Le président a reçu le rapport de la Convention citoyenne sur la fin de vie, qui s’était prononcée en faveur d’une « aide active à mourir ». Il souhaite une proposition de loi d’ici l’été.
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00:00 Je crois qu'une solution unanimement préconisée
00:04 doit être maintenant rigoureusement mise en oeuvre.
00:07 Il nous faut mieux faire appliquer la loi Clasleonetti,
00:10 comme le souligne aussi très bien
00:11 la mission d'évaluation de l'Assemblée nationale.
00:14 Nous avons en la matière une obligation
00:16 d'assurer l'universalité de l'accès aux soins palliatifs,
00:19 de diffuser et d'enrichir notre culture palliative
00:22 et de rénover la politique de l'accompagnement du deuil.
00:26 Car je crois profondément que nous n'avons pas le choix
00:28 entre une société où l'exigence de mourir dans la dignité
00:32 est légitimement devenue commune
00:34 et où l'insuffisance de l'offre de soins palliatifs
00:37 est pointée, l'écart est devenu insupportable.
00:40 C'est une inégalité fondamentale que nous devons corriger.
00:44 Concrètement, il nous faudra donc avancer
00:47 dans les prochaines semaines
00:49 pour mieux garantir l'égalité d'accès
00:52 et développer la prise en charge des soins palliatifs.
00:55 Cela signifie adapter les réponses
00:58 en fonction des publics et des lieux,
01:00 mieux intégrer à l'hôpital les soins palliatifs
01:02 dans le parcours de soins,
01:05 former les professionnels,
01:07 fixer un seuil de lit identifié par territoire
01:10 et un meilleur maillage par des équipes mobiles,
01:13 poursuivre le développement des soins palliatifs à domicile.
01:17 Aussi, je veux que nous avancions avec détermination,
01:20 et pour cela, il nous faut bâtir dans la durée.
01:23 C'est pourquoi je veux que nous élaborions
01:26 un plan décennal national pour la prise en charge de la douleur
01:29 et pour les soins palliatifs
01:31 avec les investissements qui s'imposent.
01:34 Je sais aussi que l'accompagnement de la fin de vie
01:38 est seulement un aspect du sujet,
01:41 parce que, et c'était la justification
01:43 de cette convention citoyenne,
01:46 les lois n'ont pas épuisé le grain de chaque situation,
01:49 chaque cas, chaque drame.
01:52 Le peuvent-elles et le doivent-elles, d'ailleurs ?
01:55 C'était justement la question qui vous était posée.
01:58 Vous y avez apporté des réponses claires.
02:02 Vous vous êtes forgé une conviction propre.
02:04 Vous vous êtes prononcé au 3/4 pour une aide active à mourir,
02:07 sous ses formes différentes,
02:09 du suicide assisté avec exception d'euthanasie
02:13 ou des 2 au libre choix de la personne concernée.
02:16 J'ai déjà eu l'occasion de le dire.
02:18 J'ai en la matière une opinion personnelle
02:20 qui, comme celle de nombreux Français, peut évoluer,
02:23 évolue, évoluera, qui le sait.
02:27 Sur un tel sujet, j'ai aussi,
02:28 en tant que président de la République,
02:30 une responsabilité de concorde et une volonté d'apaisement.
02:34 Et je le dis clairement,
02:36 cette expression de la convention
02:38 porte en elle une exigence et une attente.
02:41 C'est celle d'un modèle français de la fin de vie.
02:45 Nous y répondrons.
02:47 Nous sommes tous collectivement dans une forme de maillotique.
02:51 C'est pourquoi je demande au gouvernement,
02:54 en lien avec les parlementaires désignés par le président du Sénat
02:57 et la présidente de l'Assemblée nationale,
02:59 qui, avec leur conférence des présidents,
03:01 auront à faire ce travail transpartisan,
03:04 de mener une oeuvre de co-construction
03:07 sur la base de cette référence solide
03:10 qui est celle de la Convention citoyenne
03:13 et en lien avec toutes les parties prenantes.
03:16 Je souhaite que ce travail permette de bâtir un projet de loi
03:19 d'ici à la fin de l'été 2023.