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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00 Bonsoir à tous, Véronique Jacquier, Jérôme Béglé, Philippe Bilger, Olivier D'Artigolle.
00:04 C'est l'une des informations du jour.
00:05 Le député Adrien Quatennens a été aujourd'hui réintégré dans le groupe de la France Insoumise.
00:09 C'est l'ancien numéro 2 du parti, vous le savez.
00:11 Résultat du vote, c'est intéressant.
00:12 Il y a eu 71 ou 72 députés France Insoumise, 45 pour, 15 contre,
00:20 deux abstentions et 12 abstents.
00:24 Donc en décembre dernier, je rappelle que le député Quatennens a été condamné à quatre mois de prison,
00:28 exerci par le tribunal correctionnel de Lille.
00:31 Communiqué de la France Insoumise, Adrien Quatennens a affirmé regretter les expressions médiatiques
00:35 qu'il a eues à la suite de sa condamnation.
00:37 C'est intéressant parce qu'il avait donné des interviews où il expliquait que finalement,
00:39 ce n'était pas vraiment lui, que c'était sa femme, etc.
00:43 Il reconnaît que certains de ses propos ont eu pour effet, sans qu'il n'en ait eu l'intention,
00:47 c'est ça qui est toujours drôle d'ailleurs,
00:49 de relativiser la gravité des faits et d'inverser la culpabilité entre l'auteur et la victime de violence.
00:54 Mais c'est encore une manière d'exclure sa responsabilité,
00:57 sans qu'il n'ait eu l'intention.
00:59 C'est toujours pareil, ce n'est pas de ma faute, ce n'est pas moi monsieur.
01:01 Prenant acte des engagements pris le groupe parlementaire LFI NUPS,
01:05 considère que les conditions de la réintégration d'Adrien Quatennens sont réunies.
01:09 Donc un homme qui frappe sa femme, un homme violent, un homme député,
01:14 il ne passe même pas par la case urne, il réintègre la France Insoumise.
01:18 Chacun en pensera ce qu'il veut.
01:20 Je ne suis pas de votre avis, Pascal.
01:22 Parce que il a été condamné,
01:26 il a porté une gifle.
01:29 Si vous considérez qu'il n'aurait pas dû être réintégré dans son parti,
01:35 je pense que que fera-t-on lorsque quelqu'un commettra des violences infiniment plus graves ?
01:42 Ça ne veut pas dire que sur le plan politique il n'est pas brûlé,
01:46 ça va être très dur pour lui.
01:47 Mais je trouve que ça n'est pas absurde de le réintégrer.
01:50 Ce que je veux vous dire, c'est le fait qu'il ne se représente pas devant les électeurs,
01:54 montre qu'il ne tire pas les conséquences de son geste.
01:57 Donc je ne crois pas en ces excuses.
02:00 Moi j'y crois, Pascal.
02:01 Pour une raison simple, c'est que...
02:03 Et je crois rarement aux cas isolés lorsque quelqu'un est violent avec une femme,
02:10 de quelque façon que ce soit d'ailleurs, une violence.
02:14 Mon expérience me prouve dans la vie que généralement,
02:19 celui qui ennuie une femme, c'est un mode opératoire depuis bien longtemps.
02:24 Quelle que soit d'ailleurs la manière dont il l'ennuie.
02:27 Il fallait entendre la France Insoumise qui n'avait pas de mots assez durs,
02:30 par exemple contre M. Abad,
02:33 par exemple contre des journalistes, des personnalités publiques
02:36 qui étaient soupçonnés de méfaits.
02:39 Il fallait les excommunier, les interdire d'antenne,
02:43 les chasser de tous les sénacles dans lesquels ils pouvaient avoir leurs entrées.
02:46 Et là, ça concerne un des leurs, le fils prodigue, l'enfant chéri,
02:50 je dirais le toutou de Jean-Luc Mélenchon.
02:52 Et tout d'un coup, c'est moins grave, il s'est excusé, il est jeune,
02:57 il a peut-être eu des relations conflictuelles avec ma femme.
02:59 C'est moins grave quand c'est M. Abad.
03:02 C'est ça qui me...
03:02 Alors moi je suis d'accord, sur le principe vous avez raison,
03:05 mais pas de deux poids deux mesures.
03:07 Pas de deux poids deux mesures.
03:09 - Écoutez, hier, vous n'avez pas simplement changé de chemise, manifestement,
03:12 vous avez changé d'opinion également.
03:14 Parce qu'hier, vous disiez quelque chose d'un poil différent.
03:17 - Je disais que c'était d'une hypocrisie incroyable que de procéder à un vote
03:20 alors que M. Mélenchon avait décidé, et que le vote était cousu de fil blanc,
03:24 et qu'il serait réintégré.
03:25 La preuve, il a été réintégré.
03:27 Et d'ailleurs, c'est drôle, on n'entend pas le pardon de Mme Rousseau.
03:30 On l'entend pas de tous ces gens qui étaient...
03:32 - Philippe, il y a quand même deux problèmes.
03:35 Le premier problème, c'est que cette décision peut laisser entendre un sous-texte,
03:40 pas pour vous, mais pour d'autres personnes, qu'une gifle,
03:42 c'est pas si grave que ça, alors que oui.
03:45 - Qu'est-ce qui n'est pas vrai ?
03:46 - Et deux...
03:46 - Mais non, mais...
03:47 - Qu'est-ce qui est vrai, pardonne-moi ?
03:48 - Qu'est-ce qui est vrai ?
03:49 - Une gifle...
03:50 - Qu'est-ce qui est vrai ?
03:51 Une gifle, c'est pas si grave que ça.
03:52 Qu'est-ce qui est vrai ? J'ai pas compris.
03:53 - Une gifle portée par un homme dans le cadre d'un contentieux...
03:56 - C'est pas si grave que ça.
03:58 - Je dis, il y a des choses plus graves.
04:00 - Et j'aimerais terminer...
04:01 - Non, mais ça, pardonnez-moi, mais ça, ça veut rien dire.
04:03 - Si !
04:04 - Ça, ça veut rien dire.
04:05 Parce que c'est une manière de relativiser.
04:06 Pardonne-moi, pardonnez-moi.
04:08 Ça, c'est pas bien.
04:09 - Mais je...
04:10 - Non, c'est...
04:11 - Si !
04:11 - Il y a des choses plus graves, ça veut rien dire.
04:13 Parce qu'on peut aller...
04:14 Il y a toujours plus graves.
04:15 - Le courage, c'est de relativiser.
04:16 - Il y a toujours plus graves.
04:18 - Donc je termine, Pascal.
04:19 - Non, mais il y a toujours plus graves.
04:20 L'argument que vous donnez, de dire "il y a plus graves",
04:23 donc si on blesse quelqu'un aussi, on peut dire "ah, il y a plus graves".
04:25 - J'avais juste deux...
04:26 Deux, Philippe.
04:28 Un, en sous-texte, c'est un peu, donc, cette idée,
04:30 ça n'est pas si grave que ça.
04:32 Dans la situation des violences faites aux femmes
04:35 et par rapport à ce fléau dans la société,
04:37 rien ne doit être sous-estimé.
04:40 Et deux, moi, je suis un peu nostalgique d'une période
04:44 où quand des politiques, des responsables politiques,
04:47 s'étaient mis à la faute,
04:48 il s'imposait ou alors un retour au suffrage du décès,
04:52 ou alors une période de très grande discrétion.
04:55 - Bien sûr.
04:56 - Qui durerait plusieurs mois.
04:57 - Sa stratégie de communication, tout juste après son retour,
05:00 a été quand même assez...
05:01 - Véronique Jaillier n'a pas parlé.
05:05 - Je vais vous en prie.
05:06 - Justement, une gif, deux gif, trois gif,
05:08 de toute façon, on ne va pas pinailler sur les faits,
05:10 c'est évidemment très grave.
05:12 Cela dit, où je rejoins mon voisin,
05:14 c'est qu'il a fait un stage de réparation
05:17 et qu'on est dans une société civilisée.
05:20 Non, mais laissez-moi terminer.
05:22 On est dans une société civilisée
05:24 où, heureusement, entre quand même en compte
05:26 la réparation et le pardon.
05:28 Ça ne veut pas dire que je le crois, Pascal.
05:30 Ça ne veut pas dire que je le crois,
05:32 je suis d'accord avec vous,
05:33 qui me réprésente devant les électeurs.
05:35 - Véronique, ce sujet, je le trouve très simple.
05:38 Je ne veux le bannissement de personne.
05:40 Tout ce que dit Philippe est juste.
05:41 Il n'y avait qu'une solution, je retourne aux urnes.
05:44 - Et qu'il se rende résente devant les électeurs.
05:45 - Exactement.
05:46 Et à ce moment-là, on remettait les compteurs à zéro.
05:49 De mon point de vue.
05:50 - Tout à fait.
05:51 - Ce n'est pas...
05:52 Comment dire ?
05:52 On ne demande pas qu'il soit banni et envoyé à l'île du diable.
05:56 On demandait simplement...
05:58 On demandait...
05:58 On peut avoir simplement cet avis.
06:00 - Maintenant, deuxième grille de lecture,
06:01 il y a le comportement de l'homme,
06:02 il y a le comportement du parti.
06:04 C'est quand même extrêmement cocasse
06:05 de voir LFI prendre des décisions comme ça,
06:08 sans demander à leurs camarades de la NUPES,
06:09 le PS et le PC, ce qu'ils en pensent.
06:11 C'est-à-dire qu'on voit que ce sont des grands démocrates.
06:13 - Bien sûr, qu'ils les méprisent complètement.
06:15 - Ce sont de grands démocrates.
06:16 Et troisièmement, souvenez-vous,
06:17 quand Jean-Luc Mélenchon nous vendait sa 6e République en rêve,
06:21 c'était tout homme condamné une fois dans cette lissera inéligible.
06:24 - Alors qu'une députée élue en arriège par le suffrage universel,
06:27 elle ne peut pas intégrer...
06:28 - Non mais on voit que c'est une vaste blague.
06:30 - Alors, les réactions.
06:32 Le PS, cette décision de la FI, nous ne l'aurions pas prise.
06:36 Anne Hidalgo, la honte, voilà le patriarcat,
06:39 comment peut-on en être là en 2023 ?
06:40 Et puis il y a Raphaël Enthoven qui s'est amusé.
06:43 - Formidable ce qu'il a fait.
06:44 - Vous le trouvez formidable ?
06:45 - Il a compilé...
06:46 - Oui, mais c'est des fausses réactions.
06:49 - Je ne sais pas ce qu'il dit.
06:50 - Mais enfin, c'est des fausses réactions.
06:51 - Mais oui, mais c'est pas du patriarcat, le patriarcat, c'est pas ça.
06:55 - Enfin, vous savez...
06:56 - Non mais je ne sais pas si c'est des fausses réactions ou pas.
06:58 - Ça va bien ce soir ?
06:58 - Vous le dites vous-même, sérieux ?
07:00 - Il a dit "après la réintégration d'Adrien Quatennens,
07:03 au groupe LFI de l'Assemblée nationale,
07:05 les réactions d'insoumis déboussolés nous parviennent en cascade".
07:08 Mais c'est du second degré.
07:09 "Pour des raisons de discrétion évidentes, nous avons changé les noms".
07:11 Par exemple, Alexis C, tout le monde comprend.
07:14 "Eh bien mon couillon, moi si j'avais giflé la mienne,
07:16 je ne serais plus là pour en parler".
07:19 C'est pas une vraie réaction, Jérôme.
07:20 - Oui, je pense que dans le tas, il y a des vraies réactions.
07:22 - Mais enfin, Jean-Luc M, ce n'est pas trop tôt, qu'est-ce qu'elle nous…
07:26 Alors je ne vais pas le citer, une gifle à côté, c'était cadeau.
07:29 Enfin, Jérôme…
07:31 - Là, vous prenez c'est qui ?
07:33 - Alors, c'est du second degré.
07:35 - Ça, j'ai bien compris.
07:36 - Bah non, Sandrine R, je vais te faire courir,
07:39 moi le rouquin, c'est du second degré.
07:41 - Oui, ça oui, celle-là oui.
07:43 - Mais enfin, mais toutes.
07:44 - Ah bon, moi j'avais pas vu ça comme ça.
07:45 - Bon, toutes.
07:45 Alors, moi j'aime bien le second degré.
07:48 Et je trouve que Raphaël Enthoven, justement,
07:50 c'est très efficace le second degré.
07:52 - Oui, bien sûr.
07:52 - C'est toujours très drôle.
07:53 Évidemment, si on prend le second degré pour du premier, ça marche plus.
07:55 - Ça va ce soir, Jérôme ?
07:56 - Bien sûr.
07:56 - Ça va bien ce soir ?
07:58 - Là, vous m'étonnez.
07:59 Et moi, je trouve que…
08:00 Et comme toujours, d'ailleurs, la meilleure façon finalement
08:05 de caricaturer quelque chose ou d'avoir même une opinion forte,
08:08 c'est l'humour.
08:09 Et c'est ce qu'a fait Raphaël Enthoven.
08:10 Et bien, je trouve ça pas mal.
08:12 Donc, je voulais vous le dire.
08:13 - En tout cas, c'est drôle.
08:13 - Exactement.
08:15 Écoutons quelques réactions, en revanche, de la porte du PS,
08:20 de Mme Rousseau, de M. Faure et de M. Roussel.
08:24 Écoutons.
08:25 - On a été assez clair aussi sur l'affaire Katniss depuis le début,
08:30 en disant que non, c'était plus possible qu'il siège au sein du groupe Insoumis,
08:33 notamment lors de l'affaire.
08:35 Aujourd'hui, le groupe Insoumis a souhaité le réintégrer, dont acte.
08:38 Nous, on dit qu'on ne veut plus qu'il soit dans les instances de la NUPES,
08:41 c'est-à-dire dans la structure de coordination.
08:43 Et on ne veut plus forcément que ce soit un interlocuteur
08:46 qu'on peut avoir en tant que député socialiste chez les Insoumis.
08:48 Vous voyez, c'est assez clair.
08:49 Nous, on est exemplaires.
08:51 Après, eux, ils prennent leurs responsabilités,
08:52 ce qui ne veut pas dire que la France Insoumise ne porte pas un projet féministe.
08:55 Mais nous, en tout cas, nous sommes clairs sur nos pratiques et nos actes
08:58 et on veut mettre les deux en adéquation.
09:00 - Aujourd'hui, ce qu'il nous manque, c'est une sanction,
09:02 certes, du groupe LFI qui soit effective, mais aussi une sanction du parti.
09:06 - Il a fait un spage.
09:07 Est-ce que ça veut dire qu'à chaque fois qu'il va parler, vous allez partir ?
09:09 - Ah non, moi, je ne parle plus parce que je pense que...
09:13 Je suis partie pendant les quatre mois de sa sanction à chaque fois qu'il parlait,
09:17 mais ça n'est pas aux féministes de quitter l'Assemblée.
09:19 - C'est un feuilleton, effectivement, qui dure depuis trop longtemps
09:22 et qui, évidemment, est en contradiction avec ce que nous portons collectivement.
09:27 Donc, nous avons aujourd'hui la volonté de porter une révolution féministe
09:31 et de faire en sorte que le temps des femmes advienne.
09:33 Par souci d'être clair dès le démarrage,
09:36 je préfère leur dire que nous ne souhaitons pas qu'Adrien Quatennens
09:39 puisse avoir la moindre responsabilité dans l'intergroupe de la NUPES,
09:42 puisque c'est un espace que nous cogérons.
09:44 - Les choix que décident les Insoumis sur le fonctionnement de leur groupe
09:48 sont leurs choix. Voilà, c'est tout.
09:50 Je laisse les Insoumis faire leurs choix.
09:53 C'est leur choix. Je n'ai pas à le commenter, c'est leur choix.
09:57 Voilà. Et vous savez, chacun a à rendre compte devant les Français.
10:01 Et donc, c'est les Français qui jugent après. Et ce n'est pas à moi de le faire.
10:04 - M. Roussel, il s'habille comme un député du RPR, jadis.
10:07 - Oui, c'est formidable, d'ailleurs. - Il a raison.
10:09 - Il sort de chez Savile-Raux, quasiment.
10:11 - Georges de Marchais était très bien habillé.
10:13 - Il respecte... - Mais attendez...
10:15 - Oui. - Et Jacques Duclos.
10:16 - Et Valdez-Crochet. - Oui.
10:18 - Je suis bien d'accord avec vous. - L'idole.
10:21 - Grand marchand de châteaux. - Je suis bien.
10:23 - Pour Savile-Raux, je suis pas sûr que tout le monde connaisse cette référence.
10:25 - C'est la grande rue des Tailleurs à Londres.
10:26 - Oui. Manifestement, c'est une rue que vous ne connaissez pas.
10:30 Nous allons...
10:32 - M. Salamé.
10:34 - Non, je fais une remarque.
10:37 Il y a un homme un peu raffiné, motivé, et il prend, il la prend,
10:40 et il la remet dans la figure. - Non, mais...
10:42 - Hier, c'était... Je regardais devant...
10:44 D'ailleurs, je saluais Eliott Deval, qui a bien gardé la maison.
10:46 Je regardais, vous étiez... C'était intéressant.
10:48 C'était Pâques. C'était...
10:50 - Comme assemblage. - Ah bon ? Il avait été ébloui, cette dernière fois ?
10:52 - Ah oui. Oui. - C'est pas ce qu'il voulait dire, mais...
10:54 - Non, il avait cassé un carrossage nizier.
10:58 Écoutons M. Berger... Pardon, Mme Berger et Mme Romm,
11:02 qui sont intervenues également sur ce sujet.
11:06 - Je pense que c'est une violence supplémentaire qui est faite aux femmes
11:08 à partir du moment où un élu a été condamné,
11:11 et c'est bien ça qui le distingue de toutes les autres affaires
11:14 et de tous les autres cas.
11:15 Il a été condamné pour des faits de violence conjugale.
11:18 En aucun cas, il ne devrait pouvoir siéger au sein d'un groupe
11:20 qui se prétend être un groupe protecteur pour les droits des femmes.
11:23 En tout cas, je crois que ça disqualifie de manière évidente
11:26 LFI pour toutes les questions de droits des femmes.
11:28 Et je pense aussi avec la NUPES, puisque, aujourd'hui,
11:31 les autres groupes parlementaires continuent à siéger au sein de la NUPES,
11:34 malgré la décision de réintégration d'Adrien Quatennens.
11:36 - Je me pose la question de ce maintien,
11:39 parce que n'oublions pas le rôle d'un député, d'un parlementaire,
11:43 c'est de fabriquer la loi, c'est de contribuer à l'élaboration de la loi.
11:48 Quelqu'un qui a été condamné pour des violences faites aux femmes,
11:51 est-il toujours apte à fabriquer cette loi ?
11:54 C'est une question que je pose.
11:56 - Bon, et puis on a tout dit.
11:58 - Il faut s'interroger sur la peine, il n'y a pas d'inéligibilité.
12:00 - Bah oui, non, mais il faut être cohérent.
12:01 - Mais la morale.
12:02 - A soi, il n'a pas pris assez cher.
12:03 - La morale et le panache.
12:04 - Oui, il faut respecter.
12:05 Mais on est d'accord sur le panache qu'il aurait dû avoir.
12:07 Voilà, bon, bah après, on peut en parler pendant des heures.
12:09 - Ça sera son avis de toute façon et je pense que ce sera intéressant
12:12 quand il ira aux urnes de voir la réaction des électeurs.
12:15 On va parler d'Emmanuel Macron, qui a du mal maintenant,
12:18 il est quelque part, il est hué.
12:20 On parlera de la...
12:20 - Même à l'étranger.
12:21 - Même à l'étranger.
12:22 On parlera des retraites, on parlera de plein de choses.
12:24 Mais puisque l'information vient de tomber à l'instant,
12:26 j'avais prévu qu'on en parle plus tard.
12:28 Mais elle vient de tomber à l'instant et je trouve que c'est tellement symbolique
12:31 de notre époque.
12:32 La paire de baskets portées par Michael Jordan en 1998
12:37 vient d'être vendue à l'instant.
12:38 J'en avais parlé ce matin.
12:40 Elle a été vendue 2,2 millions de dollars aux enchères
12:44 chez Sotheby's.
12:45 2 millions de dollars.
12:47 Donc, on est quand même dans une époque de fou.
12:50 Il y a des gens qui sont en train de nous regarder,
12:52 qui ont peut-être des retraites de 800, 1000 euros,
12:54 comme ils ont témoigné depuis 3, 4 mois.
12:56 Et ils entendent que quelqu'un a acheté une paire de baskets
13:00 à 2 millions d'euros.
13:02 Donc, il y a quelque chose parfois qui ne va pas,
13:04 pardonnez-moi de le dire comme ça.
13:06 Alors, on va voir, voilà, ça c'est la photo de ces paires de Jordan.
13:14 C'est Air Jordan, je ne sais même pas comment elles s'appellent
13:16 parce qu'elles ont plusieurs noms les baskets.
13:17 Mais Air Jordan 13, me dit Benjamin O.
13:23 Mais alors, il y a deux choses qui m'intéressent là-dedans.
13:26 D'abord, c'est que tout le monde porte des baskets aujourd'hui pour travailler.
13:29 Ce qui n'était pas le cas, vous portiez des souliers.
13:31 J'ai dit, c'est très intéressant.
13:32 D'ailleurs, les jeunes dans la rédaction ici, ils ont 25 ans.
13:35 - Pas vous, pas mon voisin, pas moi.
13:36 - Oui, il ne vous a pas échappé que je n'avais pas 25 ans.
13:39 Mais les jeunes qui ont 25 ans, ils sont tous...
13:42 - En basket.
13:43 - Ils travaillent tous en basket.
13:44 Donc ça, c'est intéressant.
13:46 Et alors pourquoi, à votre avis ?
13:47 On a posé la question ce matin, les équipes de Cidu
13:49 ont posé la question dans la rue.
13:52 - C'est pratique, on est très bien dedans et c'est facile à mettre.
13:57 - Parce que ça va bien avec ma tenue.
13:59 Et aussi, c'est plus pratique pour courir et marcher aussi.
14:05 Parce que les talons ou les autres chaussures, c'est moins joli.
14:09 - Principalement pour le confort, parce que c'est super confortable.
14:12 Et moi, j'aime bien porter des baskets.
14:13 - C'est très souple et en fait, ça permet de mieux bouger,
14:19 de mieux être à l'aise partout.
14:20 - Souvent, c'est parce que c'est confortable et le style, il n'y a que ça à porter.
14:24 Je ne veux pas porter des...
14:25 Après, c'est parce qu'on est jeunes aussi.
14:27 Du coup, moi, je pense que ça dépend de la catégorie d'âge.
14:30 - C'est intéressant quand même.
14:31 Alors, ce n'est pas nouveau, ça a 30 ans.
14:34 Mais ça s'est généralisé de manière systématique ces dernières années.
14:38 - Oui, je pense que c'est plus confortable de porter ce genre de chaussures,
14:40 de paire de chaussures.
14:41 Après, sur le prix de cette Air Jordan 13,
14:46 moi, j'ai fini par acter un peu d'ailleurs sous votre influence,
14:49 bonne ou mauvaise,
14:50 qu'il y avait une planète dans laquelle l'argent ne correspondait à rien,
14:53 qui est la planète sport.
14:55 On apprend que M. Mbappé gagne 6 millions d'euros par mois.
14:58 On pourrait se dire, mais c'est absolument...
14:59 Ça ne choque et ne gêne personne.
15:01 Donc, il y a un monde dans lequel l'argent n'a pas la même valeur
15:04 que dans notre monde ici-bas.
15:06 Et chaque semaine, chaque mois, chaque trimestre,
15:08 on apprend des trucs absolument dingues.
15:10 C'est vrai qu'une paire de chaussures qui ne ressemble à rien pour 2,2 millions,
15:13 c'est vrai que le salaire d'un homme de 22 ans, 23 ans, pétri de talent,
15:16 6 millions d'euros par mois, on pourrait se dire, mais...
15:18 - Mais c'est obscène. - Angoisse.
15:19 - Parce qu'il est obscène. - Et bien non, pas angoisse, obscène.
15:21 Mais non, ça ne gêne personne.
15:23 - Oui, mais... - Et bon, je m'y suis fait aussi.
15:26 C'est totalement obscène, mais vous avez raison, c'est un monde à part.
15:30 C'est un monde à part.
15:31 Et on ne pose absolument pas un regard moral sur ce gaspillage.
15:35 Ce que M. Pouyanné prend 2 millions d'euros parce qu'il a dressé son groupe,
15:39 on lui tourne dessus, on dit "mais c'est un scandale".
15:40 Non, mais c'est pas la même chose, vous mélangez le salaire d'Mbappé
15:42 et puis là, c'est pas un sportif qui a acheté peut-être ça.
15:44 - Vous mélangez, mais bon. - C'est un objet sportif.
15:47 Oui, bon.
15:48 Mais le point de vue moral, est-ce qu'on peut avoir un point de vue moral
15:51 sur une paire de baskets qui est vendue 2 millions d'euros ?
15:52 C'est une bonne question.
15:54 Vous avez raison, c'est complètement obscène.
15:56 Mais c'est comme les collections, on pourrait dire la même chose pour un tac.
15:58 Vous avez dit "c'est un monde".
16:00 Non, mais c'est complètement obscène, mais pourquoi ?
16:03 Mais je pense que c'est pas un monde à part, au contraire.
16:05 Je pense que tous les mondes sont touchés, quelle que soit l'échelle de valeur.
16:10 Pourquoi ? Parce qu'il n'y a plus de conscience.
16:11 Donc quand il n'y a plus de conscience, par rapport à vous-même, vous ne vous dites plus
16:14 "2 millions, qu'est-ce que ça vaut ? Est-ce que c'est bien ou c'est pas bien ?
16:17 Pourquoi vous payez pas 2 millions pour une paire de baskets ?"
16:20 - Philippe Gilleset ! - Pourquoi vous les donnez pas aux pauvres ?
16:22 Dans le temps, on avait au moins cette conscience du petit.
16:25 Je gagne beaucoup, j'en fais quelque chose.
16:27 Jérôme, lorsque vous dites que c'est un monde à part, c'est très vrai.
16:30 Mais si on était intelligent et sensible,
16:33 on devrait réfléchir sur ce qu'a induit de notre monde réel.
16:38 C'est-à-dire, on devrait souhaiter parfois une véritable révolution
16:43 à cause de la hiérarchie sociale qui est aberrante sur le plan des salaires.
16:47 Moi, ça me frappe.
16:49 - On peut... - Mais non, parce que l'obscenité,
16:51 elle gagne tous les milieux.
16:52 - Non, non, pas tous les milieux. - Pas tous les milieux.
16:55 Et aujourd'hui, une écrasante majorité de personnes qui nous regardent
16:58 et qui, à l'annonce de ce chiffre, se disent "on marche sur la tête".
17:03 - C'est indécent, c'est impossible. - Sauf qu'il y a des gens qui ont un petit salaire
17:05 et qui vont d'une façon obscène s'acheter une paire de baskets à 300 euros.
17:09 - Donc c'est pas vrai. - Le roi argent, il avait eu raison.
17:11 - C'est pas vrai, non, c'est pas vrai. - Quand le pape sort un texte sur le roi argent,
17:15 il a raison.
17:16 - C'est pas nouveau. - Ça prend une mesure...
17:19 - Dans l'échelle de valeur, on a switché dans un truc...
17:22 - Tout le monde est passé dans un monde obscène.
17:24 - Des parfums.
17:26 - Alors évidemment, il y a également des gens qui font des...
17:31 D'abord, je voulais vous montrer une photo de Tiffany,
17:33 parce qu'il y a une basket en diamant.
17:36 - Ah bon ? - Bien sûr.
17:37 - 100% en diamant, vous pouvez l'acheter. - Pour l'électronique portable.
17:40 - Oh la vache !
17:42 - Quel gâchis !
17:43 - Après l'émission, vous mettrez votre cravate sur le bon coin et on verra...
17:47 - On peut faire 40 euros. - On verra, cher.
17:49 - Foutez-moi la paix, je me fringue.
17:51 - On verra, Jérôme, si vous pouvez faire quelque chose.
17:53 - Écoutez, je préfère ma cravate...
17:55 - Ce qui est vrai, par exemple, vous allez écouter Florian Gazan ce matin.
17:59 Je lui avais demandé d'ailleurs de venir ce matin avec nous,
18:01 et puis il pouvait pas venir avec nous parce qu'il enregistrait les grosses têtes.
18:03 Donc il nous a fait très gentiment une petite vidéo.
18:07 Et lui, il a acheté des chaussures il y a 10 ou 15 ans, il les collectionne.
18:10 Il a 400 paires qui valaient 200 euros.
18:13 Il en a maintenant qui valent 10 000 euros, la paire.
18:17 10 000 euros. Écoutez Florian Gazan.
18:19 - Salut Pascal, c'est Florian Gazan.
18:23 J'aurais adoré être avec vous pour parler des sneakers.
18:25 C'est ma grande passion, comme vous pouvez le voir derrière moi.
18:28 Ben voilà, moi j'adore ça.
18:30 J'en ai, je crois, pas loin de 400 paires.
18:32 Et j'ai commencé cette collection il y a 25 ans, facilement.
18:37 Et à l'époque, c'était juste pour le plaisir, en fait,
18:40 d'avoir des baskets très différentes, très belles.
18:43 Et puis c'est devenu finalement quelque chose qui est coté,
18:48 comme des valeurs refuges, en bourse, comme le métal, l'or, l'argent.
18:54 Il y a des codes des baskets.
18:55 Il y a des paires aujourd'hui que j'ai achetés, moi, à l'époque,
18:58 à un prix standard de basket, je sais pas, aux alentours de
19:02 200-250 euros, qui ont pris des cotations incroyables.
19:05 Tiens, tenez, celle-là, par exemple, celle-ci, ouais, hop, hop.
19:08 Voilà, des Nike Supreme All-Star.
19:13 J'avais dû payer ça 300 euros en 2003.
19:18 Aujourd'hui, la cote, ça peut monter jusqu'à 8-9000 euros, une paire neuve.
19:25 Autre modèle, Kanye West.
19:30 Le fameux rappeur, voilà, ça, c'est les premières paires qu'il a faites,
19:33 avant Adidas, pour Nike.
19:35 Ça, c'est 2009, je crois.
19:37 Ça, ça cote autour de 4000 euros.
19:40 Voilà, donc, effectivement, il faudrait que je mette un petit peu tout ça au coffre.
19:46 J'en ai beaucoup et puis les baskets, c'est une passion qui ne s'arrête pas.
19:51 Donc, en fait, je continue à en acheter.
19:53 Un jour, je serai à mille pattes et je pourrai être toutes les mêmes,
19:57 en même temps.
19:58 C'est mon fantasme.
19:59 Je ne sais pas si je vais le réaliser un jour.
20:01 C'est un sujet d'une époque.
20:02 C'est Daniel Bichard qui aime bien, de temps en temps, nous envoyer des textos
20:05 qui disent qu'il n'y a pas d'hiérarchie, il n'y a que des mondes parallèles qui s'ignorent.
20:09 C'est vrai que...
20:11 C'est vrai ?
20:12 Voilà, ça peut faire réagir et, pourquoi pas, choquer.
20:15 Bon, voilà ce qu'on pouvait dire.
20:17 Peut-être que ma veste d'hier et ma chemise d'hier vaudront très cher dans quelques années.
20:21 Je vais les garder.
20:22 Mais, bien sûr, vous gardez tout.
20:24 J'ai l'impression...
20:27 Vous ne jetez pas.
20:29 Si, je jette.
20:30 C'est vrai ?
20:31 On va marquer une pause et on va revenir avec Emmanuel Macron.
20:34 Restez avec nous parce qu'Emmanuel Macron a été interpellé,
20:36 fortement interpellé aux Pays-Bas, manifestement.
20:39 On parlera des retraites, du Conseil constitutionnel.
20:43 Et on saluera peut-être de nouveau la mémoire d'Hervé Témime.
20:48 Et puis on pourra également parler de Charles Biétrie.
20:51 On en a parlé ce matin.
20:52 Mais c'est un sujet, évidemment, dramatique.
20:56 Et en même temps, qui est au cœur de la société française.
20:59 A tout de suite.
21:00 Mathieu Devez est avec nous à 20h31.
21:06 Et je vous donnerai tout à l'heure une information importante
21:09 sur les trois mousquetaires que nous a donnés Philippe Bilger.
21:12 Pour le moment, il nous rappelle les titres.
21:14 L'aviation civile demande aux compagnies aériennes de renoncer à 20% de leurs vols jeudi.
21:23 Les aéroports de Nantes, Bordeaux et Toulouse seront impactés
21:26 par une grève des contrôleurs aériens.
21:28 Ce sera la douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
21:32 Les aéroports d'Orly et Roissy, les plus fréquentés de France,
21:35 ne sont en revanche pas concernés.
21:37 La voiture électrique peine encore à convaincre les Français.
21:40 C'est le résultat d'une étude de l'Observatoire des mobilités.
21:43 À peine un tiers de la population a l'intention d'acheter
21:46 un véhicule vert dans les prochaines années.
21:48 Le principal frein réside encore et toujours dans le coût d'achat,
21:51 compté en moyenne entre 20 000 et 90 000 euros.
21:55 Enfin, 7 ONG demandent à la France d'œuvrer pour améliorer le sort des animaux d'élevage.
22:00 Elles réclament la fin des cages, l'interdiction de transporter des animaux vivants
22:04 hors de l'Union européenne ou encore l'obligation d'indiquer le mode d'élevage sur les emballages.
22:09 La Commission européenne, elle, prépare une révision de la réglementation sur le bien-être animal.
22:14 Elle est attendue à l'automne prochain.
22:16 Emmanuel Macron dans une seconde, mais durant la pause,
22:19 j'ai eu une petite conversation badine, comme nous l'avons régulièrement,
22:22 et je disais à Philippe, est-ce que vous avez vu "Les trois mousquetaires" ?
22:25 Est-ce que ça vous a plu ? Et que m'avez-vous dit ?
22:28 J'ai dit que ça m'avait plu, mais que, par exemple,
22:31 je trouvais qu'il était inutile de faire de Porto un bisexuel.
22:35 Ça ne me paraît pas fondamental.
22:38 De la même manière qu'on fait d'Aramis quelqu'un qui profane un crucifix
22:43 pour s'en servir comme d'une arme,
22:45 ça ne me paraît pas fondamental pour qui est le "Les trois mousquetaires".
22:49 Mais Porto, ce n'est pas dans le roman, il n'était pas bisexuel ?
22:52 Dans mon souvenir, ça date un peu, je ne crois pas.
22:55 Mais Porto, il est avec Milady.
22:57 Ben oui !
22:59 Oui, mais donc...
23:01 Nous sommes d'accord.
23:02 Ce n'est pas Athos qui est avec Milady, c'est Porto qui est avec Milady.
23:05 Non.
23:06 C'est Athos.
23:07 C'est Athos.
23:08 C'est le comte de la Fère.
23:09 C'est Athos qui est merveilleusement joué d'ailleurs.
23:11 C'est quand même pas mal.
23:12 Oui, on ne s'ennuie pas.
23:14 J'ai adoré Louis XIII, Louis Garel en rôle de Louis XIII, c'est formidable.
23:17 Et François Civil.
23:18 Et François Civil en d'Artagnan, oui.
23:20 Extraordinaire.
23:21 C'est qui était le père de Louis XIII ?
23:23 Henri IV ?
23:24 Henri IV.
23:25 Oui.
23:26 Non mais vous posez la question dans la rue, généralement c'est oublié aujourd'hui.
23:30 Emmanuel Macron suscite la colère jusqu'aux Pays-Bas.
23:32 Le chef de l'État a été interrompu aujourd'hui à La Haye par des manifestants.
23:35 Il s'apprêtait à prononcer un discours sur l'avenir de l'Europe.
23:37 Alors vous allez voir la séquence, je vous donne quand même quelques éléments de ce qui a été dit
23:40 parce que, évidemment, c'est sous-titré.
23:42 Vous allez entendre des gens qui disent "je pense qu'on a perdu quelque chose, où est la démocratie française ?
23:46 Quand l'avons-nous perdu ?
23:48 Allez-vous encore passer outre le Parlement français ?
23:50 Il y a des millions de gens dans les rues, la question du climat a été mise de côté,
23:53 que pouvez-vous dire quand vous parlez de l'Europe ?
23:55 Monsieur le Président de la République française, monsieur Macron, nous sommes là, etc.
23:58 Écoutez cela parce que c'était aujourd'hui à La Haye et il n'a pas pu aller, il n'a pas pu commencer son discours.
24:08 Qu'est-ce que vous faites et combien vous délivrez de messages si forts,
24:13 pas seulement pour l'Europe, mais pour l'humanité et nos valeurs communes.
24:19 Bonjour.
24:20 Je pense qu'on a perdu quelque chose, où est la démocratie française ?
24:24 Quand l'avons-nous perdu ?
24:27 Je peux répondre à cette question si vous me donnez du temps.
24:32 Vous avez perdu quelque chose ?
24:34 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
24:36 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
24:38 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
24:40 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
24:42 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
24:44 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
24:46 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
24:48 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
24:50 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
24:52 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
24:54 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
24:56 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
24:58 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:00 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:02 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:04 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:06 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:08 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:10 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:12 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:14 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:16 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:18 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:20 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:22 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:24 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:26 Je pense que vous avez perdu quelque chose.
25:28 Je vous laisse les sous-titres.
25:30 J'ai bien fait de vous les donner en avance.
25:32 Ces jeunes gens étaient dans les tribunes.
25:34 Ils ont déroulé une bande rose sur laquelle était écrite
25:36 en anglais "président de la violence et de l'hypocrisie".
25:38 Je répète les phrases "je pense qu'on a perdu quelque chose"
25:40 ou "et la démocratie française".
25:42 C'est quatre personnes ou cinq personnes.
25:44 C'est des militants.
25:46 Mais ça fait sens quand même sur un président.
25:48 Ça va lui coller.
25:50 Oui, surtout qu'il comptait sur ce déplacement en Chine
25:52 où quand même il n'a pas eu un traitement exceptionnel.
25:54 Et il a été un des premiers à le faire.
25:56 Il a eu un traitement exceptionnel.
25:58 Mais il revient sans rien.
26:00 Donc c'est simple, ça ne sert à rien.
26:02 C'est un voyage pour rien.
26:04 Et en plus dans l'avion, il a dit des drôles de choses.
26:06 On en a parlé ce matin.
26:08 Qui n'ont pas servi, qui font bondir les Américains.
26:10 Et c'est pas brillant.
26:12 Un dérèglement sur le plan international.
26:14 C'est lui.
26:16 Rosaliquement, il ne s'en sort pas.
26:18 C'est-à-dire qu'il va falloir quand même
26:20 en donner d'une manière ou d'une autre
26:22 fermer le dossier, clore cette séquence
26:24 pour en commencer une autre.
26:26 C'est le second quinquennat ?
26:28 Non mais là il ne peut plus sortir.
26:30 En Chine, vous n'y avez pas sorti.
26:32 Il y a la finale de la Coupe de France.
26:34 C'est le 29 avril.
26:36 Il viendra votre avis ?
26:38 Tous les présidents vont au...
26:40 C'est eux qui remettent la coupe.
26:42 Avant. Parce que là, il peut y avoir
26:44 un rendez-vous le 29 avril au Stade de France.
26:46 Il peut y avoir des siffleux.
26:48 Mais pas que ça. Il peut y avoir des gens
26:50 qui disent "on va se déplacer".
26:52 Moi je pense que c'est un président qui a du mal
26:54 à sortir aujourd'hui.
26:56 Parce qu'elle ne s'est pas fausse.
26:58 Mais là on peut quand même incriminer les services de sécurité
27:00 des Pays-Bas.
27:02 Parce que ça ne devrait pas se faire.
27:04 Ça ne devrait pas.
27:06 On rentre dans la salle commune
27:08 Passoir alors que le chef de l'État est en train de parler.
27:10 Je suis d'accord avec vous. Vous avez parfaitement raison.
27:12 Ça peut être infiniment plus dangereux.
27:14 Ils ont dû être fouillés sans doute.
27:16 Mais ils étaient pris sans doute comme des spectateurs.
27:18 Les retraites en tout cas,
27:20 à quoi faut-il s'attendre
27:22 avec ce conseil constitutionnel qui arrive ?
27:24 Il n'y a aucune indiscrétion.
27:26 Ben non.
27:28 J'ai regardé...
27:30 Parce que 9 personnes.
27:32 On sait par exemple si la décision est déjà prise ?
27:34 Il y a 4 sages qui sont chargés
27:36 de préparer la décision.
27:38 Puis après cette décision
27:40 elle est mise au débat
27:42 des 9 sages.
27:44 S'il y a une égalité de voix,
27:46 la voix du président est prépondérante.
27:48 Oui mais Jacqueline Mouraud par exemple.
27:50 Moi je regardais le profil de Jacqueline Mouraud.
27:52 Les arts gourauds.
27:54 Jacqueline Mouraud a une licence d'histoire Géo.
27:56 C'est Gouraud, c'est pas la gilet jaune.
27:58 C'est pas Mouraud.
28:00 Jacqueline Gouraud,
28:02 je veux bien qu'on présente le conseil constitutionnel
28:04 comme le temple du droit.
28:06 C'est pas une constitutionnaliste, non.
28:08 Elle a une licence d'histoire Géo.
28:10 Et je ne lui en veux pas pour ça bien sûr.
28:12 Elle a été ministre d'Emmanuel Macron.
28:14 Nommée par Emmanuel Macron
28:16 il y a 3 semaines.
28:18 Son vote on le connait par cœur.
28:20 Mais là encore,
28:22 vous touchez du doigt
28:24 les nominations des sages
28:26 qui sont de plus en plus politiques
28:28 de moins en moins judiciaires,
28:30 juridiques,
28:32 de spécialistes du droit.
28:34 Ca c'est parfaitement vrai.
28:36 Jacqueline Gouraud est une proche de François Bayroud.
28:38 Donc on comprend bien pourquoi elle a été placée.
28:40 C'est pas l'endroit où on recase
28:42 les gens de bonne volonté.
28:44 - On est d'accord.
28:46 - Il sera intéressant de voir.
28:48 - Moi j'ai fait une licence en droit.
28:50 Ma maîtrise de droit. Pourquoi je ne dirais pas...
28:52 - Vous auriez été parfait
28:54 avec en plus une cravate comme ça.
28:56 Mais en réalité,
28:58 le gouvernement paraît-il
29:00 aurait laissé délibérément des cavaliers
29:02 pour que le conseil constitutionnel
29:04 - Et un os arrangé.
29:06 - Mais est-ce que le conseil
29:08 aura l'intelligence politique
29:10 d'aller critiquer
29:12 le développement de procédures tout au long ?
29:14 - L'accumulation du développement.
29:16 - Ah non, maintenant j'ai son rôle.
29:18 - A quoi s'entendre ?
29:20 Vous voyez quand même le sujet.
29:22 On va beaucoup en parler, je pense,
29:24 ces trois prochains jours.
29:26 Mais ce sujet nous intéresse.
29:28 Regardez-le.
29:30 ...
29:58 - Pour Stanislas François,
30:00 avocat en droit public, ce n'est pas tant le fond
30:02 que la méthode utilisée par le gouvernement
30:04 qui pourrait être retoquée.
30:06 - On a mis bout à bout une procédure
30:08 qui quand même est certes légale,
30:10 constitutionnelle,
30:12 mais la constitution, c'est pas simplement
30:14 qu'un ensemble de textes, c'est aussi un esprit.
30:16 Et dans l'esprit de la Ve République,
30:18 c'est compliqué de dire qu'aujourd'hui,
30:20 la démocratie est bien fonctionnée.
30:22 Et c'est sans doute ce que pourrait dire
30:24 le conseil constitutionnel.
30:26 - Si censuré partiellement, le président de la République
30:28 aurait alors la possibilité de le promulguer
30:30 en retirant les mesures problématiques
30:32 ou de demander un deuxième examen
30:34 après avoir modifié le texte.
30:36 Pour les autres scénarios, le destin serait plus limpide.
30:38 Si aucune censure n'est faite,
30:40 alors le texte sera promulgué tel quel.
30:42 Si en revanche la censure est totale,
30:44 le projet de réforme des retraites
30:46 serait jeté à la poubelle.
30:48 - On peut s'attendre à une surprise, sérieusement ?
30:50 - Non.
30:52 - La censure totale, c'est pas la Cour suprême américaine.
30:54 C'est-à-dire que tout le monde sait à peu près
30:56 que c'est une censure partielle.
30:58 On connaît y compris les articles qui seront censurés.
31:00 - Mais l'article 7 des 64 ans, il y a que celui-là.
31:02 - C'est l'annuel senior et le...
31:04 - Non, l'article 7 de 64 ans, il passe ?
31:06 - Oui. - Ah, il passera.
31:08 - À moins, la seule inconnue juridique,
31:10 c'est si l'accumulation des articles...
31:12 - Absolument.
31:14 - ... fait qu'il y a un passage en force de l'exécution.
31:16 - Est-ce que Laurent Fabius,
31:18 qui doit en revanche connaître ça très précisément,
31:20 qui a manifestement une habitude plus grande
31:22 sans doute du texte juridique
31:24 que Mme Moureau, sans doute ?
31:26 - Jacqueline Moureau, clair.
31:28 - Est-ce que lui peut faire...
31:30 - Ça fait 7 ans qu'il est membre du Conseil constitutionnel,
31:32 Laurent Fabius. Donc, il en a vu,
31:34 si j'ose dire, des vertes et des pas mûrs.
31:36 La moyenne d'âge, je disais tout à l'heure
31:38 que c'est de 72 ans des membres du Conseil constitutionnel,
31:40 on peut espérer que ce sont des sages
31:42 qui n'ont plus rien à se prouver
31:44 et qui n'ont pas d'ambition pour demain matin.
31:46 - Arrêtez le mot "sage", arrêtez, Mme...
31:48 Je vous ai cité Jacqueline Moureau, elle est sage,
31:50 elle n'est pas sage, Mme Jacqueline Moureau.
31:52 - Non mais...
31:54 - C'est une femme politique
31:56 qui a été nommée là et qui votera
31:58 pour celui qui l'a mis là, point.
32:00 - Euh...
32:02 - Elle change l'univers, l'envergure
32:04 de statut, de fonction,
32:06 de structure assez conservatrice.
32:08 - Ils ont tous dépassé
32:10 l'âge légal des 64 ans,
32:12 ça leur donne peut-être un petit peu de sagesse
32:14 pour prendre de la hauteur, faisons un peu d'humour.
32:16 Maintenant, je vous rappelle que l'ancien président
32:18 du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré,
32:20 disait lui-même que 3-4 jours avant,
32:22 ils prennent la température du pays,
32:24 ça peut peut-être un tout petit peu peser
32:26 dans la balance, mais on verra bien, ça n'a pas changé.
32:28 - J'imagine, j'imagine, Jacqueline Moureau
32:30 voter contre Emmanuel Demache.
32:32 - Bah, Moureau... - C'est une voix sur neuf.
32:34 - Oui.
32:36 - C'est une voix sur neuf.
32:38 - Moureau. - Pour rendre leur décision
32:40 le vendredi, le lendemain
32:42 d'une nouvelle journée de mobilisation,
32:44 quand même. - Moureau,
32:46 votre idole, c'est une voix sur neuf, donc...
32:48 - Non, mais c'est symptomatique, je...
32:50 - Vous lui avez mis une sacrée pression.
32:52 - Non, mais je vois que cette dame a une licence d'histoire-géo,
32:54 c'est tout. - Bah, par ailleurs.
32:56 - Et elle se retrouve sage au Conseil constitutionnel.
32:58 - Non, non, mais attention. - Pas mieux.
33:00 - Non, mais attention, vous lui faites un procès.
33:02 - Mais c'est pas Maurice Duverger, c'est ce que je veux dire.
33:04 - Non, mais parce qu'elle vous dit d'un procès, parce qu'elle est injuriste,
33:06 mais ce qui lui a valu aussi son entrée au constitutionnel,
33:08 je n'ai pas dit que c'était bien ou pas bien,
33:10 mais c'est une très longue expérience d'élu de terrain.
33:12 - Oui, bah, ça va lui faire, d'ailleurs.
33:14 - Mais peut-être qu'elle a le flair politique qui fait que ça va peser dans la balance.
33:16 - Mais en fait, vous, vous préparez un Conseil constitutionnel
33:18 avec messieurs Dumas, Badinter, des gens comme ça
33:20 qui sont des juristes
33:22 blanchis sous le harnais.
33:24 - Bah, en fait,
33:26 vous savez ce que j'aimerais ?
33:28 Ce que je voudrais, tout simplement, c'est une décision de droit.
33:30 Je suis incapable de la donner.
33:32 - C'est ce qu'ils sont censés faire. - Oui, mais...
33:34 - Ça sera motivé, ça sera motivé. - Mais elle est vraiment difficile
33:36 à prendre pour les... - C'est ça. Oui, oui.
33:38 - C'est une décision de droit. Ce texte est constitutionnel.
33:40 - Derrière les 9, ils font appel à...
33:42 Ils ont des bureaux. Enfin, il y a une structure.
33:44 Il y a une technostructure, d'ailleurs.
33:46 On va leur dire, regardez,
33:48 y a-t-il précédent ?
33:50 C'est pas eux, comme ça, qui vont se réunir
33:52 et puis décider tout, tout seul.
33:54 - Oui, bien entendu. C'est pas les 9 qui prennent la décision intrinsèquement parlant.
33:56 - Bon, écoutez...
33:58 - Et y a la décision sur le référendum.
34:00 - Le référendum. - Le référendum partagé.
34:02 - Oui, exactement, qui sera effectivement
34:04 également envisagé.
34:06 - On va passer l'information aujourd'hui
34:08 dans les informations à retenir.
34:10 On a beaucoup parlé de Hervé Témime ce matin.
34:12 C'est rare de faire l'unanimité
34:14 auprès de ses pairs.
34:16 C'est encore plus rare de faire l'unanimité
34:18 en tant qu'homme.
34:20 Et il a réussi, Hervé Témime,
34:22 cet exploit, à réunir
34:24 à la fois ses pairs
34:26 qui le reconnaissent comme avocat,
34:28 mais qui ajoutent la générosité,
34:30 la bienveillance, l'intelligence et l'humour.
34:32 L'humour, très présent chez lui.
34:34 On en a beaucoup parlé ce matin,
34:36 vous en avez parlé hier soir.
34:38 Il y avait un tweet que je voulais vous donner
34:40 du président Sarkozy, aujourd'hui,
34:42 qui a salué sa mémoire
34:44 avec Hervé Témime. C'est l'une des grandes voix
34:46 du barreau qui s'éteint, une voix qui avait
34:48 résonné pour la dernière fois publiquement aux obsèques de Pierre Haïk.
34:50 C'est ça qui est absolument incroyable.
34:52 Il a parlé pour Pierre Haïk,
34:54 qui était un autre grand avocat, immense avocat.
34:56 Ils sont allés dîner
34:58 avec Jacqueline Lafon,
35:00 qui est l'épouse de Pierre Haïk.
35:02 Ils étaient ensemble. Il est rentré chez lui
35:04 et il a fait un accident cardiaque le jour même de l'enterrement
35:06 de Pierre Haïk, avec qui il était très lié.
35:08 Il s'est formé à un duo...
35:10 - Son hommage était flamboyant.
35:12 - Exactement.
35:14 Et était présent également...
35:16 - Thierry Herzog.
35:18 - C'était trois amis, Haïk, Témime, Herzog.
35:20 - Les trois.
35:22 - Thierry Herzog perd ses deux meilleurs amis
35:24 en dix semaines. - Et avant, un très grand
35:26 avocat était mort pelletier.
35:28 - Hervé Témime avait du talent,
35:30 a écrit le président Sarkozy,
35:32 qu'il exprimait avec son caractère fort et généreux.
35:34 Il avait le courage des hommes libres
35:36 et l'élégance des gens de cœur. Je pense à sa famille,
35:38 à ses amis et à tous ceux qui, comme moi, ont eu le privilège
35:40 de le connaître et de l'aimer,
35:42 Nicolas Sarkozy.
35:44 Je voulais qu'on parle de Charles Biettri,
35:46 parce que là aussi on en a parlé ce matin.
35:48 Parce que c'est un sujet qui est dans l'actualité, bien sûr.
35:50 Et c'est le sujet de la fin de vie.
35:52 Il a donné une interview
35:54 à la fois glaçante
35:56 et bouleversante à l'équipe,
35:58 à notre confrère Sacha
36:00 - Noakovic.
36:02 - On a pris des dispositions pour arrêter
36:04 d'en arriver là, dit-il.
36:06 Il parle du couple qu'il forme avec son épouse Monique.
36:08 "Je me suis inscrit en Suisse pour le suicide assisté.
36:10 Tous les papiers sont signés.
36:12 Je peux choisir et ma femme peut le faire à ma place
36:14 si je ne suis pas en état.
36:16 Cela dit, si tu es obligé d'aller en Suisse
36:18 avec deux membres de ta famille, j'ai du mal
36:20 à assumer ce voyage. Pour le coup, c'est monter à l'échafaud
36:22 et arriver là-bas. Tu dois prendre
36:24 toi-même le dernier combat,
36:26 le dernier cachet.
36:28 Ce geste-là, c'est facile de dire "je vais le faire"
36:30 quand je suis au bord de la mer à Carnac,
36:32 en te tendant le cachet, en te disant
36:34 que deux minutes après tu seras mort.
36:36 Ce n'est pas si simple. On était avec Charlotte
36:38 d'Ornella ce matin. Je vous propose de l'écouter.
36:40 Elle a été bouleversante, Charlotte.
36:42 Parce qu'effectivement, elle entend ce que
36:44 dit Charles Biettri.
36:46 Elle a une très grande délicatesse, vous le savez,
36:48 Charlotte. Elle ne veut pas lui dire
36:50 ce qu'il faut faire ou ce qu'il ne faut pas faire.
36:52 Simplement, la foi
36:54 de l'homme, c'est là, change
36:56 le regard qu'elle porte sur la fin
36:58 de vie. Et ceux qui ont la foi,
37:00 évidemment,
37:04 ne peuvent pas voir forcément les choses
37:06 de la même manière. Écoutez ce témoignage
37:08 que j'ai trouvé bouleversant de Charlotte.
37:10 Par définition,
37:12 un témoignage empêche la discussion.
37:14 Je ne vais pas expliquer à cet homme
37:16 touché par cette maladie
37:18 ce qu'il doit faire ou pas, ce qu'il doit penser,
37:20 comment il doit réagir. Ce n'est pas ce que je ferai.
37:22 On est obligé, quand on se pose
37:24 la question de donner le pouvoir
37:26 de tuer au médecin
37:28 aujourd'hui, on est obligé de se poser
37:30 la question sur un terrain philosophique
37:32 et non pas idéologique.
37:34 Quand le serment d'Hippocrate est rédigé,
37:36 ce n'est pas par des idéologues,
37:38 qu'ils écrivent noir sur blanc "je ne donnerai pas la mort",
37:40 "je ne transmettrai pas le poison".
37:42 C'est bien que cette discussion, précisément,
37:44 la loi n'est jamais pensée sur des cas individuels.
37:46 Je ne vais pas l'expliquer à cet homme,
37:48 d'autant que la maladie de Charcot, en effet,
37:50 c'est ce que disait Brigitte Millot,
37:52 cette maladie arrive directement de l'enfer, je pèse mes mots.
37:54 C'est un cauchemar absolu.
37:56 Un cauchemar absolu.
37:58 Il se trouve que, derrière le cauchemar
38:00 et en effet le fait que ces personnes
38:02 soient emmurées vivantes petit à petit,
38:04 puisque c'est exactement ce qui se passe
38:06 avec leur corps,
38:08 moi je continuerai à dire que je ne vois pas
38:10 une momie avec des tubes.
38:12 Je vois une personne qu'il est encore possible d'aimer.
38:14 C'est tout.
38:16 Pourquoi Charlotte vous dites...
38:18 Il se trouve que c'est un droit
38:20 que l'on se donne de tuer.
38:22 Il faut mettre les mots sur les choses.
38:24 D'abréger les souffrances de l'homme qui va mourir.
38:26 Oui, ça veut dire la même chose,
38:28 je veux bien qu'on prenne des circonvolutions,
38:30 mais il faut assumer le mot.
38:32 Il y a un moment où ce cachet va tuer
38:34 avant l'heure de la mort.
38:36 Donc ce mot-là, c'est ça la question centrale.
38:38 C'est une question extrêmement difficile,
38:40 évidemment que c'est difficile,
38:42 il le dit lui-même dans son interview.
38:44 Je peux le dire de loin, au moment de prendre ce cachet
38:46 et de dire "en deux heures je suis mort",
38:48 le vertige est immense.
38:50 Parce que ce n'est pas quelque chose
38:52 qu'on a l'habitude de manier.
38:54 Ce n'est pas un outil qu'on a l'habitude d'avoir entre les mains.
38:56 Je vais opposer un témoignage à ce témoignage,
38:58 parce que je ne peux pas faire autre chose.
39:00 Simplement, c'est ça.
39:02 Non, je ne me résoudrai pas à dire
39:04 "oui, il y a des gens qui basculent
39:06 et on ne voit qu'une momie avec des tubes".
39:08 C'est impossible.
39:10 Je vais continuer à lui dire qu'il est beaucoup plus que ça.
39:12 C'est tout ce que je peux lui dire.
39:14 Est-ce que ce qui va être possible dans les semaines à venir,
39:16 parce que le gouvernement annonce un projet de loi
39:18 avant la fin de l'été,
39:20 est-ce qu'il va être possible de répondre à Charles Biettri ?
39:22 Parce que ce qu'il dit sur son départ en Suisse
39:24 est profondément...
39:26 On n'a pas envie de ça pour lui.
39:28 Une épreuve supplémentaire,
39:30 tout en respectant ce que dit Charlotte.
39:32 Pour avoir une discussion un jour avec elle,
39:34 cette foi qu'il anime
39:36 et qui a été très importante pour elle
39:38 à un moment de sa vie,
39:40 qu'elle se sente aussi totalement respectée
39:42 dans le débat qu'on va avoir dans les prochaines semaines.
39:44 Est-ce que le pays...
39:46 Moi, j'ai la crainte que le pays,
39:48 tel que notre société,
39:50 que ce ne soit pas le bon moment
39:52 pour mettre ça dans le débat aujourd'hui.
39:54 Quelques doutes.
39:56 - Philippe Bézière, après Véronique.
39:58 - D'autant plus que dans ce que prévoit le président,
40:00 pour aller vite,
40:02 il y a les soins palliatifs
40:04 qui font l'objet d'une adhésion générale.
40:06 Et deuxième élément,
40:08 ce que j'aime énormément dans l'entretien
40:10 de Charles Biétry,
40:12 c'est qu'il montre bien
40:14 à quel point il faut relativiser
40:16 les sondages.
40:18 Il montre bien que lorsqu'on est questionné
40:20 en quelque sorte dans le confort abstrait
40:22 d'une vie qui va bien,
40:24 on donne l'impression
40:26 d'être d'accord pour une aide active à mourir.
40:28 Mais quand on est confronté
40:30 au moment ultime,
40:32 probablement c'est beaucoup plus compliqué.
40:34 Et donc ça, c'est...
40:36 - Bien sûr, mais c'est encore plus compliqué
40:38 de prolonger la vie,
40:40 dit Charles Biétry,
40:42 dans cette maladie de Charcot
40:44 qui est un enfer.
40:46 C'est-à-dire que lui-même ne veut pas
40:48 aller au-delà.
40:50 Il dit "je ne veux pas que mon épouse...".
40:52 - Mais l'alternative, elle est simple,
40:54 Pascal, comme le dit Charlotte,
40:56 ou bien on récuse absolument
40:58 toute possibilité donnée
41:00 à qui que ce soit
41:02 de vous faire disparaître,
41:04 ou bien on...
41:06 - Mais Charles Biétry
41:08 peut aller en Suisse.
41:10 Il a les moyens d'aller en Suisse.
41:12 D'autres Français, c'est pour ça que la question
41:14 est posée à tous les Français.
41:16 Qu'est-ce qu'on doit faire, chacun
41:18 a une réponse en conscience, c'est aussi ça le débat.
41:20 Véronique, pardonnez-moi.
41:22 - Quand on chante l'intime comme cela,
41:24 on se rend bien compte qu'il n'y a aucune solution
41:26 qui est satisfaisante,
41:28 sauf de mettre justement des interdits.
41:30 On peut vivre les choses
41:32 avec la foi,
41:34 mais c'est le plus grand des forces
41:36 et le plus grand des cadeaux.
41:38 Charlotte en a parlé.
41:40 J'ai eu la chance de présenter une émission
41:42 d'enquête d'esprit sur le handicap
41:44 avec un jeune homme qui était myopathe
41:46 qui regarde la mort en face.
41:48 Il sait qu'il va mourir dans une dizaine d'années.
41:50 C'est comme la maladie de Charcot.
41:52 - Ce n'est pas la même chose.
41:54 - Ce qu'il attend est quand même
41:56 absolument compliqué et difficile.
41:58 - Mais là, c'est...
42:00 - Tu ne réponds pas à celui qui dit
42:02 que c'est la même chose.
42:04 - Non, mais soit cette terrible épreuve,
42:06 vous l'habitez avec la foi,
42:08 soit si vous ne l'habitez pas,
42:10 toute la technique du monde, de toute façon,
42:12 ne sera jamais dans ce qu'il faut qu'elle soit.
42:14 - Mais Véronique, la foi, ça ne se décrète pas.
42:16 - On est d'accord, mais vous voyez
42:18 ce que dit Charlotte et Esprit.
42:20 - C'est une chance.
42:22 Certains ont la foi, d'autres pas,
42:24 mais c'est toujours une chance.
42:26 - Mais évidemment.
42:28 - Et c'est une chance...
42:30 - On ne peut pas savoir ce que vous faites dans un cas comme ça.
42:32 - Lui-même, il ne sait pas.
42:34 - On peut avoir la foi et demander à ce que ça s'amène ?
42:36 - Jérôme, lui-même...
42:38 - Il y a des questions sur lesquelles j'ai le courage
42:40 de dire "je ne sais pas".
42:42 - Je ne sais pas.
42:44 - Charles Biétride dit lui-même
42:46 qu'il ne sait même pas ce qu'il fera,
42:48 parce que le fameux caché n'a pas envie de se donner la mort.
42:50 Personne n'a envie de se donner la mort.
42:52 On comprend, avec son témoignage,
42:54 que c'est incroyablement humain.
42:56 - Il est l'archétype des sondages que l'on pose aux Français.
42:58 - Il a une réponse à 75-80 %.
43:00 - Mais quand on y est, ses réponses, non, à 99 %.
43:02 - Il l'incarne parfaitement.
43:04 - La question n'est pas la question.
43:06 Est-ce qu'on doit donner la possibilité
43:08 à ceux qui veulent en finir
43:10 de cette manière-là,
43:12 de le faire ?
43:14 C'est ça la question.
43:16 Ce n'est pas "qu'est-ce que je ferais moi à cette époque-là ?"
43:18 Ça n'oblige pas ceux
43:20 qui ne veulent pas terminer
43:22 de cette manière-là, de le faire.
43:24 Et ça, c'est une question
43:26 où tu donnes la possibilité à certains,
43:28 intuitivement.
43:30 - Vous avez raison.
43:32 - Je pense que non.
43:34 - Et Wellbeck dit des choses.
43:36 - Des personnes pensent que non.
43:38 - Pour un adolescent qui va dire
43:40 "je vis mal, je traverse un manque de vie".
43:42 - Je vais vous dire quelque chose.
43:44 Pour moi, je ne sais pas ce que je ferais.
43:46 - Une société tient
43:48 parce qu'il y a des interdits, Pascal.
43:50 - Et Wellbeck a dit quelque chose.
43:52 - C'est facile d'en parler autour d'une table.
43:54 Si tu vois tes enfants souffrir
43:56 dans des conditions abominables,
43:58 tu as peut-être
44:00 envie
44:02 ou ce désir d'abréger
44:04 leur souffrance.
44:06 Je dis bien "peut-être"
44:08 - Mais la loi existe déjà, la loi est bien faite.
44:10 - Nous ne nous sommes pas confrontés à ça.
44:12 - Mais la loi néonatale est pas faite.
44:14 - Dernier mot.
44:16 - Charlotte a très justement
44:18 dit que même
44:20 dans le cas que vous évoquez,
44:22 Pascal,
44:24 on peut voir des êtres
44:26 à faire durer et non pas
44:28 à faire disparaître, même pour la meilleure
44:30 cause du monde.
44:32 - Je vous en prie, très rapidement.
44:34 - Je peux dire quelque chose,
44:36 j'ai lu une interview
44:38 de sa part absolument extraordinaire
44:40 dans Capital Social.
44:42 Je n'ai jamais lu rien de plus
44:44 intelligent sur le journalisme.
44:46 - Eh bien écoutez,
44:48 rien de nous donner cela, mais en général,
44:50 Charlotte parle, nous écoutons.
44:52 - Et vraiment, c'est remarquable.
44:54 - Exactement, son intelligence est remarquable.
44:56 Et son courage intellectuel
44:58 est sans égal.
45:00 Bien sûr.
45:02 Et nous avons avec Véronique, avec Charlotte,
45:04 avec Eugénie Bastier,
45:06 des femmes courageuses.
45:08 - Comme seules,
45:10 les femmes peuvent l'être.
45:12 C'est même un peu mathysme.
45:14 - Vous avez raison, comme seules,
45:16 je souscris.
45:18 - Bon, c'était un sujet grave.
45:20 On va essayer d'être peut-être un peu plus léger
45:22 avec vous,
45:24 Olivier Benkemoen.
45:26 On a eu une analyse cinématographique tout à l'heure
45:28 des trois mousquetaires intéressantes par Philippe Buger.
45:30 Qui marche bien d'ailleurs, je pense.
45:32 - Ça marcherait bien.
45:34 - Ça marche bien, tant mieux,
45:36 parce que ça veut dire que le cinéma qui est ambitieux
45:38 trouve son public.
45:40 C'est ça, être producteur, c'est faire des films
45:42 chers, ça coûte plus de 50 millions d'euros.
45:44 - 60 millions, mais il y a deux volets.
45:46 - L'ensemble, les deux volets qui ont été tournés,
45:48 coûtent 60 millions.
45:50 - C'est bien que le public soit au rendez-vous,
45:52 comme Astérix, ça avait bien marché.
45:54 - Il y a beaucoup de choses dans D'Artagnan,
45:56 ça marche bien, ça fonctionne bien,
45:58 il y a du souffle, il y a de l'envie,
46:00 il y a une relecture d'Alexandre Dumas qui est formidable.
46:02 Moi ça m'a plu, ils sont tous sales, ils sont dégueulasses.
46:04 Il y a un truc un peu comme ça, terrien.
46:06 - Ça vous a frappé aussi que Porto c'était bisexuel
46:08 dans la version ?
46:10 - Il sait pas qu'il est bisexuel, il aime les hommes.
46:12 Il aime clairement les hommes.
46:14 - Il aime les hommes et les femmes.
46:16 - Il a l'impression qu'il aime les femmes,
46:18 moi j'ai l'impression qu'il aime que les hommes.
46:20 - Alors vous avez mal vu le film.
46:22 - Ah non, il est dans un lit,
46:24 au milieu il y a un homme et une femme.
46:26 Et il a une petite appétence
46:28 vaguement évoquée
46:30 pour D'Artagnan, mais qui s'arrête vite.
46:32 - On va pas spoiler
46:34 les trois bousquetaires.
46:36 - C'est vrai qu'il y a ça, mais il y a pas cru que ça allait plu.
46:38 - C'est pas la version qui est partie.
46:40 - Vous avez vu quelle version ?
46:42 - C'est une mémoire de qui pouvait exister.
46:44 - C'était Russagny le film.
46:46 - Je l'ai vu par le grand bouc.
46:48 - C'est la moindre bouscoton.
46:50 - Le grand bouc de la Nordette.
46:52 - Pardonnez-leur,
46:54 ils ne savent pas ce qu'ils font.
46:56 Olivier,
46:58 toute l'actualité du jour.
47:00 - Et on reviendra sur les affaires de cirque.
47:02 La guerre du cirque.
47:04 Une séquence assez forte,
47:06 mais il y a beaucoup de choses à dire là-dessus.
47:08 - On en a parlé effectivement ce matin.
47:10 Je remercie Jean-Luc Lombard
47:12 qui était à la réalisation,
47:14 Bouka Abela qui était à la vision,
47:16 Guillaume qui était au son,
47:18 Benjamin Naud était avec nous toute l'après-midi
47:20 avec Lucas Busutil.
47:22 Merci à Kéliane Salé, toutes les émissions sont à retrouver
47:24 sur cnews.fr.
47:26 Olivier Benkemoun dans une seconde.
47:28 Après ce sera Julien Pasquet,
47:30 vous le savez, jusqu'à minuit.
47:32 On se retrouve demain matin, il y aura eu Romain Desarbre avant,
47:34 il y aura eu Laurence Ferrari, bien sûr.
47:36 - Il faut vous travailler votre plat du pied, me dit-on.
47:38 - Ça c'est laid.
47:40 - Terminé, que ce soit le dernier mot de notre émission,
47:42 ça c'est laid.
47:44 - Message codé.
47:46 - A demain.
47:48 [Rires]

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