• l’année dernière
Avec Marc Touati, économiste président du cabinet ACDEFI ; Henri Guaino, auteur “À la septième fois, les murailles tombèrent” publié aux éditions du Rocher.

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-11-02##

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News
Transcription
00:00:00 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:00:03 Nous sommes en guerre.
00:00:06 Non Fabien, tu ne gagneras pas avec un steak.
00:00:09 Parce que le peuple c'est le boss et Macron c'est l'employé.
00:00:13 Nous sommes en guerre.
00:00:14 Nous sommes en guerre.
00:00:17 Et c'était quand le président Macron, vous vous rappelez ?
00:00:21 Nous sommes en guerre, c'était le Covid.
00:00:24 Et bien aujourd'hui le Covid il est encore là bien sûr, puisque les vaccins arrivent.
00:00:28 Mais il y a d'autres choses que le Covid, et sous toutes les latitudes.
00:00:32 On va en parler.
00:00:33 Évidemment on va en parler, je reviens, comme vous le savez, on avait fait trois émissions
00:00:38 avec Jean-Marie Bordry sur ce qui se passait en Israël et les répercussions.
00:00:43 On va en parler aujourd'hui, là je suis rentré, et ce qui se passe aujourd'hui et ce qui
00:00:47 risque de se passer demain, qui n'est pas mince.
00:00:50 Et puis on va parler avec Marc Twaty de l'euro par rapport au dollar.
00:00:54 Et bien ça ne s'arrange pas, c'est pire que la température, effectivement du point
00:00:59 de vue tempête.
00:01:00 Et nous allons recevoir Henri Guaino, Henri Guaino comme vous le savez le conseiller de
00:01:04 Sarkozy qui l'a mené à la victoire, notamment en 2007, et qui a écrit un livre très passionnant,
00:01:11 très passionnant.
00:01:12 Et les murailles tombèrent à la septième fois, les murailles tombèrent, évoquant Géricault.
00:01:16 Pourquoi ? Est-ce que les murailles sont vraiment tombées ? Est-ce qu'on n'en est pas loin ?
00:01:20 On en parle tout de suite.
00:01:23 Ici Sud Radio.
00:01:27 Les Français parlent au français.
00:01:31 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:01:35 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:01:38 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:01:41 Dans tous mes états, je ne suis pas le seul, vous le savez.
00:01:46 Vous aussi, auditeurs de Sud Radio, résistants de Sud Radio, vous aussi, vous êtes dans
00:01:50 tous vos états.
00:01:51 Et Dieu sait s'il a des raisons de l'être.
00:01:53 Et là, on va parler peut-être du Moyen-Orient et on va rappeler.
00:01:58 C'était il y a 50 ans.
00:02:01 Et qu'est-ce qu'on riait de cela ? Écoutez.
00:02:04 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:02:08 Le fait du jour.
00:02:09 Parce que moi, par exemple, je suis juif.
00:02:11 Vous êtes juif ? Comment Salomon, vous êtes juif ?
00:02:16 Salomon est juif.
00:02:19 Et mon oncle Jacob qui arrive de New York, il est rabbin ?
00:02:23 Mais il n'est pas juif ?
00:02:25 Ben si.
00:02:26 Mais vous êtes votre famille ?
00:02:28 Si.
00:02:29 Tout ça fait rien, je vous garde quand même.
00:02:32 Voilà, c'était il y a 50 ans.
00:02:35 Et on riait à l'époque et on avait tellement raison de rire.
00:02:39 Aujourd'hui, un juif, un palestinien, un arabe, un musulman, un chrétien et autres,
00:02:48 c'est une, on peut dire, une salle assanglante.
00:02:51 Je reviens de 4 jours en Israël.
00:02:55 On était un peu au sud de Gaza, dans les villages qui ont été envahis par des guerriers.
00:03:06 Guerriers, si on peut dire, du Hamas, un certain 7 octobre.
00:03:10 Mais tout a été dit, peut-être là-dessus, peut-être pas encore tout.
00:03:14 Et tout, heureusement, n'a pas été montré parce qu'on a vu des images assez terribles.
00:03:18 Et je devrais dire qu'au-delà de ce qui se passe, effectivement, je voudrais juste dire quelque chose.
00:03:23 Évidemment, les bombardements de Gaza, c'est terrible.
00:03:25 Un bébé mort est un bébé mort, qu'il soit juif, arabe, musulman, palestinien, chinois, zoroastre.
00:03:32 Qu'est-ce que ça veut dire ? Il n'y a pas à faire de hiérarchie.
00:03:35 En revanche, il y a effectivement à parler des causes, à parler de ce qui se passe.
00:03:40 À parler, par exemple, de quelque chose qui m'a beaucoup frappé.
00:03:44 Vous allez en Israël, vous arrivez, dès l'aéroport, dans tous les hôtels, dans tous les restaurants,
00:03:51 il y a une chambre "shelter".
00:03:53 C'est écrit "shelter", "shelter", "shelter" partout.
00:03:55 "Shelter", c'est quoi ? C'est "abri".
00:03:57 "Abri", il y a des abris partout.
00:03:59 Et ils vous disent, dès qu'il y a un sifflement, qu'il y a des missiles, etc.,
00:04:03 vous réfugiez dans les abris, vous êtes là, et voilà, ça vous protège ou pas.
00:04:09 En tout cas, il n'y a pas un endroit vraiment, là où on est allé, je pense, dans toute Israël,
00:04:15 où vous n'avez pas des abris partout.
00:04:17 Écoutez ce que dit, il y a quelques jours, en Égypte, Okair, un journaliste égyptien,
00:04:23 qui s'adressait au dirigeant de Hamas. Écoutez ce qu'il disait.
00:04:28 (Explication d'un journaliste égyptien)
00:04:39 Alors je traduis, je traduis, voilà ce qu'il dit en deux mots.
00:04:43 Depuis 2007, que le Hamas contrôle Gaza, en 16 ans, il y a eu deux villes.
00:04:49 Ils ont construit une qui était déjà construite, c'était le Gaza d'en haut,
00:04:53 et une qu'ils ont entièrement construite, c'est le Gaza souterrain.
00:04:56 Une ville entière avec des tunnels, etc, etc, partout.
00:05:00 Une ville, mais vraiment, ça s'étend sur toute la ville de Gaza.
00:05:04 Et le journaliste égyptien, Ibrahim Issa, pose la question.
00:05:08 Il dit "vous avez construit des milliers de kilomètres de tunnels,
00:05:11 vous avez construit, vous avez pris un argent fou et des milliards pour construire,
00:05:15 effectivement, et on comprend peut-être pour vous protéger, effectivement,
00:05:18 pour vous protéger vous, mais vous n'avez pas construit un abri,
00:05:23 un seul abri dans tout Gaza, dit ce journaliste égyptien,
00:05:28 vous n'avez pas construit un seul abri, et votre peuple alors ?
00:05:32 Vous le protégez ? Vous en avez rien à faire ?
00:05:34 Ou vous en avez quelque chose à faire ?
00:05:36 Il dit "ah pas un seul abri ?"
00:05:38 Alors évidemment on voit des horreurs, le camp de Jabalia et compagnie,
00:05:42 mais pas un seul abri fait par les gens qui dirigent Gaza pour protéger leur peuple ?
00:05:48 Et bien non, pas un seul abri. Ce qui comptait, c'était effectivement les sous-sols,
00:05:53 et puis se réfugier sous les hôpitaux ou sous les écoles pour être moins,
00:05:57 moins, effectivement, atteint. Parce que voilà.
00:06:00 C'est quand même, vous savez, terrible parce que c'est pas une question de prendre partie,
00:06:06 cette histoire est tellement absurde, cette guerre de cent ans,
00:06:10 il faut bien dire cent ans, ça a commencé bien avant l'indépendance d'Israël en 1948,
00:06:14 justement, contrairement à ce qu'on dit, on ne va pas répéter toute l'histoire,
00:06:19 il nous faudrait cinq heures d'émission.
00:06:21 Simplement, et on va parler de ce qui se passe en France, en Europe et ailleurs,
00:06:26 il y a quelque chose au fond, si on est loin, on a vraiment à avoir la rigueur de sa distance,
00:06:34 la rigueur et peut-être le sang froid.
00:06:37 Si on laisse effectivement l'hystérie et l'émotion, là-bas on comprend.
00:06:41 Vous savez, j'ai vu les images, un certain nombre d'images, de ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:06:46 Qu'il y ait des atrocités dans toutes les guerres, c'est clair,
00:06:49 mais que des gens jouissent, rigolent en coupant des têtes, en coupant des seins,
00:06:55 en violant ou en massacrant et après aller déjeuner,
00:06:59 comme ça s'est passé pour ce 7 octobre dans les villages au sud de Gaza,
00:07:07 il y a quand même un problème et il y a un problème qui est posé.
00:07:10 Et qu'après, évidemment, les bombardements de Gaza sont terribles aussi et atroces aussi.
00:07:15 Mais ce que je voulais dire, c'est qu'au fond, quel est le choix ?
00:07:21 Et je vais vous dire le choix, le vrai choix, parce que personne n'en parle,
00:07:24 c'est qu'en fait, il y a un certain nombre de gens qui très sincèrement,
00:07:27 ils ont tort, ils ont raison, je vous laisse voir,
00:07:31 veulent effectivement qu'Israël disparaisse.
00:07:34 Ils veulent rayer Israël de la carte.
00:07:36 Et vous me dites "mais non, mais c'est pas comme ça, mais on dit ça, etc."
00:07:39 Mais attendez, sur la chaîne LBC, la chaîne libanaise LBC,
00:07:45 il y a eu, il y a une semaine, Razi Hamad,
00:07:48 Razi Hamad est un très grand responsable du bureau politique du Hamas.
00:07:52 Il a été interviewé dans cette chaîne libanaise LBC,
00:07:56 et bien c'est très simple, voici ce qu'il disait,
00:07:59 évidemment c'est en arabe, mais on va aussi vous le traduire, écoutez.
00:08:03 "Israël, c'est un pays qui n'est pas en place sur notre terre.
00:08:06 Nous, ce pays, il faut qu'on le détruise, car en fait,
00:08:09 c'est une catastrophe émunienne, militaire et politique pour l'Ummah Arabie et l'Islam."
00:08:13 Alors voilà, ceux qui connaissent l'arabe ont tout à fait compris,
00:08:17 les autres, ils peuvent se référer à la chaîne LBC,
00:08:21 c'est sur le site aussi, Memry, je crois,
00:08:24 en tout cas, il a fait une interview très claire et très précise,
00:08:27 et ce qu'il dit, c'est ceci, il dit "Israël est une plaie
00:08:31 pour le monde arabe et le monde islamique.
00:08:33 Israël n'a rien à faire ici, et Israël doit disparaître."
00:08:38 Alors, la fille lui dit "mais attendez, quand vous parlez qu'il faut arranger les choses,
00:08:41 c'est pour la bande de Gaza", il dit "non, non, non, pas du tout,
00:08:43 ce n'est pas pour la bande de Gaza, c'est pour Israël,
00:08:46 il faut que nous... notre terre va du Jourdain à la mer,
00:08:51 et il est hors de question d'être autrement."
00:08:53 Et il ajoute, il a dit "vous savez, les opérations s'ils sept octobre,
00:08:57 on la fera dix fois, cent fois, mille fois sur le faux,
00:09:01 et on le fera, nous", et ajoute-t-il, c'est quand même,
00:09:04 voilà, c'est un point de vue, c'est une mentalité qu'il faut comprendre.
00:09:09 Il dit "nous, nous sommes prêts à payer le prix,
00:09:11 nous sommes fiers de sacrifier les martyrs,
00:09:14 parce que dit-il, dit Rasih Hamad, nous sommes une nation de martyrs,
00:09:19 donc nous sommes victimes de l'occupation,
00:09:21 et bien tout ce que nous faisons, dit-il,
00:09:24 tout ce que nous faisons et avons fait est justifié."
00:09:26 "Justified", dit-il en anglais.
00:09:29 Donc voilà, ce qu'il faut bien comprendre, encore une fois,
00:09:33 c'est qu'il y a, de par le monde, un certain nombre de gens,
00:09:36 et attention, je ne dis absolument pas la majorité des musulmans, etc.
00:09:41 Pas du tout, puisqu'il y a eu énormément d'accords.
00:09:44 Je dis simplement qu'il y a une partie d'islamistes radicaux
00:09:50 qui disent, et ils le disent depuis très longtemps,
00:09:53 parce que, ça fait rigoler, les gens découvrent ça,
00:09:56 mais lisez les textes, lisez les textes de 1728,
00:10:00 lisez les textes de 1950, etc.
00:10:03 Ils disent simplement "la terre, ici, est arabe et islamiste,
00:10:06 et il est hors de question qu'il y ait un territoire
00:10:09 qui ne soit pas arabe et islam."
00:10:11 Il en est hors de question.
00:10:13 Pour eux, c'est absolument nécessaire.
00:10:16 Voilà, donc, il faut savoir, il faut savoir,
00:10:20 ou on dit "mais oui, après tout, qu'est-ce Israélien, qu'est-ce Juif,
00:10:23 qu'est-ce qu'ils sont venus, nous, nous, voilà,
00:10:25 on était là-bas, regardez ce qui se passe, on n'y arrive pas, oui."
00:10:28 Alors les gens disent "oui, c'est terrible d'un côté, c'est terrible de l'autre,
00:10:31 et on le renvoie dos à dos."
00:10:32 Le problème est très simple, c'est que, là, il y a des gens qui veulent en finir.
00:10:38 Et d'autres, d'ailleurs, des extrémistes du Grand Israël,
00:10:41 aussi, c'est la même chose.
00:10:43 C'est pas les mêmes procédés, pardon, mais ils veulent le Grand Israël.
00:10:47 Ce n'est pas non plus la solution.
00:10:49 Alors, vraiment, il faut un tout petit peu se calmer,
00:10:52 et je dois dire qu'en France, là-dessus, et en Europe,
00:10:54 il faut quand même un tout petit peu réfléchir.
00:10:56 Et je parle là aux Européens, et un Yémenite a dit ceci.
00:11:01 Il a dit, je répète ce qu'il a dit, Saïd Ali,
00:11:04 il a dit "mais où étiez-vous quand l'État islamique a été lancé
00:11:08 et a décapité des dizaines de milliers d'Arabes en Irak, en Libye et en Syrie au nom de l'Islam ?
00:11:13 Où étiez-vous ? Vous avez descendu dans la rue ? Pas du tout.
00:11:16 Où étiez-vous quand les dictateurs et terroristes arabes
00:11:19 ont tué des centaines de milliers d'Arabes en Syrie et en Libye ?
00:11:22 Pas un mot, non, non, pas de manifestation, non, non, non, non.
00:11:25 Quand les Israéliens sont là, on y va.
00:11:27 L'Arabie Saoudite, vous avez vu que le Yémen a lancé un missile sur l'Israël.
00:11:32 L'Arabie Saoudite, en dix ans, a tué 400 000 hommes, femmes et enfants yéménites.
00:11:37 400 000 ! Vous avez vu des manifestations ?
00:11:40 Vous avez vu des drapeaux yéménites exhibés ?
00:11:42 Vous avez vu "Free Yemen" ?
00:11:44 Vous avez vu tout ça ? Non, non, non, non, non.
00:11:46 C'est toujours l'indignation à géométrie variable, à sens unique.
00:11:50 Voilà. Donc, quand, en fait, si on veut résumer,
00:11:53 quand des Arabes massacrent d'autres Arabes par milliers,
00:11:58 et je l'ai presque, par centaines de milliers par millions,
00:12:00 pas un mot.
00:12:01 En revanche, quand c'est Israël qui bombarde, alors là, non.
00:12:05 Alors il faut quand même savoir, je veux dire,
00:12:07 là, effectivement, ça descend, c'est pas possible et tout.
00:12:10 Et quand aujourd'hui, vous entendez quelque chose,
00:12:13 aujourd'hui, quand le Pakistan expulse 1,7 million de réfugiés afghans,
00:12:19 vient de raser les abris pour migrants au bulle d'Ozère,
00:12:22 là, hier, hier, hier et avant-hier,
00:12:25 des centaines de milliers d'Afghans fuient la frontière,
00:12:27 ils vivent au Pakistan, ils vivaient au Pakistan depuis des décennies.
00:12:30 Vous entendez parler ?
00:12:32 Est-ce qu'il va y avoir une manifestation contre le Pakistan
00:12:35 et pour défendre l'Afghanistan,
00:12:37 ou les réfugiés afghans qui vont être sans rien, maintenant ?
00:12:41 Ah non, ah non, non, non, ça c'est pas notre problème,
00:12:44 c'est entre eux, c'est pas notre problème.
00:12:46 En revanche, Israël, ouh là là,
00:12:48 quelle bande de salauds, hein, vraiment,
00:12:51 c'est pelé, c'est galeux d'où vient tout le mal.
00:12:54 Je dis simplement ceci,
00:12:56 et je l'ai répété et je l'ai dit à plusieurs reprises,
00:12:58 et vous ne pourrez pas me dire, ça fait des décennies que je dis ça.
00:13:01 Malheureusement, les paroles ne sont rien à côté, hélas,
00:13:06 aujourd'hui du cliquetis des armes,
00:13:08 aujourd'hui, hier, et malheureusement encore demain,
00:13:11 bien sûr qu'il faudra arriver là, à deux États,
00:13:14 la solution de deux États, on me dit que c'est fini,
00:13:16 ça n'existe plus, c'est trop tard, et tout.
00:13:18 Ce n'est pas fini.
00:13:19 À un moment donné, quels que soient les justifications historiques et autres,
00:13:23 il y a deux États, et il n'y aura pas de paix au Moyen-Orient
00:13:26 sans l'instauration et la création,
00:13:28 et la recréation, si vous voulez, d'un État palestinien,
00:13:30 la création plutôt,
00:13:32 qu'il soit Cisjordanie à discuter, etc.
00:13:36 Et il n'y aura pas d'État palestinien,
00:13:39 il n'y aura jamais d'État palestinien
00:13:41 sans un État d'Israël aux frontières sûres et reconnues
00:13:44 par les peuples arabes.
00:13:46 Tout le monde le sait, on le sait,
00:13:48 dans le Golfe, et j'ai rencontré tant de gens,
00:13:50 je suis allé au Kuwait, même au Qatar, etc.
00:13:54 Et ils le savent, même chez les Arabes israéliens,
00:13:57 ils le savent, ils le disent,
00:13:59 même chez les Palestiniens que j'ai rencontrés ici et ailleurs,
00:14:02 ils le savent, mais non, pour le moment,
00:14:04 c'est l'heure des armes et de la guerre de l'information,
00:14:07 ou plutôt, disons le mot, de la désinformation.
00:14:10 Regardez ce qui s'est passé,
00:14:12 on en parle, regardez, il y a eu,
00:14:14 vous savez, vous avez vu ça, y compris sur Sud Radio,
00:14:17 la petite bande dans le métro parisien,
00:14:19 on est à Paris en 2023, en France.
00:14:22 Voici ce que une des filles qui a filmé la scène raconte.
00:14:27 - Ils ont commencé déjà à faire énormément de boucans,
00:14:30 et ils ont commencé déjà à insulter la police.
00:14:34 - Oui, d'accord.
00:14:35 - Ils ont insulté la police,
00:14:37 niquent la BAC, niquent la police,
00:14:40 mais en boucle, en fait.
00:14:42 - D'accord.
00:14:43 - Ils ont aussi insulté la France,
00:14:46 on les a dit "nique la France", etc.
00:14:48 - Mais vive la CAF.
00:14:50 - C'est ça, oui, oui, exactement.
00:14:52 Ils ont dit aussi "vive le RSA".
00:14:55 - Voilà, vive la CAF, vive le RSA,
00:14:58 nique les Juifs, nique la France, nique la police.
00:15:01 Alors là, franchement, comme synthèse,
00:15:03 il n'y a pas un littoraliste politique
00:15:04 qui a fait une synthèse aussi remarquable.
00:15:06 Ils ont coché toutes les cases.
00:15:08 Alors, c'est une bande peut-être de rigolos,
00:15:11 ou de jeunes, je ne sais pas comment on peut le prendre,
00:15:13 mais voilà, voilà le tableau ici,
00:15:15 pendant que là-bas, on meurt,
00:15:17 et on se prépare à mourir encore.
00:15:20 Voilà, franchement, un tout petit peu de bon sens
00:15:24 dans cet univers complètement déglingué
00:15:27 ne ferait pas de mal.
00:15:29 - SUD RADIO, André Bercoff.
00:15:31 - Ça balance pas mal.
00:15:33 - Bercoff dans tous ses états,
00:15:35 ça balance pas mal sur SUD RADIO.
00:15:37 - Je ne comprends pas, moi, oui,
00:15:39 vous savez, c'est l'hymne européen,
00:15:40 bien sûr l'hymne européen,
00:15:42 en droite ligne de chez Beethoven,
00:15:46 et je ne comprends pas.
00:15:48 Moi, j'ai écouté Bruno Le Maire,
00:15:50 et vous savez, moi, je crois toujours
00:15:52 en ce que dit Bruno Le Maire.
00:15:53 Oui, franchement, Bruno Le Maire,
00:15:54 il ne nous a jamais trompé.
00:15:56 Il nous a raconté qu'il allait mettre à genoux
00:15:57 l'économie russe.
00:15:58 Ben voilà, ça c'est à réaliser,
00:16:00 franchement, le russe est dans un état,
00:16:01 le pauvre Poutine m'en dit un peu partout,
00:16:03 là, ça ne va pas du tout.
00:16:04 Et puis là, il nous dit que la France,
00:16:06 ça va très très bien,
00:16:07 on n'est pas loin du plein emploi,
00:16:09 l'euro, ça va très bien,
00:16:11 et voilà-t-il pas que Marc Twaty,
00:16:13 eh ben, il n'est pas d'accord,
00:16:14 l'économiste Marc Twaty, il n'est pas d'accord.
00:16:16 Il vient de nous faire encore une alerte.
00:16:18 La France est l'un des pays de la zone euro
00:16:21 où l'inflation est la plus forte.
00:16:23 Marc Twaty, vous faites exprès de démoraliser
00:16:26 d'atteinte au moral de l'armée ?
00:16:27 C'est quoi ça ?
00:16:28 Bonjour cher André, bonjour à tous.
00:16:30 Bonjour.
00:16:31 Non, non, je vous rassure,
00:16:32 moi je suis de nature optimiste,
00:16:34 mais encore une fois, il faut dire la vérité.
00:16:35 Donc le problème, c'est qu'on est dans le déni complet,
00:16:38 c'est complètement fou,
00:16:39 donc que ça soit effectivement sur l'inflation,
00:16:41 on a même eu les chiffres de croissance,
00:16:42 là, en début de semaine,
00:16:43 où tous les indicateurs avancés
00:16:45 montraient une baisse du PIB,
00:16:46 et, ô surprise, on a une petite hausse,
00:16:49 0,1% de la richesse qu'on crée en France,
00:16:52 c'est complètement fou,
00:16:53 parce qu'on nous dit notamment
00:16:54 que la consommation des ménages a augmenté de 0,7%,
00:16:57 donc que tous les indicateurs avancés de l'INSEE
00:16:59 sur la consommation annonçaient une baisse.
00:17:01 Alors on regarde dans le détail,
00:17:03 parce qu'évidemment, on ne comprend pas ce qui se passe,
00:17:05 l'INSEE met une petite note de bas de page,
00:17:06 entre guillemets,
00:17:07 en disant qu'on a changé de méthodologie
00:17:09 pour mesurer la consommation.
00:17:11 Ah, bravo !
00:17:12 Incroyable !
00:17:13 Et donc, on nous dit qu'à peu près un tiers
00:17:15 de la baisse de la consommation
00:17:16 des mois précédents a été effacée,
00:17:18 comme ça, comme par miracle.
00:17:19 Bon, encore une fois, je dis,
00:17:21 ce qui est très dangereux,
00:17:22 c'est qu'on ne peut pas éviter l'inévitable.
00:17:24 Donc, on le voit bien, malheureusement,
00:17:26 l'économie française est en train de baisser très fortement,
00:17:28 et même les chiffres du chômage,
00:17:30 vous l'évoquiez tout à l'heure,
00:17:31 on a une augmentation du chômage qui est là.
00:17:33 Et là aussi, c'est surprenant,
00:17:34 parce que normalement,
00:17:35 on a d'abord la baisse de l'activité,
00:17:36 et ensuite, la baisse du chômage.
00:17:38 Et là, c'est le chômage qui baisse,
00:17:40 qui augmente, avant la baisse de l'activité.
00:17:42 Et puis donc, vous venez de dire l'inflation,
00:17:44 c'est vrai que c'est quand même une vraie surprise,
00:17:46 pas pour nous, parce que ça fait longtemps qu'on le dit,
00:17:48 mais on n'a pas arrêté de nous bassiner en disant
00:17:50 que la France avait le meilleur taux d'inflation.
00:17:52 Maintenant, on a les chiffres d'Eurostat,
00:17:54 donc les chiffres européens harmonisés
00:17:56 qui viennent de sortir.
00:17:57 Officiels, oui.
00:17:58 Officiels, officiels.
00:17:59 Et qui montrent que finalement,
00:18:00 la France est le sixième pays de la zone euro
00:18:03 où il y a le plus d'inflation.
00:18:05 Le sixième, oui.
00:18:06 Donc, on est à 4,5%,
00:18:08 ce n'est pas non plus dramatique,
00:18:09 mais bon, on est très très loin, effectivement,
00:18:11 de la baisse des prix tant annoncée.
00:18:13 Donc, je veux dire que l'inflation reste élevée.
00:18:15 Et alors bon, pour ne pas ranger les choses,
00:18:17 ou du moins pour cerise sur le gâteau,
00:18:19 on va dire que ce matin,
00:18:20 on a eu les chiffres du déficit public.
00:18:23 Ah oui, et alors ?
00:18:24 Déficit de l'État français,
00:18:26 un record absolu
00:18:28 sur les neuf premiers mois de l'année.
00:18:30 C'est-à-dire que par rapport à l'année dernière,
00:18:31 c'est 40 milliards d'euros de plus.
00:18:33 On est à peu près à quasiment 190 milliards.
00:18:35 Et par rapport au précédent sommet
00:18:37 qui était en 2021,
00:18:39 donc à l'époque encore en pleine pandémie,
00:18:41 il y a 11 milliards de plus.
00:18:43 Et dites-moi ce chiffre,
00:18:45 depuis combien de temps ?
00:18:47 C'est historique ?
00:18:49 On a déjà connu des chiffres pareils ?
00:18:51 Si vous voulez, on a les chiffres de déficit
00:18:53 juste de l'État, simplement.
00:18:54 Sans compter les collectivités locales,
00:18:56 les collectivités sociales, etc.
00:18:58 Ah oui, l'État, l'État, l'État,
00:19:00 juste l'État français.
00:19:02 L'État français, sur les neuf premiers mois de l'année,
00:19:04 donc on est à 186 milliards d'euros.
00:19:08 Donc l'année n'est pas terminée,
00:19:09 comme vous le savez.
00:19:10 Et donc par rapport au précédent sommet historique,
00:19:12 qui était donc 2021,
00:19:14 c'est-à-dire l'année du coronavirus,
00:19:15 la suite du coronavirus,
00:19:17 il y a encore 11 milliards de plus.
00:19:19 Alors, attendez, Marc, toi, on voudrait savoir...
00:19:21 Ça devient complètement extrêmement inquiétant.
00:19:23 Alors, très franchement,
00:19:25 elles viennent d'où, ce déficit ?
00:19:28 Qui creuse comment ?
00:19:29 Qui est comment, surtout ?
00:19:30 Et par quoi se creuse ce déficit ?
00:19:33 Pour l'instant, malheureusement,
00:19:35 je veux dire, heureusement,
00:19:36 on n'a pas encore le détail des chiffres,
00:19:38 mais ce qui est clair, c'est qu'il y a quand même une anomalie.
00:19:40 Vous le savez, il y a eu une forte inflation.
00:19:42 Et donc l'inflation, quand elle augmente,
00:19:44 ça fait augmenter les recettes de TVA, notamment.
00:19:47 Donc normalement, on devrait avoir une réduction du déficit,
00:19:50 puisqu'on a plus de recettes...
00:19:51 Oui, de TVA.
00:19:52 ...de TVA, notamment, de l'inflation.
00:19:55 Et là, ça baisse.
00:19:56 Et on nous dit qu'il y a de la croissance.
00:19:57 Donc on peut se dire qu'il y a de la croissance,
00:19:59 il doit y avoir plus de rentrées également fiscales
00:20:01 sur les entreprises, sur la consommation.
00:20:03 Et pourtant, ce n'est pas le cas.
00:20:04 Le déficit public augmente.
00:20:05 Ça veut dire quoi ?
00:20:06 Ça veut dire que les dépenses augmentent plus que les recettes.
00:20:10 Donc comme les recettes sont en train d'augmenter,
00:20:12 grâce aux éléments que j'évoquais tout à l'heure,
00:20:14 ça veut dire que les dépenses sont en train d'exploser.
00:20:16 On n'a pas encore le détail des chiffres.
00:20:18 Donc on comprend pourquoi on a ce PIB qui augmente miraculeusement,
00:20:21 parce qu'évidemment, il y a tellement d'aides ici ou là
00:20:23 qu'on dilapide, on ne sait pas trop comment.
00:20:25 Mais tout ça, il va falloir le payer, encore une fois, tout ça.
00:20:28 Le drame, c'est qu'on a l'impression que finalement,
00:20:31 tout va bien dans le meilleur des mondes,
00:20:33 et que tout ça, il ne faudra pas le payer.
00:20:34 Oui, c'est extraordinaire.
00:20:36 Juste un mot, c'est que ce que vous dites,
00:20:38 d'ailleurs vous l'avez répété souvent à notre antenne,
00:20:40 et combien de fois, ce qui est hallucinant,
00:20:42 c'est qu'on a l'impression quand même,
00:20:44 tout se passe comme si,
00:20:45 "Ah oui, il faudra rembourser."
00:20:46 Mais non, mais non, on ne remboursera jamais.
00:20:48 On a l'impression vraiment qu'ils se disent,
00:20:49 "Mais il n'y a pas de remboursement de quoi vous parlez."
00:20:51 Est-ce que ce n'est pas ça, quelque part ?
00:20:53 C'est un mensonge.
00:20:55 C'est clair qu'on va devoir rembourser.
00:20:56 Alors le pire, c'est que pendant le coronavirus,
00:20:59 à l'époque, comme il y avait la planche à billets
00:21:01 de la Banque Centrale Européenne,
00:21:02 les taux d'intérêt que payait l'État, c'était à zéro.
00:21:05 C'était légèrement négatif parfois.
00:21:07 Donc ça ne coûtait rien la dette.
00:21:09 Maintenant, les taux d'intérêt que paye l'État
00:21:11 sur la dette publique sont à peu près à 3,5 %
00:21:14 sur le taux d'intérêt à 10 ans.
00:21:16 Ce qui veut dire que dans quelques trimestres,
00:21:19 tenez-vous bien, la charge d'intérêt de la dette,
00:21:21 c'est-à-dire le coût de la dette seulement,
00:21:23 juste le fait de rembourser les intérêts,
00:21:25 ça va nous coûter chaque année à peu près 70 milliards d'euros.
00:21:30 Par an ?
00:21:31 70 milliards d'euros par an.
00:21:33 70 milliards d'euros par an.
00:21:35 Donc ça, on ne les trouve pas dans la rue.
00:21:37 Ce qui veut dire que le danger, c'est quoi ?
00:21:39 C'est que le jour où on va se réveiller,
00:21:41 on va dire "attendez, on a besoin d'argent".
00:21:43 Donc comment on va les trouver ?
00:21:45 On va encore augmenter les impôts,
00:21:46 peut-être même prendre sur certains livrets,
00:21:48 etc. d'épargne ou autre.
00:21:50 On ne sait pas trop, mais là, on est complètement bloqué.
00:21:52 C'est-à-dire qu'on a fait cette fuite en avant,
00:21:54 avec le fameux "quoi qu'il en coûte".
00:21:56 Il commence à nous coûter extrêmement cher.
00:21:58 Et donc c'est ça, c'est le rôle de l'économiste.
00:22:01 Tous les économistes devraient dire comme moi,
00:22:03 mais malheureusement pendant des années,
00:22:04 je n'ai pas arrêté de les voir à Bercy et ailleurs,
00:22:06 "non, non, mais tout va bien,
00:22:07 on s'en fiche complètement de la dette publique,
00:22:09 l'État n'aura pas de problème de financement,
00:22:11 c'est la Banque Centrale Européenne qui va financer,
00:22:13 les taux d'intérêt n'augmenteront jamais".
00:22:15 Voilà, le discours des économistes,
00:22:17 on va dire entre guillemets "bien pensants",
00:22:19 et on voit aujourd'hui où ils nous ont mis.
00:22:21 Parce que malheureusement, moi j'ai alerté Bruno Le Maire à plusieurs reprises,
00:22:25 et il ne m'a pas écouté, il a pu réécouter les autres,
00:22:27 il me dit "tout va bien dans le meilleur des cas".
00:22:29 Et maintenant on est complètement bloqué.
00:22:30 - Alors Marc Twaty, la question que je vous posais,
00:22:32 mais comme ça encore une fois,
00:22:33 c'est une question presque plus mentale qu'économique,
00:22:36 mais vous me répondrez, je suis sûr.
00:22:38 Est-ce qu'il ne pense pas, tous ces braves gens,
00:22:42 quand je dis ces braves gens, c'est une mythote bien sûr,
00:22:44 que "oui mais ça se passera dans 20 ans".
00:22:47 Je veux dire, quand est-ce que le réel qui frappe à la porte,
00:22:50 quand est-ce que, et je ne dis pas la date précise,
00:22:52 c'est le jour précis,
00:22:53 quand est-ce que le réel enfonce la porte,
00:22:55 par rapport à ses dettes, par rapport à quand il faudra rembourser.
00:22:58 Parce que ce qu'ils se disent eux,
00:22:59 "oui mais c'est dans 30 ans, dans 50 ans, on verra bien,
00:23:02 à ce moment-là il sera passé des choses",
00:23:04 ou pas, ou c'est quelque chose d'envisageable,
00:23:06 dans un avenir, je dirais, proche, ou en tout cas prévisible, Marc Twaty.
00:23:11 - Oui, ce qui est amusant, c'est exactement ce que disait François Mitterrand dans les années 80.
00:23:16 C'est lui qui a ouvert la boîte de Pandore de la dette publique.
00:23:19 À l'époque on avait une dette publique de 20% du PIB,
00:23:21 ce n'était pas grand-chose,
00:23:22 donc à l'époque on disait "on verra ça dans 40 ans, 50 ans".
00:23:25 Sauf que là, on est à quasiment 115% de notre PIB.
00:23:29 Et on me dit "mais on ne pouvait pas faire autrement".
00:23:32 Quand vous regardez les chiffres,
00:23:33 quand on se compare aux autres pays européens,
00:23:35 depuis 2012, la dette publique française a augmenté de 167%.
00:23:41 La dette publique française.
00:23:42 Alors que si vous regardez les mêmes chiffres,
00:23:44 vous regardez par exemple, je dirais en Allemagne,
00:23:47 ça a augmenté de 60%.
00:23:50 C'est du simple au double, si vous voulez.
00:23:53 C'est quelque chose de complètement fou.
00:23:55 C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui pris des risques énormes,
00:23:59 énormes pour justement la paix sociale, entre guillemets.
00:24:03 Et quand on voit ce qui se passe dans les rues de Paris aujourd'hui,
00:24:05 ou de toute la France d'ailleurs,
00:24:07 on se rend bien compte que la paix sociale n'est pas là,
00:24:09 et qu'on est assis sur un baril de poudre qui peut exploser à tous les coups.
00:24:12 Et donc c'est ça qui est aujourd'hui extrêmement dangereux,
00:24:15 c'est que l'heure de payer la facture, elle est là.
00:24:18 Tant que les taux d'intérêt...
00:24:19 Vous l'avez dit, elle est déjà là aujourd'hui dans un an, dans deux ans.
00:24:22 Ce n'est pas dans six ans ou dans vingt ans.
00:24:24 Elle est imminente.
00:24:25 Alors je ne peux pas vous la...
00:24:26 Non, bien sûr.
00:24:27 Normalement, elle devrait être là.
00:24:28 Je vais vous dire, c'est très simple.
00:24:29 Aujourd'hui, la dette publique est détenue à 52% par des étrangers.
00:24:34 52% ?
00:24:36 Parce que souvent on me dit,
00:24:38 oui au Japon, ils ont plus de dette publique que nous et ils s'en sortent.
00:24:40 Oui, pourquoi ?
00:24:41 Parce que, au Japon, 98% de la dette publique japonaise est détenue par des Japonais.
00:24:45 Ils n'ont pas besoin du reste du monde pour financer leur dette.
00:24:48 Nous, on a besoin du reste du monde.
00:24:50 Donc si jamais demain, il y a une crise de confiance sur la France,
00:24:54 ces 52% qui financent notre dette, ils ne vont pas continuer de le faire.
00:24:58 Bien sûr.
00:24:59 Et c'est là où ça devient extrêmement dangereux.
00:25:01 Alors on a beau faire les yeux doux ici ou là,
00:25:04 mais là aussi, ça ne tiendra pas.
00:25:07 Donc c'est ça qui est très dangereux.
00:25:08 Alors Marc Twatief, juste pour compléter et terminer l'état des lieux que vous faites,
00:25:13 qui est hélas très lucide,
00:25:16 est-ce que la banque, aujourd'hui, parlons clair,
00:25:19 est-ce que la Banque Centrale Européenne nous protège,
00:25:22 je veux dire par là, qu'elle peut amortir les coûts,
00:25:25 faire un matelas, dire "oui mais attendez,
00:25:29 oui bon encore une minute Monsieur le Bourreau,
00:25:31 non non non, encore des années Monsieur le Bourreau",
00:25:33 grâce à la Banque Centrale Européenne ?
00:25:35 Alors pour l'instant, c'est vrai que "la zone euro" nous protège
00:25:39 parce qu'on se dit "bon dedans il y a l'Allemagne",
00:25:41 on se dit "donc si la France a un petit problème,
00:25:43 l'Allemagne nous aidera etc. parce qu'elle a moins de dette publique",
00:25:45 ça ne marche plus.
00:25:46 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a fait le cas avec la Grèce,
00:25:49 mais à l'époque la dette grecque c'était 350 milliards d'euros
00:25:52 quand il y avait la crise grecque.
00:25:53 Là nous on est à plus de 3000 milliards d'euros.
00:25:55 L'Italie c'est 2800 milliards d'euros.
00:25:58 L'Italie 2800 donc.
00:25:59 Vous voyez, juste deux pays, on a quasiment 6000 milliards d'euros de dette.
00:26:03 Et qui va financer tout ça ?
00:26:05 C'est vrai que pendant le coronavirus, il y a encore jusqu'à quelques temps,
00:26:08 la Banque Centrale Européenne a financé en faisant ce qu'on appelle la planche à biais,
00:26:12 sauf que c'est ça qui a permis d'installer l'inflation
00:26:15 avant même la guerre en Ukraine, avant même la flambée des matières premières.
00:26:18 Donc maintenant la BCE ne peut plus faire ça.
00:26:20 Donc elle a arrêté.
00:26:21 D'ailleurs elle n'a pas le droit de le faire.
00:26:23 Elle a outrepassé ses droits en faisant cette planche à biais
00:26:26 parce qu'il y avait une situation "catastrophique" liée au coronavirus.
00:26:30 Maintenant ce n'est plus le cas, donc elle doit arrêter de faire ça.
00:26:32 Et d'ailleurs elle le fait.
00:26:33 Elle arrête.
00:26:34 Donc laissez croire que c'est la BCE qui va encore nous sauver
00:26:36 ou que c'est l'Allemagne qui va financer, etc.
00:26:38 Non, c'est fini.
00:26:39 C'est sûr que la zone euro, aujourd'hui, elle nous protège,
00:26:42 mais on dit souvent "oui, nous sommes la France, donc on risque rien, etc."
00:26:46 Il y a un graphique que je montre sur ma chaîne YouTube, par exemple,
00:26:49 mais c'est vrai que c'est incroyable,
00:26:51 c'est l'évolution des taux d'intérêt entre la France et le Portugal.
00:26:54 Et donc pendant des années,
00:26:55 les taux d'intérêt de la dette publique portugaise étaient bien supérieurs aux nôtres
00:26:59 parce que "nous c'est la France, donc on est sérieux, on est crédible, etc."
00:27:03 Et maintenant, il n'y a quasiment pas d'écart de taux d'intérêt
00:27:06 entre la dette publique portugaise et la dette publique française.
00:27:10 Vous voulez dire ?
00:27:11 J'aime beaucoup le Portugal,
00:27:12 mais quand on dit que la France, aujourd'hui, est plus crédible que les autres,
00:27:15 c'est complètement faux.
00:27:16 Même l'écart de taux d'intérêt avec la Grèce est en train de baisser,
00:27:19 c'est pour vous dire.
00:27:20 Ce qui veut dire que malheureusement, on n'a plus cette confiance
00:27:23 et donc ça ne peut tenir à rien.
00:27:25 On devrait déjà aujourd'hui être en situation extrêmement dangereuse,
00:27:29 si vous voulez, où les investisseurs étrangers limitent nos achats de dettes.
00:27:33 Mais au royaume des aveugles, les bornes sont rois.
00:27:36 Donc on se dit "comme il y a des pays qui font pire que nous, on continue."
00:27:39 Sauf que là, je vais vous donner quelque chose que ne savent pas la plupart des Français,
00:27:42 c'est que la France, aujourd'hui, en termes de dette publique,
00:27:46 elle est combien par rapport au PIB ?
00:27:48 Elle est quelle position dans l'ensemble de l'Union européenne ?
00:27:51 Sur les 27 ?
00:27:52 La France est numéro 3.
00:27:55 Numéro 3, d'accord.
00:27:56 Numéro 1, c'est la Grèce.
00:27:58 Numéro 2, c'est l'Italie.
00:27:59 Numéro 3, c'est la France.
00:28:01 En termes de dette publique par rapport au PIB, on est à 112%,
00:28:04 on va bientôt atteindre les 115%.
00:28:06 On est devant l'Espagne, le Portugal, etc.
00:28:08 Devant la Belgique, qui a souvent été devant nous.
00:28:10 Donc c'est ça le problème, c'est qu'aujourd'hui,
00:28:12 la France est devenue un mauvais élève de dette publique notamment.
00:28:15 Alors c'est vrai que ça permet de cacher un petit peu,
00:28:18 d'avoir des chiffres du PIB relativement sympathiques, entre guillemets,
00:28:21 mais on ne peut pas éviter l'inévitable, la baisse du PIB,
00:28:23 on l'aura de toute façon, mais avec une dette publique qui aura explosé.
00:28:27 Donc c'est ça qui est très dangereux.
00:28:29 Cette fuite en envoi va nous coûter très cher.
00:28:31 Mais Marc Thoitis, je vous écoute,
00:28:32 c'est qu'on est glorieusement, facilement et triomphalement
00:28:35 en voie de sous-développement.
00:28:37 J'irai pas jusque là, parce qu'on a quand même des actifs, etc.
00:28:40 Mais vous savez, j'ai donné un autre chiffre très intéressant,
00:28:42 c'est que là aujourd'hui, on vous dit la dette publique.
00:28:45 Ok, c'est 3 000 milliards.
00:28:46 Mais tenez-vous bien, ce qu'on ne dit pas,
00:28:48 parce qu'il y a une convention comptable en France et en Europe,
00:28:51 c'est qu'on n'intègre pas dans la dette publique,
00:28:53 ce qu'on appelle la dette hors-bilan.
00:28:55 Ça veut dire par exemple le paiement des retraites des fonctionnaires.
00:28:57 - Ah oui, oui, oui.
00:28:58 - C'est un état, le droit.
00:28:59 - Ah oui, elle n'est pas inclue dans la dette publique, c'est important.
00:29:01 - Mais elle n'est pas inclus.
00:29:02 - Ouais, c'est important.
00:29:03 - Tenez-vous bien, là il faut mettre un "si",
00:29:06 parce que si on ajoute ça, on est à plus de 6 000 milliards d'euros de dette.
00:29:11 - Avec la retraite des fonctionnaires, on est à plus de 6 000 milliards d'euros de dette.
00:29:15 - L'ensemble du hors-bilan, vous vous rendez compte ?
00:29:17 C'est quelque chose de complètement fou.
00:29:19 Donc ce qui veut dire qu'aujourd'hui, dormez tranquille,
00:29:22 on est dans le déni de réalité, si vous voulez.
00:29:25 C'est comme quand malheureusement on ne veut pas dire les choses en France,
00:29:29 c'est ça le drame, c'est qu'on ne veut pas dire les choses.
00:29:31 - Marc Twaty, je vais vous dire,
00:29:33 en fait on va réaliser la prophétie autoréalisatrice de Klaus Schwab
00:29:36 du Forum Économique Mondial,
00:29:38 vous n'aurez rien, vous n'aurez pas de maison,
00:29:40 mais vous serez heureux, voilà, c'est le programme.
00:29:42 - Non mais ça c'est un cauchemar,
00:29:45 il vaut mieux éviter d'en arriver là,
00:29:48 mais je pense que oui, moi depuis des années,
00:29:50 j'ai vu tous les dirigeants, les présidents,
00:29:52 le Premier ministre, le ministre des Côtes du Français depuis 25 ans,
00:29:54 et à chaque fois ils m'ont dit "non mais ne vous inquiétez pas,
00:29:56 on va y arriver, ça va le faire, ça va le faire",
00:29:58 on voit bien où on en est aujourd'hui.
00:30:00 - Marc Twaty, vous êtes notre Cassandre,
00:30:03 mais malheureusement Cassandre, elle n'a pas été écoutée.
00:30:05 - Pas du tout pas Cassandre, simplement lanceur d'alerte,
00:30:08 parce que vous comme moi, nous on aime notre pays,
00:30:11 on aime la France, on veut que la France s'en sorte,
00:30:13 et quand on voit comment la France est en train de dire,
00:30:15 je ne parle même pas d'emploi, de sociétal,
00:30:17 quand on voit certains partis qui deviennent complètement extrémistes,
00:30:20 qui deviennent catastrophiques,
00:30:22 on se dit "ça fait peur",
00:30:24 et donc ce n'est pas ça la France.
00:30:26 Il faut que la France retrouve son appareil,
00:30:30 même au niveau européen,
00:30:31 comme on est l'un des pays les plus mauvais en termes de gestion de la dette publique,
00:30:34 on n'a plus notre mot à dire,
00:30:35 on ne peut plus dire "bon on va faire des efforts", etc.
00:30:37 - On va continuer à nous entendre et on va continuer à ça.
00:30:39 Merci Marc Twaty.
00:30:40 - Merci Marc Twaty d'avoir été avec nous,
00:30:41 je rappelle que vous êtes président du cabinet,
00:30:43 Hack des filles, restez bien !
00:30:45 Ici Sud Radio,
00:30:48 les Français parlent au français,
00:30:53 les carottes sont cuites,
00:30:55 les carottes sont cuites.
00:30:58 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:31:01 Une très jolie petite perle,
00:31:03 une très jolie petite perle glanée chez Pascal Le Pro,
00:31:07 le 25 octobre dernier,
00:31:09 dans son émission "L'heure des pros" sur CNews,
00:31:12 il y avait notre ami Vincent Herwouët et beaucoup d'autres personnes.
00:31:17 Vous savez c'est très amusant dans les plateaux,
00:31:20 on a eu ça aussi,
00:31:21 au moment où quelqu'un dit quelque chose et puis ça jette un froid.
00:31:24 Vous allez avoir peut-être quelques secondes de silence,
00:31:26 mais vous allez voir pourquoi.
00:31:28 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:31:31 Les perles du jour.
00:31:33 Bien sûr vous les femmes, Julio,
00:31:36 oui ça va mais il y a des moments quand même,
00:31:39 hélas, ça peut être beaucoup moins romantique.
00:31:44 C'est quand c'est des filles, quand c'est des mineurs,
00:31:47 quand il s'agit de gens...
00:31:50 Et bientôt on va faire une très très grande émission sur "Sound of Freedom",
00:31:55 vous savez le fameux film qui sort le 15 novembre en France.
00:31:58 Vous allez avoir une émission spéciale là-dessus,
00:32:01 avec ces trafics ignobles, ces trafics d'enfants,
00:32:05 ces trafics d'organes, ces trafics de d'esclaves sexuels,
00:32:08 totalement immondes,
00:32:10 et qui hélas sévissent au grand jour,
00:32:13 et je dirais en nombre, aussi bien en Amérique du Sud qu'en Europe,
00:32:16 qu'ailleurs et dans les milieux les plus divers, on peut le dire.
00:32:20 Mais là, c'était effectivement, je vous l'ai dit,
00:32:24 le 25 octobre dernier, alors des pros sur CNews,
00:32:27 et ils recevaient un avocat
00:32:31 et ils parlaient un peu de majorité sexuelle,
00:32:34 l'écartage dans une relation homme-femme.
00:32:36 Alors, quel doit-il être ou pas ? Écoutez.
00:32:39 C'est vrai qu'à quelques ans,
00:32:41 une jeune femme de 18-19 ans, les années comptent,
00:32:44 les mois comptent, je dirais même, et les expériences comptent, bien sûr, évidemment.
00:32:47 Oui, les filles, les garçons aussi.
00:32:49 Un garçon de 14-15 ans
00:32:52 et une femme de 39-40 ans
00:32:55 ne sont pas dans un rapport très égal, égalitaire.
00:32:58 Je vous laisse le méditer.
00:33:00 Alors, de quoi a parlé Vincent Herlevoët ?
00:33:05 Mais à qui faisait-il allusion quand il parle
00:33:08 d'un enfant de 14 ans et d'une femme de 39-40 ans ?
00:33:12 Qui ça peut bien être ?
00:33:15 On sait vraiment gratter la tête, là.
00:33:18 De qui il veut parler ?
00:33:19 Et c'était très amusant de voir
00:33:21 les autres participants à l'émission
00:33:25 qui se grattaient la tête également.
00:33:28 Pas un mot, pas un mot, petit silence.
00:33:31 On vous a pas donné le silence en radio,
00:33:32 mais petit silence de quelques secondes,
00:33:34 mais pas négligeable sur le plateau.
00:33:37 Alors, dites-moi, à votre avis,
00:33:39 je vais vous poser une question,
00:33:41 ne répondez pas tous à la fois,
00:33:43 auditeurs, auditrices de Sud Radio.
00:33:45 De qui s'agit-il quand il pensait
00:33:47 à un adolescent de 14 ans
00:33:51 et une femme de 40 ans ?
00:33:53 Oui, ça me dit quelque chose.
00:33:57 Oui, je pense qu'on en a parlé.
00:33:59 Et oui, mais alors, où ça se passe ?
00:34:01 C'est vrai que la limite d'âge ?
00:34:03 Ouage sans limite.
00:34:05 On en parle et vous nous appelez
00:34:07 si vous avez la solution.
00:34:10 Ici Sud Radio.
00:34:13 Les Français parlent au français.
00:34:18 Les carottes sont cuites.
00:34:20 Les carottes sont cuites.
00:34:23 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:34:26 Eh bien, dans tous mes états,
00:34:29 mais plutôt des états d'ailleurs assez satisfaits
00:34:32 parce que je vais recevoir bientôt Henri Guaino
00:34:34 pour tout de suite, d'ailleurs,
00:34:36 à la 7e fois, les murs aillent tomber,
00:34:38 on va en parler, mais auparavant,
00:34:40 je voudrais vraiment vous faire part
00:34:42 de ce sensibilisateur difficile
00:34:44 avec ces guerres, avec tout ce qui se passe,
00:34:46 avec cette montée des tensions
00:34:48 presque intolérable.
00:34:50 Eh bien, il y a quelqu'un qui a compris,
00:34:52 qui a pris le large
00:34:54 et qui est parti à Tahiti.
00:34:56 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:34:59 Qu'est-ce qu'on serait bien à aller vaïner
00:35:01 les fruits,
00:35:03 l'océan, vraiment magnifique.
00:35:05 Et qui a compris ça ?
00:35:07 Eh bien, Anne Hidalgo.
00:35:09 Anne Hidalgo, n'écoutant que son courage
00:35:11 et son professionnalisme,
00:35:13 est partie visiter le site qui accueillera
00:35:15 les épreuves de surf pour les Jeux Olympiques
00:35:17 de 2024 en Polynésie.
00:35:19 Évidemment, rien de plus urgent
00:35:21 eu égard à la situation que d'aller
00:35:23 visiter le site qui accueillera
00:35:25 les épreuves de surf pour les Jeux Olympiques
00:35:27 en Polynésie. Évidemment, c'est une urgence
00:35:29 absolue. Simplement,
00:35:31 simplement, elle est partie
00:35:33 depuis le 22 octobre,
00:35:35 nous sommes le 1er novembre.
00:35:37 On pensait qu'au bout de 48 heures,
00:35:39 elle avait pu visiter le site
00:35:41 et s'enquérir
00:35:43 des limites et des choses à faire.
00:35:45 Oui, mais
00:35:47 voilà, elle est partie
00:35:49 et elle n'est toujours pas rentrée.
00:35:51 Anne Hidalgo, on a besoin de vous à Paris.
00:35:53 Vu les extraordinaires avancées que vous avez fait sur la capitale,
00:35:55 on a besoin de vous.
00:35:57 Non, on ne l'a pas aperçue depuis
00:35:59 deux semaines. Alors, au voyage officiel
00:36:01 qui allait du 16 au 21 octobre,
00:36:03 donc, elle est rendue
00:36:05 à Tahiti le 16 octobre
00:36:07 visiter le site, et puis
00:36:09 le 22 octobre,
00:36:11 elle devait rentrer. Mais alas,
00:36:13 elle a pris des vacances. Elle est restée
00:36:15 dans la Pacifique pour vendre des vacances. Et oui,
00:36:17 elle a le droit à des vacances, vu l'extraordinaire
00:36:19 travail qu'elle fait depuis
00:36:21 des années, tous les jours, pour améliorer
00:36:23 tout ce qu'il y a à Paris et qui est
00:36:25 considéré vraiment comme le paradis
00:36:27 terrestre, évidemment.
00:36:29 Eh bien, bonnes vacances, bonnes vacances
00:36:31 Anne Hidalgo, et vraiment
00:36:33 profitez les mains unies.
00:36:35 Peut-être aller jusqu'à la fin de l'année ?
00:36:37 Et puis, si ce sera Noël,
00:36:39 restez. Ça fera du bien,
00:36:41 et je vous assure, on sera très contents.
00:36:43 Ici Sud Radio.
00:36:47 Les Français parlent au français.
00:36:51 Je n'aime pas
00:36:53 la blanquette de veau.
00:36:55 Je n'aime pas la blanquette
00:36:57 de veau. Sud Radio Bercov
00:36:59 dans tous ses états.
00:37:01 13h52 sur Sud Radio, on est ensemble
00:37:03 jusqu'à 14h et ça nous fait réagir.
00:37:05 0826-300-300, nous avons
00:37:07 Stéphane qui nous appelle depuis Bordeaux. Bonjour Stéphane.
00:37:09 Bonjour Stéphane. - Oui,
00:37:11 bonjour André, bonjour, je ne sais plus si
00:37:13 vous avez un invité ou lequel il est.
00:37:15 Je voulais revenir sur cette indignation
00:37:17 à deux vitesses qu'on a
00:37:19 effectivement, selon que
00:37:21 les exécutions ou les
00:37:23 meurtres de masse soient commis
00:37:25 par des yéménites ou par des islamistes
00:37:27 ou que ce soit Israël, et c'est vrai que
00:37:29 ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:37:31 Finalement, il n'y a plus de gens qui réagissent
00:37:33 quand il s'agit des yéménites.
00:37:35 Maintenant, la question que je pose
00:37:37 c'est pourquoi en fait, pourquoi cette indignation
00:37:39 est à géométrie variable
00:37:41 et est-ce que ce n'est pas le bon sens
00:37:43 qu'elle soit à géométrie variable ?
00:37:45 C'est-à-dire que d'un côté, on a des
00:37:47 islamistes, des extrémistes,
00:37:49 et je crois qu'aucun français
00:37:51 voudrait ressembler à ces gens-là ou voudrait avoir
00:37:53 un gouvernement qui ressemble à ces gens-là.
00:37:55 Donc la dignation, on ne sait pas qu'il n'y a pas
00:37:57 d'indignation, on sait que ce sont des gens qui sont
00:37:59 tout simplement pas comme nous, enfin je ne parle pas de la population,
00:38:01 je parle des gouvernements, des gouvernants,
00:38:03 et on ne veut pas leur ressembler.
00:38:05 Maintenant, il me semble qu'à longueur de journée,
00:38:07 on nous dit qu'Israël est une démocratie.
00:38:09 C'est une démocratie
00:38:11 comme nous vivons dans une démocratie.
00:38:13 Et est-ce que ce n'est pas normal qu'on s'indigne
00:38:15 quand on a des alliés ou des personnes qui
00:38:17 ressemblent à nos alliés, qui a priori
00:38:19 nous ressemblent et qui commettent des exactions et des meurtres
00:38:21 de masse comme ça ? Enfin, je veux dire,
00:38:23 la réponse, est-elle pas naturelle ?
00:38:25 Est-elle pas toute simple ? C'est-à-dire qu'on a des personnes,
00:38:27 on a une population, on a un pays
00:38:29 Israël qui commis des choses
00:38:31 actuellement qui sont incroyables, même s'il y a
00:38:33 des explications, mais c'est tout à fait
00:38:35 normal qu'on s'indigne. Ou alors
00:38:37 M. Bercoff, vous dites "non,
00:38:39 Israël est acclacé dans le camp des yéménites
00:38:41 et pas dans notre camp". Voilà, il faut être clair.
00:38:43 Autrement, c'est un appel à la schizophrénie,
00:38:45 enfin, je veux dire, il faut être clair dans les analyses.
00:38:47 - Non, non, mais je comprends, mais je vais vous dire,
00:38:49 je vais vous répondre à ça. Je vais vous
00:38:51 répondre, d'abord, si vous dites ça,
00:38:53 dites-moi le pays
00:38:55 dit démocratique qui n'a pas commis des meurtres
00:38:57 de masse et je vous répondrai.
00:38:59 Et dites-moi, parlez-moi de l'Amérique.
00:39:01 - Parlez-moi de la France. - Attendez, attendez, attendez.
00:39:03 Non, il faut arrêter. Il y a un vrai problème
00:39:05 là-dessus, franchement.
00:39:07 Il y a un problème là-dessus qui est simple.
00:39:09 C'est que Israël a droit à un
00:39:11 traitement de faveur ou de défaveur.
00:39:13 Moi, je ne défends pas
00:39:15 là-dessus. Je veux dire, Dieu sait si je suis contre
00:39:17 la colonisation de la Cisjordanie, etc.
00:39:19 Et contre un certain nombre
00:39:21 de choses. Le problème,
00:39:23 c'est vraiment
00:39:25 il y a
00:39:27 un traitement tout à fait spécial
00:39:29 parce que quand vous dites les démocraties,
00:39:31 bien sûr, mais je voudrais simplement
00:39:33 encore une fois, que vous me dites quelle démocratie
00:39:35 n'a pas fait des meurtres de masse, que ce soit
00:39:37 la France, que ce soit l'Amérique,
00:39:39 que ce soit, etc. Le problème là,
00:39:41 ce n'est pas Israël ou pas Israël,
00:39:43 c'est une idéologie. C'est-à-dire, au fond,
00:39:45 est-ce que tant que
00:39:47 on accepte, nous,
00:39:49 qu'il y ait des pays
00:39:51 qui ont, par exemple,
00:39:53 qui doivent disparaître ? Quand vous avez des gens,
00:39:55 je veux dire, imaginez aujourd'hui
00:39:57 que vous ayez des gens qui arrivent
00:39:59 et disent "la France telle qu'elle est,
00:40:01 on n'a pas envie, il faut qu'elle disparaisse".
00:40:03 Bon, alors après, on peut faire toutes les
00:40:05 justifications du monde. Si
00:40:07 on est pour que Israël, au fond,
00:40:09 on dit "oui, mais ils sont arrivés,
00:40:11 il y avait des gens, etc."
00:40:13 Et donc, il faut que cette histoire qui a
00:40:15 commencé en 48 s'arrête,
00:40:17 et que, voilà, une dispersion.
00:40:19 Ou on dit "non, non, écoutez,
00:40:21 il y a deux peuples,
00:40:23 un peuple qui a été
00:40:25 effectivement totalement atomisé,
00:40:27 mais il ne faut pas oublier,
00:40:29 vous savez, au niveau du massacre,
00:40:31 la Jordanie est un pays démocratique,
00:40:33 la France est un pays démocratique,
00:40:35 l'Amérique est un pays démocratique.
00:40:37 Moi, je dis simplement ceci,
00:40:39 c'est que, à quel
00:40:41 haut l'on joue ? Moi, je vois
00:40:43 qu'en Israël, en tout cas, je vais vous dire deux choses,
00:40:45 il y a 25 députés
00:40:47 arabes à l'AK-7, au Parlement
00:40:49 israélien.
00:40:51 Et très souvent, ces députés, comme
00:40:53 Israël, pour vous dire, est à la proportionnelle
00:40:55 intégrale, eh bien, ces députés
00:40:57 pèsent dans la balance. Il y a
00:40:59 même des députés islamistes,
00:41:01 il y a aussi cette histoire
00:41:03 d'information au Parlement israélien.
00:41:05 J'étais là-bas, j'ai vu des gens...
00:41:07 Bon, et ce sont des députés plein
00:41:09 droit. Ça veut dire que quand on dit
00:41:11 "Apartheid et compagnie", moi, je veux
00:41:13 bien qu'il y ait des différences de
00:41:15 traitement, je veux bien. Mais encore une fois, quand vous
00:41:17 dites "oui,
00:41:19 nous traitons
00:41:21 différemment, effectivement, des gens qui sont proches
00:41:23 de nous en démocratie", mais alors, dites-moi
00:41:25 l'Amérique et l'Irak,
00:41:27 l'Amérique et l'Afghanistan,
00:41:29 l'Amérique, enfin, je parle de l'Amérique
00:41:31 parce qu'elle a été très leader,
00:41:33 mais pas seulement. Et nous, en Libye,
00:41:35 et nous en Libye et ailleurs,
00:41:37 vous voyez, Stéphane ?
00:41:39 C'est ça le problème. C'est qu'on fait
00:41:41 du deux poids et deux mesures.
00:41:43 Vous ne croyez pas ? - Non, alors
00:41:45 pas du tout, parce que, justement,
00:41:47 c'est bien le problème. On fait du deux poids et du mesure
00:41:49 et vous parlez des États-Unis qui
00:41:51 vont attaquer l'Irak
00:41:53 sans bonne raison.
00:41:55 Mais qu'est-ce qu'il s'est passé dans les médias ?
00:41:57 Combien de personnes se sont élevées ? La population,
00:41:59 la grande majorité de la population
00:42:01 était absolument contre, comme la
00:42:03 grande majorité de la population. - Ah bon ?
00:42:05 Sur la guerre en Irak et la grande majorité ?
00:42:07 - Mais évidemment, par contre,
00:42:09 dans les médias, ce n'était pas le cas, on est d'accord.
00:42:11 Dans les médias, il y avait un absolu consensus
00:42:13 pour une attaque, sauf qu'on a eu
00:42:15 des politiques courageuses.
00:42:17 Villepin qu'on retrouve d'ailleurs actuellement sur
00:42:19 des propos tout à fait d'hommes d'État qui ressemblent
00:42:21 absolument pas à ceux qui sont prononcés
00:42:23 par nos ouvriers en actuel. - Stéphane, posez-vous
00:42:25 simplement la question,
00:42:27 pardon,
00:42:29 de vous dire, effectivement,
00:42:31 à votre avis, pourquoi allons-nous travailler
00:42:33 encore avec le Qatar, l'Arabie
00:42:35 Saoudite et compagnie ? Nous,
00:42:37 démocratie française, l'Arabie
00:42:39 Saoudite qui a massacré 400 000
00:42:41 hommes et infâmes
00:42:43 yéménites. Le problème
00:42:45 est que, si vous voulez, encore une fois,
00:42:47 est-ce qu'il y a
00:42:49 des gens, vous savez, si vous étiez
00:42:51 vous Stéphane à Bordeaux, et que vous
00:42:53 avez des gens qui vous disent "vous, il faut vous éliminer",
00:42:55 vous allez vous défendre. Il est là
00:42:57 le problème. Vous voyez là de Bordeaux,
00:42:59 mais vous voyez pas ce qui se passe sur
00:43:01 le terrain. Et c'est le terrain qui
00:43:03 joue. Enfin, écoutez,
00:43:05 on en reparlera de cela, mais je crois
00:43:07 qu'il faut vraiment renseigner-vous
00:43:09 sur la situation là-bas, parce que la situation
00:43:11 là-bas, elle est très spécifique.
00:43:13 Et si on ne la voit pas, malheureusement,
00:43:15 on ne voit pas la vérité.
00:43:17 Sud Radio Bercov, dans tous
00:43:19 ses états,
00:43:21 le face-à-face.
00:43:23 13h07 sur Sud Radio, l'heure pour nous vous présenter
00:43:25 ce face-à-face du jour. André Bercov,
00:43:27 vous recevez Henri Guénaud, homme politique et auteur
00:43:29 de ce nouveau livre "À la septième fois, les murailles
00:43:31 tombèrent", c'est aux éditions du Rocher. Bonjour Henri Guénaud.
00:43:33 - Bonjour. Alors Henri Guénaud,
00:43:35 on vous reçoit toujours avec plaisir, vous le savez,
00:43:37 parce que, à chaque livre,
00:43:39 vous apportez quelque chose,
00:43:41 et là, au fond,
00:43:43 carrément, je ne sais pas si c'est l'actualité,
00:43:45 enfin une actualité qu'on aurait
00:43:47 pu éviter, c'est Géricault,
00:43:49 mais là,
00:43:51 c'est effectivement la fameuse parabole,
00:43:53 le poème de Victor Hugo, "À la septième fois,
00:43:55 les murailles tombèrent",
00:43:57 et au fond, vous dites,
00:43:59 on est parti, on est parti, comme disait,
00:44:01 vous savez, ça me rappelle un ministre algérien
00:44:03 qui disait,
00:44:05 "Nous étions au bord du gouffre, mais depuis, on a fait un grand
00:44:07 pas en avant." Est-ce que
00:44:09 ce grand pas en avant,
00:44:11 vous avez l'air de dire, et vous abordez,
00:44:13 on va prendre le temps d'aborder tous les domaines
00:44:15 qui nous concernent
00:44:17 d'ailleurs, on a l'impression
00:44:19 que vraiment, comment on dit,
00:44:21 le somnambule,
00:44:23 l'aveugle, je ne sais pas, qui va dans le mur,
00:44:25 qui sait, mais qui va dans le mur en chantant.
00:44:27 - Oui, alors,
00:44:29 ce n'est pas la première fois dans l'histoire,
00:44:31 c'est déjà arrivé,
00:44:33 et bien ça recommence, voilà.
00:44:35 Ça recommence avec le même aveuglement,
00:44:37 ça fait 40 ans
00:44:39 que
00:44:41 nous progressons comme ça,
00:44:43 vers ce...
00:44:45 - Vers quoi ?
00:44:47 - Le bord de ces abîmes,
00:44:49 au fond de
00:44:51 désespérance et de violence, surtout,
00:44:53 où nous nous trouvons
00:44:55 aujourd'hui.
00:44:57 C'est une espèce
00:44:59 d'inconséquence,
00:45:01 d'inconséquence,
00:45:03 de
00:45:05 cécité,
00:45:07 alors, encore une fois,
00:45:09 toujours toutes les grandes
00:45:11 crises sont produites de cette façon.
00:45:13 Moi, je me souviens,
00:45:15 je le cite d'ailleurs,
00:45:17 Pierre Morin, dans une des interviews
00:45:19 qu'il avait données au moment de son centième anniversaire,
00:45:21 avait répondu
00:45:23 à la question "Est-ce que vous
00:45:25 pensez que la situation actuelle a
00:45:27 un rapport
00:45:29 avec celle que vous avez vécue dans les années 30 ?"
00:45:31 Et il avait dit "Oui, d'un certain
00:45:33 point de vue, oui, et nous avons vécu
00:45:35 ces années-là", il avait
00:45:37 une vingtaine d'années, enfin,
00:45:39 il était adolescent, puis...
00:45:41 Et puis...
00:45:43 - Oui, dans les années 30,
00:45:45 et il a
00:45:47 dit "Mais nous l'avons
00:45:49 vécu comme des sans-nombreux, nous ne
00:45:51 nous rendions pas compte
00:45:53 au fond de ce qui se passait".
00:45:55 Après, la réalité
00:45:57 l'a rattrapé, lui a sauté au visage,
00:45:59 il est parti dans la résistance, mais
00:46:01 c'est un peu ça.
00:46:03 Et ce qui me frappe beaucoup aujourd'hui, c'est que
00:46:05 la réalité
00:46:07 de la
00:46:09 situation à la fois psychologique,
00:46:11 sociale, politique, - Économique, tout ça.
00:46:13 - Économique du monde
00:46:15 et de notre
00:46:17 pays
00:46:19 est en train de nous sauter à la figure,
00:46:21 mais que pour autant,
00:46:23 on a l'impression que le pire
00:46:25 ne peut toujours pas nous arriver,
00:46:27 et nous continuons imperturbablement
00:46:29 à faire comme si
00:46:31 rien de tout ça ne pouvait nous arriver.
00:46:33 - Alors, justement, Henri Guenaud,
00:46:35 rentrons dans le vif, en fait, vous savez,
00:46:37 "Les somnambules", c'est le titre d'un très beau livre
00:46:39 d'Arthur Kessler aussi,
00:46:41 mais vous en parlez,
00:46:43 ce somnambulisme,
00:46:45 vous avez été très proche de
00:46:47 certaines personnes du pouvoir, je rappellerai
00:46:49 que vous avez très largement contribué
00:46:51 à la victoire de Sarkozy en 2007,
00:46:53 pour la présidence de la République,
00:46:55 mais au fond,
00:46:57 il y a quelque chose qui se pose, vous dites,
00:46:59 c'est pas la première fois dans l'histoire, c'est loin que l'on puisse dire
00:47:01 la chute des empires et tout,
00:47:03 mais est-ce que ces princes qui nous gouvernent,
00:47:05 qui ne sont pas quand même les plus
00:47:07 imbéciles du monde, ne veulent pas
00:47:09 voir, sont dans le déni,
00:47:11 manque de courage,
00:47:13 de volonté, de prévision,
00:47:15 c'est quoi qui fait que, vous dites 40 ans,
00:47:17 40 ans, on a vu se succéder
00:47:19 des présidents depuis 40 ans, pour ne parler que
00:47:21 de la France, c'est quoi ?
00:47:23 C'est vraiment une espèce de volonté, après moi le déluge
00:47:25 et puis on verra bien ?
00:47:27 - Alors, d'abord, encore une fois, c'est un vieux penchant
00:47:29 humain qu'on retrouve sinon,
00:47:31 nous ne serions jamais retrouvés
00:47:33 dans les situations dramatiques du passé.
00:47:35 C'est ce
00:47:37 vieux penchant qui
00:47:39 nous amène souvent, et plus
00:47:41 encore aujourd'hui que jamais,
00:47:43 à oublier la nature humaine.
00:47:45 La politique, elle a quelque chose
00:47:47 à voir avec la nature humaine, c'est-à-dire que son
00:47:49 premier rôle, c'est
00:47:51 comme c'est d'ailleurs le rôle de la culture,
00:47:53 de la civilisation,
00:47:55 de
00:47:57 l'école, des institutions,
00:47:59 c'est de tout faire pour
00:48:01 maintenir
00:48:03 à l'intérieur de nous, empêcher de laisser sortir
00:48:05 cette violence
00:48:07 qui est le fond de la nature humaine.
00:48:09 C'est-à-dire, la nature humaine, elle est capable
00:48:11 du meilleur, du plus beau, du plus grand,
00:48:13 et du pire, et le pire c'est cette animalité,
00:48:15 cette sauvagerie, cette violence
00:48:17 qui,
00:48:19 dès que les forces relâchent,
00:48:21 dès que les digues qui la maintiennent à l'intérieur de l'homme
00:48:23 s'effritent,
00:48:25 sortent et dévorent tous sur son passage.
00:48:27 Et la vérité que nous ne voulons pas
00:48:29 avoir en face, et aujourd'hui
00:48:31 moins que jamais, c'est que nous sommes
00:48:33 tous capables
00:48:35 de cette violence. On vient de voir l'affaire
00:48:37 du Hamas,
00:48:39 on s'est à juste titre
00:48:41 profondément émus
00:48:43 de ces sauvages qui
00:48:45 inventent les femmes,
00:48:47 coupent la tête des bébés,
00:48:49 etc.
00:48:51 Nous avons été capables,
00:48:55 dans l'histoire, de faire cela.
00:48:57 Pendant les guerres de Vendée,
00:48:59 on mettait des cartouches dans le vagin
00:49:01 des femmes et on les faisait exploser.
00:49:03 Pendant les guerres de religion,
00:49:05 pendant la guerre de Trente Ans, qui fut une
00:49:07 horrible boucherie et sauvagerie,
00:49:09 on détruisait des villages entiers,
00:49:11 on torturait les gens.
00:49:13 Ça avait fait
00:49:15 des millions de morts. Je ne parle pas
00:49:17 du XXe siècle.
00:49:19 - En fait, vous dites, mais c'est intéressant,
00:49:21 en fait, ça on sait, il y a eu
00:49:23 l'animalité, l'animalité
00:49:25 était beaucoup lui débordée, mais on pensait qu'avec,
00:49:27 après les horreurs du XXe siècle,
00:49:29 on pensait. - On a toujours pensé ça,
00:49:31 et on pense encore plus que
00:49:33 d'habitude. D'abord, il y a
00:49:35 beaucoup de choses très intéressantes
00:49:37 dans les Lumières,
00:49:39 du XVIIe, du XVIIIe siècle.
00:49:41 Il y a une chose qui est
00:49:43 née, à mon avis,
00:49:45 qui est une erreur d'appréciation
00:49:47 dans la philosophie des Lumières, c'est l'idée
00:49:49 qu'une partie des Lumières se fait
00:49:51 de la bonification de l'homme
00:49:53 au cours du temps. - L'homme nouveau.
00:49:55 - Oui, alors c'est un homme nouveau
00:49:57 qui s'a... c'est pas l'homme nouveau
00:49:59 des nazis ou des bolcheviques, mais
00:50:01 c'est le fait que finalement, par
00:50:03 l'instruction, par la... l'homme devient
00:50:05 au fur et à mesure
00:50:07 du temps qui passe, meilleur.
00:50:09 Et non, l'homme ne devient pas
00:50:11 meilleur. Bien entendu,
00:50:13 il faut... - Il n'y a pas de progrès là-dessus.
00:50:15 - Il n'y a pas de progrès de ce point de vue-là.
00:50:17 Il n'y a pas de progrès,
00:50:19 alors ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas
00:50:21 sans cesse faire des efforts d'éducation, de civilité,
00:50:23 mais
00:50:25 ce sont des efforts qui n'ont pour but
00:50:27 au fond que de maintenir
00:50:29 autant que possible, tant bien que mal,
00:50:31 cette violence à l'intérieur de nous-mêmes.
00:50:33 Et quand on pense que l'homme devient meilleur,
00:50:35 eh bien on relâche ces efforts.
00:50:37 Si...
00:50:39 Si vous voulez,
00:50:41 je crois que nous vivons
00:50:43 une époque où
00:50:45 nous pensons
00:50:47 depuis quelques décennies que
00:50:49 nous avons vécu une révolution
00:50:51 anthropologique telle que nous
00:50:53 ne sommes plus pareils
00:50:55 que ceux qui nous ont précédés.
00:50:57 Nous sommes plus intelligents, nous sommes meilleurs,
00:50:59 nous ne referons pas les mêmes fautes,
00:51:01 nous ne commettrons pas les mêmes crimes,
00:51:03 et d'ailleurs, on le voit
00:51:05 au sort que l'on fait à l'histoire.
00:51:07 Au fond, l'histoire, le passé,
00:51:09 c'est le passé, ça ne sert à rien,
00:51:11 sinon à être éventuellement
00:51:13 un ornement de l'esprit pour
00:51:15 meubler la conversation.
00:51:17 - Pour poser en société, c'est ça.
00:51:19 - Mais...
00:51:21 Alors, on a usé et abusé
00:51:23 de l'idée que l'histoire ne se répétait pas,
00:51:25 alors d'une certaine façon c'est vrai,
00:51:27 l'histoire ne se répète pas à l'identique,
00:51:29 les circonstances changent, les mentalités changent,
00:51:31 mais nous,
00:51:33 nous nous répétons sans arrêt.
00:51:35 C'est-à-dire que nous, nous sommes les mêmes,
00:51:37 et que ce que nous apprend l'histoire,
00:51:39 ce ne sont pas
00:51:41 des recettes pour l'avenir,
00:51:43 mais ce que nous apprend l'histoire,
00:51:45 c'est ce que nous sommes.
00:51:47 Voilà, c'est que
00:51:49 quand vous regardez l'histoire,
00:51:51 vous apprenez ce qu'est l'homme.
00:51:53 Et ça sert au moins à ça,
00:51:55 et ça c'est énorme.
00:51:57 Après vous pouvez,
00:51:59 et c'est vrai dans tous les domaines,
00:52:01 c'est-à-dire que
00:52:03 nous sommes pétris
00:52:05 de raisons, d'intelligence et d'instincts.
00:52:07 Et l'histoire nous montre que
00:52:09 ces instincts finissent toujours
00:52:11 par ressortir.
00:52:13 Donc s'il y a une leçon morale
00:52:15 et intellectuelle à tirer de l'histoire,
00:52:17 de la transmission de l'histoire,
00:52:19 de son enseignement, de son apprentissage,
00:52:21 qui est celui de Sisyphe,
00:52:23 c'est que nous n'avons pas changé.
00:52:25 Alors, ne faisons pas
00:52:27 comme si nous étions meilleurs,
00:52:29 et si nous n'avions plus rien à apprendre
00:52:31 de ce qui s'est passé avant,
00:52:33 et comme si ce qui s'était passé avant ne pouvait plus nous arriver.
00:52:35 Allez demander aux Israéliens
00:52:37 qui pensaient que ça ne leur arriverait plus jamais,
00:52:39 et qui brusquement se retrouvent confrontés,
00:52:41 et pas seulement les Israéliens,
00:52:43 mais tous les Israéliens,
00:52:45 et pas seulement les Israéliens,
00:52:47 mais tous les Juifs du monde,
00:52:49 dans la tête de chacun d'eux,
00:52:51 à 2000 ans de persécution,
00:52:53 de pogroms couronnés
00:52:55 par la solution finale,
00:52:57 même ceux qui sont nés bien après
00:52:59 la solution finale.
00:53:01 L'histoire qui revient et qui frappe violemment à la porte,
00:53:03 on en parle tout de suite après cette petite pause.
00:53:05 On va continuer cette entretien avec Henri Guénaud et avec vous,
00:53:07 au 0826 300 300,
00:53:09 on vous attend au Standard, à tout de suite.
00:53:13 - Je vais vous en lire un livre que je recommande, Henri Guénaud,
00:53:15 "A la septième fois les murailles tombèrent",
00:53:17 c'est aux éditions du Rocher.
00:53:19 Henri Guénaud, effectivement,
00:53:21 voilà,
00:53:23 l'instinct est là, et effectivement
00:53:25 d'ailleurs pour le meilleur et pour le pire,
00:53:27 c'est toujours pareil, c'est la langue de Zop,
00:53:29 il y a eu quand même, et il y a encore,
00:53:31 une tentation qui avait déjà existé
00:53:33 avec le nazisme, le bolchevisme,
00:53:35 et peut-être Pol Pot et autres,
00:53:37 vous savez, la tentation de l'homme nouveau,
00:53:39 et surtout la tentation,
00:53:41 vous en parlez longuement dans votre livre,
00:53:43 de la table rase. Et ça c'est quoi ?
00:53:45 C'est un nihilisme qui,
00:53:47 à un moment donné, dire "écoutez, moi je sais
00:53:49 ce qu'il faut faire, je suis le corps du bien
00:53:51 et du progrès,
00:53:53 et donc,
00:53:55 je vous dis que si la biologie n'existe plus,
00:53:57 le woke, je vous dis
00:53:59 que si effectivement
00:54:01 tous ces capitalistes, ou tous ces
00:54:03 juifs, ou tous ceux-là,
00:54:05 doivent disparaître parce qu'ils nous ont,
00:54:07 voilà, ils nous ont pourris la vie,
00:54:09 et on va faire
00:54:11 table rase. C'est quoi cette tentation
00:54:13 nihilistique, fabuleuse,
00:54:15 qui traverse les époques, les siècles ?
00:54:17 - Alors, c'est...
00:54:19 Bon, il y a plusieurs formes de table rase,
00:54:21 il y a des tables rases très violentes,
00:54:23 très radicales, puis des tables rases
00:54:25 comme on en voit
00:54:27 aujourd'hui,
00:54:29 quand on laisse l'histoire de côté,
00:54:31 quand on fait table rase,
00:54:33 par exemple, de l'identité
00:54:35 d'une nation...
00:54:37 - Oui, parlons des tables rases d'aujourd'hui, justement.
00:54:39 - Mais elles vendent, elles sont...
00:54:41 Les tables rases
00:54:43 radicales sont intéressantes parce qu'elles
00:54:45 permettent d'analyser mieux
00:54:47 le phénomène, donc
00:54:49 c'est toujours une surestimation
00:54:51 de ce
00:54:53 que l'humain est capable d'accomplir.
00:54:55 C'est-à-dire, c'est...
00:54:57 Monet Pompidou avait une remarque très
00:54:59 juste, il disait "un pays n'est pas une page blanche".
00:55:01 C'est-à-dire que
00:55:03 vous êtes obligé
00:55:05 de vous construire,
00:55:07 de construire la société,
00:55:09 de construire l'institution...
00:55:11 - Et à partir de ce qui s'est passé, bien sûr.
00:55:13 - Vous construisez l'homme sur l'homme
00:55:15 et vous n'êtes pas
00:55:17 le commencement de l'homme.
00:55:19 Vous n'êtes pas le commencement de l'homme, même si vous le pensez.
00:55:21 Vous-même ne commencez pas
00:55:23 le jour de votre naissance. - Vous n'êtes pas Adam.
00:55:25 - Voilà, vous n'êtes pas le premier homme.
00:55:27 Voilà, l'origine...
00:55:29 Et donc,
00:55:31 forcément, vous construisez l'homme
00:55:33 sur l'homme, vous construisez la société sur la société,
00:55:35 la ville sur la ville.
00:55:37 Et en général, c'est pas une très bonne idée
00:55:39 de raser la ville pour en faire une
00:55:41 totalement nouvelle,
00:55:43 ce qui laisse une place énorme à la volonté humaine,
00:55:45 mais jusqu'à un certain point.
00:55:47 - Alors, qu'est-ce qu'il fait ?
00:55:49 Qu'est-ce qu'il fait ? Faisons un peu de psychologie,
00:55:51 enfin, même parce que là, qu'est-ce qu'il fait
00:55:53 de vague par vague,
00:55:55 et encore aujourd'hui, encore une fois,
00:55:57 à bas bruit ou à haut bruit, des gens qui disent
00:55:59 "Ah non, non, on va raser la ville".
00:56:01 Parce que nous, on a une idée,
00:56:03 pour que cette idée arrive, il faut
00:56:05 enlever tout le reste.
00:56:07 - Toujours... - L'hubris ?
00:56:09 - Ah oui, c'est une forme d'hubris, ça.
00:56:11 Là, on se retrouve...
00:56:13 D'ailleurs, c'est un vrai sujet
00:56:15 aussi que j'aborde.
00:56:17 Cette disparition totale
00:56:19 de la réflexion
00:56:21 tragique, de ce que nous a appris
00:56:23 la Grèce antique sur notre condition humaine.
00:56:25 C'était l'oubli de la condition humaine,
00:56:27 l'oubli de sa finitude.
00:56:29 Ça finit aujourd'hui, ça se transforme
00:56:31 aujourd'hui en
00:56:33 espèce de transhumanité,
00:56:35 de surhumanité.
00:56:37 On voit bien que la table rase
00:56:41 aujourd'hui, elle peut se faire d'un tas de façons.
00:56:43 Dans l'effondrement de l'éducation,
00:56:45 mais aussi dans une espèce
00:56:47 de mythologie
00:56:49 du numérique, de l'intelligence
00:56:51 artificielle, qui va résoudre tous nos problèmes.
00:56:53 Et non, on va buter, comme toujours,
00:56:57 sur la nature humaine,
00:56:59 dans ce qu'elle a encore une fois de mieux ou de moins bien.
00:57:01 On va buter sur
00:57:03 tous les héritages, les empreintes
00:57:05 profondes qu'ont laissées
00:57:07 l'histoire, les civilisations,
00:57:09 Baudel disait,
00:57:13 "La chose qui dure le plus, le personnage
00:57:15 de l'histoire qui est le plus durable,
00:57:17 c'est la civilisation."
00:57:19 Et derrière la civilisation,
00:57:21 il y a la nature humaine.
00:57:23 Vous ne pouvez rien comprendre à ce qui se passe
00:57:25 dans les plaines d'Ukraine
00:57:27 aujourd'hui,
00:57:29 ou ce qui se passe dans
00:57:31 le Moyen-Orient,
00:57:33 si vous ne tenez pas compte
00:57:35 de tous les fantômes qui habitent
00:57:37 ces terres, qui habitent
00:57:39 parfois depuis des siècles,
00:57:41 depuis des millénaires.
00:57:43 Notre époque rajoute
00:57:49 à ce penchant naturel
00:57:51 de l'homme qui se prend pour Dieu.
00:57:53 Elle rajoute,
00:57:55 encore une fois, cette idée
00:57:57 qu'ayant maîtrisé
00:57:59 tellement plus
00:58:01 que les générations passées,
00:58:03 les sciences, les techniques,
00:58:05 ayant accumulé tellement plus
00:58:09 de savoirs,
00:58:11 elle ne reconnaîtra pas
00:58:13 les mêmes crimes, elle ne fera pas
00:58:15 les mêmes fautes, et donc
00:58:17 elle fonce tête baissée
00:58:19 dans toutes les fautes
00:58:21 et tous les crimes du passé.
00:58:23 - Vous donnez beaucoup d'exemples là-dessus, d'ailleurs.
00:58:25 Je voudrais juste qu'on reste
00:58:27 un tout petit peu, on a beaucoup parlé de cela,
00:58:29 mais
00:58:31 le wokisme,
00:58:33 la théorie du genre, notamment,
00:58:35 est très forte dans ce qu'elle est.
00:58:37 Pour moi, c'est une théorie
00:58:39 fasciste, enfin totalitaire, au vrai sens du terme.
00:58:41 - Mais c'est ça,
00:58:43 c'est totalitaire, en tout cas,
00:58:45 ça le devient.
00:58:47 Tout peut devenir totalitaire.
00:58:49 La première
00:58:51 règle
00:58:55 morale à se fixer,
00:58:57 et intellectuelle aussi,
00:58:59 d'ailleurs,
00:59:01 c'est celle de la limite.
00:59:03 Vous savez, Camus disait
00:59:05 "nous avons besoin de philosophie des limites".
00:59:07 Tout peut être
00:59:09 bon jusqu'à
00:59:11 un certain point. - Un homme, ça s'empêche.
00:59:13 - Exactement, un homme, ça s'empêche.
00:59:15 Et vous pouvez
00:59:17 détenir la...
00:59:19 Vous pouvez penser détenir la vérité
00:59:21 religieuse,
00:59:23 mais il faut absolument se dire "jusqu'à un certain point".
00:59:25 Je peux pousser ma logique jusqu'à
00:59:27 un certain point. Je cite souvent,
00:59:29 d'ailleurs, le début
00:59:31 du Caligula de Camus,
00:59:33 il vient de perdre sa soeur,
00:59:35 donc il est désespéré,
00:59:37 on ne sait pas très bien quel rapport il avait avec sa soeur,
00:59:39 enfin, il est désespéré,
00:59:41 arrive un conseiller qui lui dit
00:59:43 "César, il faut que je te parle de quelque chose
00:59:45 d'important".
00:59:47 César, en substance, il lui dit
00:59:49 "non, mais moi je viens de perdre ma soeur,
00:59:51 tout le reste ça compte pas".
00:59:53 Et là, le conseiller ainsi "c'est très très important
00:59:55 César, c'est la chose la plus importante
00:59:57 au monde". Bon, alors il finit par
00:59:59 écouter son conseiller,
01:00:01 puis il lui répond, il lui dit
01:00:03 "bon, très bien, alors tu veux me parler de quoi ?
01:00:05 Tu veux me parler du trésor ?
01:00:07 Oui César, parce qu'on a besoin d'argent".
01:00:09 Il dit "bon, bah j'ai une idée,
01:00:11 on va
01:00:13 obliger tous les citoyens de l'Empire
01:00:15 à souscrire
01:00:17 un testament
01:00:19 en faveur de l'Etat.
01:00:21 Et puis, comme il faut de l'argent régulièrement,
01:00:23 chaque année, on en exécutera
01:00:25 un certain nombre, comme ça on aura des ressources
01:00:27 pérennes". Alors le conseiller
01:00:29 est un peu effaré et
01:00:31 il lui dit "mais
01:00:33 tu m'as bien dit que c'était la chose
01:00:35 la plus importante au monde, donc
01:00:37 c'est plus important que la vie humaine".
01:00:39 Donc, maintenant, je résume
01:00:41 avec mes mots,
01:00:43 mais vous allez voir,
01:00:45 nous allons vivre
01:00:47 selon la logique.
01:00:49 Vous allez voir, vous allez souffrir.
01:00:51 Parce que même la logique,
01:00:53 dire toujours "il faut pousser la logique jusqu'au bout",
01:00:55 eh bien non, même la logique
01:00:57 peut devenir criminelle
01:00:59 et fou, donc toujours
01:01:01 jusqu'à un certain point. Et ça, nous l'avons,
01:01:03 nous l'avons oublié.
01:01:05 Et pas que les politiques,
01:01:07 c'est tout le monde.
01:01:09 Vous savez, j'emploie souvent le "on"
01:01:11 ou le "nous" parce qu'au fond,
01:01:13 quand nous n'avons pas décidé, nous avons laissé faire.
01:01:15 Et qu'au bout du compte,
01:01:17 nous avons aussi la politique et les politiciens
01:01:19 que nous méritons. - Que nous méritons, ça c'est clair.
01:01:21 Et il faut le rappeler, on se retrouve après
01:01:23 une toute petite pause avec Henri Guaino.
01:01:25 - Avec Henri Guaino et avec vous, surtout au 0826
01:01:27 300 300. A tout de suite.
01:01:29 - Oui, toujours avec Henri Guaino,
01:01:33 la 7ème fois, les murailles tombèrent.
01:01:35 Ce livre, effectivement,
01:01:37 est-ce que nous sommes au
01:01:39 6ème coup de trompette, est-ce que nous sommes
01:01:41 au 5ème coup de trompette ou déjà
01:01:43 on a entendu le chant
01:01:45 de la 7ème, on l'a entendu pour
01:01:47 Beethoven, mais c'était la 9ème
01:01:49 et c'était l'Europe. Mais justement,
01:01:51 Henri Guaino, que ce soit l'Europe,
01:01:53 l'école, les institutions,
01:01:55 et vous faites l'inventaire
01:01:57 dans votre livre
01:01:59 de tout cela,
01:02:01 parlons peut-être pas de l'homme nouveau
01:02:05 mais de l'homme rabougri,
01:02:07 givaroisé,
01:02:09 et encore une fois, c'est vrai qu'on a les politiques
01:02:11 qu'on mérite, mais
01:02:13 qu'est-ce qui se passe de ce
01:02:15 point de vue-là ? C'est-à-dire que
01:02:17 on a l'impression
01:02:19 que tout
01:02:21 se passe comme si, oui mais écoutez, on ne peut
01:02:23 rien faire, on est impuissant,
01:02:25 est-ce que c'est la haine de soi,
01:02:27 est-ce que c'est, c'est quoi ?
01:02:29 C'est un masochisme, c'est quoi ?
01:02:31 - Alors, la haine de soi,
01:02:33 elle travaille dans nos sociétés occidentales
01:02:35 de façon dramatique, vous vous rendez compte ?
01:02:37 On veut donner des leçons au monde entier
01:02:39 et qui...
01:02:41 en leur proposant comme modèle
01:02:43 un modèle que nous détestons
01:02:45 et que nous détruisons tous les jours.
01:02:47 Parce que quand même, le
01:02:49 hockeyisme, la culture, ça ne se sont pas développés
01:02:51 tout seuls, on les a laissés,
01:02:53 on les a laissés gagner du terrain,
01:02:55 alors on commence à peine à se dire que peut-être
01:02:57 l'écriture inclusive est délétère,
01:02:59 ça fait longtemps
01:03:01 qu'on aurait pu s'en préoccuper,
01:03:03 ne parlons pas du reste,
01:03:05 ne parlons pas de la théorie du genre,
01:03:07 du refus de
01:03:09 distinguer le féminin
01:03:11 et le masculin tellement nous sommes
01:03:13 géniaux et meilleurs que
01:03:15 toute l'humanité, plus forts encore que la
01:03:17 nature, bon, je crois qu'il y a
01:03:19 un climat
01:03:21 général, puis il y a le fait
01:03:23 qu'aujourd'hui,
01:03:25 la politique, si on se concentre sur
01:03:27 la politique, mais encore une fois,
01:03:29 il y a l'indifférence des citoyens aussi
01:03:31 pendant des années. - Mais est-ce qu'elle n'a pas été aussi
01:03:33 provoquée, je ne veux pas protéger les citoyens
01:03:35 ou les excuser,
01:03:37 mais elle n'a pas été provoquée par le fait
01:03:39 de regarder l'impuissance
01:03:41 du politique, pas seulement en France d'ailleurs.
01:03:43 - Elle s'est organisée
01:03:45 l'impuissance du politique, elle a été organisée
01:03:47 par le politique lui-même et avec
01:03:49 la santé. - Mais pourquoi ?
01:03:51 Pourquoi organiser sa propre impuissance ?
01:03:53 - Mais d'abord c'était l'ère du temps,
01:03:55 vous savez, pour résister à l'ère du temps, il faut de grands
01:03:57 caractères, de grandes intelligences,
01:03:59 le politicien
01:04:01 ordinaire, il s'aide à l'ère du temps,
01:04:03 il faut reconnaître que la pression de l'ère du temps,
01:04:05 elle est très forte.
01:04:07 Et finalement,
01:04:09 tout le monde s'est
01:04:11 accommodé de cette
01:04:13 superficialité. Je vous donne un
01:04:15 exemple, tout le monde devrait y réfléchir,
01:04:17 mais quand les électriciens
01:04:19 gaziers
01:04:21 se mettaient en grève et manifestaient
01:04:23 contre les directives européennes,
01:04:25 alors tous les gens disaient "oui mais
01:04:27 c'est des privilégiés,
01:04:29 il faudrait presque
01:04:31 leur retirer le droit de grève".
01:04:33 Et oui, mais maintenant on paye
01:04:35 la facture, c'est-à-dire que
01:04:37 comme on a laissé faire,
01:04:39 et là ils ne se battaient pas
01:04:41 spécialement pour eux, ils se battaient
01:04:43 pour leurs outils de travail,
01:04:45 et bien maintenant on a le marché unique de l'électricité,
01:04:47 donc paraît-il on ne peut pas sortir
01:04:49 ce qui est une nainerie.
01:04:51 - Les portugais et les espagnols ont fait, oui.
01:04:53 - Voilà, les commerçants,
01:04:55 les artisans, ils ont vu des augmentations
01:04:57 de 200-300% de leur facture d'électricité.
01:04:59 Tout ça a des causes.
01:05:01 Marcel Boiteux,
01:05:03 qui a été président emblématique
01:05:05 d'EDF pendant des années
01:05:07 et qui a fait le plan nucléaire,
01:05:09 raconte comment à l'époque
01:05:11 il n'arrivait pas,
01:05:13 la violence qui entourait l'implantation
01:05:15 des centrales nucléaires, c'était tellement
01:05:17 violent qu'on lui a plastiqué son appartement.
01:05:21 Donc il y a aussi des forces,
01:05:23 il y a un tas de forces. - Et on pense que jusqu'à aujourd'hui,
01:05:25 il y a des gens qui voulaient démanteler le nucléaire.
01:05:27 - Aujourd'hui, nous sommes sous la dictature,
01:05:29 comme il n'y a plus de politique,
01:05:31 parce que
01:05:33 le politique au fond,
01:05:35 il y a les politiques
01:05:37 qui ont pu en laisser faire ça,
01:05:39 ou qui l'ont même organisé,
01:05:41 ils se sont
01:05:43 eux-mêmes déresponsabilisés, c'est-à-dire que
01:05:45 en fond c'est plus simple de dire "j'y peux rien".
01:05:47 Mais,
01:05:49 comme il y a
01:05:51 la dépolitisation de l'économie et de la société
01:05:53 était dans l'ère du temps l'idéologie dominante,
01:05:55 elle a laissé la place à quoi ?
01:05:57 Elle a laissé la place aux tribus,
01:05:59 aux minorités agissantes,
01:06:01 aux intérêts particuliers,
01:06:03 tout ça,
01:06:05 les nations deviennent,
01:06:07 les sociétés deviennent des juxtapositions
01:06:09 de communautés, de tribus,
01:06:11 de... regardez où on en est.
01:06:13 Et la violence ressort
01:06:15 quand l'état s'abaisse, quand la politique
01:06:17 s'affaiblit, la vraie politique,
01:06:19 celle qui est là pour organiser
01:06:21 la vie de la cité, et bien,
01:06:23 toutes ces violences primitives ressortent.
01:06:25 Et nous nous trouvons devant aujourd'hui un abîme
01:06:27 de violence. Et cet abîme
01:06:29 de violence n'a pas qu'une seule cause,
01:06:31 il n'a pas qu'une seule figure.
01:06:33 Il peut avoir la figure des bonnets rouges,
01:06:35 des gilets jaunes,
01:06:37 des figures ethniques,
01:06:39 religieuses, politiques...
01:06:41 Mais voilà,
01:06:43 toutes ces violences s'agrègent.
01:06:45 - Oui, moi je me souviens d'être très frappé par les travaux
01:06:47 de René Girard sur la...
01:06:49 sur la... - Le bionétisme et la violence, oui.
01:06:51 - Et il dit
01:06:53 quelque chose dont il nous faut
01:06:55 nous pénétrer, c'est que les sociétés
01:06:57 trop divisées finissent toujours,
01:06:59 toujours, par essayer de rétablir
01:07:01 leur unité par la violence. Voilà, nous sommes
01:07:03 au bord. Est-ce que nous en prenons conscience ?
01:07:05 Et il dit aussi quelque chose de très intéressant,
01:07:07 il dit "se rassurer,
01:07:09 c'est souvent
01:07:11 contribuer au pire".
01:07:13 Donc il ne faut pas se rassurer, il faut ouvrir
01:07:15 les yeux, constater
01:07:17 la violence
01:07:19 qui monte partout, qu'on a niée pendant
01:07:21 des années, parce que tout le monde
01:07:23 voulait être tranquille, il n'y avait pas de violence à l'école, pas de violence
01:07:25 à l'hôpital, pas de violence nulle part,
01:07:27 les juges n'en voyaient pas, les sociologues
01:07:29 n'en voyaient pas. Elle était là jusqu'au jour
01:07:31 où on n'a vu pas de vague, et puis on a compris
01:07:33 que si on ne la voyait pas, c'est parce qu'on ne voulait pas la voir.
01:07:35 Mais elle est là. - Et le jour où on
01:07:37 les a submergés, comme au Bataclan,
01:07:39 comme ailleurs... - Elle grandit dans le monde,
01:07:41 jamais les désordres du monde n'ont été aussi
01:07:43 grands aujourd'hui que
01:07:45 depuis la Seconde Guerre mondiale.
01:07:47 Il n'y a pas le camp du bien, le camp du mal,
01:07:49 il y a du mal et du bien en tout homme, et donc tout
01:07:51 homme doit se poser cette question.
01:07:53 Pendant des années, nous avons pensé
01:07:55 que tout ça ne nous arriverait plus. Regardez, les grandes
01:07:57 crises financières, ça ne pouvait plus nous arriver, ça nous est
01:07:59 arrivé, et le monde a failli s'effondrer.
01:08:01 Voilà, on a oublié parce qu'on est passé juste à côté.
01:08:03 Les pandémies, ça ne pouvait plus nous
01:08:05 arriver, à nous, les pays développés,
01:08:07 civilisés, etc. Eh bien voilà,
01:08:09 c'est arrivé, on n'était pas prêts,
01:08:11 on avait même détruit tous les instruments
01:08:13 qui auraient pu au moins nous aider
01:08:15 à gérer cette crise. - On les avait délocalisés,
01:08:17 cher Henri. - On avait délocalisé les médicaments,
01:08:19 mais on avait fait un outil
01:08:21 qui s'appelait Leprus, qui était
01:08:23 établissement public qui était chargé
01:08:25 de gérer les urgences sanitaires, qui
01:08:27 gérait la logistique et l'organisation. On l'a,
01:08:29 d'abord, on lui a supprimé
01:08:31 petit à petit ses crédits, on l'a noyé
01:08:33 dans Santé publique France,
01:08:35 alors que c'était une culture très différente du reste,
01:08:37 il a disparu. Eh bien, on a, pendant
01:08:39 toute la crise,
01:08:41 pendant toute la pandémie, pendant toute la crise
01:08:43 sanitaire, on n'a pas eu un
01:08:45 instrument pour gérer la logistique.
01:08:47 Voilà, alors on avait des
01:08:49 lits vides dans les cliniques privées
01:08:51 à côté des hôpitaux et on envoyait les gens
01:08:53 à l'autre bout de la France. Enfin, c'est...
01:08:55 Mais parce que ça ne pouvait pas arriver. Mais,
01:08:57 c'est pareil, la guerre, la guerre de haute intensité
01:08:59 comme on dit aujourd'hui, ça ne pouvait plus arriver.
01:09:01 La guerre des tranchées qui aurait pensé que ça pouvait...
01:09:03 C'est la porte de l'Europe. On se rend compte
01:09:05 qu'on n'a pas de chars, qu'on n'a pas
01:09:07 beaucoup de chars, pas beaucoup d'avions, pas
01:09:09 d'artillerie. Brusquement, mais
01:09:11 moi je l'ai vécu pendant des décennies, ça ne
01:09:13 servait plus à rien, puisque ça ne nous arriverait plus.
01:09:15 Ça ne pouvait plus nous arriver.
01:09:17 - Ça ne pouvait plus nous arriver. - Voilà, mais ça c'est quand même...
01:09:19 - C'était même en dehors, même de l'avoir envisagé ça.
01:09:21 - C'est terrible. Est-ce que ça pouvait nous arriver de... Est-ce qu'on pensait
01:09:23 que ça pouvait nous arriver de voir des étoiles de
01:09:25 David peintes sur les murs de Paris ?
01:09:27 - Intéressant. En 2023, oui, c'est pas mal.
01:09:29 - Il va y avoir des jeunes imbéciles dans le métro
01:09:31 qui allaient crier qu'ils étaient fiers
01:09:33 d'être nazis, antisémites,
01:09:35 etc. - Alors vous savez ce
01:09:37 qu'ils ont dit d'ailleurs, juste un mot, puisqu'on
01:09:39 l'a diffusé avant, mais très intéressant,
01:09:41 c'était, ils avaient coché toutes les
01:09:43 cases, et un témoin qui était là, il disait
01:09:45 "Nique la police, nique la France,
01:09:47 nique les juifs, et puis
01:09:49 vive la CAF, vive le RSA."
01:09:51 - Oui, mais... - C'est intéressant.
01:09:53 - Très bien, mais il y a des choses dans lesquelles on ne joue pas.
01:09:55 - Oui, non mais je suis...
01:09:57 - Non mais ce que je veux dire, c'est que
01:09:59 d'abord le RSA,
01:10:01 ça permet à des mères
01:10:03 toutes seules d'élever
01:10:05 leurs enfants, parce que si elles n'y arrivent pas, on les aura
01:10:07 sur les bras pendant des
01:10:09 décennies, donc...
01:10:11 Mais ça, à la limite, je veux dire,
01:10:13 par rapport à certains
01:10:15 dérapages, c'est
01:10:17 secondaire, mais... - Mais ça aussi, mais on a l'impression
01:10:19 que les gens l'acceptent, enfin,
01:10:21 c'est ce qu'elle disait, juste.
01:10:23 Elle disait "Oui, mais les gens avaient l'air
01:10:25 de dire, peut-être pas d'approuver,
01:10:27 mais de sourire." - Vous n'imaginez pas à quel point
01:10:29 les sociétés
01:10:31 ont une capacité à banaliser
01:10:33 ce qu'ils auraient la veille
01:10:35 jugé impensable.
01:10:37 On a enfermé tout le monde, par exemple, pendant la pandémie,
01:10:39 à tort ou à raison, mais tout le monde
01:10:41 s'est touché. - On a accepté, absolument.
01:10:43 - Et puis les vieilles horaires sont sorties,
01:10:45 on a dénoncé son voisin,
01:10:47 le nombre de dénonciations invraisemblables,
01:10:49 on allait applaudir
01:10:51 les soignants,
01:10:53 et puis on allait écrire sur la porte de l'infirmière
01:10:55 au rez-de-chaussée
01:10:57 "Va-t'en, va-t'en,
01:10:59 tu es une criminelle,
01:11:01 parce que tu..."
01:11:03 - Ça ressort vite, hein, les astres.
01:11:05 - Mais ça ressort très vite, c'est pour ça qu'il faut
01:11:07 jamais jouer avec le feu, c'est pour ça qu'il faut
01:11:09 prendre ce risque. Et nous
01:11:11 pensons encore qu'il y a des choses qui ne vont pas nous arriver
01:11:13 et qui peuvent nous arriver. Oui, les guerres
01:11:15 civiles, ça peut encore nous arriver. Oui, les guerres
01:11:17 de religion, ça peut encore nous arriver. Oui, les guerres
01:11:19 tout court, ça peut encore nous arriver.
01:11:21 Voilà, et il faut arrêter de
01:11:23 penser que nous sommes
01:11:25 invulnérables, que nous sommes devenus... - Oui, que nous sommes
01:11:27 prémunis. - Voilà, et ça
01:11:29 commence par là, la réforme intellectuelle
01:11:31 et morale de la politique, mais aussi
01:11:33 de la société.
01:11:35 Si nous abandonnons ça, nous sommes perdus.
01:11:37 Le malheur va revenir, ça ne veut pas dire que
01:11:39 l'humanité va disparaître, mais le malheur
01:11:41 va revenir. Arrêtons de jouer avec le feu
01:11:43 en pensant que plus rien
01:11:45 de grave ne peut nous arriver. - On va voir ce que
01:11:47 nos auditeurs en disent,
01:11:49 Esteban. - On vous donne la parole juste
01:11:51 après cette courte pause au 0826
01:11:53 300 328.
01:11:55 13h46 sur Sud Radio, nous sommes
01:11:57 toujours avec Henri Guénot, qui vient nous voir aujourd'hui
01:11:59 pour son livre "À la septième fois, les
01:12:01 murailles tombèrent", c'est aux éditions du Rocher.
01:12:03 Et puis nous sommes avec Sandrine, qui nous
01:12:05 appelle depuis le Tarn-et-Garonne. Bonjour Sandrine.
01:12:07 - Bonjour Sandrine. - Oui,
01:12:09 bonjour André Bercoff,
01:12:11 et bonjour M. Guénot. - Bonjour.
01:12:13 - Oui, je vous appelle parce que
01:12:15 j'ai...
01:12:17 par rapport à ce qui s'est passé par rapport
01:12:19 à ces jeunes dans les métros, tout ça,
01:12:21 et que les gens se disent "oh bon,
01:12:23 c'est des jeunes", mais
01:12:25 je suis... moi je suis très choquée
01:12:27 dans le sens que c'est...
01:12:29 quand ils disent "on nique la France"
01:12:31 et après on aime
01:12:33 "vive la casse" et tout ça, mais l'histoire
01:12:35 de France, est-ce qu'ils la connaissent bien ?
01:12:37 Qui a créé justement cette
01:12:39 sécurité sociale ? Qui a créé
01:12:41 tout ça ? C'est l'Europe ou c'est la France ?
01:12:43 Donc on oublie,
01:12:45 ils oublient la France, mais à un moment donné,
01:12:47 comme si la France, elle a été un peu trop diluée,
01:12:49 et ça je reproche beaucoup à des hommes politiques,
01:12:51 à l'Europe, mais on a
01:12:53 oublié ce que la France a fait.
01:12:55 Voilà.
01:12:57 Moi ça me... et je me dis
01:12:59 "mais ces jeunes ils connaissent pas du tout, et que là
01:13:01 il faudrait la remettre au programme". Voilà.
01:13:03 Tout ça, tout ce qu'a fait, c'est la France.
01:13:05 Voilà. - André Guénot ?
01:13:07 - Oui, mais voilà, je partage tout à fait
01:13:09 votre sentiment,
01:13:11 c'est d'ailleurs aussi une des raisons pour lesquelles
01:13:13 j'ai écrit ce livre
01:13:15 et pour lesquelles je continue à
01:13:17 participer au débat
01:13:19 public, même si parfois ça me coûte
01:13:21 beaucoup,
01:13:23 c'est regarder l'état de l'école.
01:13:25 Enfin je...
01:13:27 Tout le monde a...
01:13:29 enfin tout le monde,
01:13:31 vous devez dire les élites, mais j'aime pas
01:13:33 ce mot parce que d'abord être une élite,
01:13:35 ça se mérite. - Ça se mérite, oui.
01:13:37 Et ça se remplace aussi. - Voilà.
01:13:39 L'utilitarisme qui a guidé
01:13:41 les réformes de l'enseignement,
01:13:43 la manière de former les gens,
01:13:45 plus le refus de
01:13:47 mettre en place des politiques
01:13:49 d'assimilation, ont tout
01:13:51 détruit. Qu'est-ce
01:13:53 qu'on a dit ? On a dit "mais
01:13:55 l'histoire ça sert à rien".
01:13:57 L'histoire ça sert à rien. Mais si ça sert.
01:13:59 - Ça sert. - Ça sert, exactement
01:14:01 comme vous venez de le préciser,
01:14:03 non c'est pas l'Europe qui a fait la sécurité sociale,
01:14:05 non c'est pas l'Europe qui a fait
01:14:07 l'assurance maladie,
01:14:09 non c'est pas l'Europe qui a fait l'école de la République,
01:14:11 non c'est pas l'Europe
01:14:13 qui a fait la nation française,
01:14:15 qui a fait la République,
01:14:17 mais bon,
01:14:19 ce ne sont pas les marchés non plus,
01:14:21 ce ne sont pas
01:14:23 les post-modernes, les
01:14:25 bauquistes,
01:14:27 les décolonialistes, les cinglés qui vont
01:14:29 démolir les statuts, mais
01:14:31 à partir du moment où
01:14:33 la société
01:14:35 dans son ensemble,
01:14:37 a collectivement renoncé
01:14:39 à éduquer les enfants,
01:14:41 à...
01:14:43 n'a plus attaché de valeur à l'histoire,
01:14:45 à la transmission, le problème de la transmission
01:14:47 il est considérable.
01:14:49 Une nation ça existe, une société ça existe
01:14:51 dans la continuité. - C'est une ignorance crasse
01:14:53 qui les habite, c'est ça.
01:14:55 - Alors ça ne suffit pas toujours
01:14:57 à maintenir la bête sauvage
01:14:59 à l'intérieur de chacun.
01:15:01 - Mais quand même ça me prend conscience.
01:15:03 - La scène que vous décrivez elle est taillée puisque
01:15:05 les gens finalement apparaissent, je crois qu'une
01:15:07 dame a fait une remarque et puis un monsieur aussi
01:15:09 mais finalement on consente
01:15:11 à entendre des énormités pareilles
01:15:13 et à banaliser
01:15:15 finalement ce qui est
01:15:17 ce qui ne devrait jamais l'être.
01:15:19 Mais encore faut-il attacher de l'importance
01:15:21 aux choses. Voilà, et pour ça il faut avoir appris
01:15:23 à attacher de l'importance aux choses. - Apprendre.
01:15:25 - On remercie Sandrine de son appel
01:15:27 et on accueille Eric
01:15:29 qui nous appelle depuis Paris. Bonjour Eric. - Bonjour Eric.
01:15:31 - Bonjour André Mercoff,
01:15:33 encore bravo pour votre émission.
01:15:35 Je voudrais m'adresser très rapidement
01:15:37 donc à Henri Gaineau que vous connaissez aujourd'hui. - Bonjour.
01:15:39 - C'est une
01:15:41 personnalité politique
01:15:43 pour laquelle j'ai beaucoup de respect
01:15:45 et d'admiration. On regarde son parcours
01:15:47 personnel et on regarde aussi
01:15:49 de ses prises de position
01:15:51 je dirais
01:15:53 avant 2005,
01:15:55 2006, 2007, notamment
01:15:57 quand il s'est engagé avec Philippe Seguin
01:15:59 sur la question européenne.
01:16:01 Mais après quand il fut
01:16:03 aux affaires, ou presque aux affaires,
01:16:05 je trouve
01:16:07 que ce qu'il dit aujourd'hui
01:16:09 est tout à fait vrai, ses propos
01:16:11 sont véris, mais on ne l'a pas
01:16:13 beaucoup entendu
01:16:15 se
01:16:17 alarmer ou dire
01:16:19 "attention, on va dans le mur"
01:16:21 au lieu de critiquer
01:16:23 peut-être son mentor
01:16:25 ou l'homme qu'il soutenait
01:16:27 en tant que conseiller, qui était Nicolas Sarkozy
01:16:29 et on ne l'entend pas
01:16:31 dire "oui, j'aurais dû"
01:16:33 ou "oui, on a laissé faire"
01:16:35 "on a été trop"
01:16:37 notamment sur l'immigration, notamment sur l'Europe
01:16:39 même, il a été, à ce moment-là
01:16:41 - On l'a pas assez entendu
01:16:43 vous dites Eric.
01:16:45 - Alors qu'on l'avait bien entendu
01:16:47 quelques années plus tôt
01:16:49 avec Philippe Seguin, etc.
01:16:51 - Mais vous voulez qu'il fasse
01:16:53 un acte de contrition peut-être ?
01:16:55 - Un acte de
01:16:57 contrition, c'est peut-être, c'est pas ça
01:16:59 mais un acte de rupture en disant "oui, là
01:17:01 j'ai fait une erreur" ou "on a fait vraiment
01:17:03 une erreur" et maintenant il faut
01:17:05 repartir et je pense qu'il a peut-être
01:17:07 encore une carte à jouer
01:17:09 une personnalité à jouer dans le débat
01:17:11 européen qui va s'ouvrir.
01:17:13 - Henri Guénaud va vous répondre
01:17:15 Eric.
01:17:17 - D'abord, quand on accepte
01:17:19 d'être conseiller
01:17:21 du président de la République
01:17:23 on accepte de
01:17:25 dire à l'intérieur ce qu'on a à dire
01:17:27 plus qu'à l'extérieur
01:17:29 sinon on s'en va.
01:17:31 Je n'ai pas pour
01:17:33 habitude de venir
01:17:35 à la télévision ou à la radio
01:17:37 pour raconter tout ce qui s'est dit
01:17:39 à l'intérieur. Moi j'ai joué
01:17:41 mon rôle de la façon qui me semblait
01:17:43 la plus conforme à mes convictions.
01:17:45 - C'est bien un devoir de réserve en fait.
01:17:47 - C'est un devoir qu'on se donne à soi-même
01:17:49 c'est-à-dire qu'à un moment
01:17:51 donné on essaye de peser
01:17:53 autrement qu'en se produisant
01:17:55 sur les plateaux de télévision.
01:17:57 Ça c'est ma première remarque. La deuxième
01:17:59 c'est que beaucoup de fois, j'en ai déjà parlé
01:18:01 tant de fois
01:18:03 vous n'êtes pas censé entendre
01:18:05 tout ce que j'ai pu dire ou lire
01:18:07 tout ce que j'ai écrit depuis mais
01:18:09 je...
01:18:11 j'ai dit
01:18:13 les erreurs que nous avions pu parfois commettre
01:18:15 je dis "nous" parce que
01:18:17 il y a une forme de solidarité
01:18:19 qui s'appelle
01:18:21 comme dirait Michel Onfray
01:18:23 ça s'appelle la loyauté.
01:18:25 La loyauté pour moi ça reste une vertu.
01:18:27 Si vous voulez
01:18:29 je crois en plus quand même qu'il ne faut pas non plus être injuste avec Nicolas Sarkozy.
01:18:37 Ça n'a pas été le pire président de la 5ème République
01:18:39 c'est le moins qu'on puisse dire. C'est quelqu'un qui a
01:18:41 affronté des crises terribles d'une façon
01:18:43 que je trouve remarquable
01:18:45 que ça soit la crise géorgienne
01:18:47 que ça soit la crise financière
01:18:49 c'est ça aussi gouverner
01:18:51 après moi j'ai voté non à tous les traités européens
01:18:55 - Vous avez toujours voté non ?
01:18:57 - Oui toujours, on fait campagne
01:18:59 bon
01:19:01 je pourrais revenir mais à ce moment-là
01:19:03 il faut qu'André Bercoff nous consacre
01:19:05 non mais une émission
01:19:07 à la question européenne
01:19:09 et à ce qui s'est passé notamment
01:19:11 après la constitution européenne
01:19:13 euh...
01:19:15 je ne vais pas ouvrir ce débat maintenant
01:19:17 et mon souci c'est que
01:19:19 plutôt que de pleurer sur le lait renversé du traité de Lisbonne
01:19:25 qui est moins important que le lait renversé au moment de Maastricht
01:19:29 puisque la vraie rupture elle se produit là
01:19:31 - Juste, Henri Hélon, sauf que
01:19:33 et là encore une fois c'est pas une mise en cause
01:19:35 vous-même, ni d'ailleurs
01:19:37 c'est que, est-ce que ça n'a pas amené
01:19:39 parce que je reviens à votre livre
01:19:41 est-ce que le fait que les français ont voté
01:19:43 non au dernier référendum de l'histoire de France
01:19:45 jusqu'ici, enfin au plus récent
01:19:47 c'est-à-dire 55% contre la constitution européenne
01:19:51 - Oui, dont moi
01:19:53 - Dont vous absolument
01:19:55 et qui a été enterré par le traité de Lisbonne
01:19:57 est-ce que ça n'a pas donné aux français et ça rejoint
01:19:59 l'idée que l'on pouvait en faire ?
01:20:01 - Alors moi je pense que ça a été ressenti
01:20:03 par beaucoup de gens comme un naufrage démocratique
01:20:05 bon, alors après
01:20:07 on peut discuter
01:20:09 il l'avait dit dans sa campagne
01:20:11 ça ne voulait pas dire
01:20:13 qu'il y avait une approbation
01:20:15 mais il avait trompé personne
01:20:17 il a négocié un traité
01:20:19 un traité simplifié
01:20:21 à Bruxelles
01:20:23 après, moi j'ai appris ça aussi
01:20:25 dans l'exercice du pouvoir, après vous confiez
01:20:27 la rédaction du traité simplifié
01:20:29 à 27 ou 28 bureaucraties
01:20:31 diplomaties
01:20:33 plus la technocratie européenne
01:20:35 et puis ils reviennent
01:20:37 après avoir discuté chaque virgule
01:20:39 pendant, après 3 mois
01:20:41 et puis vous ne pouvez plus rien changer
01:20:43 parce que même si ça ne correspond plus au projet initial
01:20:45 donc ça m'a appris aussi que la bonne solution
01:20:47 n'était pas dans la renégociation
01:20:49 complète d'un traité
01:20:51 mais dans autre chose, bon j'ai beaucoup parlé
01:20:53 mais qui mériterait qu'on en reparle un jour
01:20:55 si on veut changer tout ça
01:20:57 et c'est ça la vraie question aujourd'hui
01:20:59 d'une part il ne faut plus pouvoir prendre ce genre de
01:21:01 de traité, de pouvoir approuver
01:21:03 ce genre de traité sans référendum
01:21:05 il faut le mettre dans la constitution
01:21:07 aujourd'hui c'est pas la constitution, la constitution permet
01:21:09 de faire le congrès
01:21:11 et deuxièmement il faut changer la constitution
01:21:13 pour rétablir une hiérarchie
01:21:15 des normes qui donne la primauté
01:21:17 à la loi nationale
01:21:19 quand elle est postérieure au traité au moins
01:21:21 comme c'était le cas
01:21:23 dans l'interprétation que donnaient
01:21:25 les juridictions françaises, les hautes juridictions
01:21:27 françaises de l'article 55
01:21:29 de la constitution
01:21:31 pour la cour de cassation jusqu'en 75
01:21:33 et pour le conseil d'état jusqu'en
01:21:35 89, c'est à dire que
01:21:37 c'est la dernière expression de la volonté du législateur
01:21:39 qui l'emporte, voilà à chacun
01:21:41 après, à chaque gouvernement et à chaque majorité
01:21:43 de l'utiliser
01:21:45 avec discernement, c'est la seule façon
01:21:47 de rétablir la responsabilité politique
01:21:49 on ne pourra plus dire alors
01:21:51 je n'y peux rien
01:21:53 c'est pas moi. - Et c'est le je n'y peux rien
01:21:55 qui est terrifiant, c'est ça ? - Mais oui, mais c'est ça
01:21:57 - On a fait de référendum depuis 2005
01:21:59 - Oui mais aujourd'hui c'est le cas
01:22:01 c'est à dire qu'aujourd'hui c'est pas le parlement
01:22:03 qui fait la loi, ce sont les juridictions
01:22:05 en s'appuyant
01:22:07 sur leur propre interprétation et notamment
01:22:09 celle de la cour de justice de l'Union Européenne
01:22:11 des traités, puisque
01:22:13 les traités sont
01:22:15 aujourd'hui considérés comme supérieurs à la loi
01:22:17 qui soit antérieure ou postérieure
01:22:19 à la loi française
01:22:21 donc on a dépénalisé
01:22:23 le fait
01:22:25 d'être en situation irrégulière en France
01:22:27 on peut dire que c'est Hollande qui l'a fait
01:22:29 oui mais, sauf qu'avant qu'il le fasse
01:22:31 dans la loi, les juridictions
01:22:33 françaises et européennes
01:22:35 avaient aboli
01:22:37 la loi en réalité
01:22:39 - On va faire une émission sur l'Europe effectivement là-dessus
01:22:41 et voilà
01:22:43 et là je voulais vous remercier
01:22:45 d'ailleurs et encore une fois recommander votre livre
01:22:47 parce que là aujourd'hui on a plus besoin
01:22:49 plus que jamais besoin d'un exercice
01:22:51 de l'utilité qui vous concerne
01:22:53 à vous - Et on le rappelle ce livre
01:22:55 à la septième fois, les Murailles,
01:22:57 Tombers, disponibles aux éditions du Rocher

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