Le député PS de l’Essonne Jérôme Guedj était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour Jérôme Guedj, bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:16Vous êtes député socialiste de l'Essonne et secrétaire nationale à la laïcité.
00:20Qui dit 1er mai ? Monsieur Guedj dit bien sûr cortège syndicaux.
00:23Mais qui dit cortège et rassemblement ? Malheureusement, dit casseur, black bloc,
00:27spectre des débordements avec des activistes locaux et étrangers qui ont prévu selon les renseignements.
00:32Et comme nous l'a confirmé hier à cette même place le ministre de l'Intérieur de déborder le dispositif,
00:38c'est devenu la journée de l'ultra-violence ce 1er mai ?
00:41Oui, ça gâche, ça abîme, ça dévoie, ça dénature ce que doit être le 1er mai.
00:45C'est la journée des travailleurs.
00:47C'est né du souvenir d'une lutte aux Etats-Unis en 1886 à Chicago pour la journée de 8 heures.
00:55Et donc il faut rester fidèle à ça.
00:57Le 1er mai, c'est mettre la question sociale au centre des préoccupations des Français.
01:01C'est le cas assurément.
01:04Et donc tout cela, tous ces crétins décérébrés qui utilisent cette journée-là pour promouvoir la violence,
01:12c'est-à-dire le déni de ce que doit être la politique, la dispute apaisée,
01:17le déni de ce que doit être le dialogue social,
01:19la fabrication du compromis avec un rapport de force dans l'entreprise entre les employeurs et les salariés.
01:25Donc tout cela, c'est les idiots utiles de la dérive du pays.
01:30Parce que quand on met la violence et la brutalisation, ils demandent quoi ces gens-là ?
01:33Qu'est-ce qu'ils veulent ?
01:34Qu'est-ce qu'ils veulent à part casser du flic ?
01:36Rien, donc ils ne peuvent avoir que notre mépris.
01:38Vous dites défense des droits des salariés, assurément, ça sera au cœur de ces cortèges.
01:43Est-ce que vous en êtes si sûr, Jérôme Guèche ?
01:45Est-ce que cette défense ne passe pas depuis quelques années déjà au second plan ?
01:49La CGT n'est-elle pas elle-même baignée dans une forme de radicalité assumée
01:52en défilant d'abord contre l'extrême droite, qu'elle voit partout,
01:55parfois même en votre personne, nous en parlerons tout à l'heure.
01:58Est-ce que vraiment cette journée, elle est dédiée aux travailleurs ?
02:02Moi, j'ai regardé les mots d'ordre de l'ensemble des syndicats.
02:05Que les syndicats s'engagent contre l'extrême droite,
02:08ils l'ont fait au moment des élections présidentielles,
02:10ça ne me paraît pas choquant, mais pourquoi ?
02:13Pas par politique aérie, c'est parce qu'ils voient que le programme économique et social
02:19tourne le dos aux revendications des salariés.
02:24Moi, je le vois à l'Assemblée nationale, l'extrême droite, de façon nationale,
02:26quand il faut augmenter le SMIC, ils ne sont pas là,
02:29et quand il faut défendre les salariés, ils sont souvent absents.
02:32Pardonnez-moi, aux dernières élections européennes,
02:35je crois que c'est, je vais dire le chiffre, mais je vais le vérifier de nouveau,
02:38je crois que c'est 56% des ouvriers qui ont voté Rassemblement national.
02:42D'accord, mais ça n'empêche pas, vous savez, qu'on peut parfois voter contre ses propres intérêts,
02:48et la pédagogie que les syndicats...
02:49C'est à l'insulteur plein gré qu'ils ont voté.
02:51Non, je ne fais injure à personne.
02:53Ce que je veux dire, parce que vous me posiez la question,
02:55est-ce que c'est légitime pour les syndicats d'avoir d'autres mots d'ordre que ceux relatifs au travail ?
03:01C'est possible que ce soit sur cette question-là, sur la paix,
03:04ça ne me choque pas que des gens, alors que le monde est en guerre à plusieurs endroits,
03:08portent la revendication de la paix,
03:10mais quand même, il y a cette centralité des sujets, des industrialisations.
03:14Il y a des manifestations partout en France, plus de 250 endroits,
03:17je pense notamment au Grand Rassemblement à Dunkerque,
03:20parce qu'ArcelorMittal, c'est le symbole tonitruant de la brutalité de cette désindustrialisation
03:28pour une entreprise qui gagne de l'argent, qui a bénéficié d'aides publiques,
03:33qui les a engrangées parfois pour verser, et en l'espèce pour verser des dividendes à ses actionnaires,
03:40qui n'a pas investi dans la transition écologique, dans la décarbonation,
03:44et qui va mettre sur le carreau, c'est plus de 600 salariés, dont 290 sur le site de Dunkerque,
03:48donc ça c'est légitime en ce 1er mai partout que c'est mobilisé.
03:51Pourquoi une partie de ces salariés ne se tourne-t-elle plus vers la gauche ?
03:53Posez-vous la question, pourquoi ?
03:55Mais vous avez parfaitement raison, parce qu'il faut avoir ce discours et cette pratique
04:01à la fois audible et efficace.
04:04Je prends l'exemple que je viens de mentionner,
04:06qui est un débat qui a traversé la gauche,
04:09qui est jusqu'à quel point on peut aider les entreprises
04:13au nom de l'efficacité de la recherche, de la baisse du chômage, de la compétitivité.
04:17Et de la création de la richesse.
04:18Et de la création de la richesse.
04:19Ça s'appelle la politique de l'offre.
04:21Moi je ne suis pas opposé par principe à cette politique de l'offre,
04:24mais quand elle est sans limite, sans borne,
04:26et qu'on se retrouve aujourd'hui avec des exonérations de cotisations sociales,
04:31des aides aux entreprises, sans contrepartie,
04:34sans pouvoir vérifier, dans n'importe quel système,
04:38quand on donne une aide, on s'assure qu'elle atteint l'objectif.
04:41On a doublé les aides aux entreprises,
04:43les exonérations de cotisations dans les dix dernières années,
04:46et donc, pour répondre à votre question,
04:48une gauche qui assume efficacité économique, mais justice sociale,
04:52en disant, par exemple, là, il faut mettre des contreparties, les vérifier,
04:54c'est pour moi le bon chemin.
04:55Donc si j'ai bien compris, la gauche qui est pour le partage
04:58et la diminution du temps de travail,
04:59la gauche qui dit un droit à la paresse,
05:01même en ce jour de la fête du travail,
05:03ce n'est pas votre gauche.
05:04Sur le premier point, le mouvement historique de baisse du temps de travail,
05:10il faut, je vous ai dit, le 1er mai, il est né de la revendication des travailleurs en 1886,
05:17des travailleurs américains pour la journée d'huit heures.
05:20Moi, je considère que la baisse du temps de travail,
05:23les gains de productivité, la lutte contre la pénibilité,
05:26fait qu'il y aura une baisse tendancielle du temps de travail
05:30pour une meilleure qualité au travail.
05:32C'est travailler mieux pour les uns et pour les autres.
05:35Mais je n'en fais pas l'alpha et l'oméga.
05:36Mais à l'inverse, expliquer que les Français ne travaillent pas assez,
05:40que c'est des fainéants, etc.,
05:42je pense que c'est faire injure à la réalité de tous ceux qui bossent
05:47et qui font tourner le pays et qui créent des richesses.
05:49Mais le Premier ministre, quand tu dis qu'on ne travaille pas suffisamment
05:51parce qu'il y a cette facture et ces milliards à trouver,
05:54il ne parle pas de fainéants.
05:56Ne vous trouvez-vous pas...
05:57Oui, mais moi, j'entends souvent
05:59cette petite musique sur le thème
06:01« Il n'y a pas suffisamment d'intensité dans le travail ».
06:04Franchement, moi, je suis favorable à ce qu'on travaille plus.
06:07Mais vous savez, ça veut dire quoi ?
06:08Ça veut dire qu'on travaille tous.
06:09C'est-à-dire qu'il y a plus de gens au travail.
06:11Le taux d'emploi des jeunes, comme le taux d'emploi des seniors,
06:13il est notoirement insuffisant.
06:15Et s'il était meilleur, il n'y aurait pas de déficit de la sécurité sociale.
06:18Le niveau de chômage, il va remonter.
06:19C'est extrêmement préoccupant.
06:21Donc, moi, le travail et plus,
06:23eh bien, c'est le travail et tous.
06:24On aura plus de temps de travail
06:26et plus de production parce qu'on aura plus de gens au travail.
06:29Est-ce que vous allez pouvoir, Jérôme Guelch,
06:31défiler tranquillement tout à l'heure sans être menacé ?
06:33J'y compte bien.
06:34J'y compte bien parce que tous les 1er mai, je vais défiler.
06:38Et parce que ma place, elle a toujours été...
06:39Moi, je suis un militant.
06:41J'étais militant avant d'être élu.
06:42Le 1er mai, c'est des grands moments de rassemblement.
06:45Et donc, à chaque fois qu'il y a une cause juste,
06:48le 1er mai en est une.
06:50Dimanche dernier, c'en était une aussi.
06:51On va y revenir, j'imagine.
06:53Eh bien, je suis dans la rue parce que c'est le lien
06:55entre l'engagement, la manifestation.
06:57Elle est dans le panthéon de l'engagement.
06:59Il faut vous attendre, c'est-à-dire d'être menacé,
07:00insulté, exfiltré.
07:01Tout cela est devenu pour vous, malheureusement,
07:04et autour de vous...
07:04Je ne veux pas...
07:06Je vois les images.
07:06Je ne veux pas m'y résoudre, évidemment,
07:09parce que ce serait de donner le point.
07:10Je vous ai parlé tout à l'heure de crétins décérébrés
07:12en parlant des Black Blocs.
07:13C'est à peu près la même chose.
07:14Ceux qui dénaturent une manifestation comme celle-ci,
07:17dimanche, je suis allé dans la rue
07:18parce qu'un homme a été assassiné à raison de sa confession.
07:22Un musulman, qui plus est, a été tué dans une mosquée.
07:26Et je vais vous dire,
07:27quand je suis arrivé sur la place de la République,
07:28j'avais les boules de voir
07:30qu'il y a si peu de monde présent sur cette place.
07:32Parce que je me disais,
07:34mais dans quel monde vivons-nous ?
07:36Dans cette République qui doit protéger tous ses enfants,
07:38quelle que soit leur confession,
07:40quand un juif se fait tuer à l'hypercachère
07:42ou à l'école Azoratora,
07:44quand un chrétien se fait massacrer à l'église Saint-Etienne-du-Rouvray
07:49ou à Nice,
07:51ou un musulman dans une mosquée,
07:53je dirais, un sursaut devrait se déclencher dans le pays à chaque fois.
07:58Qu'est-ce que je constate ?
07:59Ce n'est pas toujours le cas.
08:00Ce n'est pas le cas.
08:02Qu'est-ce que vous avez précisément entendu ?
08:03Qu'est-ce qu'on vous a dit lors de cette manifestation ?
08:05C'est extrêmement secondaire,
08:07mais ça dit une chose,
08:09c'est qu'il n'y a plus,
08:10ce que je viens d'évoquer là,
08:11il n'y a plus ce combat antiraciste unitaire,
08:14il n'y a plus cet universalisme
08:16qui devrait nous obliger, nous contraindre
08:19ou même mieux nous permettre de faire front.
08:22Et donc quand je suis là-bas,
08:23et quand je suis là-bas et quand ils me voient,
08:25ils voient qu'ils n'aiment pas les socialistes
08:27pour des gens d'extrême-gauche,
08:29pourquoi pas ?
08:29Certains m'ont dit qu'il fallait censurer François Bayrou.
08:33Ça c'est le débat.
08:33Ça c'est le débat et j'ai l'habitude.
08:35Par contre, qu'on me dise
08:36fils de pute, c'est pas bien,
08:38qu'on me dise dégage sioniste,
08:41j'entends évidemment autre chose,
08:43évidemment autre chose,
08:44d'ailleurs que j'ai entendu en traversant la foule
08:47quand une voix de dame a dit,
08:49je ne sais pas qui c'est,
08:50je n'ai pas pu la voir,
08:51mais qui m'a dit
08:51on n'a pas besoin des juifs avec nous.
08:53Et ces gens-là,
08:54ils font exactement cette incarnation du séparatisme,
08:59c'est-à-dire que chacun sa colère,
09:01chacun ses victimes,
09:02chacun son repli identitaire et communautaire,
09:06c'est-à-dire le...
09:07Et donc chacun à la fin qui termine tout seul.
09:09Chacun qui termine tout seul.
09:10Parce que vos amis socialistes sont tous pour clairs.
09:12Oui, oui, j'ai été soutenu par des gens de gauche
09:14et par des gens de droite.
09:15J'ai vu ceux des gens de gauche
09:16qui n'ont pas eu une seule expression de solidarité.
09:19Je les ai vus, incontestablement.
09:21Voilà.
09:23Au Parti Socialiste,
09:24tout le monde m'a soutenu.
09:25À droite,
09:25j'ai eu des messages de plusieurs ministres.
09:28Certains ont fait le minimum syndical,
09:30mais nous ne sommes pas là pour peser chaque mot.
09:32Voilà, mais par contre,
09:33je n'ai pas eu un mot de soutien de la France insoumise.
09:38Vous ne comptiez pas.
09:39Non, mais vous savez quoi ?
09:41Je me dis que si on en arrive à ça,
09:44c'est-à-dire que l'apreuté du combat politique
09:47qu'on peut avoir,
09:48l'effet faire silence sur une mise en cause,
09:53de ce qu'il a aussi à nouveau devrait nous rassembler.
09:55Mais encore une fois, pour moi,
09:56ce n'est pas l'alpha et l'oméga.
09:58Ce qui m'inquiète le plus,
09:59c'est dans ce pays,
10:00c'est dans ce pays,
10:02comment on indique à nos compatriotes
10:03de confession musulmane,
10:05vous n'êtes pas seul.
10:06Les chicaris politiques, on s'en fiche.
10:08Nous sommes dans ce pays
10:08où un ministre de l'Intérieur,
10:09on peut ne pas être d'accord
10:10avec ses idées politiques,
10:11on ne peut ne pas être d'accord
10:12avec ses convictions,
10:13on lui fait porter la responsabilité.
10:14La France insoumise
10:15lui fait porter la responsabilité morale
10:17d'un crime atroce aujourd'hui.
10:20Est-ce que vous lui apportez
10:21votre soutien, M. Retailleau ?
10:22Quelles que soient vos différences,
10:24fût-elle grande ?
10:26Je vais vous dire,
10:27je préfère Bruno Retailleau
10:28quand il dit à votre micro
10:30que la foi, l'islam,
10:36est parfaitement compatible
10:38avec la République.
10:39Je déteste la petite musique
10:40de ce bashing anti-musulman
10:43dont il faut reconnaître
10:44qu'il peut apparaître obsessionnel
10:47dans le débat public
10:48et donc chacun doit se questionner
10:52de sa responsabilité.
10:54Voilà.
10:54Je le dis sincèrement.
10:55Je répète ma question.
10:55Je le dis sincèrement.
10:56Et donc Bruno Retailleau,
10:58je préfère imaginer
10:59que c'est un républicain sincère
11:01mais je constate aussi
11:02qu'il y a des moments
11:03où il y a des éléments obsessionnels
11:06qui entretiennent une ambiance.
11:08Hier, on lui a posé la question.
11:10Moi, je lui ai posé la question.
11:11Il nous a dit
11:12la meilleure défense des Français musulmans
11:15c'est le combat contre l'islamisme.
11:17Qu'est-ce que vous trouvez ?
11:17Je suis d'accord à 1000%
11:19avec cela.
11:20Et c'est d'ailleurs la raison
11:21pour laquelle
11:21je suis extrêmement sourcilleux
11:25et attentif
11:26à dire
11:26les premières victimes
11:28de l'islamisme
11:29ce sont les musulmans.
11:30Partout dans le monde,
11:31les premières victimes
11:32de l'islamisme
11:33ce sont les musulmans.
11:34Je n'oublie pas que
11:35le chauffeur
11:37de ce camion
11:39à Nice
11:40le 14 juillet 2016
11:41sur la promenade des Anglais
11:43il a fauché
11:43des gens de toutes origines
11:45et notamment des musulmans
11:46qui étaient venus
11:47fêter le 14 juillet
11:48en France.
11:49Monsieur Gage,
11:50on est aujourd'hui
11:51dans la hiérarchie
11:52des confessions
11:53dans notre pays.
11:54Nous avons des actes
11:55anti-musulmans,
11:56nous avons des actes
11:56anti-chrétiens,
11:57nous avons un antisémitisme
11:58qui explose aujourd'hui.
12:00Qui peut parler ?
12:01Je le dis sincèrement
12:02et je le fais
12:03et ne le prenez pas mal
12:04Sonia
12:04parce que j'ai toujours
12:05plaisir à venir ici
12:06mais on ne peut pas
12:08matin,
12:09midi et soir
12:09dans le débat public
12:11parler des musulmans
12:12matin,
12:13midi et soir
12:14et je suis sur cette chaîne
12:15et je vous le dis
12:17ce n'est pas entendable
12:20et comprenez la peur
12:22de nos compatriotes
12:24musulmans
12:24donc ils se disent
12:26mais pourquoi foutez
12:27la paix aux musulmans
12:28pour mieux combattre
12:29l'islamisme ?
12:30Le moment en quoi
12:31dénoncer l'islamisme
12:32c'est viser les musulmans
12:33quand dans les pays musulmans
12:34on combat l'islamisme
12:37vous croyez que ces mêmes pays
12:37visent leurs compatriotes musulmans ?
12:39Je suis absolument d'accord
12:40mais si ce combat
12:41contre l'islamisme
12:41se circonscrit
12:42se réduit à ce combat
12:44contre l'islamisme
12:45et moi je serai toujours
12:45aux côtés de ceux
12:46qui mettent toute l'énergie
12:49pour mener son combat
12:52parce que c'est celui
12:53comme tous les fanatismes religieux
12:55qui est le plus à même
12:58de fracturer notre société
12:59et ce qui s'est passé
13:01l'autre dimanche
13:02c'est l'illustration
13:02j'ai utilisé le terme
13:03de séparatisme
13:04c'est-à-dire le moment
13:05où certains
13:06dont la tête a été lavée
13:07pour ne pas dire pourrie
13:08par une certaine rhétorique
13:10qui considèrent
13:11que l'expression de position
13:14qui ne sont pas alignées
13:15sur leur sémantique
13:17et bien fait de vous
13:19des gens qui ne sont pas fréquentables
13:20à l'inverse
13:20est-ce que vous pensez
13:21que M. Mélenchon
13:22aurait eu les mêmes yeux
13:23embués de larmes
13:24face à une femme française
13:25de confession juive
13:26qui lui aurait dit
13:26M. Mélenchon j'ai peur
13:28j'ai peur dans ce pays
13:29comme lui a dit
13:29cette femme française musulmane
13:31il aurait eu la même réaction
13:32M. Gaët
13:33s'il vous plaît
13:33une réponse
13:34je ne fais pas de
13:35mais vous savez quoi
13:36je n'ai pas envie
13:37de polémiquer
13:38quand on vise les médias
13:39on peut
13:39quand on parle de M. Mélenchon
13:40on ne peut pas dire les choses
13:42franchement
13:42je ne peux pas être suspecté
13:44j'ai rompu avec
13:45Jean-Luc Mélenchon
13:46il a eu des propos
13:47odieux
13:48à mon endroit
13:49donc j'ai dit
13:49qu'ils avaient des relents
13:50antisémites clairs
13:51et ça m'a brisé le coeur
13:53au regard du compagnonnage politique
13:55que j'ai eu pendant 20 ans
13:56avec cet homme
13:57donc voilà
13:59moi j'aurais préféré
14:00qu'il y ait bien plus de monde
14:02sur cette place
14:02que tout le monde
14:03pleure à Boubacar Sissé
14:05avec la même sincérité
14:06et que personne
14:07n'instrumentalise
14:08moi ce qui m'a énervé
14:09moi ce qui m'a énervé
14:10c'est que je venais
14:11à une veille silencieuse
14:13et que ça s'est transformé
14:14en meeting politique
14:15et que j'avais des gens
14:16sous la bannière
14:16de l'islamophobie
14:17mot que vous ne reprenez pas
14:18c'est ce qu'il vous reproche également
14:20oui on me reproche ça
14:22mais je vais vous dire une chose
14:23c'est le ressentiment
14:24de nos compatriotes musulmans
14:25qui est le plus important
14:26il y a de l'âne anti-musulman
14:27il y a du racisme anti-musulman
14:29il y a de la musulmanophobie
14:30je préfère utiliser ce terme
14:31que Charb
14:32dans son petit opuscule
14:35publié quelques jours
14:36avant d'être trucidé
14:37au Bataclan
14:38Charb
14:39qui a fait ce livre
14:41et vraiment j'invite tout le monde
14:42à le lire
14:42lettre aux escrocs
14:44de l'islamophobie
14:45qui font le jeu des racistes
14:46et qui essayent
14:47cette pédagogie
14:48de distinguer
14:49la critique légitime
14:51d'une religion
14:51de la défense irrésolue
14:53des fidèles
14:54qui en aucun cas
14:55ne peuvent être mis en cause
14:56pour leur foi
14:57c'est peut-être trop subtil
14:59dans la période
14:59c'est peut-être trop compliqué
15:00mais moi je voudrais avoir
15:01cette pédagogie
15:02trop subtil pour quelqu'un
15:03comme monsieur Mélenchon
15:04je suis bien d'accord
15:05je suis bien d'accord
15:06mais par contre
15:07j'entends le ressenti
15:08de tous ceux
15:09qui ont peur aujourd'hui
15:11parce qu'ils sont musulmans
15:11qui ont la boule au ventre
15:12d'aller dans un lieu de culte
15:14donc moi je ne veux pas
15:14m'enferrer dans une querelle
15:15sémantique
15:16je leur dis juste
15:16je peux utiliser
15:18islamophobie
15:18musulmanophobie
15:19racisme anti-musulman
15:21etc
15:21à condition que vous entendiez bien
15:23que certains
15:25mal intentionnés
15:26vous l'avez dit tout à l'heure
15:27derrière ce terme
15:28d'islamophobie
15:29mettent en cause
15:31des lois de la république
15:32comme la laïcité
15:33comme la loi de 2004
15:34qu'ils considèrent islamophobes
15:35c'est une minorité
15:36il faut que ça reste
15:37une minorité
15:38il faut qu'on les combatte
15:39ce sont les islamistes
15:40mais il ne faut pas
15:42qu'en disant ça
15:43on donne le sentiment
15:45d'être moins en soutien
15:46encore une fois
15:47je le dis
15:47de nos compatriotes musulmans
15:48qu'on ne peut pas
15:49laisser seul
15:50au risque
15:51justement
15:51de les jeter dans les bras
15:52de ceux
15:53qui avec plus ou moins
15:54de sincérité
15:55veulent les défendre
15:55question sur la proportionnelle
15:57et sur le congrès du PES
15:58on y viendra
15:59j'espère que vous reviendrez
16:01je voudrais conclure
16:02le congrès du PES
16:02c'est important
16:03mais on y reprendra
16:04c'est important
16:04c'est une bataille
16:05ce sera le 27 mai
16:06le vote a lieu le 27 mai
16:08il faut une ligne d'air
16:10peut-être une troisième fois
16:10la vôtre
16:11avec Nicolas Meyer-Rossignol
16:13mais je pense
16:13au-delà des partis
16:14au-delà des confessions
16:15au-delà des croyances
16:16c'est important
16:16de parler à la communauté nationale
16:18par exemple
16:18vous incarnez aujourd'hui
16:19un courant au Parti de Solis
16:20qu'est-ce que vous diriez
16:21aujourd'hui
16:22à ceux qui nous regardent
16:23une grande partie des français
16:24quelles que soient leurs origines
16:25pour que la prophétie
16:26de l'ancien ministre de l'Intérieur
16:27Gérard Collomb
16:28ne se réalise pas
16:29pour que nous puissions encore
16:30vivre côte à côte
16:32et pas face à face
16:33et bien précisément
16:34ce que je vous ai dit tout à l'heure
16:35c'est-à-dire
16:36renouer avec l'empathie
16:37avec l'universalisme républicain
16:39avec le fait qu'il n'y a
16:40qu'une communauté nationale
16:42et avec la lucidité
16:43de dire les choses
16:43et avec la lucidité
16:44de dire que
16:45tous ceux
16:46qui veulent
16:47fracturer cette communauté
16:48voire
16:49organiser le séparatisme
16:51sont des adversaires
16:52de la République
16:52et moi de manière irrésolue
16:54c'est pour ça que
16:54comme secrétaire nationale
16:55à la laïcité
16:55je rappelle matin
16:57midi et soir
16:57j'ai souvent l'occasion
16:58sur ce plateau
16:58de le dire
16:59c'est une loi
16:59qui protège
17:00celui qui veut croire
17:01comme celui qui ne veut pas croire
17:02et qu'ils mettent
17:04des coups de butoir
17:05il y en a à droite
17:06ou à l'extrême droite
17:07qui instrumentalisent
17:08la laïcité
17:08pour stigmatiser
17:09uniquement les concitoyens
17:10musulmans
17:11il y en a d'autres
17:12à gauche
17:13ou à l'extrême gauche
17:14qui la dévoient
17:15qui la relativisent
17:16qui la contextualisent
17:18et qui trouvent
17:18qu'elle est justement
17:19une atteinte
17:20à la foi
17:22quand j'entends
17:22des gens à gauche
17:24dire que
17:24la laïcité
17:25la loi de 1905
17:27ou la loi de 2004
17:28sur l'interdiction
17:29du port des signes religieux
17:30à l'école
17:31ce sont des lois
17:32islamophobes
17:33je dis justement
17:33alors attention
17:34parce que là
17:35vous êtes en train
17:36de remettre
17:36ce qui nous permet
17:37de remettre en cause
17:38ce qui nous permet
17:39précisément
17:39d'être ensemble
17:40donc combat
17:41irrésolu
17:42contre
17:43toute la haine
17:44anti-musulman
17:44cette musulménophobie
17:46combat résolu
17:47contre
17:48l'islamisme
17:49en faisant
17:49clairement
17:50la part des choses
17:51et au-delà de tout ça
17:52combat contre
17:52tous les fanatismes religieux
17:54c'est pas en ce moment
17:54je débat de la fin de vie
17:56à l'Assemblée Nationale
17:56voilà
17:57et moi j'ai un principe
17:58les religions
17:59n'ont pas affaire à la loi
18:00c'est respectable
18:02elles peuvent exprimer
18:02leurs rapports
18:04les trois monoplysmes
18:05sont d'accord
18:05sur ce sujet
18:06elles peuvent exprimer
18:07leur position
18:08voilà
18:08mais moi je rappelle
18:09à chaque fois
18:10la belle phrase
18:10d'Aristide Briand
18:11le législateur
18:12qui a fait la loi
18:13de 1905
18:13la loi protège
18:15la foi
18:16aussi longtemps
18:17que la foi
18:17ne prétend pas
18:18faire la loi
18:19c'est ça la république
18:20et on le dit
18:20à tous ceux
18:21qui
18:21dont les convictions religieuses
18:23parfois les amènent
18:24à se dire
18:24qu'elles peuvent
18:25s'imposer
18:25dans le débat public
18:26ça jamais
18:26j'espère surtout
18:27que la république
18:28et la France
18:29vous permettra aussi
18:30et vos camarades
18:31de défiler tout à l'heure
18:32tranquillement
18:32je l'espère
18:33mais j'en suis convaincu
18:34aux côtés des travailleurs
18:35merci
18:35merci et à bientôt
18:43merci
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