• il y a 6 ans
L’aventure n’est pas seulement une suite de péripéties, d’exploits ou de périls mais aussi une errance, une quête, une ouverture vers l’ailleurs, vers l’inconnu et l’inattendu. Elle est tout autant une expérience du temps et de l’espace qu’un rapport à soi-même et un mode d’existence. On ne part pas uniquement à l’aventure par goût de l’exotisme. L’aventureux est d’abord à la recherche d’un style de vie qui révèle quelque chose de notre rapport à l’avenir et à notre propre destinée. Ulysse incarne incontestablement la figure exemplaire du héros aventurier soumis à des épreuves qui font valoir ses vertus et constituent un véritable parcours initiatique. Qu’il s’agisse de fuir, d’explorer les confins du monde ou de conquérir de nouveaux territoires, l’aventure ne s’expérimente pas uniquement sur le mode de l’action. Elle est liée, selon Jankélévicth, à l’événement et à l’avènement, elle nous met face à l’imprévisible et à l’inattendu. C’est cette temporalité particulière qui constitue la matière du récit d’aventure comme celui que nous livre Conrad dans Au cœur des ténèbres. L’expédition de Marlow nous rappelle que l’aventure peut aussi se transformer en un périple tragique, en une descente aux enfers, un égarement aux limites de notre propre humanité. Avec Vincent Delecroix, philosophe et écrivain, directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE), Chantal Delourme, professeur de littérature à l’Université Paris-Nanterre, Pierre Judet de la Combe, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Modération : Catherine Portevin, chef de la rubrique Livres de Philosophie Magazine. Séance enregistrée à la Cité des sciences et de l'industrie le 16 décembre 2017.

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