Mobilisation contre la réforme des retraites : «Ces images de violence desservent le mouvement», regrette Cyril Chabanier

  • l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Cyril Chabanier, président de la CFTC, répond aux questions de Dimitri Pavlenko à l'occasion de la nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-interview-de-7h40
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcript
00:00 - Il est 7h12, très bon début de journée avec Europe 1 Matin. Dimitri Pavlenko, vous recevez le président du syndicat CFTC, Cyril Chabanier.
00:08 - Bonjour Cyril Chabanier. - Bonjour.
00:10 - Bienvenue sur Europe 1, dixième journée d'action ce mardi contre la réforme des retraites.
00:13 Est-ce que vous pensez pouvoir, entre guillemets, refaire le coup de jeudi dernier, Cyril Chabanier, avec une mobilisation à nouveau en hausse ?
00:22 Il faut bien dire que jeudi dernier, ça avait été une surprise de voir qu'il y avait davantage de monde dans la rue que la semaine précédente.
00:27 - Oui, on espère aujourd'hui, peut-être pas une mobilisation en hausse, mais en tout cas faire aussi bien que la semaine dernière, qui a été une mobilisation historique.
00:36 D'ores et déjà, nos militants sont fortement mobilisés. On nous annonce beaucoup de jeunes aussi qui rejoignent les cortèges.
00:45 Et on voit qu'à côté du combat sur cette réforme des retraites, la façon dont aussi ce gouvernement est passé en force par un déni démocratique
00:55 en utilisant quatre ou cinq articles de la Constitution, a fait qu'il y a une population supplémentaire qui sont venues manifester,
01:02 à la fois sur la question des retraites et sur ce problème démocratique dont on attend encore beaucoup de monde aujourd'hui.
01:08 - Alors je vous pose la question tout de suite, on l'évacue parce que je sais qu'elle vous agace un petit peu, la question du maintien de l'ordre.
01:14 Il y a une sérieuse préoccupation sur le sujet. Gérald Darmanin a annoncé un dispositif gigantesque, 13 000 policiers et gendarmes à l'échelle du pays,
01:21 5 500 rien qu'à Paris, c'est vraiment beaucoup. Mais en face il y aura sûrement aussi beaucoup d'enragés.
01:27 Est-ce que vous êtes inquiet vous de l'aspect sécurité de la manifeste ?
01:31 - Alors déjà votre question ne m'énerve pas. Ce qui m'énerve c'est quand on ne parle que de ça.
01:35 Mais après évidemment que ça nous inquiète aujourd'hui. Il y a une montée de la colère, une montée de la violence.
01:40 Nous on essaye d'avoir des cortèges déterminés mais calmes, c'est le mot d'ordre de l'intersyndicale.
01:46 Mais on voit souvent en amont de nos cortèges, parce que les casseurs, les plus radicaux, les black blocs, ne sont pas dans la manifestation.
01:55 Ce sont des centaines de mètres en amont de la manifestation et font de plus en plus des actes violents.
02:01 Ils ne viennent pas d'ailleurs pour manifester contre la réforme des retraites mais juste pour se battre, casser, piller.
02:07 Et donc ça nous inquiète parce qu'y compris chez nos manifestants, ces images de violence font que certaines personnes commencent à avoir des craintes.
02:15 - Ils desservent le mouvement vous pensez Cyril Chabanny ?
02:18 - Oui ils desservent le mouvement puisqu'on entend de plus en plus de personnes nous dire "j'ai envie de manifester mais j'ai une certaine crainte par rapport à la sécurité"
02:25 ou "je viendrai que la première heure" parce qu'on sait que ça dégénère souvent plutôt dans la deuxième partie de la manifestation.
02:32 Donc ça nous dessert. Vous voyez que dans les images, que ce soit à la télé, à la radio, on parle plus des violences aujourd'hui presque que de la question de fonds sur les retraites.
02:41 - C'est pour ça que je supposais votre agacement tout à l'heure parce que je sais que vous êtes souvent aligné avec les positions de Laurent Berger
02:46 qui lui dit "attention à ne pas noyer le poisson, le sujet ce sont les retraites, c'est pas les violences".
02:51 - Evidemment et donc ça nous dessert et puis la violence ne résout pas ces difficultés même si je sais que certains pensent le contraire.
03:00 Mais pour nous voilà, on pense qu'on peut réussir à faire piller le gouvernement de façon calme mais déterminée.
03:05 - Alors pour revenir à la réforme, Elisabeth Borne a ouvert hier une vaste séquence de consultations, ça va s'étaler sur trois semaines.
03:11 Elle veut recevoir des parlementaires, les partis politiques, les représentants d'élus locaux et elle espère aussi les syndicats en vue de bâtir ce qu'elle appelle un plan d'action.
03:21 Est-ce que vous vous rendrez, vous répondrez à l'invitation d'Elisabeth Borne, Cyril Chabanier au nom de la CFTC ?
03:27 - Je crois que c'est pas le bon moment. Aujourd'hui on a un combat sur les retraites.
03:31 Si la première ministre veut qu'on vienne parler avec elle, il faut retirer ce texte ou tout au moins le suspendre.
03:39 - Vous y voyez une tentative quelque part entre guillemets de "débauchage" individuel des uns des autres ?
03:43 - Non c'est pas du débauchage, c'est on passe à autre chose. Il y a des tas de sujets importants à traiter, ce qui est vrai, et on passe à autre chose.
03:52 Mais aujourd'hui avec le combat qu'on mène depuis deux mois, on ne peut pas passer à autre chose.
03:57 - Vous avez entendu Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, qui dit "la loi sur la retraite est derrière nous". Pour lui c'est terminé.
04:03 - Sauf qu'il oublie qu'on a un rendez-vous très important, c'est le rendez-vous du Conseil constitutionnel,
04:07 qui dans un maximum de trois semaines peut rendre son avis avant.
04:12 - Qu'est-ce qui se passe alors si justement la décision du Conseil constitutionnel, il peut y en avoir trois,
04:16 censure totale, assez improbable, validation totale du texte, assez improbable également,
04:22 une censure partielle, mais qui dans ce cas-là ouvre la porte à une promulgation du texte, même amputé de un, deux ou quelques articles.
04:30 - Alors déjà ça va dépendre des articles sur lesquels le Conseil va revoir, parce qu'on est à peu près certain aujourd'hui que ce texte ne sera pas validé dans son intégralité.
04:39 Par contre on a encore espoir que le texte soit invalidé dans sa globalité, puisqu'il y a beaucoup de recours sur la procédure elle-même,
04:46 et si l'un des recours sur la procédure aboutit, ça mettra ce texte de côté.
04:52 Donc on voit bien qu'on ne peut pas discuter sur ces sujets avant que le Conseil constitutionnel ait rendu son avis,
04:59 et l'intersyndical d'ailleurs, parce qu'il faut sortir de cette crise, enfin de cette explosion sociale aujourd'hui.
05:05 Donc l'intersyndical va demander, a déjà demandé à ce qu'on mette cette réforme sur pause,
05:10 et demander qu'on mette en place une médiation pour essayer de reparler de l'ensemble des sujets sur le travail,
05:17 y compris sur le financement de notre protection sociale.
05:21 Donc on va faire une proposition de médiation au gouvernement.
05:24 - Vous avez un nom en tête pour être ce médiateur Cyril Chabannier ?
05:27 - Non, ça peut être une personne ou plusieurs personnes différentes, du monde économique, politique, syndical.
05:32 - Médiation entre vous, entre l'intersyndical et le gouvernement ?
05:35 - Entre l'intersyndical et le gouvernement. Vous savez, dans une entreprise, quand on est dans une situation de blocage fort
05:40 entre les organisations syndicales et le patronat, il y a souvent des médiations qui sont mises en place à l'aide de cabinets de conseil, d'experts.
05:47 C'est un peu le même principe qu'on va mettre en place.
05:49 - Oui, sauf que là on a une loi quand même qui est votée, et on fait un examen du Conseil constitutionnel certes,
05:54 mais enfin bon, on est quand même très avancé.
05:56 - On demande que cette loi soit mise en pause, soit mise de côté, et qu'on ait une médiation pour sortir de ce conflit social,
06:02 sinon ça va perdurer, et c'est pas possible. Alors il y a une autre solution, c'est le retrait total, on n'en parle plus,
06:07 mais à minima, qu'on mette sur pause et qu'on mette une médiation en place, et qu'on remette tous les sujets sur la table.
06:13 - Merci beaucoup Cyril Chabanier, le président de la CFTC, l'invité d'Europe un matin. Merci à vous, bonne journée.

Recommandée