Les banques françaises dévissent en bourse, faut-il s’inquiéter ?

Sud Radio

l’année dernière

Parlons Vrai chez Bourdin avec Christian de Boissieu, vice-président du "Cercle des économistes".

Retrouvez Parlons Vrai chez Bourdin du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur #SudRadio.
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Transcript

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00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.

00:06 - Bien, parlons des marchés financiers avec Christian Deboisieu et je me réjouis de retrouver Christian Deboisieu en direct. Bonjour.

00:14 - Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.

00:16 - Vice-président du Cercle des économistes. Nous en parlions la semaine dernière avec vous et avec plusieurs invités.

00:22 La banque suisse, le Crédit Suisse a été rachetée par UBS hier soir. Alors il faut rappeler que Crédit Suisse était la deuxième banque suisse rachetée par la première, c'est ça Christian Deboisieu ?

00:35 - C'est exactement ça. C'était dans le suivant quand on s'est vu le jeudi vendredi. Et donc ça a été conclu pendant le week-end.

00:43 Et je pense que sur ce terrain-là, les autorités suisses ont réagi parce que ce sont elles qui sont derrière ce rachat. C'est sur les autorités éloignées en Suisse qu'elle demandait à la première de racheter la deuxième.

00:56 - Évidemment. Alors les marchés financiers étaient dans l'incertitude ce matin. Ils ont ouvert à forte baisse. Ça se redresse un peu les valeurs bancaires.

01:07 Je regarde les derniers cours Société Générale -4, BNP -3, Cadiens et Écoles -2. Il y a eu inquiétude évidemment.

01:14 Le cours de bourse de Crédit Suisse s'effondre, mais c'est logique. Il y a toujours une inquiétude sur les marchés financiers.

01:25 - Je vous disais la semaine dernière que je n'ai pas changé d'avis. Tout ça se déroule dans un contexte de finances fragiles, ce que j'ai appelé une finance mondiale inflammable.

01:36 Suite à la faillite de la banque californienne SVB il y a dix jours, il y a des effets de contagion au plan mondial parce que les marchés financiers sont interconnectés au plan mondial.

01:51 Rajoutons une deuxième raison. Avant ces événements qui ont commencé il y a une dizaine de jours, les bourses avaient quand même battu des records de hausse.

02:04 Vous vous souvenez, on faisait cocorico il y a deux semaines, trois semaines quand le CAC 40 avait battu son record. Quand trop c'est trop, une petite allumette suffit à créer une crise de confiance dans l'ensemble du système financier qui est interconnecté.

02:26 Je pense qu'il faudra quelques jours, il faudra sans doute aussi jaillir des actions, en tout cas des concertations des ministres des finances et gouverneurs de banque centrale au plan mondial plus fort pour que les marchés arrêtent cette petite déprime.

02:44 Est-ce que, question que tout le monde se pose, on m'a posé plusieurs fois la question à Christian de Boissieu, est-ce qu'il faut être inquiet ? Est-ce que nous, épargnants, dépositaires dans les banques, est-ce que nous devons être inquiets ?

02:58 Écoutez, je vous ai dit la semaine dernière non, je n'ai pas non plus changé d'avis parce que globalement parlant et même cas par cas les banques françaises se portent globalement bien. Elles ont affiché une rentabilité record pour la plupart d'entre elles en 2022.

03:13 Elles ont des fonds propres, ça c'est la conséquence du durcissement de la réglementation qui depuis 15 ans a obligé les banques à avoir plus de fonds propres.

03:21 Elles ont des liquidités donc moi je suis client d'une banque moyenne indépendante. J'ai réfléchi mais pas longtemps. Je reste dans ma banque parce que je n'ai pas de raison d'aller vers une grande banque.

03:34 Et il y a en plus la garantie des dépôts qui joue jusqu'à 100 000 euros par personne. Donc tout ça, si vous voulez, c'est un peu ceinture et bretelle si vous permettez l'expression.

03:44 Et donc les marchés corrigent parce qu'il y a un sentiment de défiance à l'égard des banques en général mais c'est pas nécessairement justifié au cas par cas.

03:54 Alors cette défiance qui persiste ne vous inquiète pas donc ?

04:00 Moi je ne suis pas inquiet. Je ne suis pas tout jeune. J'ai vécu pas mal de crise bancaire depuis 20 ou 30 ans. Je répète, les marchés avaient trop monté.

04:10 Donc l'occasion de cette correction c'est l'ombre de choc de la faillite de cette banque californienne et puis le crédit suisse qui était fragile depuis des années.

04:22 Alors les événements ont accéléré, la restructuration du crédit suisse et son rachat et puis les marchés financiers ça a monté, ça baisse.

04:29 Donc il faut accepter. C'est l'union euro. On accepte plus facilement la hausse quand on est actionnaire que la baisse mais il faut accepter.

04:37 Merci Christian de Boissieu. Merci encore une fois pour ce regard sur les marchés financiers. Merci à vous.

04:44 Il est 10h55, vous êtes sur Sud Radio évidemment. Alors nous allons parler de la réforme des retraites, nous allons parler de ces deux motions de censure qui seront soumises au vote cet après-midi à l'Assemblée nationale.

04:57 Nous allons essayer de savoir ce que ça va donner mais je ne suis pas là pour faire de la prédiction. Vous savez que je déteste le journalisme de prévision.

05:06 Ce qui m'intéresse c'est les discours des uns et des autres, les faits et les idées défendues par les uns et les autres.

05:14 Nous allons débattre de ces deux motions de censure dans un instant avec nos invités, trois députés, un député PS, un député Lyot et un député du Modem, le porte-parole d'ailleurs du groupe Modem à l'Assemblée nationale.

05:32 A tout de suite, vous êtes sur l'antenne de Sud Radio. Tiens, à ce propos j'ai vu que le conseil d'administration de Total Énergie proposait une augmentation de 10% de la rémunération de son PDG en 2023.

05:48 Évidemment ça fait jaser. Le PDG de Total Énergie, Patrick Pouyanné, le conseil d'administration propose 10% d'augmentation. Je ne sais pas si c'est bien accueilli, si ça va être bien accueilli.

06:02 Allez, je vous en parlerai, tiens, à nos trois députés. A tout de suite 10h56.