SEB, le youtubeur aux 5 millions d'abonnés raconte son périple au Kirghizistan dans une vidéo. Il est l'invité de 9H10.
Retrouvez "L'invité de Sonia Devillers" sur
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-9h10
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00:00 Le 7 9 30 sur France Inter.
00:06 Il est 9h09, Sonia De Villers, votre invitée a été surnommée La Frite.
00:11 Voilà, et on se demande bien comment on se débarrasse d'un surnom pareil.
00:14 Bonjour Seb !
00:15 Bonjour ! Ça va ?
00:17 Il a réduit, c'est-à-dire de Seb La Frite, on est passé à Seb.
00:22 C'est ça.
00:23 Mais La Frite c'est resté.
00:24 C'est resté, c'est le nom de famille de mon pseudo.
00:25 C'est le nom, c'est mignon. Vous comptez plus de 5 millions d'abonnés au compteur
00:31 sur Youtube et vous n'aimez pas le mot "abonnés".
00:34 Ouais, pas tant que ça.
00:36 Bon, c'est humaniser les gens.
00:38 On les a déshumanisés un peu, c'est devenu des stats.
00:40 C'est ça, mais de là à les appeler quand vous vous adressez à votre communauté avec
00:46 tout un tas de petits surnoms ridicules, c'est pas exactement votre truc.
00:49 C'est pas mon truc, non.
00:50 Voilà.
00:51 Vous êtes venu d'un côté du Kyrgyzstan, vous avez voulu pénétrer les entrailles
00:55 d'un glacier et ça donne ça.
00:58 Non, je vais remettre dans le bon sens.
01:00 Je corrige mes...
01:01 Mais ça, je veux jamais te voir les deux mains sur les mousquetons.
01:04 Jamais.
01:05 Ok.
01:06 Je peux pas mettre ma corde ?
01:07 Seb, Seb, tiens ta corde avec ta main.
01:08 Tiens ta corde avec ta main droite.
01:09 Tiens ta corde avec ta main droite.
01:10 Seb, jamais lâcher ta corde avec ta main droite.
01:11 Jamais de la vie.
01:12 Voilà.
01:13 Seb au Kyrgyzstan, c'est un long format, plus d'une heure, que vous êtes allé voir.
01:14 Je vous pose la question parce que je vous l'ai posée il y a 5 minutes dans le couloir
01:25 et la réponse m'a beaucoup amusée.
01:27 Réponse quand je veux.
01:28 Je sais toujours pas trop, mais justement c'est cette liberté là aussi de me dire
01:32 ok, c'est la première semaine d'avril, maintenant, selon la météo...
01:37 C'est ça, c'est la grande liberté des youtubeurs par rapport à la télévision, par rapport
01:41 au cinéma.
01:42 Vous avez eu un premier voyage en papouasie dans une forêt primaire où vous aviez pendant
01:49 des heures et des heures cherché un couscous par exemple.
01:51 Qu'est-ce que c'était qu'un couscous ?
01:52 C'est un petit animal qui vit dans la forêt, où une personne particulière, un papou en
01:59 particulier de la tribu, savait parler au couscous.
02:02 C'est ça.
02:03 Et voulait montrer ça.
02:04 Donc le cri du couscous floppe à la télévision.
02:08 Enorme succès en ligne.
02:11 Enorme succès en ligne.
02:13 En fait, j'ai appris quelque chose de cette expérience là, c'est que je pense que c'est
02:19 très dur finalement de driver des gens d'un endroit à un autre, mais qui n'est pas le
02:24 même.
02:25 Moi, amener des gens à la télévision, pas très efficace.
02:28 Par contre sur le replay, je sais qu'on avait fait des très bons scores parce que ça restait
02:32 un peu...
02:33 Parce que le replay d'un seul coup c'est un autre écran.
02:34 C'est ça.
02:35 Le Kyrgyzstan donc.
02:38 Le Kyrgyzstan donc.
02:40 On va dire un mot quand même parce que cette expédition au Kyrgyzstan, dans les entrailles
02:45 d'un glacier, là on vous entend et on sait qu'il y a eu des moments dangereux, terriblement
02:50 fatigants etc.
02:51 C'est aussi l'occasion de faire le point sur votre métier de youtubeur.
02:55 Vous avez 26 ans, vous avez démarré très très jeune.
02:58 Et il y a un moment, au milieu de ce long documentaire, où vous vous dites "qu'est-ce
03:05 que je fais moi depuis 10 ans ? À quoi je sers ?" Et au fond, quelle est la nature de
03:10 ces images qu'on contribue tous à déverser sur les réseaux ?
03:13 - Bah ouais, parce que j'ai l'impression qu'on est vraiment dans une époque où ça
03:18 fait que s'accélérer.
03:19 Et on mange vraiment du divertissement à toutes les sauces.
03:22 Notre temps d'attention est réduit, notre dopamine a besoin très très vite de plein
03:29 de choses.
03:30 On est vite rassasié, on ne recherche plus vraiment le petit bonheur, le petit truc.
03:35 Tout vient à nous.
03:36 Et je trouve que c'est quelque chose où, quand t'es acteur et que tu participes aussi
03:39 à ce truc-là, il faut te remettre en question et te dire "bon, qu'est-ce qu'on fait ?"
03:43 - Alors vous, vous avez toujours très peu posté.
03:45 Pourquoi ?
03:46 - Je préfère favoriser, d'être peu là, mettre plus de qualité, plutôt que d'avoir
03:54 un afflux, trop de quantité, et dépendre aussi de quelque chose.
03:59 J'aime pas me dire que… Je vois mes collègues qui arrivent à faire quelque chose et qui
04:05 s'imposent peut-être un contenu par semaine, etc.
04:09 Je trouve que c'est pas du tout un modèle qui m'irait à moi.
04:13 J'ai pas le mojo pour faire ça.
04:16 - Pendant ce temps-là, il y a quand même tout un tas de youtubeurs, y compris de youtubeurs
04:21 stars, qui dénoncent une espèce de sur-enchaire hyper impressionnante.
04:26 Vous, les youtubeurs qu'on caricaturait il y a 10 ans, ils sont enfermés dans leur
04:30 chambre à coucher, à parler face à un smartphone.
04:35 Aujourd'hui, vous publiez des super-productions sur lesquelles il y a énormément de budget,
04:40 il y a aussi énormément de travail, il y a des très grosses équipes.
04:42 Sauf qu'il y a une espèce de sur-enchaire là-dedans, dans l'hyper-production, qui
04:46 s'accompagne d'ailleurs d'une grosse fatigue généralisée de ceux qui en deviennent
04:51 dépendants.
04:52 Alors ce voyage à la kyrgyzstan, c'est quoi ? C'est le max du max du divertissement,
04:55 c'est le max du max de la super-production ? Ou au contraire ?
04:59 - Pour moi, c'est juste que je ne le considère même pas comme une sur-production, parce
05:04 que je ne le considère même pas comme une vidéo youtube lambda.
05:07 J'essaie vraiment de le différencier, j'essaie de faire un film, donc c'est des trucs qui
05:10 me prennent plus de temps, autant dans la préparation que dans la conception, que dans
05:14 l'après.
05:15 Donc évidemment, ça ne repose pas du tout sur le même modèle que faire une simple
05:20 vidéo pour dimanche prochain, où évidemment là, c'est des gags surdimensionnés.
05:25 Je ne pense pas être dans cette case-là.
05:27 - Dans cette case-là.
05:28 On va vous entendre, il y a eu des petits coups de mou au milieu de l'expédition.
05:32 - Je suis épuisé, j'ai l'impression de cumuler de la fatigue de ouf.
05:36 Ce soir, la mauvaise nouvelle, c'est qu'on perd un membre de l'équipe.
05:40 On perd un membre de l'équipe qui ne tient plus.
05:43 Et nous, demain, on part pour la gigamarche, où depuis le début, je vous dis que je redoute
05:48 ce jour.
05:49 Et du coup, je retarde, même le fait de dormir.
05:52 - Alors le Kyrgyzstan, d'abord, c'est plein de rencontres.
05:57 Une rencontre d'abord avec la légende de Manasse.
06:01 - Oui, incroyable cette histoire.
06:03 C'est fou.
06:04 On ne l'a pas en entière.
06:05 - Non.
06:06 - C'est trop marrant, la culture nomade est assez surprenante, elle est remplie de plein
06:11 d'histoires.
06:12 Bah ouais, Manasse, je peux en parler un peu ?
06:15 - Allez-y.
06:16 Vous êtes sur France Inter, éclatez-vous.
06:18 - Non mais c'est super, c'est la personne la plus importante au Kyrgyzstan, parce que
06:23 c'est celui qui apparemment aurait réuni toutes les tribus.
06:28 - C'est le héros de l'identité kyrgyzoïde.
06:32 - Qui a réuni des tribus, qui a fait l'identité kyrgyze.
06:35 - Sauf que vous, vous découvrez ce que c'est qu'un compteur au Kyrgyzstan.
06:38 Et ça fait réfléchir.
06:39 Quand vous dites que vous, vous êtes une génération dont le temps d'attention se
06:44 chiffre en secondes, voire en nanosecondes, un compteur au Kyrgyzstan, c'est ?
06:49 - C'est un manachi.
06:50 Et du coup, ils passent leur vie à raconter l'histoire de Manasse.
06:54 - C'est ça.
06:55 Pendant parfois 40 heures d'affilée.
06:56 - C'est ça.
06:57 J'ai eu l'occasion de rencontrer quelqu'un qui a le record du monde.
07:01 - La légende de Manasse.
07:04 - C'est ça.
07:05 C'est assez surprenant, je sais que j'ai passé du temps à ne pas comprendre évidemment.
07:10 Mais c'est une vraie démonstration, c'est musical.
07:13 Mine de rien, même si moi j'en fais des blagues dedans, c'est assez impressionnant.
07:17 - Et le sport national qui consiste, c'est une espèce de sport collectif à cheval,
07:23 extrêmement brutal, extrêmement dangereux et spectaculaire.
07:26 C'est très bien filmé dans le doc.
07:29 Où on joue à la place d'un ballon avec quoi, Seb ?
07:34 - Avec une carcasse de chèvre.
07:35 Décapitée.
07:36 De bon matin, on se dit "d'accord, bon jeu les gars".
07:45 Surtout qu'après ils ont voulu vous faire bouffer la chèvre, non ?
07:50 - Et après on a mangé cette chèvre.
07:52 - C'est ça.
07:53 Alors dans le doc, il y a une petite incise avant de partir.
07:58 Vous poussez la porte de celle qui est votre compagne depuis plusieurs années qui s'appelle
08:02 l'ENA Situation.
08:04 Manifestement, vous aviez un peu oublié de la prévenir du projet.
08:08 - C'est vrai que pendant 22 jours, je n'ai pas de nouvelles de toi ?
08:11 - Non, le 21-22.
08:12 D'ici une semaine, j'aurai.
08:13 Il y a un vrai trou de 11 jours.
08:16 - Je ne sais pas si tu es en bonne santé, si tu es vivant, si tu es là.
08:21 Comment tu as ces idées ? On est toute la journée ensemble.
08:24 Il n'y a pas une seule fois.
08:25 On n'a pas regardé un docu, on n'a pas regardé un film.
08:27 Tu sais pourquoi ? Tu t'es dit "je vais aller au Kyrgyzstan voir un lac qui fait…
08:31 Je n'ai même pas compris ce que faisait le lac".
08:33 - Il se vide.
08:34 - C'est vrai en plus.
08:35 Vous êtes parti voir un lac qui se vide.
08:37 - Qui se vide.
08:38 Sur le papier, ce n'est pas…
08:40 - Sauf qu'en réalité, c'est 300 millions de mètres cubes d'eau et de glace qui
08:45 se vident d'un seul coup.
08:46 C'est un phénomène naturel, c'est une catastrophe naturelle qu'on n'explique
08:49 pas.
08:50 D'où l'idée de pénétrer les entrailles.
08:51 Moi, ce qui m'amuse dans votre histoire avec l'ENA Situation, c'est qu'aujourd'hui,
08:56 on dit "c'est Seb, c'est le mec de l'ENA".
08:59 Franchement, on voit que les générations ont changé.
09:01 Parce que pendant longtemps, c'était les nanas qui étaient la meuf d'eux.
09:05 Et pas l'inverse.
09:06 - Au début, c'était ça.
09:07 Maintenant, ça a changé.
09:08 Il y a toujours ce truc…
09:10 - Alors que vous avez beaucoup plus d'abonnés qu'elles.
09:13 - Non, c'est elles la star.
09:14 - C'est elles la star.
09:15 - C'est elles la star.
09:16 - C'est elles la boss.
09:17 - Archi-starisée.
09:18 - C'est vrai.
09:19 - Et maintenant, c'est quelque chose d'assumé, de facile.
09:22 Vous vous filmez ensemble, vous partez faire des expéditions ensemble quand ça vous arrive.
09:27 Votre vie, c'est quelque chose d'assumé, de facile à rendre public ?
09:30 - A vivre, c'est juste de la communication, d'en parler.
09:34 On met une barrière pour les gens et on met une barrière pour notre vie privée.
09:38 On ne servira que à nos propres intérêts de se montrer ensemble.
09:41 - C'est-à-dire ?
09:42 - On ne se montrera jamais ensemble quelque part ailleurs où on n'a pas le contrôle.
09:48 On veut juste garder le contrôle de nous pour garder notre intimité, notre privé.
09:52 Mais sinon, après, au-delà de ça…
09:54 - Sachant que l'un et l'autre, vous vous êtes quand même largement exprimé, surtout
09:57 Léna, sur ce que c'est que le harcèlement, les intrusions dans votre vie privée, la
10:02 communauté virtuelle qui pense que tout est permis dans la vie réelle.
10:06 - Il y en a beaucoup.
10:07 - Il y en a beaucoup.
10:08 Vous, vous en parliez il y a déjà 4-5 ans et même sur des petites rencontres dans la
10:12 rue, sur ce moment de désespoir, de panique, d'être en face d'un fan.
10:17 - Oui, ben oui.
10:18 - In real life.
10:19 - Il y a toujours ce petit truc du "moi j'avais des gens qui envoyaient des frites sur mon
10:23 balcon".
10:24 - Des frites ?
10:25 - Des frites, du coup.
10:26 Donc je l'avais, j'avais la vanne.
10:27 Je me suis dit "Dax, je l'ai".
10:30 Mais bon, c'est relou de ramasser des frites le matin.
10:32 - Mais d'où il est venu ce surnom, Seb, la frite, franchement ?
10:35 - Eh ben, mon nom de famille, c'est Fri F R I T.
10:38 - Ah c'est ça ! - Tout bêtement.
10:40 - Tout bêtement.
10:41 - J'ai voulu l'assumer avant qu'on me le découvre.
10:44 - Et vous auriez jamais dû.
10:45 - Et je n'aurais jamais dû.
10:46 - 9h19 sur France Inter.
10:49 - On va voir.
10:50 - On va voir.
10:58 - On va voir.
11:07 - On va voir.
11:20 - On va voir.
11:44 - On va voir.
12:12 - On va voir.
12:24 - On va voir.
12:50 - Le king, évidemment.
12:52 Pensez-vous que je programme un Elvis ce matin parce que je reçois un youtuber de 26 ans
12:57 que mes parents ne connaissent pas et qu'il faille compenser ? Eh ben pas du tout.
13:01 Parce que le youtuber de 26 ans qui s'appelle Seb, face à moi, a pour habitude, quand il
13:05 ne part ni au Kilimanjaro, ni en Papouasie et ni au Kyrgyzstan, de fabriquer des vidéos
13:12 où il raconte l'histoire de la musique.
13:14 Type, par exemple, la vie d'Elvis.
13:16 Type, celle d'Amy Winehouse.
13:18 Type, une qui m'a fait hurler de rire sur, comment on les appelle, ceux qui ont fait
13:24 un tube, un tube qui est resté dans l'histoire des tubes et qui ont disparu depuis.
13:30 Il y a quelque chose d'intéressant parce qu'on parle beaucoup de comment on finance
13:33 le web en ce moment et s'il faut le réguler ou pas.
13:36 Il y a quelque chose qu'il faut que vous expliquez, c'est que sur les vidéos où vous racontez
13:39 des histoires de musiques et de musiciens, vous ne touchez pas d'argent.
13:43 Pourquoi ?
13:45 Parce que le modèle tel qu'il est aujourd'hui et la plateforme telle qu'elle est, c'est
13:48 qu'elle protège les ayants droits.
13:51 C'est-à-dire que quand je fais une vidéo sur Elvis, je me dis "super, je vais pouvoir
13:57 mettre toutes les musiques d'Elvis que je veux".
13:58 Et ben non !
13:59 Mais si, je vais le faire.
14:01 Par contre, je ne vais pas du tout être rémunéré pour ça parce que tout l'argent que va générer
14:05 ma vidéo ira à sa maison de disques, à la famille d'Elvis ou je ne sais pas qui.
14:09 Donc je ne sers juste que l'intérêt des ayants droits pour lesquels je parle.
14:13 Donc en contrepartie, moi, je me suis trouvé une économie avec évidemment les partenaires.
14:19 Avec un sponsor dont vous faites la description et vous vantez le produit en début de vidéo.
14:26 D'ailleurs c'est souvent les mêmes, en expliquant que c'est un partenariat au long terme.
14:31 Et ben voilà, ça nous amène tout droit à l'actualité.
14:34 Let's go !
14:35 France Inter, le 7 9 30.
14:38 L'interview de Sonia De Vilaire.
14:41 Sonia De Vilaire qui reçoit Seb, voilà, le youtuber.
14:44 Depuis hier soir, c'est un gros bazar.
14:47 Vous faites partie des signataires d'une tribune parue dans le JDD.
14:50 Avec vous, il y a des gros gros poids lourds qui pèsent même encore plus que vous sur
14:56 Youtube, comme Squeezie par exemple, 18 millions d'abonnés.
14:59 Vous interpellez les députés en disant "voilà, Bruno Le Maire vient de sortir toute une panoplie
15:05 de mesures pour réguler le secteur des influenceurs sur les réseaux sociaux et sur Youtube.
15:12 Attention de ne pas mélanger tout le monde.
15:14 Attention de ne pas nous confondre avec une petite minorité en pleine dérive qu'on a
15:19 surnommé les "influx voleurs".
15:21 Parce que c'est pas notre métier et attention de ne pas nous casser les pattes.
15:24 Pourquoi c'est le bazar depuis ?
15:25 Ben c'est le bazar parce que ben on sait pas trop.
15:30 Je pense que tout le monde se l'est mangé aussi.
15:32 Ben ouais, parce qu'on a tous globalement signé un truc avec deux trois échanges WhatsApp.
15:38 Ce qui est genre la honte pour nous parce qu'on pense un peu tous pour des cons.
15:43 Ce qui est un peu le cas parce qu'on est vraiment cons d'avoir réagi comme ça.
15:47 Ce qui se passe, on se demande aussi nous.
15:51 C'est trop d'actu là pour qu'on ait vraiment bien compris quelles étaient les intentions
15:55 des agences qui nous ont un peu sollicité pour faire ça.
15:59 Ce qui fait qu'on s'est retrouvé là dedans.
16:00 C'est à dire en gros, il y a des agences qui se font beaucoup d'argent dans cette
16:04 histoire qui vous ont sollicité parce que c'est les agences qui craignent pour leur
16:06 business plutôt que vous.
16:08 En fait vous, vous craignez pas pour votre business ?
16:09 Vous êtes pas très...
16:10 Surtout que quand on regarde la loi, est-ce qu'elle protège là ?
16:14 Tout est ok quoi.
16:15 Tout est ok.
16:16 Donc du coup ça nous fait un peu passer pour des gens comme si on voulait être contre
16:19 ce qui va être fait alors qu'on est pour.
16:21 Et que ce truc là, on nous l'a vendu comme quelque chose qui allait nous dire "faites
16:26 attention, faites juste une nuance entre les créateurs de contenu et les influenceurs
16:29 de Dubai".
16:30 Donc on se retrouve un peu au milieu de ça.
16:33 Moi j'ai pas fait de communiqué mais en même temps ce qui explique que tous les communiqués
16:36 se ressemblent, c'est qu'on s'est tous fait avoir de la même manière et qu'on aura le
16:43 fin mot de l'histoire.
16:44 Donc en gros, si je comprends bien, vous êtes archi pour cette régulation qui va être
16:47 discutée.
16:48 Mais vous savez quoi ?
16:49 Ça prouve qu'il faut réguler ce milieu.
16:50 Le fait qu'il puisse même encore se passer ça.
16:53 Vous vous rendez compte ?
16:54 C'est le fin mot de l'histoire.
16:55 Non non, franchement, trop la honte.
16:57 Alors, un extrait de Quotidien, tout récemment.
17:02 Depuis quelques jours, on observe une mobilisation des influenceurs contre le 49.3.
17:09 Mobilisation qui pourrait avoir un impact sur la mobilisation des jeunes au sens général.
17:13 On nous chie dessus jusqu'au bout, se demande le youtubeur Seb Lafrite.
17:17 Une honte a même écrit les Nassituations en commentant une vidéo d'Hugo Descripts,
17:22 ce qui n'a pas échappé à François Ruffin.
17:23 Vous imaginez ce qu'il arrive à faire, M.
17:27 Macron ?
17:28 Il arrive à faire l'union de François Ruffin, Laurent Berger, Charles de Courson,
17:33 les Nassituations.
17:34 Voilà, donc, vos tweets n'ont pas échappé à notre confrère Julien Belvert, spécialiste
17:40 média du magazine Quotidien, mais pas non plus à François Ruffin.
17:46 Bref, ceci dit, en général, les youtubeurs dont vous faites partie se mêlent assez peu
17:53 de politique et assez peu de sujets de société un peu conflictuels, un peu tendus, un peu
18:01 polémiques.
18:02 Oui, mais ça raconte autre chose aussi.
18:03 C'est qu'à un moment donné, il y a peut-être un point de rupture où tu prends la parole
18:08 parce qu'il faut prendre la parole.
18:09 Je pense que c'était un peu le truc de trop.
18:11 Après, je ne vais pas mentir.
18:14 Non, mais ce que je veux dire, c'est que moi, en fait, quand je vois les stories de
18:18 mes amis, etc.
18:19 J'ai l'impression que c'est vraiment l'actu que tout le monde en parle et que c'est OK
18:23 d'en parler.
18:24 Je ne me rends pas compte que, à mince, c'est vrai que je prends la parole en tant qu'influenceur,
18:28 etc.
18:29 Et que sur le moment, en fait, c'est juste que j'ai eu le rejet et du coup, on réagit
18:33 à ça.
18:34 Et ceci dit, vous avez répondu parce que, comme évidemment, vous êtes tout de suite
18:37 interpellé, moqué, insulté ou parfois très suivi, il y a les deux.
18:43 Vous, vous avez insisté, vous avez dit à croire qu'on n'a pas des darons qui bossent
18:49 depuis l'âge de 15 piges, nous aussi, et qui ne se sont pas bousillé la santé.
18:53 C'est à dire, en fait, nous aussi, on vient de familles modestes.
18:57 On a fait oui, c'est vrai, vous gagnez très bien votre vie aujourd'hui et vous avez parfaitement
19:01 réussi grâce à cette passion qui est devenue un métier.
19:04 Mais vous venez aussi de familles populaires de partout, tout autour, partout en France.
19:09 Et vous arrivez avec ce bagage là ?
19:11 Ben ouais, et puis c'est juste que je pense qu'il y a un peu un discours égoïste où
19:16 on penche chacun à l'individu tel quel et son statut, qu'il va le légitimer ou non.
19:21 Mais à la fin, oui, moi j'ai un papa qui est retraité aujourd'hui.
19:25 Mais il est retraité pourquoi ? Parce que, heureusement qu'il a fait un pré-AVC il y
19:31 a quelques années, qui lui a donné sa retraite anticipée.
19:33 Sinon, il ne serait pas dans ce cas là.
19:34 Ma maman, elle, senior au chômage, ne peut plus retrouver de travail.
19:40 Elle travaille avec moi maintenant pour finir ses annuités aussi.
19:44 On sait juste que ce sont que des situations qui sont compliquées, qu'on les vit aussi
19:47 nous à travers notre génération, parce que je pense qu'on est pile la génération
19:51 aussi, où les gens qui jouent leur retraite là, ça tombe pas loin de nos tontons, de
19:57 nos parents, de tout le monde.
19:59 Donc je pense qu'ils ont aussi besoin de notre soutien à un moment donné.
20:01 Et votre père, il était sapeur-pompier ?
20:03 Il est pompier.
20:04 Il est pompier.
20:05 Il a été de Paris et après…
20:07 Vous en parlez dans le documentaire.
20:09 Alors ce documentaire qui s'appelle "Seb au Kyrgyzstan".
20:12 Seb qui a mangé de la chèvre décapitée et qui a pénétré les entrailles d'un
20:16 glacier.
20:17 Il sera disponible le premier week-end d'avril, si Seb veut.
20:20 Voilà.
20:21 Mais on va essayer de vouloir.
20:22 On va essayer de vouloir.
20:23 Merci Seb d'être venu sur France Inter.