• la semaine dernière
Le droit du sol et l'immigration au centre de l'opinion mais qu'est-ce qu'être Français ? Trump et Musk sont-ils des menaces d'ingérences étrangères ? L'autodissolution des députés, c'est quoi ?
Les députés Ian Boucard, député Droite républicaine du Territoire de Belfort et Stéphane Vojetta, député apparenté Ensemble pour la République des Français de l'étranger, ont répondu aux questions de Maël Morin, Hugo Couturier (Hugo au perchoir), Fanny Weil et du chat

Légi'Stream présenté par Valérie Brochard, c'est tous les mercredis à 16h30 en live sur la chaîne Twitch de LCP-Assemblée nationale.

#Mayotte #Immigration #DroitduSol #France #Français #Trump #Musk #RS #Ingérences #Parlement #Bayrou #Dissolution

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00:00Salut tout le monde, salut le tchat, j'espère que vous allez bien.
00:00:04L'Egistrim, c'est reparti.
00:00:06Cette semaine, on va parler immigration,
00:00:08on va parler droit du sol, délinquance des mineurs
00:00:11et ingérence étrangère.
00:00:13Pour en parler avec moi aujourd'hui, je suis accompagné de Fanny.
00:00:17Salut, Fanny.
00:00:18Et de Hugo. Salut, Hugo.
00:00:20On va accueillir tout de suite notre 1re invitée,
00:00:24Yann Boucar. Bonjour.
00:00:26Vous êtes députée droite républicaine
00:00:28au territoire de Belfort et membre de la Commission des lois.
00:00:31Avant qu'on rentre dans le dur du sujet,
00:00:35puisque c'est l'info de ce matin,
00:00:37Bruno Retailleau, candidat à la présidence de LR,
00:00:40pour vous, c'est une bonne chose, une bonne idée ?
00:00:42Le risque, c'est que ça ouvre une guerre des chefs à droite.
00:00:46On va mieux depuis quelques mois.
00:00:48On est satisfaits de l'action du ministère de l'Intérieur.
00:00:51Je souhaite qu'il reste une mise à l'intérieur à temps plein
00:00:54et qu'on ait un vrai binôme qui s'opère,
00:00:56et Laurent Wauquiez, notre président de groupe,
00:00:59puisse continuer la refondation du parti qu'il a entamé.
00:01:02C'est un binôme très efficace.
00:01:04J'espère que Laurent Wauquiez sera candidat.
00:01:06Je crois qu'il n'est pas retailliste.
00:01:09Non.
00:01:10C'est ce qu'on aura compris.
00:01:12Au ministère de l'Intérieur, si. Pleinement.
00:01:15Donc, plutôt que chacun à sa place qu'il est actuellement...
00:01:19Depuis que je suis député, on n'a pas de tête d'affiche à droite.
00:01:23On a vraiment intérêt à garder deux.
00:01:25Il était tête d'affiche et il a démissionné
00:01:27après un échec électoral.
00:01:29Il a eu le courage de reconnaître un échec électoral,
00:01:32et c'est pas si courant en politique.
00:01:34On a besoin de plus de gens de la stature de Laurent.
00:01:37Il y a des gens qui sont partis après une défaite électorale,
00:01:40ils sont revenus, ça s'est mal passé.
00:01:42Il y a aussi l'exemple inverse.
00:01:44Je vous propose d'attaquer tout de suite avec notre premier thème.
00:01:48On va parler immigration.
00:01:50Yann Bouca, selon vous, qu'est-ce que c'est, être français ?
00:01:55Être français, c'est être attaché aux valeurs de la République,
00:01:58c'est reconnaître notre histoire.
00:02:00Que cette histoire de France soit l'histoire de notre famille
00:02:04ou pas, parce qu'il y a aussi des gens qui sont arrivés récemment
00:02:07en France et qui sont pleinement français,
00:02:10et pourtant, c'est pas leur histoire familiale.
00:02:12C'est avoir envie de faire avancer ce pays.
00:02:15C'est une bonne idée, parce que c'est François Bayreau
00:02:18qui veut lancer ce débat, de poser cette question-là ?
00:02:21On a besoin de se poser cette question-là,
00:02:23parce qu'il y a plein de pays dans le monde
00:02:26où ils se sentent pleinement de telle ou telle nationalité
00:02:29sans avoir à se poser la question.
00:02:31La question que pose le Premier ministre est légitime,
00:02:34y compris dans l'hémicycle, des vraies différences d'approche.
00:02:38Je rêve d'un pays où tous les Français soient fiers de l'être,
00:02:41même si je crois qu'on a plus de raisons de l'être
00:02:44qu'on ne le pense. On est parfois un peu pessimiste
00:02:47sur l'état global de notre pays, qui a des choses à revoir,
00:02:50et que certains veulent le penser.
00:02:52Ce débat va se poser très tranquillement.
00:02:55En tout cas, nous, on y apportera notre pied à l'édifice.
00:02:58Vous dites qu'il faut vouloir être français,
00:03:00mais comment on prouve cette volonté ?
00:03:02Le fait de résider en France, par exemple,
00:03:05ça ne peut pas être suffisant ?
00:03:07Comment on dit qu'une personne est légitime ou non,
00:03:10entre guillemets, à être...
00:03:12La question de légitimité se pose pas.
00:03:14Vous êtes français parce que vous avez des papiers français.
00:03:17La question de légitimité est posée par la loi.
00:03:20Il y a des conditions pour acquérir cette nationalité.
00:03:23La question qui m'est posée, elle est plus philosophique.
00:03:26C'était comment on se sent français.
00:03:28Je pense qu'on se sent français si, d'abord, on est fiers de l'être,
00:03:32si on se reconnaît dans les valeurs de la République
00:03:35et dans l'histoire de notre pays, avec ses côtés très positifs,
00:03:38parce que la France a toujours été un pays qui compte
00:03:41sur la scène internationale.
00:03:43J'ai beaucoup de mal avec ceux qui vous expliquent
00:03:46que la France, c'est tout négatif, c'est l'extrême-gauche,
00:03:49ou ceux qui vous expliquent qu'il n'y a eu que du positif
00:03:52et que c'est l'extrême-droite.
00:03:54La France a une histoire nuancée, contrastée.
00:03:57C'est pas ce qu'ils disent, ce que vous appelez
00:04:00l'extrême-gauche. Quand on écoute Antoine Léaumant,
00:04:02qui parle des heures glorieuses de la Révolution française,
00:04:06il aime bien cette France-là.
00:04:07La seule période de l'histoire qu'aime Antoine Léaumant,
00:04:11c'est quand on a coupé la tête de milliers de Français.
00:04:14C'est pas la période qui me fascine le plus,
00:04:16même si la Révolution française est une partie importante
00:04:19de notre histoire, c'est consécutif de notre ADN.
00:04:22Et selon vous, il faudrait que ça aboutisse à quoi ?
00:04:25Parce que Marine Le Pen dit, en gros,
00:04:28ça suffit à nouveau de faire du blabla, des débats,
00:04:31il faut passer à l'action
00:04:33et demander un référendum sur l'immigration.
00:04:36Vous, vous êtes plutôt pour ?
00:04:39Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui,
00:04:41les Français attendent des réponses claires sur l'immigration.
00:04:45Ils ont pas envie d'un débat sur qu'est-ce qu'être français.
00:04:48Il va pas remplacer la question qu'on a à se poser
00:04:51sur l'immigration, et plus que ça,
00:04:53c'est aussi sur la capacité de notre pays
00:04:56à expulser ceux qui n'ont rien à y faire.
00:04:58Ce débat sur l'immigration est pollué par ça.
00:05:00On a que 7 % des obligations de quitter le territoire français
00:05:04qui sont exécutées aujourd'hui, et ça pollue le reste du débat.
00:05:07Sur la question du référendum,
00:05:09c'est quelque chose qu'on demande depuis très longtemps à droite,
00:05:13que les Français puissent se positionner.
00:05:15C'est une question polémique.
00:05:17Si ça vient dans l'hémicycle, ça va faire des polémiques.
00:05:20C'est une question sociétale.
00:05:22On appelle à ce que les Français puissent se positionner.
00:05:25Comment vous formuleriez la question du référendum ?
00:05:28Est-ce qu'il peut rentrer dans le champ du référendum ?
00:05:31Il faut d'abord faire une modification de la Constitution
00:05:34pour ouvrir la voie du référendum.
00:05:36La question sur le référendum est essentielle.
00:05:39Ma circonscription est limitrophe d'un pays, la Suisse,
00:05:42où la démocratie est plus apaisée,
00:05:44car les Suisses sont consultés en permanence.
00:05:47Ils ne sont pas consultés pour choisir la couleur de la théière.
00:05:50Ils sont consultés sur des vrais sujets fondamentaux,
00:05:53sur la réforme des retraites, sur l'immigration,
00:05:56sur les congés payés.
00:05:57Les citoyens, quand ils sont consultés fréquemment,
00:06:00apportent des réponses qui peuvent apparaître surprenantes
00:06:04aux yeux des journalistes ou des hommes politiques.
00:06:06La conscience sociétale est plus forte que la nôtre.
00:06:09On consulte les Français une fois tous les 20 ans
00:06:12ou une fois tous les 5 ans.
00:06:13Il faut ouvrir la voie du référendum.
00:06:15C'est une piste pour réenchanter le terme fort,
00:06:18mais notre démocratie.
00:06:19Comment vous la formuleriez sur la question ?
00:06:22C'est compliqué de la trancher pour le commun des mortels.
00:06:25Elle peut se poser sur la question du droit du sol.
00:06:28Je l'ai exprimé chez vos confrères la semaine dernière.
00:06:31Elle peut s'exprimer sur des quotas d'immigration.
00:06:33Je rebondis sur une question
00:06:35qui est donnée dans le tchat, très territoriale.
00:06:38Quelqu'un nous demande si l'histoire et la géographie
00:06:41du territoire de Belfort montrent que les frontières
00:06:44et la question de la nationalité sont parfois très relatives.
00:06:47N'est-ce pas un problème d'essentialiser cette question
00:06:50sans prendre en compte nos spécificités régionales ?
00:06:53C'est une très bonne question.
00:06:55Ca me donne l'occasion d'expliquer à vos...
00:06:57Comment on dit ?
00:06:58-"Viewers".
00:07:00L'histoire du territoire de Belfort,
00:07:02le plus petit et le plus récent des départements français,
00:07:05en 1870, la France a perdu la guerre contre la Prusse.
00:07:08L'Alsace et la Moselle sont rattachées à l'Allemagne,
00:07:11à l'exception de Belfort, historiquement alsacien,
00:07:14mais qui prend son indépendance.
00:07:15Votre viewers, c'est un référent, sans doute,
00:07:18au fait que beaucoup d'Alsaciens sont venus chez nous
00:07:21pour rester français.
00:07:23Comparaison n'est pas toujours raison.
00:07:25Je crois qu'aujourd'hui, les vagues d'immigration
00:07:28ne sont pas les mêmes que celles des centaines d'Alsaciens
00:07:31qui sont venus à la frontière prussienne pour venir à Belfort.
00:07:34Gérald Darmanin et Bruno Retailleau
00:07:36posent la question, après tout le débat qu'on a eu
00:07:39sur l'aide apportée à Mayotte,
00:07:41sur la question de la restriction du droit du sol.
00:07:44Eux voudraient pouvoir poser la question
00:07:46de l'étendre à l'ensemble du territoire.
00:07:48Qu'en pensez-vous ?
00:07:50J'y suis favorable, mais je pense que ça doit faire l'objet
00:07:53d'un référendum. Je comprends aussi le raisonnement de la gauche,
00:07:56qui explique que c'est quelque chose qui est aujourd'hui
00:07:59un des fondements de notre histoire institutionnelle.
00:08:02Si on doit le modifier, c'est au peuple de le trancher.
00:08:05Qu'est-ce que vous répondiez à la gauche ?
00:08:08J'ai streamé, évidemment, cette séance
00:08:10au courbier incompliquée de l'Assemblée,
00:08:12qui est peut-être, si je dois être honnête,
00:08:15une des pires niches parlementaires que j'ai regardées
00:08:18depuis que je les commente.
00:08:20Qu'est-ce que vous répondez à cet argument de la gauche
00:08:23qui dit qu'on a fait une réforme du droit du sol
00:08:26qui n'a eu aucun impact, que les naissances ont augmenté ?
00:08:29Est-ce qu'il faut aller plus loin ?
00:08:31Je pourrais leur répondre,
00:08:32que peut-être que si on n'avait pas fait cette 1re réforme,
00:08:36les naissances auraient beaucoup plus augmenté.
00:08:38La personne qui m'a posé la question de tout à l'heure
00:08:41a raison de le dire. Il y a des spécificités
00:08:44en fonction des territoires. La réalité de nos Outre-mer
00:08:47n'est pas la même que celle de la métropole.
00:08:49Mayotte, la proximité avec l'île d'Ajouant au Comore
00:08:52fait qu'on a une situation particulière.
00:08:55Si on revient sur Mayotte, avec la volonté du gouvernement
00:08:58de mettre fin au contrôle de Mayotte,
00:09:00ce qui est une ingérence étrangère,
00:09:02c'est le dernier thème de votre émission.
00:09:05La question du droit du sol se pose sur l'immigration.
00:09:08Tous les élus connaissent des gens qui essaient d'acquérir
00:09:11la nationalité française, non pas pour eux,
00:09:14mais parce que leurs enfants sont français,
00:09:16parce qu'ils ont bénéficié du droit du sol.
00:09:19Ca fait partie des questions qui favorisent l'immigration.
00:09:22Vous parlez des enfants qui acquièrent la nationalité française.
00:09:26L'automaticité, ce qu'il appelle l'automaticité,
00:09:29pour les enfants nés en France de parents étrangers,
00:09:31il propose qu'entre 16 et 21 ans,
00:09:33ces enfants-là fassent eux-mêmes la démarche
00:09:36de demander la nationalité.
00:09:38Est-ce que, finalement...
00:09:40Enfin, je veux dire, comment...
00:09:42Déjà, est-ce que vous êtes d'accord ?
00:09:44Et ensuite, cette démarche, en quoi elle peut consister ?
00:09:47Est-ce que c'est juste une déclaration ?
00:09:50Qu'est-ce que vaut une déclaration ?
00:09:52Est-ce qu'il faut faire comme pour les naturalisations,
00:09:55comment vous voyez la chose ?
00:09:57Je le réforme beaucoup plus fondamental.
00:09:59Si c'est juste d'envoyer une attestation à la préfecture
00:10:02en disant que je veux l'acquérir, ça ne change rien,
00:10:05à part créer un dispositif de plus.
00:10:07C'est une fausse bonne idée.
00:10:09Si c'est juste déclaratif, ça n'apporte rien.
00:10:12Il me semble, oui. Je ne vois pas ce que ça change.
00:10:15Nos confrères de France 2, de l'Oeil du 20h,
00:10:17ont révélé ce que certains considèrent
00:10:19comme étant un scandale, c'est-à-dire qu'il y a eu,
00:10:22pour l'accession à la nationalité française,
00:10:25des examens de cours de France,
00:10:27enfin, d'examens de français, etc.
00:10:29On rappelle qu'il y a B1, B2, niveau universitaire, etc.
00:10:32Pour obtenir la nationalité française,
00:10:34il faut avoir un niveau universitaire.
00:10:37Dans le même temps, l'OFI réduit, justement,
00:10:39l'accessibilité aux cours de français.
00:10:42Donc, justement, est-ce que vous trouvez ça honnête,
00:10:45entre guillemets, d'augmenter le niveau
00:10:47pour obtenir le niveau de français,
00:10:49couper les aides ?
00:10:50Pour avoir un niveau universitaire,
00:10:52il faut environ 3000 heures de cours.
00:10:54On se rend compte de ce que c'est pour des précaires, etc.
00:10:57Quand l'OFI dit, après, aller sur Internet,
00:11:00quand les personnes qui n'ont pas la nationalité française
00:11:03sont précaires, qui n'ont pas forcément accès à la nationalité,
00:11:06d'ailleurs, France 2 a fait le test avec des français,
00:11:09comme certains diraient, de souche, entre guillemets,
00:11:12je crois, 2 ne passent pas à l'examen.
00:11:14Sur les 10, 2 ne passent pas à l'examen,
00:11:17donc ils pourraient même pas être français.
00:11:19Est-ce que c'est honnête, devant l'égalité des chances,
00:11:22qu'on est censé offrir à ces gens-là ?
00:11:24Il y a deux choses dans ce que vous dites.
00:11:26Est-ce qu'on a besoin d'avoir un niveau universitaire ?
00:11:29Je ne suis pas convaincu, pour être honnête,
00:11:32parce que je connais des gens qui sont arrivés depuis 10 années,
00:11:35qui travaillent depuis 10 années,
00:11:37qui n'ont pas forcément un niveau universitaire,
00:11:40qui contribuent parfaitement à notre société,
00:11:42qui se sont parfaitement intégrés et se sentent français,
00:11:45parfois plus que certains que vous qualifiez de français de souche.
00:11:49Sur l'accompagnement qui est donné, notamment,
00:11:52pour apprendre le français,
00:11:54il y a aussi la question de la quantité de personnes
00:11:57à qui apprendre le français.
00:11:58Quand on vous dit qu'il y a seulement 7 % des OQTFs exécutés,
00:12:02qu'une grande partie des demandes d'asile,
00:12:04on sait qu'elles ne seront pas accordées,
00:12:06c'est sûr que si on accueillait moins, on accueillerait mieux.
00:12:10Est-ce qu'il ne faudrait pas mieux flécher les OQTFs ?
00:12:13Des fois, on reçoit des OQTFs pour, on va dire,
00:12:16des choses tout à fait mineures,
00:12:17et qu'il faudrait peut-être prioriser
00:12:20des personnes considérées comme dangereuses en priorité ?
00:12:23Ne pas avoir le droit d'être en France, ce n'est pas mineur.
00:12:26Les gens qui n'ont pas le droit de résider sur le sol français...
00:12:30Il y a quand même des gens qui sont plus dangereux que d'autres.
00:12:33Vous disiez qu'il faut mettre plus de moyens pour les exécuter.
00:12:37Certains disent qu'il faut mieux les exécuter.
00:12:39On était à l'initiative d'une proposition de loi
00:12:42qui proposait de largement augmenter la durée de rétention en CRA.
00:12:46Ça doit être réservé aux gens dangereux.
00:12:49La mère de famille qui n'a pas le droit d'être là,
00:12:52je ne veux pas l'emprisonner non plus.
00:12:54Par contre, les gens dangereux.
00:12:56C'est l'exemple de ce frère de terroriste
00:12:58qui est parti en Syrie,
00:12:59qui est sous surveillance surveillée à Lure.
00:13:02Il ne devrait pas être là.
00:13:03Il devrait être soit dans son pays d'origine,
00:13:06soit en Syrie, puisqu'il a envie d'y être, soit en prison.
00:13:09Je fais une grosse différence
00:13:11entre ceux qui n'ont pas le droit d'être là
00:13:13et ceux qui sont dangereux.
00:13:15Je vous propose, parce que le temps file,
00:13:17qu'on passe au deuxième thème,
00:13:21puisque aujourd'hui, ce soir, en séance,
00:13:23débute l'examen de la proposition de loi
00:13:26visant à restaurer l'autorité de la justice
00:13:29à l'égard des mineurs délinquants et de leurs parents
00:13:32qui avaient été déposés par Gabriel Attal.
00:13:34Pour donner quelques exemples de mesures dans le texte,
00:13:37il y a la création d'une procédure de comparution immédiate
00:13:40pour les mineurs de plus de 16 ans,
00:13:42l'extension de la responsabilité des parents
00:13:45pour les dommages causés par leurs enfants.
00:13:47C'est un texte qui va dans le bon sens ?
00:13:50Oui, sans doute pas suffisamment loin.
00:13:52Je vais être honnête, il y a des passages qui sont un peu de la com,
00:13:56mais c'est un texte qui va dans le bon sens.
00:13:58Il faut se rendre compte qu'on a un vrai problème
00:14:01de délinquance des mineurs.
00:14:02J'ai entendu l'ORN dire que les mineurs étaient différents
00:14:05de ceux d'avant. J'en suis pas convaincu.
00:14:08Gérald Darmanin a aussi dit que les délinquants,
00:14:10le mineur d'aujourd'hui n'est pas un mineur de 1925.
00:14:13Oui, un journaliste d'aujourd'hui n'est pas un journaliste de 1945.
00:14:17On embrasse le RTF.
00:14:18La société évolue, évidemment,
00:14:20mais la réalité, c'est qu'aujourd'hui,
00:14:22on a un problème de sanctions.
00:14:24On ne peut pas avoir des jeunes de 15 ans
00:14:26qui sont passés devant la justice à 15 reprises
00:14:29et qui n'ont jamais été sanctionnés.
00:14:31Un des principes d'éducation, c'est que la sanction
00:14:34vaut matière d'apprentissage.
00:14:36Quelqu'un qui commet un acte délectueux,
00:14:38quel que soit son âge, doit être sanctionné plus rapidement
00:14:41si on veut que la sanction ait valeur éducative.
00:14:44Ca nous ouvre aussi le débat sur ce qu'on fait
00:14:46de ceux qui perturbent lourdement dans les classes.
00:14:49Ca nous ouvre beaucoup de débats.
00:14:51Mais on a quand même un vrai phénomène,
00:14:53j'aime pas le terme d'ensauvagement,
00:14:55mais une partie, je tiens sur une partie,
00:14:57parce qu'on dit les mineurs et les jeunes en permanence
00:15:00comme si tous les jeunes étaient concernés.
00:15:03Il n'y a pas plus de délinquants chez les jeunes,
00:15:05et moi, elles m'ont marqué, elles ont tourné sur Internet,
00:15:08de ce match de foot en Seine-et-Marne,
00:15:10qui dérive. Les images sont ubuesques.
00:15:13Vous voyez un gamin de 16 ans avec un couteau,
00:15:15des mecs qui se jettent à 15 sur un autre.
00:15:17Il faut pas attendre qu'il y ait des morts toutes les semaines.
00:15:21Concrètement, qu'est-ce qu'on fait ?
00:15:23Est-ce que ça veut dire de la prison ?
00:15:25Bruno Retailleau redit qu'il faut remettre les courtes peines
00:15:28dès le premier délit d'un mineur.
00:15:30Pour expliquer, c'est que depuis 2019,
00:15:32il n'y a pas de prison ferme
00:15:34sous un mois des aménagements,
00:15:37sous six mois de peine.
00:15:40Qu'est-ce qu'on fait ?
00:15:42En France, on manque de place en centre éducatif fermé.
00:15:45Avant la prison, le premier délit est toujours un coup de couteau.
00:15:48Il y a aussi ce qu'on appelle la délinquance à bas bruit,
00:15:51mais qui devrait être sanctionnée plus rapidement,
00:15:54et en tout cas, par des mesures éducatives.
00:15:57Le centre éducatif fermé, pour moi, est une bonne réponse,
00:16:00en tout cas adaptée.
00:16:01Il y a quelque chose dans la propulsion de loi de Gabriel Attal
00:16:04qui est intéressant, c'est d'étendre la responsabilité des parents.
00:16:08Ce qui a sans doute changé, par rapport à 1945,
00:16:10c'est la responsabilité des parents.
00:16:13L'engagement des parents dans l'éducation de leurs enfants
00:16:16a sans doute beaucoup changé.
00:16:18C'est pas normal qu'on ait des gamins de 14 ans
00:16:20qui se soient retrouvés acheter des cocktails sur la police
00:16:23au moment des émeutes.
00:16:25Quand un quartier est en émeute, les parents doivent garder
00:16:28leurs enfants à la maison.
00:16:30Est-ce qu'on fait des amendes ?
00:16:31C'est quoi, votre proposition ?
00:16:33Il y a deux solutions.
00:16:35Soit ils touchent des allocations familiales,
00:16:37soit ils font des amendes.
00:16:39Donc augmenter potentiellement leur précarité,
00:16:42qu'ils feront des choses plus extrêmes
00:16:44pour, caricaturé, mettre la daronne à l'abri ?
00:16:46Vous pensez que ceux de 14 ans qui jetaient des cocktails sur la police
00:16:50mettaient la daronne à l'abri ?
00:16:52Les jeunes qui incendiaient les véhicules de police de 14 ans,
00:16:57ils sont pas là pour mettre bien,
00:16:59excusez-moi, leurs parents.
00:17:00Il faut arrêter de dire ces âneries-là.
00:17:03Sur la précarité, c'est un faux débat.
00:17:05On se rend compte qu'il y a des mineurs délinquants
00:17:08dont les familles ne sont pas dans la précarité.
00:17:11C'est un raisonnement typique de l'extrême-gauche.
00:17:13Les gens font de la bêtise parce qu'ils sont dans la précarité.
00:17:17On le voit bien, chez les adultes, il y a des délinquants sans col blanc.
00:17:21C'est pas une excuse.
00:17:22Je connais énormément de familles dans ces quartiers,
00:17:25même où il y a eu des émeutes,
00:17:27des enfants de 14 ans à la maison,
00:17:29parce qu'ils tiennent à coeur leur rôle éducatif.
00:17:32Ils ont envie de protéger leurs gamins.
00:17:34Est-ce que le répressif est forcément la solution ?
00:17:37Vous parlez de ces parents qui n'arrivent pas
00:17:40à garder leurs enfants à la maison.
00:17:42Faut-il forcément les sanctionner ?
00:17:44Peut-être dans un deuxième temps,
00:17:45mais aller les voir, dire ce qui se passe avec votre enfant,
00:17:49pourquoi vous n'y arrivez pas.
00:17:51Dans les collèges, dans les lycées,
00:17:53quand on prend l'exemple d'un gamin qui finit par agresser son prof,
00:17:56il y a un travail éducatif qui a été fait.
00:17:58On peut remettre en cause en permanence l'Education nationale.
00:18:02Nos profs, dans les quartiers les plus difficiles,
00:18:05ont un engagement incroyable.
00:18:06Ils cherchent à rencontrer les parents,
00:18:09les équipes pédagogiques également.
00:18:11Ces gamins-là, souvent,
00:18:12c'est ceux dont les profs n'arrivent pas à toucher les parents.
00:18:16Les agriculteurs qui, ainsi en dit, les bureaux de l'OFB,
00:18:19ils sont pas dans la précarité ?
00:18:21Faut-il sanctionner leurs parents ?
00:18:23Ils sont sanctionnés, les agriculteurs.
00:18:25Faut-il sanctionner leurs parents s'ils sont mineurs ?
00:18:28Les émeutiers majeurs, je demande pas de sanctionner leurs parents,
00:18:32je demande de sanctionner les émeutiers.
00:18:35Est-ce que, sous l'igne Hugo, c'est aussi la question des causes ?
00:18:38Qu'est-ce qui provoque cette violence ?
00:18:40Est-ce que c'est pas là aussi qu'il faut trouver des réponses
00:18:44plutôt que de parler de prison ?
00:18:45Je pense aux réseaux sociaux.
00:18:47Est-ce que c'est pas là aussi qu'il y a un levier à activer
00:18:50plutôt que de parler de répression ?
00:18:52Vous pensez que les émeutes qui ont frappé notre pays il y a deux ans,
00:18:56c'est la faute des réseaux sociaux ?
00:18:58Il y a un effet d'entraînement et d'amplification.
00:19:01Je crois à la responsabilité.
00:19:03Je crois à l'intelligence des gens,
00:19:05quel que soit le quartier où ils vivent,
00:19:07quelle que soit leur précarité ou autre.
00:19:09La personne qui fait le choix d'aller dans les émeutes
00:19:12pour tirer sur la police, il fait un choix personnel.
00:19:15S'il n'est pas réfléchi, c'est son problème.
00:19:18Je crois dans la responsabilité individuelle des gens.
00:19:20Les émeutes de 2023, que vous citez après la mort de Naël...
00:19:24Je les cite, c'est l'origine du délit.
00:19:26C'est le déclenchement de la proposition de loi.
00:19:29À ce moment-là, on a énormément entendu
00:19:31que si on s'en prend à ce qui représente l'Etat,
00:19:33c'est parce que l'Etat nous a délaissés.
00:19:36Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
00:19:38On a encore un problème dans beaucoup de quartiers politiques,
00:19:41mais on ne peut pas dire que l'Etat les délaisse.
00:19:44Si vous prenez la moyenne d'investissement
00:19:46par rapport à la ruralité,
00:19:48l'investissement de l'Etat est conséquent.
00:19:50On peut dire que l'investissement n'est pas bon,
00:19:53qu'il n'y a pas suffisamment...
00:19:55Il n'est pas bien perçu par les habitants.
00:19:57Oui, mais d'abord, pour un problème de sécurité.
00:19:59J'ai dans ma circonscription des quartiers politiques de la ville.
00:20:03La première demande, on l'oublie souvent,
00:20:05quand on parle des quartiers,
00:20:07malheureusement, on parle des émeutes,
00:20:09pas de tous ces jeunes qui réussissent
00:20:11et qui veulent quitter le quartier,
00:20:13mais la première demande des quartiers,
00:20:15et notamment des mamans, c'est la sécurité.
00:20:18J'ai été très frappé à Belfort
00:20:19quand le maire de droite, élu en 2014,
00:20:21mon prédécesseur Damien Esclot,
00:20:23met des mesures de sécurité, renforce la police municipale.
00:20:27Les premiers qui viennent le remercier,
00:20:29c'est les gens issus des quartiers.
00:20:31C'est eux dont les gamins sont en danger quand il y a des émeutes.
00:20:34Les gens des quartiers ne sont pas favorables aux émeutes.
00:20:37Pour parler de répression,
00:20:39je vois dans le chat que le problème,
00:20:41c'est que la répression ne fonctionne pas,
00:20:44parce que c'est aussi un gros sujet du moment.
00:20:46La drogue est dans toutes les sphères de la société,
00:20:49en politique, à la télé, sur Twitch,
00:20:52bref, c'est dans toutes les sphères de la société.
00:20:55Est-ce que, finalement, ça fait, allez, quoi,
00:20:5830, 40 ans qu'on fait une politique de répression sur la drogue ?
00:21:01Vous allez me dire que ça fait des années
00:21:03qu'on a une politique de gauche au niveau de la justice,
00:21:06mais est-ce que la répression, c'est pas un échec
00:21:09et qu'il faudrait faire une approche différente ?
00:21:11Pour toutes les drogues.
00:21:13Celle qui me vient en tête, c'est le cannabis.
00:21:15Un Français sur deux a déjà consommé ou essayé le cannabis.
00:21:19Ce qui veut dire qu'en plateau,
00:21:20potentiellement, deux d'entre nous l'ont fait.
00:21:23Mais le CESE, lui, planche pour, de mémoire,
00:21:27je crois, la dépénalisation, si ma mémoire est bonne,
00:21:30pas la légalisation, peut-être.
00:21:32Mais est-ce que, finalement, ne serait-ce que sur le cannabis,
00:21:35ça créerait du business,
00:21:37ça ferait rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat,
00:21:40ça créerait de l'emploi,
00:21:42ça permettrait d'investir et de flécher l'argent
00:21:45dans la santé pour accompagner les gens addicts, etc. ?
00:21:48Est-ce que, sur le cannabis,
00:21:50il n'y a pas une forme d'hypocrisie française ?
00:21:52Non, je crois pas.
00:21:54D'abord, on dit qu'on sanctionne.
00:21:55Vous allez pas en prison car vous avez fumé un joint.
00:21:58Non, mais je suis d'accord avec vous.
00:22:00Mais aujourd'hui, c'est pas le cas.
00:22:02Oui, on est, aujourd'hui, le pays...
00:22:04Notre système, c'est sûr,
00:22:06c'est le pays le plus répressif en Europe sur ces questions-là.
00:22:09Les jeunes fument le plus.
00:22:11Il y a quelque chose dans notre système qui marche pas.
00:22:14De là à se dire que, du coup, j'estime que c'est dangereux,
00:22:17les médecins estiment que c'est dangereux,
00:22:19que ça marche pas, autant le légaliser.
00:22:22Non, j'y suis pas favorable.
00:22:23Après, qu'on réinterroge notre système.
00:22:26Nos policiers y passent beaucoup de temps.
00:22:28Pour des résultats pas satisfaisants,
00:22:30oui, ça doit nous interroger.
00:22:32Après, la réalité, c'est que sur l'aspect de la sécurité,
00:22:35ça va pas changer grand-chose.
00:22:36Aujourd'hui, du cannabis continuons à en vendre,
00:22:39beaucoup plus fort que celui proposé par l'Etat.
00:22:42Si le cannabis marche plus, ils vendront autre chose.
00:22:45Vous avez compris que c'est une économie parallèle
00:22:47qui fait vivre, malheureusement, beaucoup de gens.
00:22:50Je vous propose de terminer.
00:22:52Il nous reste quelques minutes encore
00:22:55pour parler des ingérences étrangères.
00:22:57Vous avez posé plusieurs fois les questions,
00:23:01interpellé le gouvernement sur les ingérences étrangères.
00:23:05Moi, je pense surtout à ce qui se passe outre-Atlantique.
00:23:10Aux Etats-Unis, est-ce qu'il faut se méfier, aujourd'hui,
00:23:14de l'administration de Donald Trump
00:23:17et notamment d'Elon Musk,
00:23:19qui est vraiment le bras droit de Donald Trump, aujourd'hui ?
00:23:22Est-ce qu'il faut s'en méfier ?
00:23:24En tout cas, il nous faut recouvrir
00:23:26sur tous les aspects notre indépendance.
00:23:29Il est évident qu'on peut pas, à chaque élection présidentielle,
00:23:32se poser la question d'être en danger, menacé.
00:23:35On voit bien, aujourd'hui,
00:23:36et le problème de Donald Trump, il est évident,
00:23:39America first, make America great again,
00:23:41c'est très clair qu'il n'en a rien à faire
00:23:43ni de l'Europe ni de la France.
00:23:45S'il peut nous utiliser dans sa guerre contre la Chine,
00:23:48il le fera, il n'aura pas d'Etat d'âme.
00:23:50Elon Musk, qui veut développer son mouvement MAGA en Europe,
00:23:54j'ai envie de lui dire de s'occuper de ce qui le regarde,
00:23:57c'est-à-dire du pays dans lequel il est secrétaire d'Etat,
00:24:00les Etats-Unis, à Emy, de son pays d'origine,
00:24:03mais ça doit nous réinterroger,
00:24:05sur ce qu'on fait en tant qu'Européens.
00:24:07Je vois qu'on parle de voitures, je sais pas si c'est un lien,
00:24:10mais en France, on s'imagine pouvoir interdire
00:24:13les moteurs thermiques en Europe à l'horizon 2035,
00:24:16alors qu'aujourd'hui, on produit beaucoup de voitures,
00:24:19mais très peu de voitures électriques,
00:24:21que la principale source de revenus de M. Musk,
00:24:24c'est les voitures électriques, que les Américains vont couper,
00:24:27doubler les taxes sur l'industrie chinoise,
00:24:30en vouloir déverser leur véhicule en France,
00:24:32en Europe, en tout cas.
00:24:34D'abord, on se prive d'emploi, de revenus,
00:24:36et en plus, on va armer les Etats-Unis et la Chine
00:24:39dans leur guerre commerciale, en partie contre nous.
00:24:42On doit avoir un raisonnement beaucoup plus mondialisé,
00:24:45dans le sens de nos intérêts.
00:24:47En Europe, on a souvent un raisonnement
00:24:49très bisounours, c'est super pour un tel, c'est pour un tel,
00:24:52les Etats-Unis fonctionnent pas comme ça,
00:24:55la Russie, la Chine non plus,
00:24:56et demain, l'Afrique, je l'espère,
00:24:58va poursuivre son développement, ne va pas raisonner comme ça.
00:25:02Il faut pas être laissé le bisounours.
00:25:04La solution, elle vient de nous, en France,
00:25:06au niveau européen ?
00:25:07Bien sûr, d'abord, si je reprends mon exemple des véhicules,
00:25:11les Etats-Unis ont mis 50 % de taxes sur les véhicules chinois,
00:25:14on doit faire la même chose.
00:25:16Si on veut pas être envahis par les véhicules chinois,
00:25:19on doit faire la même chose pour se donner le temps
00:25:22de repousser l'interdiction des véhicules,
00:25:24ou de développer notre industrie propre en Europe.
00:25:27On aura les moyens de prendre ce genre de mesures
00:25:30à l'encontre de la Chine ?
00:25:31On aura les moyens qu'on se donne.
00:25:33Si on continue à être dépendants, plus on va avancer dans le temps.
00:25:37Le problème, c'est qu'on les a plus tellement
00:25:39parce que ça fait 20 ans qu'on se comporte,
00:25:42qu'on est trop gentils, qu'on est dans un espace rêvé.
00:25:45Il y a aussi d'autres partenariats qui peuvent être développés
00:25:48pour sortir de ce diptyque.
00:25:50Je suis pas macroniste, mais je pense qu'il a raison
00:25:53de beaucoup plus travailler que le président indien,
00:25:56demain, on doit être un partenaire majeur de l'Afrique du Sud,
00:25:59continuer nos partenariats avec le Maroc,
00:26:01avec tous ces pays qui sont en développement colossal.
00:26:04Donc oui, on doit sortir de ce diopole.
00:26:07Il y a un sujet dont on n'a pas encore évoqué
00:26:10et qui est lié à Trump et à Meuse,
00:26:12c'est l'extrême droite.
00:26:13Certains parlent de fascisme.
00:26:15Il y a une odeur asserrance dans l'air,
00:26:17même en France, depuis quelques mois.
00:26:20On a observé un basculement dans les propos,
00:26:23dans les propositions, dans le tout et n'importe quoi
00:26:26qui saute de plus en plus.
00:26:27Ca vous inquiète, cette extrême droitisation
00:26:30de la société et du monde ?
00:26:31On ne répond pas aux aspirations des Français.
00:26:34Ce qui fait monter les extrêmes, à droite comme à gauche,
00:26:37c'est de ne pas répondre aux aspirations des Français.
00:26:40A chaque fois qu'il y a des messages,
00:26:42on se contente de demi-mesure, de se dire
00:26:44qu'avec l'Europe, on ne peut pas,
00:26:46ou que la Constitution ferait qu'on regarde dans dix ans.
00:26:50C'est ce qui fait monter.
00:26:51Si vous regardez comment est élu Donald Trump la première fois,
00:26:55c'est comme ça.
00:26:56C'est parce qu'à un moment, on sort de mandats d'Obama,
00:26:59qui, nous, vu de France, est un super président,
00:27:02vu de New York ou de Californie, vu du Kentucky, pas du tout.
00:27:05Il faut penser à répondre à ce que demandent les gens.
00:27:08Pour compléter la question de Hugo,
00:27:10on lui reproche de faire ami-ami, entre guillemets,
00:27:13avec l'extrême droite allemande.
00:27:15On lui reproche de s'en prendre au Premier ministre.
00:27:18Peut-il y avoir un impact sur les prochaines élections ?
00:27:21Je crois les Français beaucoup plus intelligents que ça.
00:27:24Je pense qu'Elon Musk pèse zéro voix en France.
00:27:27Ce qui est inquiétant, c'est qu'un secrétaire d'Etat américain
00:27:30se permette, que ce soit l'extrême droite ou un autre,
00:27:33il n'a pas à faire d'ingérence, ni en Allemagne ni en Grande-Bretagne.
00:27:37La question de avec qui il le fait me perturbe pas plus que ça.
00:27:40Ca veut dire aussi que nos démocraties
00:27:43sont suffisamment fragiles pour que ça puisse avoir un impact.
00:27:46C'est ça qui m'inquiète.
00:27:48Est-ce que c'est un calcul cynique, économique,
00:27:50dont on parlait ?
00:27:51C'est une vraie question idéologique ?
00:27:54Je pense qu'il y a un peu des deux,
00:27:56mais le calcul cynique n'est pas à exclure.
00:27:58En 2016, si je ne me trompe pas,
00:28:00M. Musk soutenait Hillary Clinton.
00:28:02Il y a un gros gap entre Hillary Clinton et Donald Trump.
00:28:05Juste pour terminer, il nous reste deux minutes.
00:28:08Vous venez de parler des Français.
00:28:10Il y a une enquête du Cevipov sur la confiance des Français
00:28:14dans le personnel politique,
00:28:16qui montre qu'il y a une méfiance, 45 % des Français,
00:28:20cette année, d'avoir une méfiance à l'égard des politiques.
00:28:24L'année dernière, c'était 38 %, c'est quand même un gros écart.
00:28:27Vous, ça vous fait quoi de voir ce sentiment des Français ?
00:28:32Je les comprends,
00:28:33parce que c'est quoi l'image qu'on renvoie depuis juin dernier ?
00:28:36C'est une dissolution menée par le président de la République
00:28:40parce qu'il est vexé de son score aux Européennes.
00:28:42Pas de majorité à l'Assemblée, un pays bloqué,
00:28:45un gouvernement renversé au bout de trois mois.
00:28:47Un pays adopté parce qu'il faut un budget,
00:28:50mais où chacun s'accorde à dire qu'il n'est pas satisfaisant.
00:28:53Et la perspective que, jusqu'en 2027, le pays soit bloqué.
00:28:56Je comprends que les Français soient déçus
00:28:59de ce qui se passe à l'Assemblée nationale
00:29:01et dans le paysage politique.
00:29:03C'est pour ça que j'appelle à des réformes structurelles.
00:29:06Si on avance comme ça, on va renforcer les extrêmes.
00:29:09Si d'ici à 2027, on n'est pas capable de proposer
00:29:12quelque chose d'autre, d'avoir la moindre réforme,
00:29:15les Français vont balayer tout le monde.
00:29:17Vous sentez cette défiance sur le territoire ?
00:29:19Oui, on le sent, mais c'est particulier.
00:29:22Quand il y a le désordre, je l'ai dit lors de notre niche,
00:29:25c'était dans ma circonscription, les gens disent
00:29:28que le spectacle n'est pas possible.
00:29:30Derrière, ils disent qu'on n'en fait pas partie.
00:29:33Mais oui, on sent qu'il y a une certaine lassitude
00:29:36parce que les Français attendent plus de nous.
00:29:38Écoutez, on leur passe le message.
00:29:40En tout cas, merci beaucoup, Yann Boucar,
00:29:43d'avoir pris le temps de répondre à nos questions,
00:29:46si je ne me trompe pas...
00:29:48Bonne journée, merci pour tout.
00:29:50Si je ne me trompe pas, il doit y avoir Stéphane Vogeta,
00:29:53qui attend juste derrière la place.
00:29:55Je vous en prie, allez-y, installez-vous.
00:29:57Stéphane Vogeta, bienvenue.
00:29:59Non, Voretta.
00:30:00Voretta ?
00:30:01Ah oui, ben oui, parce qu'il faut...
00:30:03Il faut le dire, Stéphane Vogeta est un habitué de ma chaîne
00:30:07et à chaque fois que je le reçois, je dis Stéphane Voretta.
00:30:10Ça lui fait plaisir ?
00:30:11Non.
00:30:12J'aime beaucoup ce que vous faites.
00:30:14Stéphane Vogeta,
00:30:15Voretta, vous êtes député apparenté
00:30:17ensemble pour la République des Français de l'étranger.
00:30:20Dans votre cas, c'est l'Espagne, le Portugal,
00:30:23Monaco, Andorre ?
00:30:24Et Andorre.
00:30:25Normalement, le compte est bon.
00:30:28Bienvenue.
00:30:29Même question pour démarrer
00:30:31qu'à Yann Boucar,
00:30:33c'est François Daero qui pose cette question.
00:30:36Qu'est-ce que c'est qu'être français,
00:30:38selon vous ?
00:30:39Qu'est-ce que c'est qu'être français ?
00:30:42Dire ça à un binette ?
00:30:44Je ne suis pas binette.
00:30:46C'est l'épouse qui est...
00:30:47J'aurais pu l'être.
00:30:49Mes enfants sont binationaux.
00:30:50J'avais commencé la procédure d'acquisition
00:30:53de la nationalité espagnole.
00:30:55Effectivement, du coup, je n'ai pas pu la terminer
00:30:58car je suis devenu député entre temps
00:31:00et que les agendas d'examen et de session à Paris
00:31:04n'étaient pas compatibles.
00:31:05Je l'ai pris personnellement
00:31:07quand, lors de la dernière campagne législative,
00:31:10on a vu le RN un peu voguer entre deux os
00:31:13sur les droits ou les non-droits des binationaux.
00:31:17Je me suis posé la question, à ce moment-là,
00:31:19est-ce que mes enfants,
00:31:21qui sont pourtant culturellement, intrinsèquement,
00:31:24génétiquement, on va dire ça comme ça, français,
00:31:26sont moins français que d'autres
00:31:28parce que, pour des circonstances lambda,
00:31:31ils ont, à un moment, acquis une autre nationalité,
00:31:34peut-être parce qu'ils se sont mariés,
00:31:36parce qu'ils sont tombés amoureux,
00:31:38qu'ils sont allés s'installer dans un autre pays.
00:31:41C'est injuste, comme questionnement.
00:31:43On est français parce qu'on veut être français.
00:31:45Vous en pensez quoi de ce débat ?
00:31:47Est-ce qu'il faut avoir ce débat ?
00:31:49Sur le droit du sol.
00:31:51Alors, lui, il pose la question, comme ça,
00:31:53de qu'est-ce qu'être français.
00:31:55Est-ce que, pour vous, derrière tout ça,
00:31:58c'est un débat qu'il faut avoir ?
00:32:00Chacun doit se poser la question,
00:32:01mais je ne pense pas que ce soit aux législateurs
00:32:04d'y répondre.
00:32:05Je pense que c'est à chacun, au quotidien,
00:32:08de se dire, oui, je suis français,
00:32:10je vais participer à la vie publique de ce pays,
00:32:12je suis français, mais j'ai quitté la France
00:32:15il y a bientôt 30 ans.
00:32:16Je monte à Paris une fois par semaine
00:32:20pour y exercer mon activité de parlementaire,
00:32:22mais malgré ça, je reste impliqué dans la vie française,
00:32:26dans mes pays d'expatriation,
00:32:27que ce soit à Londres ou à Madrid,
00:32:29je continue à participer à la communauté française,
00:32:32aux associations, aux établissements
00:32:35d'enseignement français.
00:32:36Je veux être français, je veux continuer à être français,
00:32:40maintenant, vous êtes en France, vous résidez dans ce pays,
00:32:43est-ce que vous voulez être français ?
00:32:45Est-ce que vous voulez appartenir à cette communauté ?
00:32:48C'est la question que chacun doit se poser.
00:32:50Pour moi, c'est pas une question de papier.
00:32:53Il n'y a pas de français de papier.
00:32:55Il y a des Français qui veulent être français,
00:32:57des personnes qui vivent sur le toit,
00:32:59qui peuvent vouloir être français,
00:33:01et d'autres qui n'ont pas envie d'appartenir à cette communauté.
00:33:05Ils doivent se poser la question,
00:33:07est-ce que je fais bien d'être ici ?
00:33:09Ca doit donner l'occasion d'avoir un débat sur l'immigration ?
00:33:12C'est ça, un peu, la finalité.
00:33:14Il faut avoir ce...
00:33:15Ca n'a pas grand-chose à voir, à mon avis,
00:33:18quand on regarde la réalité.
00:33:19Le problème, s'il y a un problème,
00:33:21le problème que certains veulent nous dépeindre,
00:33:24n'est pas lié à ceux qui viendraient en France
00:33:28parce qu'ils pensent qu'ils pourraient obtenir
00:33:31la nationalité française.
00:33:32Le problème de la France, c'est plus ceux qui sont en France,
00:33:36qui n'ont pas forcément
00:33:38le faciès typique ou caricatural du français,
00:33:42mais qui sont là depuis plusieurs générations,
00:33:45mais qui, pour certaines raisons, n'ont pas envie d'être français,
00:33:49de faire France avec le reste de la communauté nationale.
00:33:52Le problème, c'est que ces personnes-là
00:33:54ont parfois des attitudes qui dérivent
00:33:57sur des problématiques de sécurité ou de civilité
00:34:01qui nuisent au vivre-ensemble, effectivement.
00:34:04Là, on voit, quand François Bayrou pose cette question,
00:34:07typiquement, on a eu la réponse de Yann Boucard,
00:34:10on voit le RN qui saute un peu sur l'occasion pour dire
00:34:13qu'il ne faut pas qu'on en discute,
00:34:15il faut qu'on ait un référendum sur l'immigration pour prendre...
00:34:20On met des pièces dans la machine.
00:34:22François Bayrou le fait, c'est cynique.
00:34:24Il le fait car il doit soigner son aile droite
00:34:27tout comme il soigne son aile gauche
00:34:29en négociant avec l'EPS sur des éléments budgétaires.
00:34:32Et justement, c'est les échanges qu'on a eus souvent sur la chaîne.
00:34:36J'ai souvent demandé,
00:34:37qu'est-ce qui vous ferait quitter la Macronie ?
00:34:40Là, il y a Belkir Belhadad, député de Meurthe-et-Moselle,
00:34:43ou de Moselle ?
00:34:44De Moselle, qui a annoncé quitter le groupe EPR.
00:34:48Tu...
00:34:49Je n'ai pas compris.
00:34:50Vous n'avez pas compris ?
00:34:52J'aime bien Belkir.
00:34:53Suivez-toi, Davidian, suivez-moi.
00:34:55Surveillez-vous.
00:34:57J'ai pas compris Belkir, j'aime bien Belkir, on se connaît,
00:35:01mais on a l'impression...
00:35:02On a l'impression qu'il y a eu une expression officielle
00:35:05du groupe EPR qui dit
00:35:07qu'on est pour la remise en cause du droit du sol en France.
00:35:10J'ai rien entendu.
00:35:11J'ai entendu un ministre, Gérald Darmanin,
00:35:14qui s'est exprimé là-dessus, j'ai entendu François Bayrou,
00:35:17d'autres personnes au sein du groupe EPR dire le contraire,
00:35:20dont certains qui sont ministres,
00:35:22à des rangs plus élevés que M. Darmanin.
00:35:24Donc, j'ai pas compris.
00:35:26On va mettre qu'il a été victime de racisme
00:35:28et qu'il avait été traité de racaille par le député RN.
00:35:31Il a été traité de racaille par Jacob Ely, le député RN.
00:35:34Et on l'a défendu à l'époque, je l'ai défendu à l'époque, Belkir.
00:35:38Donc, je vois pas pourquoi.
00:35:39La question, pour moi, n'est pas de quitter la Macronie ou pas,
00:35:43elle m'a déjà quitté il y a un certain temps,
00:35:45mais on cohabite d'une manière plutôt pacifiée et agréable.
00:35:49C'est vrai que ça fait partie des moments où je veux dire,
00:35:52je m'exprime aujourd'hui en tant qu'individu,
00:35:54en tant que député indépendant,
00:35:56je représente en rien le groupe EPR, quand je m'exprime.
00:35:59Je me suis apparenté.
00:36:00Petite précision, il évoque justement,
00:36:02je crois qu'il parlait du droit du sol,
00:36:05il dit qu'il y a un glissement vers les idées du RN.
00:36:07Est-ce qu'on peut lui donner un peu de crédit là-dessus ?
00:36:10Oui, notamment chez une partie des députés macronistes.
00:36:14Il y a un basculement, quand même,
00:36:15même dans les propos.
00:36:17Je crois lancer le porte-parole Maude Bréjon,
00:36:19qui a fait aussi un tweet qui était...
00:36:22Enfin, qui reprenait des éléments
00:36:23de l'engagement de l'extrême droite.
00:36:26Il y a quand même un basculement généralisé.
00:36:28J'ai l'impression qu'il y a un basculement,
00:36:30surtout depuis qu'on sait que le gouvernement Beyrou
00:36:33ne va pas chuter demain.
00:36:35J'ai l'impression que les gens se projettent un peu plus sur 2027.
00:36:39Darmanin n'est pas le dernier.
00:36:40J'aime bien Gérald, j'aime bien tout le monde.
00:36:43J'ai pas de problème avec Retailleau non plus.
00:36:46Mais il faut reconnaître que,
00:36:47maintenant que ce gouvernement a un peu plus de visibilité,
00:36:51chacun commence à se projeter un peu
00:36:52et se dit que si Beyrou dure jusqu'à l'automne prochain,
00:36:55à l'automne prochain, on sera à 18 mois des présidentielles.
00:36:59Il va sûrement y avoir, à l'automne prochain,
00:37:01on sera en train de parler des primaires
00:37:03qui vont structurer l'avis de beaucoup de partis
00:37:06pour désigner le candidat.
00:37:08Je crois qu'il y en a certains qui se sont dit
00:37:10qu'il faut que je me positionne.
00:37:12Je crois que Gérald et probablement Maude,
00:37:15avec lui, parce qu'ils sont proches,
00:37:17se sont dit qu'il faut qu'on prenne cet espace.
00:37:19C'est un espace qui correspond.
00:37:21Il y avait un groupe de réflexion.
00:37:23J'ai participé, je suis allé écouter
00:37:25le groupe de réflexion de Gérald Darmanin,
00:37:27qui, sur certains aspects, a des réflexions
00:37:30tout à fait, on va dire, sociales,
00:37:32et sur d'autres, effectivement,
00:37:34on sent qu'il y a la volonté de ramener
00:37:37vers une proposition différente,
00:37:39du point de vue électoral,
00:37:41des gens qui votent RN actuellement.
00:37:44Les électeurs du RN, je les considère pas
00:37:47jamais comme des électeurs du RN.
00:37:48Je les considère comme des Français
00:37:50électeurs qui votent RN, mais par contre,
00:37:53si ils votent RN au premier tour,
00:37:55ils pourront pas voter pour quelqu'un d'autre.
00:37:57La question, c'est comment on les convainc
00:38:00de voter pour nous.
00:38:01Moi, au second tour de mon élection législative,
00:38:04ces deux dernières fois,
00:38:05j'étais à chaque fois face à un candidat NFP.
00:38:08Je savais très bien que j'avais certains électeurs
00:38:11qui avaient voté RN au premier tour
00:38:13qui, au second tour, allaient voter pour moi.
00:38:15Pour faire un barrage à la gauche.
00:38:17Oui, et d'autres aussi,
00:38:18parce qu'ils trouvaient que je faisais pas un mauvais boulot.
00:38:22Donc, voilà, on va pas insulter
00:38:24les gens qui ont voté RN un jour
00:38:25ou qui continuent à le faire
00:38:27en leur disant, des rétro-satanats,
00:38:29je ne veux plus jamais que vous votiez pour moi.
00:38:32Mais pour revenir un peu au droit du sol,
00:38:34au fait d'étendre les restrictions du droit du sol
00:38:37à l'ensemble du territoire national,
00:38:39vous l'avez dit, c'est une idée qui divise beaucoup
00:38:42au sein d'EPR, est-ce que,
00:38:43tout comme lors de la première loi immigration,
00:38:46il n'y a pas un peu un risque que ça divise, en fait ?
00:38:49On disait que Gérald Darmanin essaie de prendre un espace,
00:38:52est-ce que le risque derrière est pas plutôt que ça divise ?
00:38:55Je pense que...
00:38:56Ca divisera si à un moment, effectivement,
00:38:59il y a une loi qui est posée, un projet de loi
00:39:01qui est posé par le gouvernement,
00:39:03ou une PPL, éventuellement, qui est étudiée
00:39:06dans une niche, qui nous oblige à examiner le texte
00:39:09et qu'on nous oblige à nous positionner
00:39:11et qu'on oblige le groupe à trancher,
00:39:13ou à ne pas trancher, qu'on a une liberté de vote,
00:39:15mais que les expressions parlent dans tous les sens.
00:39:18Je pense que ça serait pas très habile de notre part à nous,
00:39:22maintenant, de lancer ce processus,
00:39:24en même temps, ce serait habile de la part du RN,
00:39:26lors de sa prochaine niche, de nous obliger à nous positionner.
00:39:30Effectivement, ça provoquerait sans doute
00:39:32des désaccords au sein du groupe,
00:39:34qui, pour certains, seraient insupportables
00:39:37et pourraient provoquer de nouveaux départs.
00:39:40On va parler, sans transition, j'ai envie de dire,
00:39:43d'un sujet, évidemment, qui fait beaucoup réagir dans le chat,
00:39:46on nous demande de poser la question sur l'affaire Betaram,
00:39:49donc, on rappelle des actes de violence physique,
00:39:53de violence sexuelle dans un établissement catholique privé,
00:39:56avec financement public, voilà.
00:39:59François Bayrou, d'après une enquête de Mediapart,
00:40:03aurait été mis au courant de ces affaires-là.
00:40:05Il a nié. Mediapart a sorti des déclarations,
00:40:09des photos de Bayrou sur le sujet,
00:40:11qu'il a reçues également à la mairie, en tout cas, de Pau.
00:40:15La mairie de Pau a reçu une lettre qui témoignait d'une victime.
00:40:20Bayrou a été interrogé aujourd'hui et hier sur le sujet.
00:40:24Il esquive quelque peu, quand même, le sujet.
00:40:27Est-ce que François Bayrou,
00:40:28s'il s'est confirmé qu'il était au courant,
00:40:31doit démissionner ?
00:40:32Qu'il est couvert d'effets graves,
00:40:34puisque son épouse aurait été mis au courant ?
00:40:37Est-ce qu'il doit démissionner, s'il est reconnu ?
00:40:40-"Effets graves", remonte à ?
00:40:41-...de 1960 à 2010,
00:40:46et que...
00:40:47-...il les aurait couverts à quelle époque ?
00:40:50-...dans les années 96, puisque sa fille ou son fils
00:40:53était dans la classe d'un élève qui a été victime
00:40:56de violences physiques.
00:40:57-...l'alliage Mediapart et Edwy Plenel,
00:41:00soudain, en février 2024, se disent que c'est vraiment le moment
00:41:03où il faut qu'on parle de ce sujet-là.
00:41:05Il y a eu une enquête et il y avait eu un article
00:41:08qui avait déjà été sorti.
00:41:09En gros, pour résumer, l'histoire de Bétharame,
00:41:12c'est un secret de Polychinelle, puisqu'en 96,
00:41:15Bayrou s'était rendu à Bétharame pour rendre...
00:41:17-...ses enfants y étaient scolarisés.
00:41:19-...pour soutenir Bétharame quand il était ministre.
00:41:22Il a dit qu'ils ont subi des attaques.
00:41:24Il était venu avec même Doustoblazy,
00:41:27qui était maire de Lourdes, à l'époque.
00:41:29Bref, il s'était rendu sur place pour soutenir.
00:41:32Est-ce que, si les faits sont allégés,
00:41:34qu'il l'était au courant et qu'il ne l'a pas dit,
00:41:36parce qu'il aurait même contacté un juge,
00:41:39le juge dit qu'il est venu le voir,
00:41:41si ces faits-là sont prouvés
00:41:42via une enquête judiciaire ou autre,
00:41:44est-ce qu'il doit démissionner ?
00:41:46On verra. Pour l'instant, tout ce que je sais,
00:41:49c'est que c'est clairement une histoire
00:41:51qui est instrumentalisée pour essayer de rabibocher
00:41:54l'ENFP autour d'un élément fédérateur négatif.
00:41:58Mais au-delà de ça, si les faits sont réels,
00:42:00au-delà même, si un Premier ministre,
00:42:03peu importe les raisons pour lesquelles ça sort,
00:42:06en soi, c'est... Vraiment, on s'en fout.
00:42:08Si le Premier ministre a ouvertement couvert des faits,
00:42:13en plus, il était déjà élu à ce moment-là,
00:42:15donc je crois que c'est l'article 40...
00:42:17Si un responsable politique qui est au courant
00:42:20qu'il se passe quelque chose
00:42:22clairement illégal, immoral et dangereux
00:42:27et couvre cela pour une raison ou pour une autre
00:42:30et ne lance pas l'alerte,
00:42:31effectivement, c'est pas acceptable.
00:42:34Maintenant, je connais pas le dossier,
00:42:36je ne sais pas ce qu'a dit le juge,
00:42:38je ne sais pas ce qu'a dit l'autre,
00:42:40je vois juste une convergence d'intérêts
00:42:42et j'ai pas envie de me faire manipuler sur ce sujet.
00:42:45Oui, effectivement, dans la théorie,
00:42:47ça serait inacceptable, maintenant, dans la pratique,
00:42:50si il y a une enquête, des déclarations,
00:42:52ça sera fait avec rigueur, sur la base de faits,
00:42:55et on verra bien.
00:42:56Je me positionnerai sur le sujet, sur le cas précis
00:42:59de François Bayrou.
00:43:00Evidemment, en pensant aux victimes
00:43:02et surtout, en pensant à ce qu'elles ne se fassent pas
00:43:05instrumentaliser 30 ans plus tard,
00:43:07simplement pour des raisons purement politiciennes.
00:43:10Alors, du coup, sans transition, en effet,
00:43:13on va aborder le temps fil,
00:43:14on va aborder notre deuxième thème,
00:43:16puisque ce soir, en séance,
00:43:19on va discuter de la proposition déposée par Gabriel Attal
00:43:22sur les mineurs délinquants.
00:43:25Selon vous, il était nécessaire, ce texte ?
00:43:28Bah, écoutez, moi, je pense qu'effectivement,
00:43:31il y a une préoccupation dans la société
00:43:33vis-à-vis de la violence accrue qu'on constate chez les mineurs.
00:43:37Alors, est-ce que c'est là encore,
00:43:39est-ce que c'est une violence perçue,
00:43:41est-ce que c'est un accroissement réel
00:43:43ou est-ce que c'est une perception ?
00:43:45Je ne sais pas. J'avais une conversation hier soir
00:43:48avec ma mère. Ma mère, comme vous l'imaginez,
00:43:51elle n'est pas de notre génération.
00:43:53Elle me disait, rends-toi compte,
00:43:55ce garçon qui s'est fait tuer à la sortie
00:43:57de son match de foot,
00:43:59ça ne serait jamais arrivé à l'époque.
00:44:01Je dis, si, maman, ça arrivait.
00:44:03Mais non, ça ne t'est jamais arrivé à toi.
00:44:05Je faisais du foot.
00:44:07Sauf que si, ça m'est arrivé de me faire courser
00:44:10par des skinheads avec un de mes coéquipiers turcs
00:44:12parce qu'il y avait eu des échanges d'insultes, etc.,
00:44:15et les skinheads avaient des couteaux derrière.
00:44:18Et qu'on n'en parlait pas autant dans les médias.
00:44:21Je courais plus vite que les skinheads
00:44:23et il n'y avait pas assez de news pour raconter.
00:44:26Non, ce qui s'est passé, c'est que le lendemain,
00:44:28les skinheads se sont tombés à la fête sur mes copains turcs
00:44:32et leur compte a été réglé à ce moment-là.
00:44:34Et voilà, ça n'a pas émergé dans la sphère médiatique.
00:44:37Il faut casser la gueule aux skinheads.
00:44:39Il faut courir plus vite que les skinheads.
00:44:42Maintenant, c'est très grave, ce qui s'est passé avec Kélias.
00:44:45Les mineurs d'aujourd'hui ne sont plus ceux de 1945
00:44:48en faisant rapport à la loi de...
00:44:50Il y a quelque chose qu'on voit aujourd'hui
00:44:53et qu'on ne voyait pas à l'époque,
00:44:55c'est la mesure dans laquelle les mineurs portent des armes,
00:44:58des armes blanches, en particulier.
00:45:00Je pense que c'est inquiétant,
00:45:02parce que ça les rend plus dangereux.
00:45:04Il y a toujours eu des bagarres partout, à tous les âges,
00:45:07mais souvent, 14, 15, 16, 17, 18, 19 ans,
00:45:10la testostérone, etc., etc.
00:45:12Ça en vaut l'argent et excessivement, le débat, mais...
00:45:15François Bayreau dit qu'il faut avoir une réflexion
00:45:18sur les armes blanches.
00:45:19Il faut avoir une réflexion sur les armes blanches.
00:45:22C'est absolument interdit de porter quelque type d'arme
00:45:25au sein d'un établissement scolaire.
00:45:27C'est l'évidence même.
00:45:29Ca devrait être passible d'une expulsion
00:45:31et d'un bannissement systématique.
00:45:33Mais en l'occurrence, je pense que oui, on nous demande,
00:45:36la société demande à ce qu'on débatte
00:45:38de renforcement des sanctions pour des mineurs récidivistes
00:45:42qui ont plus de 16 ans et qui peuvent éventuellement
00:45:45être utilisés ou utiliser l'excuse de minorité
00:45:47pour commettre des délits.
00:45:49Il faut connaître ce débat.
00:45:51On parle de sanctions.
00:45:52Des avocats disent que cette loi est démagogique.
00:45:55Je vais citer une.
00:45:56La sévérité seule est un coup d'épée dans l'eau.
00:45:59Pour lutter contre la criminalité, il faut revoir le système éducatif.
00:46:03Il faudrait voir l'avant, l'après acte.
00:46:05Est-ce qu'on a les moyens ?
00:46:06J'entends le discours où on dit qu'on ne fait que du répressif,
00:46:10qu'il faut éduquer.
00:46:11Évidemment, il faut éduquer, mais nous, on fait la loi ici.
00:46:14On n'est pas là pour écrire les règlements intérieurs,
00:46:17pour écrire le programme éducatif.
00:46:19On peut quand même encadrer...
00:46:21Nous, on fait la loi et on dicte ce qui sera le cadre d'analyse
00:46:27d'un juge ou de la justice dans le cadre de certaines infractions.
00:46:30Forcément, ça ressemble à du répressif
00:46:33plutôt qu'à de l'éducatif.
00:46:34En parallèle, évidemment, il faut encourager
00:46:37notre système éducatif à aborder ces sujets,
00:46:39à mieux faire comprendre aux jeunes que la violence, c'est mal,
00:46:43que respecter l'intégrité physique de l'autre, etc.
00:46:48Vous savez, quand on fait la loi aussi,
00:46:50c'est pas pour le plaisir d'envoyer des gens en prison
00:46:53ou de leur faire payer des amendes,
00:46:55c'est parce qu'on veut changer les mentalités.
00:46:57C'est pas simplement se dire qu'on va pouvoir remplir des prisons.
00:47:01Je voulais pas mettre des influenceurs en prison,
00:47:04je voulais que les influx voleurs arrêtent d'arnaquer les gens.
00:47:07La loi a fonctionné, il n'y a pas eu besoin d'envoyer des gens en prison
00:47:11pour que les mentalités changent.
00:47:13J'espère que si on a un bon débat autour de la violence
00:47:16qui vise plus de 16 ans, dans ce cas-là,
00:47:18ils vont comprendre qu'ils ne sont plus à l'abri
00:47:21grâce à leur minorité.
00:47:22Vous parliez de l'excuse de minorité,
00:47:24il faut avoir une réflexion, remettre en cause
00:47:27l'excuse de minorité ?
00:47:28C'est ce que fait ce projet de loi, effectivement.
00:47:31On sait très bien que dans le cadre
00:47:34de certaines activités délictuelles organisées,
00:47:37trafic de drogue notamment,
00:47:39certains majeurs utilisent des mineurs
00:47:42pour faire certaines tâches,
00:47:43en sachant que s'ils se font attraper,
00:47:45ils ne sont pas sujets aux mêmes sanctions
00:47:48que s'ils avaient deux ans de plus en faisant la même chose,
00:47:51avec le même caractère de danger ou de violence.
00:47:54Éliminons cette incitation à utiliser des mineurs
00:47:57pour commettre des forfaits.
00:47:58Si des gens veulent commettre des forfaits,
00:48:01qu'ils le fassent en sachant qu'ils sont exposés
00:48:03à toute la force de la loi.
00:48:05On peut juger de la même manière quelqu'un qui a 14 ans
00:48:08ou 35 ans, quitte à envoyer...
00:48:10C'est plutôt 17 ans.
00:48:11Admettons, 16-17 ans.
00:48:12En tout cas, quelqu'un très jeune,
00:48:14donc de mineur, on peut le juger de la même manière qu'un adulte,
00:48:18quitte à l'envoyer en prison à cet âge-là ?
00:48:20En un mot, oui.
00:48:21C'est le mineur qu'on va sanctionner
00:48:24alors qu'il est utilisé par un majeur ?
00:48:26Il faut que les deux soient sanctionnés.
00:48:28Il faut qu'il y ait une aggravation des peines,
00:48:31des circonstances aggravantes, si on réussit à attraper
00:48:34le donneur d'ordre ou l'organisateur
00:48:36de cette activité criminelle organisée.
00:48:38Et quid des parents ?
00:48:40Est-ce qu'il faut pénaliser les parents de mineurs délinquants ?
00:48:43On dit parents des faillons.
00:48:45Oui, alors est-ce qu'on leur coupe les allocations familiales ?
00:48:49On n'avait pas l'air convaincus.
00:48:51Le problème, c'est que c'est souvent pas les parents.
00:48:54Quand on voit des enfants qui sont comme ça,
00:48:56qui se laissent embarquer dans des activités délictuelles,
00:48:59mafieuses, claniques,
00:49:01c'est souvent des enfants qui sont délaissés,
00:49:03souvent dans la situation de famille monoparentale,
00:49:06donc c'est souvent le parent, la parente.
00:49:08Et malheureusement, là,
00:49:10les circonstances d'atténuance existent.
00:49:12Ces mères, en général, il s'agit de mères,
00:49:15ont beaucoup de difficultés à maintenir la tête hors de l'eau
00:49:18pour elles, pour leur famille, pour leurs enfants.
00:49:21Et donc, est-ce qu'on veut vraiment leur rajouter des difficultés
00:49:24en ajoutant aux sanctions légitimes
00:49:26que pourraient subir leurs enfants,
00:49:29des sanctions qu'elles-mêmes pourraient subir,
00:49:31mettant ainsi en danger le reste éventuel de la fratrie ?
00:49:35Là, je ne suis pas sûr.
00:49:36Il y a quelqu'un qui demande, dans le tchat,
00:49:38en disant que ce qui est dit dans les études sociologiques,
00:49:41ce durcissement de la loi n'aura probablement pas
00:49:44l'effet escompté par rapport à ce que vous disiez, c'est ça ?
00:49:48C'est-à-dire ?
00:49:49Que...
00:49:50Que...
00:49:51De ce que je comprends, c'est le côté répressif, en fait...
00:49:55Et contre-productif.
00:49:57Et contre-productif par rapport à la situation sociale de base.
00:50:01Non, pas contre-productif.
00:50:03Essayez de traduire la question.
00:50:05Je ne suis pas sûr que la question ait été super bonne.
00:50:08Mais je pense, simplement,
00:50:10la question, celle du tchat,
00:50:12elle est très bien traduite,
00:50:14mais vous ne pouvez pas rattraper les dégâts.
00:50:16Non, mais je pense, simplement,
00:50:18qu'il faut qu'il y ait une modification des mentalités.
00:50:21Ca passe par un débat public.
00:50:23En ce moment, c'est un débat public autour de cette loi.
00:50:26La proposition de loi provoque un débat public.
00:50:28Ca sert notamment à ce que les gens réalisent
00:50:31qu'il n'y a pas d'impunité due à la minorité
00:50:33si on fait ou si on récidive
00:50:36sur certains types de délits particulièrement graves.
00:50:39Ca peut aider à faire changer les mentalités,
00:50:42à faire dire que finalement,
00:50:45je vais m'abstenir de ce type d'activités délictuelles.
00:50:49Après, effectivement, on aurait tous envie
00:50:51que les parents aient la force de ne pas laisser traîner
00:50:54leur fils ou leur fille quand ils savent à quoi ils s'exposent.
00:50:58C'était Aïa ou NTM ?
00:50:59NTM.
00:51:00Je vous propose,
00:51:02puisqu'on arrive bientôt à la fin de l'émission,
00:51:05d'aborder le dernier thème.
00:51:07On parlait d'ingérence étrangère.
00:51:10En plus, vous, d'être député des Français de l'étranger,
00:51:13en plus de ça,
00:51:14vous êtes un fervent utilisateur de Twitter.
00:51:17Est-ce qu'avec Trump et Elon Musk,
00:51:21le risque d'ingérence étrangère venu des Etats-Unis,
00:51:25est-ce qu'il augmente ?
00:51:27Non, ce n'est pas de l'ingérence, c'est de l'influence.
00:51:30C'est quoi, la différence ?
00:51:32Musk, c'est un méga-influenceur.
00:51:34C'est une personnalité qui, sur les réseaux sociaux,
00:51:37utilise justement cette personnalité
00:51:39pour promouvoir certaines causes.
00:51:42C'est exactement la définition qu'on a créée
00:51:44dans la loi influenceur.
00:51:46Un influenceur, c'est quelqu'un qui met en jeu sa personnalité
00:51:50et sa notoriété sur les réseaux sociaux
00:51:52pour promouvoir certains produits,
00:51:54certains services ou certaines causes à titre onéreux.
00:51:57Musk ne le fait pas vraiment à titre onéreux,
00:52:00il le fait pour le plaisir, c'est ses convictions.
00:52:03En même temps, il y a un alignement d'intérêt
00:52:05entre ses convictions et le fait que si Trump est élu
00:52:08et que les choses se passent bien,
00:52:10ça va bien se passer aussi pour les entreprises de l'univers
00:52:13ou de l'écosystème d'Elon Musk.
00:52:15Mais c'est un influenceur.
00:52:17Quand on mêle la politique à ça,
00:52:19en tant que patron de toucheuseur X,
00:52:21n'y a-t-il pas le risque que cette influence
00:52:23se transforme en ingérence ?
00:52:25Il a déclaré un truc, cette nuit,
00:52:27il était dans le bureau Oval,
00:52:29il a été interrogé sur les fake news qu'il balançait.
00:52:33Il dit que certaines choses, que je vais dire,
00:52:35seront fausses et devront être corrigées.
00:52:38Il balance des trucs, du moment que ça va dans son sens,
00:52:41il s'en fout, il faudra corriger.
00:52:43Comment peut-on... Certains sont libertariens,
00:52:45ils disent qu'ils ne contrôlent rien,
00:52:47les autres contrôlent eux-mêmes.
00:52:49Quel équilibre doit-on trouver ?
00:52:51Le problème, c'est que Musk et d'autres
00:52:53mentent sur les réseaux sociaux,
00:52:55disent des choses qu'ils n'ont pas vérifiées.
00:52:58Quand on a 200 000 000 et 4 000 abonnés,
00:53:00c'est pas tout à fait le même impact.
00:53:02On n'est pas à droit de donner le train.
00:53:04Non, non, mais bien, c'est un influenceur
00:53:06qui doit effectivement être fact-checké.
00:53:09Moi, franchement, si j'étais Mistral et Haï,
00:53:11l'intelligence artificielle française,
00:53:14moi, au lieu de créer un Enium chatbot,
00:53:16qui est très bien, qui a l'air de marcher, le chat,
00:53:19il a l'air de marcher plutôt bien,
00:53:21moi, ce que je créerais, c'est une intelligence artificielle
00:53:24qui aiderait tous les utilisateurs
00:53:26des réseaux sociaux et du numérique en général
00:53:29à avoir un outil qui permet de déterminer
00:53:31si ce qu'on voit sur notre écran
00:53:33a une probabilité plus ou moins élevée d'être vrai ou pas.
00:53:36Si l'image qu'on voit a été totalement photoshoppée,
00:53:39si la vidéo est issue de l'intelligence artificielle,
00:53:42si le texte a été créé par un homme ou un ordinateur
00:53:45et si l'information qu'on voit est probablement vraie
00:53:48ou si c'est une fake news totale.
00:53:50Ca, c'est quelque chose qui aiderait
00:53:52et je pense qu'il va y avoir de plus en plus
00:53:54une demande de la population qu'on nous aide,
00:53:57d'une manière aussi neutre que possible,
00:53:59à analyser ce que l'on voit et ce qu'on nous dit sur les écrans.
00:54:03Il y a quelqu'un qui pose à nouveau la question en disant
00:54:06que c'est quoi la différence entre influence et propagande
00:54:09quand les réseaux sociaux sont plus écoutés
00:54:11et plus légitimes que la parole de l'Etat
00:54:14pour beaucoup d'utilisateurs ?
00:54:15C'est là où il y a peut-être une situation particulière
00:54:18de musk en étant...
00:54:20Non, mais la gérance...
00:54:21La gérance, c'est quand quelqu'un, par derrière,
00:54:25soudoit un membre de votre communauté
00:54:30pour faire infléchir ses décisions,
00:54:32qu'il prenne des décisions qui vont dans le sens
00:54:35que la personne, que le soudoyeur, souhaite.
00:54:38Là, en général, il y a une idée d'anonymat,
00:54:42c'est fait sous la table.
00:54:45Là, c'est de l'influence, c'est fait au grand jour.
00:54:49On voit musk qui est très clair sur le fait
00:54:51qu'il veut que l'extrême droite gagne les élections en Allemagne.
00:54:55Le problème, c'est qu'effectivement,
00:54:57il a 200 millions de followers,
00:54:59il gère l'algorithme de son réseau social...
00:55:02Il y a une armée de bots pour faire la pub
00:55:04de sa présence à l'ART.
00:55:06Elon Musk, c'est une contradiction vivante.
00:55:10Il avait racheté Twitter à la base
00:55:12parce qu'il en avait marre de voir la vérité
00:55:15ou le flux normal de la conversation
00:55:17manipulée par des bots.
00:55:19D'ailleurs, il s'est plaint, au moment du rachat,
00:55:21du prix qu'on l'obligeait à payer,
00:55:23une grande partie des comptes étaient des bots.
00:55:26Maintenant, finalement, on parle plus de bots,
00:55:28on parle des algorithmes qui n'ont plus besoin de bots
00:55:31pour surmultiplier l'impact et la diffusion
00:55:34de tel ou tel message.
00:55:35Comment on arrive à faire la différence
00:55:38entre la mauvaise ingérence de la Chine et de la Russie,
00:55:41je caricature, et la bonne ingérence...
00:55:44Laquelle ?
00:55:45La bonne des Etats-Unis, par exemple.
00:55:47Comment est-ce qu'on...
00:55:49Je suis pas sûr que...
00:55:51Est-ce que l'ingérence de Musk,
00:55:53qui veut que l'extrême-droite gagne en Allemagne,
00:55:55est-ce une bonne ingérence ?
00:55:57Non, mais il faut qu'on sache que c'est une ingérence.
00:56:00Vous disiez influence.
00:56:01Il y a une différence entre les deux.
00:56:04Par contre, si le gouvernement russe
00:56:06finance un parti politique français
00:56:09à travers des artifices comptables
00:56:12un peu spéciaux,
00:56:13afin de pouvoir obtenir certaines positions
00:56:16d'une manière plus ou moins explicite,
00:56:18ça, c'est beaucoup moins transparent.
00:56:20D'accord ?
00:56:22Moi, j'aime bien la transparence de...
00:56:24J'aime pas ce que dit Musk.
00:56:26Enfin...
00:56:27Je reviens.
00:56:28Musk, je l'admire en tant qu'entrepreneur.
00:56:30En tant que politicien et influenceur politique,
00:56:33franchement, non, j'aime pas.
00:56:35J'aime pas, parce que ça va pas exactement
00:56:37dans le sens de mes idées et de mes convictions,
00:56:40mais au moins, c'est clair, c'est transparent,
00:56:43le problème de l'ingérence classique,
00:56:45ou pas classique, d'ailleurs,
00:56:46on le voit aussi avec Bakou,
00:56:48ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie,
00:56:50à Mayotte, etc., c'est la volonté de corrompre
00:56:54pour influer sur la marge des affaires intérieures
00:56:57d'un pays tiers en déviant l'action
00:57:00de certains responsables politiques.
00:57:02Mais je... Pardon, vas-y, je t'en prie.
00:57:05Non, vas-y.
00:57:06Je voulais juste rebondir sur l'intelligence artificielle.
00:57:09Je sais pas si c'est là qu'elle est.
00:57:11Vous parliez d'éventuellement créer un outil
00:57:14qui permettrait à tout le monde de détecter
00:57:16et d'avoir une utilisation intelligente
00:57:18des réseaux, d'Internet, etc.
00:57:20Pas forcément intelligente, mais au moins renseignée.
00:57:23Oui, voilà, c'est ce que je voulais dire par là.
00:57:25Ma question, c'est comment on fait pour que les gens s'en saisissent
00:57:29alors que, de toute façon, on est tous déjà
00:57:31à différents degrés en train d'utiliser le GPT ?
00:57:34Enfin, voilà, comment on...
00:57:35Si les citoyens européens, par exemple, ne s'en saisissent pas,
00:57:39finalement, ça ne sert à rien.
00:57:41Je pense qu'à un moment, il y aura une demande,
00:57:43une demande de marché.
00:57:45Le marché dira,
00:57:46OK, moi, j'adore, les gens continueront à être sur Twitter,
00:57:49ils seront aussi sur Tchèque GPT, etc.
00:57:51Ils continueront à lire Le Monde, Mediapart, etc.
00:57:54Et de temps en temps, ils diront,
00:57:56est-ce que c'est vrai, ce que je vois ?
00:57:58Est-ce que cette vidéo d'Elon Musk qui sauve un enfant
00:58:01dans un incendie, est-ce que c'est vrai
00:58:03ou c'est encore une élucubration ?
00:58:05Est-ce que c'est vrai Donald Trump qui fait un mouvement de la tête
00:58:08sans lequel il aurait été abattu ?
00:58:10Les gens n'y arrivent plus, donc il y aura une demande.
00:58:14Je pense que sur les téléphones, à terme,
00:58:16il y aura sans doute un bouton supplémentaire.
00:58:19Moi, si j'étais un fabricant de téléphone,
00:58:21si j'étais Mistral et Aïe,
00:58:23je ferais en sorte de convaincre les fabricants
00:58:25d'intégrer à leur téléphone un bouton supplémentaire
00:58:28qui permet à chaque utilisateur, quand il se pose la question
00:58:31de savoir si ce que je vois est vrai ou pas,
00:58:34ou est probablement vrai ou probablement faux,
00:58:36un clic sur un bouton et on nous donne une notation
00:58:39qui ne vient pas du ministère de la Vérité,
00:58:42mais d'une intelligence artificielle certifiée
00:58:44étant aussi neutre que possible,
00:58:46qui croise des millions de sources,
00:58:48et qui nous dit pas c'est vrai ou c'est faux,
00:58:51mais à 83 %, c'est probablement vrai,
00:58:53ou à 92 %, c'est probablement une fake news,
00:58:56je pense que ça éclairerait la perception
00:58:58que les gens ont de ce qu'ils voient sur les réseaux sociaux
00:59:01et ça aiderait à renforcer la démocratie.
00:59:04Rapidement, sur la loi Influenceurs,
00:59:06j'ai regardé le site de l'Assemblée
00:59:08sur la publication des décrets.
00:59:10Je vois qu'il y a toujours deux décrets
00:59:12qui ne sont pas publiés.
00:59:13Ca fait 33 % des décrets qui devaient être publiés
00:59:16et qui ne le sont pas.
00:59:17C'est l'article 3 et 8.2.
00:59:19C'est quoi qui bloque ?
00:59:20Ce qui bloque, c'est qu'il y a eu pendant un an
00:59:23une petite bataille avec la Commission européenne.
00:59:26Ils voulaient qu'on modifie certains aspects de la loi.
00:59:29On a négocié et on a modifié à travers une ordonnance
00:59:32qui a été publiée en décembre,
00:59:34qui va être ratifiée maintenant ou qui est ratifiée
00:59:36par l'Assemblée nationale.
00:59:38Ensuite, le plus gros problème de la loi Influenceurs,
00:59:41c'est qu'il nous manque une...
00:59:43Une... Une certification...
00:59:45J'ai oublié le terme.
00:59:47En fait, il faut que la DGCCRF soit habilitée.
00:59:51Il manque une habilitation à la DGCRF
00:59:54pour qu'elle puisse agir contre les personnes
00:59:56qui contreviennent à la loi Influenceurs
00:59:58en continuant à faire de la publicité
01:00:01sur les réseaux sociaux pour de la chirurgie esthétique.
01:00:04On a vu un article du Parisien, il y a un mois,
01:00:06qui disait que Magali Berda et plein de ses influenceurs
01:00:09sont de retour sur les réseaux
01:00:11et ils recommencent à faire de la publicité
01:00:13alors que c'est explicitement interdit par la loi Influenceurs.
01:00:17Il manque à la DGCRF une habilitation gouvernementale.
01:00:20Ils profitent que le décret soit pas publié
01:00:22pour... Ils sont pas hors la loi.
01:00:24Ils savent pas que le décret est pas publié.
01:00:27Ils disent juste qu'on l'a fait,
01:00:29ils continuent à ne pas être punis,
01:00:31l'impunité continue,
01:00:32donc on va revenir à nouveau sur ce créneau.
01:00:34On était avec Arthur Delaporte,
01:00:36on travaille sur la loi numéro 2,
01:00:38on est allé voir Clara Chapaz, il y a 15 jours,
01:00:41on lui a dit qu'il faut habiliter la DGCRF.
01:00:43La ministre de l'IA et du numérique.
01:00:45Il faut que la DGCRF tape fort et fasse un exemple
01:00:48avec certains influenceurs.
01:00:49Les règles qui ont été votées par le Parlement.
01:00:52Merci beaucoup. On va suivre cette loi numéro 2 prochainement.
01:00:56Merci beaucoup. On vous réinvitera pour en parler.
01:00:59Merci beaucoup, Stéphane Vegetta,
01:01:01d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.
01:01:04On arrive au bout de cette émission.
01:01:06On vous donne rendez-vous, le tchat, on espère que ça vous a plu,
01:01:10et on vous donne rendez-vous jeudi prochain,
01:01:12mercredi prochain.
01:01:13On est mercredi.
01:01:14Mercredi prochain, à 16h30.
01:01:17Bonne journée, tout le monde. A bientôt, à jeudi prochain.
01:01:20Salut, tout le monde.
01:01:21Salut.

Recommandations