Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE
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00:00:00Il est 11h, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver en ce dimanche avec Audrey Bertheau qui m'accompagne en ce dimanche.
00:00:07Bonjour Audrey, vous allez bien ?
00:00:08Très bien.
00:00:0911h-13h, c'est votre Mini-News Week-end, vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre pour ce rendez-vous, ça nous fait bien plaisir.
00:00:15Deux heures pour se poser, pour analyser, pour décrypter et bien évidemment pour débattre.
00:00:19Je vous présente notre équipe du dimanche dans quelques instants, mais tout de suite, le sommaire de cette première partie.
00:00:25A la une, on ira en Vendée dans quelques instants à la faute sur mer.
00:00:28Cette commune vendéenne a payé un lourd tribut il y a 15 ans avec la tempête Xintia, tempête qui avait fait 47 victimes en France, dont 29 à la faute sur mer.
00:00:37La commune vendéenne commémore ce dimanche les 15 ans de ce drame.
00:00:40Bruno Rotaillot est sur place et on retrouvera dans quelques instants Augustin Donadieu et Timothée Forget.
00:00:47Sommet crucial à Londres ce dimanche après le clash historique entre Trump et Zelensky.
00:00:53Une quinzaine de dirigeants alliés à l'Ukraine se réunissent pour imaginer de nouvelles garanties de sécurité en Europe en cas d'abandon des Etats-Unis.
00:01:02Harold Eman est avec nous.
00:01:04Enfin, on évoquera également ce revirement face à ce revirement américain.
00:01:09La déclaration du président de la République Emmanuel Macron relance le débat sur l'idée très sensible d'un parapluie nucléaire européen.
00:01:17Débat qui divise la classe politique.
00:01:19Vous le verrez, on va vous en parler.
00:01:21Mais tout de suite, à 11h02, on fait un tour de l'info avec vous.
00:01:25Audrey Bertheau.
00:01:27L'alunissage réussi pour Blue Ghost, la société américaine Firefly Aerospace a réussi à poser son engin spatial sur la Lune.
00:01:35Ce qui en fait la deuxième entreprise privée à atteindre cet objectif.
00:01:39Blue Ghost s'est posé à 3h34, heure locale, sur la face nord-est de la Lune, après avoir passé 45 jours à voyager.
00:01:47Rennes fait face à la Méningite.
00:01:49L'agence régionale de santé de Bretagne a annoncé le lancement d'une campagne de vaccination de grande ampleur.
00:01:54Elle concernera 100 000 jeunes de 15 à 24 ans.
00:01:58Le territoire de la métropole renaise est particulièrement concerné par cette situation, a dit l'ARS.
00:02:03Et puis l'édition 2025 du Salon de l'agriculture ferme ses portes aujourd'hui.
00:02:07Une édition nettement moins tendue que l'an dernier.
00:02:10Un premier bilan chiffré de la fréquentation sera donné ce soir.
00:02:14Mais les organisateurs sont d'ores et déjà satisfaits.
00:02:17Merci beaucoup Audrey.
00:02:19L'équipe du dimanche, présentation Naïma Mfadel, essayiste.
00:02:22Soyez le bienvenu Naïma.
00:02:23Merci, bonjour Thierry.
00:02:24Jordan Neuf-Lorentin, journaliste à Frontière.
00:02:26Soyez le bienvenu également.
00:02:27Merci, bonjour Thierry.
00:02:28Fidèle à l'émission, Karima Brick, journaliste.
00:02:30Bonjour Karima.
00:02:31Et Harold Imane, notre spécialiste des questions internationales.
00:02:35Il aura bien besoin de vos éclairages sur ce sommet qui se tient à Londres.
00:02:40On va y revenir dans quelques instants.
00:02:41Mais tout de suite, si vous le voulez bien, on va prendre la direction de la faute sur mer en Vendée.
00:02:44Je vous le disais, cette commune vendéenne commémore ce dimanche le 15e anniversaire de la catastrophe.
00:02:51La tempête avait fait 47 personnes, 47 victimes en France.
00:02:55Et dont 29 dans cette commune.
00:02:57Un véritable drame.
00:02:58Bruno Retailleau est sur place.
00:02:59Et on va retrouver à la faute sur mer notre équipe.
00:03:01Augustin Deneneu et Timothée Forgé.
00:03:04Je le rappelais, cette commune a vécu un véritable drame.
00:03:09Et personne, personne a oublié ces images spectaculaires et ces nombreuses victimes, Augustin.
00:03:15Effectivement, c'était pourtant il y a 15 ans, dans la nuit du 27 au 28 février.
00:03:23De forts coefficients, de très forts vents jusqu'à 140 km heure avaient provoqué une montée très rapide ici à la faute sur mer.
00:03:30Dans cette commune rebaptisée L'Aiguillon-la-Presqu'île.
00:03:34Et ce matin, en hommage à ces, vous l'avez dit, 47 victimes en France de cette tempête Cynthia.
00:03:41Et bien le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau est arrivé tout à l'heure.
00:03:45Et est actuellement avec ses centaines d'habitants qui se sont déplacés.
00:03:49Et qui en ce moment même sont en train de marcher jusque au monument aux morts pour leur rendre hommage.
00:03:55Alors il y a le président du conseil départemental, effectivement.
00:03:58Il y a le préfet, le sous-préfet.
00:04:00Je vous le rappelle, 53 personnes en France avaient trouvé la mort durant cette tempête Cynthia.
00:04:0529 rien que sur cette commune de la faute sur mer.
00:04:09Alors c'est une cérémonie d'hommage organisée par l'association des victimes des inondations de la faute sur mer.
00:04:16A l'époque, Bruno Retailleau avait même présidé une commission d'information sénatoriale sur cette tempête Cynthia.
00:04:24Alors des travaux d'aménagement ont été effectués.
00:04:26Mais vous l'avez dit, c'est un véritable traumatisme pour tous ces habitants qui vivent avec la mer à côté de chez eux.
00:04:31Et qui en quelques heures, il y a 15 ans, avaient vu l'eau monter à plus de 2 mètres dans ces maisons.
00:04:37Certains avaient été pris au piège.
00:04:39Et effectivement, vous le voyez, c'est centaines d'habitants qui actuellement sont en train de marcher en direction de ce monument aux morts
00:04:47pour une cérémonie d'hommage très forte en émotion.
00:04:50Merci beaucoup Augustin Denadu avec Timothée Forgé.
00:04:53On va vous retrouver tout au long de cette émission.
00:04:56Il se trouve que la faute sur mer, je travaillais pour un autre média à l'époque.
00:05:00Et j'ai couvert avec mes équipes ce drame.
00:05:02C'est un drame absolu.
00:05:04On avait disposé des équipes parce qu'on ne sait pas où tape une tempête.
00:05:07Et j'avais disposé des équipes du côté des Sables d'Olonne.
00:05:09Les Sables d'Olonne, la faute sur mer, ce n'est pas très loin.
00:05:11Et dans la nuit, j'avais un de mes journalistes qui m'avait appelé en me disant
00:05:13« Thierry, il se passe quelque chose de grave, on ne comprend pas.
00:05:16Les gens sont sur les toits, on entend des cris, etc. »
00:05:19Effectivement, vous savez, en Vendée, c'est des maisons assez basses.
00:05:21Et les gens se réfugiaient.
00:05:23C'est des images qui m'ont marqué à jamais.
00:05:26Parce qu'évidemment, la nature a repris ses droits.
00:05:29On avait laissé construire des lotissements où normalement on n'aurait pas dû construire.
00:05:34Et c'était un drame absolu.
00:05:36Et je me souviens très bien de ces maisons avec des croix rouges.
00:05:40Quand on avait couvert au lendemain, c'était là où il y avait des croix,
00:05:45et puis il y avait des victimes.
00:05:47Et c'était impressionnant.
00:05:49Et personne n'a oublié ce drame.
00:05:53Jordan.
00:05:55Ce qui est terrible, c'est que ça rappelle à chaque fois la fragilité,
00:05:58notre faiblesse face à la nature qui reprend ses droits.
00:06:01Ici, ça a été un drame absolument terrible.
00:06:03On se souvient de ces images il y a 15 ans maintenant.
00:06:05Je crois que c'était 47 morts, une cinquantaine de morts partout en France.
00:06:1047 personnes en France et 29 dans cette commune.
00:06:13Il faut penser à toutes ces familles endeuillées.
00:06:16Je crois que c'était près de 5000 maisons qui ont été inondées.
00:06:19Des centaines de kilomètres de digues qui ont été inondées.
00:06:22Il y a toute cette fracture matérielle, tout un pan du territoire à reconstruire.
00:06:26Mais ça soulève en réalité trois points.
00:06:29D'abord, quelle est la culture du risque qu'on a aujourd'hui en France ?
00:06:32Quelles conséquences on en tire ?
00:06:34Il se passe exactement la même chose aujourd'hui à Mayotte et à La Réunion.
00:06:36Est-ce qu'on a appris nos erreurs ?
00:06:38Ça soulève aussi la question de l'anticipation des risques climatiques,
00:06:41de notre rapport à l'écologie, aux risques,
00:06:43qui doit être aussi une priorité aujourd'hui de toutes nos politiques publiques,
00:06:46qui n'est encore pas aujourd'hui suffisamment pris en compte.
00:06:49Et puis bien sûr, la question de l'aide de l'État, du concours de l'État.
00:06:52Et avec, en 2010, ici dans ce triste événement,
00:06:57aussi le bénévolat de milliers de Français qui s'étaient rendus sur place
00:07:00pour aider toutes ces personnes sinistrées.
00:07:02C'est magnifique.
00:07:03J'avais relu un témoignage absolument édifiant d'une femme
00:07:06qui disait avoir perdu son mari et son enfant.
00:07:09Elle a perdu son mari et son enfant et c'est terrible.
00:07:11Et aujourd'hui, à l'heure où on parle,
00:07:13elle ne peut plus s'éloigner plus d'une semaine de chez elle
00:07:15parce qu'elle a l'impression d'abandonner l'esprit de son mari et de son enfant
00:07:18qui seraient restés sur place à la faute sur mer.
00:07:20C'est vraiment des témoignages assez terribles qui prennent vraiment au cœur.
00:07:24Et ce qui est terrible aussi, je le disais,
00:07:26il y a des plans de prévention des risques qui existaient.
00:07:30Donc on était parfaitement conscients.
00:07:32On a construit en connaissance de cause sur ces zones
00:07:35où évidemment, la nature est toujours plus forte.
00:07:38On peut se le dire comme on veut,
00:07:39mais la nature est toujours plus forte, Naïma Mfadel.
00:07:41Oui, mais vous avez raison, vous l'avez soulevé.
00:07:43Ça pose aussi la question de la place et du rôle et de la responsabilité des élus.
00:07:48Le principe de précaution, le souci aussi de faire en sorte de sauver des vies humaines,
00:07:56de ne pas prendre de risque.
00:07:58La précaution en raison du risque, ça suppose encore une fois le rôle des élus
00:08:05et qui est un rôle extrêmement important.
00:08:08Et moi, je m'interroge parce que quand les élus ont failli,
00:08:13est-ce que justement, ils sont poursuivis à ce niveau-là ?
00:08:18Après, effectivement, est-ce qu'on en a tiré les conclusions, les enseignements
00:08:24pour effectivement mettre en place des vrais plans de prévention de ces risques ?
00:08:30On voit la lumière de ce qui s'est passé à Mayotte et notamment à La Réunion,
00:08:34que malheureusement, non.
00:08:35Et la question de l'écologie que vous souleviez, vous avez raison,
00:08:37sauf qu'aujourd'hui, on a un problème aussi avec l'Europe
00:08:40parce que je vois ce qui s'est passé à Valence.
00:08:42Je ne sais plus combien il y a de morts, c'est aussi une catastrophe.
00:08:45C'est que là, pour le coup, ils ont supprimé les barrages sous prétexte de l'écosystème.
00:08:52Et c'est à cause de ces barrages qui ont été supprimés
00:08:54qu'on a eu cette catastrophe d'inondation et ce drame humain.
00:09:00Donc vous voyez qu'en termes d'écologie d'environnement,
00:09:03il faut à un moment mettre au centre l'humain et avoir le souci de l'humain.
00:09:08Là, on a eu le souci, je crois, d'un petit poisson, je ne sais pas quelle histoire.
00:09:12Et puis même de l'écosystème parce que c'est une directive européenne
00:09:16qui a fait qu'en Espagne, notamment à Valence, on a supprimé les barrages.
00:09:20Et là-bas, dans ce lotissement qui a été fortement impacté,
00:09:24on n'hésitait pas à dire qu'il s'agissait du lotissement de la honte.
00:09:31Oui, écoutez, on se souvient maintenant, 15 ans plus tard,
00:09:34ça a été une catastrophe naturelle, mais c'est une catastrophe humaine,
00:09:38une catastrophe humanitaire, 47 personnes qui sont mortes.
00:09:43On voit aussi, on a parlé des milliers de maisons un peu partout
00:09:47qui avaient été rasées, inondées.
00:09:49Donc il y a ce traumatisme qui est toujours présent.
00:09:51Et je souligne d'ailleurs, c'est touchant de voir toutes ces personnes
00:09:54qui marchent en silence, cette dignité, mais on voit que c'est imprégné,
00:09:59c'est imprégné dans la mémoire, c'est imprégné dans le cœur.
00:10:01On voit qu'il y a des gens qui ont perdu des proches, des maris, des femmes.
00:10:07Donc c'est vraiment un vrai drame.
00:10:10Et pour les leçons, vous parlez de cette honte, c'est toujours un peu la même chose.
00:10:13On a l'impression qu'à chaque fois, oui, la nature est plus forte,
00:10:16mais à chaque fois, on s'étonne.
00:10:17On sait quand même qu'il y a des choses qu'on peut faire.
00:10:20On le sait, on le sait aujourd'hui.
00:10:22Le problème, c'est qu'une fois passée la stupéfaction, le drame, l'urgence,
00:10:28eh bien on balaie ça parce que oui, ça demande certains investissements,
00:10:33de répertorier, de mieux cartographier les choses.
00:10:36Il faut quand même se poser la question aussi pour les assurances
00:10:40parce qu'il y a plusieurs endroits aussi dans le monde où on le voit,
00:10:43des assurances, les assureurs qui commencent à se désengager.
00:10:46On a vu en Floride…
00:10:48Mais comment on peut laisser construire, c'est ça.
00:10:50C'est la responsabilité des élus et ça avait fait un énorme scandale sur place.
00:10:54Je peux vous le dire pour avoir connu l'événement, ça avait fait un énorme scandale.
00:10:57Voilà, moi je vous avais bien fait de nous rappeler cette réalité,
00:11:02c'est-à-dire la responsabilité des élus qui ont décidé d'autoriser la construction
00:11:08sur un terrain qui n'était pas constructible en fait, qui était inondable.
00:11:13Et là, encore une fois, on voit la responsabilité des élus.
00:11:16On ne peut pas les laisser faire n'importe quoi.
00:11:18Et vous avez raison de le soulever parce que ça, souvent on l'oublie
00:11:21en disant effectivement il y a la nature.
00:11:23Mais la nature, elle nous impose des règles, elle nous impose de la respecter aussi.
00:11:27Vous savez, dans la vie de journaliste et de reporter,
00:11:30il y a des reportages qui vous marquent plus que d'autres.
00:11:32Et je crois dire à l'âge qu'elle mient, ça fait partie des sujets qui m'ont marqué.
00:11:36Mais vraiment, parce qu'on a touché de près la détresse de ces habitants
00:11:42qui vivaient tranquillement et qui n'ont pas mesuré les choses.
00:11:45Et puis on les a laissés s'installer, créer des cellules familiales,
00:11:48enfin une vie tout simplement.
00:11:50Et d'un seul coup, tout est bouleversé.
00:11:52Alors certes, il y avait, vous l'avez évoqué, une concomitance
00:11:55entre la grande marée, les coefficients et la tempête,
00:11:59et tout ça a fait que, mais mine de rien, encore une fois,
00:12:02je le répète, la nature est la plus forte.
00:12:05Il ne faut jamais l'oublier.
00:12:07On y reviendra si vous le voulez bien, à moins que vous y rajoutez quelque chose.
00:12:10Je crois compléter ce que disait Naïma, c'est qu'au-delà de mettre l'humain au cœur de tout,
00:12:13il faut trouver un vrai équilibre, une vraie harmonie avec la nature.
00:12:16Et puis surtout, le vrai enjeu, c'est de comprendre qu'on n'est qu'au début d'événements comme cela.
00:12:21On n'en est qu'au début.
00:12:23Et ça va se multiplier parce que, justement, il y a des extrêmes de chaque côté.
00:12:26D'un côté, une folie verte qui veut qu'on ne prenne pas en compte l'humain.
00:12:29Et de l'autre côté, une surbétonisation, une sururbanisation de certains espaces
00:12:33qui détruisent complètement la nature.
00:12:35Et tant qu'on n'aura pas compris que la nature est plus forte que nous
00:12:37et que l'humain doit plutôt trouver sa place dans cet écosystème,
00:12:40eh bien, on continuera avec des désastres comme ça.
00:12:42Et juste mentionner, c'est qu'il y a des zones aujourd'hui
00:12:44où il y a des maisons, il y a des appartements, il y a des endroits
00:12:47où c'est déjà construit, mais avec les changements
00:12:50climatiques et les changements qu'on voit aujourd'hui,
00:12:53il y a des zones qui n'étaient pas à risque il y a quelques années
00:12:56qui le deviennent aujourd'hui.
00:12:58Donc, il y a une responsabilité aussi.
00:13:00Et les Japonais ont beaucoup plus d'avance que nous sur ce sujet
00:13:03qu'ils ont vécu il y a déjà plusieurs années.
00:13:05Ils construisent maintenant en connaissance des risques.
00:13:07Oui, et puis ça suppose par conséquent des barrages.
00:13:09Et on ne peut pas exclure les barrages sous prétexte aussi de l'écosystème.
00:13:14Allez, l'autre grosse actualité, vous la connaissez évidemment,
00:13:17on va prendre la direction de Londres avec ce sommet crucial.
00:13:21Après le clash, qu'on peut qualifier d'historique,
00:13:24entre Trump et Zelensky, je ne vais pas y revenir,
00:13:26mais une quinzaine de dirigeants occidentaux alliés à l'Ukraine
00:13:29se réunissent aujourd'hui.
00:13:31Objectif, évidemment, discuter de la sécurité de l'Europe
00:13:34face aux Etats-Unis, qui menacent de se désengager.
00:13:37On va y revenir dans quelques instants avec vous, mon cher Harold Liman,
00:13:40mais on voit tout cela avec Clara Bouvier-Denau.
00:13:44Une conférence de presse qui a mal tourné.
00:13:47C'est ainsi qu'Emmanuel Macron a qualifié la rencontre
00:13:50entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky qui a eu lieu ce vendredi.
00:13:53Une entrevue malgré tout nécessaire d'après le président français
00:13:57qui a œuvré pour la venue du président ukrainien à la Maison-Blanche.
00:14:00Je pense que c'était une bonne chose qu'ils puissent se voir.
00:14:03À partir du moment où on est convaincu que les Etats-Unis doivent rester engagés,
00:14:06il est important de faciliter tous les contacts possibles.
00:14:09Il faut des contacts, des contacts, des contacts.
00:14:12En filigrane, la nécessité d'agir et de se coordonner,
00:14:15comme aujourd'hui à Londres où 16 chefs d'Etat se réunissent
00:14:18à l'occasion d'un sommet européen autour de Volodymyr Zelensky,
00:14:21avec un but précis, une paix durable dans le respect de tous.
00:14:25Nous sommes pour la paix. Il ne faut pas qu'il y ait une inversion des valeurs,
00:14:29mais pas pour une capitulation qui se fasse sur fond de débandade
00:14:32ou d'abandon des Ukrainiens.
00:14:34Un déploiement pour la paix qui s'articule en deux temps,
00:14:36aujourd'hui à Londres et le jeudi 6 mars à Bruxelles
00:14:39lors d'un autre sommet européen exceptionnel,
00:14:41où Emmanuel Macron, sans surprise, plaidera pour l'autonomie stratégique
00:14:45et la défense commune de l'Union Européenne.
00:14:48Alors Harold, ce sommet est crucial, je le disais.
00:14:52Il intervient évidemment après ce clash que le monde entier a pu observer en direct
00:14:58entre Zelensky et Donald Trump.
00:15:02Quels sont les enjeux majeurs ?
00:15:04Alors l'enjeu majeur est double.
00:15:06D'abord, il faut réparer la brouille entre Zelensky et Donald Trump
00:15:12et en même temps, pratiquement, essayer de faire un plan européen.
00:15:19Quand je dis européen, c'est l'Europe au sens large, c'est-à-dire avec le Royaume-Uni.
00:15:26Et donc, Keir Starmer...
00:15:28Qui accueille très chaleureusement, très très chaleureusement,
00:15:32c'était le contraste parfait avec la scène à la Maison Blanche.
00:15:38Mais cette réunion était déjà programmée avant la brouille avec Washington,
00:15:43mais consécutive à la brouille qui a commencé il y a un mois à Munich,
00:15:49lorsque J.D. Vance, le vice-président américain, a dit
00:15:52« Attention, la Russie n'est pas le danger pour vous,
00:15:55c'est le fait de ne pas reconnaître la montée du peuple via alternative für Deutschland ».
00:16:01C'est exactement ce qu'il a dit et ça a commencé à faire fissurer
00:16:05tout le système qu'on a connu depuis 1945.
00:16:09J'exagère peut-être un peu, mais c'est l'ambiance qui s'est dégagée de tout cela.
00:16:13Donc il y a eu une première réunion à Paris il y a un mois de ce type
00:16:17et maintenant, cette réunion est tout à fait à propos
00:16:20puisque nous avons eu l'incident à Washington il y a deux jours.
00:16:23Et un plan franco-britannique sera proposé.
00:16:28Keir Starmer vient de le dire à la radio publique britannique
00:16:33et on va essayer de faire en sorte qu'il y ait des garanties européennes pour l'Ukraine
00:16:39et essayer de faire revenir les Etats-Unis par la petite porte
00:16:42comme garant de l'Europe via le contact, l'amadouage.
00:16:50Keir Starmer dit qu'il n'a pas confiance en Vladimir Poutine, absolument pas,
00:16:55mais qu'il a une grande confiance en Donald Trump
00:16:58parce que Donald Trump veut la paix, mais en même temps
00:17:01Donald Trump a confiance en Vladimir Poutine.
00:17:03Alors vous voyez, on est vraiment dans une espèce d'équilibrisme, de mauve, savamment pesé
00:17:08et en même temps, les Britanniques ont promis une aide énorme à l'Ukraine.
00:17:13Ils ont rallongé de 2 milliards d'aides diverses.
00:17:18Il y a aussi le fait que le parapluie nucléaire français
00:17:25pourrait être étendu à toute l'Europe si le parapluie américain venait à se retirer.
00:17:33Tout ça est ultra théorique, mais ça vous donne encore une fois le sujet,
00:17:38la tonalité, c'est que l'Europe se réveille quelque part.
00:17:42Et Zelensky a dit hier que la peine ne serait pas possible sans l'aide des Etats-Unis.
00:17:47Ça ne vous a pas échappé ?
00:17:49Non, mais tout le monde le dit, même Keir Starmer.
00:17:52C'est assez drôle, l'Europe est en train de se constituer
00:17:55alors même qu'en naissant, pour ainsi dire,
00:17:58elle dit qu'on a besoin des Etats-Unis qui ne veulent plus vraiment être le parrain de cette affaire.
00:18:04Naïma Emfadel.
00:18:06Elle parle de réveil, oui, certainement.
00:18:09Ça a commencé avec G. Davids qui a dit quelques vérités à l'Europe.
00:18:13Qui a un peu bousculé l'Europe, c'est le moins que l'on puisse dire.
00:18:16Qui a mis l'Europe devant ses responsabilités.
00:18:19La première vérité, c'est d'être connecté au peuple et d'écouter le peuple.
00:18:23Et puis quand il parlait des libertés, on voit bien ce que ça a donné chez nous avec la fermeture de C8.
00:18:30Mais ce réveil, ça montre aussi, Harold, la faiblesse finalement de l'Europe.
00:18:36Mais ce qui m'étonne, c'est que l'Europe s'entête.
00:18:38On sait très bien qu'aujourd'hui, elle a besoin des Etats-Unis.
00:18:42Et qu'en réalité, c'est les Etats-Unis qui ont raison de ne pas vouloir rester,
00:18:46qu'il y ait toujours cette guerre et de vouloir faire la paix.
00:18:50Et puis en plus, Donald Trump, on peut lui rapprocher ce qu'on veut,
00:18:53il écoute aussi son peuple parce que les Américains n'en veulent pas de cette guerre.
00:18:57Ils ne veulent pas qu'on donne autant d'argent, etc.
00:19:02Pour une guerre qui, finalement, semble désuète à la lumière de cette géopolitique.
00:19:10Et puis, Donald Trump, il a raison aussi de vouloir aujourd'hui que la Russie ne soit plus isolée.
00:19:20Parce que la Russie, en étant isolée, vous savez bien, Harold, qu'aujourd'hui,
00:19:24elle a pu s'atteler aussi à construire ce fameux globe sud global.
00:19:32Et le BRICS découle aussi du fait que la Russie est isolée.
00:19:38Donc moi, je pense que Donald Trump, il a vraiment raison.
00:19:41Que M. Zelensky, c'est plutôt lui qui s'est mal comporté,
00:19:45parce qu'il était quand même dans le bureau Oval et qu'il a commencé à un moment
00:19:48à faire des reproches qui étaient très très mal venus.
00:19:53Il faut aussi rappeler que Donald Trump voulait annuler cette rencontre.
00:19:59Et que c'est le président Macron qui a fait en sorte que ça se maintienne.
00:20:03Et que finalement, voilà, c'est passé ce qui s'est passé.
00:20:06Où Zelensky a été invité à partir.
00:20:10Et je crois que vous l'avez dit, c'est qu'après, il a fait un tweet.
00:20:15Et qu'il a même donné une interview en disant, voilà, je regrette, ça va bien se passer.
00:20:20On va reprendre les relations, etc.
00:20:22On a l'impression que c'est un marché de dupes.
00:20:26Et que finalement, tout le monde va rentrer dans l'ordre
00:20:30si Donald Trump siffle la fin de la récréation.
00:20:33C'est dur, hein ?
00:20:34Pour le moment, ce n'est pas la récréation, mais c'est la pause.
00:20:37La première pause de ce Midi News Week-end.
00:20:39On revient évidemment sur ce sommet crucial avec vous.
00:20:42Je vous ferai réagir à Karima et Jordan, évidemment.
00:20:45Et puis, on réagira également.
00:20:47On parlera de dissuasion nucléaire française, dont a beaucoup parlé Emmanuel Macron.
00:20:51C'est un vrai sujet, ça aussi.
00:20:53On évoquera tout ça.
00:20:54On a beaucoup de choses à évoquer ensemble dans ce Midi News Week-end.
00:20:56A tout de suite.
00:21:00Il est 11h30.
00:21:01Merci de nous accueillir chez vous.
00:21:02Nous sommes heureux de vous retrouver avec Audrey Berto.
00:21:04Je vous présente notre équipe du dimanche dans quelques instants.
00:21:06Mais tout de suite avec vous, Audrey.
00:21:07Nouveaux points sur l'information.
00:21:08Et les Vendéens commémorent les 15 ans de la tempête Xintia.
00:21:12Elle avait balayé le littoral atlantique,
00:21:14dont celui de la faute sur mer dans la nuit du 27 au 28 février 2010.
00:21:1847 personnes au total avaient perdu la vie.
00:21:20Un hommage aux victimes a lieu à la franche sur mer ce dimanche matin.
00:21:24Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau,
00:21:26conseiller général de la Vendée à l'époque, est sur place.
00:21:29Si la Corse et la République se font confiance,
00:21:32nous triompherons du crime, a assuré le préfet de Corse.
00:21:35Jérôme Filippini a affirmé que la collaboration entre la Corse et la République
00:21:38permettrait de vaincre le crime organisé lors d'un colloque.
00:21:42Les discussions ont également porté sur les moyens renforcés pour la justice en Corse,
00:21:46la lutte contre la mafia et les dérives liées au narcotrafic.
00:21:49Enfin, attention, si vous prenez la route de main,
00:21:52l'expérimentation des voies réservées au covoiturage débute à Paris.
00:21:55Elle fera l'objet d'une évaluation pendant six mois pour décider de les maintenir ou non.
00:21:59Le périphérique parisien est concerné, mais aussi une partie de l'autoroute A1
00:22:03et une partie de l'autoroute A13 aux heures de pente.
00:22:06Et on en parlera à la fin de cette émission.
00:22:08On est ravis de cette nouvelle.
00:22:09Oui, c'est une bonne nouvelle, c'est cela.
00:22:11On en parlera avec Yves Carrat, porte-parole de Mobilité Club de France,
00:22:14qui sera notre invité dans ce Medi-News.
00:22:16Oui, je pense qu'on peut commencer à subodorer la réaction de M. Carrat.
00:22:23Je suis concernée, moi, Thierry.
00:22:25On en parlera, on va en parler.
00:22:26Donc, je vous présente Naïma Padel, concernée.
00:22:29Gardez votre salive, parce qu'on en parlera tout à l'heure.
00:22:31Jordan Florentin est toujours avec nous.
00:22:33Karima Abrik est avec nous.
00:22:34Harold Imane est évidemment avec nous.
00:22:36Karima Abrik, toujours est fidèle de notre émission.
00:22:39Et je salue également le général Bruno Clarmont, consultant défense de CNews.
00:22:44Bonjour, général Bruno Clarmont.
00:22:47Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:22:49On évoque ce sommet crucial à Londres.
00:22:53Quel est votre regard ?
00:22:54Que faut-il en attendre, général Clarmont ?
00:22:58D'abord, on voit que le calendrier s'accélère,
00:23:00puisque c'est le troisième sommet en une semaine.
00:23:03Deux organisés par la France et un organisé par les Britanniques.
00:23:06Donc, deux objectifs principaux pour ce sommet.
00:23:08Le premier, c'est de maintenir l'unité des Européens,
00:23:11poursuivre le soutien militaire à l'Ukraine,
00:23:13parce que les Russes continuent à avancer sur le terrain.
00:23:16Le cessez-le-feu est sans doute inéluctable,
00:23:18mais il doit se faire dans des conditions
00:23:19qui sont les meilleures possibles pour l'Ukraine,
00:23:21surtout quand on ne sait pas quand se produira ce cessez-le-feu.
00:23:24Donc, soutien à l'Ukraine militaire.
00:23:25Le deuxième objectif, et le plus important,
00:23:27c'est celui des conditions de sécurité,
00:23:29une fois qu'il y a eu un accord de paix,
00:23:30un cessez-le-feu, un accord de paix, des conditions de sécurité.
00:23:33Ça veut dire quoi ?
00:23:34En fait, ça veut dire une force militaire internationale,
00:23:37dont la mission sera de dissuader la Russie
00:23:39de reprendre la guerre contre l'Ukraine,
00:23:41en rappelant que Trump a mis des limites,
00:23:43puisqu'il a refusé que l'Ukraine rejoigne l'OTAN.
00:23:45Il a refusé que ce soit une force de l'OTAN.
00:23:47Il a refusé que les États-Unis participent à cette force.
00:23:50Il a également refusé que cette force bénéficie de la protection de l'OTAN.
00:23:53En gros, lié aux Européens, c'est votre problème, débrouillez-vous tout seul.
00:23:57Le seul problème pour les Européens, c'est qu'il est simple,
00:23:59sans les Américains, la crédibilité d'une telle force est faible.
00:24:02Les Européens ont absolument besoin des Américains,
00:24:05au moins en deuxième ligne, en sécurité de la force européenne.
00:24:08C'est ce qu'on appelle à présent le filet de sécurité américain
00:24:11et c'est un des objets des discussions de se sauver, bien évidemment.
00:24:14Et Général Bruno Claremont, pour l'univers Zelensky,
00:24:16il a dit dès hier, je l'évoquais tout à l'heure dans l'émission,
00:24:19la peine ne sera pas possible sans les Américains.
00:24:21Il l'a dit hier, malgré le clash historique qu'on a pu vivre,
00:24:24en direct et notamment sur l'antenne de CNews.
00:24:27Donc il est bien conscient de l'enjeu ?
00:24:29Il est conscient de l'enjeu, mais les Européens également sont conscients de l'enjeu.
00:24:32Et puis il y a un autre élément dans cet enjeu de participation ou pas des Américains,
00:24:36c'est la cohésion de l'OTAN, la réalité de l'OTAN.
00:24:39L'OTAN c'est une organisation qui est là pour défendre les Américains et les Européens en Europe.
00:24:43Donc si tout d'un coup les Américains décident de ne plus défendre les Européens en Europe,
00:24:47ça pose un problème de crédibilité de l'OTAN
00:24:49et ça effectivement c'est une évolution majeure de ce qu'on appelle
00:24:52l'architecture de sécurité et de défense en Europe.
00:24:54Restez avec nous, j'ai besoin de votre éclairage également,
00:24:57puisqu'Emmanuel Macron a évoqué le très sensible parapluie nucléaire européen.
00:25:01On poursuit le tour de table avec nos invités du jour sur ce sommet crucial, Jordan.
00:25:06Oui, moi je parlerais plutôt d'un sommet vital, vital pour nous Européens.
00:25:10Pourquoi ? Parce qu'il est question vraiment de notre survie économique,
00:25:14d'abord et avant tout politique et diplomatique.
00:25:17C'est une forme d'humiliation qu'on a vécue en fait,
00:25:20ce déplacement de Zelensky pour nous tous Européens.
00:25:23Il a été traité d'une façon, qui pour nous paraît cruelle,
00:25:27pour nous Européens, parce que finalement c'est, encore une fois,
00:25:29toute l'Europe qui a un pas de thé, et en même temps,
00:25:31je reprends les mots, c'est Marine Le Pen hier qui réagissait au sein de la République,
00:25:34en disant, à quoi vous attendiez-vous de la part de dirigeants
00:25:38qui défendent d'abord et avant tout leur patrie, leur nation,
00:25:41et parfois les relations elles sont tendues entre nations.
00:25:43Oui, on est face à presque des nationalismes très forts,
00:25:46et c'est ça le jeu de la géopolitique, c'est comme ça.
00:25:49Et il y a effectivement un échange très viril, très fort.
00:25:52Je dirais encore l'heure qu'en face, l'Europe elle est la même réponse,
00:25:54c'est-à-dire qu'elle soit soudée toute ensemble, j'ai envie de dire,
00:25:57face à cette menace, et qu'on arrête de parler,
00:25:59moi j'ai du mal avec ce terme d'ami américain,
00:26:02on est peut-être alliés, et des alliés de circonstances,
00:26:05parfois sur certains domaines, il peut y avoir des alliances,
00:26:07on l'a vu pendant les guerres mondiales,
00:26:09mais on ne peut plus parler d'amis aujourd'hui, d'amis américains.
00:26:12On est amis peut-être avec l'Italie, par exemple,
00:26:14on n'est pas amis avec les Etats-Unis, en tout cas on ne l'est plus,
00:26:16parce que là c'est une vraie déclaration, j'ai envie de dire,
00:26:18de guerre géopolitique, de guerre diplomatique
00:26:20qui a été faite contre Zelensky.
00:26:22Donc il y a cet enjeu de devoir soutenir tous ensemble Zelensky,
00:26:25et puis il y a après la question de comment on fait
00:26:27pour réparer nos relations avec les Etats-Unis,
00:26:29comment on prend en main notre politique de dissuasion nucléaire,
00:26:32est-ce qu'on le fait tous ensemble,
00:26:34ou est-ce que la France jarde un petit peu ce levier stratégique,
00:26:37parce que pour une fois qu'on a une spécificité,
00:26:39c'est un petit peu dommage de le déléguer.
00:26:41Et puis enfin, quelle pression économique aussi avec les Etats-Unis,
00:26:44parce qu'il y a ce sujet-là.
00:26:46Karima.
00:26:47Je pense que l'Europe quand même essaie de sauver les meubles
00:26:50avec les Américains, c'est-à-dire que j'ai trouvé dans le discours,
00:26:54par exemple, d'Emmanuel Macron, dans les dernières réactions,
00:26:57même ce qu'a dit Marine Le Pen au fond, c'est quoi?
00:27:00On veut avertir l'opinion publique.
00:27:02Bon, on a vu la scène qu'on a vue, ça a créé un malaise,
00:27:06il y a eu cette humiliation en fait,
00:27:08cette tentative à tout le moins quand même d'humiliation de Zelensky.
00:27:12On a pu quand même le ressentir comme ça pour plusieurs puissances,
00:27:17parce qu'après on a vu l'Europe qui a essayé de se mettre un peu en bloc
00:27:21pour trouver des solutions.
00:27:22Mais tout ça pour dire, je vois maintenant l'Europe qui se dit,
00:27:25OK, nous, il faut qu'on agisse sur la sécurité
00:27:28et essayer de trouver quand même de ne pas perdre complètement
00:27:31le soutien des États-Unis, de garder quand même ce lien,
00:27:34c'est très important aussi.
00:27:35Et moi, je pense que sur les garanties de sécurité,
00:27:38d'où cet accord en fait, cette négociation
00:27:41qui devra avoir lieu éventuellement entre Zelensky et les États-Unis,
00:27:45c'est peut-être là aussi que la clé se trouve.
00:27:47Parce que si les États-Unis s'investissent,
00:27:50ou à tout le moins on verra comment pourra prendre forme
00:27:53cet accord sur les minerais,
00:27:54c'est, si vous voulez, un petit peu une façon de garantir la sécurité.
00:27:58Imaginez qu'il y a vraiment des intérêts américains
00:28:02sur certaines terres rares ou sur des endroits
00:28:05où il y a des minerais importants,
00:28:08les fameux minerais rares, on les appelle comme ça.
00:28:12C'est aussi une façon, je pense, pour Donald Trump,
00:28:15indirectement, c'est de dire, vous voyez,
00:28:17moi, c'est ma façon aussi de garantir une certaine sécurité.
00:28:21Mais quand vient le temps de débourser de l'argent
00:28:24des milliards de dollars, la stratégie de Donald Trump,
00:28:27c'est assez clair, il ne veut pas payer pour ça
00:28:29et il relègue ça aux Européens.
00:28:31Donc, dans sa stratégie, en fait, lui, c'est tout bon.
00:28:33Non, il va être remboursé.
00:28:34Non, mais c'est tout bon.
00:28:35Il parle à son peuple, c'est ce qu'il dit.
00:28:37Il dit, moi, j'ai le souci de l'Amérique,
00:28:39quand on lui dit, mais vous êtes trop petit, par exemple,
00:28:41je ne sais plus à quel moment.
00:28:43Il dit, non, non, moi, je suis pro-États-Unis.
00:28:46Moi, je parle à mon peuple.
00:28:47Et effectivement, lui, il l'a dit, dès le début,
00:28:49il a dit, moi, c'est un prêt, ce n'est pas un don.
00:28:51D'ailleurs, c'est là où il m'a négocié.
00:28:53Il l'a affirmé tout de suite, d'ailleurs.
00:28:54Et donc, il négocie pour avoir en contrepartie,
00:28:57effectivement, les terres rares.
00:28:59Tout le monde s'en est offusqué.
00:29:01Vous avez eu des prétends prêts.
00:29:02Et le lendemain, moi, j'ai entendu le ministre des Armées
00:29:05qui a dit, nous aussi, on va négocier des terres rares.
00:29:08Donc, vous voyez, à un moment, on était dans l'éthique,
00:29:11on était dans, mais vous comprenez,
00:29:13mais ce n'est pas possible, dans la moraline, etc.
00:29:16Mais finalement, aujourd'hui, beaucoup pensent aussi
00:29:19à se faire rembourser.
00:29:20Non, mais Zelensky, même Zelensky,
00:29:22il est prêt à aller sur ce terrain.
00:29:25Ce à quoi il n'est pas prêt, en fait, c'était...
00:29:27Mais Zelensky a bien mesuré l'importance des États-Unis.
00:29:29Il n'est pas idiot.
00:29:30La première proposition, c'était une spoliation totale.
00:29:34Si on parle de 500 milliards,
00:29:36juste pour le remboursement sans garantie de sécurité,
00:29:38c'était inéquitable.
00:29:40Je voudrais qu'on avance,
00:29:41puisque le général Bruno Clermont est toujours avec nous.
00:29:43Je le disais, Emmanuel Macron a accordé une interview
00:29:47à un certain nombre de confrères,
00:29:48dont nos confrères du journal du dimanche.
00:29:50Emmanuel Macron a relancé le débat sur l'idée,
00:29:53donc sensible, je vous le disais,
00:29:54du parapluie nucléaire européen.
00:29:55On voit tout cela avec Elie Sommerer
00:29:57et réaction du général Bruno Clermont juste après.
00:30:01La dissuasion nucléaire française est un outil fondamental.
00:30:05Elle repose sur la possession de l'arme nucléaire,
00:30:08mais aussi sur la capacité à l'utiliser par différents moyens.
00:30:11Après la fin des essais nucléaires en 1995,
00:30:14la France a entamé une démarche de désarmement nucléaire,
00:30:17et elle est passée de 500 têtes à 300 aujourd'hui.
00:30:20La particularité de cette composante,
00:30:22c'est qu'elle est démonstrative,
00:30:23c'est-à-dire lorsque l'on veut montrer à un adversaire
00:30:26que l'on monte en puissance,
00:30:27que l'on a l'intention de montrer sa dissuasion nucléaire,
00:30:30on fait décoller nos rafales avec l'enseignement
00:30:34pour montrer sa volonté de signaler à un adversaire
00:30:37qu'on est prêt à engager le feu nucléaire.
00:30:40Des moyens aériens puissants, mais pas que.
00:30:42La dissuasion nucléaire française repose sur deux composantes.
00:30:46Après la composante nucléaire aéroportée,
00:30:48elle repose également sur une composante nucléaire océanique.
00:30:51En permanence, il y a un sous-marin
00:30:53qui est tapis au fond des océans
00:30:55et qui est prêt à délivrer ses missiles nucléaires
00:30:58sur un objectif fixé par le président de la République.
00:31:00Ces deux composantes nucléaires
00:31:02donnent à la France une dissuasion totalement indépendante,
00:31:05ce qui n'est pas le cas des Britanniques,
00:31:07dont la dissuasion ne repose que sur la seule composante océanique.
00:31:11Général Bruno Clermont, on vous a vu dans le reportage,
00:31:13qu'est-ce que ça veut dire très concrètement ?
00:31:15On a besoin de savoir.
00:31:17D'abord, c'est un peu compliqué,
00:31:19donc je vais essayer de simplifier,
00:31:20mais rappelons que la dissuasion nucléaire...
00:31:22Pour nos téléspectateurs, c'est important,
00:31:24on a vraiment besoin de savoir.
00:31:26La dissuasion nucléaire, c'est menacer de dommages inacceptables
00:31:29un adversaire qui s'en prendrait à des intérêts vitaux.
00:31:32Et les intérêts vitaux ne sont pas définis,
00:31:34ils sont à la définition du président de la République
00:31:36en fonction des circonstances.
00:31:37Il faut comprendre que cette réflexion
00:31:39d'une dissuasion nucléaire européenne,
00:31:40elle s'inscrit dans la perte de confiance des Européens
00:31:43dans la protection américaine fournie par l'OTAN.
00:31:45Et celle-ci est liée à la brutalité de Trump
00:31:47qui nous l'a montré ces derniers jours.
00:31:49Je rappelle que la protection américaine,
00:31:50c'est important, fournie par l'OTAN,
00:31:52elle repose sur deux piliers.
00:31:53Une dissuasion conventionnelle,
00:31:54des forces conventionnelles très puissantes,
00:31:56des chars, des avions,
00:31:57prêts à intervenir militairement,
00:31:59et une dissuasion nucléaire.
00:32:00Le réarmement des Européens,
00:32:02auxquels les Européens semblent prêts
00:32:03apparemment, Trump aura mis la pression.
00:32:06Aujourd'hui, on entend parler de 3 ou 4 ou 5%
00:32:10du produit intérieur but
00:32:12pour remettre les armées européennes
00:32:14à un niveau possible pour réaliser des guerres.
00:32:18Eh bien, cette dissuasion conventionnelle,
00:32:20elle est un élément important,
00:32:22elle est indispensable.
00:32:23Il faut d'abord qu'on se réarme conventionnellement
00:32:25avant de se poser la question
00:32:26de partager la dissuasion nucléaire.
00:32:28Moi, je n'aime pas le terme
00:32:30de partager la dissuasion nucléaire.
00:32:32Je pense que la question qui se pose,
00:32:34c'est d'élargir la dissuasion nucléaire
00:32:36de la France à d'autres pays,
00:32:38de la même manière qu'aujourd'hui,
00:32:40les Américains ont élargi
00:32:42leur dissuasion nucléaire aux pays de l'OTAN.
00:32:44Il n'est pas question de partager
00:32:46le bouton nucléaire.
00:32:47C'est toujours le président de la République française
00:32:49qui décidera de l'engagement nucléaire.
00:32:51Il faut simplement partager cette protection,
00:32:53comme les États-Unis le font avec l'OTAN.
00:32:55C'est vraiment un sujet important.
00:32:58C'est un sujet qui est indispensable
00:33:00si on veut une véritable autonomie stratégique
00:33:02vis-à-vis des Américains.
00:33:03On n'aurait plus de protection nucléaire américaine.
00:33:05La seule protection qui peut remplacer
00:33:07celle des Américains,
00:33:08c'est la protection des Français.
00:33:09Il faut que les Français le veuillent.
00:33:11Il faut que les Européens le veuillent.
00:33:13Il faut que la France conserve
00:33:15la main sur le bouton nucléaire.
00:33:18Mais rappelons que cette couverture européenne,
00:33:20elle n'est pas récente.
00:33:21Dès 1996, le président Chirac disait
00:33:24la dimension européenne paraît également
00:33:26dans notre dissuasion nucléaire.
00:33:29En 2015, le président Hollande disait
00:33:31la définition de nos intérêts vitaux
00:33:34ne saurait être limitée à la seule échelle nationale,
00:33:37parce que la France ne conçoit pas
00:33:39sa stratégie de défense de manière isolée,
00:33:41même dans le domaine nucléaire.
00:33:43De la même manière, le président Macron,
00:33:45quand il a fait son grand discours fondateur
00:33:47de la dissuasion nucléaire à l'école militaire,
00:33:49c'était en février 2020,
00:33:51a rappelé que nos intérêts vitaux
00:33:53avaient une dimension européenne.
00:33:54Donc ce débat est indispensable.
00:33:56Il est indispensable à mettre en place
00:33:58une autonomie stratégique européenne.
00:34:00Ça ne veut pas dire que la France
00:34:02va partager la décision d'engagement du feu nucléaire.
00:34:04Je vous propose justement d'écouter Marine Le Pen,
00:34:07qui partage votre avis.
00:34:08Elle s'est exprimée hier
00:34:10en marge du salon de l'agriculture.
00:34:12Écoutez ce qu'elle déclare.
00:34:14Je considère que la défense française
00:34:17doit rester la défense française,
00:34:19que la dissuasion nucléaire française
00:34:23doit rester une dissuasion nucléaire française,
00:34:26qu'on ne doit pas la partager,
00:34:28qu'on ne doit encore moins la déléguer.
00:34:32Vous savez, je commence à bien les connaître
00:34:35et je vois très bien
00:34:37quel est en réalité l'objectif
00:34:39qui est le leur.
00:34:41Je suis en désaccord sur le moyen,
00:34:43parce que continuer la guerre, encore une fois,
00:34:45est un drame, et je suis évidemment
00:34:47en désaccord avec l'objectif.
00:34:49Voilà ce que déclarait Marine Le Pen hier,
00:34:51Général Bruno Clermont.
00:34:53Évidemment, les mots ont un sens.
00:34:55Partager, déléguer, élargir,
00:34:57ce n'est pas la même chose.
00:34:58On ne sait pas ce que le Président de la République
00:35:00a dans la tête.
00:35:01Je rappelle que c'est lui
00:35:02qui fixe la doctrine nucléaire.
00:35:03Mais clairement, à mon sens,
00:35:05de tous les discours qu'on a entendu jusqu'à présent,
00:35:07il ne s'agit pas de partager la décision.
00:35:09Il ne s'agit pas de faire en sorte
00:35:11que les Allemands, les Italiens, les Français
00:35:13vont se réunir pour savoir
00:35:14si on appuie ou pas sur le breton nucléaire.
00:35:16Il s'agit de définir les intérêts vitaux
00:35:18et de prendre acte du fait
00:35:19que les intérêts vitaux de la France,
00:35:20qui ne sont pas définis,
00:35:21mais dont on peut quand même imaginer
00:35:22qu'ils sont assez liés
00:35:23à la protection intellectuelle de la France,
00:35:25sont également des intérêts
00:35:27qui sont communs avec l'Allemagne,
00:35:29avec l'Italie, avec d'autres pays.
00:35:30Donc, c'est l'élargissement de la dissuasion.
00:35:32Je rappelle, pour que ce soit crédible,
00:35:33et c'est un point très important
00:35:34qui est très peu évoqué dans les débats,
00:35:36il nous faut des forces conventionnelles
00:35:38fortes et puissantes.
00:35:39Pour régimer la situation en France,
00:35:41nous avons des forces nucléaires
00:35:42de première division.
00:35:44Par contre, nous avons des forces conventionnelles
00:35:45de deuxième ou de troisième division.
00:35:47Donc, le partage de la dissuasion nucléaire,
00:35:49l'élargissement de la dissuasion nucléaire,
00:35:51parlons plutôt aux pays européens,
00:35:52nécessite qu'on se réarme
00:35:54également conventionnellement,
00:35:55parce que les forces conventionnelles
00:35:57font également partie de la dissuasion globale
00:35:59de l'Europe vis-à-vis de toutes sortes de menaces.
00:36:01Et vous l'avez rappelé, très justement,
00:36:02c'est notre point fort,
00:36:03cette force nucléaire,
00:36:04la force de la France,
00:36:05Général Bueno, clairement.
00:36:07C'est la force.
00:36:08On est les seuls en Europe à avoir,
00:36:11et on peut dire même,
00:36:12la continuité de la Ve République,
00:36:14au moins depuis 1964,
00:36:16l'arrivée de la force de frappe
00:36:18que voulait le général de Gaulle en France.
00:36:20Tous les gouvernements,
00:36:21quels que soient les partis,
00:36:23ont accepté de continuer cette stratégie,
00:36:27de moderniser nos armements,
00:36:29de faire en sorte qu'elles restent totalement indépendantes.
00:36:31Et dans la loi de programmation militaire actuelle,
00:36:33celle qui a été votée au printemps 2023 par le Parlement,
00:36:36il y a un effort majeur
00:36:38qui est l'effort de modernisation
00:36:40de nos deux composantes,
00:36:41à la fois aérienne et océanique,
00:36:43qui représente une somme d'argent considérable
00:36:45et qui est aussi indispensable
00:36:47mais aussi une des conséquences
00:36:49qui indique que finalement,
00:36:51à cause de cette modernisation indispensable,
00:36:53nous ne faisons pas suffisamment l'effort
00:36:55sur nos forces conventionnelles.
00:36:56C'est ça qui doit se jouer aujourd'hui,
00:36:58un double effort en Europe,
00:36:59les forces nucléaires pour la France
00:37:01et les forces conventionnelles pour la France
00:37:03et pour l'ensemble des pays européens.
00:37:05Merci beaucoup pour cet éclairage,
00:37:07général Bruno Clermont, notre consultant.
00:37:09Je rappelle qu'il y a un débat autour de l'Ukraine
00:37:11à l'Assemblée demain.
00:37:13On va prendre la direction de Rome,
00:37:15retrouver notre équipe,
00:37:16Régine Delfour et Mathilde Ibanez.
00:37:18On va prendre des nouvelles de la santé du Pape.
00:37:20C'est important, le Pape François,
00:37:22on le sait, sa santé inquiète
00:37:24tous les fidèles du monde entier.
00:37:26Bonjour Régine Delfour,
00:37:28merci d'être avec nous.
00:37:30Quelles sont les dernières nouvelles
00:37:32concernant la santé du Pape, Régine ?
00:37:34Oui, bonjour Thierry.
00:37:36Eh bien, écoutez, ce matin,
00:37:38le service de presse du Vatican
00:37:40a fait son communiqué
00:37:42pour nous informer que le Pape avait
00:37:44passé une nuit calme et qu'il se reposait.
00:37:46Hier soir, il y a eu un autre communiqué
00:37:48sur cette journée de samedi
00:37:50puisque vous savez que la veille
00:37:52il y a eu cet accident respiratoire,
00:37:54une crise isolée
00:37:56et les médecins parlaient de 24 à 48 heures
00:37:58pour avoir plus de détails,
00:38:00connaître surtout l'état de santé du Pape.
00:38:02Alors hier,
00:38:04il a subi plusieurs
00:38:06traitements respiratoires.
00:38:08Selon les médecins qui s'occupent de lui,
00:38:10il réagit bien aux traitements.
00:38:12Les médecins avaient peur
00:38:14qu'il y ait une infection.
00:38:16En fait, les leucocytes
00:38:18montrent qu'il n'y aurait pas d'infection.
00:38:20Il n'a pas de fièvre.
00:38:22Il a pu manger, boire son café.
00:38:24Il paraît aussi qu'il plaisante.
00:38:26Il a aussi
00:38:28prié pendant 20 minutes
00:38:30dans la chapelle qui est installée
00:38:32dans l'hôpital Gemini.
00:38:34Il a un appartement qui a été aménagé.
00:38:36Il y a une chapelle aussi.
00:38:38Pour l'instant, l'état de santé du Pape est stable
00:38:40mais il est toujours réservé.
00:38:42On voit beaucoup de fidèles
00:38:44qui prient pour la santé du Pape.
00:38:46Notamment à l'hôpital Gemini
00:38:48où devant l'hôpital,
00:38:50il y a la statue de Jean-Paul II.
00:38:52Il y a beaucoup de bougies et de fleurs.
00:38:54Ici, sur la place Saint-Pierre,
00:38:56il fait beau.
00:38:58Vous pouvez le voir sur les images de Mathilde Libanès.
00:39:00Il y a énormément de monde.
00:39:02Dans moins d'un quart d'heure,
00:39:04il va y avoir la prière de l'Angélus dominical.
00:39:06C'est la troisième fois
00:39:08que François ne sera pas là
00:39:10pour prononcer cette prière.
00:39:12On attend beaucoup de personnes.
00:39:14Il y aura aussi une prière ce soir.
00:39:16Toujours pour appeler
00:39:18à prier pour la santé du Pape.
00:39:20Merci beaucoup
00:39:22pour ce point très précis, Régine Delfour.
00:39:24Avec Mathilde Libanès
00:39:26depuis Rome.
00:39:28C'est la fin de cette première partie de ce MediNews.
00:39:30On se retrouve dans quelques instants
00:39:32avec nos invités avec beaucoup de sujets à évoquer.
00:39:34On retournera évidemment
00:39:36avec Adrien Foutsumer
00:39:38qui commémore ce drame absolu.
00:39:40C'était il y a 15 ans.
00:39:42Personne n'a oublié
00:39:44en Vendée.
00:39:46A tout à l'heure.
00:39:50Il est pratiquement midi.
00:39:52Rebonjour à vous.
00:39:54Merci de nous accueillir comme tous les dimanches.
00:39:56Ça va Audrey ?
00:39:58Très bien.
00:40:0012h-13h, c'est déjà la 2e partie de votre MediNews Week-end.
00:40:02Je représente notre équipe du dimanche
00:40:04A la une, il y a 15 ans, la tempête Zintia a touché la France et notamment le littoral
00:40:09atlantique.
00:40:10Bilan très lourd, très très lourd.
00:40:1147 victimes.
00:40:12Parmi ces 47 victimes, 29, 29 habitées à la faute-sur-mer en Vendée.
00:40:16La commune commémore ce dimanche cette tempête.
00:40:19Bruno Rotaio est présent.
00:40:21Au moment des faits, il était concierge général de Vendée.
00:40:23On sera sur place avec nos envoyés spéciaux, Augustin Donadieu et Timothée Forgé.
00:40:27Avec Carole Dimane, on évoquera un cessez-le-feu entre la ministre kurde du PKK et le gouvernement
00:40:32turc.
00:40:33Et peut-être, oui, peut-être la fin d'une guerre qui dure depuis 40 ans.
00:40:37Enfin, on évoquera la situation de nos prisons.
00:40:39La population carcérale bat un nouveau record en France.
00:40:42Plus de 80 000 détenus ont été recensés dans nos prisons au 1er février pour seulement
00:40:4762 000 classes.
00:40:48Cela pose question, évidemment, et c'est un débat pour nous, pour Mini News Week-end.
00:40:52Voilà pour notre deuxième partie.
00:40:53Tout de suite, chose, première chose du tour d'Horizon de l'information avec vous,
00:40:57André Bertheau.
00:40:58Israël suspend l'entrée de marchandises et d'approvisionnements dans la bande de
00:41:01Gaza.
00:41:02Deuxième phase du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas devrait en principe débuter
00:41:08ce dimanche.
00:41:09Mais Benyamin Netanyahou préfère s'en tenir à la proposition américaine d'une trêve
00:41:12jusqu'à la mi-avril.
00:41:13Israël n'accepte pas de cesser le feu sans la libération de nos otages, a ajouté
00:41:19le Premier ministre israélien.
00:41:20Après la vive altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron s'est
00:41:25exprimé à la presse dominicale.
00:41:27Une conférence de presse qui a mal tourné.
00:41:30Comment Emmanuel Macron décrivait cette séquence ? Face à l'incertitude du soutien
00:41:35américain à l'Ukraine, il plaide pour une paix durable.
00:41:38Et puis l'édition 2025 du Salon de l'agriculture ferme ses portes.
00:41:42Aujourd'hui, une édition nettement moins tendue que l'an dernier, un premier bilan
00:41:45chiffré de la fréquentation sera donné ce soir, mais les organisateurs sont d'ores
00:41:49et déjà satisfaits de l'affluence.
00:41:51Allez-y, Julie, à nos téléspectateurs, ceux qui sont proches de la région parisienne,
00:41:55évidemment, vous avez encore le temps d'y aller et d'aller soutenir nos agriculteurs
00:41:58et c'est important.
00:41:59Merci, Audrey.
00:42:00L'équipe du dimanche, Damien Fadel, toujours présente, Jordane Florentin, toujours présente
00:42:05évidemment, Karim Aouaï, toujours présente.
00:42:07On retrouvera Harolimane dans quelques instants, Marie-Victoire Dieudonné nous a rejoints
00:42:11et Amaury Brolet nous a rejoints pour cette deuxième heure.
00:42:13Bonjour Amaury.
00:42:14Bonjour Thierry.
00:42:15Et on va commencer avec vous, Marie-Victoire Dieudonné, on va prendre la direction de
00:42:18Dijon, puisqu'on l'a appris cette nuit, un incendie a touché la médiathèque de
00:42:23la ville.
00:42:24Il s'agit du deuxième incendie en 15 jours, racontez-nous.
00:42:27Oui, exactement.
00:42:28En moins de 15 jours, la médiathèque avait déjà été incendiée.
00:42:32Là, cette fois, c'est la nuit même de sa réouverture qu'un nouvel acte criminel
00:42:37sur la mairie est commis.
00:42:38Alors c'est un feu qui va être maîtrisé grâce en tout cas à l'alerte de la police
00:42:43et puis par le travail des pompiers.
00:42:45Le feu aura dévasté l'intérieur du bâtiment, à peu près 200 mètres carrés au premier
00:42:50étage de la médiathèque.
00:42:51Alors l'enquête nous en dira plus, mais on peut supputer déjà que les individus
00:42:55ont dû s'infiltrer à l'intérieur du bâtiment pour pouvoir y mettre le feu.
00:42:59Alors très concrètement, ce quartier, il est connu et tristement connu, visiblement.
00:43:04Oui, exactement.
00:43:05Il s'agit du quartier que vous connaissez peut-être Thierry, c'est le quartier des
00:43:07Grésilles à Dijon.
00:43:08C'est un quartier prioritaire qui est aussi l'une des plaques tournantes du trafic de
00:43:13stupéfiants à Dijon, avec plus précisément justement un point de deal dans le secteur
00:43:18de la médiathèque.
00:43:19Et puis la spécificité de ces actes criminels, c'est qu'ils s'en prennent en tout cas
00:43:24pour la deuxième fois ici, à des bâtiments publics qui ont été d'ailleurs récemment
00:43:28restaurés.
00:43:29La maire justement a publié un communiqué ce matin, on peut imaginer sa colère, mais
00:43:34elle annonce que la ville ne cèdera ni à l'intimidation ni au découragement.
00:43:38Et puis autre point intéressant à savoir, c'est que jusqu'en avril 2024, Thierry, plusieurs
00:43:42opérations Place Nette XXL avaient eu lieu justement dans ce quartier.
00:43:46Alors moi je ne connais pas personnellement ce quartier, mais Jordan Plorentin, vous le
00:43:49connaissez vous ce quartier ?
00:43:50Oui, j'ai vécu trois ans à Dijon et je peux vous assurer qu'à l'époque quand
00:43:52vous étiez étudiant à 20 ans, on vous déconseillait d'aller au Grézy.
00:43:56C'était absolument le quartier qu'il ne fallait pas fréquenter, là où il y avait
00:43:59plus d'insécurité.
00:44:00Et là, en l'espace de quelques secondes en tapant Dijon sur des revues de presse,
00:44:04je ne retrouve que des faits d'insécurité.
00:44:06Tentative de viol sur une jeune femme par deux hommes d'origine afghane, un homme tabassé
00:44:10au visage par une bande ethnique selon la presse.
00:44:14On n'a que des faits comme ça de narcotraficants qui sévissent dans le quartier Grézy.
00:44:18Et ce sont ensuite des jeunes qui vont se plaindre de n'avoir aucun lieu public, de
00:44:23ne pas avoir d'argent public qui est utilisé pour les idées.
00:44:26Alors que tout ce qu'il y en a, vous vous souvenez, c'était la phrase d'Emmanuel
00:44:29Macron, le pognon de Dade lui a été déversé.
00:44:30Voilà ce qu'on en fait, ce pognon de Dade, il est dans des établissements publics.
00:44:33On fait des travaux, on rénove et à chaque fois, ça prend feu, comme on l'a vu pendant
00:44:36les émeutes.
00:44:37Et d'ailleurs, les Grézy étaient un des quartiers qui avaient été le plus victime
00:44:39des émeutes d'il y a quelques mois.
00:44:41C'est vrai, à Mont-Huy-Brelé, on parle de plus en plus de Dijon, ça fait partie
00:44:46des villes dont on parle.
00:44:47On parle beaucoup de Grenoble, mais d'autres villes, de Marseille, mais Dijon, on en parle.
00:44:51On sent bien que c'est évidemment très probablement lié au trafic de drogue.
00:44:55Vous avez 79% des communes en France qui sont aujourd'hui gangrenées par le trafic de
00:44:58drogue, qui ne se résume pas seulement au règlement de comptes à la Kalachnikov, mais
00:45:02à tout ce cortège de violence, de petites délinquances qui accompagnent ces méfaits
00:45:08et qui pourrissent la vie de l'écrasante majorité de ces quartiers gangrenés.
00:45:13On le voit avec souvent des parents ou même des enfants qui ne peuvent pas se rendre à
00:45:17l'école, des crèches qui ont été fermées, des universités à Marseille qui avaient été
00:45:21fermées en raison de points de deal qui se situaient juste devant l'entrée de la faculté.
00:45:26Donc aujourd'hui, le trafic de stupéfiants et la délinquance sont intimement liés.
00:45:30On le voit d'ailleurs dans les prisons, dans les chiffres, vous avez 17 000 aujourd'hui
00:45:33détenus dans les prisons, qui le sont pour le narcotrafic.
00:45:36Daimam Fadel.
00:45:38Alors effectivement, malheureusement, l'échec de la politique de la ville, la fameuse politique
00:45:43de la ville qui a été pensée pour répondre aux problèmes de ces quartiers, problèmes
00:45:48de délinquance, de dégradation multiple, etc., de trafic, de délinquance notamment
00:45:53des mineurs, parce que je rappelle que la délinquance des mineurs, elle date de plus
00:45:57de 40 ans aujourd'hui.
00:45:59Effectivement, on a mis un pognon de dingue, un pognon de dingue, plus de 250 milliards
00:46:04d'euros qui ont été investis, avec toujours le même discours victimaire, il n'y a rien
00:46:11pour nous, il n'y a rien pour nous, et je peux vous dire que beaucoup, beaucoup de
00:46:14choses sont mises en place par l'État, les services, toute cette discrimination positive
00:46:20aussi, dans le cadre du travail, dans le cadre des aides sociales, les centres de loisirs,
00:46:25les associations sportives, etc., on a proposé aux habitants aussi de s'organiser, donc
00:46:31c'est un pognon de dingue.
00:46:32Malheureusement, on en a fait aussi des éclaves qui aujourd'hui concentrent les logements
00:46:39sociaux, donc plus du tout de mixité, concentrent aussi cette communautarisation, puisqu'aujourd'hui
00:46:46on a les mêmes personnes, les mêmes origines, on voit bien que les écoles par exemple sont
00:46:51le prolongement aussi de cette entre-soi, puisque vous pouvez faire de la maternelle
00:46:55jusqu'au lycée parfois, votre scolarité, sans voir l'autre, c'est-à-dire l'autre,
00:47:00j'allais dire le français de souche, je me permets de dire ça comme ça.
00:47:05Effectivement, c'est gangréné par le trafic de drogue, qui se voit aussi à l'œil nu,
00:47:13on voit bien qu'il y a des jeunes qui sont posés là pour faire le deal, et on vous
00:47:17dit, quand vous dites « mais c'est pas possible, qu'est-ce qu'on peut faire, etc. », il
00:47:20faut contrôler ces gamins, on vous dit « ben non, ce sont des mineurs », donc on tourne
00:47:24en rond.
00:47:25Quand on parle aussi de mettre quelque chose en place concernant la responsabilité des
00:47:29parents, c'est des cris d'orfraie quand on vous dit qu'aujourd'hui il faut absolument
00:47:34une politique familiale qui conditionne les aides sociales, les allocations familiales
00:47:38pour dissuader, pour sauver ces gamins de la délinquance, etc., eh bien on vous dit
00:47:44non.
00:47:45En revanche, concernant l'incendie de cette médiathèque, je ne pense pas que c'est des
00:47:51dealers qui ont fait ça, parce qu'ils n'ont aucun intérêt à attirer le regard notamment
00:47:58de la police et qu'il y ait des interventions.
00:48:00Allez, on va prendre la direction de la Faute sur Mer.
00:48:02Je vous le disais, la Faute sur Mer qui commémore le 15e anniversaire de la catastrophe de Xintia,
00:48:09personne n'a oublié là-bas.
00:48:11Évidemment, je rappelle que cette tempête avait fait 47 victimes en France, mais 29
00:48:16dans cette commune.
00:48:17Ça a été un véritable traumatisme.
00:48:19On va retrouver Augustin Denadio et Thimothée Forgé, puisque Bruno Rottaglio également
00:48:23assiste à cette commémoration et vous êtes avec une ou un habitant de la commune, Augustin
00:48:31Denadio.
00:48:32Effectivement, Thierry, on est avec Mme Aubé.
00:48:37Mme Aubé a eu ses parents qui ont eu leur maison sinistrée au moment de ces énormes
00:48:44inondations.
00:48:45Vous l'avez rappelé, il y a 15 ans, dans la nuit du 27 au 28 février 2010, au plein
00:48:49milieu de la nuit, cette mer qui est montée très haut, dû au vent, dû aux forts coefficients.
00:48:54Et donc, ces 29 victimes dont on voit les noms juste derrière moi, et je vous en parlerai
00:48:58dans un instant, Mme Aubé, vous me disiez que votre maman est traumatisée depuis 15
00:49:02ans et elle est tombée malade.
00:49:04Oui, elle est tombée malade juste après la tempête de Xintia, puisqu'elle a fait trois
00:49:09AVC depuis.
00:49:10Elle a deux cancers.
00:49:11Bon, elle se bat parce qu'elle est toujours auprès de nous, mais c'est vrai qu'après
00:49:17cette tempête de Xintia, sa santé ne s'est jamais améliorée.
00:49:19Ça a été un véritable traumatisme pour tous les Vendéens, cette tempête ?
00:49:23Bien sûr, parce que nous, on était à la pointe de l'aiguillon.
00:49:27Fort heureusement, on n'était pas dans la maison à l'époque, mais oui, ça nous a
00:49:33traumatisés, puisque c'est une maison de vacances de quatre générations, quand même,
00:49:37qu'on a perdue.
00:49:38Et ensuite, on a appris, évidemment, qu'on a perdu des amis, pas forcément des voisins,
00:49:46mais des amis qui habitaient à la faute sur mer.
00:49:48Je pense entre autres à Monsieur Dubois, avec qui on était la veille, et qui nous
00:49:55a dit « je rentre parce que mon épouse va être inquiète par rapport au vent qui commençait
00:50:01déjà à se lever ». Et voilà, c'est la dernière fois que je le voyais.
00:50:05Pierre et Germaine, effectivement, 79 ans, 81 ans, dont le nom est effectivement inscrit
00:50:09sur cette stèle.
00:50:11Bruno Rotaio, le ministre de l'Intérieur, est ici, a assisté à cette cérémonie.
00:50:16C'est un geste fort ?
00:50:17Oui, après, Monsieur Rotaio a toujours été là, à chaque commémoration.
00:50:23Donc, qu'il soit ministre de l'Intérieur aujourd'hui, ça ne change rien, je pense
00:50:29à ses convictions, dans le sens où il a toujours été là, toujours auprès de nous,
00:50:33oui, tout à fait.
00:50:34Merci, Madame Aubé.
00:50:35Merci d'avoir été avec nous en direct sur notre antenne, vous l'avez entendu, un traumatisme
00:50:38énorme pour toutes ces victimes.
00:50:40Je vous laisse voir le nom de ces 29 personnes qui ont perdu la vie il y a 15 ans, au beau
00:50:45milieu de la nuit.
00:50:46Je vous le rappelle, dans la nuit du 27 au 28 février 2010, lors de cette tempête
00:50:50Xyntia, des victimes âgées de 2 à 87 ans, prises au piège, dans leur maison.
00:50:56Et Bruno Rotaio, qui, à l'instant où je suis en train de vous parler, vient de quitter
00:51:00les familles de victimes avec lesquelles il s'est entretenu pendant plusieurs minutes.
00:51:04Bruno Rotaio, qui, à notre micro, nous a annoncé vouloir mettre en place énormément
00:51:10de solutions pour faire face à ces changements climatiques, qui, à l'image de ce qui se
00:51:14passe à La Réunion en ce moment avec le cyclone, menacent des populations entières.
00:51:17Il nous a donné par exemple un exemple, il nous a donné par exemple cet exemple, regardez
00:51:22cette maison en construction juste derrière ce monument aux morts, il nous a dit qu'il
00:51:25y a quelques années, le maire de La Faute-sur-Mer, devenu Léguillon-la-Presqu'Île, n'aurait
00:51:31jamais autorisé un étage, puisque ce n'était pas autorisé dans le plan local d'urbanisme.
00:51:36Avec ces changements climatiques, les règles ont changé, dorénavant, les maisons neuves
00:51:40doivent disposer d'un étage pour permettre à leurs habitants de trouver refuge en cas
00:51:46de tempête, comme ça a été le cas il y a 15 ans.
00:51:49Et je vais vous montrer, avec les images de Timothée Forget, ce nombre d'habitants impressionnants
00:51:54qui ont fait le déplacement aujourd'hui avec des enfants, des personnes âgées, pour
00:51:58rendre hommage à ces 29 victimes, encore une fois, qui ont perdu la vie au beau milieu
00:52:02de la nuit avec cette montée des eaux soudaines, aux alentours de 3h du matin, jusqu'à plus
00:52:06de 2m d'eau dans des maisons, avec des personnes âgées bloquées, le tout à cause de cette
00:52:11tempête Xyntia, de forts vents et des coefficients de marée extrêmement élevés, qui, tous
00:52:17les deux, ont fait dépasser les digues de La Faute-sur-Mer à l'époque.
00:52:21Merci beaucoup Augustin Deladieu, avec Timothée Forget à La Faute-sur-Mer.
00:52:25Vous savez, dans une vie professionnelle, je le disais tout à l'heure, il y a des
00:52:28reportages qui vous marquent, et moi j'ai couvert sur notre chaîne ce drame, et c'est
00:52:33terrible, parce que ces habitants étaient piégés.
00:52:35La tradition, vous savez, c'est des maisons sans étage, comme Augustin l'a évoqué,
00:52:41et les gens ont été pris au piège littéralement.
00:52:44C'est terrible, quand on voit cette cité.
00:52:45Avec les âges aussi, il y a des enfants de 2 ans, 5 ans, 13 ans, des personnes âgées
00:52:51aussi, qui arrivaient pendant la nuit, donc d'être prisonniers comme ça des eaux, c'est
00:52:57effectivement traumatisant, et ceux qui vivent des catastrophes naturelles...
00:53:00On ne s'en remet jamais, vous avez vu le témoignage, on ne s'en remet jamais.
00:53:02Oui, c'est un vrai, vrai, vrai traumatisme.
00:53:04Il y a des familles qui ont été décimées, des dénoms, des syndromes post-traumatiques
00:53:09en fait.
00:53:10Et moi ça me touche très durement, parce qu'évidemment ça m'avait marqué ce reportage.
00:53:14Et vous avez raison Thierry, on voit des choses en témoignage, en reportage, où en fait
00:53:19on se rend compte nous-mêmes de la situation, et que parfois il y a un abandon total des
00:53:22élus et de l'État qui ne se rendent pas compte.
00:53:24Moi à Mayotte, j'y suis allé il y a 5 ans maintenant, on voyait déjà que les bidonvilles,
00:53:27en fait on savait qu'une catastrophe allait arriver un jour, donc il y a effectivement
00:53:30ce risque anticipé des élus, et puis derrière il y a tout le travail aussi qui doit vraiment
00:53:35être pris en compte du traumatisme et des mémoires, en fait des mémoires collectives
00:53:39ici, avec ce témoignage poignant.
00:53:42Oui, poignant, bouleversant.
00:53:43Voilà, il y a un accompagnement.
00:53:44Et on le voit à 15 ans après, les conséquences sont toujours là.
00:53:46Les conséquences psychologiques sont très, très importantes.
00:53:47D'ailleurs Jordan, sur Mayotte on n'a pas le bilan, parce que justement il y avait
00:53:52à un moment, je crois, 13 ou 14, et certains avaient dit oh là là, avec ces bidonvilles
00:53:58on n'a aucune possibilité, parce que souvent ils étaient des personnes en situation de
00:54:03clandestinité, donc on ne pouvait pas référencer.
00:54:05Et justement la gestion de la mémoire et du traumatisme est très compliquée à Mayotte,
00:54:08parce que se rajoute à cette catastrophe naturelle la rancœur qu'il y a contre des
00:54:14élus qui n'ont rien fait à Mayotte, contre un État qui n'a absolument rien anticipé.
00:54:19Donc c'est compliqué à doubler tout ça.
00:54:21Et à la faute aussi, pour revenir au sujet qui nous habite évidemment, il y avait une
00:54:26véritable révolte également contre ces élus qui ont laissé construire, et je le
00:54:29dis encore une fois, pour le veuil ou non, mais c'est l'indépendance de Turquie qui
00:54:32commande.
00:54:33Et c'est pas le premier exemple.
00:54:34Et d'ailleurs le ministre Darmanin qui voulait justement détruire ces bidonvilles, et vous
00:54:37vous souvenez que le syndicat de la magistrature avait envoyé des juges pour justement interdire
00:54:48la destruction, donc c'étaient aussi les responsabilités.
00:54:51Et en 2010 on avait eu déjà les tempêtes de 99, on n'aurait plus à l'armée sur
00:54:55la situation.
00:54:56On va prendre la direction de la Turquie, Harald Iman est avec nous, avec sans doute
00:55:03une bonne nouvelle.
00:55:04Harald Iman, c'est un cessez-le-feu entre le gouvernement turc et le PKK qui vient d'être
00:55:09annoncé.
00:55:10Le PKK, je le rappelle pour nos téléspectateurs, et c'est important de s'y mener et de dire
00:55:14les choses, c'est un groupe insurgé kurde, généralement considéré comme terroriste
00:55:18favorable à la création d'un État kurde séparé de la Turquie.
00:55:21Il a engagé une lutte terroriste contre l'État turc qui a riposté par une oppression très
00:55:25très dure, seulement qu'on puisse dire, après 40 000 morts, cette reuve pourrait
00:55:30mener à la fin totale de la lutte, expliquez-nous très concrètement Harald.
00:55:33Oui, alors la donne a changé au Moyen-Orient, les Américains ne sont plus là, le régime
00:55:40de Bachar, enfin ils sont encore là mais on pense qu'ils ne vont pas jouer un très
00:55:45grand rôle en Syrie, ils sont un millier, vous avez aussi la fin du régime de Bachar
00:55:51Assad, bref tout a changé, et donc le président turc Recep Tayyip Erdogan a décidé de changer
00:55:59la situation du tout au tout, donc les Kurdes et le Kurdistan, voyons sur la carte ce que
00:56:06c'est que le Kurdistan, c'est la zone, c'est l'espèce de nuage qui est à cheval
00:56:11sur un, deux, trois, quatre pays, dont le gros morceau est en Turquie, et on peut aller
00:56:22jusqu'à 60 millions sur terre, c'est kurde, c'est un peuple séparé avec sa langue,
00:56:27pour qui la religion n'est pas le principal, je dirais, ciment, et ils ont commencé à
00:56:35vouloir une autonomie dans les années 70 en Turquie, Turquie pays très très nationaliste
00:56:40où tout le monde devait être turc avant tout et gommer toute autre appartenance ethnique,
00:56:46et donc ça a conduit à une guerre, bref ce PKK avait comme un petit frère en Syrie,
00:56:52et ce petit frère en Syrie, si vous avez vu la série Le Bureau des Légendes, vous
00:56:59voyez plusieurs épisodes où il y a la femme combattante, et voilà, ils sont marxistes
00:57:05le PKK, c'est le Parti des Travailleurs du Kurdistan, et ils ont cette tendance anti-islamique,
00:57:15donc ils se sont battus contre l'état islamique en Syrie et contre le régime turc, le gouvernement
00:57:20turc en Turquie, en Syrie ils ont pu se détacher un territoire où on ne les embêtait pas,
00:57:28et où ils ont gardé les djihadistes français notamment dans des geôles, c'était beaucoup
00:57:34de travail, on les a un peu aidés, et puis vous avez aussi dans le nord de l'Irak, ils
00:57:39ont une zone complètement à eux qui est pratiquement indépendante et en Iran ils
00:57:43n'ont rien du tout, bon, voilà que après 40 000 morts avec des batailles terribles
00:57:49contre l'état turc, Erdogan a décidé de parler à leur chef qui était en prison,
00:57:55Abdullah Öcalan, le célèbre, la grosse moustache qu'on voit dans toutes les manifestations
00:58:01kurdes à Paris, très très souvent, et bien ils ont décidé d'arrêter la lutte du PKK,
00:58:07donc c'est révolutionnaire, complètement révolutionnaire, et voilà ce qui a été annoncé.
00:58:13Mais ils vont avoir un pays donc sur cette frontière-là, qu'on a vu à Rold ?
00:58:17Une information importante.
00:58:18Donc pour l'instant c'est l'arrêt, mais il n'y a pas une décision de leur donner tous
00:58:22ces territoires pour qu'ils en fassent un pays ?
00:58:25Non, non, un pays souverain, c'est hors de question.
00:58:29Mais là vous voyez sur le drapeau Öcalan, mais non, mais on ne sait pas le contenu de
00:58:38la négociation entre Erdogan et monsieur Öcalan, on ne le connaît pas, mais on va
00:58:43le connaître, mais voilà, il y a une reconnaissance du côté du PKK que la lutte ne peut pas continuer
00:58:49indéfiniment, ça va avoir des répercussions sur la Syrie, leur petit frère, le PKK en
00:58:57Syrie qui s'appelle YPG, et bien là aussi il y aura un effet, peut-être que la pression
00:59:05de la Turquie sera beaucoup moins forte, ils pourront s'installer peut-être plus longtemps,
00:59:09et la question ensuite de ce qu'ils vont faire de tous les prisonniers djihadistes
00:59:16qu'ils détiennent, qui sont de l'ordre de plusieurs milliers, ça dépasse dix mille
00:59:19je pense, et bien là cette question va être posée, peut-être voudront-ils les garder,
00:59:26mais voilà, on ne connaît pas le contenu de cet accord, mais on sait qu'il n'y aura
00:59:31pas d'indépendance du Kurdistan, mais on va arrêter de se battre, et ça c'est une
00:59:34très bonne nouvelle pour les Turcs, pour les Kurdes, et pour les autres.
00:59:38Oui Jordan.
00:59:39Djihadiste, ça a des répercussions également positives en France, parce qu'en fait dans
00:59:42le cadre de ces conflits-là, on le voit avec Israël et Gaza, ça a toujours des répercussions
00:59:46des conflits internationaux en France, on l'avait vu, moi j'étais allé à une manifestation
00:59:49de Turdes en région Île-de-France, suite à je crois à une attaque entre Turcs et
00:59:54Turdes à Paris, et pour faire un parallèle avec le précédent sujet, figurez-vous dans
00:59:59le quartier des Grézis à Dijon, il y avait justement ces premiers attaques des loups
01:00:02gris turcs, et également d'affrontements qui étaient principalement liés à ce conflit
01:00:06entre Turdes et Turcs, c'est dur à prononcer, qui viennent jusqu'en France en fait, donc
01:00:12espérons que ça puisse avoir calmé également les conflits en France.
01:00:16On va prendre la direction de La Réunion où le bilan est lourd quand même, 4 morts
01:00:21et des dégâts inestimables, l'île de La Réunion vous le savez s'est réveillée
01:00:25avec les conséquences du cyclone qui s'était abattu sur l'île, on voit tout cela avec
01:00:31Célia Judin et on sera avec un habitant de l'île dans quelques instants.
01:00:38Des arbres en travers de la route, des rues inondées, plus de 24 heures après le passage
01:00:43du cyclone Garence, l'île de La Réunion constate l'ampleur des dégâts.
01:00:47Tout le monde a été inondé, cette maison, cette maison et les voisins d'en bas également.
01:00:52On est choqués, on est choqués et je pense qu'on ne s'en remettra pas, je pense, pas
01:00:59pour le moment en tout cas.
01:01:00Ce samedi matin, l'alerte rouge imposant aux habitants de rester confinés a été
01:01:04levée.
01:01:05L'aéroport Roland-Garros, situé à l'est de Saint-Denis, a quant à lui rouvert hier
01:01:10à partir de 18h30 heure locale.
01:01:12Hier, une centaine de militaires de la sécurité civile ont quitté l'île voisine de Mayotte
01:01:17pour La Réunion.
01:01:18Une deuxième vague de renforts venus de métropole est attendue dès aujourd'hui.
01:01:23Sapeurs-pompiers et militaires participeront ensemble aux opérations de déblaiement et
01:01:27de secours.
01:01:28Il y a une priorité dans les priorités, c'est le rétablissement de l'électricité,
01:01:33parce que l'électricité, c'est les frigos, c'est évidemment la sécurité et puis ça
01:01:41conditionne l'alimentation en eau potable aussi.
01:01:43Face à la destruction sans précédent causée par le cyclone Garance, des travaux d'envergure
01:01:48seront nécessaires pour remettre l'île de La Réunion en état.
01:01:52On a commencé tout à l'heure en évoquant la faute sur mer, nous sommes à La Réunion,
01:01:58là aussi, bilan, quatre morts avec des dégâts considérables.
01:02:02On sera avec un habitant dans quelques instants.
01:02:04Oui, et puis ces allers-retours entre Mayotte et La Réunion, souvenez-vous, lors du drame
01:02:08à Mayotte, c'était des forces présentes à La Réunion qui s'étaient déplacées
01:02:12en urgence à Mayotte pour essayer de secourir les victimes, et là c'est l'inverse qui
01:02:18se passe, en espérant que l'État, cette fois-ci, soit beaucoup plus opérationnel
01:02:22et efficace dans le secours aux victimes et surtout dans la réparation des dégâts qui
01:02:28sont visiblement importants.
01:02:30Sur le reste, difficile malheureusement de pouvoir lutter contre les éléments, peut-être
01:02:35faire mieux dans la prévention, dans l'alerte, il existe des systèmes évidemment, mais
01:02:40dont on a vu par le passé que certains avaient parfois défaillis, donc voilà, espérons
01:02:46que l'État soit à la hauteur de la situation.
01:02:47Carrément, oui, carrément.
01:02:48C'est toujours terrible quand on voit ces scènes d'isolation de constater aussi qu'il
01:02:54y a eu des morts, il y a eu quatre personnes qui ont perdu la vie à cause de ce cyclone,
01:02:59donc on a évidemment des pensées pour tous les réunionnais, mais je pense que ça soulève
01:03:04encore une fois, c'est tout l'enjeu, on sait que les éléments peuvent se déchaîner,
01:03:08mais nous, que peut-on faire?
01:03:10Moi, je pense qu'il y a toute cette question aussi de répertorier les endroits qui sont
01:03:15aujourd'hui à risque.
01:03:16On a parlé tout à l'heure, on a dit par exemple en Vendée, il y avait cette idée
01:03:20qu'il y avait eu des autorisations de construire dans des zones qui sont inondables, mais aujourd'hui,
01:03:25il y a des endroits où ça a déjà été construit, il y a des maisons, il y a des endroits qui
01:03:30sont à risque depuis quelques années en raison des changements climatiques, en raison
01:03:35de cette reconfiguration.
01:03:36Est-ce que ces cartes comme telles, par exemple, de ces zones inondables, est-ce qu'elles
01:03:40sont à jour?
01:03:41Est-ce qu'on fait ce qu'il faut pour ce qui est de la prévention comme telle?
01:03:44Moi, je vous dirais que la réponse, c'est non.
01:03:47Ou enfin, je ne dis pas qu'on ne fait complètement rien du tout, mais est-ce que c'est à la
01:03:53hauteur des changements qui viennent en accélérer aujourd'hui?
01:03:56Non, c'est un peu le problème et je pense que là-dessus, on peut quand même agir pour
01:04:01éviter justement des victimes et des morts à l'avenir.
01:04:04Et il est urgent d'en prendre conscience aujourd'hui à Florentin.
01:04:07Oui, ce qui est absolument dramatique et compliqué pour La Réunion, c'est qu'en fait, La Réunion,
01:04:11c'était vraiment la base un petit peu de sécurité, de renfort de Mayotte, c'est-à-dire
01:04:15que tout ce qui n'allait pas à Mayotte, les gens venaient à La Réunion, par exemple,
01:04:19pour se faire soigner, les femmes mauvaises pour accoucher à Mayotte, à La Réunion,
01:04:23les renforts de sécurité venaient de La Réunion pour aller à Mayotte.
01:04:26Donc là, quand on a, si vous voulez, la grande soeur de Mayotte qui se fait à son tour prendre
01:04:31dans un ouragan qui détruit tout, ça va être extrêmement compliqué pour eux parce
01:04:36que là, on n'a plus aucune sécurité dans l'océan Indien et puis on espère aussi
01:04:39surtout que les forces de l'ordre vont apprendre des erreurs qui ont été commises à Mayotte
01:04:42en mettant le paquet pour éviter qu'il y ait, comme à Mayotte, des pillages, des personnes
01:04:46qui en profitent.
01:04:47Alors, ils n'ont pas les mêmes premiers titres d'insécurité et d'immigration liés aux
01:04:50comores qu'à Mayotte, mais ça peut très vite arriver et dégénérer.
01:04:54Donc, encore une fois, apprenons de nos erreurs et là, on n'a absolument plus aucune seconde
01:04:59chance.
01:05:00C'est-à-dire que Mayotte pourrait se reposer sur La Réunion.
01:05:01Maintenant, La Réunion va se reposer sur qui ? Sur l'État français ? Compliqué.
01:05:04– Et on sera avec Benoît Verdier qui habite sur l'île de La Réunion, qui témoignera
01:05:09dans notre émission, on marque une nouvelle pause et on reparle de La Réunion avec Benoît
01:05:16Verdier.
01:05:17On parlera également des prisons et puis on parlera également des automobilistes franciliens
01:05:23qui vont être à nouveau pénalisés.
01:05:26On sera avec Yves Carra qui sera notre invité.
01:05:30Restez avec nous, beaucoup de choses à vous raconter d'ici la fin de cette émission.
01:05:34A tout de suite.
01:05:35Il est quasiment 12h30, c'est la dernière demi-heure pour votre mini-news week-end.
01:05:42Je vous présente notre équipe du dimanche dans quelques instants, mais tout de suite
01:05:45les nouveaux points de la formation avec vous, chère Audrey.
01:05:47– À l'unissage réussi pour Blue Ghost, la société américaine Firefly Aerospace
01:05:53a réussi à poser son engin spatial sur la Lune, ce qui en fait la deuxième entreprise
01:05:57privée à atteindre cet objectif.
01:05:59Blue Ghost s'est posé à 3h34 heure locale sur la face nord-est de la Lune après 45
01:06:05jours de voyage.
01:06:06Le Premier ministre britannique a annoncé que le Royaume-Uni et la France travaillaient
01:06:09ensemble sur un plan pour faire cesser les combats entre l'Ukraine et la Russie.
01:06:13Un sommet d'une quinzaine de dirigeants européens a lieu à Londres.
01:06:17Ce sommet vise entre autres à imaginer de nouvelles garanties de sécurité en Europe.
01:06:21Et puis le président argentin se dit prêt, si nécessaire, à sortir du Mercosur, ce
01:06:26bloc commercial rassemblant plusieurs pays sud-américains dans le but d'une opportunité
01:06:30historique de conclure un accord de libre-échange avec les Etats-Unis de Donald Trump.
01:06:36– Merci Audrey.
01:06:37– Voilà.
01:06:38– Bertheau, toujours à nos côtés Audrey pour commenter cette actualité assez chargée
01:06:41en ce dimanche.
01:06:42Naïm Amfadel, Jordan Florentin, Karim Amri, Amaury Brolet.
01:06:46Nous parlions de la Réunion et du cyclone Garance.
01:06:51Le bilan est de quatre morts, je vous le disais, et nous sommes avec un habitant de
01:06:56Lille, Benoît Verdier.
01:06:57Bonjour Benoît Verdier, je suis très heureux de vous retrouver, vous habitez à la Réunion
01:07:03depuis 30 ans.
01:07:04Vous n'aviez jamais vécu un phénomène pareil, ça a été un phénomène d'une
01:07:10grande ampleur, racontez-nous.
01:07:12– Alors, on n'a jamais vécu de cyclone de telle ampleur dans le Sud-Syd, bien évidemment,
01:07:18parce qu'à chaque fois qu'il y a un cyclone, c'est toujours une grosse angoisse parce
01:07:21qu'on n'a jamais la trajectoire précise, donc on est toujours tous à se préparer
01:07:27en amont pour de tels événements, mais c'est vraiment au dernier moment que la
01:07:32trajectoire se fait, et cette fois-ci, nous à Saint-Pierre, où on se situe dans le
01:07:37sud de Lille, nous avons eu une chance extraordinaire parce qu'on a été protégés, et donc avec
01:07:43des dégâts qui sont vraiment minimes, voire nuls, nous dans notre habitation à Saint-Pierre,
01:07:49avec quelques feuilles, quelques branches qui ont été cassées dans le jardin, et
01:07:54par rapport à la région Ouest et Nord, et la région Est, qui ont été sévèrement
01:07:59endommagées, et que le souci c'est qu'il y a des précipitations qui sont très fortes
01:08:05à certains endroits, et qui font que l'eau descend vers le bas dans les ravines, et qui
01:08:11s'accumulent en très peu de temps, et qui font les dégâts que vous montrez sur toutes
01:08:15les images dans la région de Saint-Leu, Saint-Gilles, La Saline, Saint-Denis et l'Est, et puis on
01:08:22est aussi, on a été aussi protégés par la géographie de la montagne, ce qui fait
01:08:29qu'à Saint-Pierre, nous avons toujours été un petit peu à l'abri des vents dominants,
01:08:33et où je pense qu'à Saint-Pierre, on a eu des vents qui ont été au maximum de 150 km
01:08:37heure, contrairement au Nord et à l'Est, où il y a eu des vents qui sont montés jusqu'à
01:08:42220 km heure.
01:08:43Benoît Verdier, on parle de dégâts inestimables sur l'île, on a eu des témoignages d'habitants
01:08:51qui nous ont carrément dit, on ne s'en remettra jamais.
01:08:54Oui, et puis c'est toujours pareil, c'est vraiment, c'est très très localisé, donc
01:09:00c'est pour ça que nous, dans le Sud, on a une chance vraiment extraordinaire, mais
01:09:05on n'est jamais sûr, jusqu'au moment du passage du cyclone, si on va être touché
01:09:10à tel ou tel endroit.
01:09:11Par exemple, sur le cyclone Dina ou sur le cyclone Feringa, c'est le Sud qui avait été
01:09:15frappé d'une manière très très forte, et les régions Nord, à l'époque, n'avaient
01:09:20pas eu de dégâts, donc c'est, voilà, c'est-à-dire que nous, dans le Sud, à Saint-Pierre,
01:09:26on est hyper protégés, mais les dégâts sont énormes dans les autres régions.
01:09:33Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation pour témoigner, Benoît Verdier, je rappelle
01:09:38que vous habitez La Réunion depuis 30 ans, merci d'avoir accepté de témoigner sur
01:09:42ce qu'on entend de ces news-là.
01:09:44On va parler des prisons, les amis, avec une population carcérale qui bat un nouveau
01:09:50record en France, on voit tout ça avec Corentin Alonso, et on en parle évidemment parce que
01:09:56c'est un sujet ô combien sensible, le sujet de prison, on manque de prison en France,
01:10:01vous le savez, et ce n'est pas la première fois qu'on en parle.
01:10:06Au 1er février, la France dénombrait 81 599 détenus pour 62 363 places, soit une densité
01:10:15carcérale de 130,8%.
01:10:18En Europe, seule Chypre et la Roumanie surpassent la France.
01:10:22Cette surpopulation complexifie les conditions de travail des surveillants pénitentiaires.
01:10:27Vous entassez les détenus dans des cellules de 9m2, donc forcément cette promiscuité
01:10:33crée des incidents, et beaucoup d'agents doivent passer à l'ensemble une centaine
01:10:39de détenus dans des endroits où il n'y a que 4 douches, donc vous imaginez que cela
01:10:43crée des conflits, cela crée des agressions, des agressions verbales et des agressions
01:10:48physiques au sein des détentions.
01:10:49Le ministre de la Justice souhaite adapter davantage les peines pour les personnes les
01:10:53moins dangereuses.
01:10:54Peut-être qu'une partie d'entre eux, qui ne sont pas dangereux pour l'extérieur,
01:10:58peuvent le faire davantage dans les centres de semi-liberté, d'incarcération à domicile,
01:11:02augmenter les bracelets électroniques.
01:11:04Aujourd'hui, il n'y a que 1500 places de semi-liberté en France.
01:11:06Selon les syndicats, l'application d'une directive européenne peut permettre à 4000
01:11:11détenus originaires d'un autre pays de l'UE de purger leurs peines dans leur pays d'origine.
01:11:16Une directive qui n'est pas appliquée automatiquement.
01:11:20Jean-Denis de Clarentin, si un domaine où on doit vraiment progresser, c'est la création
01:11:24de prisons en France.
01:11:26C'était une priorité.
01:11:27Oui, c'était encore une promesse non tenue.
01:11:30Promesse non tenue.
01:11:31Je suis assez surpris sur les chiffres qui se sont évoqués ce matin, parce que j'avais
01:11:35retrouvé des chiffres de mai 2023, donc il y a deux ans maintenant, où on parlait
01:11:39de prisons surpeuplées à 150% avec 14 000.
01:11:42Là, on est à 19 000.
01:11:43Vous vous rendez compte qu'en deux ans, c'est vrai qu'on a pris 5 000 personnes
01:11:46encore en plus dans le taux de surpopulation.
01:11:49Ça veut dire beaucoup de choses.
01:11:50Et c'est les chiffres de l'analyste Marc Vaudillard sur Twitter qui disait qu'en
01:11:542023, il y a 7% d'étrangers en France.
01:11:56On peut en débattre.
01:11:57Et il y avait 25% d'étrangers dans les prisons.
01:12:00Sur les 16 000, en 2023, qui surpeuplaient ces prisons.
01:12:04Donc, il y a une réalité simple.
01:12:06Sans ces étrangers qui sont en prison, dont certains pourraient tout à fait être expulsés.
01:12:12D'ailleurs, Bruno Rotailleau s'est exprimé à ce sujet.
01:12:14Il n'y aurait pas de problème de surpopulation carcérale.
01:12:17Donc, déjà, il faut régler cette question-là.
01:12:19Et puis, il y a aussi la question qui est posée du type de population qui peuple nos prisons.
01:12:24Puisqu'encore, il y a deux jours, je discutais avec un survivant pénitentiaire en Bourgogne.
01:12:29Je ne citerai pas telle prison, mais notamment une prison qui accueille des grands criminels.
01:12:34Il m'expliquait à quel point certains connaissaient parfaitement toutes les failles.
01:12:38Vous n'imaginez pas à quel point il y a des failles de sécurité, de jets de colis qui sont possibles.
01:12:44D'insécurité.
01:12:46J'ai visité le centre de rétention administrative de Marseille.
01:12:48On n'est pas dans une prison, mais c'est un centre de rétention où des infirmières sont malmenées.
01:12:52Elles ont été violentées par des étrangers sous QTF qui devraient être expulsés, mais qui ne le sont pas.
01:12:58Donc, la surpopulation amène aussi à une surinsécurité de ces prisons.
01:13:03Donc, effectivement, c'est extrêmement compliqué.
01:13:05Effectivement, on tient les promesses de Gérald Darmanin et Emmanuel Macron.
01:13:09Ça, ce n'est pas garanti.
01:13:10Ah oui, si on gage Gérald Darmanin, on va y aller.
01:13:13Franchement, c'est une honte nationale.
01:13:15C'est un scandale d'État, la situation des prisons en France.
01:13:17Avec des conséquences évidemment sur les conditions de vie des détenus.
01:13:21Des milliers de matelas au sol.
01:13:23La promiscuité qui engendre la violence.
01:13:25La violence qui a des conséquences aussi directement sur les surveillants.
01:13:29Chaque année, vous avez des dizaines de milliers d'agressions verbales ou physiques
01:13:34dont sont victimes les agents pénitentiaires, selon tous les rapports du ministère de la Justice.
01:13:39Catastrophique aussi pour la réinsertion.
01:13:43Parce que la réinsertion, elle commence en réalité dès la prison.
01:13:45Et donc, résultat, vous avez un taux de récidive de 50% à 5 ans.
01:13:49Et puis, on oublie souvent, le manque de places de prison en France a des conséquences sur notre sécurité à tous.
01:13:55Parce que nos politiques n'ont pas eu le courage ces dernières années de construire des prisons.
01:13:59Emmanuel Macron a des promis.
01:14:01Les prisons, c'est mieux à côté.
01:14:02Bien sûr.
01:14:03C'est la politique. On ne veut pas des prisons.
01:14:05On demande, on veut des prisons, mais où les construire ?
01:14:07Il avait promis 15 000 places sur 10 ans, on en est à 4 200.
01:14:10Résultat, les politiques ont voté ces dernières années des lois de régulation carcérale.
01:14:15C'est-à-dire pour vider les prisons, pour libérer les prisons, et puis surtout pour aménager les peines.
01:14:19Aujourd'hui, les magistrats sont forcés par la loi d'aménager les peines à tout va.
01:14:24Donc, on libère ou on laisse en liberté des délinquants qui sont souvent dangereux
01:14:28et qui peuvent, du jour au lendemain, passer à l'acte, agresser, tuer et violer nos concitoyens.
01:14:33Donc, c'est absolument scandaleux et il faut absolument un véritable courage politique pour en finir.
01:14:38Karim, un dernier mot sur le sujet, rapidement ?
01:14:40Oui, et avec le nombre de détenus, qui est quand même…
01:14:44avec des taux d'occupation au-delà de 130 %, ça donne cette idée, je dirais même l'illusion
01:14:50que vous voyez, il y a une réponse pénale, il y a la justice, on va emprisonner des criminels.
01:14:57Donc, on protège la population, oui, on fait en sorte qu'on va incarcérer des gens,
01:15:02mais en même temps, c'est que ça montre à quel point il y a aussi beaucoup de crimes
01:15:07et de délits qui sont commis en France aujourd'hui.
01:15:10Je regardais quand même des chiffres sur les tentatives d'homicide en hausse, plus de 7 % en 2024.
01:15:17Et quand on regarde entre 2016 et 2023, on a parlé des tentatives d'homicide en France en hausse de 78 %.
01:15:25Donc, on a, oui, ceux qui disent, vous savez, non, non, il n'y a pas de laxisme judiciaire,
01:15:30la preuve, nos prisons, finalement, sont remplies à pleine capacité, même au-delà,
01:15:36c'est un signe qu'on fait notre travail. Non, c'est un signe qu'il y a déjà en amont
01:15:39beaucoup trop de crimes, de délinquances, et il faut s'attaquer à ça.
01:15:43Parce que je suis d'accord, après, quand on se retrouve dans des situations de surpopulation carcérale,
01:15:47pour ce qui est de la réinsertion, on oublie ça.
01:15:51Pour ce qui est aussi des conditions de travail aussi pour les personnes qui travaillent dans ces prisons,
01:15:57c'est l'enfer. La dignité aussi des personnes qui sont détenues, il y a un problème.
01:16:02Mais je pense qu'à la base, c'est de se dire qu'aujourd'hui, il y a un problème.
01:16:06Il y a un véritable problème. On n'arrive pas à endiguer cette violence,
01:16:09et particulièrement sur les jeunes, les 15 à 29 ans qui sont emprisonnés aujourd'hui.
01:16:14Quand on voit que ça commence très, très, très jeune, il y a quand même ce vrai sujet.
01:16:19C'est un peu comme ça aussi quand on compare avec les autres pays européens.
01:16:23Il y a quand même des questions à se poser là-dessus.
01:16:25Allez, dernier sujet sur lequel je vais vous faire réagir.
01:16:27Je suis sûr que Naïma Imphadel va réagir. J'en suis même intimement persuadé.
01:16:30J'en profite pour accueillir Yves Carrat, qui va participer à notre débat.
01:16:34Bonjour, Yves Carrat, porte-parole Mobilité Club de France.
01:16:37J'espère que vous êtes en forme. C'est un sujet qui va vous faire réagir.
01:16:39C'est pour ça que j'ai souhaité que vous participiez à nos échanges,
01:16:43qui risquent d'être assez mouvementés, je pense, avec ces automobilistes franciliens
01:16:49qui vont être à nouveau pénalisés, selon moi et Campuzier,
01:16:53puisque dès demain, de 7h à 10h30 et de 16h à 20h,
01:16:57la file de gauche du périphérique est autorisée sous certaines conditions.
01:17:00Voilà, ça va faire plaisir aux automobilistes.
01:17:02On voit tout ça avec Florian Doré et Axel Rébeau.
01:17:04Et on ouvre le débat avec vous, mon cher Yves Carrat,
01:17:07et avec Naïma Imphadel, qui arrive de Dreux et qui, elle, également risque d'être un peu pénalisée.
01:17:12Je suis persuadé. Allez, on regarde le nouveau reportage.
01:17:16Après le passage à 50 km heure, le périphérique est une nouvelle fois sous les radars.
01:17:21Dès lundi, la voie de gauche sera réservée au covoiturage,
01:17:24c'est-à-dire aux véhicules transportant au moins deux occupants.
01:17:27Les transports en commun, taxis et véhicules d'urgence, seront également concernés.
01:17:31Du côté des automobilistes, les avis divergent.
01:17:34Malheureusement, ça va être difficile encore pour les automobilistes de Paris, tout simplement.
01:17:39Parce que sur trois voies, il en reste plus que deux voies, par définition.
01:17:41Ça va encore compliquer le fluide.
01:17:43C'est pas pratique, ça bloque les Parisiens, que Paris est bouché,
01:17:45que le périphérique, on n'aura plus envie de le prendre, donc c'est catastrophique.
01:17:48Je trouve ça bien, parce que ça permet de faire du covoiturage,
01:17:51inciter les gens à faire du covoiturage.
01:17:53Dans le détail, cette expérimentation sera effective aux heures de pointe,
01:17:57du lundi au vendredi, de 7h à 10h30 et de 16h à 20h.
01:18:02Une signalisation permettra d'informer les automobilistes,
01:18:05en cas de non-respect, à partir du 1er mai, une amende de 135 euros sera adressée.
01:18:10Une aberration pour cette association.
01:18:12On va encore ajouter, orchestrer, arbitrairement et surtout artificiellement,
01:18:18des embouteillages supplémentaires sur la capitale.
01:18:21Ce sont des contraintes en plus pour les automobilistes, du temps perdu,
01:18:24un impact sur l'économie, un impact sur le temps social,
01:18:28bref, une mesure anti-voiture supplémentaire.
01:18:30Cette expérimentation fera l'objet d'une évaluation dans six mois,
01:18:34pour décider de la maintenir ou non.
01:18:37Alors Yves Carrat, je vois Naïm Infadel, je lui donnerai la parole dans quelques instants,
01:18:40pour venir participer à nos émissions,
01:18:42elle va mettre son réveil à 3h du matin pour arriver à Paris.
01:18:44Non mais je plaisante, mais évidemment, comment voyez-vous les choses cher Yves Carrat ?
01:18:51Écoutez, vous savez le covoiturage, sur le papier, ça a des avantages,
01:18:54si je prends ma voiture, je partage les frais,
01:18:56si je ne la prends pas, je ne l'use pas, je peux gagner du temps éventuellement
01:18:59avec des voies de covoiturage et je peux rencontrer des gens sympathiques.
01:19:01Et s'ils ne sont pas sympathiques, je ne les rencontrerai qu'une fois.
01:19:04Donc ça c'est bien, mais comme disait Pierre Desproges,
01:19:09moi je vais vivre en théorie, parce qu'en théorie tout se passe bien.
01:19:12La pratique risque d'être un petit peu plus compliquée.
01:19:14Le cas certain, c'est qu'à partir de lundi et dans les semaines qui vont suivre,
01:19:17il y aura plus d'embouteillages, plus de temps de trajet,
01:19:20moins de bien-être pour les Parisiens.
01:19:23Ce qu'on espère, on fait une petite prière,
01:19:26c'est que dans les semaines et dans les mois qui viennent,
01:19:28et on a six mois pour l'expérimentation,
01:19:30spontanément, il ne l'avait pas fait avant,
01:19:32mais spontanément, il pourrait le faire éventuellement en gagnant quelques minutes,
01:19:35pas les Parisiens, mais tous les Franciliens qui sont loin,
01:19:38puissent covoiturer, c'est-à-dire trouver une personne
01:19:41qui ne soit pas trop loin de chez lui,
01:19:43qui puisse déposer pas trop loin sur son trajet.
01:19:45Franchement, vous savez, c'est toujours pareil.
01:19:48Si on n'a pas de mesures supplémentaires,
01:19:50je ne sais pas, une super application avec de l'intelligence artificielle
01:19:53qui repère tous les trajets, etc.,
01:19:55ou une incitation financière, on ne voit pas comment.
01:19:57Malheureusement, parce que c'est vraiment une bonne chose,
01:19:59ça pourrait fonctionner.
01:20:01Et puis, vous savez, on ne fait pas que des trajets maison-travail,
01:20:04travail-maison tous les jours.
01:20:05Si on le fait, on ne le fait pas dans la semaine,
01:20:07c'est qu'on a des enfants et des impératifs.
01:20:09Et si on a des enfants, on ne peut pas arriver en retard à la crèche ou à l'école.
01:20:12Donc le covoiturage, ça ne peut pas fonctionner.
01:20:15C'est ça la réalité du covoiturage, malheureusement,
01:20:17mais on a une expérimentation de six mois.
01:20:19Souhaitons que ça marche, mais on a des doutes.
01:20:21Oui, et on le disait en conférence de rédaction ce matin,
01:20:24ce n'est pas un sujet typiquement parisien,
01:20:26parce que ça concerne, et je m'adresse à Naïm M. Fadel,
01:20:29c'est tous les gens qui veulent venir à Paris.
01:20:31Ça va être coton, Naïm M. Fadel, il va falloir mettre un réveil très tôt.
01:20:36Oui, mais écoutez, ça fait partie du mépris qu'on a aussi pour les banlieusards,
01:20:43les gueux que nous sommes qui venons à Paris,
01:20:45qui est normalement la capitale, qui devrait nous souhaiter la bienvenue.
01:20:49On est toujours embêtés.
01:20:51Moi, j'ai connu aussi ces difficultés quand il y a eu les JO,
01:20:55avec la voix qui était...
01:20:57Oui, mais on pardonnait parce que c'était les JO.
01:20:59Oui, mais je ne pardonnais pas forcément, parce que j'étais vraiment embêtée.
01:21:03Et puis moi, je n'aime pas cette injonction à vouloir absolument
01:21:07qu'on soit effectivement dans le covoiturage,
01:21:10où on nous le vend comme...
01:21:13On nous moralise aussi, on nous moralise vis-à-vis de ça.
01:21:16Moi, je déteste être covoiturage,
01:21:18c'est-à-dire que moi, j'aime être seule dans ma voiture,
01:21:20ou avec quelqu'un de la famille.
01:21:22Elle n'aime pas les gens, elle n'aime pas elle.
01:21:24Non, mais c'est ça, j'adore les gens, mais je n'ai pas envie de...
01:21:26Elle veut être seule dans sa voiture.
01:21:28Mais l'idéologie derrière tout ça, c'est justement d'être...
01:21:30C'est la guerre contre l'autosport.
01:21:32Oui, c'est clairement ça.
01:21:34Oui, contre la voiture, effectivement, il y a une idéologie.
01:21:36Donc, en fait, c'est comment on organise le bazar.
01:21:38Excusez-moi, je voulais dire un autre mot, mais je ne le dirai pas.
01:21:41Mais comment on organise aujourd'hui encore le bazar,
01:21:43pour une minorité en fait.
01:21:45Donc, on pense inciter comme ça à ce qu'il y ait du covoiturage,
01:21:48même si les gens n'en ont pas envie forcément.
01:21:51Yves, il y a eu des recours ou pas ?
01:21:53Ou vous attendez que ça se passe ?
01:21:56Les recours pour passer de 70 à 50 km heure,
01:22:00il devait y avoir des recours, des choses comme ça, finalement.
01:22:03Normalement, ça s'est fait comme une lettre à la poste.
01:22:05Ça a même été soutenu fortement par le préfet de police de Paris.
01:22:08Il n'y a pas trop d'effet, malheureusement, encore une fois.
01:22:10On aimerait que ce soit très, très simple.
01:22:12On est pris en otage, en fait.
01:22:14C'est ça qui devient difficile pour nous.
01:22:16Oui, mais si on voit les choses de façon positive,
01:22:19le covoiturage, pour que…
01:22:21Quel est le but du covoiturage, en fait ?
01:22:23C'est de fluidifier le trafic et qu'il y ait un peu moins de voitures
01:22:25et qu'il y ait un mieux-être, que ce soit moins embêtant,
01:22:28pour ne pas employer un autre mot, de circuler aux heures de pointe.
01:22:31On estime à peu près entre 15 et 20 % d'automobilistes
01:22:35qui covoituraient pour que tout se passe bien,
01:22:38que ce soit plus fluide, etc.
01:22:40On en est très, très loin.
01:22:41Et pour qu'on y arrive, on n'y arrivera pas spontanément.
01:22:44Il y a très, très peu de chance.
01:22:45Donc, on verra dans six mois.
01:22:46J'espère me tromper.
01:22:48J'espère qu'on aura tous tort en disant
01:22:49« Vous voyez, ça marche super bien, ils ont eu raison ».
01:22:51Malheureusement, on ne voit pas comment, spontanément,
01:22:53ça peut se faire, encore une fois,
01:22:54pour toutes les raisons qu'on a données,
01:22:56c'est-à-dire l'incertitude.
01:22:57Si on arrive tous les deux jours en retard à son travail
01:22:59parce qu'on covoiture, ça ne va pas durer longtemps.
01:23:02Si on arrive en retard au rendez-vous…
01:23:04Moi, je vais être obligée de partir.
01:23:05Yves, on prend rendez-vous dans six mois.
01:23:06On prend rendez-vous dans six mois, peut-être avant.
01:23:09Et on ne peut même pas nier, Monsieur Chacarrat.
01:23:12Malheureusement, oui.
01:23:13Vous savez, à Lyon, et on a un bureau à Lyon,
01:23:16et j'y vais donc très souvent, avec Mobilité Club France,
01:23:19ils ont fait des voies de covoiturage.
01:23:20Et j'emprunte justement, il se trouve,
01:23:21ces axes de covoiturage assez régulièrement.
01:23:24Ça ne fonctionne pas, malheureusement.
01:23:26Il y a très peu de voitures.
01:23:27Il y a une voiture sur trois où la personne est seule.
01:23:29Ils prennent des PV parce qu'ils ne sont pas encore au courant.
01:23:31Donc, ça ne fonctionne pas
01:23:33parce qu'il n'y a pas d'incitation supplémentaire.
01:23:35On aurait dû peut-être s'inspirer de ce modèle-là.
01:23:37Alors, on aurait peut-être dû s'inspirer.
01:23:38Vous avez raison.
01:23:39Merci, Yves Carrat.
01:23:40C'était un plaisir de vous avoir.
01:23:41Porte-parole de Mobilité Club France.
01:23:43Merci, Yves.
01:23:44On prend rendez-vous.
01:23:45On verra si ça dure au moins six mois.
01:23:46Carima.
01:23:47Plaisir.
01:23:48Merci, Yves.
01:23:49Carima, deux mots rapidement
01:23:50parce qu'on arrive au terme de l'émission.
01:23:51Deux mots.
01:23:52Non, mais ces expérimentations, vous savez,
01:23:54elles ont lieu un petit peu partout.
01:23:55Oui, c'est pour ça.
01:23:56Ce n'est pas qu'un sujet parisien.
01:23:57Non, on l'a vu beaucoup en Amérique du Nord.
01:23:59C'est en fait, cette idée derrière ça,
01:24:02c'est la guerre à l'auto-solo.
01:24:04On veut éliminer les voitures solo.
01:24:06Pour que ça fonctionne, ce type de voies réservées,
01:24:09tout ça, il faut que ce soit sur des endroits
01:24:12très, très spécifiques
01:24:13où il y a du transport collectif en masse
01:24:16qui fait en sorte que vous avez plus intérêt
01:24:18à prendre une voie rapide de transport collectif
01:24:20pour vous rendre du point A au point B.
01:24:22Si on élargit...
01:24:23En fait, s'il n'y a pas, si vous voulez,
01:24:25ces transports alternatifs qui fonctionnent,
01:24:28c'est voué à l'échec et à la frustration.
01:24:30Sinon, on déménage...
01:24:31Et on finit par s'attaquer à des populations aussi
01:24:34qui n'ont pas le choix de prendre leur véhicule.
01:24:38Amaury et Jordan ?
01:24:39Il faut bien comprendre que c'est un projet politique
01:24:42et idéologique d'Anne Hidalgo
01:24:43de pourrir la vie des automobilistes parisiens et franciliens.
01:24:47C'est le socialisme autoritaire en action.
01:24:50Elle ne rêve que d'une capitale
01:24:51qui serait habitée par des bobos écolos à vélo.
01:24:54C'est ça, son objectif.
01:24:55C'est son rêve, c'est son fantasme.
01:24:56Vous savez, j'étais à Nantes mardi
01:24:58et je connais bien la ville.
01:25:00Et là aussi, il y a un véritable plan de circulation
01:25:03et c'est pas simple.
01:25:04J'étais avec ma voiture,
01:25:05j'avais un rendez-vous professionnel
01:25:07à l'extérieur de Nantes
01:25:08et j'ai appelé ma femme à un moment donné
01:25:10en lui disant
01:25:11comment je fais pour aller à mon rendez-vous
01:25:14parce que là je suis perdu,
01:25:15ça fait trois fois que je fais le tour.
01:25:16C'est compliqué.
01:25:17Et comme pour la baisse de la vitesse à 50 kmh,
01:25:19les Français n'en veulent pas,
01:25:20les Parisiens n'en veulent pas,
01:25:21mais on veut leur imposer de façon totalement autoritaire.
01:25:23Ça va évidemment se traduire par des embouteillages,
01:25:26par plus de pollution,
01:25:27les commerçants ne pourront plus circuler,
01:25:29les Franciens ne pourront pas se rendre à Paris.
01:25:31C'est absolument dramatique.
01:25:32Et puis on n'y comprend rien.
01:25:33C'est quoi le covoiturage ?
01:25:34Quand Naïma est en famille,
01:25:35est-ce que c'est du covoiturage ?
01:25:36Oui, c'est ça.
01:25:37On a compris que Naïma ne voulait pas participer.
01:25:39On ne serait pas en voiture sur le périphérique.
01:25:40Oui, avec ma famille.
01:25:41Surtout, on ne serait pas en voiture sur le périphérique de Paris-Alsace
01:25:43si on avait des transports en commun,
01:25:44où les femmes étaient en sécurité,
01:25:45où il n'y aurait pas des problèmes à chaque fois
01:25:47systématiquement quand on prend le métro.
01:25:48Donc c'est ça aussi.
01:25:49Exactement.
01:25:50Allez, c'est la fin, c'est la fin.
01:25:51On fera le point dans six mois avec vous et avec Yves Carrat.
01:25:54Merci pour votre grande fidélité à notre rendez-vous.
01:25:56Merci à l'équipe qui m'a entouré,
01:25:57David Bouinet, Naomi Benhamou, Romain Gogelin, Marc Gonodin,
01:26:00Audrey Berto pour l'information.
01:26:01Merci à la programmation, Francisca Bamele.
01:26:03Merci aux équipes Angy.
01:26:05Tout de suite, Enquête d'Esprit avec Émile Courbet.
01:26:08On se retrouvera à 14h pour 180 minutes.
01:26:10Un faux week-end évidemment.
01:26:12Avec un long format pour commencer notre émission.
01:26:14Un long format consacré à Gabrielle Attal.
01:26:17Vous serez au rendez-vous avec moi tout à l'heure.
01:26:18Absolument.
01:26:19Allez, à tout à l'heure.
01:26:20Bye bye.