Insultes à l'Assemblée / LFI va trop loin ?/ Stade de France, la France est-elle prête pour les JO ?

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Michel Soudais, rédacteur en chef adjoint à Politis, Lamia El Aaraje, adjointe à la Mairie de Paris en charge du handicap et porte-parole du Parti Socialiste, Gaëtan Dussaussaye, porte parole du RN et Jean-Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique.

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Transcript
00:00 Bonjour à toutes et à tous, nous sommes le 14 février, ce soir PSG Bayerne, et c'est
00:12 aussi la Saint-Valentin, on va en parler dans un instant.
00:16 Aujourd'hui pour débattre, Michel Soudet, bonjour, rédacteur en chef adjoint, magazine
00:21 Politis, bonjour à vous.
00:22 Lamia El Haraj, adjointe à la mairie de Paris en charge du handicap et porte-parole du parti
00:26 socialiste.
00:27 Gaëtan Dussossey, bonjour.
00:29 Porte-parole du Rassemblement National.
00:31 Jean-Claude Beaujour, avocat et président du Forum Transatlantique.
00:35 Je vous demandais, vous avez été longtemps président de France Amérique, les Martiens
00:38 sont-ils en train d'arriver ? Parlez bien dans le micro.
00:42 C'est pour cela que j'ai peur de repartir dans quelques jours aux Etats-Unis.
00:49 Non, plus sérieusement, je pense qu'aujourd'hui on laisse court à la vérité scientifique
00:55 n'a moins de place, on laisse court à beaucoup d'imagination.
00:57 Quand c'est le gouvernement américain, les généraux qui vous disent "on ne sait pas
01:02 ce que c'est, d'où ça vient" ?
01:04 Justement, c'est parce qu'ils ont peut-être du mal à dire à nos concitoyens ou aux uns
01:10 et aux autres, parfois on ne sait pas et qu'il faut attendre.
01:12 Il faut laisser faire les enquêtes, il faut laisser faire les scientifiques et puis après
01:16 tirer le son.
01:17 Mais comme partout, l'opinion qu'on croit devoir satisfaire dans l'immédiateté l'opinion
01:22 publique, quitte à lui dire des choses qui ne sont pas toujours raisonnables.
01:25 Alors, on va évidemment parler de l'Assemblée nationale, on va parler de la grève des médecins
01:31 aujourd'hui, est-ce qu'il faut augmenter le tarif des consultations de façon plus
01:34 conséquente et puis est-ce qu'il faudrait une taxe lapin ?
01:37 La taxe lapin, vous avez entendu parler, c'est-à-dire que les médecins sont de plus en plus confrontés
01:44 à des lapins, c'est-à-dire qu'on leur pose non pas des patients lapins mais on leur
01:47 pose des lapins et ça leur fait perdre évidemment considérablement de temps et c'est très
01:52 dommageable, on parlera de tout ça, de la réforme des retraites, du Stade de France
01:57 et en particulier des Jeux Olympiques, tous ces sujets avec vous.
02:00 Mais on va jouer puisque pour la Saint-Valentin, Sud Radio a décidé de vous offrir un magnifique
02:07 coffret duo, les duos de chez Garancia, deux sérums visage pour vous accompagner dans
02:13 vos rituels beauté, très beaux cadeaux qui vous est offert par Sud Radio et donc
02:17 on vous l'offre si vous nous appelez au 0 826 300 300 et nous prendrons le gagnant.
02:23 Dans quelques instants ce sera le 14e appel.
02:27 On commence tout de suite avec notre tour de table de ce qui a retenu votre attention.
02:31 Jean-Claude Beaujeu, on commence avec vous, c'est un coup de cœur culturel.
02:34 Oui, il y a des politiques tout autour de la table.
02:37 Un coup de cœur culturel mais aussi politique, c'est un documentaire qui est passé sur
02:41 la SCP sur les premières ministres, donc les premières femmes ministres en 1936 du
02:48 gouvernement Léon Blum, Cécile Brunsveld, Irène Joliot-Curie, Suzanne Lacord.
02:53 Alors ce n'est pas pour simplement faire de l'histoire et pour faire de l'histoire,
02:58 c'est pour pouvoir dire des choses, c'est qu'elles étaient membres du gouvernement
03:00 avant que le droit de vote n'ait été accordé et puis surtout pour regarder à la fois le
03:05 parcours qui a été parcouru, qui a été accompli et puis pour moi le principe d'égalité
03:11 est important parce que derrière cela, il y a vraiment le principe d'égalité.
03:14 C'est celui-là qui est battu en brèche aujourd'hui au sein de nos institutions,
03:19 parfois au sein de notre mécanisme social, c'est le principe d'égalité.
03:23 Et je reste très attaché, donc au-delà du caractère, du parcours féministe en politique,
03:29 évidemment il y a derrière tout le principe d'égalité au sein de notre société.
03:33 Je n'irai pas plus loin parce qu'il faudrait des heures pour développer celui-là.
03:36 Et donc c'est un documentaire qui est où ?
03:38 Qui est visible sur LCP, qu'on peut revisionner sur LCP et qui remet un peu le contexte des
03:46 combats qui ont été menés par ces femmes avec pour certains un peu de désespoir parce
03:54 que certains ont trouvé par exemple que Cécile Bonschwick n'était pas allée assez loin,
04:00 etc.
04:01 Mais il faut toujours des points de départ et je trouve que ce documentaire est très
04:05 très bien fait.
04:06 - On peut en faire un en perspective.
04:09 Gaëtan, vous c'est un coup de gueule.
04:10 - Oui c'est un coup de gueule puisque hier le ministre de l'économie Bruno Le Maire
04:14 s'est exprimé concernant, vous savez, le chèque carburant, donc celui où il faut
04:17 faire une demande via un formulaire en ligne et puis remplir une attestation sur l'honneur
04:21 comme quoi vous avez besoin de votre véhicule pour pouvoir accéder à votre emploi.
04:25 Et en fait les chiffres sont tombés et font un peu froid dans le dos puisqu'en réalité
04:29 sur les 10 millions, ils avaient promis, le gouvernement avait promis que ce chèque pourrait
04:32 bénéficier aux 10 millions de foyers les plus modestes de notre pays.
04:35 Et en réalité, seuls 3 millions ont aujourd'hui effectivement touché le chèque carburant
04:40 et 2 millions supplémentaires se sont connectés pour essayer de voir s'ils étaient éligibles
04:43 ou non.
04:44 Ce qui en fait en fait à peine la moitié.
04:45 Et donc en fait il y a un coup de gueule parce qu'en réalité, nous ça fait quand même
04:49 plusieurs mois, même plusieurs années qu'on dit que ce système de chèque n'est pas le
04:53 bon puisqu'en réalité il ne prend pas en compte la fracture numérique, il ne prend
04:56 pas en compte aussi la possibilité aux gens d'accéder à cette information et d'accéder
05:01 à cette communication de la part du gouvernement pour pouvoir soulager un petit peu leur pouvoir
05:05 d'achat lorsqu'ils vont faire le plein de leur véhicule.
05:07 Et qu'en réalité on propose des mesures structurelles qui sont beaucoup plus importantes,
05:11 je le répète ici même si on l'a souvent dit à votre micro, à notamment la baisse
05:14 de la TVA de 20 à 5,5% sur les carburants, diesel et essence, qui permettrait quand même
05:20 d'avoir une mesure beaucoup plus efficace puisque même si la réforme des retraites
05:24 évidemment occupe beaucoup d'espace dans le temps médiatique et l'actualité, c'est
05:29 tout à fait normal, il n'en reste pas moins que la question du pouvoir d'achat n'a pas
05:33 été réglée loin de là et que c'est ce que nous on entend à longueur de journée
05:37 quand on est sur le terrain, que malgré tout l'explosion des prix, que ce soit celui
05:41 des carburants, des énergies, etc. n'a pas trouvé réponse de la part du gouvernement.
05:44 Alors peut-être que M. Pouyanné va accepter une remise, il est sous la pression du gouvernement
05:50 pour faire une "restaurance", ce qu'il s'était engagé à faire, si le prix du
05:54 carburant dépassait les 2 euros.
05:57 On va passer évidemment, puisque vos coups de gueule, la mienne et Michel concernent
06:04 la réforme des retraites, moi une petite remarque sur un monsieur qu'on voit un peu
06:08 beaucoup à la télévision qui est Charles Sobrage, qui est le serpent, qui est un homme
06:12 qui a été condamné à 25 ans de prison, qui est un meurtrier, il a été condamné,
06:17 et à qui on donne la parole comme un vieux papy gentil qui dit "non non mais j'ai
06:22 tué personne", on lui pose des questions du genre "mais ça vous a fait quoi d'empoisonner
06:26 des gens, il a tué des gens quand même".
06:28 Et donc voilà, le service public, entre autres, lui donne la parole et je trouve qu'on a
06:33 perdu un peu le sens des choses et des responsabilités, je crois que vous en pensez ?
06:40 - Oui parce que dans le même temps, vous savez, on ne comprend pas toujours cela, quand on
06:45 est dans une salle d'audience, après, en tant qu'avocat, je le vois, après vous
06:49 allez faire la leçon à un jeune qui ne s'est pas bien comporté, qui a eu tel comportement,
06:53 qui a eu une incivilité, qui a accompli un acte de non-civilité.
06:57 Comment voulez-vous trouver la mesure lorsque vous, effectivement, quand on met en lumière
07:03 ce type de profil, un peu comme pour banaliser, non je suis désolé, il y a un moment donné,
07:08 il faut dire "c'est trop, ça n'est pas acceptable", à tout le moins, évidemment,
07:13 s'il a fait ses années de prison, il a payé sa dette, mais on ne va pas jusqu'à en faire
07:18 la promotion.
07:19 - C'est ce qu'a dit Christophe Hondelat hier, qui est quand même peut-être la référence
07:22 en matière de faits divers, il a écrit sur Twitter "moi j'ai refusé de faire ça, on
07:26 ne peut pas recevoir un tueur en série et en faire une "vedette"".
07:29 - Au-delà de la question juridique, il y a vraiment une question morale, je suis désolé.
07:35 - Je ne sais pas, vous en pensez ? - C'est vrai que c'est quelque chose d'assez
07:38 choquant, parce que ça fait appel à un sentiment profond qu'on peut avoir chez le genre humain,
07:42 cette sorte de fascination pour le mal ou ce qui dérange, etc.
07:45 D'ailleurs, on l'a vu même à travers d'autres séries, notamment, je pensais, là on parle
07:52 plus loin qu'en France, mais aux Etats-Unis, avec la série sur Jeffrey Dahmer, qui est
07:58 toujours dans cette ambiance un peu malsaine, un petit peu où on est fasciné.
08:01 - C'est de la fiction, c'est un peu différent là, on invite...
08:03 - C'est de la fiction, oui et non, mais ça faisait un peu écho à cette bande dessinée
08:06 qui avait été faite aussi sur le tueur en série, où on en fait un peu des personnages,
08:10 où on essaye à la fois d'avoir de la poucante...
08:12 - Jeffrey Dahmer, si vous l'avez vu, il n'est pas particulièrement sympathique.
08:15 - Oui, mais bien sûr, mais sauf qu'en fait le problème c'est qu'en en faisant un personnage
08:18 principal même d'une fiction, et qui est quand même fortement inspiré par des faits
08:22 réels, il n'en reste pas moins que forcément vous avez des moments où, au moment où
08:25 vous visionnez le court métrage, vous avez des moments où vous avez ou de la compréhension
08:30 ou de l'empathie ou des choses comme ça, c'est des sentiments qui sont tout à fait
08:32 humains, et les émotions...
08:33 - Voire de l'amélioration.
08:34 - Voire aussi de l'amélioration, cette espèce de fascination pour le mal dont je parlais.
08:37 Et c'est là que c'est...
08:38 Est-ce que c'est le moment où, est-ce que c'est ce dont on a besoin, et encore plus
08:41 lorsqu'il s'agit de banaliser un tueur en série sur le service public, c'est-à-dire
08:46 qu'on travaille avec nos impôts, là je vous rejoins complètement, c'est complètement
08:49 hors de propos.
08:50 - Et Joachim Stéphane nous dit qu'il y a plein de séries, etc.
08:52 C'est pas la même chose une série, il y a de la fiction, il y a un point de vue, il
08:55 y a un regard, après...
08:56 Mais là on l'invite et on lui donne la parole.
08:59 Est-ce qu'on va recevoir Guy Georges s'il sort de prison ?
09:00 - Oui, c'est ça.
09:01 - C'est ce que j'allais vous dire.
09:02 - Non mais c'est la question.
09:03 - Il y a eu le film sur Guy Georges, voilà, point, il y a une dimension connaissance, compréhension
09:11 des mécanismes psychiatriques ou tentatives.
09:14 Maintenant c'est une chose d'avoir une démarche d'éclairage, tout comme il y a eu, on a pris
09:21 des films sur les grands procès de l'histoire, ils seront un jour montrés, mais pour autant
09:25 en arriver à prendre l'individu...
09:27 Imaginez demain, imaginez qu'on prenne, allez, on fait un peu de fiction, qu'on prenne Hitler
09:32 et on vienne lui dire "bon ben voilà, raconte-nous comment ça s'est passé, comment tu faisais,
09:36 etc.
09:37 Ça nous intéresse."
09:38 Et puis qu'on le prenait au salon, tranquillement, avec le maquillage avant, un petit café.
09:41 Ben moi, désolé.
09:42 - Un vieux monsieur sympathique ? - Oui, oui, ben ça je n'achète pas.
09:45 - Michel, vous en pensez quoi ? - Oui, je suis sur la même longueur d'onde.
09:49 On peut faire des films, on peut expliquer des documentaires, mais inviter de tels personnages
09:57 sur un plateau, à raconter finalement leur version qui est une contre-vérité complète,
10:05 parce qu'ils essayent de se réhabiliter, c'est absolument à la fois inintéressant,
10:10 indécent, et si c'est pour faire de l'audience, c'est de la mauvaise audience.
10:15 - La souffrance des familles derrière aussi.
10:18 - Aussi, absolument.
10:19 Petite pause, 9h12 sur Sud Radio, et on va se plonger dans le chaudron de l'Assemblée
10:25 Nationale dans un instant, à tout de suite.
10:27 - Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h10, Valérie Exper.
10:33 - Alors, on est de retour sur Sud Radio avec vous, et on a la gagnante de notre jeu, la
10:39 gagnante c'est Michèle, bonjour Michèle.
10:42 - Bonjour à tous.
10:44 - Bonjour, vous nous appelez d'où ? - Je vous appelle de Martigues, dans les Bouches
10:48 du Rhône.
10:49 - Oui, on le connaît, il fait beau.
10:51 - Magnifique.
10:52 - Alors, vous avez gagné un coffret garantiat de sérums pour vous, qui vous sont offerts
10:58 par Sud Radio, pour la Saint-Valentin, parce qu'on aime nos auditeurs.
11:03 - Moi aussi je vous aime, je vous écoute depuis tellement longtemps, et je suis vraiment
11:07 très très très heureuse.
11:09 - Ecoutez, on est ravis pour vous, et je pense que vous n'avez même pas besoin de
11:13 sérums, mais ça ne pourra que vous.
11:15 - Vous savez, je vais aller sur 68 ans, alors je me dis que tout compte fait, c'est un très
11:20 très beau cadeau.
11:21 - Attendez quelques années avant de mettre le sérum.
11:23 Non, non, allez-y, c'est un très bon sérum.
11:25 Merci à vous, merci de nous avoir appelés.
11:27 - Merci beaucoup.
11:28 - Merci Michèle, et merci d'être fidèle à Sud Radio.
11:31 Bonne journée à vous.
11:32 - Bonne journée à Valentin, à tout le monde.
11:33 - Merci.
11:34 - Merci beaucoup.
11:35 - Allez, on continue notre tour de table, brutalement comme ça, on passe de la Saint-Valentin
11:40 et des sérums beauté à l'Assemblée Nationale, et Lamia, ça fait partie des sujets qu'on
11:47 va aborder, vous avez un coup de gueule pour ce qui s'est passé hier ?
11:49 - Au-delà de ce qui s'est passé hier, sur ce qui se passe depuis quelques jours à l'Assemblée,
11:56 ma culture politique est celle du dialogue, du débat, je crois que c'est ça la démocratie.
12:00 Ma culture politique c'est de dire que quand on n'est pas d'accord avec une réforme, et
12:04 notamment une réforme aussi injuste que celle qui est proposée aujourd'hui aux Françaises
12:07 et aux Français, à savoir la réforme des retraites, l'objectif est à la fois de s'y
12:11 opposer et d'être constructif, c'est-à-dire de proposer un certain nombre d'évolutions,
12:16 d'améliorations, voire de demandes de suppression.
12:18 En l'occurrence, on a dans la rue une mobilisation très importante, avec un front uni de l'ensemble
12:24 des syndicats, d'énormément de Françaises et de Français qui manifestent de façon régulière,
12:28 dans le calme, dans la dignité, et ce qu'on voit à l'Assemblée Nationale à la fois me
12:32 désole et m'exaspère au plus haut point.
12:34 On voit une extrême-gauche populiste qui est dans l'invective permanente, dans l'insulte,
12:41 dans le manque de respect, dans l'insulte aussi au symbole que représente ce Parlement,
12:45 cette Chambre Basse du Parlement, et moi ça me désole parce que la gauche que je défends,
12:51 la gauche que j'aime, la gauche que j'ai envie de voir arriver en responsabilité demain,
12:55 clairement n'est pas celle-là.
12:56 Donc c'est beaucoup de colère et d'exaspération face à ce comportement qui n'est pas représentatif
13:04 de ce qu'on a envie de porter à la fois à l'Assemblée Nationale, mais au-delà de
13:08 ça dans le cadre de ce débat.
13:09 Mais ça veut dire qu'il pourrait y avoir une scission au sein de la NUPES ?
13:13 Pour qu'il y ait scission, il faut déjà qu'il y ait des choses en commun.
13:17 La NUPES en l'occurrence est un accord électoral qui date de juin dernier, avec un intergroupe
13:22 à l'Assemblée Nationale qui fonctionne comme il doit fonctionner.
13:26 Pour autant, dans les structures partisanes, il n'y a pas de structure commune.
13:32 Donc partant de là, il n'y a pas de sujet.
13:34 Maintenant, l'enjeu pour le Parti Socialiste, c'est plutôt comment redevenir une force
13:40 motrice à gauche, parce que je ne crois pas que cela passe par ce qui est en train de
13:43 se produire actuellement, et c'est extrêmement délétère pour le débat public.
13:47 On va écouter peut-être ce qu'a dit exactement le député LFI Aurélien Santoule hier, qui
13:54 a reproché au ministre d'avoir menti sur l'ombre de mort au travail.
13:58 Entre 2017 et 2019, c'est 33% d'accidents du travail causant la mort en plus.
14:04 Donc vous ne pouvez pas arriver ici et me dire que la suppression des CHSCT n'a eu aucun
14:09 effet.
14:10 Ce sont 150 orphelins, veuves en plus, et vous avez la responsabilité de ces choix
14:16 politiques.
14:17 Vous êtes un imposteur et un assassin.
14:19 Voilà, donc il s'est excusé par la suite.
14:26 Elisabeth Borne hier a tweeté et redit "L'Assemblée nationale doit être le lieu du débat, pas
14:31 celui des injures.
14:32 Ceux qui insultent ne sont pas à la hauteur des Français qui les ont élus, ni du débat
14:36 démocratique qu'ils attendent."
14:38 Marine Le Pen également a réagi hier au sein de l'hémicycle en disant "Nous n'avons
14:44 pas des adversaires."
14:45 Ce n'est pas des adversaires, c'est en redite-moi sa phrase.
14:48 Oui, nous n'avons pas des ennemis, mais des adversaires.
14:51 Si je peux juste préciser, Valérie, parce qu'il y a la situation d'hier, mais il y
14:56 a aussi ce qui s'est passé avec l'histoire du ballon de football de Thomas Portes.
14:59 Je tiens à rappeler, je ne sais pas si vous avez vu, vous évoquez sur Twitter, le compte
15:03 officiel de la France Insoumise a rajouté un ballon de football à côté de son pseudo.
15:08 Ils assument complètement cette stratégie-là qui n'est pas juste un coin.
15:13 Il y a quand même eu Elisabeth Borne pendue dans certaines manifs aussi.
15:19 Pas de la part des organisations syndicales, des partis politiques ou des forces qui défilaient.
15:23 Après, Elisabeth Borne était sur un camion de la CGT.
15:28 Je ne veux pas prendre la défense de la CGT, mais juste, on ne peut pas résumer non plus
15:33 un camion de la CGT à des millions de personnes dans la rue depuis deux semaines.
15:36 Non, mais Michel Soudet, sur ce qui s'est passé hier, parce que vous, votre coup de
15:41 gueule concernait la demande du retrait des amendements.
15:45 On en reparlera tout à l'heure, mais peut-être répondre à ce que dit la Mia et sur ces
15:50 coups d'éclat permanents et cette agressivité.
15:52 C'est certain qu'Aurélien Saint-Aul a été complètement maladroit et a dépassé
16:01 les bornes avec la chute de son intervention.
16:04 Néanmoins, auparavant, puisque Olivier Dussopt réagissant sur, enfin, évoquant les morts
16:13 au travail, avait quand même dit depuis 15 ans de manière continue, nous connaissons
16:17 en moyenne 650 décès par an.
16:20 Si on remonte même sur les 15 dernières années de statistiques, on part en 2005,
16:25 parce que les statistiques, on les a jusqu'en 2019.
16:28 En 2005, on avait 476 décès et en 2019, 733.
16:32 Ça a beaucoup augmenté sur la période.
16:35 Alors, ce que sans doute voulait dire Aurélien Saint-Aul, c'est que les politiques ont des
16:41 conséquences concrètes.
16:43 Et là, on est effectivement dans ce débat actuel sur les retraites et que les conséquences
16:49 concrètes, des fois, amènent à ce que des gens meurent plus au travail.
16:54 On est le pays où les accidents, les morts au travail sont les plus nombreux en ratio
17:00 dans l'Union Européenne.
17:01 On peut le dire sans insulter le ministre.
17:03 Exactement.
17:04 C'est pas le fond qui est contestable.
17:08 C'est pour ça que je vous dis, mais en même temps, on a quand même besoin d'expliquer.
17:12 Et on discutait de l'index senior.
17:15 Or, un autre député a quand même soulevé que sur les 733 morts au travail en 2019,
17:24 404 avaient 50 ans et plus.
17:27 C'est-à-dire qu'en fait, ça touche beaucoup plus, effectivement, les âgés, comme les
17:34 jeunes qui viennent en intérim ou autres, qui ne sont pas toujours au fait des normes
17:39 de sécurité et qui ne sont pas forcément bien encadrés.
17:41 Mais là, vous parlez du fond.
17:42 Mais bien sûr, il faut parler du fond.
17:43 Parce que dans les débats agités de l'Assemblée nationale...
17:44 Oui, mais le problème, c'est qu'on ne retient que la forme pour l'instant et que l'obstruction,
17:51 et on va y revenir avec votre coup de gueule sur les amendements...
17:54 Je pense que là, il y a aussi une déformation des compte-rendus qui peuvent être faits.
17:58 Dans l'Assemblée nationale, il y a effectivement des débats agités, moins peut-être aussi
18:02 que dans d'autres pays au même moment.
18:04 On pourrait aussi l'évoquer.
18:06 Mais en tous les cas, dans les débats agités, beaucoup de choses sont dites sur le fond.
18:11 Et il y a des arguments, des propositions pour améliorer.
18:16 Les débats ne sont pas nuls.
18:19 Moi, je suis désolé.
18:21 Nous sommes à l'Assemblée nationale et une fois encore, nous faisons...
18:27 Les parlementaires font des lois.
18:28 Vous avez fait des lois les uns et les autres.
18:32 Il y a des lois, elles sont faites pour être appliquées.
18:34 Par exemple, il y a les lois sur la diffamation.
18:35 On ne peut pas employer tel ou tel mot.
18:37 À partir du moment où vous dites que quelqu'un est un assassin...
18:40 Assassin, c'est brigand, c'est égorgeur, c'est meurtrier.
18:43 On ne peut pas employer n'importe quel mot et dire "ça a été de la maladresse".
18:49 Parce qu'à ce moment-là, il n'y a plus besoin de lois sur la diffamation,
18:54 il n'y a plus besoin de lois sur le négationnisme,
18:56 il n'y a plus besoin de tout ça, parce que les mots n'ont pas d'importance.
18:58 Ça, c'est ma première remarque.
18:59 - Dans les médias, je me permets juste de préciser que l'expression des parlementaires
19:02 est protégiste, ce qui est tout à fait normal.
19:05 - Je sais bien, je parle de morale.
19:06 À un moment donné, c'est une question de morale.
19:08 Bien sûr, il y a une immunité de la parole.
19:11 Je le sais bien.
19:12 Pour autant, est-ce qu'on peut tout dire et tout faire ?
19:15 Même si ce n'est pas la première fois que ça arrive dans l'histoire.
19:17 On parlait de 1936, en 1936, il y avait aussi déjà un certain nombre de propos.
19:22 Mais sur le fond, ça pose quoi comme sujet ?
19:25 Ça pose le problème de la souffrance au travail,
19:27 ça pose le problème du rapport au travail,
19:30 et c'est là où il aurait fallu avoir un débat beaucoup plus approfondi,
19:33 et pas simplement en estimant, parce que malheureusement,
19:35 pour ce député ou pour un autre, ça ne changera rien au sujet.
19:38 Le vrai sujet, c'est celui-là, et on ne va pas le résoudre à coup d'invective.
19:43 Le rapport au travail, la souffrance au travail, on le voit très bien sur le terrain.
19:47 Et c'est ce sur quoi il aurait fallu travailler.
19:50 - En fait, c'est le problème, c'est que l'auteur de ces propos apporte un sujet sur la table du débat
19:56 qui est quand même plutôt intéressant et qui mériterait que les politiques puissent se débattre
20:01 et en discuter pour trouver des solutions,
20:03 mais en fait, il arrive à balayer tout son raisonnement et tout son argumentaire juste avec un mot.
20:07 Et c'est ça un peu le problème, c'est qu'en fait, l'extrême-gauche,
20:09 elle est tellement jusqu'au boutiste en ce moment,
20:11 elle est tellement dans la provocation, dans la violence au sein de l'hémicycle,
20:15 que du coup, on n'arrive plus à avoir des débats en bonne et due forme
20:19 et qui puissent être un peu utiles et servir à quelque chose.
20:23 Et ça pose un véritable problème.
20:25 C'est vrai qu'on faisait référence un peu à cette espèce de contraste qu'il y a
20:29 entre ce qui se passe à l'Assemblée nationale et la bonne tenue des manifestations à travers la France.
20:33 Et je me dis, vraiment, le spectacle que renvoient les députés,
20:36 surtout à l'extrême-gauche de l'hémicycle, à l'ensemble des Français,
20:40 va encore dégoûter un grand nombre de nos compatriotes
20:42 d'aller voter et de croire en l'intérêt et en l'utilité des élections
20:47 et de la politique de manière générale.
20:49 Alors, je sais qu'en France, on n'a pas forcément encore la culture du débat et de l'échange,
20:55 parce que comme on n'avait pas de proportionnel aux élections législatives
20:58 et donc au sein de l'Assemblée nationale,
21:00 ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu une Assemblée nationale aussi représentative
21:03 et avec autant de pluralité.
21:05 Donc, j'ose espérer qu'avec le temps, peut-être qu'au bout d'un moment,
21:08 les Insoumis, la France Insoumise, comprendra que, eh bien,
21:12 être dans autant de radicalité, autant d'extrémité, finalement,
21:15 dessert le débat et ils se feront évidemment sanctionner dans les urnes
21:18 lorsqu'on aura des élections à venir tantôt.
21:21 On marque une pause, 9h26, sur Sud Radio et on continue.
21:24 Et avec vous, Michel Soudain, on va revenir sur les amendements,
21:27 le retrait des amendements également.
21:29 1 000 amendements qui ont été retirés.
21:31 Il en faudrait 9 000 pour arriver directement au fameux article 7
21:35 qui parle de l'âge du départ à la retraite.
21:37 On y revient tout de suite.
21:38 Et au cœur de nos débats, la réforme des retraites,
21:48 ce qui se passe à l'Assemblée,
21:50 les filles qui ont décidé de retirer 1 000 d'amendements
21:54 sous la pression du gouvernement.
21:56 C'était votre coup de gueule, Michel Soudain, d'ailleurs.
21:58 Oui, parce qu'on a eu Bruno Le Maire hier matin,
22:02 Elisabeth Borne dans l'après-midi.
22:05 Ce n'est pas au gouvernement de demander aux oppositions
22:08 de retirer des amendements.
22:10 L'argument avancé par ces ministres,
22:14 c'est que ça fait obstruction au débat démocratique.
22:17 Alors, excusez-moi, mais ce qui fait obstruction au débat,
22:21 c'est le choix du gouvernement de passer par cette procédure
22:25 de l'article 47.1, complètement dévoyée.
22:28 J'ai eu l'occasion de l'expliquer dans une autre émission ici.
22:31 C'est ça qui fait obstacle au débat.
22:34 Songez qu'en fait, en 50 jours,
22:37 tout doit être réglé avec le Sénat.
22:39 Si jamais l'Assemblée nationale, en 9 jours,
22:42 et le gouvernement et la majorité ont décidé
22:47 de ne pas rallonger les débats,
22:49 ce qui aurait été permis de deux manières.
22:51 1) en reportant la niche du Parti Socialiste.
22:54 Donc ça faisait un jour de débat en plus.
22:56 2) en siégeant le week-end, ça s'est déjà vu,
22:58 ils ont refusé.
23:00 Donc, vendredi soir à minuit, ça s'arrête.
23:03 Voilà pour ce qui bloque le débat.
23:07 Songez que lorsqu'on a examiné, il y a quelques années,
23:12 la loi sur le mariage pour tous,
23:14 les débats ont duré beaucoup plus longtemps à l'Assemblée nationale.
23:18 Là, on va faire prendre deux enfermes à des millions de personnes
23:22 et on limite le temps des débats.
23:25 Donc le gouvernement n'avait pas à faire ça.
23:27 Maintenant, la NUPES a retiré un millier d'amendements hier
23:33 pour aller plus vite sur l'article 2.
23:35 - Mais pas pour arriver à l'article 7.
23:38 - On y va. C'est à eux de donner le rythme.
23:41 Si vous regardez le nombre d'amendements qui sont posés,
23:45 il y a, après l'article 2, 7000 amendements environ,
23:50 de mémoire, c'est le sujet sur lequel il y en a le plus,
23:54 pour un article 2bis qui donnerait de nouvelles recettes
24:00 à notre régime de retraite.
24:03 Pourquoi ? Parce qu'Elisabeth Borne l'a dit à plusieurs reprises,
24:08 notamment quand elle était passée sur France 2,
24:10 il y a effectivement des dépenses qui sont relativement fixes,
24:17 qui ne bougent pas, comme le dit le rapport du corps,
24:20 mais il y a un problème de recettes.
24:22 Or le gouvernement refuse de régler ce problème de recettes
24:26 autrement que par un impôt sur la vie.
24:29 Les différents groupes proposent des recettes
24:33 et il y a beaucoup d'amendements sur le sujet.
24:36 Là on va avoir aussi un débat de fond nécessaire
24:39 sur ce point aveugle de la réforme du gouvernement.
24:43 - La mienne à l'arrache.
24:45 - Là où je vous rejoins complètement, c'est que cette réforme
24:48 est le fruit d'un choix politique très clair,
24:52 celui de pénaliser les travailleurs,
24:55 celui de faire peser des choix économiques
24:57 sur celles et ceux qui travaillent
24:59 plutôt que sur les revenus du capital,
25:01 sur les super profits ou sur d'autres choix politiques
25:03 qui auraient pu être opérés.
25:04 Déjà ce qu'il est important de souligner,
25:06 vous avez tout à fait raison,
25:07 c'est que le régime des retraites en réalité est à l'équilibre.
25:10 Il est aujourd'hui excédentaire,
25:11 il sera déficitaire dans les prochaines années,
25:13 mais de l'ordre de 0,5% du PIB,
25:15 donc autrement dit vraiment pas grand chose,
25:17 il est censé revenir naturellement à l'équilibre d'ici 2070.
25:20 On peut considérer que 2070 c'est loin,
25:22 0,5% du PIB c'est énorme,
25:24 et donc comment est-ce qu'on augmente effectivement les recettes ?
25:26 Il y a d'autres choix qui auraient pu être faits,
25:28 par exemple augmenter le taux d'emploi des seniors de 10 points,
25:30 par exemple remettre en place la CVAE,
25:32 je rappelle quand même que c'est 8 milliards d'euros par an,
25:34 par exemple mettre en place une cotisation
25:36 sur les très hauts revenus à hauteur de 1 ou 2 euros par an,
25:40 je veux dire des choses qui ne pèsent sincèrement pas grand chose.
25:43 Or c'est un autre choix politique qui a été opéré.
25:45 - Et c'est pour ça, pour revenir sur ce que je disais tout à l'heure,
25:47 par rapport aux débats qui sont en cours à l'Assemblée Nationale,
25:49 oui vous avez raison, il n'est pas normal
25:51 que le gouvernement prévoie un temps limité d'examen de ce texte.
25:54 Mais en même temps, cette entrave démocratique
25:57 qui est faite de façon systématique aujourd'hui par le gouvernement,
26:00 elle est dénoncée depuis le début de la mandature,
26:03 et pour autant ça ne change rien.
26:04 Maintenant l'enjeu je pense pour les partis de gauche,
26:06 c'est comment faire entendre une voix différente,
26:08 avec des propositions qui sont sur la table,
26:10 via les amendements qui ont été déposés,
26:12 dans le temps malheureusement qui est imparti.
26:14 Et c'est là où le débat se pose sur cette histoire d'article 7.
26:17 L'article 7, c'est celui relatif aux deux ans de plus
26:20 que vont devoir prendre un certain nombre de travailleurs,
26:22 et particulièrement les femmes je le rappelle,
26:24 et particulièrement les personnes en situation de handicap
26:26 dont on ne parle pas, et les personnes les plus précaires.
26:29 Et là-dessus, l'enjeu désormais, c'est est-ce qu'on retire des amendements
26:31 dans le contexte qui est le nôtre,
26:33 pour permettre l'examen de cet article, ou pas.
26:35 Et je crois que c'est ça l'enjeu du débat,
26:37 et c'est pour ça que je regrettais ce qui pouvait se produire
26:41 en termes de scène et de mise en scène à l'Assemblée Nationale,
26:43 parce que je pense que du coup on se concentre sur cette question de la forme
26:46 et qu'on oublie le fond, notamment sur ce que vous évoquiez par exemple,
26:49 les morts par accident du travail,
26:51 qui est un sujet évidemment légitime,
26:53 et qui est un sujet qui évidemment nous oppose au gouvernement en place,
26:58 mais malheureusement ce n'est pas ce qu'on retient
27:00 de ce qui s'est passé à l'Assemblée Nationale,
27:01 et sincèrement je le regrette.
27:03 - Je suis totalement d'accord, mais c'est...
27:04 - Qu'est-ce que vous en dites ?
27:05 - Je disais deux choses, monsieur Soudé,
27:06 une sur laquelle je suis d'accord, et une où je ne suis pas d'accord.
27:08 La première, là vous avez raison, c'est qu'il y a une utilisation,
27:11 il y a un recours un peu abusif aux règlements et aux règles des institutions
27:14 pour permettre au gouvernement de passer en force sa réforme des retraites,
27:17 on est tout à fait d'accord là-dessus.
27:18 - C'est pas seulement un peu abusif, c'est vraiment un détournement complet.
27:22 - Il y a même un souci de détournement, oui tout à fait.
27:23 Mais là où par contre j'ai un petit désaccord,
27:25 c'est qu'en fait compte tenu de la situation, à partir du moment où,
27:27 malheureusement ce ne sont pas les députés qui fixent les règles du jeu,
27:30 il faut les prendre en compte, et à ce moment-là,
27:32 il faut avec intelligence faire en sorte que le débat soit utile et serve à quelque chose.
27:37 L'opposition, on l'a toujours dit, se mène sur trois tableaux différents,
27:40 celui dans la rue, dans la mobilisation, celui dans les médias,
27:43 dans ce qu'on appelle le débat public, et ensuite dans le travail parlementaire.
27:47 Et il est vrai qu'avec, évidemment, ces plus de 15 000 amendements
27:51 qui ont été déposés par la NUPES,
27:53 il y a un blocage qui fait que, de fait, d'ici vendredi minuit,
27:58 c'est-à-dire le moment où la loi va passer en débat au Sénat,
28:02 peu importe que les débats aient pu aller jusqu'au bout,
28:04 peu importe que les articles aient pu être votés ou non,
28:07 ça partira au Sénat.
28:08 Et force est de constater qu'avec le nombre d'amendements colossal
28:11 qui a été déposé par la NUPES, le débat ne pourra pas aller jusqu'au bout
28:14 et que l'article 7 sur le report de l'âge légal de départ à la retraite
28:18 ne pourra pas être voté, ce qui permettrait quand même
28:21 de demander, d'exiger de la part de l'intégralité des députés
28:24 de prendre leurs responsabilités.
28:25 Parce que c'est ça qui est en jeu.
28:27 Pourquoi on a envie que l'article 7 soit voté ?
28:29 C'est parce qu'on a envie que les députés,
28:31 je pense notamment aux députés Les Républicains,
28:33 assument leur rôle vis-à-vis de la politique du gouvernement.
28:36 Sont-ils oui ou non du côté d'Emmanuel Macron ?
28:39 Sont-ils oui ou non du côté de l'opposition ?
28:41 Donc il y a quand même une clarification politique à l'égard de ce texte
28:44 qui est important, qui est exigé par les Français,
28:46 mais que la NUPES, par son nombre d'amendements,
28:49 empêche la réalisation, empêche la tenue.
28:53 Et d'ailleurs, il n'y a pas que le gouvernement qui demande à la NUPES
28:56 de retirer des amendements, il y a aussi les syndicats,
28:58 leurs propres camarades de combat, si j'ose dire,
29:00 avec qui ils défilent côte à côte, et qui leur dit
29:03 "Permettez au débat de se tenir et permettez à cet article
29:06 d'être voté pour que les députés prennent leur responsabilité."
29:08 - Mais est-ce qu'il y a une volonté de débattre ?
29:10 Est-ce qu'il y a une volonté de négocier ?
29:12 Là, je parle de la part du gouvernement.
29:14 - Non, alors... - Franchement.
29:15 Non, mais la question, elle est là.
29:17 - Le retrait des amendements, de toute façon, dès le départ,
29:20 tous les groupes de gauche l'ont dit,
29:23 ils sont maîtres du temps avec les amendements
29:26 et ils le feront comme ils l'entendent,
29:29 en adaptant leur stratégie.
29:31 Je pense à ce jour, il reste quatre jours de débat,
29:34 que l'article 7 sera débattu.
29:37 En revanche, ce n'est pas forcément le souhait
29:40 du gouvernement et de la majorité.
29:43 On l'a vu vendredi,
29:46 puisque déjà un millier d'amendements
29:49 ont été retirés, notamment par la France Insoumise,
29:52 pour permettre le vote sur l'article 1,
29:55 et la majorité a monté en épingle
30:00 le tweet de Thomas Porte
30:03 pour bloquer les débats pendant cinq heures.
30:06 - Oui, enfin... - Si !
30:07 Il y avait un autre moyen, ils pouvaient renvoyer.
30:10 - Ce n'est pas la majorité qui est allée mettre le ballon
30:12 sous les pieds de Thomas Porte.
30:13 - Oui, c'est pas Elisabeth Pente qui a fait les photos.
30:15 - Non, ça s'était passé la veille,
30:17 ils ont réagi à partir d'un moment
30:19 où l'amendement a été retiré
30:21 et ils voulaient retarder les débats.
30:22 Il y a ça aussi.
30:23 Et le gouvernement ne veut pas forcément aller au bout,
30:26 ce n'est pas son intérêt,
30:28 mais en utilisant l'article 47.1,
30:30 il y a une vingtaine d'articles dans ce projet de loi,
30:33 et ils sont persuadés depuis le départ,
30:36 ils le savent, que ça n'ira pas au bout,
30:38 s'il n'y a pas de vote à l'Assemblée Nationale,
30:40 ils présentent le projet qu'ils veulent,
30:43 même en enlevant des amendements,
30:46 en en rajoutant au Sénat.
30:48 Et si au Sénat, c'est la même chose,
30:50 il n'y a pas de vote,
30:51 de toute façon à la fin,
30:52 ça peut finir avec des ordonnances.
30:55 - Donc, pas de débat.
30:57 - Monsieur Jean-Claude, je vous sens abattu.
30:59 - Oui, mais ça montre bien que finalement,
31:02 en termes de stratégie politique,
31:03 les uns et les autres s'y sont mal pris,
31:05 parce que la moindre des choses aurait été,
31:08 ou la suggestion aurait été,
31:09 de se fixer sur les points les plus importants qu'il y avait,
31:13 qui méritaient probablement amélioration,
31:15 dans le projet de loi.
31:17 Évidemment, ça ne sera pas le cas.
31:19 Alors moi, là où je suis,
31:21 je ne suis pas d'accord
31:22 quant aux obstructions du débat parlementaire,
31:24 c'est précisément là
31:25 où on attend un certain nombre de parlementaires.
31:27 Autant d'amendements pour finalement se dire
31:30 que ça conduit à une discussion,
31:32 c'est un coup pour rien.
31:34 - Absolument.
31:36 - Deux points de procédure.
31:38 Si le gouvernement tenait absolument
31:40 à ce que l'article 7 soit débattu,
31:42 l'article 95 du règlement de l'Assemblée nationale
31:46 lui permet de faire voter l'article 7
31:49 avant l'article 3,
31:51 et pour l'instant, il ne l'a pas fait,
31:54 ensuite, quand des députés d'un même groupe
31:58 présentent des amendements identiques
32:00 à l'article 100 du règlement de l'Assemblée nationale,
32:03 un seul orateur
32:06 pour défendre l'ensemble des amendements.
32:08 Or, depuis le début de l'examen,
32:10 Mme Gros-de-Pivet a décidé
32:13 que chaque parlementaire
32:15 pouvait défendre son amendement.
32:17 - Mais que le gouvernement n'ait pas intérêt...
32:19 - Ça retarde le temps du débat.
32:20 Donc là aussi, il y a la preuve,
32:22 quelque part, que le gouvernement s'en arrange.
32:24 - Un auditeur me dit...
32:26 - C'est le président de séance, pardon,
32:27 je ne peux pas vous laisser dire ça,
32:28 c'est le président de séance, en l'occurrence,
32:29 qui peut décider de faire des examens groupés.
32:31 Et le président de séance, comme vous le savez,
32:33 c'est soit la présidente elle-même,
32:35 ce qui est quand même rarement le cas,
32:36 sauf au moment des votes solennels,
32:38 et au moment des QAG,
32:39 soit un des vice-présidents de l'Assemblée nationale.
32:41 - J'étais là au tout début des débats,
32:43 quand c'est elle-même
32:45 qui, en réponse à des rappels au règlement,
32:48 a dit que c'était son choix.
32:51 Donc c'est elle qui présidait.
32:53 C'est pour ça que je la nomme.
32:54 C'est pas au hasard.
32:56 - Un auditeur me dit, l'Assemblée se révèle
32:58 être incapable de faire son travail
33:00 et se livre à un débat indigne.
33:01 La seule solution, la dissolution ?
33:03 Point d'interrogation.
33:04 - Oui, mais ça, c'est le président de la République
33:06 qui peut le décider.
33:07 Je ne sais pas s'il est vraiment dans l'intérêt,
33:09 dans ce contexte en plus,
33:10 autour du débat de la réforme des retraites,
33:12 pour Emmanuel Macron, de le faire.
33:13 Puis dans tous les cas,
33:14 on peut faire de la politique fiction,
33:15 mais c'est le président de la République
33:16 qui décide de dissoudre, oui ou non.
33:18 - C'est l'Assemblée nationale qui n'arrive pas
33:20 justement à faire son travail.
33:21 - Mais est-ce que vous pensez que la seule dissolution,
33:23 ça changerait quelque chose ?
33:25 Ce sont des sujets systémiques.
33:27 Le fait effectivement qu'on privilégie
33:30 la forme de communication qu'on a indiquée
33:32 en début d'émission plutôt que le fond,
33:35 ça montre bien que c'est systémique
33:37 et c'est pas simplement lié à telle ou telle personne.
33:40 Après, c'est à la nupèce à prendre ses responsabilités.
33:44 Mais bon, voilà.
33:45 - Non, mais plus qu'une dissolution,
33:46 l'organisation par exemple d'un référendum
33:48 aurait été plutôt bienvenue.
33:49 Comme ça, Emmanuel Macron aurait pu dire,
33:51 puisque en 2022, en réalité,
33:53 la réforme des retraites était sa seule proposition
33:55 de toute la campagne présidentielle,
33:56 et bien, puisqu'il est si sûr de lui,
33:58 de présenter ce projet de loi en référendum
34:01 et c'est les Français qui auraient tranché en dernier recours.
34:03 - Petite pause et on revient.
34:05 On va parler du Stade de France.
34:06 Il y a un rapport qui a été remis
34:08 sur le chaos occasionné il y a quelques mois
34:12 avec une responsabilité très forte
34:14 du ministre de l'Intérieur.
34:15 On en parle avec vous dans un instant.
34:17 - Avec vous sur Sud Radio, jusqu'à 10h.
34:26 Hier, c'est un rapport qui a été remis
34:30 concernant les incidents graves au Stade de France
34:33 en mai dernier,
34:34 lors de la finale de la Ligue des Champions.
34:37 Le rapport est accablant pour le maintien de l'ordre,
34:40 pour les forces de l'ordre,
34:41 pour le ministre de l'Intérieur.
34:44 Le ministre de l'Intérieur avait, vous vous en souvenez,
34:48 incriminé les supporters britanniques.
34:50 Ce à quoi Thiago Brandao Rodríguez,
34:54 qui est l'un des experts de ce rapport,
34:57 qui a dirigé ce rapport,
34:59 qui est l'ancien ministre portugais
35:00 de l'éducation, de la jeunesse et des sports,
35:02 se dit éberlué que le schéma de maintien de l'ordre
35:05 ait pu être influencé par l'image des supporters de Liverpool.
35:07 C'est-à-dire qu'on s'attendait, on s'est dit,
35:09 les Anglais arrivent, ce sont tous des hooligans,
35:11 donc on va les traiter en hooligans.
35:13 Et ce rapport est extrêmement sévère.
35:16 Et comme le dit notre confrère,
35:19 Philippe Bilger, qui est souvent sur Sud Radio,
35:23 rapport accablant.
35:25 Et il n'y aura, contre la hiérarchie policière,
35:28 contre le ministre de l'Intérieur,
35:30 il n'y a pas eu de sanctions et il n'y en aura pas.
35:32 Comme d'habitude, pas de responsables.
35:34 Personne n'est responsable.
35:35 Lamia, ça vous...
35:36 Et on en parle assez peu, en fait, de ça.
35:38 On en parle assez peu.
35:39 Moi, j'invite tout à l'aise
35:41 et ceux qui sont intéressés à lire, en fait,
35:44 cette enquête qui est absolument édifiante.
35:47 Moi, en la lisant, le sentiment qui m'a accablée,
35:50 c'est un sentiment de honte.
35:51 Je pense qu'on doit des excuses aux supporters qui étaient présents.
35:54 Ce qui s'est passé est absolument inacceptable.
35:56 C'est-à-dire que sur la base d'une peur de phobie
35:59 et de l'image des supporters anglais...
36:01 C'est l'UEFA qui est d'abord pointée du doigt.
36:03 Enfin, la police, pour le coup,
36:05 et le ministère de l'Intérieur
36:06 ont quand même une part de responsabilité conséquente
36:08 dans ce qui s'est passé.
36:09 C'est-à-dire qu'il y a eu quand même pendant huit mois
36:12 un travail assez exhaustif qui a été fait sur le sujet.
36:15 Effectivement, il y a l'UEFA.
36:16 Il y a aussi quand même l'organisation policière sur place
36:19 avec des supporters et notamment beaucoup de familles,
36:22 d'enfants, de personnes en situation de handicap
36:24 qui ont été laissés d'abord exposer à des vols,
36:26 des agressions qui ont eu lieu autour du stade
36:29 sans aucune protection policière
36:31 alors que les policiers étaient présents.
36:32 Il y a eu aussi le nassage qui a été fait à la porte Y
36:36 que je crois, si je dis pas de bêtises,
36:37 l'utilisation de gaz de bombe au poivre,
36:40 de gaz lacrymogène.
36:41 Enfin, je veux dire, sincèrement,
36:43 quand on lit ça, c'est assez glaçant.
36:46 Et moi, je vais juste vous lire quelques témoignages.
36:49 Donc, F, 8 ans, autiste,
36:50 qui est venu avec son père et son frère de 13 ans
36:52 et qui s'est retrouvé écrasé contre les grilles du stade,
36:54 gazé par la police, séparé de son papa et de son grand frère,
36:56 dans la coulue et qui a été terrifié à l'idée de mourir.
36:59 Des témoignages comme ça,
37:00 vous en avez des centaines dans cette enquête.
37:02 Et sincèrement, normalement,
37:04 dans un pays où la démocratie fonctionne bien,
37:06 le ministre de l'Intérieur, sincèrement,
37:08 devrait démissionner.
37:09 Parce qu'on est quand même à 18 mois des Jeux olympiques et paralympiques.
37:12 Je crois qu'il y a plus qu'une inquiétude à avoir
37:15 sur l'organisation de la sécurité,
37:17 parce que là, il va y avoir plus de 10 millions de spectateurs
37:19 qui seront présents.
37:20 Et j'espère que les choses se passeront mieux
37:22 que ce que ça a été là.
37:23 En même temps, c'est pas difficile.
37:24 - Il y a eu plusieurs signaux d'alarme de tirés
37:26 en ce qui concerne l'organisation des Jeux olympiques
37:29 et en particulier en ce qui concerne la sécurité.
37:32 - La responsabilité de Gérard Darmanin,
37:35 elle est éclatante dans la mesure où il a toujours couvert son préfet de police.
37:39 - Exactement.
37:40 - Et quand on lit dans le rapport...
37:42 - Qui a effacé les bandes de vidéosurveillance, accessoirement.
37:44 - Et quand on lit dans le rapport qu'il pensait
37:47 que c'était tous des hooligans,
37:49 comme des supporters d'Olivier Rappoul,
37:51 je voudrais dire que c'est exactement ça, le préfet Lallement.
37:54 Pendant plusieurs années, chaque manifestation,
37:57 le préfet Lallement avait un dispositif de maintien de l'ordre,
38:01 comme si tous les manifestants étaient des black blocs.
38:04 Donc c'est exactement le même raisonnement
38:07 qui a été employé au Stade de France.
38:10 Et ça, malheureusement, le préfet Lallement,
38:13 il a été envoyé sur une autre mission,
38:16 mais il est aussi récompensé.
38:18 - D'ailleurs à Paris, on voit bien la différence,
38:20 depuis que le préfet Lallement n'est plus là,
38:22 les manifestations se passent tout à fait de la même manière.
38:24 - Sauf que ce que certains expliquent aussi,
38:26 c'est qu'aujourd'hui les syndicats participent
38:28 à l'élaboration de ces manifestations,
38:30 ce qui n'était pas le cas lors des...
38:32 - C'est ce qui aidait à la sécurité des manifestations,
38:34 ce n'était pas le cas quand il y avait les gilets jaunes.
38:36 - C'est quand même le préfet de police qui avait aussi
38:38 la responsabilité de l'organisation des cortèges,
38:40 de leur bon déroulé.
38:42 Parce que ce qui s'est passé quand même
38:44 sous le préfet Lallement, c'est que pendant des années,
38:46 on n'allait plus manifester, alors que c'est un droit fondamental
38:48 dans notre République.
38:50 Et que moi je sais que par exemple, j'ai des enfants
38:52 avec qui je peux aller en manifestation,
38:54 je n'y allais plus, parce que je savais qu'à chaque fois,
38:56 ça dégénérait, même sur les manifs du 1er mai.
38:58 - Non, non, pas défendre le préfet Lallement,
39:00 mais c'est vrai que la différence,
39:02 c'est que les manifestations sont aujourd'hui
39:04 encadrées par les syndicats.
39:06 - Mais il y a eu des manifestations
39:08 encadrées par des syndicats,
39:10 et qui se passaient mal.
39:12 Toutes les manifestations contre la
39:14 réforme des retraites de 2019,
39:16 ou la loi sécurité,
39:18 c'est des manifestations qui se sont
39:20 souvent très mal passées.
39:22 - Mais on doit des excuses,
39:24 non, quand même, aux Anglais,
39:26 quand on dit...
39:28 - Au minimum, au minimum.
39:30 - Il y a deux choses dans les événements du Stade de France qui sont assez choquants.
39:32 La première, c'est évidemment ce qui s'est passé
39:34 au Stade de France, et le fait que
39:36 les forces de l'ordre n'ayant pas finalement
39:38 ni le dispositif, ni les ordres
39:40 nécessaires, n'ont pu
39:42 finalement garantir la sécurité de ceux qui
39:44 venaient pour assister au match.
39:46 Ça c'est la première chose qui est choquante,
39:48 qu'il n'y ait pas eu une capacité d'évolution dans les ordres qui sont donnés
39:50 pour prendre en compte que le problème n'était pas celui
39:52 d'une confrontation avec des hooligans,
39:54 mais d'une véritable explosion des agressions et des violences,
39:56 des vols autour du Stade de France.
39:58 D'ailleurs, le rapport précise que ça a commencé dès le début
40:00 d'après-midi, donc il y avait le temps quand même
40:02 d'anticiper et de pouvoir changer les ordres qui sont donnés.
40:04 Et ensuite, le deuxième point qui est
40:06 choquant, c'est qu'en fait, Gérald Darmanin,
40:08 ministre de l'Intérieur d'Emmanuel Macron,
40:10 est quand même pris en flagrant délit de mensonge.
40:12 Le rapport redit que, parce qu'il faut quand même
40:14 se souvenir, Darmanin, suite à ça, d'abord
40:16 accable les supporters anglais
40:18 en les traitant tous de hooligans, puis dans
40:20 un deuxième temps, fait porter la responsabilité
40:22 sur les organisateurs du match
40:24 en parlant de faux billets. À aucun
40:26 moment, il n'a reconnu les défaillances
40:28 de son service et défaillances
40:30 de l'État pour garantir la sécurité.
40:32 Donc, là, en effet, je partage complètement
40:34 avec vous le sentiment de honte.
40:36 C'est une véritable honte à un an des Jeux
40:38 Olympiques d'avoir
40:40 un spectacle aussi affligeant et surtout
40:42 un ministre de l'Intérieur qui reste en fonction,
40:44 qui garde la bénédiction du président de la République
40:46 sans qu'aucun mot d'excuse
40:48 n'ait eu lieu suite à ces événements.
40:50 - Jean-Claude Beaujour ?
40:52 - Je pense qu'il y a deux choses par rapport
40:54 à ce qui vient d'être dit. Tout d'abord, des excuses.
40:56 Effectivement, parce que là encore,
40:58 vous voyez, c'est très bien de parler de République
41:00 incolore, inodore, mais lorsque
41:02 chaque fois qu'il y a un incident au point du droit,
41:04 un certain nombre d'individus
41:06 a raison de leur origine, de leur
41:08 supposé, là par exemple,
41:10 c'est des supporters étrangers.
41:12 On les assignait à une sorte d'extranéité
41:14 coupable.
41:16 Ça, c'est la première chose et là-dessus,
41:18 c'est pour moi inacceptable.
41:20 Puis, mon inquiétude sur l'avenir,
41:22 puisque les Jeux Olympiques sont bientôt.
41:24 Et là, non seulement il ne faut pas
41:26 se rater, mais pour la sécurité des personnes,
41:28 au-delà de tout, pour la sécurité
41:30 des personnes. Si nous ne
41:32 voulons pas prendre de risques,
41:34 on attend. Donc moi, j'aimerais bien voir
41:36 quelle suite le ministre
41:38 de l'Intérieur donnera
41:40 à ce rapport.
41:42 Enfin, juste une dernière chose.
41:44 Je pense que
41:46 nous avons en France beaucoup de mal,
41:48 par exemple, et ça c'est quelque chose que je ne comprends pas.
41:50 On a beaucoup de mal à couvrir
41:52 un certain nombre, à organiser
41:54 un certain nombre d'événements.
41:56 On a
41:58 du mal et pourtant, nous avons
42:00 les moyens, nous avons le personnel, nous avons les équipes,
42:02 nous avons les hauts fonctionnaires, nous avons les policiers.
42:04 On a tout ça et pourtant, on a du mal.
42:06 Donc, question. - Oui, oui. Dans le
42:08 rapport, je vois aussi qu'il y avait eu des incidents
42:10 dans l'après-midi.
42:12 Et donc, il n'y a pas eu d'intervention
42:14 à ce moment-là. Ça a été une gestion quand même
42:16 totalement chaotique
42:18 des incidents qu'il y a pu y avoir
42:20 en amont et qui auraient pu peut-être
42:22 aider à canaliser.
42:24 Mais pour revenir sur les Jeux Olympiques,
42:26 pour en avoir parlé avec des policiers,
42:28 aujourd'hui, on n'a pas les ressources suffisantes
42:30 en policier, en vigile
42:32 pour assurer la sécurité pendant
42:34 les Jeux Olympiques. Donc, ça veut dire qu'on va prendre des gens
42:36 qui ne sont pas forcément compétents
42:38 et que ça risque d'être, là encore une fois,
42:40 très, très compliqué. - Et vous savez, entre la
42:42 théorie là-dessus et la pratique, il peut y avoir
42:44 des différences. - Oui. - Au-delà de
42:46 tous ces incidents, il y a aussi eu un événement
42:48 quand même qui m'inquiète beaucoup,
42:50 c'était le risque de piétinement, je ne sais pas si vous avez
42:52 vu dans le rapport. - Absolument. - Si, si, absolument.
42:54 - C'est-à-dire qu'à un moment, volontairement,
42:56 ont été nassés,
42:58 stockés, si je puis dire,
43:00 les flux de supporters qui arrivaient
43:02 dans une espèce de corridor coincé entre un mur
43:04 de je ne sais combien de mètres de haut et de l'autre côté
43:06 le périphérique ou la route, mais j'imagine
43:08 que ça devait être le périphérique, sans aucune
43:10 possibilité d'évacuation ni de protection.
43:12 Avec là aussi, je le rappelle, des femmes, des enfants,
43:14 des personnes en situation de handicap,
43:16 avec des supporters qui ont alerté les forces
43:18 de l'ordre en disant "attention, il y a un risque
43:20 d'écrasement parce que les gens continuaient d'arriver
43:22 et donc de pousser et de stacker, ça aurait
43:24 pu très très mal se terminer". - Oui, oui, oui.
43:26 - D'autant qu'à un moment, ils ont utilisé là aussi des gaz lacrymogènes,
43:28 donc avec des gens
43:30 qui ont été totalement exposés. - Donc, donc quoi ?
43:32 - C'est hallucinant, c'est hallucinant.
43:34 - Mais donc quoi ? Quelle suite à ce rapport ?
43:36 - Un rapport de plus qui va gagner...
43:38 - Il y avait un homme de commission d'enquête
43:40 au Sénat, je le rappelle, qui, j'espère,
43:42 va se ressaisir de ce dossier, puisqu'ils avaient,
43:44 il me semble, fini leurs travaux
43:46 en concluant qu'ils attendaient aussi
43:48 les rapports de cette enquête
43:50 pour pouvoir réouvrir leurs travaux.
43:52 J'espère que ce sera le cas, parce que je rappelle
43:54 que la commission d'enquête au Sénat a été
43:56 empêchée d'accéder aux enregistrements
43:58 de vidéosurveillance, alors même qu'il me semble
44:00 que le parquet de Bobigny et de Paris disposait
44:02 d'un certain nombre de bandes avant
44:04 qu'elles soient supprimées par le stade de France.
44:06 Mais là, on ne peut pas se contenter
44:08 malheureusement simplement de rapports.
44:10 Quand je dis "quelle suite",
44:12 c'est techniquement ce qui sera
44:14 mis en place
44:16 pour éviter toute dérive
44:18 lors des Jeux Olympiques
44:20 de l'année prochaine. Juste une précision,
44:22 puisque Lamia parlait
44:24 des enquêtes qui sont ouvertes par le parquet,
44:26 le fait,
44:28 aujourd'hui, de savoir qu'il y a un risque
44:30 de ne pas prendre
44:32 ou de ne pas être suffisamment diligent,
44:34 je rappelle que ça pourrait
44:36 engager y compris la responsabilité
44:38 pénale des fonctionnaires,
44:40 des hommes et des femmes en charge
44:42 de la sécurité, directement ou indirectement.
44:44 Je le rappelle parce qu'il faut
44:46 que chacun ait ça en tête pour se dire "je ne pourrais pas
44:48 simplement me faire couvrir
44:50 ou me cacher derrière quoi que ce soit".
44:52 Chacun est responsable. Donc aujourd'hui, on sait.
44:54 Donc tac, pour ce rapport.
44:56 Aujourd'hui, on sait. La question,
44:58 c'est qu'on a un an.
45:00 Par exemple, moi j'ai une suggestion, je trouve
45:02 que par exemple, sur les sociétés de
45:04 surveillance, on nivelle
45:06 beaucoup les prix par le bas,
45:08 ce qui oblige les sociétés de surveillance,
45:10 parfois, à embaucher des gens qui ne sont pas complètement formés.
45:12 C'est le problème du bas cost
45:14 avec les risques que l'on connaît.
45:16 Et ça, y compris lorsqu'il y a des acteurs
45:18 institutionnels.
45:20 Donc ça, c'est un sujet.
45:22 - Ça doit être les conséquences à la fois techniques-pratiques
45:24 et les conséquences symboliques. Techniques-pratiques,
45:26 c'est ce que l'on doit mettre en oeuvre
45:28 pour être prêt pour l'organisation des Jeux Olympiques
45:30 l'année prochaine. Et ensuite, les réponses
45:32 symboliques, c'est la responsabilité
45:34 du ministre de l'Intérieur qui doit
45:36 du coup se justifier. Parce qu'il n'en est pas à son coup d'essai.
45:38 Entre le pourrissement des manifestations,
45:40 entre les événements du Stade de France,
45:42 entre les OQTF, les obligations de quitter le territoire
45:44 français qui ne sont pas exécutées.
45:46 Bon, il y a un moment donné, est-ce qu'on peut faire le bilan de Gérald Darmanin
45:48 et lui demander gentiment de se retirer de la vie politique
45:50 étant donné que son bilan est vraiment
45:52 le plus accablant que celui qui existe dans toute la 5ème République.
45:54 - A suivre donc.
45:56 Merci à tous les quatre.
45:58 dans un instant l'émission Médias avec les Bodin's.
46:01 A tout de suite.

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