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Les technologies financières peuvent-elles changer le monde ? C’est le pari de Gimena Diaz, fondatrice de Kallpa Pay, une fintech à impact qui allie innovation et générosité. À travers une carte de paiement réservée aux dons, elle veut repenser notre rapport à la philanthropie. Et dans un secteur encore très masculin, elle incarne aussi une autre révolution : celle de la place des femmes dans la tech.

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Transcription
00:00Générique
00:00L'invité de Smart Impact, c'est Rimena Diaz. Bonjour.
00:10Bonjour.
00:10Bienvenue, vous êtes la fondatrice de CalpaPay, vous l'avez créée en 2022.
00:14Racontez-moi, quelle ambition, c'est quoi CalpaPay ?
00:17Alors, CalpaPay est une app qui a comme objectif de permettre aux gens d'avoir une deuxième carte de paiement
00:24pour leur faciliter les dons aux associations.
00:29Alors, je m'explique. En fait, c'est une application que vous pouvez télécharger sur Google Play ou Apple Store
00:37et qui nous permet de faire des dons à chaque fois qu'on fait un paiement avec cette carte.
00:44L'objectif étant de répondre à un certain nombre de constats que j'ai faits dans les 20 années d'engagement associatif
00:52et dans les 20 années de travail auprès de la FinTech.
00:55Mais c'est surtout sur les associations, j'ai remarqué qu'elles ont beaucoup de mal à lever des fonds
01:03et surtout à lever des fonds de façon régulière et à avoir des donateurs qui vont donner tous les mois.
01:09En parallèle, on voit des donateurs qui, eux, ont besoin de se rendre la vie facile au niveau des dons,
01:17qui commencent à avoir l'habitude de donner régulièrement, mais qui cherchent des solutions qui simplifient la vie.
01:23Mais alors, comment ça marche avec cette carte de paiement ?
01:26C'est quoi ? C'est une partie des dons ? C'est n'importe quel achat, on est bien d'accord ?
01:32Absolument. Donc, c'est une carte de paiement Mastercard classique que vous pouvez utiliser dans tous les magasins en ligne en France, à l'étranger.
01:41Et en fait, ce qui est intéressant et ce qu'on a voulu donner, c'est le choix aux donateurs, c'est-à-dire que vous allez choisir les associations
01:50à qui vous allez donner, à qui vous allez faire des dons et vous allez définir aussi le montant des dons.
01:57Donc, c'est un pourcentage du prix du produit que vous avez acheté, c'est ça ?
02:01Exactement. Par exemple, vous pouvez définir 1%, 2%. Et donc, à chaque fois que vous achetez, dans la limite des 5 euros par achat,
02:08pour permettre de ne pas avoir, pour les gros montants et les gros achats, des pourcentages trop élevés.
02:16Et donc, du coup, à chaque fois que vous achetez, vous allez remplir une cagnotte qui, à la fin du mois, va être répartie de façon égale
02:23sur une, deux, trois associations, cinq que vous avez choisies.
02:27Pourquoi ce levier-là d'une carte bancaire, il est potentiellement efficace pour booster la philanthropie en France ?
02:35Alors, les cartes de paiement, l'intérêt, en fait, c'est que les gens cherchent à digitaliser les dons de plus en plus.
02:43Et l'intérêt d'une carte de paiement, c'est, numéro un, de permettre d'avoir accès à l'intégralité des magasins.
02:49Aujourd'hui, quand vous voulez faire des dons, où vous allez vous retrouver à faire un don dans un cas spécifique, une crise, etc.,
02:58et donc à faire un don digital, mais pour répondre à un besoin en particulier, vous allez être sollicité dans la rue,
03:06vous allez potentiellement faire un arrondi en caisse.
03:09Donc, il y a plein de moyens, mais ce que nous, on a voulu aider à faire, c'est réussir à redonner le choix aux donateurs
03:24et surtout, en fait, leur permettre de le faire dans chaque magasin, à chaque fois qu'ils payent.
03:30Et sur le choix des associations, c'est chaque mois, je peux changer d'association ou alors on s'engage pour une durée longue ?
03:37Non, vous pouvez changer, vous vous engagez sur un mois, c'est-à-dire que quand vous faites un changement,
03:43il ne s'appliquera que le mois suivant, mais vous pouvez changer d'association.
03:48L'avantage pour les associations, c'est la fidélisation, c'est l'élargissement du spectre des donateurs potentiels, c'est quoi ?
03:56Oui, absolument. En fait, aujourd'hui, ce que les associations voient, et c'est sorti dans un certain nombre de rapports,
04:01c'est qu'il y a une réduction des aides, il y a une réduction des subventions, 42% des associations voient une réduction des subventions
04:10et 62% d'entre elles ont des difficultés de financement. Donc elles cherchent à élargir leurs moyens de se financer.
04:18Et le nerf de la guerre pour les associations est quand même le don régulier, le don tous les mois,
04:23puisque quand elles font des événements, elles vont avoir un certain nombre de dons lors de cet événement,
04:29mais elles ne savent pas si l'année suivante, si au prochain événement, elles auront la même quantité de dons.
04:35Là, l'objectif, c'est de leur donner un petit peu de visibilité sur le long terme au niveau des finances
04:43pour qu'elles puissent elles-mêmes investir dans des recrutements et un certain nombre de choses
04:49qui sont importantes pour leur objet social.
04:52Bien sûr. Est-ce qu'on a une fiscalité en France plutôt favorable aux dons ?
04:56Oui. Quand on regarde au niveau européen, la fiscalité en France est plutôt assez favorable.
05:02On se rapproche des pays anglo-saxons. Vous avez des pays dans lesquels on ne peut atteindre que 10% du revenu.
05:13En France, on peut aller jusqu'à 20% du revenu.
05:15Ça peut être fait sur une année ou sur plusieurs années si jamais vous n'avez pas utilisé la majorité.
05:24Et puis, 66% de réduction pour un don est quand même un pourcentage assez élevé.
05:30Vous vous occupez des reçus fiscaux ou sont les associations qui les envoient ?
05:34Non. Justement, l'idée de cette application, c'est de pouvoir tout centraliser.
05:39Donc, on centralise aussi les reçus fiscaux de toutes les associations.
05:42Donc, à la fin de l'année, vous allez avoir tous vos reçus fiscaux.
05:46Ce qui est quand même pratique parce que quand on se retrouve au mois de mai,
05:51au moment de la déclaration et qu'on cherche les dons...
05:54Dernière question sur Calpapé.
05:57C'est une entreprise ? Votre modèle économique, c'est quoi ?
06:00Alors, c'est effectivement une entreprise, une SAS.
06:04Et en fait, notre modèle économique, il est double.
06:06D'un côté, le compte de paiement a un abonnement,
06:10puisqu'il y a une carte de paiement associée.
06:13Et du côté des associations, nous avons décidé de ne pas avoir de frais fixes
06:18parce que c'est très dur à accepter et à faire fonctionner.
06:25Mais surtout, en fait, on va avoir une commission s'il y a des dons.
06:29D'accord. Je voudrais qu'on termine.
06:31Il nous reste 2 minutes 30 pour parler des métiers numériques,
06:35de la féminisation des métiers numériques.
06:36Vous avez, vous, été...
06:38Et vous êtes engagé depuis longtemps pour l'égalité des gens.
06:40Vous avez occupé un poste au sein de l'ONU Femmes France.
06:45Je vous propose un chiffre.
06:46En 2023, c'est l'INSEE qui nous dit ça, en France,
06:49les femmes occupent 24% des emplois dans les professions numériques.
06:53Dans votre métier, dans votre expérience auprès des entreprises de la tech,
06:59vous avez vécu ça, j'imagine ?
07:00Absolument.
07:01Absolument.
07:03Déjà, j'ai été directrice générale de Paypal.
07:06Et à l'époque, nous n'étions que deux femmes directrices générales de Paypal au monde.
07:11Donc, j'avais une équipe assez diverse.
07:16Presque 100% masculine, quasiment.
07:19Mais il y avait énormément.
07:20On avait beaucoup de difficultés à recruter.
07:22Donc, ça se voit comment.
07:24D'un côté, il y a beaucoup de difficultés à recruter des femmes.
07:28Et surtout, à les faire évoluer.
07:30Donc, il y a effectivement...
07:32C'est un challenge.
07:33C'est la raison pour laquelle je me suis engagée auprès des Nations Unies pour l'égalité des genres.
07:38Parce qu'au niveau des nouvelles technologies, on a encore beaucoup de choses à faire.
07:44Ne serait-ce qu'en démarrant par la quantité de femmes qui sont dans les écoles d'ingénieurs.
07:50Et tout ça se répercute tout au long de leur carrière.
07:53Si vous aviez un levier à activer, ce serait lequel ?
07:58C'est d'abord l'éducation.
07:59Ça commence dès l'école, le collège, le lycée ?
08:02Oui, absolument.
08:03Je pense que ça commence dès le plus jeune âge.
08:06Donc, j'ai une fille de 10 ans qui code depuis 4-5 ans.
08:11Encouragez les filles à aller vers les métiers de mathématiques, de techno.
08:18Et ensuite, ne pas les freiner dans leur élan.
08:21Et pour les entreprises, il y a un vrai rôle dans les recrutements, à se poser la question.
08:30Donc, recruter des femmes.
08:32La première employée de Calpapay est une femme dev engagée.
08:41Donc, ça, c'est important d'avoir un rôle, de regarder.
08:45Mon principe chez Paypal a été toujours, par exemple, de dire, ok, j'ai besoin d'avoir, idéalement, 30 à 40 % de CV.
08:54Enfin, mais ensuite, que ça soit, bien évidemment, les compétences qui sont prises en considération.
09:00Mais d'avoir autant ou plus de femmes dans les candidats.
09:06Déjà que parmi les candidats, il y ait presque autant de candidats.
09:09Merci beaucoup, Rhymna Diaz.
09:10Et à bientôt sur Be Smart for Change.
09:12On passe à notre Zoom.
09:13les enjeux de la conférence des Nations Unies sur l'océan.
09:17Sous-titrage Société Radio-Canada

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