyau d'orgue,
18:04 aucun ministre n'a voulu prendre la gestion d'une filière.
18:08 Monsieur Denormandie, lorsqu'il était ministre, défendait uniquement le monde agricole,
18:13 ce qui est très bien, il avait raison, mais il n'a pas défendu l'industrie agroalimentaire.
18:17 On parle d'une filière, il faut que tout le monde puisse gagner de l'argent.
18:21 On a de très belles entreprises, Nicolas en a cité une très belle,
18:25 française, il faut en être fier. - LSDH.
18:28 - Mais il faut soutenir également l'industrie agroalimentaire.
18:31 - Moi je veux absolument rester confiant, c'est comme ça que nous avons construit tous ensemble,
18:36 parce que c'est une coopérative, c'est qui le patron ? On va le rappeler à chaque fois,
18:40 c'est une coopérative, il n'y a pas d'actionnariat, il n'y a pas de dividendes versés à la fin de l'année,
18:45 quand vous achetez ces produits, vous avez finalement des bénéfices qui reviennent dans le circuit
18:50 et qui aident les producteurs. On ne l'a pas assez dit, parce que je me rends compte que
18:52 comme on fait beaucoup de communication, on peut imaginer qu'on est simplement une marque.
18:56 Une fois que vous avez ça en tête, vous avez clairement la possibilité d'aller aider
19:01 cette gamme de produits créés par les consommateurs.
19:03 - Oui, mais est-ce que ce modèle-là est transposable dans tous les domaines ?
19:06 - Oui, c'est ce que j'allais vous dire, pour ne plus parler de c'est qui le patron pour ne pas en faire la pub,
19:09 vous avez Cantabé L'Aude qui est une marque extraordinaire de producteurs dans le lait,
19:13 vous avez Gustatif et Solidaires dans les fruits et légumes, 109 producteurs qui font de la qualité
19:18 et qui sont bien rémunérés. Leur vente depuis 7 ans ne cesse de progresser,
19:24 alors qu'on imagine que dès que c'est un peu plus cher, ça ne se vendra pas.
19:29 Si c'est bon et de qualité, et que le producteur est heureux, nous les consommateurs, on achète.
19:34 - Merci messieurs, merci d'être venus nous voir, c'est passionnant évidemment.
19:39 Il est quelle heure ? Il est 9h57 tout de suite, Sud Radio Média.
19:44 Valérie Rexpert et Gilles Gansman reçoivent mon confrère Bruce Toussaint.
19:48 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
19:54 Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
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