Nouveau gouvernement : à quoi a servi la dissolution ?

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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pascale de la Tour pour débattre des actualités du jour.
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00:00Pascal Delatorre Dupin, il est 19h19, Jules Tauret, journaliste, politique au JDD, Paul Melun,
00:06écrivain et essayiste sont dans ce studio. J'adore ce duo, voilà je vous le dis, j'adore votre
00:12pertinence. Je voudrais qu'on revienne un petit peu sur ce qui se passe en ce moment du côté de
00:17Matignon, du côté de l'Elysée. Alors quand, pas ce soir, d'abord j'ai envie de dire quand, parce que
00:22la question que les auditeurs d'Europe 1 se posent, c'est-à-dire que ça fait des semaines et des jours
00:26où on a des spéculations, on arrive, ça y est on en est dans toute dernière ligne droite, quand,
00:33Jules Tauret ? Demain soir ou dimanche soir, c'est-à-dire que moi j'ai eu tout à l'heure un
00:40futur ministre, il sait qu'il sera ministre, je l'ai eu au téléphone dans l'après-midi et il me
00:44disait que ce qui coince c'est les ministres démissionnaires, sans doute feront-ils leur
00:51bagage, par exemple Bruno Le Maire il veut partir demain, il ne veut pas rester dans son ministère
00:54dimanche, il veut que tous ses cartons soient virés de Bercy demain, donc peut-être qu'on aura la
01:00nomination de Bercy demain et que ça accélérera tout. On sait par exemple que le ministre de
01:04l'Intérieur, à priori, ce sera Bruno Retailleau, ça je peux vous le garantir, mais que sa
01:09passation de pouvoir elle sera lundi. Donc vous voyez, on ne sait pas trop si ce sera demain, si
01:13ce sera dimanche, en tout cas ce sera avant lundi, ça je peux vous l'assurer Pascal. Après il y a
01:18aussi encore des tractations, on a vu cet après-midi que les amis du Modem qui n'ont que
01:23deux ministres dans le gouvernement ont menacé de ne pas participer, parce qu'ils veulent la
01:29même place que les Républicains, donc ils veulent un troisième ministre, donc on voit très bien qu'il y a
01:33des arrangements qui vont se faire à la dernière minute. Tout à l'heure on avait Violette Pilbou
01:39qui était pressentie pour être ministre de l'Education Nationale, à priori à cause de cette
01:44modification du Modem, elle sauterait. On avait monsieur Mathieu Lefèvre qui devait aller au
01:49budget et finalement ça pourrait être monsieur Laurent Saint-Martin qui pourrait arriver.
01:54Donc vous voyez, ça se bouscule de partout, même chez les Républicains ils sont pas sûrs, par
01:59exemple on ne sait pas si ce sera Annie Gennevard ou Julien Dive à l'agriculture, on sait que monsieur
02:04Edsel participera, on sait aussi que monsieur Faurissier y sera, mais voilà, dans la nuit il
02:11risque de se passer beaucoup de choses et Michel Barnier et son équipe à mon avis vont passer une
02:16très longue nuit. Oui mais c'est ça, ils ne vont pas dormir de la nuit. Jules Doresse, pour l'instant si je
02:19vous écoute bien et les auditeurs d'Europe 1 doivent se faire la même réflexion que moi, c'est
02:23que certains postes peut-être, enfin tout peut changer, sont verrouillés. Vous savez, dans un
02:28remaniement, quand on bouge une personne, ça peut en faire bouger d'autres. Par exemple, on parle de
02:33Didier Migaud, Didier Migaud qui possiblement ira à la justice, c'est l'ouverture à gauche qui pourrait
02:39y avoir. C'est un ancien socialiste, président de la Haute Autorité à la Transparence de la
02:42République, ancien président de la Cour des Comptes. Il n'a aucune compétence juridique, il n'a
02:48jamais travaillé sur ces sujets-là, donc ça pouvait paraître étonnant et a priori ce serait
02:53juste un ballon d'essai envoyé par Matignon pour voir quelles sont les réactions. Mais en tout cas,
02:58ce qu'on peut dire, c'est qu'il n'y aura pas de ministre de gauche dimanche soir. Voilà, on va en
03:03parler ça, Paul Melun, il n'y aura pas de ministre de gauche, je nommais ça. La gauche est vend-debout.
03:09Mais soit dit en passant, sur le fond, elle n'a pas tout à fait tort, la gauche, de se poser des
03:12questions, non ? A quoi a servi la dissolution, Paul Melun, je vous pose la question.
03:20En tout cas, moi je pense, pour répondre à ce qui a été dit à l'instant, que la gauche aurait dû
03:23participer à ce gouvernement. Je suis déçu que certains aient refusé les mains tendues par le
03:29Premier ministre et en plus de ça, il y a un sondage qui est paru il n'y a pas très longtemps, qui
03:33explique que les Français, en plus, veulent que la gauche, en tout cas une majorité de Français,
03:36veulent que la gauche soit représentée au gouvernement. Il se trouve que, un des enseignements de
03:40l'élection des législatives, c'est qu'il y a eu quand même aussi un assez fort vote à gauche, qui
03:44traduit peut-être un besoin de justice sociale, un besoin de plus de pouvoir d'achat. Et ça,
03:49aujourd'hui, dans le gouvernement, si ce n'est pas représenté, effectivement, ça va poser un
03:52problème en termes de souveraineté populaire. Donc, pour répondre à votre question sur il faut
03:57que tout change pour que rien ne change, il y a quand même quelques changements parce que le
04:01gouvernement, il va quand même plus à droite que ce qu'on a vu, excite la polarité vraiment à gauche
04:05de la Macronie. Donc, en cela, il y a quand même un changement. Moi, je trouverais dommage, pour le
04:09moment, on ne peut faire que des suppositions parce qu'on ne sait pas ce qui va se passer. Je
04:12trouverais dommage que ce se donne l'impression, ce gouvernement, d'avoir été négocié entre grands
04:17chefs de partis, entre chapeaux à plumes, comme on dit dans le jargon, entre apparatchiks, et que
04:21ça donne lieu à un gouvernement façon quatrième république où on a dû calculer au centième près
04:25chaque parlementaire, chaque truc. Moi, je pense que ce n'est pas l'ADN du macronisme initial et que
04:29le président de la République s'était engagé à un gouvernement d'union nationale et que ça,
04:33ça va quand même au-delà des structures partisanes. Donc, on va voir les choses. Je ne peux pas
04:37critiquer un gouvernement qui n'est pas encore formé.
04:38Mais vous avez raison, qui n'est pas encore formé. Est-ce que vous voulez qu'on écoute ce qu'en
04:42pense François Hollande, qui a commenté les noms évoqués ?
04:46Il est toujours bon dans le commentaire politique, le gouvernement de François Hollande.
04:48Ne critiquez pas François Hollande.
04:50Ecoutez.
04:52Pourquoi y a-t-il eu une dissolution, si c'est pour avoir à peu près les mêmes, plus à droite encore ?
04:59Pourquoi y a-t-il eu une dissolution, alors que ça a fait peser sur le pays une menace,
05:03j'évoquais l'extrême droite, et surtout, ça a provoqué trois mois d'absence totale de gouvernement ?
05:10Pourquoi y a-t-il eu une dissolution, pour avoir les mêmes personnages, qui sont dans les mêmes
05:15sensibilités qu'Emmanuel Macron ? On devait avoir un changement, on a une restauration.
05:20On devait avoir un changement, on a une restauration, Paul Melun.
05:23L'idée de restauration, en plus, quand on connaît l'histoire, c'est quand même assez cocasse et assez amusant.
05:27Non, plus sérieusement, bon, alors ce que dit François Hollande n'est pas complètement faux.
05:31Après, il semble questionner le bien-fondé de la dissolution dans son intervention.
05:35Moi, je pense que le président de la République a bien fait de dissoudre.
05:37Quand il y a, si vous voulez, un déséquilibre, quand il y a du désordre,
05:41quand, politiquement, il y a un message qui est adressé par les électeurs comme au moment des européennes,
05:45le président ne pouvait pas faire autre chose que dissoudre.
05:48Et dès lors qu'on remet entre les mains du peuple la décision,
05:51et qu'on lui redonne sa souveraineté, moi je suis toujours d'accord.
05:53Donc, en cela, je pense qu'Emmanuel Macron a bien fait la dissolution.
05:57Maintenant, les électeurs ont tranché, ça fait une tripartisation de la vie politique.
06:01Donc, ce n'est pas facile à gérer à l'Assemblée Nationale, c'est un contexte qui est quand même inédit.
06:04Nous, notre culture, c'est la Vème République et l'homme providentiel.
06:07Là, on va à la coalition, c'est un vrai changement de paradigme.
06:10Il est 19h25, j'lui te laisse la réponse dans un instant.
06:13Je ne suis pas d'accord avec Paul Melun.
06:15Mais vous n'êtes pas d'accord ?
06:16Avec Paul Melun.
06:17Parce que la dissolution, vous dites, ça n'a servi à rien.
06:20Ça n'a servi à rien, mais parce qu'il fallait la faire avant, cette dissolution.
06:23Il fallait juste prendre acte des élections législatives de 2022.
06:26Vous voulez faire des dissolutions ?
06:28C'est-à-dire que LR et Renaissance avaient la majorité en 2022.
06:31Aujourd'hui, ils font le même accord avec 100 députés de moins.
06:34Donc, il n'y a pas de majorité.
06:35C'est pour ça qu'on se retrouve dans cette situation.
06:37On va continuer d'en parler, évidemment, ensemble.
06:41Vous restez en studio, Gilles Torres, Paul Melun.
06:44À suivre, évidemment, dans un instant, le journal permanent de Mahel Hassani.
06:49Et puis, nous parlerons également d'Israël.
06:52Israël qui a mené une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth.
06:56Il y a au moins 12 morts.
06:58Le Hamas condamne cette frappe et parle d'une escalade brutale.
07:02Nous en reparlons tout de suite avec Frédéric Ancel.

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