Un juge accusé d'être sévère - "On s'attaque à la démocratie !"

  • l’année dernière
Des avocats de la défense, des membres du Syndicat de la magistrature et Libération cherchent à évincer un magistrat jugé trop sévère. Celui-ci a décidé de porter plainte. Son Avocat, Maître Olivier Pardo, est avec nous pour en parler.

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2023-02-14##

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Transcription
00:00 C'est intéressant, on se penche sur ce cas d'un magistrat dit trop répressif.
00:05 En tout cas, il est attaqué par un certain nombre d'associations, par le syndicat de la magistrature,
00:11 par un certain nombre de journaux, en disant "Eh bien écoutez, il exagère".
00:17 Il s'appelle Tony Skurtis, il est effectivement président, il a été juge de liberté et de la détention,
00:29 et il est aujourd'hui maître Olivier Pardo, qui est son avocat.
00:32 Président de la chambre des comparations immédiates du tribunal judiciaire de Paris.
00:36 Qui est quand même l'un des postes les plus importants.
00:38 Qui est un poste important, et qui est un poste qui est mené de manière incontestable par monsieur le président Skurtis.
00:49 Alors, qu'est-ce qu'on lui reproche ? Qu'est-ce qui se passe ?
00:51 Parce qu'il y a eu une campagne, qui ne date pas d'hier déjà, on dit "Oui, il exagère, c'est 100% répressif",
00:58 et alors on dit cette chose formidable, parce que même ses adversaires...
01:00 Oui, il applique la peine, toute la peine, et il fait du zèle, presque.
01:06 - Bon, d'abord, pour moi c'est un honneur de défendre le président Skurtis.
01:11 Parce que c'est un magistrat, comme on en voit beaucoup, mais qui représente la justice dans son impartialité.
01:19 C'est-à-dire, c'est un magistrat non idéologique.
01:23 Lui, ce qui compte pour lui, c'est la loi.
01:27 Et il n'est pas idéologique.
01:29 Donc ceux qui sont idéologiques, l'attaquent en disant "Mais qu'est-ce que vous faites ? Vous appliquez la loi, alors qu'il faudrait appliquer une idéologie."
01:38 - Mais je crois que le rôle d'un juge est d'appliquer la loi, si je ne m'abuse.
01:42 - En tous les cas, la loi dit que le juge doit appliquer la loi.
01:46 Maintenant, on ne va pas se raconter de fadaises.
01:49 Il y a évidemment de l'idéologie.
01:52 Et quand un juge décide d'être rigoureux, rigoureux, ça ne veut pas dire autre chose que rigoureux en droit.
02:01 - Oui, appliquer le droit, dire le droit.
02:04 - Pour vous donner un exemple.
02:06 - Oui, prenons un exemple.
02:07 - Je viendrai ensuite sur les attaques.
02:10 Comment on sait si un juge est un bon juge ou un mauvais juge ?
02:15 D'abord, c'est très difficile quand c'est en collégial.
02:18 Parce que quand c'est en collégial, et là, l'article de libération qui a mis le feu aux poudres,
02:23 il attaque le président d'une chambre en collégial, où il y a deux autres magistrats.
02:27 Moi, j'ai été magistrat, le président n'a pas de voix prépondérante.
02:31 - C'est lui quand même qui donne le ton, non ?
02:34 - Il donne le ton quand il y a des jurés.
02:36 Et quand il y a des professionnels à ses côtés, les deux autres sont également aguerris.
02:41 Donc, voyez-vous, ça c'est déjà le premier point.
02:45 Puis, on regarde, quand il y a des appels, s'il y a des appels, le taux de réformation.
02:50 Le président Scurtis, les chambres qu'il préside, ont un excellent taux d'appel.
02:57 Ensuite, vous regardez sa notation.
03:00 Il a une excellente notation.
03:03 Enfin, une fois que les attaques ont eu lieu,
03:06 moi, j'ai eu des avocats, des magistrats, qui sont venus dire l'inverse de ce que dit l'article.
03:15 Ce qui est intéressant, c'est la décision de Libération de faire trois pages diffamatoires.
03:25 Plus que diffamatoires, disons qu'ils falsifieraient les rapports des éléments,
03:32 qui commencent, arrot sur le juge Tony Scurtis, le marteau de la justice.
03:36 - Oui, j'ai vu le marteau de la justice.
03:38 - Non, mais arrot, c'est quoi arrot ? La chasse à court ?
03:41 Mais quand on s'attaque au président Scurtis, on s'attaque à un juge, à un dépendant,
03:49 donc, quelque part, à la démocratie.
03:52 - Mais alors, maître Pardo, Olivier Pardo, est-ce que vous pouvez me dire concrètement,
03:55 par exemple, s'il y a des faits, enfin des faits et des jugements qui lui ont été reprochés,
03:59 en disant, est-ce que vous pouvez nous donner des exemples, où il est allé trop loin, trop sévère, etc.
04:04 - Non, dans l'article, les reproches ne tiennent pas.
04:07 C'est-à-dire, par exemple, on lui dit "vous ne faites pas l'aménagement des peines, systématiquement".
04:12 Non, il ne les fait pas systématiquement, mais il les fait quand même.
04:15 Il ne les fait pas systématiquement.
04:17 - Oui, et ça c'est reprocher, parce qu'il faut systématiquement,
04:19 oui, parce que souvent on dit "application des peines, on reporte, on reporte".
04:22 - Ce qui est... comment, ce n'est pas à vous, grand journaliste que vous êtes,
04:28 avec l'expérience que vous avez, de savoir comment se construit l'idée,
04:34 pour un journal comme Libération, de faire un portrait à charge,
04:39 contre le président d'une chambre correctionnelle.
04:43 Généralement, ce n'est pas ce que l'on entend dans Libération,
04:47 ou plutôt, ce n'est pas les juges qui sont forcément visés.
04:51 Donc faire trois pages, grands titres, sur un magistrat,
04:55 connu professionnellement, mais pas connu dans l'opinion.
04:58 - Du grand public, non.
05:00 - C'est quelqu'un qui est venu leur apporter.
05:03 Mais c'est d'un article.
05:05 À un moment donné, il siège une fois avec un représentant du syndicat de la magistrature.
05:10 Une fois.
05:12 Et il fait son métier, de président.
05:16 J'en sais pas plus, parce que, voyez-vous,
05:19 il y a un phénomène qui s'appelle le secret du délibéré.
05:23 On sait ce qui se passe à l'audience.
05:25 Mais ce qui se passe entre les trois juges,
05:27 on ne le sait pas et on ne doit pas le savoir.
05:29 Et là, il y a manifestement un des assesseurs,
05:32 qui a raconté, donc c'est un vrai sujet,
05:37 et qui a décidé qu'on allait faire une campagne contre M. Scurtis.
05:42 Sauf qu'il ne savait pas une chose.
05:44 Il pensait qu'il allait faire, comme tous les autres magistrats,
05:47 une campagne contre M. Scurtis.
05:49 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
05:52 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
05:55 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
05:58 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:01 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:04 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:07 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:10 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:13 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:16 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:19 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:22 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:25 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:28 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:31 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:34 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:37 Et il a décidé de faire une campagne contre M. Scurtis.
06:40 Et juste comme la loi est juste, si la loi dit quelque chose qui est injuste, bon...
06:43 - Il faut la changer. - Il faut la changer.
06:46 - C'est un autre problème. - Lui, il applique la loi et tout ce qu'on voit,
06:49 moi j'ai vu, pour préparer le dossier, toutes ces notations,
06:52 il a toujours eu les meilleures notations. Vous savez, dans la magistrature,
06:55 la notation c'est quelque chose qui compte, c'est-à-dire c'est vos pères
06:58 qui donnent l'appréciation sur vous. - Absolument.
07:01 - Et lui, tout le monde, les avocats qui sont venus
07:04 et qui vont venir le soutenir,
07:07 c'est d'où sa rigueur juridique.
07:10 Alors, si la rigueur juridique c'est la rigueur au sens premier du terme,
07:13 oui c'est un magistrat rigoureux.
07:16 - Alors en fait, une chose, est-ce que le secret du délibéré
07:19 peut devenir comme le secret de l'instruction, qui pratiquement
07:22 est devenu une plaisanterie, ou presque, qui n'existe plus ?
07:25 - Cher André Bercov, jusqu'à présent, le secret du délibéré
07:28 était l'un des derniers bastions
07:31 où on ne savait pas ce qui s'y passait.
07:34 On ne savait pas parce que
07:37 on ne sait pas l'opinion des autres ou pas.
07:40 Moi j'étais magistrat, et
07:43 c'est une phase de la vie judiciaire
07:46 qui est sûrement la phase la plus importante, parce que c'est là où la décision
07:49 se prend, et c'est là où il y a
07:52 des affrontements, ou pas.
07:55 Mais ils sont trois, et surtout le président.
07:58 Généralement, je vais vous raconter, sans violer le secret du délibéré
08:01 comment ça se passe, puisque je l'ai été.
08:04 Le président fait parler le plus jeune.
08:07 Le plus nouveau.
08:10 Si le plus nouveau est d'accord avec
08:13 ce que le président propose, il vous dit "voilà, moi je considère qu'il est coupable,
08:16 je propose telle peine". Si le jeune magistrat,
08:19 le plus jeune, arrivé, ça ne veut pas dire que les jeunes,
08:22 dit "ok", l'autre dit "bon, ok". - S'il n'est pas d'accord...
08:25 - S'il n'est pas d'accord, il va se tourner vers le magistrat
08:28 assesseur le plus ancien, pour
08:31 lui poser la question. Mais à un moment donné,
08:34 si le magistrat le plus ancien se met d'accord avec le plus jeune,
08:37 le président est en minorité, il ne peut rien faire. - Vous voulez dire
08:40 que c'est vraiment à l'égalité des... - Total !
08:43 Moi j'ai vu des présidents... sans violer
08:46 le secret du délibéré, de toute façon, il y a tellement de temps...
08:49 - Ils n'ont pas de nom ni d'affaire, là. - J'ai vu un président,
08:52 où les deux assesseurs l'obéitaient systématiquement en minorité.
08:55 - Il est obligé d'accepter.
08:58 - Il n'a pas le choix. - D'accord. - Et quand il va
09:01 rentrer à l'audience, il va prononcer la peine,
09:04 ou la culpabilité, il va dire ce qui a été
09:07 décidé par les trois, et pas par lui.
09:10 Et là, on le vise lui, alors que c'est délibéré.
09:13 - Alors, justement, Olivier Pardo,
09:16 allons un tout petit peu plus loin,
09:19 au-delà de ce cas, qu'est-ce que vous dites-vous
09:22 dans vos cas ? Ancien juge, justement, c'est très intéressant
09:25 que vous ayez été des deux côtés de la barricade.
09:28 Qu'est-ce qu'on dit quand certains, enfin une partie
09:31 de l'opinion, dit vraiment "les juges trop laxistes",
09:34 "la justice", on entend ça
09:37 dans l'émission et ailleurs, vraiment, beaucoup de monde
09:40 qui se plaignent, cette insécurité,
09:43 violence et non-réponse de la justice. Alors, je
09:46 schématise bien sûr, et là,
09:49 on a un cas, au contraire, où des gens,
09:52 effectivement, c'est l'idéologie d'un autre côté, attaquent en disant
09:55 "non, non, non, il est beaucoup trop sévère, et c'est pas normal".
09:58 Est-ce qu'il y a, aujourd'hui, soyons, une guerre civile
10:01 froide, j'exagère en parlant de guerre civile, mais quand même,
10:04 de la justice ? On voit très très bien que ça ne marche pas très bien
10:07 tout ça. - Bon, la justice
10:10 est devenue, d'aucun
10:13 dirons l'autorité, mais en réalité, un pouvoir
10:16 central de la vie française.
10:19 Un pouvoir central. C'est-à-dire, vous n'ouvrez pas un journal
10:22 sans que les affaires de justice, que ce soit les affaires
10:25 de justice des faits divers,
10:28 des affaires politiques,
10:31 soient centrées sur la justice.
10:34 Centrées sur la justice. Et vous avez un pouvoir
10:37 qui est perçu par les autres pouvoirs comme second.
10:40 C'est quand même paradoxal. Vous avez un pouvoir qui est
10:43 devenu le premier pouvoir qui intéresse le plus
10:46 l'opinion, et qui est
10:49 perçu second, et qui est traité secondairement.
10:52 Je vais vous dire quelque chose que les autres ne disent pas.
10:55 Éric Dupond-Moretti, que tout le monde critique,
10:58 est celui qui donne à la justice
11:01 des vrais moyens, et qui fait une vraie révolution.
11:04 Il est honni par tout le monde, on ne va pas s'en compter,
11:07 ses anciens confrères qui ne l'aiment pas,
11:10 ses juges qu'il déteste, mais
11:13 il donne les moyens. La justice, c'est quelque chose de moyen.
11:16 Quand vous allez aux États-Unis, vous travaillez
11:19 dans des dossiers américains, qu'est-ce qui fait la différence
11:22 entre un juge français et un juge américain ?
11:25 Ce n'est pas son intelligence, ce n'est pas sa culture, ce n'est même pas son ancienneté,
11:28 c'est qu'autour du juge, il y a 10-15 assistants
11:31 qui travaillent.
11:34 - Il a les moyens, absolument. - Et ça lui évite de faire des conneries.
11:37 Parce que quand vous avez 10-15 assistants, si vous déviez
11:40 les autres et le voient,
11:43 ça lui donne les moyens. - Mais juste une chose,
11:46 Olivier Bardot, c'est très bien. Je crois que ce que le public ressent,
11:49 en tout cas une grosse partie du public, c'est justement,
11:52 et peut-être Eric Dumont-Moretti est une illustration,
11:55 mais peut-être négative, alors qu'il a des côtés positifs,
11:58 je le concède tout à fait, c'est la non-séparation
12:01 des pouvoirs. En tout cas, c'est ressenti aujourd'hui,
12:04 comme vraiment on entend des témoignages du matin au soir,
12:07 et de beaucoup beaucoup de monde,
12:10 comme qu'il n'y avait qu'un seul pouvoir véritablement
12:13 actif en France, c'est le pouvoir exécutif,
12:16 et que le pouvoir législatif, bon, ça se discute,
12:19 et que le pouvoir judiciaire, il est en partie,
12:22 comme vous le savez beaucoup mieux que moi,
12:25 que le parquet indépendant pour sa carrière du ministère de la Justice
12:28 et du Gouvernement, en tout cas c'est ressenti comme un pouvoir,
12:31 vous dites, en second, mais parce que certains ont l'impression
12:34 que c'est un poids en partie assujetti.
12:37 - Alors, demander à M. Olivier Dussop
12:40 ce qu'il en pense, parce que
12:43 porter la réforme numéro 1
12:46 du gouvernement, et se retrouver avec
12:49 un rapport du parquet national financier
12:52 le jour même qu'il lui reproche
12:55 une infraction, on ne peut pas dire
12:58 que ce soit le pouvoir qui ait eu cette idée-là,
13:01 demander
13:04 au président Nicolas Sarkozy ce qu'il en pense.
13:07 La vérité,
13:10 c'est que... - Il y a eu l'affaire Fillon aussi.
13:13 - L'affaire Fillon, je pense, voyez-vous, que c'était une autre époque.
13:16 Que c'était, qu'on est déjà
13:19 très au-delà. C'est-à-dire que...
13:22 - Vous pensez qu'on a dépassé cette époque-là.
13:25 - Aujourd'hui, l'indépendance
13:28 est acquise, que l'impartialité
13:31 est à conquérir.
13:34 - Intéressant. - Et que l'impartialité,
13:37 le président Scurtis la représente,
13:40 mais elle est à conquérir. L'impartialité,
13:43 c'est la partialité, moi je me souviens de mon premier président
13:46 quand j'ai débuté, qui me disait "L'ennemi du juge,
13:49 il n'y en a qu'un, c'est lui-même." C'est-à-dire,
13:52 il y a une question, ses a priori.
13:55 - Son idéologie. - Son idéologie.
13:58 Et que, si votre apprentissage ce n'est pas
14:01 de la laisser de côté, c'est un exercice extraordinairement difficile.
14:04 - Difficile. - Moi j'ai quitté la magistrature pour ça.
14:07 - Penser contre soi-même. - Oui, moi j'étais incapable.
14:10 Je suis un homme engagé, j'étais incapable.
14:13 Bon, c'est le pire des métiers, si vous voulez avoir un engagement,
14:16 faites autre chose. Soyez homme politique,
14:19 soyez avocat, soyez journaliste, éditorialiste,
14:22 soyez ce que vous voulez, ne soyez pas juge. Quand vous allez voir un juge,
14:25 tout ce que vous lui demandez, c'est de vous écouter,
14:28 sans a priori, et ensuite de faire son jugement.
14:31 Quand vous sentez que tout ce que vous dites,
14:34 c'est comme faire pipi dans un violon,
14:37 évidemment que vous ressortez de là,
14:40 vous êtes détruit. - Et il y en a eu.
14:43 - Déjà parce que vous avez un métier qui est un métier dingue,
14:46 qui s'appelle métier de juge d'instruction,
14:49 où vous êtes à la fois enquêteur et juge.
14:52 - Ce qui quand même pose un vrai problème.
14:55 - Un juge, c'est quelqu'un, il y a un procureur qui dit
14:58 noir, il y a un avocat qui dit blanc, et lui,
15:01 il décide. S'il porte en lui-même les deux éléments,
15:04 c'est très compliqué.
15:07 Il y a des génies qui arrivent, moi je les admire.
15:10 - Non, c'est vrai qu'en tout cas, c'est intéressant
15:13 parce que l'affaire du juge Curtis,
15:16 que vous défendez, pose vraiment le problème
15:19 et comme vous dites, c'est un problème humain.
15:22 Je ne dirais pas objective, mais elle est neutre au bon sens du terme ?
15:25 Est-ce qu'elle n'écoute que sa conscience,
15:28 ou elle écoute ses a priori, ou ses partis pris ?
15:31 Parce qu'on est humainement aussi, on a tous des partis pris.
15:34 - Si un jour, on devait décrire, faire le portrait,
15:37 un romancier faire le portrait d'un magistrat impartial,
15:40 intègre, que ce soit physiquement, moralement,
15:43 mentalement, il prendrait l'exemple de Tony Curtis.
15:46 - Vous êtes un bon avocat, Olivier Bardot,
15:49 on le savait déjà, mais là vous le démontrez. Merci en tout cas.

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