Avec Caroline Brémaud, médecin, ancienne cheffe du service des urgences de l'hôpital de Laval ; Patrice Magneron, responsable régional Ile-de-France de Places d'armes ; Arnaud Florac et Romée de Saint-Céran, auteurs de "Éducation minimum" publié aux éditions Magnus.
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00:00:00 Sud Radio, Berkhoff dans tous ses états.
00:00:04 Nous sommes en guerre.
00:00:06 Ministérie de la Mujer, des Généros et des Marciens, à foir !
00:00:09 Ministérie des Ordres Publics, à foir !
00:00:12 Oui, le chien est une catastrophe pour la biodiversité,
00:00:14 le chien est une catastrophe pour le climat.
00:00:16 Nous sommes en guerre.
00:00:17 Ah là là, le chien est une catastrophe pour la biodiversité.
00:00:24 Et je ne vous le dis pas, le chat, le chat c'est terrifiant.
00:00:26 Voilà, c'est un membre du GIA qui disait ça.
00:00:30 Bon, on va en parler, on va parler de tout, vous savez,
00:00:31 nous sommes en guerre, bien sûr.
00:00:33 Alors, par exemple, les dommages collatéraux,
00:00:36 eh bien Caroline Brémeau, qui était chef des urgences de l'hôpital de Laval,
00:00:41 a été démise de ses fonctions.
00:00:43 Pourquoi ? Eh bien, elle va nous en parler.
00:00:45 C'est quand même assez étonnant ce qui se passe en ce moment
00:00:48 dans les hôpitaux de France et de Navarre.
00:00:51 Et puis, et puis, nous allons évidemment parler également
00:00:55 dans le "Ça balance", la rubrique que vous aimez.
00:00:58 Qu'est-ce qui se passe ?
00:01:00 Il va y avoir un colloque très, très intéressant.
00:01:02 La France et l'Europe.
00:01:04 Alors, vous savez, en ce moment, on parle de la Cour de justice européenne,
00:01:07 on parle de l'euro, on parle de l'euro numérique,
00:01:08 on parle de tout ça.
00:01:09 Et au fond, la France, est-ce qu'elle existe encore ?
00:01:12 Est-ce qu'elle est soluble dans l'Europe ?
00:01:14 Ou Frexit, Brexit, tout le monde en parle.
00:01:18 Et on va en parler avec Patrick Manirow.
00:01:21 Et puis après, les perles, vous allez voir avec quelles perles.
00:01:24 Notamment le rôle des chiens et des chats,
00:01:27 les cassages d'assiettes à la cantine, etc.
00:01:33 Et bien, nous allons recevoir Flora, qui est Saint-Séran,
00:01:37 pour un livre assez drôle, assez réjouissant,
00:01:43 "Éducation minimum".
00:01:44 C'est-à-dire que, puisqu'on fabrique une génération d'eau didacte,
00:01:47 enfin, j'espère que Gabriel Attal va changer cela,
00:01:50 et bien, qu'est-ce qu'il faut retenir de la France ?
00:01:53 Un livre assez désopilant.
00:01:56 Sud Radio.
00:01:58 Sud Radio.
00:01:58 Parlons vrai.
00:01:59 Parlons vrai.
00:01:59 Sud Radio.
00:02:00 Parlons vrai.
00:02:01 Ici Sud Radio.
00:02:07 Les Français parlent au français.
00:02:11 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:13 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:16 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:02:19 Depuis le 1er décembre,
00:02:21 Caroline Brémeau n'est plus chef du service des urgences de l'hôpital de Laval.
00:02:25 Décision conjointe du directeur et du président de la communauté médicale de l'établissement,
00:02:29 la raison officielle invoquée,
00:02:31 une gouvernance unifiée au sein du département de médecine d'urgence.
00:02:36 Qu'en termes galants, ces choses-là sont dites.
00:02:38 Mais apparemment, ça ne s'est pas passé comme ça.
00:02:41 On en parle tout de suite.
00:02:43 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:02:46 Le fait du jour.
00:02:47 Grande Sophie, du courage, du courage, du courage.
00:02:50 Je crois que c'est la vertu la plus importante, on l'a souvent dit.
00:02:54 Et elle n'est pas très très très très actuellement très très présente sur le marché, il faut bien le dire.
00:03:01 Alors qu'est-ce qui s'est passé avec Caroline Brémeau ?
00:03:04 Bonjour Caroline Brémeau.
00:03:06 Bonjour.
00:03:07 Bonjour.
00:03:08 Vous étiez jusqu'au 1er décembre chef du service des urgences de l'hôpital de Laval.
00:03:13 Et je voudrais juste montrer les réactions qu'il y a eu,
00:03:15 parce que nous avons reçu, nous ici, des tweets et des messages.
00:03:19 Alors, comme ça, je dis, cette décision est totalement injuste, inacceptable, abjecte et totalement déloyale.
00:03:26 Elle contrevient à la liberté d'expression.
00:03:28 Union départementale FO 53, je rappelle, l'hôpital de Laval, Yermayen.
00:03:32 Yannick Favénèque, député de Laval.
00:03:34 Si on veut la faire taire, c'est proprement injuste et tout à fait anormal.
00:03:38 Si vraiment c'est une sanction, c'est inconsidéré.
00:03:42 Et puis beaucoup d'autres aussi, voilà.
00:03:45 Qu'est-ce qui se passe alors exactement ? Et c'est vrai.
00:03:48 Alors, vous étiez, on a fait une enquête, vous étiez populaire.
00:03:53 Et alors, c'est une décision administrative, comme pour arriver dans tous les hôpitaux,
00:03:57 ou c'est autre chose ? Caroline Brémoux.
00:04:00 Merci déjà de m'accueillir dans votre émission.
00:04:04 Et donc, en fait, il y a la raison officielle que vous venez d'évoquer,
00:04:08 et puis il y a une raison officieuse.
00:04:11 Et en fait, ça fait deux ans que je prends la parole pour dénoncer l'effondrement du système de santé,
00:04:15 et particulièrement de l'hôpital public.
00:04:17 Et ça fait deux ans que je reçois des messages pour me dire que je prends un risque pour ma carrière,
00:04:22 que c'est dangereux d'être un lanceur d'alerte.
00:04:26 Et donc, ce qui devait arriver, arriva.
00:04:29 Je me suis fait démettre de mes fonctions au 1er décembre.
00:04:33 Et pour moi, ça ressemble à une sanction déguisée,
00:04:36 parce que la raison qui est invoquée, elle ne tient pas debout.
00:04:39 C'est-à-dire qu'on s'appuie sur un audit d'octobre 2021.
00:04:43 Et cet audit a été fait avant que l'hôpital de Laval soit en difficulté au niveau des nuits,
00:04:48 et que la nuit en soit fermée ou régulée, question sémantique.
00:04:52 Et dans ce rapport, il est dit qu'effectivement, ça serait mieux d'avoir un chef unique,
00:04:57 pour urgences Samus Mur,
00:04:59 mais il est dit aussi que ce chef unique devrait travailler dans les deux services,
00:05:03 aux urgences et aux Samus Mur.
00:05:05 Et la personne qui a été choisie, en fait, ne remplit pas cette condition.
00:05:08 D'accord. Alors justement, revenons à ça.
00:05:10 Mais enfin, Caroline Brimaud, vous dites que le système de santé des hôpitaux ne va pas bien en France.
00:05:15 Mais attendez, on nous dit, tous les princes qui nous gouvernent nous disent le contraire.
00:05:18 Tout va pour le mieux dans cette France, cher pays de nos enfances.
00:05:22 Alors, qu'est-ce que vous dénoncez exactement ?
00:05:24 Et je sais que vous n'êtes pas la seule.
00:05:26 Quand vous dites que le système est en train de s'effondrer et il ne va pas,
00:05:29 quelles sont les principales failles pour vous ?
00:05:32 En fait, il y a des failles dans tous les maillons de la chaîne.
00:05:36 C'est-à-dire qu'avant l'arrivée aux urgences, il y a des failles au niveau de l'accès aux soins,
00:05:40 au niveau des médecins généralistes ou des spécialistes en ville.
00:05:45 On sait tous qu'on met du temps à avoir un rendez-vous avec son médecin traitant
00:05:49 quand on a la chance d'en avoir un.
00:05:51 On sait tous qu'on met du temps à avoir un rendez-vous avec l'hostalmo,
00:05:54 le dermatom, on n'en parle même pas.
00:05:56 On sait tous que pour avoir des aides à domicile pour les personnes âgées
00:05:59 qu'on maintient à leur domicile, c'est compliqué aussi.
00:06:02 Ensuite, aux urgences, c'est saturé.
00:06:05 On a tous des images de gens qui passent des heures sur des brancards,
00:06:10 24, 48, 72 heures sur un brancard.
00:06:13 On manque de médecins, donc les urgences sont fermées la nuit dans beaucoup de territoires.
00:06:17 Et donc, ça veut dire qu'il faut faire 30, 40, 50 minutes de route en plus
00:06:21 pour avoir un accès aux soins, alors qu'on sait que dans l'urgence vitale, chaque minute compte.
00:06:26 Et puis, on sait qu'après, pour être hospitalisé, il n'y a pas de ligne dans les hôpitaux.
00:06:32 Donc, soit on fait sortir les gens plus vite que nécessaire,
00:06:34 et deux jours après, ou même le soir même, on les retrouve aux urgences.
00:06:38 Soit on a des décès.
00:06:40 Et en fait, ces choses-là, on peut les mesurer parce que
00:06:45 depuis quelques temps, on a une augmentation de la mortalité infantile,
00:06:50 on a une diminution...
00:06:52 - Il y a une augmentation constatée, Caroline Brimaud,
00:06:55 il y a une augmentation constatée de la mortalité infantile ?
00:06:59 - Oui, il y a un papier qui vient juste de sortir il y a très peu de temps,
00:07:02 qui est un marqueur fort.
00:07:04 Et les soignants en bonne santé aussi régressent, et ça c'est un marqueur fort.
00:07:09 - Oui, alors justement, on parlait des urgences puisque c'est votre métier, bien sûr, et votre pratique.
00:07:15 Vous dites qu'il y a beaucoup d'hôpitaux en France où les urgences fermaient la nuit,
00:07:20 alors qu'il y a une urgence, donc il ne faut pas tomber malade,
00:07:22 ou avoir un accident, ou avoir quoi que ce soit, une crise la nuit, quoi.
00:07:25 - C'est ça. En fait, il y a des hôpitaux où il y a des fermetures sèches,
00:07:29 où là, vraiment, il ne se passe rien.
00:07:31 Et puis il y a des hôpitaux comme le mien où on est en nuit régulée,
00:07:34 c'est-à-dire qu'il n'y a que l'urgence vitale qui est prise en charge par le médecin du SMUR,
00:07:38 parce qu'il n'y a plus de médecin de l'urgence.
00:07:40 Mais dans mon hôpital, ce que je dénonce, c'est que les nuits où on est en régulation,
00:07:44 on ne prend pas en charge SOS AVC.
00:07:46 Et ça veut dire qu'en Mayenne, dans toute la Mayenne,
00:07:49 quand on est fermé l'été 20 nuits par mois,
00:07:51 on ne prend pas en charge les AVC dans tout le département.
00:07:54 Et donc les gens doivent faire plus d'une heure de route pour être pris en charge,
00:07:56 alors qu'on sait que la première pourvoyance est la psy-adulte.
00:08:00 - Oui, et l'AVC, si ça ne se soigne pas, si ça ne se prend pas très vite,
00:08:05 on sait très bien ce qui se passe.
00:08:07 Mais dites-moi, ce qui se passe en Mayenne, ce qui se passe dans votre hôpital,
00:08:11 au fond, donc, ce qui embête, c'est que vous soyez la feuille de température,
00:08:17 que vous donniez un peu la température en disant "voilà ce qui se passe",
00:08:20 et c'est ça, les lanceurs d'alerte doivent être dénoncés,
00:08:23 surtout circuler, il n'y a rien à voir, c'est ça ?
00:08:25 - Parce qu'en fait, en toile de fond, on me dirait, je mets des guillemets pour me protéger,
00:08:31 mais que je pourrais nuire à l'attractivité du territoire.
00:08:35 - Ah, ça pourrait nuire à l'attractivité du territoire, oui.
00:08:39 - Elle dirait que les actifs n'ont pas envie de venir travailler en Mayenne
00:08:44 parce qu'il n'y a pas de médecin traitant, ce n'est pas de ma faute,
00:08:47 parce qu'on ne prend pas en charge les AVC la nuit, quand on est en nuit régulée,
00:08:51 et donc ils ne vont pas venir s'installer dans ce territoire-là.
00:08:54 Sauf que ces grandes entreprises, au lieu de mettre la pression sur le gouvernement
00:08:58 pour faire en sorte qu'on ait les moyens de soigner les gens dignement partout en France,
00:09:03 et bien ils préfèrent faire faire de la terre.
00:09:05 Et donc c'est une population de ces personnes-là,
00:09:09 le gouvernement qui ne veut pas mettre l'argent,
00:09:11 parce que c'est Bercy qui tient les cordons de la bourse.
00:09:13 - Mais attendez, car on y brébo, Bercy c'est le gouvernement ?
00:09:19 Bercy, que je sache, est dirigé par le ministre des Finances,
00:09:23 qui fait partie du gouvernement, jusqu'à preuve du contraire.
00:09:26 - Oui, mais ce que je veux dire c'est que souvent on tape sur le ministre de la Santé,
00:09:29 mais c'est même au-delà de la santé finalement, c'est sur Bercy qu'il faut se centrer.
00:09:35 - Il faut aller faire pression.
00:09:37 Et dites-moi, vous votre statut aujourd'hui, vous faites quoi ?
00:09:43 Vous n'êtes plus chef, mais vous êtes toujours dans le service ?
00:09:45 - Oui, le directeur a émis le souhait que je reste médecin au sein de l'établissement.
00:09:51 - Et vous, vous restez ?
00:09:53 - Oui, je reste, parce que j'aime bien être où Jean-Kiki le montre,
00:09:57 parce que je sais que je suis au bon endroit.
00:09:59 - Oui, je comprends.
00:10:00 Et dites-moi, pour vous, vous regardez cela,
00:10:03 et effectivement, comme toujours, le premier qui dit la vérité sera exécuté,
00:10:08 Cassandre, on le connaît, ce n'est pas nouveau,
00:10:12 mais vous vous dites au fond, aujourd'hui ce qu'il faudrait faire,
00:10:16 c'est se faire pression sur Bercy, sur les finances,
00:10:19 parce qu'au fond, on a réduit, parce que ça fait des années qu'on dénonce là,
00:10:23 mais on a l'impression que rien ne change.
00:10:25 L'histoire des urgences est quand même...
00:10:27 Moi, il m'est arrivé d'aller avec un ami, un ami qui était aux urgences,
00:10:31 c'est vrai que quelquefois c'est assez hallucinant,
00:10:33 pas partout, mais dans certains hôpitaux.
00:10:35 Donc vous vous dites, qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:10:38 Comment peut-on réagir, vous, au niveau du personnel ?
00:10:42 - Alors, moi ce que je propose, en fait, c'est que déjà,
00:10:46 il faut que ce soit les citoyens qui s'emparent du sujet,
00:10:49 et il faut aussi, et je vous remercie de m'avoir invité,
00:10:52 qu'il y ait une prise de conscience collective,
00:10:54 que ce n'est pas chacun dans son département qui a un problème,
00:10:56 mais que déjà la problématique, elle est nationale.
00:10:58 Quand déjà, il faut une prise de conscience des citoyens,
00:11:01 que la problématique est nationale, et qu'on n'est pas centré sur son territoire,
00:11:04 peut-être on pourra faire quelque chose de constructif,
00:11:07 et puis, moi je proposais de faire carrément les gilets blancs de la santé,
00:11:11 à l'image des gilets jaunes, pour dire,
00:11:13 il faut un mouvement citoyen qui soit fort, qui marque,
00:11:17 et pour montrer que tout le monde est dans l'opposition
00:11:21 de ce qu'on nous demande de faire.
00:11:22 Enfin, on a demandé cet été aux hôpitaux de réduire de 5% leur budget.
00:11:26 C'est pas entendable, le président avait fait des voeux sur la santé,
00:11:29 je ne sais pas ce qu'il nous a souhaité, mais on est en décembre et il veut que...
00:11:34 - On a demandé très récemment aux hôpitaux de réduire de 5% leur budget,
00:11:37 c'est ça, au niveau national. - Oui.
00:11:40 - C'est intéressant, c'est très encourageant tout ça.
00:11:43 - C'est scandaleux, et donc il faut vraiment qu'il y ait...
00:11:46 Enfin, nous quand on râle les soignants, on nous entend pas ou peu,
00:11:49 ou alors si on met en place des choses, c'est vraiment minime et anecdotique.
00:11:55 Il faut vraiment que la population se sédie de la gravité de la situation,
00:11:59 parce que la santé, ça concerne tout le monde,
00:12:02 quel que soit son statut social,
00:12:04 quelles que soient les relations qu'on peut avoir.
00:12:06 Alors oui, on peut avoir des petits passe-droits quand on a des amis,
00:12:09 on peut avoir des rendez-vous plus vite,
00:12:11 mais votre AVC, où que vous soyez en France,
00:12:14 vous avez besoin d'être pris en charge en urgence.
00:12:17 Et vous allez vous connaître un truc chouette,
00:12:19 le jour où vous faites votre AVC dans un endroit où l'hôpital est fermé la nuit
00:12:23 parce qu'il n'y a pas de moyens, vous serez comme tout le monde,
00:12:25 à attendre une heure pour avoir votre IRM et qu'on vous mette le traitement approprié.
00:12:29 Et ça, c'est pas entendable.
00:12:31 Donc moi, quel que soit son bord politique, quel que soit sa classe sociale,
00:12:34 j'appelle les gens à se révolter,
00:12:36 parce que l'accès aux soins, c'est un droit fondamental,
00:12:39 ça fait partie de ce qui nous identifie,
00:12:42 notre carte d'identité de la France,
00:12:45 c'est d'avoir un accès aux soins performant.
00:12:49 Mais ce qui est étonnant,
00:12:51 parce que tout le monde est concerné par la santé,
00:12:53 tout le monde, à un moment donné, a connu,
00:12:55 que ce soit un membre de la famille, un ami, une connaissance, etc.,
00:12:58 qui a dû partir en urgence, etc.
00:13:01 Comment ce service d'urgence n'est-il pas la première des urgences ?
00:13:07 Comment vous comprenez, franchement,
00:13:10 les gens devraient le savoir, ça ?
00:13:13 - Oui, ils savent, mais en fait, ils se sentent démunis,
00:13:17 ils ne savent pas par quel bout le prendre.
00:13:19 Et puis à chaque fois qu'on a l'impression que ça commence à monter,
00:13:23 la mayonnaise a monté au niveau des citoyens,
00:13:25 le gouvernement fait une annonce,
00:13:27 une annonce qui va endormir le monde.
00:13:29 Comme en janvier, on a eu les voeux sur la santé,
00:13:32 ça a endormi tout le monde,
00:13:33 et puis après on est passé aux retraites,
00:13:34 et puis après c'était l'été, et puis voilà, c'était passé.
00:13:36 Donc à chaque fois, il y a des défaits d'annonce pour dire,
00:13:40 on vous a entendu, il va se passer quelque chose.
00:13:42 Mais non, il ne faut vraiment pas croire ce qu'on nous dit,
00:13:45 c'est de croire ce qu'on voit, les actes, en fait.
00:13:47 Parce que les paroles, c'est trop facile.
00:13:49 - Bien sûr. Alors Caroline, le collectif Inter-Hôpitaux,
00:13:52 à votre propos, a dit, il fallait la faire taire,
00:13:55 c'est plus facile de lui couper la tête
00:13:58 que de travailler sur la problématique de l'attractivité.
00:14:01 Que veulent-ils dire par l'attractivité ?
00:14:03 - En fait, moi je fais partie d'un désert médical,
00:14:08 dans mon département,
00:14:10 et ce que je vous disais tout à l'heure,
00:14:13 quand on me reproche de nuire à l'attractivité,
00:14:15 qu'est-ce qui fait l'attractivité d'un territoire ?
00:14:18 C'est l'offre de soins.
00:14:20 Et donc quand vous êtes dans un...
00:14:22 Il y a l'offre de soins, il y a l'accès au logement,
00:14:25 il y a l'accès aux loisirs, et puis il y a tout ce qui est dessert
00:14:29 par le train ou par la route.
00:14:31 - Transport, etc.
00:14:32 - C'est vrai que pour l'accès aux soins,
00:14:35 ils sont tellement démunis,
00:14:36 parce que ça fait tellement d'années qu'il ne se passe rien,
00:14:38 qu'on aurait déjà eu le temps de former des médecins et des infirmiers,
00:14:40 que finalement personne ne fait rien.
00:14:43 Et on se dit, on va plutôt enterrer le problème
00:14:45 que d'essayer de le résoudre.
00:14:47 Donc on va cacher la problématique
00:14:49 pour qu'on fasse croire à tout le monde
00:14:51 que tout va bien en Mayenne.
00:14:53 C'est un département magnifique et moi j'adore y vivre,
00:14:56 mais il y a une problématique d'accès aux soins
00:14:58 comme dans beaucoup de départements en France.
00:15:00 Et il ne faut pas nier, il faut se battre bec et ongle
00:15:03 pour la résoudre.
00:15:04 - En parodie à Molière, on pourrait dire
00:15:06 "Tartuffe, cachez ce soin que je ne saurais voir".
00:15:09 C'est ça qui est en train de se passer,
00:15:11 et c'est assez terrifiant.
00:15:12 Merci Caroline Brébeau.
00:15:14 Écoutez, j'espère que franchement,
00:15:16 et on le dit tous, et vous auditeurs de Sud Radio,
00:15:19 résidentes de Sud Radio,
00:15:20 vous avez intérêt à vous mobiliser partout, partout.
00:15:22 Il n'y a aucune raison que la France,
00:15:24 qui il y a 20, 25 ans, avait le système de santé
00:15:26 et qu'on considérait le premier du monde,
00:15:28 soit devenue dans cet état.
00:15:30 Il faut savoir pourquoi,
00:15:31 mais pas seulement savoir pourquoi,
00:15:32 agir en conséquence.
00:15:33 Les mots c'est bien, les actes c'est beaucoup mieux.
00:15:36 - On remercie Caroline Brébeau d'avoir été avec nous.
00:15:38 Médecin, ancienne chef du service des urgences de Laval.
00:15:42 On continue cette émission sur Sud Radio.
00:15:44 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:15:46 On va parler d'Europe dans un instant.
00:15:47 A tout de suite sur Sud Radio.
00:15:49 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:15:52 appelez maintenant pour réagir 0 826 300 300.
00:15:56 - Ici Sud Radio.
00:16:00 Les Français parlent au français.
00:16:05 Les carottes sont cuites.
00:16:08 Les carottes sont cuites.
00:16:10 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:16:13 - C'est-à-dire, la France doit rester dans l'Europe.
00:16:17 Oui, c'est notre avenir.
00:16:19 C'est notre horizon absolument incontestable et irremplaçable.
00:16:24 Et d'autres disent Frexit ou Brexit.
00:16:27 En fait, quelle est la place de la France dans l'Europe en 2003,
00:16:31 avec tout ce qui se passe ?
00:16:32 On en parle tout de suite.
00:16:33 - Sud Radio André Bercov.
00:16:36 Bercov, dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:16:41 (musique)
00:16:52 - C'est une séquence dont on ne se lasse pas.
00:16:54 Ursula von der Leyen en train de se laver les mains
00:16:57 et en chantant l'hymne européen, évidemment.
00:16:59 Pauvre Beethoven, que de fausses notes on aimait en ton nom.
00:17:06 Soyons pas méchants envers Ursula, mais quand même.
00:17:09 Alors, Patrice Manuron, bonjour.
00:17:11 - Bonjour.
00:17:12 - Vous êtes responsable régional, Île-de-France, de Place d'Armes.
00:17:15 Et samedi, c'est-à-dire dans 48 heures, samedi 16 décembre,
00:17:21 à l'espace Charenton à Paris 12ème,
00:17:23 pour ceux que ça intéresse, vous pouvez, vous direz,
00:17:26 où ils peuvent s'inscrire pour ceux qui veulent y assister.
00:17:28 Donc, avec de nombreuses personnalités,
00:17:31 Charles Gave, Philippe Murer, Pierre-Évo Géron,
00:17:35 le général de Richouts, François Asselineau, Jacques Beaux,
00:17:39 que nous connaissons bien, ici, certains d'entre eux, en tout cas.
00:17:43 Quel avenir pour la France en Europe ?
00:17:45 Mais pourquoi vous êtes-vous inquiet pour l'avenir de la France en Europe ?
00:17:48 - On le saura moins.
00:17:50 Plus on avance, malheureusement, dans cette construction européenne,
00:17:54 on devrait plutôt appeler ça la déconstruction de la France,
00:17:57 plus on avance dans cette déconstruction de notre pays,
00:18:01 et plus on s'aperçoit que les textes sont de plus en plus violents
00:18:05 à l'encontre de notre souveraineté.
00:18:07 Il y a d'ailleurs de prochains projets qui visent notamment
00:18:12 à abandonner notre droit de vote sur la politique étrangère,
00:18:15 sur notre fiscalité...
00:18:16 - Est-ce que ces projets sont avancés, concrètement ?
00:18:18 C'est quoi ? C'est vraiment de dire "on ne vote plus"
00:18:21 sur un certain nombre de domaines ?
00:18:22 - Bien sûr, ça fera partie de l'agenda, oui, bien sûr.
00:18:25 C'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas tout mettre d'un seul coup,
00:18:27 donc ils y vont petit à petit, par petites étapes.
00:18:30 D'ailleurs, c'est ce qui rend la chose assez, je dirais, perverse ou cynique,
00:18:34 c'est que les textes pris séparément les uns des autres
00:18:37 semblent assez indolores.
00:18:39 Or, en définitive, c'est le tout qui montre que c'est très dangereux.
00:18:43 Donc ces transferts de compétences de notre souveraineté vers Bruxelles
00:18:47 sont très inquiétants, effectivement.
00:18:49 - C'est-à-dire que vous dites carrément "on détricote la France
00:18:53 pour habiller Pierre, pour habiller la Commission européenne".
00:18:56 - Oui, bien sûr. Regardez notre fiscalité, très franchement,
00:18:59 la plupart des mesures fiscales nous viennent de l'Europe,
00:19:01 nous sont imposées par l'Europe.
00:19:03 La plupart des normes, je ne sais pas,
00:19:05 vous prenez les normes dans le bâtiment, les normes écologiques,
00:19:07 c'est imposé par l'Europe, ce n'est pas d'aujourd'hui,
00:19:09 j'invente rien, tout le monde l'a bien constaté.
00:19:11 - L'immigration ?
00:19:13 - L'immigration, alors là, il y a un vrai, vrai, vrai sujet,
00:19:16 parce qu'effectivement, c'est quelque chose qui n'est absolument pas contrôlé.
00:19:20 Déjà, si on était seul, c'est-à-dire avec des frontières,
00:19:23 on aurait du mal, bien évidemment, à contrôler cette immigration.
00:19:26 Alors, à l'échelle de l'Europe, ça devient tout simplement impossible.
00:19:29 Et je pense que d'ailleurs, nos autorités s'en rendent bien compte.
00:19:31 L'ennui, c'est que, plutôt que se dédire, faire marche arrière,
00:19:35 eh bien, ils avancent, ils avancent.
00:19:37 Le mur est là, mais ils avancent quand même.
00:19:39 - Alors, Patrick Manuron, vous êtes, Patrick Manuron,
00:19:43 selon vous, vous êtes citoyen français,
00:19:45 et je vous interroge à ce titre.
00:19:47 À votre avis, ils se rendent compte, ou en fait, ils ont envie,
00:19:51 ils pensent que c'est par là qu'il faut passer,
00:19:53 que la France est très bien, mais que la France est toute petite,
00:19:55 et que c'est l'Europe, l'avenir, encore une fois, l'avenir radieux.
00:19:59 - Oui, mais oui, bien sûr, c'est une démarche complètement consciente.
00:20:03 Mais elle ne date pas d'aujourd'hui.
00:20:05 Je vais faire référence à un livre que je conseille,
00:20:09 "L'ami américain" d'Eric Branca.
00:20:12 Cette construction européenne, elle date de la guerre.
00:20:16 Voilà. Donc, on a une accumulation de textes
00:20:20 qui ont été soit votés, soit tout simplement décidés par nos autorités,
00:20:26 qui datent de 1945, et sous l'impulsion, on peut le dire quand même, des États-Unis.
00:20:31 Ce qui explique d'ailleurs la forme fédérale de l'Europe d'aujourd'hui.
00:20:34 - Oui, mais pourquoi on n'a pas, pardon, pourquoi on n'a pas quand même,
00:20:37 on n'a pas de dirigeants qui ont le sens de la nation,
00:20:42 qui ont le sens de se dire quand même,
00:20:45 on peut effectivement faire partie de l'Europe,
00:20:47 mais tout en sauvegardant un certain nombre de domaines ?
00:20:50 - Je ne crois pas. Regardez aujourd'hui le gouvernement actuel.
00:20:53 Ils ont quoi ? Ils ont 35, 40 ans ? Entre 35 et 45 ans ?
00:20:57 Ce sont des personnes qui ont été biberonnées à l'Europe,
00:21:01 qui nous expliquent qu'aujourd'hui, la plupart des symboles qui ont fait la France,
00:21:05 ce sont des mauvais symboles, donc le drapeau, l'hymne national, que sais-je.
00:21:10 Donc, pour eux, ça tombe sous le sens de tout construire à partir de l'Europe.
00:21:15 D'ailleurs, à ce sujet-là, c'est assez intéressant de constater que,
00:21:19 pour eux, des élections européennes, il faudra regarder les statistiques,
00:21:23 mais je pense qu'il y a davantage de jeunes de 35 ans qui votent
00:21:26 dans le cadre des élections européennes que dans le cadre des élections présidentielles,
00:21:28 parce que eux, au quotidien, ils savent bien que les décisions se prennent en Europe.
00:21:32 - Oui, donc il faut peser là-dessus. - Il faut peser là-dessus, oui.
00:21:35 - Ce sera dans quelques mois, de toute façon, les élections européennes, on verra.
00:21:39 Juste, est-ce que vous, personnellement, là je ne vous parle pas de personnel,
00:21:42 vous n'avez pas engagé Place d'Armoude,
00:21:44 mais est-ce que vous êtes pour le Frexit ou pas ?
00:21:47 Franchement.
00:21:49 - Aujourd'hui, en l'état actuel, il faut stopper l'Europe,
00:21:53 et oui, si ça devait passer par une sortie de la France, oui, j'y suis favorable.
00:21:57 En fait, alors après c'est là, il faut nuancer quand même,
00:22:00 parce qu'on a l'aspect monétaire, étagéré.
00:22:04 On pourrait peut-être, pourquoi pas, rester dans l'Europe,
00:22:07 mais tout simplement en essayant de recréer le fameux circuit du trésor
00:22:11 qui a été cassé par la loi du 3 janvier 1973, la loi Rothschild,
00:22:15 peut-être qu'on pourrait revenir à ces systèmes-là
00:22:18 et dépendre moins des marchés financiers.
00:22:20 Moi, je crois, à titre personnel, bien évidemment,
00:22:23 que le système confédéral nous conviendrait mieux, d'ailleurs à l'ensemble des pays,
00:22:27 puisque ça permettrait tout simplement de sauvegarder les souverainetés nationales,
00:22:30 tout en s'inscrivant dans un espace européen.
00:22:33 Là, ce n'est pas ça qui se passe.
00:22:35 Ce qui se passe, c'est qu'on dilue les nations
00:22:37 au profit d'une entité supranationale
00:22:40 que plus personne ne contrôle,
00:22:42 ce qui explique d'ailleurs beaucoup de dérives,
00:22:44 des dérives des intérêts privés, des lobbys.
00:22:47 Il y a toujours eu des lobbys, mais enfin là,
00:22:49 ça a pris des proportions inquiétantes,
00:22:54 avec des conséquences qui sont toutes simples à mesurer.
00:22:57 Jamais autant, l'Europe n'a été inégale.
00:23:01 On a un accroissement de la pauvreté
00:23:04 qui est, j'allais dire, inversement proportionnel
00:23:07 à l'accroissement des fortunes.
00:23:10 C'est ça. Vous disiez que l'Europe, ça pouvait être une chance,
00:23:15 mais en fait, l'Europe, on nous avait dit que c'était la paix,
00:23:18 et bien non, ce n'est pas la paix, on le voit bien.
00:23:20 On nous avait dit que l'Europe, ce serait la prospérité et qu'il y a des inégalités,
00:23:23 donc on voit bien que là aussi, ça ne fonctionne pas.
00:23:25 - C'est sûr, rien n'était déal, il n'y a pas de paradis sur Terre,
00:23:29 enfin pour le moment, en tout cas.
00:23:31 - Non, mais les raisons pour lesquelles on nous vend l'Europe,
00:23:33 aujourd'hui, ne fonctionnent pas.
00:23:35 - Mais certains pays d'Europe, est-ce que vous suivez un peu ce qui se passe en Hongrie,
00:23:38 notamment en Espagne ou au Portugal,
00:23:41 ou notamment sur l'histoire du gaz et l'électricité,
00:23:43 ils ont pris des distances avec les normes européennes,
00:23:46 donc on peut prendre ces distances.
00:23:48 - Alors, ils ont pris des distances, oui, ils se sont très bien accommodés les textes,
00:23:51 et puis effectivement, ils ont très bien négocié leur parti,
00:23:54 oui, c'est ce qu'il faudrait, bien sûr, mais nous...
00:23:56 - Pourquoi ne le faisons pas, nous ?
00:23:57 Pourquoi nous ne le faisons pas ?
00:23:59 - C'est Fabien Bouglet qui expliquait que
00:24:01 notre ministère de l'écologie était en liaison directe
00:24:04 avec le ministre de l'industrie, le ministère de l'industrie de l'Allemagne.
00:24:07 Donc quand vous avez dit ça, vous avez tout dit.
00:24:09 En fait, on décide vraiment plus de rien.
00:24:11 - Oui, en tout cas, c'est un vrai problème,
00:24:14 écoutez, en tout cas, un colloque qui vient à son heure complètement,
00:24:19 où est-ce que, pour nos éditeurs, où est-ce qu'ils peuvent s'inscrire ?
00:24:22 Il y a un site ?
00:24:23 - Oui, alors, ils peuvent s'inscrire en allant sur notre site,
00:24:26 donc c'est www.place-du6,
00:24:30 "arme" au pluriel, - du6 idf.fr.
00:24:32 - Place-arme, c'est ça.
00:24:34 - Place-du6, "arme", - du6 idf.fr.
00:24:37 - D'accord.
00:24:38 - Ou en allant sur notre chaîne YouTube,
00:24:41 il y a le lien de connexion,
00:24:43 puisqu'on a créé un lien de connexion sur Wezevent.
00:24:45 - Bah écoutez, on va suivre ça de toute façon,
00:24:49 et voilà, effectivement, la place de la France en Europe,
00:24:52 c'est quelque chose qui va être encore débattu très longtemps, à mon avis.
00:24:56 - Si je peux rajouter, Jugo,
00:24:59 l'idée du colloque, c'est pas de faire un constat négatif,
00:25:02 on organise des conférences débat depuis maintenant 18 mois,
00:25:06 - On fait un constat !
00:25:07 - Oui, mais il est quand même assez facile à faire de façon négative.
00:25:11 L'idée, et là, les conférenciers que nous avons invités,
00:25:14 qui nous font l'amitié de venir,
00:25:16 ont compris le message,
00:25:18 l'idée, c'est effectivement de faire un constat,
00:25:20 mais c'est de proposer des solutions, des perspectives à la France.
00:25:23 Parce que, baisser les bras, je pense que tout le monde, malheureusement,
00:25:26 en est là aujourd'hui, mais il faut lutter, il faut combattre.
00:25:30 - Voilà, très bien, mais vous savez, la parole propose, le gouvernement dispose.
00:25:34 - Très bien. - C'est bien de le faire. Merci !
00:25:36 - C'est moi, merci.
00:25:37 - Merci Patrice Magnero d'avoir été avec nous, je rappelle que vous êtes responsable régional
00:25:40 Île-de-France, de Place d'Armes, on va se retrouver après cette courte pause sur Sud Radio,
00:25:44 on va faire les pairs, les u et les bravos,
00:25:46 on va parler de chiens et de chats, tiens.
00:25:48 Et puis, vous aurez la parole, bien sûr, évidemment,
00:25:50 0 826 300 300, à tout de suite sur Sud Radio.
00:25:54 - Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h. André Bercoff.
00:26:00 - C'est bien.
00:26:01 - Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:26:13 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:26:15 - Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:26:18 - Auditeurs de Sud Radio, amis de Sud Radio, résidents de Sud Radio, un message, un message de la France libre.
00:26:26 Profitez de vos chiens et de vos chats pour les vacances de Noël.
00:26:30 Parce qu'après, c'est fini. Comment c'est fini ?
00:26:33 Mes chiens, mes chats, on va me les enlever ? On va faire quoi ?
00:26:37 C'est fini parce que c'est très mauvais pour la biodiversité. C'est très mauvais.
00:26:43 On en parle tout de suite.
00:26:46 - Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:26:49 Les perles du jour.
00:26:51 - L'Inne Renaud, combien pour ce chien dans la vitrine ? Elle a 60 ans. Elle est magnifique.
00:26:58 Eh bien, vous savez, les chiens, les chats, pourquoi j'ai pris effectivement cette annonce sur un ton sépulcral ?
00:27:05 Parce que pour un certain nombre d'écologistes et d'experts du GIEC,
00:27:10 eh bien, je vais vous dire, pour eux, ils nous donnent cette information, à voir si elle est exacte ou pas.
00:27:17 Vos chiens et vos chats sont des catastrophes pour le climat et la biodiversité.
00:27:25 Comment vous me dites ? Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que ça a à voir ?
00:27:28 Ah si, si, si, si, si. C'est François Gemmene, un des membres du GIEC qui le dit.
00:27:32 Alors le GIEC, je pensais que c'était seulement des scientifiques.
00:27:35 Non, non, François Gemmene est politologue, il est prof à l'université de Liège de sciences politiques, intéressé à l'environnement.
00:27:43 Il n'est pas scientifique. Et alors ? Et alors il a le droit de parler, bien sûr.
00:27:47 Et voici ce qu'il a dit hier sur LCI. François Gemmene, écoutez.
00:27:52 - Est-ce que vous voulez de la vérité ? - Oui.
00:27:54 - Est-ce que vous êtes prêts à être ensevelis de coups de fil et de courriers bécontents de tes spectateurs ?
00:27:58 Oui, le chien est une catastrophe pour la biodiversité, le chien est une catastrophe pour le climat.
00:28:02 On n'en parle jamais. - Et la vache ?
00:28:05 - La vache aussi, mais ça on en parle. - D'accord.
00:28:07 On n'en parle jamais parce qu'il y a plus de foyers en France qui possèdent un chat ou un chien que de foyers qui ont un enfant.
00:28:13 - Et donc très clairement... - Pourquoi c'est une catastrophe ? Pardon, j'ai envie de dire.
00:28:17 Parce que le chat, effectivement, est un des responsables de la perte de biodiversité en milieu urbain,
00:28:24 notamment parce qu'il va chasser des oiseaux ou des petits mammifères.
00:28:27 Et le chien, surtout les gros chiens, sont une catastrophe pour le climat parce qu'il faut les alimenter
00:28:33 et qu'aujourd'hui une bonne partie de la déforestation sert effectivement aux cultures qui vont servir aux aliments pour animaux domestiques.
00:28:41 - Alors une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qu'on fait ? On ne va pas faire comme l'Australie et lancer des campagnes d'abattage.
00:28:46 - Alors pour ne pas se mettre tout le monde à dos, généralement on n'en parle pas et on se concentre plutôt sur d'autres sources d'émissions
00:28:51 parce qu'il faut reconnaître que les chats et les chiens remplissent aussi une fonction sociale importante.
00:28:55 Ce sont aussi des compagnons pour des gens, pour des personnes âgées et donc on est évidemment bien conscient de cela.
00:29:01 Mais il y a un vrai enjeu sur comment est-ce qu'on peut limiter l'impact du chat pour la biodiversité
00:29:06 et comment est-ce qu'on peut limiter l'impact du chien sur le climat, notamment via sa nourriture et son alimentation.
00:29:12 - Alors là, ça devient très très intéressant. Ça s'appelle un expert.
00:29:17 Il est au GIEC et vous savez très bien que les résultats du GIEC sont absolument imprimés sur pratiquement tous les médias de France et de Navarre.
00:29:24 Comme l'évangile, la Torah ou le Coran. Le GIEC.
00:29:29 Voilà. Eh bien écoutez, ça veut dire quoi en fait ?
00:29:32 Si vous traduisez un peu ce que dit ce monsieur, eh bien il faut supprimer les chats et les chiens.
00:29:36 La biodiversité c'est d'abord ça, nous vivons par la biodiversité.
00:29:40 Les vaches, comme il dit, c'est déjà fait, tout le monde est d'accord.
00:29:44 Voilà, on va supprimer les chats, peut-être évidemment ça ne sert à rien.
00:29:47 Mais moi je trouve que ce monsieur François Gémen va pas assez loin.
00:29:52 Mais vous savez, nous sommes aussi, nous humains, hommes, femmes, enfants, vieillards, responsables de cette biodiversité,
00:30:00 responsables du fait que la déforestation, trouver des aliments, nous aussi on mange.
00:30:05 Eh bien qu'est-ce qu'il faut faire ? Eh bien supprimons-nous. C'est vrai.
00:30:09 Je veux dire, à quoi ça sert ? Vous avez vu que quelques voix se passent en disant "il y a trop de population etc."
00:30:14 "Allez, ça suffit, il y a trop de monde, il y a trop de monde sur cette terre."
00:30:19 Ecoutez, franchement, disparaissez d'une manière ou d'une autre.
00:30:23 Comme il dit, les chiens et les chats, c'est très bien pour les personnes âgées.
00:30:27 C'est-à-dire que quelqu'un qui n'a pas 70 ou 80 ans ne s'intéresse pas du tout aux chiens ou aux chats.
00:30:33 Il faut entendre sans que personne ne réagisse, ce brave monsieur, quand je dis brave, vous avez compris ce que c'est,
00:30:40 de dire "mais oui, les chiens et les chats, ça ne sert à rien, les vaches etc."
00:30:44 Mais dites-moi, à un moment donné, moi je veux bien qu'on soit dans une espèce de délire monomaniaque, sépulcral, et qu'on accepte tout.
00:30:54 Mais à un moment donné, au nom du Giacondo, je ne sais pas quoi, est-ce qu'on va retrouver un tout petit peu d'équilibre ?
00:31:01 Est-ce qu'on va trouver... L'homme a commencé avec la chasse et le cahier,
00:31:04 mais monsieur Jemen, ni vous, ni votre père, ni votre grand-père, ni votre grand-mère ne seraient là si on n'avait pas chassé et cueilli.
00:31:09 Alors vous racontez quoi ? Vous racontez n'importe quoi.
00:31:12 Et franchement, quand j'entends ça, je me dis vraiment qu'il y a un moment donné, je repense à la phrase immortelle de Michel Audiard,
00:31:22 "Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît."
00:31:25 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:31:28 C'est évidemment, vous avez reconnu l'immortel Pierre Perret, et oui, oui, mais non, c'est tolérance zéro.
00:31:33 Tolérance zéro où ? Dans la société ? Dans ce qui se passe ? Dans les attentats ? Dans les massacres ?
00:31:39 Non, non, non, là ça va, c'est la justice avec sursis, bracelets électroniques, ou alors effectivement l'attel psychiatrique, déséquilibré.
00:31:46 Non, non, non, non, non, c'est au collège Léonard de Vinci, ils ont tout compris, voilà.
00:31:50 Alors eux, appliquent la tolérance zéro.
00:31:52 Eh bien, on ne plaisante pas au collège Léonard de Vinci, le vitrier, les reins, c'est dans la marne,
00:31:58 on ne plaisante pas avec la vaisselle de la cantine.
00:32:01 Voilà, un élève de 5ème, elle a appris à s'y dépendre.
00:32:04 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:32:05 Eh bien écoutez, il a cassé une assiette, voilà, accidentellement, vous savez, il était à la cantine, il a cassé une assiette.
00:32:10 Eh bien, voilà, vous savez, il a fait ça, il a cassé une assiette, à qui d'entre nous ce n'est pas arrivé ?
00:32:15 Eh bien, le collège Léonard de Vinci, il n'est pas comme notre gouvernement, il n'est pas comme l'Université de l'Intérieur, il n'est pas comme les élites.
00:32:22 Non, non, non, non, lui il dit "attendez, vous avez caissé, vous payez".
00:32:25 Eh bien, moi je trouve ça pas mal du tout.
00:32:27 Il a dû présenter à ses parents une facture d'un montant de 3,28 euros, voilà, 3,28 euros.
00:32:33 Alors, les parents, bon, ils n'étaient pas contents, et le beau-père du collégien a dit "bon ben écoutez, c'est très simple, je paierai, mais je paierai en pièces d'un centime".
00:32:43 Eh bien, le collège Léonard de Vinci dit "il n'y a pas de problème, vous payez effectivement 3,28 euros en centimes et tout va bien".
00:32:52 Je vais vous dire, on a l'air de rigoler, on dit "moc, qu'est-ce que c'est ça, un truc pour une assiette".
00:32:56 Mais si nous avions dans l'État, dans l'élite, l'élite évidemment protégée et surprotégée, des gens qui disent "oui mais quand vous cassez déjà, eh bien il faut payer".
00:33:07 La sanction, vous savez la sanction, liberté, responsabilité, droit, devoir.
00:33:12 C'est pas mal que le collège Léonard de Vinci le vitrille les Reims dans la Marne, le rappel à nos âmes sensibles et à nos oreilles bouchées.
00:33:21 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:33:24 "On sont deux charnasses d'Avour, la terre meurt et on s'en fout".
00:33:27 Eh bien écoutez, non, la loi est là maintenant, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et l'économie circulaire, voilà.
00:33:35 Eh bien l'AGEC, ça y est, à partir du 1er janvier, vous voyez, dès demain, 1er janvier 2024,
00:33:42 il sera obligatoire de trier et de séparer les déchets alimentaires du reste des ordures ménagères.
00:33:49 Alors attention, il y a les ordures ménagères, vous savez, les boîtes jaunes, les boîtes etc., les poubelles.
00:33:54 Eh bien là, toutes les communes seront concernées, mais évidemment, ils n'auront pas tous le système de collecte,
00:34:00 ça va y avoir de collecte, il faudra attendre 2025.
00:34:03 Voilà, il faut, pourquoi ? Parce qu'il faut réemployer, recycler et trier à la source.
00:34:07 Voilà, donc on fera tous les moyens, collecte en porte-à-porte, bande spécialisée,
00:34:12 que tout le monde puisse trier ses déchets biodégradables et les séparer du verre.
00:34:18 Alors l'équipement, bon, ça va prendre un peu de temps.
00:34:21 Alors moi, je le trouve très très bien, simplement, est-ce que ça ne va pas augmenter encore la taxe sur les ordures ménagères ?
00:34:27 C'est bien, parce que pour le moment, vous savez, 44% de nos déchets sont recyclés,
00:34:32 alors on veut augmenter ça, donc compost, compost, baby, compost, et voilà.
00:34:38 Simplement, en fait, on a un petit problème avec ça.
00:34:42 Il y a déjà une poubelle jaune, une poubelle verte, poubelle ceci, poubelle cela,
00:34:46 on trie, on trie, on trie, on trie, très bien, mais on trie jusqu'à où ?
00:34:50 Vous avez un appartement, mettons, de 30 mètres carrés, 25 mètres carrés,
00:34:54 vous mettez combien de poubelles ?
00:34:56 Parce que si vous commencez le compost, pourquoi on ne va pas arrêter pour le reste ?
00:35:00 Je veux dire, alors c'est très bien, mais espérons un tout petit peu que ça soit arrangé autrement,
00:35:08 que ce soit recyclé autrement, sinon, ça ne va pas être très très très bien pour nous.
00:35:13 Parce que, qu'est-ce qui va... alors voilà comment ça va se passer, je vous le dis,
00:35:17 c'est très bien, il faut savoir que 83 kilos de déchets réducés par habitant et par an,
00:35:23 83 kilos, ça fait beaucoup, beaucoup, beaucoup, un tiers du contenu.
00:35:27 Alors, 5 millions de tonnes par an de déchets, et qui sont brûlés ou en décharge,
00:35:32 avec des pollutions extrêmes, évidemment.
00:35:34 Donc, on va faire des brûlons de légumes, avec les restes de la planche à découper, voilà.
00:35:38 On va apprendre, on va se débrouiller, etc.
00:35:42 Toujours l'environnement, toujours l'environnement.
00:35:45 Je peux comprendre là-dessus, et en tout cas sur les chiens et les chats, la biodiversité,
00:35:52 ça, ça ne va pas du tout.
00:35:53 Voilà, donc, compostage individuel.
00:35:56 On va prendre des sacs en papier craft, ou des sacs compostables,
00:36:01 voilà, on va apprendre effectivement, alors quel type de déchets, je vous le dis,
00:36:05 parce qu'il faut que vous vous équipez, hein, il n'y a pas de problème.
00:36:07 Alors, il faut que vous vous équipiez, et bien, c'est très simple, vous allez avoir,
00:36:12 il faut déchets alimentaires, épluchures de fruits et légumes,
00:36:16 pots d'agrumes d'oignons, d'ail, verres de poireaux,
00:36:18 les restes de repas, les os et arêtes, les pots de fruits, les coquilles d'œufs,
00:36:23 les trognons, les fleurs coupées jusqu'aux plantes d'intérieur,
00:36:26 tout ceci fera partie du compost, ça s'appelle les déchets verts.
00:36:31 Et bien, je vais vous dire, ce qui m'amuse là-dedans, c'est que quand même,
00:36:35 les gens vont passer la moitié de leur vie à faire la cuisine,
00:36:38 et la moitié de leur vie à essayer de voir comment on peut trier les déchets
00:36:43 et on peut composter. Ce sera la composition française du compost.
00:36:48 On va beaucoup s'amuser, mais on aura du temps à perdre, bien sûr,
00:36:52 puisque nos chats et nos chiens ne seront plus là, et bien, ça va nous occuper.
00:36:56 Le compost, l'animal fidèle.
00:36:58 On va se retrouver dans quelques instants sur Sud Radio, après les infos de 13h,
00:37:02 mais avant ça, vous entendez la musique, ça y est, le grand sapin de Noël sur Sud Radio,
00:37:06 vous commencez à en avoir l'habitude, on vous gâte de cadeaux,
00:37:09 on vous couvre de cadeaux pour ces fêtes de fin d'année sur Sud Radio,
00:37:12 parce qu'aujourd'hui, vous gagnerez peut-être un coffret d'objets design
00:37:15 et connecté de la marque française Lexone, une séance photo professionnelle
00:37:19 en famille avec la shooting box photo, on a encore plein de trucs à vous faire gagner,
00:37:23 des objets connectés, des enceintes, des tablettes tactiles, des séjours, des voyages,
00:37:27 bref, vous connaissez le numéro 0 826 300 300 pour tenter de remporter un nouveau cadeau
00:37:33 à mettre au pied du sapin 0 826 300 300.
00:37:37 A tout de suite sur Sud Radio.
00:37:38 Face à face aujourd'hui, 13h03 sur Sud Radio, avec non pas un, mais deux invités,
00:37:53 Arnaud Florac et Romain de Saint-Serrant, tous deux auteurs et dessinateurs du livre
00:37:57 "Education minimum", c'est publié aux éditions Magnus. Bonjour à vous deux.
00:38:01 - Bonjour. - Bonjour.
00:38:02 Alors je vais vous dire, j'ai lu ce bouquin, je l'ai reçu, et j'ai pris un grand plaisir,
00:38:09 mais je vous préviens, auditeur résistant et au-dessus de Radio,
00:38:14 c'est très fort, et ce qui est très fort, c'est que ça va choquer un certain nombre de gens,
00:38:22 heurter un certain nombre de gens, mais ce qui est génial, c'est Montaigne qui parlait du frottis de cerveau.
00:38:26 Et alors, comme on se plaint que personne n'est plus éduqué, qu'on n'enseigne plus l'histoire au collège,
00:38:34 qu'on n'enseigne plus rien, qu'on n'enseigne plus personne, et bien voilà, c'est un livre Florac et Saint-Serrant
00:38:39 ont décidé de faire un livre qui s'appelle "Education minimum".
00:38:42 Ça veut dire que si vos enfants ne savent plus lire, écrire, parler, qu'ils ne parlent plus que par bourboric,
00:38:47 mais que sur TikTok ils peuvent dire "attention" comme ça, et bien ce livre est pour eux,
00:38:52 et pour vous, bien sûr, parents, parce que comme ça, vous allez aller à l'essentiel, quand je dis l'essentiel.
00:38:58 Pourquoi alors ? Voilà, nous avons au médecin Saint-Serrant qui est là,
00:39:02 et pour des raisons personnelles et/ou professionnelles, Arnaud Florac ne veut pas se montrer,
00:39:08 mais je comprends qu'Arnaud Florac ne veut pas se montrer, c'est lui qui a écrit le bouquin,
00:39:12 quand il commence à dire qu'en 1314, c'est là que la décadence a commencé,
00:39:16 évidemment, il va avoir une légion, pas étrangère ou pas, qui va venir en tout cas s'occuper de lui.
00:39:22 Mais pourquoi c'est fort ? Parce que, effectivement, face au ronron que vous entendez du matin au soir,
00:39:29 face à, effectivement, une espèce de doxa qui dit toujours la même chose,
00:39:33 alors, Florac et Saint-Serrant, et Saint-Serrant pour les dessins qui sont remarquables,
00:39:37 d'ailleurs je vois que Rembrandt, d'ailleurs on va vous attaquer, évidemment, en diffamation et en plagiat.
00:39:42 - Il les ayant droit, oui, on est malin.
00:39:43 - C'est clair, c'est clair, en ce moment ça... Mais j'ai compris, on a fait attention aux droits d'auteur.
00:39:49 Mais, écoutez, vous avez fait, et je vais le résumer parce que c'est là que ça donne le ton,
00:39:56 et ce qui donne le ton, c'est le dernier paragraphe de la fin que vous avez écrit, Arnaud Florac,
00:40:02 je le lis parce que ça vous le coûte de prendre le temps.
00:40:05 "Au loin, lentement, monte le niveau de la merde.
00:40:08 Des rats gros comme des chats sauvages dévorent des tentes Quechua sous les ponts des beaux quartiers.
00:40:14 La France qu'ils ont voulu, une France nulle en maths mais qui court vite,
00:40:18 une France tacos, Kentucky Fried Chicken, en claquettes chaussettes,
00:40:23 continue à changer mais tout le monde fait semblant de ne pas s'en apercevoir.
00:40:27 Dans les foyers morts, la lumière du dieu lard de la télé est allumée.
00:40:31 Une.e.presentateur.ie, c'est e, bien, bien, écriture inclusive oblige,
00:40:38 reçoit des pédophiles dépoitraillés et des sénateurs sous coke, je vais pas vous demander les noms,
00:40:44 qui viennent expliquer que la France a toujours été comme ça.
00:40:47 Tout de suite après la pub, on retrouve un reportage qui promeut l'inceste,
00:40:52 un film qui parle de l'accueil d'un migrant,
00:40:55 et/ou un spectacle subventionné dans lequel un objet religieux, catholique pardon,
00:41:01 car effectivement l'impertinence à ses limites,
00:41:03 est tartiné d'excrément par des performeurs en juste corps.
00:41:07 Mille attaques au couteau ont eu lieu dans la journée,
00:41:10 quelques blessures à la gorge dans le tas, des incivilités.
00:41:13 Vous, il s'adresse au lecteur, ça ne vous intéresse pas,
00:41:16 vous avez fait ces sessions, vous êtes loin dans le temps et dans l'espace,
00:41:20 vous méritez mieux, vous irez chez, cherchez mieux.
00:41:24 La vie sera belle dans ces riches, qu'ils crèvent s'ils veulent,
00:41:28 ce n'est plus votre affaire.
00:41:29 Vous, vous avez les clés du cabriolet et vous roulez sur la corniche
00:41:33 vers un destin que vous choisissez.
00:41:35 Le misérabilisme, c'est pour ceux qui n'y connaissent rien.
00:41:38 Vous, vous avez reçu une éducation minimum.
00:41:41 Alors c'est ça le but, Arnaud Florac ?
00:41:44 - Oui, c'est un peu le but, et volontairement,
00:41:46 donc j'ai mis ce chapitre en dernier pour que ça se termine sur une adresse au lecteur.
00:41:50 Le but, c'est, vous l'avez très bien dit, il y a eu un constat général
00:41:55 de perte de sens, de perte de repère, de perte d'éducation.
00:42:00 Je commence par préciser une chose sur le titre,
00:42:02 il n'y a aucune volonté cuistre de dire que c'est ce qu'on décrit nous
00:42:06 qui serait une éducation minimum.
00:42:07 Simplement un clin d'œil, un film que vous connaissez probablement
00:42:09 qui s'appelle Dick Hennec, qui est sorti en 2006,
00:42:11 et dans lequel l'un des personnages se plaint
00:42:14 que les gens qui mangent des chips trop forts n'ont pas reçu une éducation minimum.
00:42:18 - C'est joli, oui.
00:42:20 - Donc le... - Un bon rappel.
00:42:21 - Voilà. Tout le monde s'en souvient.
00:42:22 - Alors, ce qui est intéressant, et vraiment, c'est que vous parlez,
00:42:27 je vous prie, vous me parlez à un moment donné,
00:42:28 il y a les chapitres, alors il y a tout, ça va du savoir-vivre à la Vendée,
00:42:32 effectivement, ce qui s'est passé en Vendée,
00:42:34 et que le Puy du Fou raconte très bien, notamment,
00:42:37 Brigitte Bardot, Michel Audillard, Arsène Lupin,
00:42:41 les Trois Mousquetaires, Pierre Desproges, Paul Morand,
00:42:44 Jean Raspail, Fanny Ardent, Bernanos, bien sûr.
00:42:48 Alors, on voit là, quand même, qu'on peut le dire, je crois,
00:42:53 sans que ce soit un scoop, vous n'êtes pas spécialement de gauche.
00:42:56 - Je crois qu'on peut le dire, sans risque de se tromper.
00:42:59 - Sans risque de se tromper.
00:43:00 - Si toutefois, les catégories de gauche et droite ont encore un sens,
00:43:02 je ne suis pas certain que ce soit encore le cas.
00:43:04 - Ah oui, pourquoi, à votre avis ?
00:43:06 Elles n'ont plus de sens.
00:43:07 Parce que je crois aussi, peut-être pas pour les mêmes raisons que vous, mais dites-moi.
00:43:10 - Je pense que la gauche et la droite, telles qu'on les entend maintenant,
00:43:12 sont des astres morts qui traînent leur propre caricature.
00:43:16 La gauche telle qu'on l'entend est la gauche humaniste des années 80,
00:43:19 qui a complètement délaissé le souci des pauvres.
00:43:21 Et la droite telle qu'on l'entend, c'est la droite des gens qui gagnent du fric
00:43:24 et qui ont complètement délaissé le combat des idées.
00:43:26 - La gauche a perdu le peuple, la droite a perdu la nation.
00:43:29 On pourrait dire ça comme ça.
00:43:31 - On peut.
00:43:32 - Et alors, c'est intéressant parce que, d'abord, je dois dire, c'est très bien écrit,
00:43:37 je le dis, très bien dessiné, je parle pour les deux personnes qui sont là avec nous.
00:43:44 Et vos choix de chapitres ?
00:43:48 Je pense aux Trois Mousquetaires, je pense au...
00:43:51 Effectivement, et puis il y a de très belles expressions, les mythes.
00:43:55 Hier c'était les mythes, aujourd'hui c'est les mythos.
00:43:58 Mais je voudrais que, juste qu'on commence par la France centrale.
00:44:01 C'est quoi pour vous la France centrale ?
00:44:03 - La France centrale, ce que j'essaie de circonscrire, en tout cas comme espace dans le bouquin,
00:44:09 c'est la France qui se situe à la périphérie de la France périphérique.
00:44:12 - À la périphérie de la France périphérique ?
00:44:14 - Oui.
00:44:15 - Vous voulez dire à la périphérique de ce que raconte Christophe Guilluy ?
00:44:17 - À la périphérie des villes moyennes, que raconte Christophe Guilluy,
00:44:19 à la périphérie des centres commerciaux moches, des pavillons, des zones résidentielles, etc.
00:44:23 La zone où les départementales se terminent et où les chemins vicineaux commencent.
00:44:26 Donc on peut essayer de la délimiter entre le Béry, la Nièvre, la Lozère, les confins de la Vendée, de l'Anjou, etc.
00:44:38 C'est une sorte d'hexagone dans l'hexagone, en plus petit.
00:44:40 - Alors, elle se caractérise par quoi, cette France centrale ?
00:44:43 Quelles sont ses caractéristiques, aujourd'hui ?
00:44:45 - Aujourd'hui, cette France centrale, c'est d'abord une France qui est délaissée.
00:44:48 Il n'y a plus personne pour s'en occuper, il y a des gens pour s'occuper de la France périphérique,
00:44:51 il y a même des gens qui en font leur fond de commerce,
00:44:53 qui en font leur monde pour s'occuper des gens qui sont à la périphérie de cette périphérie.
00:44:56 Et c'est une France qui, en revanche, a la qualité,
00:45:00 donc ça c'est le défaut majeur, mais la qualité majeure de cette France centrale,
00:45:03 c'est qu'elle a gardé des paysages, elle a gardé des maisons, elle a gardé des habitudes.
00:45:08 On ne peut pas dire qu'elle a gardé des traditions, il ne faut pas fantasmer la campagne telle qu'elle n'est plus.
00:45:13 - Mais un art de vivre, quand même, ou pas ?
00:45:15 - Une forme d'art de vivre, oui.
00:45:17 C'est pour ça qu'en fait, il y a quand même une très grande nostalgie de tout ça,
00:45:23 que ce soit Bardot, que ce soit Audillard, etc.
00:45:25 Vous dites, aujourd'hui, il y avait effectivement des dialogues,
00:45:28 parler d'Audillard, on sait les dialogues d'Audillard,
00:45:30 il y avait cette furia Bardot, si je peux l'exprimer ainsi,
00:45:35 il y avait tout cela, et vous avez l'impression que tout ça a un peu disparu.
00:45:40 Il y a quand même une grande nostalgie, là-dedans.
00:45:43 Je ne parlerai pas de nostalgie, alors il y a une forme d'hommage, c'est certain,
00:45:46 parce qu'on est nécessairement éduqué par ces lectures, par les films qu'on a vus,
00:45:49 et il y a peut-être quand même, très objectivement,
00:45:52 un pic culturel, civilisationnel, au milieu des Trente Glorieuses,
00:45:56 pour ceux qui les ont connus.
00:45:58 Pour autant, je pense que la nostalgie, au premier degré,
00:46:01 c'est vraiment une maladie de droite, qui peut être vraiment destructrice.
00:46:04 Cette façon de dire "c'était systématiquement mieux avant,
00:46:07 aujourd'hui on ne sait plus faire", etc.
00:46:08 Et au contraire, l'idée de ce livre, c'est pour ça que ça se termine sur une adresse au lecteur,
00:46:11 c'est de faire revivre, dans l'esprit des gens,
00:46:13 les conditions qui ont permis de créer ça.
00:46:15 - Une mobilisation, quelque part. - Mobilisation, oui.
00:46:18 - C'est ça. On va donner la parole, évidemment, à Romain Sassé-Rand.
00:46:24 Juste avant, je crois qu'il y a un petit cadeau de Noël à donner.
00:46:27 - Le cadeau de Noël qu'on prendra dans un instant, après cette courte pause,
00:46:30 et on tirera au sort le gagnant qui nous a appelé, ou la gagnante,
00:46:33 de ce magnifique cadeau. A tout de suite sur Sud Radio.
00:46:35 - Sud Radio. - Parlons vrai.
00:46:37 - Parlons vrai. - Sud Radio.
00:46:38 - Parlons vrai. - Sud Radio.
00:46:39 - Parlons vrai.
00:46:40 - Ici, Sud Radio.
00:46:45 - Les Français parlent au français.
00:46:48 - Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:46:52 - Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:46:54 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:46:57 - Et je suis avec Romain de Sassé-Rand et Arnaud Flora, qui est éducation minimum.
00:47:01 Je ne vous dis pas, on les avait passés par une porte dérobée,
00:47:05 parce que, je ne vous dis pas, enfin, je veux dire, ils sont...
00:47:08 Quand je vous dirais de quoi ils parlent, sur la résistance, sur 1314, sur la République,
00:47:13 franchement, je n'ai pas encore appelé la police, mais ça ne saurait tarder.
00:47:18 Il y a déjà 50 fourgons de CRS qui sont devant Sud Radio pour les attraper,
00:47:22 comme étant sulfureux.
00:47:24 Allez, à dissoutre, quoi. Une ligue à dissoutre, c'est évident.
00:47:29 Alors, j'ai beaucoup aimé, vraiment aussi, Romain de Sassé-Rand.
00:47:36 - Sassé-Rand, pardon. - Pardon, excusez-moi, j'ai pensé à Sassé-Rand.
00:47:40 - Vous, vous êtes dessinateur depuis toujours. - C'est ça, oui.
00:47:43 - Et vous avez travaillé pour beaucoup de journaux. - Oui, je travaille pour différents titres.
00:47:48 Pour La Furia, qui est le magazine par lequel on s'est rencontré avec Arnaud.
00:47:53 - On l'a reçu au Bertone. - Exactement.
00:47:55 Donc, pour La Furia depuis quelques années.
00:47:57 Je travaille pour L'Incorrect, aussi, que vous connaissez peut-être depuis 7 ou 8 ans,
00:48:00 enfin, depuis la Fondation.
00:48:01 - D'accord. - Conflit, qui est une revue géopolitique
00:48:04 qui appartient au groupe Causeur, et puis quelques autres titres.
00:48:07 Très bien. Vous ne travaillez pas pour l'humanité, ni pour Télérama.
00:48:12 J'aimerais bien, je pense qu'on gagne mieux sa vie là-bas, mais...
00:48:15 - La vie est longue. - Je pourrais passer le message, mais non.
00:48:18 Mais, non, mais j'aime beaucoup, beaucoup, vraiment, j'aime beaucoup les dessins qui sont très forts,
00:48:22 qui sont bien faits, qui sont... - C'est gentil.
00:48:24 - Je pense au portrait de Jean Raspail, qui est magnifique, et puis beaucoup d'autres, enfin...
00:48:29 Et Arnaud Flora, quand même.
00:48:31 À un moment donné, c'est pour ça que je vous dis que...
00:48:34 Non, je n'allais pas vous attaquer de négationnisme,
00:48:37 mais enfin, à un moment donné, vous dites quand même que la résistance était de droite.
00:48:41 Certes, il y a eu des résistants de droite,
00:48:43 mais vous ne pouvez pas nier qu'il y a eu des résistants de gauche.
00:48:45 - C'est pas ce que je dis.
00:48:47 Je dis que la résistance la plus courageuse, d'autant plus courageuse qu'elle a été anonyme,
00:48:52 et que par la suite sa mémoire a été salie, c'est la résistance de droite,
00:48:54 voire la résistance, je ne sais pas si on peut dire extrême, ultra, gigante...
00:48:58 - Vous parlez des Maurassiens, par exemple.
00:49:00 - Des gens d'inspiration maurassienne, comme Détiendorf, puisque j'en parle dans le livre.
00:49:04 Des gens d'inspiration catholique traditionnelle,
00:49:06 l'amiral de Pinfantenio, dont je parle aussi dans le livre.
00:49:08 Ou encore des gens qui étaient inspirés par la Révolution conservatrice,
00:49:12 puisqu'il y a eu des résistants également en Allemagne, je parle de Schnaufenberg.
00:49:15 Donc dire que la résistance est de droite,
00:49:18 c'est une manière de donner envie aux lecteurs d'en savoir un petit peu plus.
00:49:21 - Oui, il n'y a pas eu de provocation.
00:49:22 Non, parce que vous le savez très très bien qu'il y a eu,
00:49:24 et à part, je ne parlerai pas du Parti communiste, du pacte germano-soviétique,
00:49:27 vous savez très bien qu'à gauche, même dès les 40,
00:49:30 il y a eu des résistants qui ne voulaient absolument pas du nazisme et de l'hitère.
00:49:35 - Bien sûr, encore une fois, dans les circonstances de crise,
00:49:37 les catégories de gauche et de droite deviennent inopérantes.
00:49:39 - Comme maintenant.
00:49:41 - Comme maintenant.
00:49:42 - Comme maintenant, c'est ça.
00:49:43 Mais enfin, vous y allez fort.
00:49:44 Et alors, autre chose aussi quand même,
00:49:46 vous dites "la République dans toute sa laideur".
00:49:50 La République, il n'y a rien qui est bon, tout est ajeté d'un républicain ?
00:49:55 - Il dit ça, je crois, dans l'article qui parle de 1314,
00:49:58 que j'identifie comme début du bordel, de manière un peu arbitraire.
00:50:01 - Alors expliquez, expliquez pourquoi.
00:50:03 - Vous savez que c'est un débat du camp,
00:50:05 on ne va pas trop parler en termes de camp,
00:50:06 mais du camp conservateur pour le dire au sens large,
00:50:08 de savoir quand ça a commencé à décliner.
00:50:10 Les gens disent "est-ce que c'était en 68 ?
00:50:12 Est-ce que c'était en 40 ?
00:50:14 Est-ce que c'était en 14-18 ?
00:50:16 Est-ce que c'était encore avant ?
00:50:17 Est-ce que c'était en 1789 ?
00:50:20 Et on peut remonter comme ça hyper longtemps,
00:50:22 jusqu'au traité de Verdun en 843.
00:50:24 Il dit ça dans "La petite histoire de France"
00:50:25 "Retenez bien la date de ce traité, c'est la cause de tous nos malheurs"
00:50:27 Donc en fait, on ne sait jamais.
00:50:29 - Mais la préhistoire, la préhistoire !
00:50:32 - La préhistoire, voilà.
00:50:33 - A la grotte de Lascaux, tout a commencé à décliner.
00:50:35 - Mais c'était beaucoup...
00:50:36 - Mais est-ce que c'est pas un peu, pardon, n'importe quoi ça ?
00:50:38 - Mais bien sûr que c'est n'importe quoi.
00:50:39 Donc arbitrairement, il faut choisir une date.
00:50:41 Vous connaissez probablement ce film "Mort d'un pourri",
00:50:44 dialogué par Rodiard encore une fois,
00:50:46 dans lequel un personnage dit à Alain Delon
00:50:48 "Tu te rends bien compte que dans ce pays, il faudra un jour que ça craque ?"
00:50:50 Et Delon lui répond "Si on parle du même pays, je pense que ça craque depuis les derniers Valois."
00:50:53 - Ouais, c'est comme ça.
00:50:55 - Donc, il faut choisir arbitrairement une date, 1314, c'est pas si mal,
00:50:58 puisqu'il y a un faisceau d'indices qui nous permettent de voir,
00:51:01 en germes, ce que la République apportera plus tard,
00:51:05 puisqu'il y a d'autres articles qui parlent des beautés de la République.
00:51:07 Ce qu'évidemment, il faut argumenter.
00:51:09 Donc oui, il y a la République dans toute sa laideur.
00:51:11 - Ouais, non, mais parce que, si vous voulez, c'est ça,
00:51:13 il n'y a pas une contradiction, mais quand même,
00:51:15 vous savez très bien, dans tous les pays du monde,
00:51:17 ça a craqué, on pourrait jouer à ce petit jeu,
00:51:20 tout a craqué depuis 3000 ans, enfin,
00:51:22 les Roms, il vous dira quand est-ce que l'Empire Romain a commencé, etc.
00:51:26 Mais c'est intéressant, parce qu'il y a, chez vous,
00:51:29 cette double tentation, enfin, cette double réalisation,
00:51:32 où vous dites "Oui, c'est vrai, il y a plein de choses qui ne marchent pas,
00:51:35 mais ce que j'ai lu à la fin, l'adresse au lecteur,
00:51:38 vous dites "Bon, il faut que ça aille."
00:51:40 - Bien sûr.
00:51:41 - Donc, est-ce que ce n'est pas, est-ce que c'est vraiment utile,
00:51:45 est-ce que vous vous rappelez cela, est-ce que ce ne sont pas des polémiques
00:51:48 qui doivent cesser d'être et d'exister,
00:51:51 et où est-ce que vous faites ça ? Parce que la doxa,
00:51:54 parce qu'il y a une pensée "dominante",
00:51:56 parce qu'elle n'est plus tellement dominante,
00:51:58 qui consiste à aller à un certain nombre de vérités ou de contre-vérités,
00:52:01 et vous vous dites "Bon, il faut quand même rétablir un peu les choses."
00:52:04 - Alors, si vous parlez de la résistance de droite,
00:52:07 c'est juste pour mettre un coup de projecteur sur une partie de la résistance
00:52:10 qui a souvent été oubliée volontairement,
00:52:13 ou quand elle n'a pas été diffamée.
00:52:15 Si on parle de 1314, c'est vraiment un article qui est parodique, presque,
00:52:20 parce que, vous savez, c'est un débat qui est quasiment absolument absurde.
00:52:23 C'est pour ça qu'il y a un point d'interrogation.
00:52:24 De la même façon, il y a un autre article qui s'appelle "Duguay-Clincote, chance éduction",
00:52:27 qui porte aussi un point d'interrogation,
00:52:28 parce qu'on se doute bien que Duguay-Clincote n'est pas un coach en séduction.
00:52:31 Mais l'idée, c'est d'inciter le lecteur,
00:52:33 non seulement à s'approprier certains points de l'histoire de France,
00:52:35 mais aussi à se poser la question d'une manière un peu oblique
00:52:37 par rapport à ce qu'on lui apprend.
00:52:39 - Pour compléter un petit peu ce que dit Arnaud,
00:52:41 mais je pense que vous l'avez ressenti à la lecture de l'ouvrage,
00:52:43 on essaye quand même de mettre aussi beaucoup de légèreté et d'humour,
00:52:46 avec sérieux bien sûr, mais dans la lecture,
00:52:50 parce qu'on n'est pas des contemplateurs ou des contenteurs,
00:52:53 et l'idée c'est au contraire d'amuser et d'attirer le lecteur par ce biais aussi.
00:52:57 - Mais c'est réussi.
00:52:58 C'est-à-dire que même si on n'est pas d'accord avec vous,
00:53:00 et que, enfin, évidemment, on n'est pas d'accord avec vous,
00:53:02 mais je ne l'ai pas considéré comme la grande discussion philosophique ou théologique.
00:53:06 - C'est pas une to-do liste, ni une somme théologique.
00:53:09 - Mais c'est pour ça.
00:53:11 Mais pourquoi on aime un certain nombre de gens,
00:53:13 de Céline à Audiard et de Morand à Chardonne, etc.,
00:53:16 c'est parce qu'au moins ils savaient écrire.
00:53:18 Ce qui est quand même déjà une qualité non négligeable.
00:53:21 Mais de ce point de vue-là justement,
00:53:25 il y a quelque chose de...
00:53:27 Moi, le chapitre de Gaulle m'a beaucoup amusé.
00:53:30 Pourquoi ?
00:53:31 Parce que vous avez appliqué à De Gaulle ce que tout le monde dit de Mitterrand.
00:53:34 L'artiste.
00:53:36 C'est Mitterrand qu'on a toujours appliqué d'artiste.
00:53:38 Je vais vous dire, attention, De Gaulle, chapeau l'artiste.
00:53:40 Pourquoi ? Racontez.
00:53:42 Parce que les gens n'ont pas lu votre livre,
00:53:44 je les en joins à lire, mais...
00:53:46 - Il y a une ligne d'équilibre à trouver quand on parle du général De Gaulle.
00:53:48 Il y a une géographie de De Gaulle qui est, maintenant, je pense, parfaitement documentée,
00:53:52 puisque tout le monde est gaulliste.
00:53:54 Le temps où Nicolas Sarkozy disait "être gaulliste aujourd'hui, c'est être révolutionnaire",
00:53:58 je pense que c'est complètement révolu.
00:53:59 Aujourd'hui, tout le monde s'approprie de Gaulle.
00:54:01 Ça ne veut plus rien dire, d'ailleurs, c'est ce que je dis.
00:54:03 - Même ceux qui étaient les enragés de mai 68.
00:54:05 Même les gauchistes de mai 68, pratiquement.
00:54:07 - Mais tout le monde se veut gaulliste parce que c'est un petit peu tout ce qui nous reste de régalien.
00:54:10 Là, pour le coup, il y a une vraie nostalgie stérile de la part des gens qui se proclament du gaullisme en 2023.
00:54:14 Et donc, c'est aussi le moment de réhabiliter certaines vérités sur le général De Gaulle.
00:54:19 Et en fait, chapeau l'artiste parce que, effectivement, en termes d'illusionnisme,
00:54:22 c'est quelqu'un qui est remarquablement doué.
00:54:24 - Oui, mais il n'a pas été que illusionniste.
00:54:26 - Non, mais il a réussi un numéro d'escamotage, notamment en 45.
00:54:31 C'est ce que dit Audiard dans "Vive la France".
00:54:33 Il dit que la France, grâce à lui, est passée directement de la défaite à la victoire,
00:54:36 sans passer par la collaboration.
00:54:38 - Audiard aussi.
00:54:40 - Lui, il est passé par la collaboration, mais il a récupéré une carte de résistant premium en avril 45.
00:54:46 Mais, quand on parle de De Gaulle, il faut lui reconnaître un talent
00:54:50 pour avoir inventé un souffle esthétique, éthique, dans lequel la France se retrouvait,
00:54:55 et qui lui rappelait les grandes heures qu'elle avait connues pendant des siècles.
00:54:59 Pour ça, il a été très bon.
00:55:01 Et il a été une deuxième fois illusionniste en Algérie,
00:55:03 parce que, quand on est capable de déclarer "je vous ai compris",
00:55:05 que tout le monde a l'impression d'être compris, et que finalement, il n'a rien compris,
00:55:08 quand on rallume les projecteurs et que le magicien a disparu avec les portefeuilles,
00:55:11 on se sent un petit peu floué, mais on ne peut pas s'empêcher d'applaudir.
00:55:14 - Et puis, est-ce que la politique peut se faire sans illusion et sans illusionnisme ?
00:55:18 - Probablement pas.
00:55:20 - De ce point de vue-là.
00:55:21 - Juste un mot, je fais une parenthèse, il y a un livre, encore une fois, je parle de votre livre,
00:55:26 et vraiment, j'en joue à le lire, parce que vous allez passer un beau moment de plaisir,
00:55:30 même si vous n'êtes pas d'accord du tout avec ce qui est dit,
00:55:33 mais au moins, il y a l'écriture et puis il y a la culture,
00:55:36 ce qui n'est pas négligeable en ces temps opaques.
00:55:39 Et il y a un livre que je vous recommande, à vous deux aussi, vous ne l'avez pas lu,
00:55:43 c'est le livre "Le paradoxe français" de Simon Epstein.
00:55:46 Alors écoutez, lisez-le, ça s'appelle "Antisémites dans la résistance",
00:55:50 pardon, "Antisémites", oui, dans la...
00:55:53 "Antisémites, avant l'occupation et résistance sous l'occupation",
00:55:57 c'est-à-dire qu'il raconte, mais document à l'appui, ça n'a rien à voir,
00:56:00 c'est vraiment un livre d'historien,
00:56:02 comment les gens de l'ALICRA, de ceci, etc.,
00:56:05 ont basculé dans la Waffen-SS, jusque-là, ou en tout cas dans la collaboration,
00:56:10 et comment dans la résistance, il y avait effectivement des gens de droite ou d'extrême
00:56:13 qui étaient, qui pouvaient être antisémites,
00:56:15 qui ont basculé contre les Allemands, etc.
00:56:18 Et c'est un livre extrêmement fort et documenté.
00:56:21 Pour revenir à...
00:56:24 Comment vous avez choisi vos écrivains ?
00:56:26 Il y en a, évidemment.
00:56:27 En fonction de quoi vous avez choisi ?
00:56:29 Paul Morand, ou Bernanos, ou...
00:56:32 tous les autres, enfin, genre Aspail, etc.
00:56:34 - Alors évidemment, c'est complètement arbitraire,
00:56:36 et évidemment, c'est une liste qui n'est pas finie,
00:56:39 il y a de la matière pour un volume 2 qu'on écrira peut-être cette année.
00:56:42 - On a commencé à travailler.
00:56:44 - On sortira peut-être cette année.
00:56:46 - Alors, il y a deux choses.
00:56:48 D'abord, il y a des écrivains qui sont méconnus, et injustement,
00:56:51 typiquement Paul Morand.
00:56:53 - Non, il n'est pas méconnu, Paul Morand.
00:56:55 - Je ne suis pas sûr que dans la génération contemporaine,
00:56:57 je ne suis pas sûr que Morand soit hyper connu.
00:56:59 Il y a des gens qui sont connus pour de mauvaises raisons,
00:57:02 comme Céline.
00:57:03 Il y a des gens qui sont un petit peu connus,
00:57:06 mais qui ont quelque chose encore à apporter à notre monde,
00:57:09 et qu'on est en train de se réapproprier, je pense à Bernanos.
00:57:11 Aujourd'hui, tout le monde prétend avoir lu "La France contre les robots",
00:57:13 parce que ça s'applique à notre monde, etc.
00:57:16 Donc les gens sont en train de redécouvrir Bernanos.
00:57:18 On découvre qu'il y avait des millions de lecteurs de Bernanos
00:57:20 qui connaissaient très bien son oeuvre et qu'on ne l'avait jamais soupçonné.
00:57:22 C'est quelqu'un qui est en train de revenir à la mode,
00:57:24 et en fait, il faut se réapproprier complètement son discours,
00:57:26 voir tout ce qu'il a dit.
00:57:28 - En tout cas, Bernanos est un des auteurs
00:57:31 qui fait vraiment qu'il est bon revisité,
00:57:33 et il a beaucoup, beaucoup appris.
00:57:35 On se retrouve juste après cette petite pause,
00:57:37 et je crois qu'Estéban a une annonce à nous faire,
00:57:39 et des heureux !
00:57:40 - Ah oui, des heureux, et une heureuse, évidemment,
00:57:42 puisque c'est Alice qui est la grande gagnante du jour.
00:57:45 Bonjour Alice !
00:57:46 - Ah ! Bonjour !
00:57:48 - Vous nous appelez depuis Talens, Alice.
00:57:50 On est ravis de vous faire gagner aujourd'hui, Alice.
00:57:52 - Et vous allez voir, Alice, vous allez être ravie.
00:57:55 - Vous gagnez, Alice, un week-end pour deux personnes
00:57:59 dans des lieux d'exception en France,
00:58:01 avec notre partenaire Vacances Bleues.
00:58:03 Alors, il y a des adresses mythiques,
00:58:04 ou des destinations que vous connaissez.
00:58:05 Il y a 24 destinations en France,
00:58:07 puis il y a aussi en Europe, il y a Biarritz, il y a Meugève,
00:58:09 il y a Saint-Jean-de-Cap-Ferrat,
00:58:10 il n'y a pas, ni Saint-Raphaël.
00:58:12 Des lieux exceptionnels, pour des souvenirs exceptionnels,
00:58:14 dans un château médiéval, une résidence art déco,
00:58:17 ou un ancien palace, belle époque, en hôtel-club, ou en résidence.
00:58:20 Félicitations, Alice !
00:58:21 - Ah mais c'est merveilleux, merci beaucoup !
00:58:23 - Alice, je peux venir avec vous ?
00:58:25 Vous avez déjà quelqu'un, oui, j'ai compris, j'ai compris.
00:58:29 En tout cas, écoutez, on est ravis de...
00:58:31 - Merci beaucoup, merci infiniment !
00:58:32 - Avec plaisir, Alice, on est ravis de vous faire gagner ça,
00:58:34 pour les fêtes de Noël, et puis pour tout le monde.
00:58:37 Ça continue, le Grand Sapin Sud Radio,
00:58:39 jusqu'au 25 décembre sur sudradio.fr,
00:58:41 et sur les réseaux sociaux de Sud Radio.
00:58:43 Félicitations encore, Alice !
00:58:44 - Merci beaucoup, et merci pour vos émissions,
00:58:45 on écoute tous les jours, c'est génial !
00:58:48 - Merci, merci Alice !
00:58:49 - A tout de suite, sur Sud Radio !
00:58:51 - Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
00:58:54 midi 14h, André Bercoff.
00:58:56 - Ici Sud Radio.
00:59:00 Les Français parlent au français.
00:59:05 Les carottes sont cuites.
00:59:08 Les carottes sont cuites.
00:59:10 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:59:13 - Alors voilà, j'ai avec moi un duo de réac,
00:59:16 mais qui écrivent très bien,
00:59:18 et qui dessinent très bien.
00:59:20 Donc il leur sera beaucoup pardonné,
00:59:22 parce qu'ils auront beaucoup stylisé,
00:59:24 et c'est une bonne chose.
00:59:26 Et c'est un livre, encore une fois, que je vous recommande,
00:59:28 parce qu'on y prend beaucoup de plaisir.
00:59:30 Alors, on parlait un peu de la République,
00:59:33 de la Résistance, etc.
00:59:36 Et vous avez choisi notamment,
00:59:38 Pierre Déproge, et pas Coluche.
00:59:40 - Oui.
00:59:42 - Pourquoi ?
00:59:44 - Je pense que le travail de Déproge a mieux vieilli
00:59:46 que celui de Coluche,
00:59:48 ça c'est vraiment mon avis personnel.
00:59:50 Et je pense aussi que Déproge était un écrivain,
00:59:52 ce qui n'était pas le cas de Coluche.
00:59:54 En fait, vous lisez les textes de Coluche,
00:59:56 quand ils ne sont pas dits par Coluche,
00:59:58 bon c'est pas mal, mais...
01:00:00 Vous lisez les textes de Déproge,
01:00:02 c'est encore...
01:00:04 - C'est un journaliste aussi, il ne faut pas oublier.
01:00:06 - Et puis même les textes qui sont datés,
01:00:08 je pense, au réquisitoire du tribunal des flagrants délires,
01:00:10 où il n'y avait pas que des gens
01:00:12 qui sont passés à la postérité,
01:00:14 même si vous n'avez pas les références,
01:00:16 même si vous n'avez pas grandi dans les années 80,
01:00:18 en fait c'est encore bien, c'est encore drôle.
01:00:20 Et il y a un côté éducateur
01:00:22 chez Déproge, dans la façon d'écrire.
01:00:24 Ce que je dis dans le bouquin,
01:00:26 c'est que si vous voulez apprendre à écrire,
01:00:28 vous allez courir pendant 6 mois avec du Déproge dans les oreilles.
01:00:30 Je pense qu'il y a vraiment ça.
01:00:32 Il n'y a pas ça chez Coluche.
01:00:34 - Et pour conclure, si je peux compléter,
01:00:36 Coluche était quand même connu pour avoir
01:00:38 des scouts qui faisaient le tour des cafés théâtres
01:00:40 tous les soirs,
01:00:42 et les artistes amateurs retrouvaient leurs propres blagues
01:00:44 dans la bouche de Coluche
01:00:46 sur une radio concurrente le lendemain.
01:00:48 Donc Coluche avait une forme de génie.
01:00:50 - Ce n'est pas très sympa ça,
01:00:52 parce que Coluche n'était pas...
01:00:54 - Il n'était pas que ça, mais il y a eu
01:00:56 beaucoup de copycats à l'époque aussi.
01:00:58 - Oui, mais très sincèrement,
01:01:00 je vais vous dire, j'ai bien connu Coluche,
01:01:02 ce n'est pas parce que je l'ai bien connu,
01:01:04 c'est quelqu'un qui avait son génie propre.
01:01:06 Ce qu'il a réussi à faire dans la grande blague
01:01:08 des élections de 1980,
01:01:10 c'était assez hallucinant.
01:01:12 Mais vous ne l'aimez pas parce qu'il est de gauche, c'est ça ?
01:01:14 - Pas du tout, j'aime beaucoup Coluche par ailleurs,
01:01:16 mais s'il fallait choisir un génie propre, c'est vrai qu'on a privilégié Déproge.
01:01:18 - Oui.
01:01:20 Mais parmi les humoristes, vous voyez d'autres,
01:01:22 je ne sais pas parce qu'il n'est pas dans votre bouquin,
01:01:24 est-ce que pour vous par exemple,
01:01:26 et ceux qui comptent d'abord, c'est le style ?
01:01:28 Alors je sais que Cocteau disait
01:01:30 que la forme c'est le fond remonté à la surface.
01:01:32 Mais quand même, est-ce que ce n'est pas le style qui compte ?
01:01:34 Et on dit toujours, vous savez, les écrivains de droite
01:01:36 écrivent mieux, ou en tout cas ont plus de style
01:01:38 que les écrivains de gauche.
01:01:40 - Alors les écrivains de droite, bon, je considère
01:01:42 qu'effectivement ils écrivent mieux que les écrivains de gauche,
01:01:44 mais ce n'est pas une vérité absolue.
01:01:46 Si tendancellement ils écrivent mieux dans les gros volumes
01:01:48 que les écrivains de gauche, et si les gens
01:01:50 sont plus drôles à droite qu'à gauche,
01:01:52 pour autant encore une fois que ces catégories existent encore,
01:01:54 c'est peut-être parce que les gens de droite
01:01:56 n'ont pas d'abord quelque chose
01:01:58 de miraculeux à délivrer,
01:02:00 ne considèrent pas qu'ils aient un message
01:02:02 extraordinaire. - Que la vie est plus légère et que...
01:02:04 - C'est d'ailleurs le cas,
01:02:06 on parlait à l'antenne de Roger Nimier, mais c'était d'ailleurs
01:02:08 le cas de l'opposition entre le nouveau roman et les hussars.
01:02:10 En fait la raison pour laquelle les nouveaux romans
01:02:12 nous paraissent aujourd'hui terriblement chiants, et je pense qu'il l'était déjà
01:02:14 à l'époque, c'est parce que les
01:02:16 auteurs étaient persuadés d'avoir quelque chose à dire,
01:02:18 et en tout cas un style à déconstruire,
01:02:20 une forme à réinventer, etc.
01:02:22 Nimier et ses copains, ils voulaient juste faire des bons romans.
01:02:24 - Et par ailleurs, pour terminer sur votre question
01:02:26 sur le style, alors effectivement
01:02:28 je pense que forme et fond sont indissociables,
01:02:30 mais surtout, qu'on parle
01:02:32 de politique, de religion, d'art
01:02:34 ou de n'importe quoi, toute conversion
01:02:36 est esthétique. C'est vraiment un truc auquel
01:02:38 je crois profondément. - De toute façon l'art
01:02:40 est esthétique, si l'art n'est pas...
01:02:42 il n'y a pas d'esthétique,
01:02:44 ça ne vaut pas grand-chose.
01:02:46 Mais voyez par exemple, il y a des gens,
01:02:48 les plus grands en fait,
01:02:50 c'est intéressant, mais je vous pose la question,
01:02:52 vous deux, les plus grands transcendent
01:02:54 ces notions de droite et de gauche qui pour moi effectivement
01:02:56 aujourd'hui, en tout cas,
01:02:58 la droite, comme on répète,
01:03:00 la gauche a perdu le peuple et la droite,
01:03:02 moi, enfin la droite officielle a perdu la nation,
01:03:04 qu'est-ce qui fait que
01:03:06 un Samuel Beckett, qui a écrit
01:03:08 en français, il n'était pas sur le maire d'Orléans,
01:03:10 personne ne peut le qualifier de droite ou gauche,
01:03:12 c'est-à-dire on s'en fout complètement.
01:03:14 Est-ce que les très grands écrivains
01:03:16 ou artistes, ou
01:03:18 peintres, ou interprètes,
01:03:20 est-ce que, et c'est ça le vrai,
01:03:22 est-ce qu'ils ne transcendent pas ces notions
01:03:24 de droite ou gauche ? On s'en fout complètement
01:03:26 parce qu'ils sont tellement bons dans ce qu'ils font,
01:03:28 et je parlais de Beckett, mais il y en a
01:03:30 beaucoup d'autres, je parle de Blessandra,
01:03:32 je, je, enfin, on peut en citer
01:03:34 un certain nombre.
01:03:36 - Moi je pense que les plus grands, surtout,
01:03:38 ne se définissent pas en termes de droite ou de gauche.
01:03:40 Si on reparle de Déproge,
01:03:42 Déproge, cité,
01:03:44 je ne sais pas si c'est une vraie citation, mais Déproge,
01:03:46 dans un de ses spectacles, dit "qu'on soit de gauche ou de droite,
01:03:48 on est hémiplégique", disait Raymond Aron,
01:03:50 qui était de droite. - Oui, c'est une,
01:03:52 c'est pas, il ne disait pas ça Raymond Aron,
01:03:54 mais elle est très bonne. - Voilà, et, et en fait,
01:03:56 il y a ça, c'est-à-dire que les grands artistes,
01:03:58 les grands auteurs, les grands,
01:04:00 sont d'abord de grands artistes, voilà,
01:04:02 ils ne se posent pas la question.
01:04:04 - Les... - Non, je partage,
01:04:06 je partage, après, la gauche telle qu'on la définit
01:04:08 aujourd'hui, c'est la notion de progrès, donc,
01:04:10 de progrès permanent, donc à partir du moment
01:04:12 où quelqu'un ne donne pas des gages
01:04:14 de progrès en permanence,
01:04:16 il devient défacto de droite dans la lecture
01:04:18 qu'on a aujourd'hui, donc...
01:04:20 - Alors, à quoi vous estribuez, justement ?
01:04:22 Parce que quand je lis ce bouquin, je me dis, bon,
01:04:24 le problème, on sait qu'on n'est pas dans des périodes,
01:04:26 enfin, je veux dire, on se dit "ah là là,
01:04:28 la période n'est plus possible, c'est pas possible,
01:04:30 le drame, les trucs", enfin, 40-44, c'était pas mal,
01:04:32 et puis même si on remontait à 1314,
01:04:34 il y a eu quand même des périodes de l'histoire de France
01:04:36 qui étaient plus sanglantes, dramatiques,
01:04:38 et nettement que ça.
01:04:40 Pourquoi il y a cette espèce,
01:04:42 alors on ne va pas parler du "Walk" et de la "Concepture",
01:04:44 mais quand même, pourquoi il y a cette espèce
01:04:46 de solennité
01:04:48 prétentieuse
01:04:50 et obséquieuse,
01:04:52 imbécile, où effectivement
01:04:54 l'humour est en train de,
01:04:56 je ne dis pas de disparaître, mais enfin,
01:04:58 vraiment d'être relégué au magasin
01:05:00 des accessoires ?
01:05:02 Tu vois ? Même le dessin,
01:05:04 je veux dire, moi je pense, quand je pense
01:05:06 encore une fois à "Harakiri" ou
01:05:08 "Charlie", je parle du "Charlie"
01:05:10 de ces années-là, ou d'autres,
01:05:12 je ne vais pas remonter à "L'assiette au beurre",
01:05:14 je ne vais pas remonter à tout ça.
01:05:16 Et quand je relis,
01:05:18 parce que moi j'adore les pamphletaires,
01:05:20 les polémistes, vous vous lisez "L'anthologie des pamphletaires"
01:05:22 qu'a écrit mon ami Kosky, lui est là,
01:05:24 vous lisez "Zodaxa", vous lisez "Laurent Taillade",
01:05:26 vous lisez tous ces gens-là,
01:05:28 ils avaient un talent de folie !
01:05:30 Et je me dis, c'est quoi ? C'est parce qu'on est au temps
01:05:32 de la télévision, d'Internet, etc.
01:05:34 Je voudrais avoir votre sentiment là-dessus.
01:05:36 - Je pense que la dérision
01:05:38 est devenue une norme.
01:05:40 C'est très difficile d'être subversif quand il y a une solennité
01:05:42 dans les structures.
01:05:44 Si tout est dérisoire,
01:05:46 ce qui est un petit peu le cas aujourd'hui, si tout peut être tourné en dérision,
01:05:48 si aucune valeur n'est digne de
01:05:50 sacrifice, s'il n'y a plus rien de sacré.
01:05:52 Il y a un bon bouquin
01:05:54 de Sonia Mabrouk sur le sens du sacré
01:05:56 qui est sorti il n'y a pas très longtemps, c'est exactement ce qu'elle dit.
01:05:58 Ce qui est sacré, c'est ce qui est digne de sacrifice.
01:06:00 Et si plus rien n'est digne de sacrifice, et si tout est dérisoire,
01:06:02 c'est très difficile d'être drôle, puisqu'on n'a rien
01:06:04 à quoi s'opposer.
01:06:06 Il n'y a aucun pilier sur lequel on peut dire
01:06:08 "ça c'est un petit peu ridicule". C'est beaucoup plus facile de tourner en dérision
01:06:10 la solennité du pouvoir quand on est sous
01:06:12 De Gaulle, on en parlait tout à l'heure, quand on est sous Macron.
01:06:14 - Oui.
01:06:16 Vous voulez parce que le pouvoir n'existe plus ?
01:06:18 Ou parce que le pouvoir est devenu parodique ?
01:06:20 - Le pouvoir est devenu médiocre où il est sa propre parodie.
01:06:22 - Et c'est pour ça que c'est
01:06:24 un peu compliqué. Et pour le dessin,
01:06:26 c'est vrai, moi je veux dire,
01:06:28 je marque le dessin d'humour très sincèrement,
01:06:30 le dessin... Ah ah, je ne dis pas qu'il a
01:06:32 disparu heureusement, vous êtes un certain nombre
01:06:34 de gens à le défendre là, et à le pratiquer.
01:06:36 Mais il y en a beaucoup moins qu'avant.
01:06:38 Et je ne veux pas dire que ce n'était pas mieux avant, ce n'est pas le problème.
01:06:40 Vous aviez quand même une pléiade,
01:06:42 excusez-moi, vous aviez Razer,
01:06:44 vous aviez... - Ah oui, il y a eu
01:06:46 quelques petits événements géopolitiques
01:06:48 qui ont fait qu'on peut se prendre des pastos
01:06:50 quand même. Donc je pense que ça a pu
01:06:52 refroidir certaines personnes.
01:06:54 Non, après, je pense qu'il y a
01:06:56 toujours une tradition du dessin de presse en France qui est vivace,
01:06:58 on le montre au sein de La Furia
01:07:00 et au sein d'autres magazines.
01:07:02 Il y en a un qui est enchaîné aussi, ce n'est pas propre à droite,
01:07:04 il y a toujours une tradition du dessin de presse,
01:07:06 du dessin satirique,
01:07:08 qui sait appuyer
01:07:10 ou taper là où il faut.
01:07:12 Donc non, je ne pense pas que ce soit quelque chose qui soit
01:07:14 mort aujourd'hui, au contraire, je pense qu'il y a un bel avenir.
01:07:16 - Mais
01:07:18 que vous inspirent effectivement
01:07:20 les...
01:07:22 parce que vous dites, il n'y a plus...
01:07:24 ce n'est pas un sacré, mais est-ce que le walk
01:07:26 a remplacé le sacré ? Est-ce que le fait,
01:07:28 par exemple, qu'on arrive,
01:07:30 on est arrivé, je vais prendre un anglicisme
01:07:32 et c'est exprès, au congrès américain,
01:07:34 vous savez, on fait toujours une prière
01:07:36 à la séance d'ouverture du congrès
01:07:38 et on a eu ça, c'est absolument authentique,
01:07:40 quelqu'un a dit,
01:07:42 on dit la prière en Amérique,
01:07:44 il dit "Amen" et il ajoute "A woman".
01:07:46 - A woman, oui. - Voilà. Donc est-ce que
01:07:48 ce n'est pas devenu cette espèce de
01:07:50 parodie d'ersatz du sacré,
01:07:52 contre lequel, si vous dites des choses,
01:07:54 vous risquez la chambre correctionnelle,
01:07:56 le procès, etc. - Votre exemple est bon
01:07:58 parce qu'en plus de la culture
01:08:00 walk, il y a l'inculture totale
01:08:02 de quelqu'un qui ne maîtrise même pas sa propre langue.
01:08:04 Je pense que
01:08:06 dans cette imposition,
01:08:08 dans ce sectarisme
01:08:10 de la sous-culture walk,
01:08:12 il n'y a qu'une partie du sacré, en fait, c'est le tabou.
01:08:14 Et le tabou, c'est qu'une partie du sacré.
01:08:16 En même temps, le plus important dans le sacré, c'est ce qui est digne qu'on se sacrifie.
01:08:18 Et je ne pense pas qu'il y ait énormément de gens
01:08:20 qui ont envie, sans même parler
01:08:22 de mourir, qui ont envie de souffrir ou de donner du temps
01:08:24 pour que survive à travers les siècles
01:08:26 la culture walk.
01:08:28 - Est-ce que ça vient par rapport
01:08:30 à ce qu'on dit beaucoup aussi,
01:08:32 c'est que l'individualisme
01:08:34 tout à fait
01:08:36 radical, si on peut dire,
01:08:38 dans lequel on baigne aujourd'hui,
01:08:40 la notion de la cause
01:08:42 collective, du bien collectif, etc.
01:08:44 a un peu disparu. Est-ce que ça joue ?
01:08:46 Ça, à votre avis ?
01:08:48 - Je pense que ça peut revenir assez facilement.
01:08:50 - Je vais compléter ce que disait Arnaud.
01:08:52 Il dit qu'il n'y a pas de choses dignes
01:08:54 qui sont sacrifiées dans le walkisme.
01:08:56 Un petit point d'attention, c'est qu'il y a quand même des gens qui sacrifient
01:08:58 leur partie génitale, qui sacrifient leur poitrine,
01:09:00 c'est un vrai point.
01:09:02 Voir parfois leur vie, malheureusement,
01:09:04 du fait de cette idéologie.
01:09:06 On peut jouer
01:09:08 à la ridiculiser, même s'ils y arrivent très bien
01:09:10 tout seuls, ils n'ont pas besoin de nous,
01:09:12 mais il faut quand même tenir compte
01:09:14 des vies qui sont durablement, voire définitivement
01:09:16 impactées par
01:09:18 cette idéologie.
01:09:20 Donc, s'il y a malheureusement des choses qui sont
01:09:22 sacrifiables dans cette tendance,
01:09:24 on doit aussi en...
01:09:26 - En tenir compte.
01:09:28 - C'est vrai. Et je voudrais
01:09:30 revenir au livre,
01:09:32 mais encore une fois, vraiment,
01:09:34 il faut prendre le temps et le plaisir
01:09:36 de le lire. Alors, "Les Trois Mousquetaires",
01:09:38 pourquoi "Les Trois Mousquetaires" ?
01:09:40 - "Les Trois Mousquetaires", c'est
01:09:42 pour moi un incontournable de la culture
01:09:44 française. Il y a un tour de force absolument
01:09:46 génial de la part de Dumas de réussir
01:09:48 à retranscrire aussi brillamment
01:09:50 l'idée qu'on se fait de ce siècle-là.
01:09:52 Et puis, il y a
01:09:54 un certain nombre...
01:09:56 Baudelaire disait que le génie, c'est d'inventer des clichés.
01:09:58 Dumas a inventé quand même pas mal de clichés
01:10:00 dans ce livre. Il a inventé la bande de copains
01:10:02 qui se reforment en souvenir du bon vieux temps.
01:10:04 - Pour tous, tous pour un.
01:10:06 - Ces caractères qui sont complémentaires et qui, mis ensemble,
01:10:08 sont vraiment, à mon avis, le meilleur de l'esprit français.
01:10:10 "Les Trois Mousquetaires",
01:10:12 c'est Thilina qui disait qu'être
01:10:14 élevé par "Les Trois Mousquetaires", c'était un élément
01:10:16 essentiel de la colonne vertébrale, je crois qu'il disait
01:10:18 de droite, mais on a déjà parlé de ça.
01:10:20 Il y a les gens qui ont été élevés par "Les Trois Mousquetaires"
01:10:22 et puis il y a les gens qui ont été élevés par autre chose.
01:10:24 C'est vraiment un livre fondateur, je pense,
01:10:26 qui mérite une relecture chaque année.
01:10:28 - Peut-être qu'on
01:10:30 passe à une petite pause.
01:10:32 - On marque cette dernière pause dans "Bercov dans tous
01:10:34 ses états", puis après, on prendra
01:10:36 vos appels au standard 0826 300 300
01:10:38 et vos questions sur le Facebook
01:10:40 de Sud Radio, à tout de suite.
01:10:42 - Sud Radio Bercov dans tous
01:10:44 ses états. Appelez maintenant pour
01:10:46 réagir 0826 300 300.
01:10:48 - Joyeux Noël.
01:10:50 - Ici Sud Radio.
01:10:52 Les Français
01:10:56 parlent au français.
01:10:58 Je n'aime pas la
01:11:00 Blanquette de Veaux. Je n'aime pas
01:11:02 la Blanquette de Veaux.
01:11:04 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
01:11:06 - Bourvil, "La tendresse, la tendresse",
01:11:08 alors vous avez écrit sur la tendresse,
01:11:10 pourquoi ?
01:11:12 - C'est un thème qui est central
01:11:14 et qui est probablement un petit peu négligé
01:11:16 je pense dans une éducation contemporaine
01:11:18 futel minimum.
01:11:20 Il y a quelque chose de très important dans la tendresse, parce qu'on la
01:11:22 confond aujourd'hui dans notre société où il faut
01:11:24 être soit une victime intégrale,
01:11:26 soit quelqu'un d'inaccessible à la pitié.
01:11:28 On la confond avec beaucoup trop de choses
01:11:30 et il y a un travail à faire
01:11:32 sur soi, un travail intérieur, pour
01:11:34 redécouvrir la tendresse qui est,
01:11:36 je pense que c'est ce qu'on a de meilleur au fond du cœur.
01:11:38 - Oui. Et vous trouvez
01:11:40 qu'on ne la sent pas
01:11:42 beaucoup aujourd'hui ?
01:11:44 Il n'y a pas beaucoup de manifestations de tendresse ?
01:11:46 - Ce que je dis dans l'article, c'est qu'on a déplacé le centre
01:11:48 de gravité affectif, collectif
01:11:50 de la société, vers la bienveillance.
01:11:52 Un mot creux
01:11:54 et nul qui correspond très bien
01:11:56 au régime sous lequel on vit.
01:11:58 On s'extasie sur les petits chats
01:12:00 et on écrase les enfants,
01:12:02 on trouve ça génial d'accueillir
01:12:04 des centaines de millions de gens en zodiaque, mais on laisse crever
01:12:06 les petits vieux dans des Ehpad.
01:12:08 On s'est trompé de combat, on est devenu bienveillant et on a cessé
01:12:10 d'être tendre.
01:12:12 On a perdu une partie de notre
01:12:14 humanité, mais une partie de notre
01:12:16 capacité d'émerveillement,
01:12:18 puisqu'il y a une notion d'émerveillement dans la tendresse.
01:12:20 - Romé ? - Oui, je complète.
01:12:22 La tendresse est le corollaire de la force.
01:12:24 C'est la force
01:12:26 en l'occurrence du père,
01:12:28 du père de famille, de l'homme,
01:12:30 qui décide parce qu'il sait que c'est bon
01:12:32 d'accorder de la tendresse.
01:12:34 Ce n'est pas quelque chose qui est subi, la tendresse.
01:12:36 C'est quelque chose qu'on décide et qu'on donne,
01:12:38 c'est quelque chose qui est important. - Et la femme n'a pas la tendresse ?
01:12:40 Vous parlez du père de famille et de la mère de famille.
01:12:42 - On ne parle que de notre point de vue.
01:12:44 - On ne parle que de notre point de vue, évidemment.
01:12:46 - Encore des machos,
01:12:48 bas de plus de 50 ans, je ne pense pas.
01:12:50 - Encore, encore.
01:12:52 - Macho, blanc,
01:12:54 et térrestrial.
01:12:56 - C'est une autre chose.
01:12:58 - Je pense que c'est plus naturel
01:13:00 pour nos épouses,
01:13:02 pour une femme en général, de faire preuve
01:13:04 de tendresse, parce qu'il y a un lien qui la
01:13:06 partage à la vie, quand elle accepte de la donner.
01:13:08 - Et justement,
01:13:10 il y a une lecture virile, voire parfois
01:13:12 viriliste, même à droite,
01:13:14 qui fait qu'on confond
01:13:16 virilité, force
01:13:18 et puissance, et que la tendresse
01:13:20 est justement
01:13:22 une composante intégrale de
01:13:24 cette virilité, et qu'on a
01:13:26 voulu rappeler dans le bouquin. - Oui, vous le faites bien.
01:13:28 D'ailleurs, pourquoi dit-on "la" virilité ?
01:13:30 Il faut se poser la question.
01:13:32 - Et le féminisme. - Le féminisme.
01:13:34 - C'est terrible, il faut changer tout ça.
01:13:36 - Il faut changer tout ça.
01:13:38 C'est Jean-Paul Orquillis, et c'est embêtant
01:13:40 en ce moment, c'est que les mots ont changé de sens,
01:13:42 et les sens de mot. Nous, ils vont
01:13:44 tous là, depuis Orwell, et même avant Orwell,
01:13:46 etc. Alors, je voudrais qu'on parle,
01:13:48 vous avez dit, on l'a un peu oublié, et c'est vrai,
01:13:50 Paul Morand. - Oui.
01:13:52 - Pour prendre cet exemple, parce que Paul Morand
01:13:54 c'est vraiment
01:13:56 le prince du style, enfin, un des princes
01:13:58 du style, je dirais.
01:14:00 J'ai relisé son bouquin sur Fouquet,
01:14:02 sur le surintendant Fouquet, magnifique.
01:14:04 Le soleil. - Le C.O. Fusquet. - Voilà.
01:14:06 Magnifique. Et au fond,
01:14:08 je crois que ce qui est intéressant
01:14:10 dans ce que vous racontez, c'est quand même,
01:14:12 il y a, vous dites, je suis pas là, la nostalgie,
01:14:14 il y a la nostalgie quand même
01:14:16 d'un art de vivre à la française.
01:14:18 Je veux dire, que ce soit
01:14:20 l'aimer, le vin,
01:14:22 l'amour courtois,
01:14:24 enfin, voilà.
01:14:26 Remplacé par un certain,
01:14:28 même pas remplacé, d'ailleurs, remplacé par rien.
01:14:30 Mais, ce qu'il y avait,
01:14:32 moi ça m'a frappé quand, effectivement,
01:14:34 Emmanuel Macron
01:14:36 a dit "il n'y a pas de culture française".
01:14:38 C'est intéressant, parce qu'au-delà de dire "ouais, qu'est-ce que c'est
01:14:40 que ça dire", mais, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:14:42 Comment on peut dire aujourd'hui,
01:14:44 aujourd'hui, hier, ou avant-hier,
01:14:46 qu'il n'y a pas de culture française ? C'est étonnant.
01:14:48 Comment vous dites, encore une fois,
01:14:50 ne l'accablons pas, mais comment
01:14:52 on peut dire ça ? Je suis même étonné,
01:14:54 quelles que soient les tendances,
01:14:56 et où on se situe.
01:14:58 Bon, déjà, c'est pas la peine de l'accabler.
01:15:00 Il le fait très bien tout seul, et ensuite, je crois
01:15:02 qu'il a précisé sa pensée en disant que
01:15:04 s'il y avait une culture française, il ne savait pas
01:15:06 ce que c'était. Je pense que c'est beaucoup plus vrai de dire ça.
01:15:08 C'est pour ça qu'il faut une éducation, en fait.
01:15:12 - Ouais, même minimum. - Même minimum.
01:15:14 Et qui n'est jamais finie,
01:15:16 puisqu'on peut faire dix bouquins, encore.
01:15:18 - C'est vrai. Mais j'espère que vous les ferez, parce que
01:15:20 très sincèrement, je crois que
01:15:22 toute pédagogie, aujourd'hui, est à prendre.
01:15:24 Après, on peut être pour, on peut être contre,
01:15:26 dans tous les domaines.
01:15:28 J'espère que, par exemple,
01:15:30 les Républicains ou à gauche, il y a des gens formidables
01:15:32 qui ont écrit magnifiquement,
01:15:34 et qui le fassent aussi. Enfin, ça existe.
01:15:36 Mais je crois que... Vous savez, moi,
01:15:38 au fond, quand je vous lis,
01:15:40 quand j'ai lu ce livre, et encore une fois, je l'ai lu
01:15:42 avec beaucoup de plaisir, je me dis
01:15:44 "Mais là-dessus, est-ce qu'on ne peut pas
01:15:46 se retrouver sur des nominateurs communs ?"
01:15:48 Je veux dire que ce soit la qualité,
01:15:50 le style, l'intelligence,
01:15:52 et de ne pas être enfermé dans un espèce
01:15:54 de carcan et de hier, quoi.
01:15:56 - Je pense que c'est en train de tomber
01:15:58 ce carcan idéologique.
01:16:00 Et encore une fois, toute conversion est esthétique, moi, c'est vraiment
01:16:02 quelque chose que je crois profondément. Et si les gens se rejoignent
01:16:04 sur ce qu'on pourrait appeler
01:16:06 un programme commun dans ce livre,
01:16:08 c'est très bien. - Oui, et d'ailleurs,
01:16:10 vous verrez qu'on n'a pas... Enfin, les lecteurs
01:16:12 verront dans le bouquin qu'il n'y a pas...
01:16:14 Une dimension métapolitique, évidemment, mais il n'y a pas de dimension
01:16:16 politique, on ne va pas donner des
01:16:18 grandes idées, parler de faits d'actualité,
01:16:20 prendre position. On parle de gens,
01:16:22 on parle d'événements, on parle de bouquins, etc.,
01:16:24 et les gens s'y retrouveront, plus ou moins,
01:16:26 adhéreront, plus ou moins, accrocheront. Mais l'idée, c'est
01:16:28 de mettre les gens en branle, en fait. C'est de les mettre en marche.
01:16:30 - Alors, il y a deux actrices dans ce livre,
01:16:32 je voudrais vous dire, il y a
01:16:34 Fanny Ardant et Brigitte Bardot.
01:16:36 Alors ça, c'est un choix
01:16:38 extrêmement subjectif, bien sûr,
01:16:40 parce qu'il y a beaucoup d'autres actrices qui pourraient l'avoir,
01:16:42 mais pourquoi Fanny Ardant et pourquoi Brigitte Bardot ?
01:16:44 - Alors d'abord, pourquoi seulement deux actrices ?
01:16:46 Parce qu'il fallait laisser la place pour d'autres figures de femmes,
01:16:48 peut-être moins connues, parce que moins passées à la télévision,
01:16:50 et donc en limitant ça à deux actrices, on est obligés de prendre des
01:16:52 icônes, et on est obligés
01:16:54 de faire le tri. Alors Brigitte Bardot, évidemment,
01:16:56 parce que Brigitte Bardot, c'est un tournant
01:16:58 dans le cinéma français.
01:17:00 Qu'on peut peut-être dater à "Eliocréa la femme".
01:17:02 Il y a un avant et un après
01:17:04 Brigitte Bardot, dans plein de choses, y compris
01:17:06 dans la discographie de Serge Gainsbourg, d'ailleurs.
01:17:08 Et Fanny Ardant,
01:17:10 parce que, encore une fois, vous parliez
01:17:12 d'art de vivre, et vous parliez de
01:17:14 se mettre d'accord sur le style, etc.
01:17:16 Je pense qu'on peut se mettre d'accord sur le fait qu'il n'y a pas
01:17:18 beaucoup plus français que la voix de Fanny Ardant.
01:17:20 Et ce qu'on
01:17:22 dit dans le livre, mais elle pourrait
01:17:24 faire une pub pour des aspirateurs, on aurait l'impression qu'elle lise
01:17:26 vague. C'est quand même quelqu'un d'incroyable,
01:17:28 ne serait-ce que pour ça. Et puis, en dehors
01:17:30 de sa voix, c'est une
01:17:32 icône, elle véhicule un style
01:17:34 au point qu'elle a été reprise dans
01:17:36 la "Grande
01:17:38 et belle Etza" de Sorrentino.
01:17:40 - Oui, vous en parlez. - Oui, il y a une scène
01:17:42 coupée où elle croise... La scène est
01:17:44 un peu plus longue dans la version
01:17:46 originale, où elle croise
01:17:48 Jeb Gambardella, ils échangent quelques mots, et en fait
01:17:50 il n'y a pas plus français qu'elle, ils échangent quelques mots en français.
01:17:52 - Oui, c'est vrai, mais ça en tout cas...
01:17:54 Et Bardot, pour vous, c'est la
01:17:56 quintessence de l'esprit français.
01:17:58 - C'est une partie de la quintessence de l'esprit français.
01:18:00 Il y a quelque chose de...
01:18:02 Il y a quelque chose qui traverse les siècles, quand même, dans ce genre de figure
01:18:04 de femme très libre, très libérée,
01:18:06 sensuelle,
01:18:08 érotique, mais sans obscénité, ce qu'on a
01:18:10 également un peu perdu, ce sens de l'équilibre
01:18:12 entre la grâce, la séduction...
01:18:14 - Au tome 2, il faudrait mettre un riz.
01:18:16 - Il y aura probablement un rédit dans le tome 2, vous n'êtes pas le premier
01:18:18 à me le dire.
01:18:20 Oui, Brigitte Bardot,
01:18:22 on peut presque dire que Brigitte Bardot,
01:18:24 c'est Madame Dubarry avec
01:18:26 une jupe biji et des ballerines.
01:18:28 Il y a quelque chose de très
01:18:30 traversant les siècles dans la personnalité
01:18:32 de Brigitte Bardot. - Et c'est très bien
01:18:34 d'arriver à Naharent, Candida libre,
01:18:36 j'ai vraiment beaucoup aimé ce
01:18:38 passage, parce que, femme libre,
01:18:40 femme libre au sens le plus littéral
01:18:42 du terme.
01:18:44 En fait,
01:18:46 ce qu'on retire,
01:18:48 alors pour vous, vous avez...
01:18:50 D'abord, l'intention quand vous avez
01:18:52 commencé cela, c'était quoi ?
01:18:54 C'est de dire "attendez, il y a un certain nombre de repères,
01:18:56 peut-être que ce serait bon de rappeler un certain nombre de repères
01:18:58 dans cette éducation, vous dites,
01:19:00 vous savez, c'est l'éducation sentimentale
01:19:02 de Flaubert, et puis il y a Blondin qui a écrit
01:19:04 aussi sur l'éducation européenne.
01:19:06 - En rencontrant un certain nombre de lecteurs,
01:19:08 notamment de
01:19:10 La Furia, on s'est aperçu qu'ils avaient tous en commun
01:19:12 deux choses. D'abord,
01:19:14 un amour très profond de notre pays,
01:19:16 de ce qu'il était, et ensuite
01:19:18 une idée,
01:19:20 en tout cas pour les plus jeunes, de ne pas
01:19:22 nécessairement savoir par où commencer.
01:19:24 Ils savent très bien
01:19:26 pourquoi ils croient ce qu'ils croient, ils sont
01:19:28 très solides, probablement beaucoup plus militants
01:19:30 et beaucoup plus engagés que notre génération de l'été,
01:19:32 parce qu'ils voient que les choses peuvent très bien
01:19:34 s'effondrer, nous on prenait ça pour... On se disait "bon, voilà,
01:19:36 on restera aux marges, et puis
01:19:38 de temps en temps, on fera un coup d'éclat,
01:19:40 et ça sera toujours comme ça, et c'est très bien,
01:19:42 et eux ont une
01:19:44 conscience aiguë de ce qu'ils risquent de perdre.
01:19:46 En revanche, et encore une fois,
01:19:48 c'est pas de la faute de cette génération-là,
01:19:50 c'est de la faute des parents, c'est de la faute des profs, c'est de la faute de la télé,
01:19:52 c'est de la faute de ce que vous voulez, mais c'est pas de leur faute à eux.
01:19:54 Ils ont pas lu ça, ils ont pas lu Morand, ils connaissent pas
01:19:56 Nahrendt,
01:19:58 ils connaissent pas Fanny Ardant. - Il serait temps
01:20:00 que les professeurs se remettent à l'ouvrage,
01:20:02 et nous aussi. Merci.
01:20:04 - Merci à vous. - Éducation minimum
01:20:06 aux éditions Magnus Arnon-Florac,
01:20:08 Roméo de Saint-Serran, c'est disponible, si vous voulez faire
01:20:10 un petit cadeau de dernière minute,
01:20:12 à Noël, c'est encore disponible aux éditions.
01:20:14 Magnus, merci beaucoup d'avoir été avec nous.
01:20:16 André Bercov, c'était la dernière de Bercov
01:20:18 dans tous ses états pour l'année 2023.
01:20:20 - La dernière de l'année. - Et pour "On est demain"
01:20:22 pour "La culture" avec Céline Alonso, vous recevrez
01:20:24 Daniel Lauteuil. - Daniel Lauteuil, qui a fait un
01:20:26 superbe album de chansons, vous voyez, c'est pas
01:20:28 Daniel Lauteuil acteur, enfin,
01:20:30 c'est lui aussi. Daniel Lauteuil compositeur et chanteur.
01:20:32 Magnifique, c'est la première fois qu'il vient,
01:20:34 et vraiment,
01:20:36 c'est très très très beau ce qu'il a fait.
01:20:38 Et puis nous, d'abord je voulais vous remercier.
01:20:40 Vraiment, je voudrais remercier les auditeurs de Sud Radio
01:20:42 qui sont aujourd'hui, il faut dire, on voit
01:20:44 sur Youtube, il y a des millions
01:20:46 qui nous suivent et
01:20:48 qui nous écoutent,
01:20:50 et vous nous encouragez beaucoup.
01:20:52 Vous savez, les radios libres,
01:20:54 en tout cas la liberté, ça ne se divise pas.
01:20:56 Ça ne se dissocie pas.
01:20:58 Et c'est très important pour nous
01:21:00 que vous ayez, et on n'aura jamais une réponse à tout,
01:21:02 et vous le savez, je le redis, nous avons question
01:21:04 à tout, et nous continuerons de voir.
01:21:06 Alors très bonne année, très bonne fête,
01:21:08 très bon Noël, amusez-vous,
01:21:10 et dites-vous que, n'oubliez jamais que
01:21:12 la vie est une maladie mortelle,
01:21:14 sexuellement transmissible, alors
01:21:16 soyez dans l'intensité, l'amour,
01:21:18 le bonheur, la tendresse,
01:21:20 évidemment, et puis on se retrouve
01:21:22 début janvier, encore plus fort.
01:21:24 - Et demain c'est Alexis Poulin qui prendra
01:21:26 la chaîne de midi à 13h.
01:21:28 Tout de suite, c'est Brigitte Léa et sur Sud Radio.
01:21:30 Sud Radio, parlons vrai.