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Le moment est historique, nous assistons depuis la réélection de Donald Trump à un basculement du monde. Vladimir Poutine a gagné la guerre en Ukraine contre tout l’Occident réuni. Donald Trump essaye d’imposer la paix à Volodymyr Zelensky et de rembourser les sommes investies par l’administration démocrate avec l’exploitation des ressources ukrainiennes. De son côté, l’Union européenne, exsangue, souhaite assurer la sécurité de l’Ukraine. En France, l'exécutif espère s'appuyer sur les financements européens et le secteur privé pour accroitre les dépenses militaires et réduire le déficit. Le ministre de l’Economie Eric Lombard souhaite mettre en place une "économie de guerre" pour assurer l’autonomie de l’UE.
- Que faut-il entendre par "économie de guerre" ?
- Comment l'épargne des Français va-t-elle être utilisée pour le réarmement de l'UE ?
- Comment les économies de l'UE et de la Russie ressortent-elles après 3 ans de guerre ?
- Comment les Etats-Unis et la Russie vont-ils se partager le sous-sol ukrainien ?
- A quoi ressemblera le monde multilatéral, débarrassé des néoconservateurs ?
Pour comprendre les enjeux économiques de cette nouvelle séquence, "Politique & Eco" reçoit Sergueï Kolessnikow, professeur agrégé de sciences économiques et sociales, spécialiste des relations internationales, l’auteur de "Les BRICS, nouveaux maîtres du monde ?" et "Le choc Russie-Occident" (mai 2025).
A la suite de "Politique & Eco", retrouvez la chronique financière de Philippe Béchade intitulée : "Ils veulent utiliser votre épargne pour la guerre".
Philippe Béchade est rédacteur en chef de La Chronique Agora et La Lettre des Affranchis aux @Publications Agora.
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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Politique et Éco, ravi de vous retrouver pour ce nouveau
00:29numéro. Alors où en sommes-nous ? Nous assistons depuis la réélection de Donald Trump à un
00:35véritable basculement du monde. Le moment est historique. Vladimir Poutine a gagné la guerre
00:41en Ukraine contre tout l'Occident réuni. Donald Trump essaye d'imposer la paix à Vladimir
00:47Volodymyr Zelensky et de rembourser les sommes investies par l'administration démocrate avec
00:54l'exploitation des ressources ukrainiennes. De son côté, l'Union européenne exsangue souhaite
01:01assurer la sécurité de l'Ukraine. En France, le gouvernement espère s'appuyer sur les
01:07financements européens et le secteur privé pour accroître les dépenses militaires et réduire le
01:13déficit. Le ministre de l'Économie, Éric Lombard, souhaite mettre en place une économie de guerre
01:20pour assurer l'autonomie de l'Union européenne. Pour comprendre les enjeux économiques de cette
01:26nouvelle séquence, nous accueillons Sergueï Kolesnikov. Bonjour monsieur. Bonjour Pierre
01:32Bergeron et merci de votre invitation. Alors Sergueï Kolesnikov, vous êtes professeur agrégé
01:40de sciences économiques et sociales, spécialiste des relations internationales. Vous êtes l'auteur
01:45de plusieurs ouvrages, vos éditions RIC dans la tête de l'oncle Sam, paru en 2023. Les BRICS,
01:52nouveau maître du monde en 2024 et le prochain prévu pour avril ou mai 2025, le choc Russie-Occident.
02:01Alors Sergueï Kolesnikov, cette notion économie de guerre brandie par l'exécutif,
02:09qu'est-ce que ça veut dire en économie ? Oh bah écoutez, ça désigne tout simplement un
02:16effort de la nation pour prioriser la production d'armes et réorganiser la société en faveur des
02:25besoins militaires d'une manière générale. Alors maintenant bien sûr, il y a des gradations dans
02:30cet effort de guerre. Actuellement, on serait à 2% environ du PIB pour les dépenses militaires.
02:41Certains disent plus vraisemblablement 1,6, quelque chose comme ça. Et on est dans une loi
02:50programmatique qui ajoutera 400 milliards sur 7 ans de 2024 à 2030. Alors il faut dire qu'on est
03:02parti de tellement bas que c'est des chiffres qui peuvent paraître élevés, mais enfin on
03:11arrivera péniblement à dépasser vraisemblablement les 2%. D'ailleurs c'est ce que font un peu tout
03:19le monde en Europe. Seule la Pologne, les Pays-Bas font plus. Ils ont peut-être la frousse,
03:28notamment la Pologne qui est juste en face et qui a au passage récolté pas mal de fonds de l'Europe
03:36justement pour acheter des F-35 etc. aux Etats-Unis. Les Etats-Unis veulent nous faire atteindre 5%,
03:47c'est complètement irréaliste parce qu'il faut financer tout ça et on n'a pas les sous devant
03:55nous. On est ultra endettés comme tout le monde le sait. Alors on parle de mobiliser l'épargne,
04:02mais l'épargne, il ne faut pas croire que c'est de l'argent qui dort comme ça. Si vous prenez les
04:07livrets A, ils sont centralisés à la Caisse des dépôts et consignations et c'est fait pour
04:13financer le logement social. On a aussi des plans très élevés pour la... Alors n'allez pas trop
04:22vite en besogne Sergei Kolesnikov parce que je voudrais vous écouter sur ce sujet. Mais dans
04:28un instant, on a entendu Emmanuel Macron dans son allocution du mercredi 5 mars nous déclarer que
04:38la Russie est une menace pour l'Europe. Alors est-ce que Vladimir Poutine donne des signes
04:48d'agressivité à l'égard de l'Union Européenne ? Est-ce qu'il s'apprête à lancer ses chars dans
04:55l'Union Européenne ? Je pense que c'est plutôt Emmanuel Macron qui donne des signes de folie
05:00avancé. Vous savez qu'il a été diagnostiqué psychopathe par Adriano Segatori, l'expert
05:08auprès des tribunaux italiens. En réalité personne ne nous menace, ni la Russie, ni les États-Unis,
05:16ni la Chine, personne. Comme l'a très bien dit le vice-président Vince à Munich, ce qui nous
05:27menace c'est nous-mêmes, c'est-à-dire ce sont nos dirigeants hors sol dont Macron fait partie
05:36au premier chef. Son allocution je l'ai trouvée à la fois glaçante, parce qu'on ne sait jamais de
05:44la part d'un psychopathe, tout est possible, irrisible à la fois parce qu'évidemment n'importe
05:52quel militaire vous dira qu'on ne pourrait envoyer au maximum que 40 000 soldats alors que là-bas on
06:01se bat contre des millions de combattants. C'est tout à fait irrisible, on pourrait tenir quatre
06:08jours de munitions. De toute manière je ne prends pas ça très au sérieux, c'est de la communication,
06:13de la gesticulation. Macron s'est tellement enfermé dans ses mensonges et ses contradictions
06:20et ses changements de cap que maintenant il essaie d'occuper le terrain. Mais enfin voilà,
06:26il ne faut pas prêter attention aux promesures à mon avis. Je reviens un petit peu si vous voulez
06:33sur la première question, l'économie de guerre, parce qu'il y a quelque chose que je voudrais
06:38ajouter. Tout le monde parle chiffre, c'est une chose, mais quand on fait la guerre, on la fait
06:47avec des âmes, disait un général de l'armée blanche, c'est-à-dire qu'on la fait avec des
06:54hommes qui ont un cœur, on la fait avec des troupes qui ont un moral. Or c'est peut-être
07:02surprenant pour certains de vos auditeurs, mais je pense que l'armée française, en tout cas
07:09l'infanterie française, à 80% elle est franchement pour Poutine. Et c'est naturel parce que Poutine
07:16c'est un patriote, c'est un vrai chef qui a un cap, qui montre qu'il raisonne avec sagesse,
07:23qu'il économise ses soldats. Ça m'étonnerait que les Français soient prêts à aller mourir
07:30pour Zelensky, d'autant plus qu'on ne voit vraiment pas ce qu'on irait faire dans cette
07:36galère. Quand on nous dit qu'on va défendre nos valeurs démocratiques, enfin c'est se moquer du
07:42monde. Les Américains, on va y revenir, quand ils ont fait le putsch du Maïden, c'était pour
07:48dégager la démocratie ukrainienne qui existait depuis 1991 et la remplacer par un régime policier
07:57qui a supprimé le droit d'expression, les partis d'opposition et fait régner la terreur avec les
08:05bataillons ukronazis et ce qui a entraîné la guerre civile. Donc on voit beaucoup sur les plateaux
08:13de télévision des généraux 4 étoiles qui brassent de l'air en parlant de ces questions. C'est
08:21fou de voir à quel point on a l'impression qu'ils n'y comprennent strictement rien. Alors il y a
08:27une fois une chose et le mental, une autre chose et aussi c'est vrai l'expérience parce que la
08:35France, bon certes elle a participé au bombardement en Irak, elle a fait la guérire au Mali, mais
08:42c'est une chose de bombarder de haut sur des pauvres types qui n'ont pas les moyens de se
08:47défendre et de faire une vraie guerre de haute intensité avec artillerie, infanterie, blindés,
08:56etc. On a complètement perdu l'habitude. Alors pour finir, économie de guerre, Macron n'est
09:07même pas capable de faire respecter nos propres frontières, il n'est pas capable de se faire
09:12respecter du dirigeant de l'Algérie sur les OQTF, etc. Donc non franchement c'est pas très sérieux.
09:20Hélas, je l'ai déjà dit dans mes billets radiophoniques, j'ai terriblement honte en
09:27tant que citoyen français de mon président et tout le monde, le monde entier, les dirigeants
09:35du monde entier, il en est devenu la risée dans le monde émergent, les BRICS, etc.
09:41Continuons avec ce qu'a déclaré récemment le ministre de l'économie, Éric Lombard. Il espère
09:48pouvoir s'appuyer sur le secteur privé pour accroître les dépenses militaires et réduire
09:54le déficit, comme je l'ai dit en introduction. Alors à quelle sauce les contribuables vont-ils
10:00être mangés ? Alors d'abord c'est vrai effectivement qu'il y a une industrie de
10:07défense privée qu'il faut solliciter pour qu'elle produise les obus, les munitions, les canons,
10:15d'autant plus qu'on les a donnés justement à l'Ukraine, nos canons César. Seulement voyez-vous
10:23le problème, c'est que tout ça, ça passe par un effort de production, par des investissements basés
10:31sur des contrats, des contrats à long terme. On ne va pas demander à une entreprise privée qu'elle
10:40se lance comme ça sur un coup de tête de Macron dont il est coutumier. Un jour il dit quelque
10:47chose, le lendemain il dit l'inverse. Dans l'économie, il faut quand même des partenaires
10:53sérieux et il faut être capable d'être assuré que l'entreprise va gagner de l'argent en fabriquant
11:03des obus, des munitions, etc. Quand il est arrivé en 2017, un premier mandat, il a commencé par
11:12sabrer les dépenses militaires. Il a même éjecté de son poste le chef d'état-major Philippe Devilliers.
11:23Pierre Devilliers. Pierre Devilliers, ce sont les deux frères. Parce que le général Devilliers
11:30lui disait « mais attendez, l'armée est à l'os, on ne peut pas continuer comme ça ». Alors il a
11:37décidé en 1923 de porter la production d'obus à 3 000 par an. La Russie en produit 3 millions par
11:47an, pas 3 000, 3 millions. Et ça, ça ne peut pas bouger du jour au lendemain. Aujourd'hui, rien que
11:53sur les obus, l'OTAN en produit 1 million d'oeufs et la Russie 3 millions. C'est ubuesque, tout
12:05simplement, c'est ubuesque. Alors ensuite, effectivement, il faut financer tout ça. Comment
12:12est-ce qu'on va le faire ? Alors forcément, on va nous faire les poches. On peut compter sur les
12:19conseillers du prince, ils sont très très habiles pour aller chercher les petites niches invisibles.
12:26Mais de toute façon, ça n'ira pas très loin parce que les Français sont déjà eux-mêmes lessivés dans
12:34les grandes largeurs. Alors on va augmenter l'endettement, on va augmenter l'endettement
12:38alors qu'on est déjà super endetté, que déjà notre note par les agences de notation a été
12:45dégradée. Est-ce qu'on va flécher maintenant l'épargne des Français pour irriguer les forts
12:53de guerre ? Tout ça, encore une fois, ça me paraît être irréel, ça me paraît être du virtuel. Bien
13:02sûr qu'il faut remettre en œuvre notre capacité de défense qui a tellement été détruite, mais ça
13:13prendra dix ans, il ne faut pas se lemer. On a également entendu Éric Lombard nous parler de
13:19ses financements européens pour accroître ses dépenses militaires. C'est quoi ces financements
13:26européens ? Là aussi, c'est de la poudre aux yeux. Il y a des fonds de transfert pour faire que
13:36tous les pays de l'Europe arrivent à peu près à égalité. Alors on va pomper là-dedans. Mais là
13:45encore une fois, Ursula von der Leyen n'a pas les sous, pas plus qu'Éric Lombard. Ursula von der
13:53Leyen annonce carrément 800 milliards. Alors ça fait bien, c'est un effet d'annonce, mais c'est du
14:00vent, simplement c'est du vent. Alors Donald Trump a annoncé qu'il allait suspendre ou qu'il avait
14:08déjà suspendu l'aide à l'Ukraine. Les dirigeants européens souhaitent prendre le relais financier
14:15pour assurer la sécurité de Kiev après trois ans de guerre. Où en est la situation économique
14:23de l'Union européenne ? Eh bien ça, je pense que tout le monde le sait. Tout le monde le sait parce
14:30que tout le monde en souffre, en souffre cruellement. Les Français en sont arrivés au point pour certains
14:36de ne plus se chauffer ou de se chauffer très peu, puisque les prix du gaz ont explosé littéralement.
14:44Les prix de l'alimentaire eux aussi ont explosé. Les Français parfois n'achètent plus ou moins de
14:56viande ou sautent un repas. Enfin bref, la situation est absolument catastrophique pour
15:03ceux qui n'habitent pas les beaux quartiers comme les macronistes. Évidemment, quant aux économies
15:10de l'Europe, alors là c'est démentiel. L'Allemagne est sinistrée, son économie automobile est au plus
15:20bas, au point qu'elle a décidé de délocaliser même aux États-Unis pour profiter des prix du gaz,
15:28parce qu'elle a besoin d'énergie peu chère, plus intéressante ou en Pologne. Bref, l'Allemagne est
15:36sinistrée au point que le chancelier Shultz, qui a perdu le pouvoir récemment, a retrouvé le numéro
15:46de téléphone de Vladimir Poutine et lui a téléphoné. Il suffirait qu'on rebranche un des
15:55quatre tuyaux de Nord Stream qu'ont fait péter les Américains pour qu'immédiatement on ait une
16:04cinquantaine de millions de mètres cubes qui transitent chez nous. Si on apprend un peu à
16:10parler avec plus de politesse que Zelensky, on pourrait même bénéficier de tarifs à nouveau
16:18avantageux parce que Poutine, et c'est là le fond du problème, n'est pas du tout, mais alors pas du
16:25tout, une menace. La Russie dans son entier n'a jamais été une menace. Je continue en disant
16:34que l'URSS, oui, c'est différent. L'URSS voulait effectivement pousser les révolutions dans le
16:43monde entier et établir le communisme à la soviétique sur toute la planète. Et ça, c'était
16:50effectivement dangereux. Là, heureusement que nous avions l'Amérique pour nous protéger de la
16:56guerre froide. Mais c'était la vraie Amérique avec des gens comme l'Amérique des Eisenhower,
17:03Kennedy, ensuite ça sera Herbert Bush, le papa Bush, qui ont décidé avec Gorbatchev de transformer
17:13l'OTAN en partenariat pour la paix. Puis ensuite sont arrivés les gangsters. Avec Bill Clinton.
17:19Oui. D'ailleurs, vous évoquiez Nord Stream, j'ai vu, alors il s'agit toujours d'annonces avec
17:29Donald Trump, mais qu'il était prêt à réinvestir, lancer des investissements pour réparer les
17:38pipelines. Oui, ça, je ne l'ai pas vu passer. Mais enfin, ces pipelines, l'Europe en a financé une
17:49bonne partie, la Poutine aussi. Il veut faire du business, Trump, et c'est par là qu'il est
18:02intéressant. Parce qu'au moins, on aura tourné la page des faiseurs de guerre en Amérique. Mais
18:12on l'ouvre aujourd'hui en Europe parce que les masques tombent. Von der Leyen, Macron, Merz,
18:22ça sera pareil, sont des vats en guerre. Merz, d'ailleurs, le probable futur chancelier allemand
18:29qui est un ancien de Black Rock, chef de Black Rock Allemagne. Qui est un ancien de Black Rock,
18:35oui. Mais on a aussi, quand on écoute parler les chefs des petits Pays Baltes, notre ministre des
18:43affaires étrangères, Kaya Kalas, quand on écoute parler le secrétaire Marc Routteux. Mais c'est
18:53fabuleux, c'est tous des vats en guerre. Enfin, pour Marc Routteux, ça s'explique un petit peu
18:58parce que lui, il est secrétaire général de l'OTAN. Donc, son but, son rôle, c'est quand même
19:03de nous faire acheter des armes américaines. Et au passage, sa carrière marche bien. Donc,
19:13ça se comprend. Mais enfin, pour le reste, on est vraiment... C'est irréaliste. Au moment où,
19:21enfin, la paix s'annonce, au moment où, enfin, on va pouvoir parler de négociations de paix,
19:29de reconstruction, tourner la page de cette guerre absolument horrible et fratricide que,
19:36à mon avis, les États-Unis des néoconservateurs ont voulu. Alors, j'entendais, je sais pas si
19:46c'était sur votre chaîne. Non, c'était sur Sud Radio. Ce matin, d'ailleurs, c'était M. Lelouch,
19:53Pierre Lelouch, qui disait que la guerre, les Américains l'avaient relancée. C'est vrai
20:05qu'ils l'ont relancée en faisant capoter la paix d'Istanbul qui avait été signée un mois,
20:11à peine, après le début du conflit. Seulement, je reproche à Pierre Lelouch d'oublier quand même
20:16de parler du criminel de guerre, Barack Obama, qui a fait le putsch du Maïdan avec l'aide des
20:25néo-nazis pour pousser l'Ukraine, justement, à la guerre. Si j'ai un instant, puisqu'on est sur le
20:37thème, je peux continuer un petit peu. Vous voyez, on nous dit toujours, c'est le mantra,
20:43mais c'est quand même la guerre, c'est quand même la Russie qui en est responsable, c'est elle qui
20:52est intervenue. Alors, vous voyez, souvent, vous avez des fois, dans les films de western, vous
20:57avez un cow-boy qui rentre et qui s'accoude au comptoir et qui commence à bousculer le gars qui
21:02est à côté, qui commence à lui marcher sur les pieds, à lui cracher dans son verre, etc. Jusqu'au
21:09moment où l'autre s'énerve et lui fout un coup de poing dans la figure. Alors, nous, qu'est-ce
21:14qu'on fait ? On commence le film à partir du moment où, précisément, celui qui est agressé fiche un
21:21coup de poing dans la figure à l'autre. Parce qu'en réalité, tout ça, ça commence depuis très loin,
21:27c'est depuis 1991, et là, je reprends le fil de ce que je disais tout à l'heure, depuis 1991 que
21:35les États-Unis ont changé avec l'arrivée des néoconservateurs. Ce sont des gens qui, avec
21:41George W. Bush, voulaient soit le régime change comme en Irak, avec des guerres monstrueuses pour
21:48soi-disant implanter la démocratie, et en fait, ils ont laissé le chaos et la misère, ou alors
21:54ils ont fait des révolutions colorées, la révolution orange, la révolution des roses en
22:00Géorgie. Tiens, là, au passage, ils auront mis Saakashvili, le même qu'ils vont utiliser pour
22:05entraîner la guerre de 2008 en Ossétie du Sud, alors que tout le monde dit que c'est Poutine
22:14qui en est l'auteur. C'est une stupidité. Et puis, ensuite, Obama arrive, et alors lui, c'est lui qui
22:22est le responsable du putsch du Maïdan. Ce putsch du Maïdan a été organisé avec l'aide de la CIA.
22:29En tout, les États-Unis auront mis 10 milliards de dollars, quand même, pour arracher l'Ukraine
22:37à l'orbite du monde russe. Ce qu'il y a de marrant avec les États-Unis, c'est qu'ils font des coups
22:42tordus, mais sur le moment, c'est en secret, mais d'une manière ou de l'autre, ils s'en
22:50vantent. C'est plus fort qu'eux. On a les chiffres. Bref, Victoria Nuland n'est pas venue sur le Maïdan
22:59pour faire du tourisme. Et pendant que les petits copains de la CIA, c'est-à-dire le Pravi Sector
23:08et Svoboda, les néonazis, s'apprêtaient à faire le putsch, parce qu'au départ, c'était une
23:15manifestation bon enfant. Voilà. Si ça n'était pas mêlé, ça n'aurait pas bougé.
23:23J'aimerais qu'on revienne à l'économie, Sergueï Kolesnikov. On avait déjà beaucoup parlé avec
23:29nos invités sur TV Liberté de cette révolution du Maïdan, dans laquelle d'ailleurs Bernard-Henri
23:36Lévy avait assumé et joué un rôle aux côtés de Pravi Sector et de Svoboda. Ses droits de doigt...
23:43Curieusement, il ne les a pas aperçus. Il a dit « je ne vois pas de quoi il s'agit ».
23:50Il y avait des droits de doigt partout dans les pâtissements. Bref. Donald Trump annonce vouloir
23:56monter les droits de doigt à 25 % sur les produits européens. Qu'est-ce que ça va vouloir dire pour
24:03l'économie française et l'Union européenne ? Bon, pour l'instant, ça n'est pas encore acté.
24:13Évidemment, si ça venait à l'être, ça serait gênant pour la France. On exporte des médicaments,
24:22des vins spiritueux, etc. Ce serait surtout gênant pour un petit pays qui est l'Irlande,
24:29à vrai dire, et qui exporte tout ce qu'elle exporte. C'est plus d'un quart de ses exportations
24:35qui sont à destination des États-Unis. Il y a aussi la Finlande, l'Italie, l'Allemagne.
24:41Bon, tout ça n'est pas encore acté. Maintenant, il faut replacer tout ça dans un cadre un peu plus
24:49général. C'est-à-dire que, vous savez, quand j'étais prof, je devais enseigner le fait que
24:58nous allons commercer avec la Chine, la Chine va nous acheter des marchandises, nous allons lui
25:04vendre les leurs, elle va sortir du sous-développement, nous, nous allons sortir de la
25:08crise. Ah, c'est merveilleux ! Mais tout ça, c'était des lubies. Ça s'est fini par le fait que,
25:18finalement, la Chine nous a bien grugés, nous sommes désindustrialisés. Et la Chine, par contre,
25:25a profité de notre ouverture folle et généreuse pour son propre développement. Et le seul qui
25:35réagit avec quelque lucidité face à ça, c'est Trump, justement. Trump, dans son premier mandat,
25:41en 2018, il a entamé une guerre contre la Chine. Alors, on se demandait « mais pourquoi ? », etc.
25:49En tant qu'économiste, je voudrais juste faire une incidente parce que le libre-échange âgé
25:55continue comme ça. C'est un autre mantra que l'agression de Poutine, un autre mantra qui dit
26:02« le libre-échange, c'est bien ». Oui, tu parles. Le libre-échange, c'est ça qui nous a maintenus,
26:08justement, trop longtemps dans la crise. Parce que le libre-échange, ça veut dire qu'il faut
26:13être compétitif. Pour être compétitif, il faut peser sur les salaires. Quand on pèse sur les
26:19salaires, il n'y a plus personne qui peut acheter quoi que ce soit. Donc, la demande, on la casse
26:26et on en est là. Une chose qui m'étonne à un point inimaginable, c'est que les questions
26:33purement économiques, qui sont de mon ressort en tant que prof, on les oublie complètement. Aujourd'hui,
26:39on a une croissance zéro, mais ce n'est pas d'aujourd'hui. Ça fait 20 ans que, pratiquement,
26:42on a une croissance zéro. Et c'est normal. Pour une économie de croissance, d'avoir une croissance
26:48nulle, non, ce n'est pas normal. Et en fait, les économistes qui ne sont pas trop libéraux,
26:56disons pas ultra libéraux, vous diront que c'est la crise de la société de consommation. C'est la
27:04crise du fordisme. Le fordisme, c'est un système génial où on arrive à monter les salaires,
27:10les profits, la consommation de masse, la production de masse, élever le niveau de vie
27:15de tout le monde, donner même de quoi faire que l'État ait des cotisations sociales, des impôts
27:21pour développer les aides sociales, etc. Mais c'est tout ça qui s'est cassé la figure. C'est
27:28normal. Un régime, ça vieillit et les systèmes économiques ont une fin.
27:37Il faut les adapter au fur et à mesure.
27:39Il faut les adapter, voilà. Alors Trump…
27:42Pas d'idéologie, pas de…
27:44Eh oui, minimum d'idéologie et maximum de lucidité.
27:50De bon sens, oui. Alors, est-ce que le retour de Donald Trump, vous vouliez qu'on en parle,
27:55Sergei Kolesnikov, en préparant cette émission, ce retour va changer quelque chose aux manœuvres
28:02américaines pour aspirer nos entreprises ?
28:05Ah ben oui, ça Trump, de ce côté-là, il reste un Américain, c'est sûr. D'ailleurs, lorsque le
28:14premier mandat de Trump a été terminé, qu'il y a eu Biden qui est arrivé, les Européens naïfs,
28:20comme toujours, se sont dit « Ah ben maintenant, c'est fini, Trump ne va plus nous faire la guerre
28:26économique, on va s'entendre ». Et puis finalement, Biden a pris exactement le même cap protectionniste
28:37pour défendre les intérêts américains. Alors là, sur ce plan-là, Trump est un défenseur des
28:43intérêts américains et je dirais que c'est bien normal. Un président de la République, il est là
28:48pour défendre les intérêts de son peuple et j'aurais bien aimé que Macron défende les intérêts de son
28:53peuple au lieu de jouer pour les intérêts purement américains, en réalité. Pas par trahison, mais par
29:00bêtise, tout simplement, parce que je ne suis pas un complotiste, je ne vois pas très bien qui aurait
29:07pu mettre Macron dans sa manche, le payer pour, ça c'est du James Bond, non, non. En fait, Macron,
29:16on l'a dit tout à l'heure, déjà c'est un psychopathe, en plus c'est un « young global leader »,
29:20il était atlantiste jusqu'au bout, il a cru à toutes ces idiocides de l'ultralibéralisme qui
29:33a mis fin à cette possibilité de, d'ailleurs, entre parenthèses, la relance de l'économie.
29:43Nous, on ne l'a fait pas, mais les Américains, eux, ils l'ont faite. Obama l'a faite, et dans les
29:51grandes largeurs, en 2009. Et Biden, avec son plan « Reduction Inflation Act », il l'a fait
29:58aussi. Et c'est là qu'on revient sur votre question, Trump aussi, il veut effectivement,
30:07bien sûr, aspirer nos entreprises. En fait, ils sont largement gagnants, les Américains,
30:14dans cette guerre d'Ukraine. Ils nous ont piqué le marché du gaz, obligés d'acheter notre gaz,
30:21toujours aux mêmes, aux Russes évidemment, et aux Américains aussi, mais quatre fois plus cher.
30:27Ils nous ont piqué le marché des centrales nucléaires, ils nous ont piqué le marché des
30:35sous-marins américains, enfin, les sous-marins pour l'Australie. Ça faisait 56 milliards au
30:41passage. Au lieu de vendre le Rafale, on a acheté des F-35. Alors, aujourd'hui, sur l'industrie de
30:49guerre, si vraiment il faut des armes tout de suite, tout de suite, tout de suite, qu'est-ce
30:52qu'on va faire avec cet argent qui serait débloqué par l'Europe ? Eh bien, on va acheter des armes
30:57américaines, bien sûr. Non, mais il faut vraiment un petit peu déranger de la cervelle pour ne pas
31:01le comprendre. La France était en récession au quatrième trimestre 2024. Sergueï Kolesnikov,
31:10elle connaît une désindustrialisation très forte depuis des décennies et ça continue malgré ce
31:17que raconte notre chef de l'État, Emmanuel Macron. Quel rôle va pouvoir jouer notre monnaie,
31:24l'euro, dans les mois qui viennent ? Oui, alors ça, l'euro, vous savez, l'euro, c'est la monnaie
31:34européenne, d'ailleurs, qui avait été lancée par Schmitt et Giscard un petit peu en mettant
31:41la charrue en Vornébeu, avec beaucoup de volontarisme. Et ça a marché dans la mesure où,
31:49justement, l'euro était taillé sur mesure pour les besoins de l'Allemagne et tout le monde a dû
31:56s'adosser au modèle allemand qui nous imposait ces mesures en matière de taux de change, de taux
32:06d'inflation, de taux d'intérêt. Il fallait faire comme l'Allemagne, quoi, jusqu'à ce que l'Allemagne
32:12soit rejointe par la crise, soit à nouveau aussi maintenant sinistrée et se trouve un petit peu
32:21dans la même panade que nous. Alors, l'euro, c'est la monnaie de l'Europe. L'Europe, elle est en train
32:30de se casser la figure. Alors, si l'Europe se casse la figure, je ne sais pas ce qu'il restera de l'euro.
32:37Déjà que le dollar, lui, est en vif repli. On utilise pour 20 points de moins déjà le dollar dans les
32:50réserves internationales grâce aux sanctions, avec l'imbécilité des sanctions.
32:58En février, l'Union européenne a voté un 16e paquet de sanctions contre les secteurs stratégiques de
33:05l'économie russe. C'est l'énergie, le commerce, les transports, les infrastructures et les services
33:11financiers. Comment les économies européennes et russes vivent-elles ces sanctions l'une et l'autre ?
33:17Écoutez, en ce qui concerne l'Europe, les sanctions, elle les vit très mal puisque ça lui est retombé
33:26dessus. En réalité, ceux qui ont souffert des sanctions, c'est l'Europe. Par exemple, la France,
33:33son agriculture a perdu ses marchés russes. A l'inverse, la Russie en a profité, maintenant
33:44qu'elle était abritée de la concurrence étrangère, pour développer son agriculture. Elle est très
33:54vite devenue un producteur mondial de céréales. Il faut quand même rappeler que la Russie ne part
34:04pas de rien. Elle a été industrialisée à la fin du XIXe siècle sous le tsar Nicolas II. Elle a été
34:14industrialisée par les soviétiques pendant l'ère de l'URSS. Il y a une base, contrairement à ce que
34:24pouvaient penser des gens comme Obama, qui n'ont pas beaucoup de culture, à vrai dire, et qui
34:30s'imaginaient, ils le disaient en 2016, que la Russie, c'était une station-service qui vendait
34:36des armes et du pétrole. Non, justement, il y avait déjà une base. Cette base, c'est très
34:41important, parce que si on partait de rien, il faut parler un petit peu du protectionnisme
34:50éducateur, pour bien comprendre. Le protectionnisme éducateur de Friedrich List, XIXe siècle,
34:56qui s'est battu contre l'école classique anglaise de Ricardo, qui promouvait le libre-échange. Mais
35:04le libre-échange, c'était pour les intérêts, bien compris de l'Angleterre. Alors, il fallait,
35:10au contraire, protéger les industries dans l'enfance. Et les sanctions ont servi de
35:16protectionnisme éducateur. Ça a permis, justement, aux industries dans l'enfance,
35:22à l'agriculture russe, de se prendre en main. Parce que finalement, là où Obama aussi a fait
35:30une grosse erreur, c'est qu'il a sans doute essentialisé la faiblesse soviétique sur le
35:37russe en général. Enfin, il a fait du racisme, pensant que le russe était paresseux, il était
35:43incapable de se prendre en main, incapable de travailler. Alors, en réalité, les Russes,
35:49comme les Chinois, sont des gens qui sont travailleurs, créatifs, innovants, ultra-flexibles.
35:56Et donc, la Russie a joué de tous ses atouts pour, justement, substituer la production aux
36:05importations, grâce aussi à la férule de Poutine, qui, en réalité, dirige le pays, a mis au pas,
36:16parce qu'à l'époque de Yeltsin, c'était horrible, la mafia, les oligarques. Il a mis au pas les
36:29oligarques, il a rétabli un droit de propriété, il a rétabli la justice, la confiance dans les
36:35Russes. Enfin, tout ce qu'il faut comme infrastructures juridiques.
36:37Et côté Union européenne, comment ces sanctions ont-elles été vécues depuis l'Union européenne ?
36:45Ah ben, chez nous, c'est abominable. Ça nous a enfoncés dans la crise à un tel degré que,
36:55vous avez vu, on a multiplication par quatre des prix du gaz, nombre de Français n'arrivent plus
37:02à se chauffer ou se chauffent beaucoup moins. Nombre de Français qui n'habitent pas tous dans
37:07le 16e arrondissement font un repas sur deux parfois, réduisent leurs achats alimentaires,
37:15font durer leurs vêtements, etc. Enfin, on est tombé dans une espèce de pauvreté sans nom. Et
37:24c'est ça qui nous fait prendre conscience quand même, qui fait hurler les Français quand ils
37:28voient que Macron donne des milliards et des milliards à l'Ukraine, qui ne représente pas
37:35nos valeurs, mais un pays policier et corrompu, qui utilise la terreur des régiments néonazis
37:47pour pousser la pauvre jeunesse ukrainienne à la boucherie sur le front. Parce qu'on nous fait
37:53croire qu'il y a un élan patriotique en Ukraine, mais c'est exactement l'inverse. Il y a cent mille
37:58déserteurs en Ukraine, les gens ne savent plus comment échapper aux sbires de la police qui
38:05cherchent à les envoyer sur le front. On envoie tout le monde sur le front, les jeunes, les vieux,
38:09toute la jeunesse ukrainienne y est passée. Enfin, il y a un million de morts et blessés,
38:13c'est quelque chose d'effarant, littéralement effarant. Pour aller de l'autre côté du front,
38:21comment se porte l'économie de Vladimir Poutine et comment prépare-t-il l'après-guerre ? On a
38:27entendu parler de cet accord sur le sous-sol ukrainien entre Donald Trump et Volodymyr
38:38Zelensky. Comment Américains et Russes vont-ils se partager le gâteau ? D'une manière générale,
38:46la Russie, elle, elle va très bien. Son PIB croît de 4 %, en gros. Le redressement de l'économie
38:57russe continue. Les secteurs de l'aéronautique, l'automobile, les transports, l'industrie navale,
39:07le spatial, la chimie, la... Enfin, tout ce qu'on peut imaginer va très bien. Et elle tisse des
39:17rapports étroits économiques avec les BRICS, avec la Chine, avec l'Inde, avec l'Iran. Ça va très
39:24bien pour la Russie. Elle manque simplement de personnel. Et ce n'est pas simplement parce qu'il
39:30y a des gens qui ont été... Il y a eu une mobilisation, une mobilisation. Zelensky en a
39:35fait huit. Une mobilisation, il a envoyé des gens au front. Enfin, il les a mis quand même six
39:44mois à l'entraînement avant de les envoyer au front. Alors que Zelensky, il lui envoie
39:48directement de la camionnette au front, directement. Il meurt dans les quelques heures qui suivent.
39:53Eh bien, en fait, la Russie paye les dégâts démographiques de l'URSS soviétique, où les
40:06naissances étaient très basses. Et grâce à Poutine, ça remonte progressivement. Alors que,
40:12à l'inverse, sur le plan démographique, c'est les États-Unis qui piquent un peu du nez.
40:20Et sur l'exploitation du sous-sol ukrainien, est-ce que vous pouvez nous en dire un mot ?
40:25Ben oui, écoutez, ça ne m'étonnerait pas du tout. Alors, je voudrais dire quand même au passage que,
40:31bien sûr, Trump a dit oui, je veux récupérer mon argent, 500 milliards de dollars, etc. Je pense
40:40qu'il y a peut-être de l'argent qui l'intéresse, mais il ne veut pas perdre la face non plus. Parce
40:45qu'un Américain, largué comme ça des centaines de milliards de dollars pour rien, vous passez
40:55pour un loser, pour un pauvre type, pour un crétin fini. Alors que Macron le fasse peut-être,
41:00mais Trump non. Alors maintenant, c'est très délicat, ce sont des investissements extrêmement
41:09pointus. Il y a Guillaume Pitron qui l'explique très bien dans son bouquin « La guerre des métaux
41:15rares », enfin les métaux rares plus exactement. Et c'est horriblement coûteux, c'est horriblement
41:22polluant, c'est horriblement technique. Ça ne m'étonnerait pas qu'effectivement, il y ait des
41:29joint ventures qui se passent entre l'Amérique et la Russie, et pas simplement dans le Donbass.
41:36C'est vrai que les principaux seraient surtout dans le Donbass, mais même en Russie, dans la
41:41Russie profonde. Parce que déjà, Trump a rétabli les relations diplomatiques, il est en train de
41:49rétablir les relations commerciales. Bientôt, on pourra à nouveau aller s'envoler à Moscou
41:56directement. « Business » quoi, ce sont deux personnes qui ne sont pas des vattes en guerre,
42:06qui veulent... D'ailleurs, dans le premier mandat, Trump n'a pas fait la guerre, il a fait au
42:13contraire les accords d'Abrams en 2020. Et il l'a dit d'ailleurs dans son discours d'investiture,
42:20qui était magnifique au passage, ce discours d'investiture avec serment sur la Bible,
42:26champ patriotique. Il a expliqué qu'ils allaient remettre d'aplomb l'Amérique, en faire une nation
42:34fière. Bon, est-ce qu'il va y arriver ? Je ne sais pas, parce qu'un gars comme Todd dit que le
42:40déclin américain est enclenché depuis au moins 50 ans. Alors, on voit maintenant l'Union européenne
42:45entre guillemets prise en étau entre les impérialismes américains et russes. On avait
42:52entendu parler de ce projet d'un État fédéral européen. Où les dirigeants européens en sont-ils
42:59de ce projet politique ? Oui, alors ça, l'Europe politique, d'abord les Américains n'en ont jamais
43:09voulu. Et ils ont obligé les Allemands, dont ils protégeaient le territoire grâce aux parapluies
43:18nucléaires, ils ont obligé les Allemands à laisser croire aux Français qu'il y avait un
43:23couple franco-allemand, qu'un jour on ferait l'Europe. Les Français ont été assez stupides
43:28pour le croire, mais les Américains ne veulent pas de l'Europe. Et aujourd'hui, l'Europe, elle est
43:34cassée par la guerre d'Ukraine. Elle est cassée en deux, entre les globalistes d'un côté, c'est-à-dire
43:38les fous furieux, à la Macron, Scholz, Von der Leyen, Marc Routteux et autres, Kaya Callas, etc.,
43:45qui sont bientôt des has-beens et qui seront délogés du pouvoir, ça a commencé. Et de l'autre
43:56côté, les souverainistes, avec les piliers que sont devenus Giorgia Meloni en Italie,
44:02Victor Orban en Hongrie, Robert Fixot en Slovaquie, Colin Dzierogescu en Roumanie. Alors lui,
44:14comme la Roumanie fait partie de l'UE, l'UE a carrément annulé les élections. Il faut le faire
44:21quand même. Je rappelle que Vance a dit « Mais enfin, reproutez-vous, vous êtes en train de fouler
44:26aux pieds vos propres valeurs soi-disant démocratiques. Nous, on défend quoi ? La démocratie
44:31ou un État totalitaire ? ». En fait, on défend un État totalitaire, parce que c'est ça, l'Europe
44:37des nations. C'est la folie de Bruxelles. Ces gens-là, ils sont dans une bulle virtuelle. Ils
44:44lévitent au-dessus du sol. Ils sont hors sol complètement. Alors plus vite, on les dégagera
44:49du pouvoir. Et plus vite, finalement, on pourra enfin sortir notre vieille Europe de la panade
44:57dans laquelle elle s'est laissée glisser. Pour terminer, Sergueï Kolesnikov, vous dites que
45:03l'avènement de ce nouveau monde multipolaire sera plus pacifique. Qu'est-ce qui vous permet de croire
45:10une telle chose ? Et quel avenir l'Europe pourra-t-elle jouer dans ce nouveau monde ? Alors,
45:17qu'elle soit, que le monde multipolaire soit pacifique, c'est simple à comprendre, parce que
45:23ça rejoint le début de la discussion. Personne ne menace la France. C'est la France qui croit
45:31qu'elle est menacée, alors que c'est elle qui menace, justement, la Russie. Ce sont Biden,
45:39les fous des démocrates américains qui voulaient mettre à feu et à sang la planète. Ce n'est pas
45:46du tout le cas de la Russie. La Russie n'a jamais envahi personne, en réalité, et même pas
45:51l'Ukraine. Ça a été une guerre préhensive pour se libérer de l'impérialisme américain. La Chine
46:02ne veut pas envahir personne, l'Inde non plus. Les grandes puissances veulent développer l'économie
46:12mondiale, et chacun en recevant les intérêts bien compris. Alors, l'Europe, là-dedans,
46:19le temps que vont durer encore les pouvoirs de nuisance de Macron, dont la gestion de la France
46:32à la Macron, c'est vraiment anti-français, anti-intérêt de l'économie française et
46:39anti-électorat. Les Français ne veulent pas de Macron. Ils ne savent plus comment lui dire
46:45qu'il le dégage. D'ailleurs, il s'est glissé dans un trou de souris en 1917, et il a profité
46:52du temps de la guerre d'Ukraine pour se faire réélire et échapper à carte sur table, le
46:57programme que je propose. Donc, du coup, il s'est fait réélire. On ne savait même pas pourquoi,
47:02pour quoi faire. Et lui-même, d'ailleurs, ne le savait pas. Son propre agenda, c'est de rester
47:09au plus longtemps au pouvoir comme Zelensky, finalement, et devenir un jour, dans ses rêves
47:14les plus fous de psychopathe, président des États-Unis d'Europe. Voilà. Non, moi, je suis
47:20très, très optimiste, une fois que tous ces gens-là auront dégagé. Merci à vous, Sergei
47:26Kolesnikov. Je rappelle une dernière fois à nos téléspectateurs le titre de vos ouvrages,
47:32dans la tête de l'oncle Sam, les BRICS, nouveaux maîtres du monde, et apparaître dans les prochains
47:38mois le choc Russie-Occident. Merci à vous, monsieur, d'avoir répondu à notre invitation.
47:45Merci à vous tous d'avoir suivi cet entretien. Tout de suite, c'est la chronique économique et
47:51financière de Philippe Béchade. Et quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine. A bientôt.
47:56Salut. Merci et au revoir.
48:01— Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org —
48:21Bonjour et bienvenue pour ce rendez-vous hebdomadaire de décryptage de l'actualité économique et géopolitique
48:29en mode affranchi. Je salue tous les abonnés de TV Liberté pour cet épisode que j'intitulerai
48:38« Après la guerre contre les virus, la guerre contre les Russes ». Allez, on a gagné un vie.
48:48Mais surtout, on a trouvé un nouveau prétexte pour endetter la France, endetter l'Europe.
48:56Mais surtout, aujourd'hui, un prétexte pour venir faire la poche des épargnants, puisqu'il est question...
49:03Vous l'avez bien compris avec l'allocution d'Emmanuel Macron du mercredi 5 mars. Il est bien question de faire appel à l'épargne.
49:15Alors ce que l'on voit se dessiner, c'est une ponction sur le livret A. Déjà qu'il n'y avait pas assez d'argent pour financer
49:27le logement social et qu'on est en grave déficit, avec 2,5 millions de mal logés, mais surtout un nombre de constructions
49:37qui s'est littéralement effondré depuis 2 ans... Bon, comme on est au fond du trou côté immobilier et qu'on est déjà
49:46à 150 000 licenciements, bon, allons jusqu'au bout et réorientons l'épargne vers l'armement, où là, peut-être qu'on arrivera
49:57à créer quelques emplois. Donc l'Europe se réarme face à la menace russe. Bon, des Russes qui sont bloqués depuis 3 ans
50:10à l'est du Niépre, sur une ligne de front de 700 km, qui a avancé ou reculé de 3 ou 5 km en 3 ans.
50:21Poutine n'a pas réussi à s'emparer d'un pays de 45 millions d'habitants, mais il ne fera qu'une bouchée d'une Europe
50:30qui compte 450 millions d'habitants, qui est 10 fois plus vaste que l'Ukraine et surtout 10 fois mieux armée, et en plus de ça,
50:39protégée par la doctrine nucléaire que Poutine ne franchira certainement pas. Il connaît les lignes rouges.
50:49Nous connaissions les siennes. Nous les avons délibérément franchies avec l'Ukraine. Donc la menace russe, on ne lit ça que dans des pays
51:00où, comme par hasard, les dirigeants sont tous membres ou administrateurs du WEF, administrateur pour le chancelier Merz,
51:09administrateur pour Chrystia Freeland, qui est candidate à la succession de Justin Trudeau au Canada.
51:18Mais dans des pays où il n'y a pas des pantins du WEF, vous ne lisez pas, ni dans la presse helvétique, ni dans la presse du Kazakhstan
51:27ou même italienne, que la Russie soit une menace. Non, c'est une obsession des membres du World Economic Forum,
51:39qui, en plus de ça, ont un autre agenda qui est l'eurofédéralisme et ultimement le globalisme planétaire.
51:49Et l'eurofédéralisme, c'est ce qui sous-tend effectivement le projet d'investissement de 800 milliards de fonds européens.
51:58Bon, ça va être de l'endettement, naturellement. 800 milliards, tiens, tiens, tiens, est-ce que ça ne serait pas exactement
52:07le montant que proposait Mario Draghi il y a un an exactement ? Oui, c'était en février 2024, 800 milliards d'emprunts pour relancer l'Europe.
52:20À l'époque, il n'en était pas question, puisque l'Allemagne, avec son orthodoxie budgétaire, s'interdisait de participer
52:32à la moindre levée de fonds avec une garantie mutualisée. Eh ben ça y est, les lignes rouges de l'Allemagne ont volé en éclats.
52:46Là, c'était le 4 mars, puisque le chancelier Merz annonce donc que l'Allemagne va tirer un trait sur 30 ans de doctrine d'orthodoxie budgétaire
53:00pour relancer par la dette. Et là, il est question en Allemagne, juste en Allemagne, d'un package de 500 milliards d'euros.
53:10Donc on passe de zéro surendettement à 500 milliards, plus la participation aux fonds européens de 800 milliards.
53:20Voilà. Je le répète, le chancelier Friedrich Merz fait partie du World Economic Forum. Il est donc clair que son allégeance va au WEF
53:32et pas du tout aux doctrines de saine gestion que l'Allemagne poursuit depuis la chute du mur de Berlin.
53:41Alors tout ça a eu quand même une conséquence, le krach obligataire du 5 mars. Jamais depuis octobre 1998,
53:50on avait vu les taux exploser de 32 points en Allemagne. Ça fait donc une hausse de près de 15%.
53:59En France, nos OAT ont décalé de 29 ou 30 points à la hausse et retrouvé leur pire niveau depuis novembre 2011.
54:10Voilà. On pariait sur une baisse de taux qui relancerait l'immobilier, qui relancerait la croissance en Europe.
54:18Eh bien cette baisse de taux n'existe plus. On est même sur les pires niveaux qu'on ait connus depuis 14 ou 15 ans.
54:27Et puis surtout, la relance par la dette. Nous savons tous ce que cela donne avec l'épisode Covid.
54:35Un an après le « all-in » monétaire, nous avions une inflation à 8, 9, 10%, même 20% dans certains pays européens.
54:46Donc voilà, on prend les mêmes et on recommence. Il y a 5 ans, c'était le virus. Aujourd'hui, c'est les Russes.
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