• il y a 8 heures
À 9h20, le comédien Victor Belmondo est l’invité de Léa Salamé. Il joue dans “Bastion 36” d’Olivier Marchal disponible le 28 février sur Netflix. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mercredi-26-fevrier-2025-7290279

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Transcription
00:00Il est 9h26.
00:02France Inter.
00:08Le 7-10.
00:09Elia, ce matin vous recevez un acteur.
00:11Et bonjour Victor Belmondo.
00:13Bonjour.
00:14Merci d'être avec nous ce matin.
00:15Merci à vous, je suis ravi.
00:16Si vous étiez une langue, un livre et un sport, vous seriez qui ?
00:20Vous seriez quoi tout court en fait ? Parce que là il n'y a pas de personnage.
00:23Alors si j'étais une langue, forcément l'italien.
00:27Ah, il a choisi l'italien plus que le français.
00:29Ah c'est vrai, j'aurais pu dire le français.
00:31C'est l'italien qui m'est venu.
00:32C'est la langue de la mer.
00:33C'est la langue de la maman.
00:35C'est ma deuxième langue, mon deuxième pays, ma deuxième culture.
00:38Donc je dirais l'italien.
00:40Et puis c'est beau l'italien, c'est agréable à écouter.
00:42Un livre ?
00:43Un livre.
00:44Un livre, Les Fleurs du Mal de Baudelaire.
00:49Pourquoi ?
00:50Pour le voyage sensoriel.
00:52Je trouve que c'est un très grand livre et en même temps très accessible.
00:58Et c'est un livre qui m'avait assez grandement marqué quand je l'ai découvert.
01:04Vous aviez quel âge ?
01:06J'étais au lycée, je passais mon bac L.
01:08J'étais en première ou en terminale L quand je l'ai découvert.
01:11Et ça avait été un grand voyage.
01:14Et un sport ?
01:16Et un sport, la course à pied.
01:18Parce que c'est le sport que je pratique le plus.
01:21C'est chiant.
01:23C'est chiant, mais c'est un sport d'endurance.
01:27C'est celui qui me fait du bien.
01:29C'est le sport le plus méditatif que j'ai trouvé, me concernant.
01:33La course à pied.
01:34On aurait pu dire le foot, parce que vous êtes fan du PSG, mais c'est la course à pied.
01:37C'est vrai que je me surprends moi-même, effectivement.
01:39« La morale commence là où s'arrête la police », écrivait le philosophe Alain.
01:44Et cette phrase est présente dans Bastion 36, le nouveau film-événement à voir sur Netflix à partir de vendredi,
01:50signé Olivier Marchal, où vous tenez le rôle principal.
01:53Vous êtes d'accord avec ça ?
01:54« La morale commence là où s'arrête la police ».
01:57C'est une phrase très marchalienne qui est prononcée par Yvan Attal dans le film.
02:04Je ne sais pas si la morale s'arrête là où commence la police.
02:08C'est une vaste question.
02:09En tout cas, certains policiers font très bien leur travail, d'autres le font moins bien.
02:16Et le film, en tout cas, la fiction d'Olivier nous montre que certains policiers n'ont effectivement aucune morale.
02:24Oui, c'est ce qu'on voit dans le film de la morale, dans la police.
02:27Il en est question dans ce film.
02:29Bastion 36, un thriller policier toujours aussi bien mené et bien maîtrisé par ce réalisateur Olivier Marchal
02:34qui décrit comme personne pour avoir longtemps été policier les arcanes de la police, ses secrets, ses noms dits.
02:40Ce film a été présenté comme la suite de 36 quai des Orfèvres qui a été le grand succès d'Olivier Marchal il y a 20 ans.
02:47Est-ce que c'est la suite Bastion 36 de 36 quai des Orfèvres ou pas vraiment ?
02:51Ce n'est pas la suite de 36 quai des Orfèvres.
02:53Ça a été présenté un peu à tort comme la suite.
02:57Ce n'est pas du tout la suite, c'est une autre histoire, c'est d'autres personnages.
03:01Ça ne reprend pas du tout l'histoire de 36 quai des Orfèvres.
03:05En revanche, je pense que de la part d'Olivier, c'est une sorte d'état des lieux 20 ans après.
03:10Il a fait 36 quai des Orfèvres il y a 20 ans.
03:13Il fait son état des lieux bien sûr toujours très fictif chez Olivier.
03:18Mais c'est une sorte d'état des lieux 20 ans après.
03:20Tout est nouveau pour vous dans ce rôle et dans cet univers.
03:22Et de manière générale, Victor Belmondo, on voit bien que vous construisez votre début de carrière avec intelligence.
03:29Parce que vous nous surprenez.
03:31On vous a quitté il y a quelques mois en photographe séropositif dans le très beau
03:35« Vivre, mourir, renaître » de Gaël Morel dont on avait beaucoup parlé ici avec lui notamment.
03:40Et on vous retrouve dans ce rôle de flic tourmenté et violent qui fait des scènes d'action,
03:44des cascades impressionnantes chez Olivier Marchand dans un tout autre univers.
03:47C'est ça votre but, choisir des rôles.
03:50Là, on ne vous attend pas.
03:51On pourrait vous voir, vous, le petit fils de Jean-Paul Belmondo.
03:54J'ai mis cinq minutes avant de le prononcer.
03:56On pourrait vous attendre avec votre belle gueule dans des rôles de comédies romantiques un peu faciles et populaires.
04:02Et vous allez chercher des trucs pas simples.
04:05Je ne sais pas si c'est mon but.
04:07En tout cas, c'est mon grand plaisir.
04:09Je fonctionne comme ça, je fonctionne au coup de cœur.
04:11Je vais vers les projets qui m'attirent, vers les réalisateurs ou les réalisatrices qui m'attirent,
04:16les gens avec qui j'ai envie de travailler, les personnages que j'ai envie de défendre.
04:18Et aujourd'hui, ça se dessine de cette façon-là.
04:20J'ai pris un immense plaisir avec Gaël Morel et avec ce personnage de Cyril et avec mes partenaires.
04:25Et j'ai pris un immense plaisir avec Olivier Marchal, ce personnage et cette histoire-là.
04:29Effectivement, aujourd'hui, c'est comme ça que ça se dessine.
04:32Je suis très content que ça se dessine de cette façon-là.
04:35J'espère que ça va continuer comme ça.
04:37Ce qui est intéressant, c'est que votre référent en acteur n'est pas votre grand-père que vous adorez.
04:42Ce n'est pas la figure virile et joyeuse et rassurante de Jean-Paul Belmondo, c'est Patrick Devers.
04:47C'est la figure écorchée, sensible, féminine de Patrick Devers.
04:52Oui, féline, féminine.
04:54Je trouve que Patrick Devers a apporté quelque chose qu'on ne voyait pas à son époque au cinéma.
04:59Je trouve qu'il a apporté quelque chose qu'on ne voyait pas chez les acteurs français.
05:03Il m'a bouleversé très très jeune.
05:06Il a cette animalité assez forte et très prononcée.
05:17Il m'a tout de suite bouleversé cet acteur.
05:20Olivier Marchal dit que ce qu'il a aimé chez vous, c'est d'abord votre sensibilité.
05:25Oui, je crois qu'il avait envie d'un personnage sensible.
05:28Quand j'ai discuté avec lui, il m'a dit qu'il voulait aller ailleurs que ce qu'il faisait d'habitude avec ce personnage.
05:35Il m'a dit qu'il voulait revenir au jeune flic que lui était quand il a commencé.
05:40Un flic qui était assez sensible.
05:42On a travaillé ce personnage-là, qui a cette sensibilité-là, cette vulnérabilité même parfois.
05:49Olivier était très content qu'on prenne ce chemin-là.
05:52Olivier Marchal, qui lui-même a une sensibilité à fleur de peau,
05:55qui quand il raconte la manière dont il a été, les souffrances de policiers,
05:59quand il allait sur des scènes de crime,
06:02quand il a décidé de sortir de la police,
06:06c'est quand il va un soir de Noël sur un homme qui a tué sa femme et ses deux enfants dans leur sommeil.
06:14Il s'est tué ensuite et il a dit « je ne peux plus ».
06:16Olivier est habité de ces années-là qu'ils l'ont brisé quelque part.
06:22Il a été au contact de la mort presque quotidiennement.
06:25Ça l'a choqué.
06:27Il ne rêvait pas de ça quand il voulait être flic.
06:31Il n'y rêvait pas de ça.
06:32Il a été confronté à cette réalité-là.
06:34Je crois que ça lui a fait très mal.
06:36Aujourd'hui, il est encore habité par ça.
06:39C'est certainement pour ça que ses films sont emprunts d'une certaine violence.
06:42Qu'est-ce que vous avez appris sur le monde de la police que vous ne connaissiez pas ?
06:45Est-ce que ça vous faisait rêver dans vos rêves de môme de jouer un flic ?
06:49Ça ne me faisait pas rêver.
06:51Je ne me disais pas que j'avais envie de jouer un flic un jour.
06:53En revanche, quand j'étais enfant, dans la cour de récré, je jouais aux policiers et aux voleurs.
06:57Je jouais à la course-poursuite.
06:58Je jouais aux fusillades.
07:00J'ai retrouvé cet enfant-là.
07:02J'ai retrouvé le bonheur que j'avais dans la cour de récré à jouer avec mes copains.
07:06Vous jouiez aux policiers et aux voleurs, mais vous jouiez le voleur.
07:09Moi, je jouais le voleur.
07:10Parce que vous étiez intenable.
07:12Vous vous êtes fait virer des écoles, des collèges.
07:14J'ai fait trois collèges en quatre ans de collège.
07:18Vous vous êtes fait virer de partout.
07:20Moi, j'étais du mauvais côté pendant longtemps.
07:22Mais je pense que ça va faire rire mes potes de me voir en tant que flic.
07:26Mes potes qui m'ont vu dans mes années d'adolescence et mon début de vingtaine,
07:29ça va les faire rire de me voir jouer un flic.
07:31Vous dites que ce qui vous fait ressembler à votre personnage d'Antoine Serda,
07:36je précise juste l'histoire,
07:38vous jouez Antoine Serda, commandant de police à la prestigieuse BRI,
07:41qui après avoir enfreint un règlement, fait une connerie,
07:44est sanctionné par l'inspection générale et il est muté à la BAC.
07:46Mais voilà, un an plus tard, deux membres de son ancienne équipe sont tués.
07:50En moins de 24 heures, un troisième disparaît et vous décidez de mener l'enquête.
07:53Vous vous retrouvez face à une guerre entre les différentes polices
07:57sur fond de trafic de stupéfiants.
07:59C'est un rôle très physique, très intérieur,
08:01avec un policier, comme vous le dites, qui est très tourmenté.
08:05C'est un policier qui a des fêlures intérieures,
08:08qui a vu son père frapper sa mère,
08:10qui va, alors que c'est interdit, faire des combats de street fight,
08:14taper et boxer et se faire mal.
08:17Qu'est-ce qu'il cherche à échapper et en quoi il vous ressemble ?
08:21Il cherche à s'échapper lui-même, je crois.
08:24Il cherche à échapper à sa réalité.
08:27C'est quelqu'un qui a grandi dans un contexte qui lui a fait mal,
08:30qui a vu des choses qui l'ont brisé.
08:32Il a perdu son frère aussi, en plus de la violence dans laquelle il a grandi.
08:37Par contre, il n'exprime pas ces choses-là dans la vie.
08:40Il ne les exprime pas au bon endroit.
08:41Il a cette violence et cette rage-là qui doit sortir.
08:44Son échappatoire, c'est le combat.
08:46Il a trouvé cet endroit-là pour sortir cette rage-là.
08:50Vous, vous l'avez trouvé dans le théâtre ?
08:52Moi, je l'ai trouvé dans le théâtre, oui.
08:54Je n'ai pas la même histoire que lui,
08:56mais c'est vrai que jeune, j'avais des tourments.
09:01Et une violence ?
09:03Une violence intérieure aussi, oui.
09:06On ne voit pas, parce que vous avez l'air tellement bien élevé.
09:10Vous avez été protégé par vos parents, protégé.
09:13Dans les interviews, vous dites,
09:14« Oui, enfin, je n'étais pas non plus le petit-fils de Johnny,
09:16on ne m'attendait pas avec les photographes. »
09:17Et c'est assez vrai.
09:18Oui, oui.
09:19Bon, enfance privilégiée, mais protégée.
09:22Mais c'est vrai, quand je lis vos portraits, vos interviews,
09:24vous dites, « J'avais une violence, ça bout tout le temps dans ma tête.
09:27J'ai une tempête intérieure permanente. »
09:29C'est vrai.
09:30Aujourd'hui, j'ai appris à la dompter,
09:32vraiment, comme vous l'avez dit, grâce au théâtre,
09:34qui m'a vraiment canalisé.
09:36Mais quand j'ai découvert ça, à l'adolescence,
09:39je ne savais pas comment canaliser ça.
09:41Donc, je l'exprimais au mauvais endroit.
09:46Ce n'était pas facile à cette période-là.
09:49Vous avez fait une crise d'ado assez violente.
09:51Vos parents, vous vous engueuliez avec eux.
09:53Exactement, j'ai fait une crise d'ado très violente,
09:56il ne faut pas avoir peur de le dire.
09:58Et ça a été très compliqué avec mes parents.
10:00Ça a été compliqué à l'école avec mes camarades.
10:02Ça a été compliqué avec mes frères.
10:05Et puis, à un moment, j'ai découvert le théâtre.
10:08Je suis arrivé sur scène.
10:10J'ai canalisé cette énergie, ces choses qui sortaient.
10:13Et ça s'est calmé, heureusement.
10:16Et c'est certainement pour ça que j'ai l'air aussi calme là.
10:20Vous avez vu un psy ou pas ?
10:22Oui, j'en ai vu plein des psys.
10:24Et vous avez compris d'où venait cette violence intérieure de l'enfance ?
10:27Oui, je sais.
10:29Vous n'allez pas le dire au micro ?
10:30Non, non, ça reste chez mon psy.
10:32Vous vous êtes entraîné pour ce rôle-là ?
10:35Parce qu'au début, vous êtes trop gringalé physiquement.
10:37D'ailleurs, dans le rôle du film de Morel, vous êtes tout fin, tout mince.
10:41Et vous avez pris 10 kilos en soulevant de la fonte,
10:45travaillé six jours sur sept, 10 kilos en deux mois.
10:48Vous nous avez fait votre Robert de Niro, là, ça y est ?
10:51Non, non, ce n'est pas au niveau de Robert de Niro.
10:53En fait, j'avais perdu ces 10 kilos-là,
10:55quasiment 8 kilos pour le film de Gaël Morel.
10:59Et il fallait les reprendre.
11:01Je n'ai pas pris de la masse, je suis revenu à mon poids, en fait.
11:04Je suis revenu à mon corps habituel.
11:07Et vous vous êtes entraîné en écoutant ça ?
11:26Eminem, pourquoi ?
11:30Je me suis un peu posé la question,
11:33qu'est-ce qu'Antoine écouterait comme musique ?
11:37Du rap.
11:39Eminem, qui est un immense rappeur,
11:42notamment ce son-là et cet album-là.
11:47Je me suis raconté que peut-être qu'en allant au combat,
11:50il écoutait Eminem.
11:52Votre grand-père faisait toutes les cascades de ses films.
11:55Il adorait ça.
11:56Vous, vous avez fait quasi toutes les cascades ?
11:59Oui, quasi.
12:00Sauf à moto, c'est ça ?
12:01Sauf à moto, j'aurais bien aimé.
12:02Ils vous ont interdit pour des raisons d'assurance ?
12:04Exactement, pour des raisons d'assurance, ce n'était pas négociable.
12:06On va l'écouter, Jean-Paul Belmondo,
12:08qui parle de son bonheur de faire les cascades.
12:09Sinon, il s'ennuie sur le tournage.
12:11Je ne me fais pas doubler, c'est d'abord par goût,
12:13parce que j'aime bien le sport.
12:15Et c'est une occasion de jouer la comédie
12:17et en même temps de faire du sport.
12:18Parce que souvent, entre, je n'ai pas le temps d'aller en faire.
12:20Alors, j'en profite d'en faire avec les films.
12:23Et puis, en plus, je trouve que ce n'est pas agréable
12:26quand on joue un rôle.
12:27Si, par exemple, il faut se pendre en haut d'un building,
12:29que ce soit un autre qui le fasse à ma place.
12:32Parce qu'à ce moment-là, je reste sur un fauteuil
12:34et je m'ennuie énormément.
12:37Il jouait avec la vie, votre grand-père.
12:39Il aimait la vie.
12:41Il avait l'air, je ne sais pas si c'est vrai, d'être heureux.
12:45Il n'avait pas l'air.
12:46Il était très heureux.
12:47Après, je ne sais pas.
12:48Effectivement, je n'étais pas en lui.
12:49Mais moi, je ne l'ai jamais vu malheureux, mon grand-père.
12:51Je ne l'ai jamais connu malheureux.
12:53Je ne l'ai jamais vu se plaindre.
12:54Je ne l'ai jamais vu en colère.
12:56Je l'ai toujours vu joyeux.
12:57Ce n'est même pas que je ne l'ai jamais vu malheureux.
12:58C'est que je l'ai toujours vu profondément joyeux,
13:00profondément solaire.
13:03C'était un vrai soleil, vraiment.
13:05Vous dites que c'était mon ami.
13:06C'est marrant de dire ça d'un grand-père.
13:08Oui, c'est marrant.
13:09C'est vrai que je me surprends à le dire aussi.
13:14Mais en fait, c'était un ami.
13:15Parce qu'avec un ami, on rigole.
13:17Avec un ami, on fait des bêtises.
13:18Avec un ami, on passe des moments joyeux.
13:21Avec un ami, on se confie.
13:23Et c'est tout ce que je faisais avec mon grand-père.
13:25C'est-à-dire qu'enfant ou adolescent, je rigolais plus
13:30et je faisais plus de bêtises avec mon grand-père
13:32qu'avec mes copains.
13:33Il vous a validé.
13:34Vous avez pu lui dire que vous alliez être acteur.
13:37Vous aviez choisi sa voix pour le filmeur.
13:40Il a validé ou il a dit attention, on va dire petit-fils d'eux,
13:45on va dire il est pistonné, il aura le rôle parce que c'est plus facile pour lui,
13:49parce que tout ça ?
13:50Non, franchement, il ne m'a pas dit ça.
13:52C'est un nippo-baby.
13:53Il m'a plutôt validé.
13:56Il est venu me voir jouer au théâtre, en fait,
13:58quand j'étais au cours de théâtre.
13:59Et là, il m'a dit...
14:02Enfin, je pense qu'il savait que je voulais être acteur, etc.
14:06Mais il ne m'avait jamais vu jouer.
14:07Je pense que quand il m'a vu sur scène de théâtre,
14:11il m'a dit qu'il a l'air d'être à sa place.
14:13Il ne me fait pas trop honte.
14:15Oui, ça va, il ne me fait pas trop honte.
14:16Il s'est dit, ok, c'est bon, ça peut sortir de ce théâtre.
14:18Vous dites, je partage avec lui, son éclectisme dans les goûts de cinéma
14:22et aussi son absence de snobisme.
14:25Parfois, le cinéma est un peu snob et vous n'avez pas ça.
14:28Je ne sais pas si le cinéma est un peu snob,
14:30mais certains spectateurs ou certaines personnes
14:35qui font notre univers et notre métier
14:41peuvent être un peu snob ou un peu fermés à un certain cinéma.
14:47Moi, j'aime tout le cinéma français.
14:50Et j'aime autant le cinéma plus intime que le cinéma populaire.
14:54J'aime autant le drame que la comédie.
14:56Je prends autant de plaisir à le jouer,
15:00mais à le regarder et à le découvrir aussi.
15:02Et vous chantez même parfois, comme dans Joli Joli, le film de Diastème,
15:06où vous chantez aux côtés de Clara Lussiani et de Laura Felpin en écoute.
15:10Quand je t'ai vue si frêle, ce jour-là au studio,
15:13j'ai pensé c'est Noël, et voici mon cadeau.
15:22Moi, j'avais tant aimé, moi, j'avais tant menti,
15:25moi, j'avais mérité qu'on m'offre une autre vie.
15:33Alors, comment on juge la voix, là ?
15:35Moi, c'est dramatique, mais on peut voir à quel point je souffre de la comparaison
15:40avec Laura Felpin qui, elle, est une grande chanteuse.
15:43J'aurais jamais pensé chanter une fois dans ma vie,
15:46j'aurais peut-être pas dû d'ailleurs, mais je me suis bien amusé.
15:49On termine par les impromptus, Victor Belmondo.
15:52Vous répondez rapidement sans trop réfléchir.
15:55Un petit truc en plus, Emilia Perez, Monte Cristo ou L'Amour Ouf,
15:58quel est le film qui mérite, à vos yeux, le César du meilleur film de l'année ?
16:02C'est dur, j'ai aimé tous ces films, sincèrement.
16:07Vous avez voté ?
16:08Non, je ne vote pas à l'Académie, mais j'ai vraiment aimé tous ces films.
16:14J'ai trouvé Emilia Perez assez prodigieux, quand même.
16:17Jean-Pierre Mariel ou Jean Rochefort, les deux meilleurs potes de votre père ?
16:20Les deux meilleurs potes de mon grand-père.
16:22De votre grand-père, pardon.
16:24Je dirais, c'est difficile de choisir, mais Mariel parce que c'était le parrain de mon père.
16:30Robert de Niro ou Al Pacino ?
16:33Robert de Niro.
16:34Paris ou Rome ?
16:35Impossible, mon père et ma mère, je ne peux pas choisir.
16:39Scorsese ou Coppola ?
16:41Scorsese.
16:42Le PSG va-t-il gagner la Ligue des champions ? Un jour ?
16:45Un jour, oui.
16:47De votre vivant ?
16:48De mon vivant, ils ont intérêt.
16:50Mbappé à Paris ou Mbappé au Réal ?
16:52Mbappé au Réal.
16:53Vous ne lui en voulez pas ?
16:55Je ne sais pas si je ne lui en veux pas, mais s'il ne veut pas rester, il faut partir.
16:58TikTok ou Instagram ?
16:59Je n'ai pas TikTok, Instagram.
17:01Vous utilisez ChatGPT ?
17:03Je n'ai jamais essayé de ma vie, je ne sais pas comment ça marche.
17:06Qu'est-ce qui vous indigne ?
17:08Énormément de choses, énormément de choses m'indignent.
17:14Les mêmes choses que je pense la plupart des gens.
17:16C'est assez bateau de dire ça, mais l'injustice, voilà, énormément de choses m'indignent.
17:21Vous suivez l'actualité ou pas trop ?
17:23Oui, bien sûr.
17:24Vous en protégez ? Vous votez ?
17:25Je vote, évidemment.
17:26La dernière fois que vous avez pleuré ?
17:28La dernière fois que j'ai pleuré, je pleure assez souvent quand même.
17:33Ça devait être la semaine dernière.
17:36Alcool, drogue, sexe, quels sont vos vices ?
17:39Alcool, drogue, sexe, quels sont mon vice ?
17:41Tous en même temps et en grande quantité.
17:43Bien sûr.
17:44Et l'amour dans tout ça, vous avez le temps, Victor Belmondo ?
17:46Bien sûr que j'ai le temps, oui.
17:48Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
17:51Les trois.
17:52Et Dieu dans tout ça ?
17:54Et Dieu dans tout ça ? Je ne suis pas croyant.
18:01Le film s'appelle Bastion 36, signé Olivier Marchal.
18:05C'est le film événement de Netflix à partir de vendredi sur la plateforme avec Victor Belmondo.
18:11Merci et belle journée à vous.
18:12Merci à vous, bonne journée.
18:13Merci Léa.
18:14Merci Léa.
18:15Et tout de suite, Mathieu Bogarts.

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