Avec Jean-Louis Guiheneuf, commandant de Police honoraire. Intervenant dans les stages de sensibilisation aux violences conjugales.
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00:00 Le plus grand site de webcom live réservé aux adultes.
00:04 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:08 Avec Jean-Louis Guilleneuve, délégué du procureur à Versailles.
00:13 On évoque le harcèlement et on vous donne quelques outils qui se trouvent dans sa boîte
00:18 à outils puisque vous êtes venu avec Jean-Louis Guilleneuve.
00:20 Bonjour Delphine.
00:21 Oui bonjour Brigitte, bonjour monsieur.
00:24 Vous pouvez l'appeler Jean-Louis.
00:26 Oui, oui, bonjour Delphine.
00:27 C'est pas parce qu'il a été commandant de police qu'on va commencer à ne pas oser
00:32 l'appeler par son prénom.
00:33 Enfin, on est sur Sud Radio, on parle le vrai Delphine.
00:37 C'est simple, on parle le vrai.
00:39 Allez-y, on vous écoute Delphine.
00:41 Alors moi je voulais témoigner parce que j'ai vécu du harcèlement sexuel qui s'est
00:47 transformé ensuite en harcèlement moral dans le cadre du travail.
00:50 J'étais agent administratif dans une petite mairie sur la commune de Mouveau et en 2003,
00:59 on a eu un nouveau chef qui venait du service culturel.
01:03 Je pense que ça ne passait pas très bien avec le maire donc ils nous ont mis au service
01:07 social comme nous on n'avait plus de chef.
01:10 Au début, il était très gentil.
01:12 Je le connaissais, c'était un collègue d'un autre service.
01:16 Au début, il était très gentil avec moi, même un peu trop parce que ça m'était
01:21 un peu mal à l'aise par rapport à mes autres collègues.
01:23 Donc il avait déjà flashé sur vous en quelque sorte.
01:28 Voilà.
01:29 Moi j'étais mariée avec deux enfants et en fait ces réflexions ça devenait de plus
01:35 en plus gênant.
01:37 C'est-à-dire "ah t'es bien foutue", "ah t'aurais dû mettre un décolleté", "je voudrais
01:41 que tu viennes travailler en décolleté et en minijupe s'il te plaît".
01:45 Après quand il me convoquait dans son bureau, moi je fermais la porte, il se levait, je
01:50 laissais la porte ouverte, il se levait et il fermait la porte.
01:54 C'était toujours très familier, on se tutoyait parce qu'on se connaissait d'avant.
01:59 Donc voilà, pour moi c'était devenu mon super hiérarchique.
02:03 Et puis c'est toujours des plaisanteries sur le sexe ou quand on partait en déplacement
02:09 pour aller voir le foyer logement, on prenait sa voiture.
02:12 Moi j'étais assez naïve quand même, c'était quand même bizarre.
02:14 Chaque fois qu'on prend sa voiture, pourtant j'ai la même, j'avais un espace, il avait
02:18 un Renault Espace aussi.
02:19 Moi mon mari quand il conduit, il ne touche pas les jambes en passant les vitesses.
02:23 Mais j'ai vu lui, à chaque fois qu'il passait les vitesses, il frôlait mes jambes.
02:26 Il avait le bralon, c'est pour ça.
02:28 Voilà.
02:29 Et puis il a fini à prendre…
02:31 Et vous laissiez faire, c'est-à-dire que vous n'osez pas ?
02:33 Moi au début je me disais "bon, j'osez pas".
02:36 On a la peur quand même, on se dit "bon c'est peut-être toi qui te fais le bidet".
02:42 Et puis ça a fini un jour dans son bureau, il me dit qu'avec sa femme ça n'est pas
02:46 trop.
02:47 Et puis il me dit "moi t'es plutôt comment toi, clitoridienne ou vaginale ?"
02:52 Et là moi je lui dis "écoute, ça suffit Patrick, le trou de ta femme c'est le même
02:56 que le mien, ça revient au même".
02:58 Donc arrête, parce que moi ça me met mal à l'aise, j'arrivais plus à m'habiller.
03:01 Je ne sais plus comment je vais m'habiller parce que j'ai peur qu'il me regarde et
03:05 qu'il me fasse une réflexion.
03:06 Voilà, c'était devenu vraiment mal faim.
03:09 A tel point qu'un jour j'en ai parlé à mon élu.
03:13 - C'est déjà bien de lui avoir répondu ça, bravo Delphine, parce que quelque part
03:19 vous avez eu du répondant, mais ça ne l'a pas empêché de continuer.
03:23 - Non, ça ne l'a pas empêché.
03:24 Donc j'ai été voir mon élu, parce que ça devenait vraiment de plus en plus...
03:28 Moi ça me rendait malade.
03:29 Et mon élu m'a dit "écoute, ce que tu vis là c'est du harcèlement sexuel.
03:34 Quand tu vas dans son bureau, tu laisses la porte ouverte".
03:36 Mais je lui dis "mais je laisse la porte ouverte, s'il se lève, il la ferme".
03:39 Parce que mes collègues ne voyaient rien de tout ça.
03:41 Je voyais que j'étais repartie avec lui, parce que chaque fois il me sollicitait, j'avais
03:45 plein de dossiers.
03:46 Alors il me disait "tu vas évoluer dans ta carrière, je vais te faire monter".
03:50 Très gentil.
03:51 Mais moi je me sentais mal.
03:53 Donc j'ai été voir son ancienne secrétaire, qui est aussi instructurelle, et puis elle
03:56 m'a dit "je m'en doutais que ça allait tomber sur toi, tu es la plus jeune, tu es
03:59 une petite blonde, tu es tout à fait son style".
04:01 Et mon élu m'a dit "non non, ça peut plus durer comme ça, il faut en parler au maire".
04:06 Donc le maire quand il l'a su, il l'a convoqué, il lui a dit quelque chose.
04:10 Le maire savait sur qui tomber, donc moi j'ai eu quand même le maire qui m'a épaulée.
04:16 Et puis de harcèlement sexuel, ça s'est transformé en harcèlement moral.
04:22 Parce que quand il a été repris par le maire, après j'avais plus rien à faire, j'étais
04:25 mise au placard par mon chef.
04:26 - Mais vous voyez ce que je trouve terrible dans ce que vous nous racontez Delphine, c'est
04:32 qu'au fond tout le monde sait que cet homme est un harcèleur, et puis finalement on le
04:39 change de poste et donc il retrouve une autre proie, et puis ça continue.
04:45 Mais c'est quand même incroyable Jean-Louis Guirne, comment une sorte d'Omerta dans les
04:53 boîtes...
04:54 - Un malaise, une fuite, un déni ?
04:57 - Oui, oui, mais le problème c'est que j'étais déléguée syndicale, donc c'était un tout
05:05 petit syndicat.
05:06 Moi quand j'en ai parlé en réunion syndicale, on m'a dit "ferme ta gueule sinon ta carrière
05:10 elle est foutue".
05:11 - Ah ouais, maintenant...
05:12 - Alors ils n'ont pas eu tort.
05:13 - Alors c'était en 2003.
05:14 - Je l'ai dit, le syndicat ils ne m'ont pas suivie, c'est quelqu'un de Paris qui est venu
05:21 m'aider, j'ai dû prendre un avocat, et quand on a eu une réunion avec le maire à l'époque,
05:28 l'avocat comme le monsieur qui m'a aidé, ils ont dit "il faut porter plainte".
05:34 Le maire a dit "oui, oui, portez plainte Delphine, ce n'est pas normal".
05:36 Je lui ai dit "attention monsieur le maire, si on porte plainte, il y aura une enquête
05:41 en mairie, c'est en cadre du travail, ce n'est pas personnel".
05:44 Alors le maire a dit "non, non, on arrête tout ça, moi je ne veux pas de bruit dans
05:48 ma mairie".
05:49 Donc ils ont payé mon avocat, moi je suis tombée en arrêt malade.
05:53 Et puis lui il a continué à évoluer, mon chef.
05:58 Le maire qui était à cette période-là, il avait bloqué son avancement.
06:06 - Alors ça, ça se passe en 2003, est-ce que 20 ans après ça a bougé Jean-Louis Guénard,
06:15 vraiment, vous êtes sûr ?
06:16 - Oui, oui, beaucoup.
06:17 Oui, oui, j'en suis convaincu, oui, parce que je me souviens de cette époque, c'est
06:20 pas si lointaine que ça pour moi.
06:22 Aujourd'hui, il y a d'abord une écoute beaucoup plus attentive, il y a une responsabilité
06:28 du chef de service, le maire il est à la limite complice des agissements de ce monsieur.
06:36 - Oui, c'est-à-dire qu'il prend...
06:38 - En laissant faire, il y a une espèce de complicité passive.
06:41 - Oui, oui, donc il risque gros, donc du coup il ne va pas protéger le maire.
06:46 - Il ne va pas protéger le harceleur.
06:48 - Eh ben oui, le rôle du chef de service c'est de protéger ses employés, c'est pas de couvrir
06:55 les agissements d'un qui dérape.
06:58 Et ce que vous avez très bien fait, quand vous citez qu'un responsable syndical et
07:04 un avocat se présentent, vous avez une aide juridique, et ce qui est terrible c'est que
07:09 c'est leur métier, surtout à l'avocat c'est son métier, si l'avocat vous dit "il
07:13 faut porter plainte", il faut suivre les conseils de l'avocat et pas les conseils du maire,
07:18 parce que l'avocat il est là pour vous défendre, et le maire dans cette affaire-là il ne vous
07:21 défend pas, il se défend lui, il défend l'agresseur.
07:27 - Il défend son cadre.
07:28 - Et il défend l'agresseur surtout.
07:30 - Alors j'ai dû me défendre toute seule, j'ai dû avoir des témoignages, mais les
07:34 gens quand il faut faire des attestations il n'y a plus personne.
07:37 Après j'ai su, parce que mon ancienne chef elle me l'a dit, elle m'a dit "tu sais
07:41 qu'il m'a contacté, il me demande de faire une attestation contre toi disant que t'étais
07:44 dépressive, pas équilibrée", elle m'a dit "je ne peux pas faire ça", mais vous
07:50 vous rendez compte quoi, c'était moi le bourreau.
07:52 Alors on m'a dit "oui mais Delphine c'est normal, t'es jeune, t'es blonde, et puis
07:57 t'es souriante", mais j'ai attendu moi je souriais tout le monde, je souriais monsieur
08:01 le maire comme un ouvrier, alors en tout cas du coup j'ai tenté.
08:07 C'est vraiment révoltant, puis on est complètement isolé, parce qu'après c'est nous qui devenons,
08:13 moi je suis devenue la pestiférée de l'Amérique quoi, parce que j'avais osé le dire.
08:18 Alors ce qui est terrible c'est que c'est le sentiment que vous avez eu d'être la
08:21 pestiférée, mais en fait vous étiez la révoltée et la guerrière.
08:27 Et la guerrière peut-être que vous avez évité par votre comportement qu'il y ait
08:33 d'autres victimes, c'est l'inverse que vous étiez.
08:36 Vous étiez l'héroïne dans cette affaire.
08:39 Simplement vous n'avez pas été polée suffisamment, parce qu'il n'y avait pas les structures
08:44 pour à l'époque.
08:46 La question que je voudrais vous poser, c'est un peu personnel, vous faites comme vous voulez,
08:52 est-ce que vous en avez parlé à votre mari et quelle a été la réaction de votre mari ?
08:56 Alors mon mari, à l'époque, c'était mon ex-mari, était en pleine évolution dans
09:01 sa carrière et il travaillait avec des politiques, donc il n'a rien fait.
09:04 Alors ça m'a meurtrie aussi, puisque j'avais que mes enfants, mes parents, des amis.
09:12 J'avais une amie qui travaillait dans le privé, elle me dit "mais moi dans le privé,
09:15 Delphine, ça ne se fait pas, le mec il est viré d'office".
09:18 Mais nous non, en fonction publique, impossible à virer le mec.
09:23 Il a continué, il a fini sa carrière, il a été couvert par le nouveau maire.
09:28 Et moi je n'ai jamais su retravailler après.
09:32 Ce qu'on m'a mis dans un service d'hommes, c'est fait exprès certainement, ils m'ont
09:38 mis au service technique, où là j'en ai pris plein la gueule par les mecs, et puis
09:42 j'ai fini par une dépression et je n'ai jamais su retravailler.
09:46 Donc je suis en disponibilité de la fonction publique.
09:48 C'est des persécutions, vous êtes quelqu'un qui avait été persécuté et c'est intolérable.
09:59 Ce que vous racontez est intolérable et je pense qu'aujourd'hui, et peut-être même
10:05 en 2003, ces faits qui sont étayés auraient été présentés à la police puis à la justice.
10:12 Bon, il ne serait pas allé en prison, il ne faut pas rêver, malheureusement, parce
10:16 qu'il aurait mérité, mais il aurait passé un sale quart d'heure dans le bureau du juge,
10:21 votre harceleur, et le maire il aurait peut-être eu des comptes à rendre, il aurait dû s'expliquer
10:28 pourquoi il protégeait autant cette personne.
10:30 Merci Delphine de ce témoignage, heureusement ça bouge quand même, on avance sur ce point.
10:35 On va continuer à en parler bien sûr sur Sud Radio 0826 300 300, n'hésitez pas à
10:41 témoigner ou à poser des questions.
10:43 La petite devinette du jour, alors je vous en ai trouvé une pour vous Jean-Loup Guilleneuve,
10:48 pourquoi les avocats sont si bavards ? C'est la réponse tout de suite après les infos
10:53 que vous pourrez nous donner.
10:54 Sud Radio, parlons vrai.