Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 - L'actualité ce soir avec Gilles-William Golnadel, Jérôme Béglé, Geoffroy Lejeune, Olivier Dartigolle.
00:05 Marseille, j'ai l'impression qu'on a fait le sujet l'année passée, j'ai l'impression qu'on fera le sujet l'année prochaine,
00:10 que rien ne changera puisque les mêmes causes produisent les mêmes effets.
00:13 Vous le savez sans doute, la nuit dernière a été meurtrière à Marseille, trois fusillades différentes ont fait trois morts.
00:18 Mais comme évidemment on sanctionne peu les dealers et que les peines de prison sont légères
00:24 et qu'on ne se donne pas la volonté politique, parce que les moyens c'est autre chose,
00:29 les mêmes causes produisent les mêmes effets.
00:31 Regardez le sujet de Corentin Briau.
00:33 - Non, non, non, aux assassinats !
00:41 Stop aux assassinats, c'est l'un des messages portés lors de ce rassemblement après une nuit de nouveaux mortels.
00:46 Des femmes membres d'un collectif se rassemblaient de manière spontanée, mais symbolique à Marseille.
00:51 En colère, elles défilent sous les balcons des immeubles et appellent à ceux qu'on les rejoigne.
00:55 - Ne nous regardez pas !
00:59 Rejoignez-nous, ne nous regardez pas !
01:03 Pour Laëtitia Linaud, marseillaise, il est réellement temps de durcir les peines.
01:08 - Il faudrait déjà dans un premier temps qu'au niveau des lois, ce soit beaucoup plus dur,
01:12 que les peines soient réellement appliquées, qu'ils prennent des peines de sanction de 25-30 ans.
01:19 Et ce n'est pas fait à l'heure d'aujourd'hui.
01:21 Si vous tuez quelqu'un et qu'au bout de cinq ans vous ressortissez, tout le monde peut le faire.
01:27 Des fusillades, dans la nuit de dimanche à lundi, qui ont fait trois morts et plusieurs blessés,
01:31 ont éclaté du côté de la cité du Castellas, de la cité des Egalades,
01:35 et dans le deuxième arrondissement de Marseille, près du quartier de La Joliette.
01:39 Une situation très préoccupante, d'autant plus que des victimes sont mineures,
01:42 comme l'a indiqué Dominique Lawrence, procureure de la République de Marseille.
01:46 - Une évolution dont nous avons aussi beaucoup parlé avec vous,
01:50 et qui nous inquiète fortement, c'est bien évidemment le rajeunissement des victimes.
01:56 Nous avons déjà eu par le passé des victimes mineures qui sont décédées sur des actes homicides,
02:04 avec pour certaines d'ailleurs un ancrage assez faible dans la délinquance.
02:10 Depuis le début de l'année, ce sont 13 personnes qui ont trouvé la mort par balle à Marseille.
02:15 On est entre le règlement de compte, la vente d'Etat,
02:20 comme rien ne change, pourquoi les prochaines années seraient-elles différentes ?
02:25 - Ah si, ça change, ça change en pire, il faut vraiment vous le dire.
02:30 Ça change en pire, il y a plus d'armes, il y a plus d'immigration,
02:36 parce que ce sont des quartiers d'immigration.
02:39 - C'est sans doute des Français, c'est des Français issus de l'immigration.
02:43 - Alors je ne vais pas questionner l'immigration, je vais questionner les ratés de l'intégration,
02:47 c'est comme vous voulez qu'on la joue, mais c'est la même chose.
02:49 - Ce n'est pas la même chose.
02:50 - Ah oui, non, c'est peut-être encore pire, c'est peut-être encore pire,
02:53 sauf que vous avez aussi une immigration qui arrive, ce n'est pas forcément les plus policés.
03:00 Donc le milieu a été atomisé, il n'y a plus de milieu, avant il y avait des règles dans le milieu.
03:08 - Ça freignait beaucoup quand même.
03:10 - Ah non monsieur, ah non monsieur Brou.
03:11 - On ne va pas regretter les règles du milieu en même temps.
03:14 - Ah bah si, c'était un temps où non seulement ils ne se tuaient pas entre eux,
03:18 - Ils ne se tuaient pas entre eux.
03:20 - Ils ne se tuaient pas entre eux.
03:21 - Vous n'avez pas vu Borsalido.
03:22 - Ils évitaient de se tuer entre eux et on évitait de toucher aux flics.
03:28 C'était ça la loi du milieu.
03:31 - Les années de la Frank Connection à Marseille ont mis des dizaines de personnes sur le tapis,
03:38 ça a beaucoup flingué, c'est les grands noms du banditisme et du commerce de la drogue à Marseille.
03:44 On connaît cette histoire-là.
03:46 Là ce que je vois c'est que ce sont des mineurs qui tombent.
03:48 - Oui, c'est ça qui change tout.
03:49 - C'est les petites mains.
03:50 - C'est les jeunes et les profils.
03:52 - C'est les petits mains qui tombent.
03:54 - Parce que la procureure, où je ne sais pas qui parlait, elle parle d'un rajoutissement des victimes.
03:59 Oui, il y a un rajoutissement des victimes, mais il y a un rajoutissement des meurtriers qui va...
04:03 - Bien sûr, alors écoutez justement l'ami d'une victime de Marseille,
04:06 vous allez voir, on comprend que c'est un tout jeune homme qui parle, c'est un de ses amis.
04:11 - J'ai envie de rentrer chez moi et me cacher là.
04:13 Je suis triste, j'ai peur.
04:16 Je vais me faire tuer moi aussi, ça tire en ville, c'est grave quand même.
04:19 - Pourquoi vous avez peur ?
04:22 - Eh bien, encore une fois j'ai peur.
04:24 J'ai un collègue à moi, il se fait tuer en ville,
04:26 le massabot, la joliette.
04:28 Pour moi c'est impossible de tuer des gens ici.
04:31 C'était vraiment mon collègue, mon collègue.
04:33 On était ensemble hier, on était calés ensemble.
04:36 Je suis rentré, je dors, je me réveille, je vois mon collègue, il est mort.
04:40 C'est choquant quand même.
04:42 - Et pour ceux qui connaissent Marseille, la joliette,
04:44 ce n'est même pas un quartier qui est réputé pour les points de deal.
04:49 Écoutez Rudi Mana, qui est du syndicat de la police Allianz.
04:53 C'est intéressant.
04:54 - On peut dire que la nuit est particulièrement sanglante.
04:56 On peut même dire que c'est une nuit de guérilla.
05:00 Trois morts, huit blessés, un très grievement, deux autres assez graves.
05:04 Franchement, on a rarement vu ça sur Marseille.
05:06 En tout cas, de mémoire de policier marseillais, je n'avais jamais vu ça.
05:08 Trois endroits différents, des tirs à l'arme de guerre sur des gamins de 20 ans.
05:11 Apparemment, il y en a un troisième de 17 ans.
05:14 Ça devient extrêmement dramatique.
05:17 Et puis, je vois que face à tout ça, encore une fois,
05:19 il n'y a que les forces de police qui essayent de lutter efficacement.
05:22 Puisqu'une nouvelle fois, on est tout seul face à cette marée qui nous vient de la gueule.
05:26 Donc, c'est extrêmement inquiétant, d'autant plus que les policiers aujourd'hui
05:28 commencent à en avoir marre de ramasser des corps de gamins de 17, 20 ans
05:32 qui se font trouver partout avec une arme de guerre pour des trafics de stupéfiants.
05:36 Aujourd'hui, il nous manque vraiment un plan national.
05:39 C'est-à-dire qu'il faut que toutes les institutions de l'État se mettent là-dedans.
05:42 Il faut que tout le monde travaille avec force, avec courage.
05:45 Et puis, il ne faut plus que des gamins de 14 ans se trouvent dans la rue
05:48 pour un trafic de stupéfiants.
05:49 Il faut qu'ils soient à l'école de la République.
05:50 Il faut des associations de quartier qui travaillent efficacement
05:53 et qui aient la possibilité de le faire.
05:54 Et puis, quand on interpelle des gars qui sont connus pour le trafic de stupéfiants,
05:58 il faut des condamnations pénales extrêmement fortes,
06:00 extrêmement fortes, de manière à les empêcher de recommencer
06:03 un an ou deux ans après être sorti de prison.
06:05 C'est ça la vraie difficulté.
06:06 - Bon, ce n'est pas très compliqué ce qu'il vient de dire.
06:08 - Oui, ce qu'on dit depuis cinq ans.
06:10 - Mais depuis... Oui.
06:11 Mais...
06:13 Et la drogue est un problème numéro un en France.
06:16 Tant que vous ne voudrez pas attaquer les consommateurs,
06:19 tant que vous n'attaquerez pas les dealers avec des peines lourdes,
06:21 on peut continuer pendant des années et faire tous les jours les mêmes émissions.
06:24 - Le problème, c'est aider la police à faire son travail.
06:27 Vous vous rappelez Backnor ?
06:28 - Mais c'est ce que j'allais vous dire, Backnor.
06:29 Et quand Backnor sort, on t'explique que c'est un film fasciste.
06:32 Et que cette réalité n'existe pas.
06:35 Premièrement, on dit que c'est un film fasciste.
06:36 Et il y avait autre chose de très intéressant,
06:37 c'est que l'histoire de Backnor, c'est l'histoire de la BAC,
06:40 donc de Quartier Nord, qui finit quasiment,
06:42 enfin, la plupart de ses membres en prison
06:44 parce qu'ils ont été hors la loi pour leurs enquêtes.
06:46 Qu'est-ce qui est intéressant ?
06:47 Ce n'était pas des trafiquants ni des délinquants, ces policiers.
06:50 C'est juste qu'ils ne pouvaient plus, dans le cadre légal,
06:52 lutter efficacement contre le trafic de drogue.
06:53 C'est-à-dire qu'en gros, ils ont été obligés pour démanteler les trafics,
06:56 pour trouver en l'occurrence une cache de drogue, etc.,
06:59 de sortir des clous.
07:00 Pourquoi ? Parce que la procédure qui leur est imposée est scandaleuse.
07:03 Par ailleurs, tout le monde met le parapluie,
07:04 c'est-à-dire que toute leur hiérarchie se couvre en permanence.
07:06 Et pour ne jamais avoir de problème, en gros,
07:09 les policiers, s'ils ne veulent pas avoir de problème,
07:11 ne peuvent pas faire leur boulot.
07:12 Donc, quand ils veulent faire leur boulot,
07:13 ils sont obligés de sortir des clous.
07:14 - Ajoutez à ça que... - La réponse pénale ?
07:17 La réponse pénale, mais on le dit sans arrêt.
07:19 Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois,
07:21 peut-être cinq fois, dis-leur, ils ne sortent plus.
07:23 - Bien sûr. - Plus jamais.
07:25 - Vous avez aussi parfois une non-coopération des locaux...
07:29 - Vous y viendrez. - Qui disent...
07:31 Qui disent, écoutez, au moins, quand notre quartier
07:34 est entre les mains de certaines bandes,
07:36 il y a une pseudo-sécurité qui règne.
07:38 - Je les comprends, par ailleurs. - Je les comprends, mais...
07:41 - Et la non-coopération d'État du bassin méditerranéen,
07:44 80% du cannabis vient du Maroc.
07:47 Est-ce que sur les grands responsables de filière,
07:52 qui est un réseau de blanchiment d'argent,
07:54 est-ce que là aussi, il y aura des mesures ?
07:57 - Parce qu'on peut vouloir tarir en bas,
08:00 mais si on ne s'attaque jamais à la manière
08:02 dont c'est organisé en haut...
08:04 - Avant d'aller s'occuper des autres,
08:06 ce serait bien déjà qu'on s'occupe de ce qui se passe chez nous.
08:08 - Non, mais c'est pas... - Il me semble...
08:10 On peut toujours dire que le Baroque était un grand...
08:12 - On peut toujours exclure de ce qui se passe sur le terrain.
08:15 Je vois bien, Papa, comment vous construisez votre raisonnement,
08:20 mais en fait... - En prenant les deux bouts de la chaîne.
08:23 - Oui, mais commençons peut-être d'abord
08:25 par ce qui se passe sur le terrain.
08:26 Il y a des gosses de 14 ans qui meurent, peut-être...
08:29 Peut-être qu'on peut trouver des solutions.
08:32 Alors, vous allez voir également, parce que c'est partout, à Nice...
08:34 La drogue, c'est le problème numéro un.
08:37 C'est la mer parité des batailles.
08:39 J'ai le sentiment qu'on ne livre pas précisément cette bataille
08:42 pour les raisons que je vous ai dites tout à l'heure.
08:43 Mais à Nice, vous avez vu sans doute ces images,
08:46 dans la cité de Moulins,
08:48 voyez le sujet de Maxime Lavandier.
08:50 - Filmée par un riverain,
08:53 cette scène se serait déroulée le 24 mars dernier,
08:56 en plein après-midi,
08:57 et en plein cœur de la cité des Moulins, à l'ouest de Nice.
09:00 Sur cette vidéo amateur, un individu en cagoulé
09:03 et entièrement vêtu de noir,
09:04 fait une ronde avec ce qui semble être un fusil.
09:06 À ses côtés, cinq autres individus,
09:08 l'un d'entre eux tient lui aussi une arme.
09:10 - Là, cette vidéo témoigne de ce qui se passe fréquemment
09:14 dans le quartier des Moulins ou dans d'autres agglomérations.
09:17 Voilà, c'est ça qui est important de retenir.
09:18 On a une vidéo, on peut être choqué,
09:21 déstabilisé en voyant cette vidéo.
09:23 Pas pour nous aussi, que ça fait très longtemps
09:25 qu'on a ces armes à feu qui circulent dans cette cité.
09:29 - Trafic d'armes, trafic de stupéfiants
09:32 et des interventions policières de plus en plus délicates.
09:35 - C'est un territoire qui leur appartient, entre guillemets.
09:39 La République ne laisse pas des territoires, bien sûr,
09:42 comme ça, dans les mains de ces trafiquants.
09:44 Mais on a beaucoup de mal à occuper, en tout cas,
09:48 ces endroits pour pouvoir redonner un apaisement
09:52 et une tranquillité à tous les riverains.
09:54 - Plus de 200 habitants du quartier excédé
09:57 ont participé à une réunion sur le thème de l'insécurité
10:01 en présence du maire de Nice.
10:02 Christian Estrosi a alors proposé à l'Assemblée
10:05 de se réunir à la fin du mois pour faire le point
10:07 sur les actions qui auront été menées d'ici là dans le quartier.
10:10 - Et ce qui se passe à Nice, à Marseille,
10:15 ça se passe à Nantes, ça se passe à Roubaix,
10:17 ça se passe à Paris.
10:18 Il y a un crime ou un délit sur quatre en France
10:21 qui est lié à la drogue.
10:24 - Non, mais ce qui est étrange, c'est que ceux qui ont encore
10:27 le plus en France le sens des frontières et des territoires,
10:30 c'est ces gens-là.
10:31 Pas question qu'on rentre dans leur territoire,
10:33 alors qu'on l'a perdu.
10:35 - Oui, paradoxalement.
10:36 - Paradoxalement. Et d'autre part...
10:37 - Mais qu'est-ce qu'il faut faire ?
10:38 - Et d'autre part, on ironise beaucoup sur les États-Unis.
10:42 C'est un pays épouvantable où les armes sont en vente libre.
10:46 Sauf qu'en France, pour pas grand chose,
10:51 les armes sont en vente libre uniquement pour les malfrats.
10:54 C'est quand même un problème.
10:56 - Une fois qu'on a dit ça ?
10:58 - Je dis rien de plus.
10:59 - Oui, mais j'entends bien, mais...
11:02 Faut peut-être imaginer des solutions.
11:04 - Alors, il y a quelque chose qui a changé depuis deux mois quand même,
11:06 c'est que le côté festif de "je prends de la drogue",
11:11 qui a été très longuement mis en avant jusqu'à l'affaire Palman,
11:15 on va se dire les choses, ça, c'est terminé.
11:17 - Peut-être pas exagéré.
11:19 - Il y avait une littérature, une musique,
11:22 voire une presse pour dire que ce n'était pas si grave,
11:24 que d'en prendre de temps en temps, il n'y avait pas d'accoutumance.
11:27 Ça, c'est terminé.
11:28 Parce qu'il y a quand même eu ce drame qui a imbibé,
11:32 si j'ose dire, tous les esprits.
11:34 J'espère, peut-être que je fais de l'angélisme et que je suis trop optimiste,
11:37 mais j'espère que ça va quand même, petit à petit, entrer dans...
11:40 - La drogue, on l'a...
11:42 - Les politiques qui ont été menées ont échoué.
11:46 Puisque nous sommes sur un niveau de consommation record
11:49 et que tout ce qui a été fait pour essayer de s'attaquer à ce problème-là
11:52 est un échec complet.
11:54 Alors, il faut peut-être faire autre chose, différemment.
11:57 - Je vous ai dit ce qu'il faut faire.
11:58 - Vous, vous avez souvent la réponse pénale.
12:02 - Mais il n'y a pas que ça.
12:03 Vous entrez dans les lycées, vous faites des tests à tous les enfants, obligatoires.
12:08 On les a envoyés pour le Covid,
12:10 on peut bien faire des tests obligatoires sur la drogue.
12:12 - Donc, il y a le volet...
12:13 - Sur le cannabis.
12:15 - Il y a le volet répressif.
12:17 - Il y a des parents qui apprendront comme ça avec leurs enfants.
12:19 Ça les aidera ?
12:20 - Il y a peut-être d'autres volets à réfléchir.
12:23 - Mais ce n'est pas répressif de faire des tests, d'ailleurs.
12:25 - Notamment sur la prévention.
12:27 - Mais faire un test, ce n'est pas répressif.
12:29 - Je crois beaucoup à l'intelligence...
12:30 On a beaucoup fait sur la sécurité routière, etc.
12:33 S'il y avait de vraies campagnes publiques sur la non-ci...
12:36 Mais si, j'y crois.
12:37 - Mais Gainsbourg a fait une chanson, "La drogue, c'est de la merde",
12:41 il y a 20 ans, ou même plus que ça.
12:43 Il est mort il y a 30 ans, à Gainsbourg.
12:45 - Et puis ce syndicaliste politique dit qu'il faudrait aussi
12:48 de nouveau les associations de quartier, de la présence humaine...
12:50 - Mais il a raison, il a raison.
12:52 - Plus de gardiens d'immeubles que de digicodes, etc.
12:55 - Il a raison.
12:55 - C'est aussi une partie de la solution.
12:57 - Mais oui, commençons peut-être d'abord par nettoyer.
13:02 Vous voyez, le terrain, c'est-à-dire qu'on ne permet pas des points de deal, déjà.
13:07 On ne permet pas des points de deal.
13:09 C'est possible, ça, quand même.
13:10 - Il y a beaucoup de communication sur ça.
13:11 Le point de deal, il se déplace...
13:13 - Oui, s'il se déplace, qu'est-ce que vous voulez, les policiers se déplacent.
13:16 - C'est quand même plus facile d'intimider un gardien d'immeuble qu'un digicode.
13:20 - La fin de vie.
13:21 La France est le pays d'Europe qui est le plus grand consommateur de cannabis.
13:26 Dans les sujets du jour, vous avez la fin de vie.
13:29 Et ça, c'est un sujet vraiment passionnant, si j'ose dire.
13:32 Emmanuel Macron, qui souhaite un projet de loi sur la fin de vie,
13:34 il y a un consensus, quand même.
13:36 Il y a un consensus en France, que chacun veut pouvoir choisir sa mort.
13:41 Voilà.
13:41 C'est un tout petit peu plus compliqué que ça.
13:44 - Oui, forcément.
13:45 - Les gens sont favorables à un protocole pour la fin de vie.
13:48 - 75% veulent que la loi évolue.
13:49 - Mais quand ça les concerne, nous, là, mettons quand même des garde-fous.
13:53 Je suis favorable en général, mais pour ma part, à moi, j'aimerais être sûr...
13:56 - Oui, mais si je vous pose la question, vous, vous pouvez...
13:59 Si je vous pose la question, est-ce que vous voulez savoir comment...
14:05 Si vous êtes dans un état extrêmement...
14:08 Regardez, êtes-vous favorable à une aide active à la mourir ?
14:12 Si un jour, vous êtes dans un état où vous souffrez d'une maladie incurable,
14:15 si je vous pose la question à vous,
14:17 est-ce que vous souhaitez une fin de vie assistée ou une euthanasie ?
14:22 - Mais Pascal...
14:23 - Sans doute répondrez-vous.
14:25 Alors, on ne sait jamais comment on réagit, d'ailleurs.
14:27 - Mais moi, j'ai été confronté dans un cas, ma famille à ça.
14:31 Quand vous devez prendre la décision à la place de la personne,
14:35 vous devez avoir une conviction.
14:37 - Évidemment.
14:37 - Dans un cas pratique, ce n'est pas tout à fait la même chose.
14:39 - Évidemment, mais quand je dis...
14:40 - Évidemment, mais...
14:40 - Quand je dis qu'il y a un consensus, c'est-à-dire qu'on a trop de témoignages
14:44 de gens qui sont obligés d'aller en Belgique, en Suisse,
14:47 pour pouvoir mourir avec des conditions administratives très compliquées.
14:52 - Quand ça vous concerne, vous...
14:53 - C'est-à-dire combien ? Il n'y en a pas tant que ça, les témoignages, pardon.
14:55 - Ah, mais moi, écoutez, ce midi, j'animais une émission sur RTL
14:58 où, effectivement, il y avait une femme qui s'appelait Gloria, je peux la citer,
15:02 qui expliquait qu'elle a emmené son mari en Belgique.
15:05 Il avait une maladie incurable depuis cinq ans.
15:07 Elle a été obligée de l'emmener.
15:08 Elle est revenue.
15:09 - Mais je suis d'accord sur le fait que c'est compliqué...
15:10 - Je vous assure, c'est une horreur absolue.
15:12 Et elle disait, cette dame, "mais qu'on me permette,
15:15 qu'on me permette que mon mari puisse être assisté en France."
15:18 - Non, non.
15:19 - Comment ?
15:19 - Ce n'est pas des centaines de milliers de personnes par an.
15:20 - C'est tous les jours dans l'hôpital public, dans le cologue singulier qu'on a...
15:25 - Oui, mais qu'est-ce que vous voulez dire ?
15:26 - Ce que je veux juste vous dire, c'est que le cas particulier,
15:28 c'est par définition, on ne légifère pas pour un cas particulier, mais pour un cas général.
15:31 - Ce que dit Pascal, c'est tous les jours à l'hôpital public ou privé,
15:34 dans le cologue singulier, avec des médecins...
15:37 - Il ne faut pas laisser le choix aux gens.
15:38 - Pascal, t'as...
15:39 - Voyez le sujet d'Emmanuel Macron...
15:40 - ... la deuxième question que vous avez montrée tout à l'heure.
15:41 - Bon, voyez le sujet, on verra la deuxième après,
15:44 mais voyons le sujet et les propositions d'Emmanuel Macron avec ce sujet de Maéva Lamy.
15:50 Un discours et une annonce fortes.
15:53 Emmanuel Macron dit vouloir un projet de loi sur la fin de vie d'ici la fin de l'été.
15:58 - Je demande au gouvernement de mener une œuvre de co-construction
16:02 sur la base de cette référence solide qui est celle de la Convention citoyenne.
16:08 Je souhaite que ce travail permette de bâtir un projet de loi d'ici à la fin de l'été 2023.
16:12 Concernant l'aide active à mourir, c'est-à-dire le suicide assisté ou l'euthanasie,
16:17 la Convention citoyenne s'y est majoritairement dite favorable.
16:21 Pas question toutefois pour Emmanuel Macron de l'ouvrir aux mineurs
16:24 ni d'en faire une réponse à l'isolement social.
16:27 - Vous insistez à raison pour que jamais une aide active à mourir
16:31 ne devra être réalisée pour un motif social,
16:34 pour répondre à l'isolement qui parfois peut culpabiliser un malade.
16:37 L'aporie ou en tout cas l'absence de conclusion sur l'aide active à mourir pour les mineurs
16:42 suggère de ne pas ouvrir cette faculté.
16:44 Ces quelques lignes rouges me paraissent utilement encadrer
16:48 l'hypothèse d'un modèle français de la fin de vie.
16:51 Emmanuel Macron a en revanche annoncé vouloir renforcer l'accès aux soins palliatifs
16:56 avec un plan décennal.
16:57 Il rejoint ainsi la position de la Convention qui recommande des améliorations.
17:02 - Il nous faudra donc avancer dans les prochaines semaines
17:05 pour mieux garantir l'égalité d'accès et développer la prise en charge des soins palliatifs.
17:12 Cela signifie adapter les réponses en fonction des publics et des lieux,
17:17 mieux intégrer à l'hôpital les soins palliatifs dans le parcours de soins,
17:21 former les professionnels.
17:22 C'est désormais au parlementaire de travailler sur un projet de loi
17:26 en s'appuyant sur les propositions de la Convention citoyenne.
17:30 - C'est intéressant d'ailleurs parce que les pays européens où l'euthanasie est légale,
17:33 l'Espagne, la Belgique, les Pays-Bas,
17:36 l'euthanasie est illégale et criminalisée au Royaume-Uni, en Irlande, en Pologne,
17:40 on l'imagine, en Roumanie, la République tchèque.
17:43 Je dis en Pologne évidemment parce que la Pologne est très religieuse
17:46 et il y a évidemment cet aspect-là, forcément.
17:49 Il ne faut pas confondre assistance au suicide et euthanasie.
17:54 Euthanasie, c'est évidemment un soignant qui injecte,
17:57 alors que l'aide active à mourir, c'est vous-même qui vous administrez
18:02 ce qu'il faut pour partir.
18:05 Voilà, moi je soumets à...
18:08 Je vous soumets ce débat. Qu'est-ce qu'il faut faire ?
18:10 - Ce qui semble intéressant, c'est que la Convention citoyenne,
18:13 on a vu des conventions citoyennes qui n'ont pas abouti,
18:15 semblent avoir remis un rapport de qualité dans le prolongement
18:19 de ce qu'avait été la loi Claes-Leonetti.
18:21 C'est un point d'étape intéressant.
18:23 Il y a les gardes fous d'ores et déjà qui apparaissent.
18:26 Certains ont été donnés par le président Macron,
18:29 d'autres sont dans le rapport.
18:30 Il donne un calendrier assez serré, puisque c'est d'ici la fin de l'été,
18:35 mais en renvoyant la responsabilité du texte au gouvernement et au Parlement.
18:38 Parce qu'il a évolué dans son expression publique, lui, personnellement, sur le sujet.
18:42 Et maintenant il dit "je ne veux pas que mon avis personnel puisse peser".
18:45 - D'ailleurs, c'est intéressant parce que c'est la semaine sainte.
18:49 On entre depuis hier avec le dimanche des rameaux,
18:51 avec la semaine sainte, jeudi saint.
18:53 - Le calendrier. - Vendredi saint.
18:55 Oui, mais c'est une semaine particulière pour tous les chrétiens, bien évidemment.
18:58 Les chrétiens considèrent sans doute qu'on ne choisit ni sa naissance ni sa mort.
19:03 - Pas seulement les chrétiens. - Pas seulement les chrétiens.
19:05 - Vous croyez qu'on choisit vraiment notre mort ?
19:09 - On peut la choisir, oui, on peut en tout cas.
19:12 Je ne dis pas qu'on la choisit, mais on peut.
19:14 - On peut décider, Pascal, oui, ça c'est sûr.
19:15 - Non, mais on peut, vous pouvez, vous pouvez souhaiter ne pas prolonger le combat, si j'ose dire.
19:21 - Mais de quelle manière vous parlez ?
19:22 Parce que le problème de ça, c'est que c'est toujours pareil.
19:25 C'est des boîtes de pandore, en fait.
19:26 Vous me parlez, là, je m'imagine que vous pensez à une maladie incurable,
19:29 - Bien sûr. - En état terrible, bien sûr.
19:30 OK, bon, en Belgique, il y a des gosses de 25 ans qui sont euthanasiés.
19:33 Qu'est-ce que vous faites avec ça ?
19:35 - Je ne suis pas sûr qu'il y ait le cas que vous...
19:37 - C'est déjà arrivé. - Mais on va laisser passer une pause.
19:40 - Ou d'autres le demandent.
19:42 Il y a même une Française, il y a très peu de temps, ça a fait pas mal de bruit,
19:44 qui a demandé l'euthanasie en Belgique parce que la vie lui était insupportable.
19:47 - Mais ça n'est pas ce qui est proposé.
19:48 - Bon, non, je sais... - Je ne sais pas ce que c'est proposé.
19:50 - Là, on est sur le cas de maladies incurables.
19:53 - Mais non, non, non, quand vous ouvrez une boîte de pandore,
19:56 le principe, c'est que vous ne la refermez pas. C'est tout.
19:58 - On va marquer une pause en tout cas. - Vous aviez dit la même chose sur d'autres sujets sociétaux.
20:01 - On a dit ça pour le mariage pour tous et on a eu la PMA, bah ouais.
20:04 - Qui reviendrait aujourd'hui sur le mariage pour tous ? Personne.
20:06 - Mais non, mais on a dit "attention, il y aura la PMA et peut-être un jour la GPA",
20:10 on a eu la PMA, bientôt la GPA, c'est tout.
20:11 - Oui, mais là, il a raison, c'est-à-dire que moi, c'est même avant le PAC.
20:15 Oui, mais quand j'ai vu PAC, j'ai dit "mariage, GPA, GPA", c'est logique.
20:18 Ça, c'était logique. - C'était le petit train des évolutions.
20:20 - Mais bien sûr, ça, ça ne pouvait pas être autrement.
20:22 - Je reformule la question, vous reviendriez aujourd'hui sur le mariage pour tous ?
20:24 - Oui. - C'est pas tout à fait la même chose.
20:26 - Oui, dit Geoffroy Lejeune, et c'est son avis.
20:29 Mais en revanche, la pause, ça fait trois minutes que je voudrais qu'on ait une pause.
20:34 - Pourquoi la loi invaliderait notre...
20:36 - Non, mais vous vous fichez de moi, quoi. Vous vous fichez de moi, là.
20:38 - C'est pourquoi.
20:39 - Mais ça fait trois minutes que j'essaie qu'on fasse une pause.
20:42 - Je me parlais à moi-même.
20:43 - Bah écoutez, parlez-vous en silence.
20:44 - Une pétote. - Vous n'avez qu'à pas m'écouter.
20:46 - Une pétote.
20:47 - Il est 20h30, Isabelle Piboulot.
20:53 (Générique)
20:56 Nuit sanglante à Marseille.
20:57 Quatre personnes ont été interpellées concernant l'une des trois fusillades.
21:01 Des hommes âgés de 16, 21 et 23 ans ont été tués dans trois cités différentes.
21:07 Des drames sous fond de trafic de stupéfiants.
21:09 14 blessés sont à déplorer.
21:11 Parmi eux, un adolescent de 15 ans dont le pronostic vital est engagé.
21:16 Les enquêtes ont été confiées à la police judiciaire.
21:19 En France, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 2,5% en 2022,
21:25 avec un recul plus marqué en fin d'année.
21:27 L'Hexagone s'est engagée à réduire ses émissions de 40% d'ici 2030.
21:32 Une ambition qui doit être renforcée pour tenir compte des objectifs européens.
21:37 Selon le Haut Conseil pour le climat,
21:39 le pays devrait doubler le rythme de baisse de ses émissions par an jusqu'en 2030.
21:44 Et puis, l'armée russe n'a fait état d'aucune avancée à Barmout,
21:48 le patron du groupe Wagner avait revendiqué la prise de la mairie de la ville,
21:52 épicentre des combats dans l'Est de l'Ukraine.
21:55 De son côté, l'état-major de l'armée ukrainienne a affirmé que les assauts russes avaient été repoussés.
22:01 Je rappelle que 184 citoyens ont été tirés au sort pendant 3 mois.
22:04 Ils ont échangé sur le sujet de la fin de vie.
22:06 Dimanche, la Convention citoyenne a rendu ses conclusions.
22:08 Elle a répondu oui aux trois quarts à une aide active à mourir,
22:11 concrètement le suicide assisté ou l'euthanasie,
22:13 en assortissant toutefois leur position d'importante restriction.
22:16 Mais Geoffroy, les jeunes, on a vu ce débat déjà avec le mariage pour tous.
22:19 On peut considérer que cette loi n'enlève rien à ceux qui ne veulent pas avoir l'assistance active à mourir ou l'euthanasie.
22:32 Mais en revanche, elle donne la possibilité à ceux qui, je disais tout à l'heure,
22:36 ne veulent pas poursuivre le combat, de l'arrêter.
22:40 Elle n'enlève pas de droits aux autres et elle en donne davantage à certains.
22:45 Et on avait eu exactement cette même position sur d'autres, je pense, aux mariages.
22:51 C'est une vision individualiste de la société et de la loi.
22:54 Est-ce que ça me change ma vie à moi ou pas ?
22:57 Ça change à elle.
22:58 Non, pourquoi tu dis que c'est individuel ?
23:00 Non, elle offre la possibilité à tout le monde, à tous les Français.
23:04 Non, c'est une vision individualiste.
23:05 Moi, je ne pense pas à mon propre cas quand je m'oppose à l'euthanasie ou au mariage pour tous.
23:11 J'essaie de savoir ce que ça va changer pour la société.
23:13 Et dans le cas du mariage pour tous, ça changeait la nature de la filiation.
23:16 C'est-à-dire que tout à coup, vous faisiez un couple avec deux femmes qui ne pouvaient pas biologiquement avoir d'enfants,
23:22 un mari, enfin deux femmes, pardon, et pareil pour deux hommes.
23:25 Et donc, vous créez de fait une situation mensongère par rapport à l'état civil des enfants qui allaient être adoptés, etc.
23:32 C'est pour ça que je m'oppose au mariage pour tous.
23:34 Et dans le cas de l'euthanasie, vous touchez, c'est même presque plus grave,
23:38 vous touchez à la frontière anthropologique de la vie, de la mort.
23:44 Justement, le mystère de tout ça, et c'est peut-être une des rares choses devant lesquelles on se sent petit encore dans ce monde,
23:50 c'est de ne pas décider.
23:51 Sur les frontières anthropologiques ?
23:52 C'est très démiologique comme ils ont parlé de soi.
23:54 Mais vous abrégez, je vous assure, vous abrégez les souffrances.
23:57 Non, Pascal, non.
23:58 Ça se passe très souvent dans les hôpitaux, les médecins le faisaient sans abréger.
24:03 Mais ils ont le dire !
24:03 Non, abréger les souffrances, ça s'appelle les soins palliatifs.
24:06 Et comme par hasard, on n'en parle pas.
24:07 Non, non, non.
24:08 Mais de toute façon, il y aura un dossier soins palliatifs.
24:10 Mais vous avez déjà parlé avec des gens qui soignent en soins palliatifs.
24:13 Oui, il y aura un dossier soins palliatifs.
24:14 Que répondez-vous à une personne qui est à la fin ?
24:17 Mais qui veut, c'est à volonté !
24:19 Qui souffre, qui n'a pas d'autre issue, et qui le demande,
24:24 en étant pleinement conscience de sa ténitude et de là où il en est.
24:28 Vous lui répondez quoi ?
24:30 Je réponds.
24:30 Surtout quand les soins palliatifs ne sont pas développés comme ils devraient être.
24:33 Il y aura un volet soins palliatifs développé par...
24:37 Je peux répondre à ça ou pas ?
24:38 C'est une très bonne question.
24:40 Elle est excellente.
24:41 J'aimerais donc y répondre.
24:42 C'est le cas, c'est l'argument.
24:43 J'ai lu tous les livres de gens qui ont écrit sur le sujet, qui voulaient mourir.
24:47 À commencer par celui de Vincent Haber, il y a 20 ans, dans la bibliothèque de mon lycée.
24:50 Donc je connais par cœur les arguments, la souffrance insupportable, etc.
24:53 On ne fait pas de loi, on ne touche pas à ces choses-là pour des cas particuliers.
24:57 C'est la première chose.
24:58 C'est très important.
24:59 Pourquoi ?
24:59 Parce que...
25:00 Mais au nom de quoi ?
25:01 Vous êtes contre la loi Claes-Léonetti ?
25:02 Non mais pardon.
25:03 Pourquoi on ne fait pas une loi pour des cas particuliers ?
25:06 Pourquoi ?
25:07 Parce que, en fait, encore une fois, c'est une...
25:08 D'ailleurs, ce ne sont pas des cas particuliers.
25:10 Demain, vous pouvez être ce cas particulier.
25:11 Mais j'en serais très triste.
25:13 Mais...
25:14 C'est pour des cas qui arrivent.
25:15 Et j'ai envie de dire qu'il y a plein de lois qui sont faites pour des cas particuliers
25:18 en France.
25:19 Ah non, non, non.
25:20 La loi, c'est par définition de la volonté générale.
25:21 Pardon, non.
25:22 Mais enfin, c'est une question...
25:23 Il y a des principes qui correspondent à des cas...
25:25 Mais c'est tous les jours à l'hôpital aujourd'hui.
25:27 Premièrement, vous vous trompez.
25:28 Je ne comprends pas.
25:29 Je vous assure, je ne comprends pas.
25:30 Vous ne comprenez pas ce que...
25:31 C'est la loi, dans ce cas-là.
25:32 Mais je veux dire, le principe de la loi, c'est ça, justement, en théorie.
25:35 Deuxièmement, le cas que tu présentes, mon cher Olivier, j'allais dire, n'existe pas.
25:40 Il existe, mais il est très minoritaire.
25:42 Mais c'est...
25:43 Il n'existe pas ?
25:44 J'allais dire, il n'existe pas.
25:45 Il est très minoritaire.
25:46 Justement parce que les soins palliatifs, on ne les a pas développés.
25:49 C'est criminel de ne pas les avoir développés.
25:51 Pourquoi on ne les a pas développés ?
25:53 Justement parce que depuis très longtemps, nos élites, depuis une vingtaine d'années,
25:56 nos élites ont intégré qu'un jour, le dernier progrès, ce serait de donner le droit à l'euthanasie.
26:00 Je te promets.
26:01 Parce qu'en soins palliatifs, tous les médecins qui travaillent en soins palliatifs te disent
26:04 qu'ils ne sont jamais confrontés à cette question.
26:05 Pourquoi ?
26:06 Parce qu'il y a un accompagnement, parce que jusqu'au bout, justement, il y a une présence,
26:09 parce qu'on reçoit encore de l'amour et parce que justement, on ne touche pas à cette frontière.
26:12 Mais il y a beaucoup de lois qui sont faites pour les handicapés physiques.
26:14 Ce sont des lois pour des...
26:15 Ce sont des cas particuliers en France.
26:18 Il y a des lois pour les handicapés.
26:20 Il y a des lois pour des...
26:21 Je ne comprends pas votre argument.
26:23 Parce que la mort, ça concerne tout le monde.
26:24 Non mais je pense que...
26:25 Donc une loi sur la mort, elle doit aller à tout le monde.
26:28 C'est une possibilité qui est donnée, qui est proposée à vous.
26:32 Et maintenant, oublions le débat sur que veut dire la loi, à quoi sert la loi, etc.
26:37 Je reviens sur la question de la boîte de Pandore.
26:39 Parce qu'on connaît l'effet cliquet permanent dans les questions sociétales.
26:42 En plus, c'est sans risque politiquement.
26:44 Je salue le courage d'Emmanuel Macron, qui va pour une fois faire passer une loi
26:47 avec laquelle 70% des Français sont d'accord, à suivre.
26:49 Pour vous dire, Pascal, non pardon.
26:50 Oui, très vite.
26:51 Non mais, pardon, c'est important.
26:53 Qu'est-ce que vous répondez dans ce cas-là ?
26:55 Le critère pour l'euthanasie, c'est les souffrances qui seront impossibles à guérir.
26:59 À celui qui vous dit...
27:00 Et c'est la personne qui décide, c'est ça mon critère, moi.
27:02 D'accord.
27:03 C'est la personne qui décide.
27:04 Quand c'est une personne de 23 ans.
27:05 Oui.
27:06 Et c'est la personne qui décide.
27:07 Non mais là, on entend des sous-sous-cats qui sont...
27:08 Non, non, non, non, non.
27:09 Je ne voudrais pas qu'il reste 20 minutes et on a beaucoup de sujets.
27:12 C'est une gamine de 23 ans.
27:14 Enfin, des gens de 23 ans qui veulent mourir, il y en a...
27:17 Comment dire, ça existe...
27:20 C'est tout à fait marginal.
27:22 Non mais, le domaine...
27:23 C'est pas le...
27:24 Non, c'est marginal.
27:25 Il faudra l'encadrer, cette personne de 23 ans.
27:27 Sans doute, il y aura des précautions.
27:29 Bon.
27:30 Les retraites.
27:31 C'est arrivé il y a 6 mois.
27:32 Les retraites.
27:33 Elisabeth Borne recevra les syndicats ce mercredi matin.
27:35 Nous, c'est une journée importante.
27:37 La première ministre a promis aujourd'hui qu'elle sera à l'écoute de tout le sujet.
27:40 Je vous assure...
27:41 On va écouter Mme Borne, mais...
27:43 Quand j'écoute Mme Borne, je dis mais...
27:45 Je ne sais pas ce qui va se passer mercredi.
27:47 On peut parler de tout, dit-elle, mais on ne change rien.
27:51 Donc, voilà.
27:52 Donc, Mme Sophie Binet, je voudrais qu'on écoute Mme Sophie Binet,
27:54 qui est la nouvelle secrétaire de la CGT.
27:57 Je crois que Mme Borne, elle n'a pas bien compris
27:59 ce qui va se passer mercredi dans son bureau.
28:01 Donc, écoute, parce qu'elle est sûre qu'on peut parler de tout.
28:03 On est d'accord, on a plein de points communs.
28:05 D'accord, mais...
28:07 C'est sur les retraites que Mme Sophie Binet veut échanger.
28:12 Écoutez.
28:13 - Bah, le retrait de la réforme des retraites, c'est simple.
28:15 Donc, ça peut être très court.
28:16 - Elle a déjà dit que ce serait non.
28:18 - Bah, du coup, je pense que notre réponse va être très rapide.
28:21 Le rendez-vous, si c'est ça, le rendez-vous risque d'être très rapide.
28:24 - 5 minutes et ça vous arrivez, vous dites "on veut le retrait".
28:29 Elle vous dit non et vous claquez la porte.
28:32 - On y revend.
28:33 - Écoutez, on va le préparer ensemble au niveau de l'intersyndical demain.
28:37 Mais toutes les organisations syndicales sont déterminées à dire
28:42 qu'on ne peut pas parler d'autres sujets tant qu'on ne retire pas cette réforme.
28:45 En fait, c'est ce que le gouvernement doit comprendre.
28:47 C'est qu'aujourd'hui, ça n'est pas possible de diriger le pays
28:50 si on ne retire pas cette réforme.
28:52 - Donc, si elle vous dit "on veut parler de la pénibilité, des carrières longues, des salaires",
28:55 vous dites non.
28:56 Tant qu'il n'y a pas de retrait de la réforme, c'est "on ne parle de rien d'autre", c'est ça ?
29:00 - On dit "très bien, ce sont des sujets centraux,
29:02 mais pour pouvoir en parler, il faut retirer cette réforme".
29:05 Emmanuel Macron doit s'en rendre compte quand même.
29:07 Il ne peut pas sortir de son bureau, il ne peut pas faire de déplacement.
29:10 Il n'y a aucun ministre qui peut faire des déplacements.
29:12 On est obligé d'annuler des venues, par exemple la venue du roi d'Angleterre.
29:16 Donc on voit bien qu'on ne peut pas diriger le pays dans ces conditions.
29:19 - Alors, je lui réponds qu'on a beaucoup de sujets à aborder ensemble,
29:23 y compris des sujets qui ont été mis en lumière à l'occasion de la réforme des retraites,
29:28 sur la qualité de vie au travail, sur les fins de carrière, sur la prévention de la pénibilité.
29:34 Moi, je serai à l'écoute de tous les sujets que les organisations syndicales voudront aborder
29:39 et j'espère qu'on pourra bien prendre le temps de parler de tous ces sujets.
29:43 - En fait, c'est insupportable. C'est à se taper contre les murs.
29:46 Si moi je suis Sophie Binet, je dis "mais elle me prend pour qui ?"
29:48 - Ça s'appelle un dialogue de sourds.
29:49 - Oui, mais c'est insupportable de morgue et d'arrogance, où à ce moment-là, elle ne les reçoit pas.
29:55 - Pourquoi vous n'êtes insupporté que par Dame Born ?
30:01 Je trouve que Mme Binet, alors là, très bien, mais enfin, c'est une dame,
30:06 quand elle a été intronisée, elle a chanté, au demeurant, mal la chanson.
30:11 Macron, si tu continues, tu vas te retrouver dans le noir, on va te couper la lumière, tu es dans le noir.
30:18 Je veux dire, c'est un dialogue de sourds, mais les personnes sont sourdes.
30:23 - Vous ne les renvoyez pas constamment ?
30:25 - Non, il y a 70% des gens qui ne veulent pas cette réforme.
30:28 On était avec Marc Dugain ce matin, qui parlait de la démocratie malade.
30:32 - Non, mais il faut reconnaître que la démocratie vivante, c'est quand une loi a été votée et qu'on s'y oppose.
30:37 - Mais est-ce que tu entends ?
30:38 - Ce n'est pas terrible non plus.
30:39 - Est-ce que tu entends cet argument de...
30:40 - Non, mais vous êtes le centre de la démocratie. Vous êtes le centre de la démocratie.
30:44 - Je ne suis pas le centre de rien du tout.
30:45 - Je suis désolé de vous dire que moi...
30:47 - Attendez, je vous ai montré que j'étais vaguement favorable, même pas à cette loi, à une retraite de 65 ans d'ailleurs.
30:54 Pas de problème. Mais enfin, je ne me battrai pas. J'en mourrai pas si vous voulez.
30:58 - Est-ce que tu te virerais...
30:59 - Mais je vous avoue, je continue, je vous avoue que si demain matin à 9h,
31:03 M. Macron cale avec Mme Borne et qu'il décide de retirer cette loi,
31:09 je vous mentirais en disant que je pense que c'est une merveilleuse conquête pour la démocratie.
31:14 - Est-ce que tu te virerais discuter avec une partie adverse en lui indiquant
31:18 "on va pouvoir parler de tout sauf du point qui fait conflit entre nous"
31:22 alors que la réunion ne soit pas organisée ?
31:24 - Oh non mais ça...
31:25 - C'est un théâtre d'ombre pour attendre la décision du Conseil constitutionnel.
31:30 - Bien entendu que c'est un faux semblant, ça a entièrement raison.
31:32 - Pour Mme Binet, première intervention France Inter.
31:35 - Oui, elle était...
31:36 - Et l'humanité, l'humanité.
31:37 - Elle était très bien reçue, franchement, je veux pas dire...
31:41 - Elle était bien reçue et les intervenants, tous les intervenants, auditeurs,
31:46 étaient charmants avec elle, ça faisait plaisir.
31:49 - Il y avait un peu de condescendance sur un ou deux moments.
31:51 - Non mais c'est extraordinaire d'ailleurs, en fait elle est chez elle à Radio France.
31:56 - Mais vous savez quel t-shirt elle avait ?
31:59 - Elle a salué les néo-françaisistes de Radio France.
32:02 - Ça a été apprécié, ça sûrement, par la direction de Radio France.
32:06 Radio France en lutte, pour soutenir les salariés.
32:09 - Bien sûr, mais elle était chez elle.
32:11 - Mais si elle était chez elle, pourquoi tu dis non ?
32:14 - Mais bien sûr, elle était chez elle, mais moi je voudrais bien, ça serait bien qu'elle vienne.
32:18 - Elle viendra, assurément.
32:19 - Mais je la sens pas venir ce lendemain matin.
32:21 - Mais là, dans le contexte, il faut encore qu'elle...
32:24 - M. Matheu, il vient souvent. Moi j'aime bien, moi j'aime bien, je trouve que c'est un personnage,
32:28 M. Olivier Matheu. Il parle avec Che Guevara derrière.
32:33 - T'es candidat, je vous l'avais dit.
32:35 - Oui, bien sûr.
32:37 - Il regrette l'URSS, mais bon, personne n'est parfait.
32:40 - Vous aussi.
32:41 - Non mais vous verrez que M. Binet, de tous les noms qui ont circulé, c'est la plus politique.
32:49 - Oui, bien sûr.
32:50 - En tout cas, pour cette règlement de compte, c'est corral à la CGT, parce qu'ils s'entendent pas du tout.
32:56 - Le texte d'orientation a été voté à 115%. C'est leur feuille de route pour la prochaine période.
33:01 - M. Martinez dit quand même.
33:02 - Bon, Mme Binet, en tout cas, elle a fait de la philo.
33:05 - Elle a fait des études de philo, M. Martinez.
33:06 - Elle a un truc qui est sympa, elle a fait des études de philo.
33:08 - Oui.
33:09 - Donc ça, c'est intéressant.
33:10 - Et elle est la bienvenue, évidemment, sur ce plateau. Vous la connaissez ?
33:14 - Oui.
33:15 - C'est vrai ?
33:16 - Oui, bien sûr. C'est ma générale. Elle est un peu plus jeune, mais oui.
33:18 - C'est une figure de la fête du Luma, des débats entre...
33:21 - Eh bien, faites-la venir chez nous. Faites-la venir chez nous un matin, si vous la connaissez.
33:26 - Non mais si.
33:27 - C'est terminé, on change de sujet.
33:29 - Je vous dis pas ça dans les 15 prochains jours.
33:30 - L'ultra-gauche. Un mot sur l'ultra-gauche, peut-être ? Parce que je voulais vous faire écouter.
33:35 D'abord, alors, M. Bompard a dit que la France insoumise n'était pas d'extrême-gauche.
33:39 - Non.
33:40 - Oui.
33:41 - Eh bien, écoutez-le, tiens.
33:43 - La France insoumise n'est pas d'extrême-gauche. Il faut arrêter avec ce cirque.
33:48 L'extrême-gauche, ça existe en France. Il y a des partis qui se revendiquent de l'extrême-gauche, il faut les respecter.
33:52 Mais la France insoumise n'est pas d'extrême-gauche. Ça, c'est la première chose que je veux...
33:56 - C'est pas votre gauche ?
33:57 - Je sais pas. C'est pas ma gauche. Mais le programme politique que l'on porte n'est pas un programme politique d'extrême-gauche
34:03 qui a une définition et des partis qui se revendiquent de l'extrême-gauche. Bon, ça, c'est la première chose à dire.
34:08 La deuxième chose à dire, c'est que, manifestement, M. Darmanin est en campagne.
34:12 M. Darmanin veut remplacer Mme Borne à Matignon. Tout le monde l'a compris.
34:16 Et donc, pour essayer de se singulariser, il va dans les outrances qui sont tout à fait insupportables.
34:23 Parce que, vous savez, le terrorisme, je crois que tout le monde sait à quoi ça correspond.
34:27 Le terrorisme, c'est malheureusement des gens qui meurent derrière. Donc, faut pas raconter n'importe quoi.
34:31 Et le fait d'être en campagne pour essayer d'être Premier ministre à la place de Mme Borne ne justifie pas toutes les outrances.
34:38 - Bon. Mais pour vous montrer quand même le climat de la France, je parlais ce matin de Jean-Marc Rouillant,
34:43 qui a donc assassiné... - Action Directe.
34:47 - Action Directe, le général René Audran et Georges Obès. Georges Obès était en 86 PDG de Renault.
34:54 Il a donné une conférence à l'université de Bordeaux. Bordeaux saccagée, cette université, par...
35:00 - Il a rendu hommage aux islamistes. - Exactement.
35:02 - Il a rendu hommage aux terroristes islamistes. Ce qui est drôle...
35:05 - Donc, c'est le climat général.
35:06 - Non, mais c'est amusant parce que, si vous voulez, M. Bonpart, il est égaré par la réalité médiatique.
35:13 - C'est la violence de la réalité. C'est vrai que les médias, la sphère politique, c'est un bâton à un seul bout.
35:19 Un seul bout. Il y a l'extrême droite, mais il n'y a pas d'extrême gauche.
35:23 Voilà. Sauf que si un parti qui est pour Castro, qui est pour Maduro, qui est anti-flic à ce point-là,
35:31 qui utilise la violence, n'est pas d'extrême gauche, j'ai un problème de vocabulaire.
35:35 Si la France insoumise n'est pas d'extrême gauche, alors le Rassemblement national est centriste.
35:42 La réalité, elle est là.
35:44 - Je suis d'accord. Très bien, M. Bonpart, vous avez raison.
35:46 Elle est fine et n'est pas d'extrême gauche, mais le RN n'est pas d'extrême droite.
35:49 À ce moment-là, parlons clairement, disons qu'il y a un bloc de droite, un bloc de gauche, un bloc centriste.
35:54 Si vous ne voulez pas qu'on vous traite d'extrême gauche, ne traitez pas votre voisin d'extrême droite.
35:58 - Je voulais vous faire écouter...
36:00 - C'est leur fond de commerce.
36:04 - Bien sûr. Mais en plus, Martin Gale, qui se revendique de Robespierre,
36:08 ça ne me paraît pas être l'extrême-centrisme, Robespierre.
36:11 Je voulais vous faire écouter Pierre-Henri Tavallo, vous l'avez peut-être entendu,
36:16 sur l'ultra-gauchisation des médias.
36:19 Il a donné une interview au Figaro et à Eugénie Bastier.
36:21 C'était vraiment extrêmement intéressant.
36:23 Je vous parlais de Jean-Marc Rouillant, je vous parlais effectivement de LFI.
36:27 Mais ça montre le climat, l'espace médiatique dans lequel nous vivons.
36:31 - Vous exagérez, ça, c'est sûr.
36:32 - Ce n'est pas moi qui le dis.
36:33 - Le paysage médiatique global, ou alors vous parlez du service public,
36:36 quand on ne dit pas l'extrême gauche, on ne dit pas l'ensemble des médias.
36:39 - Ecoutez, M. Tavallo.
36:40 Parce que c'est intéressant, son analyse.
36:43 - Pierre-Henri.
36:44 - Alors là, pour le coup, de crise de la représentation,
36:46 ce n'est pas tellement que les élus ne représentent pas le peuple,
36:48 c'est que les médias ne représentent pas tellement la société.
36:50 Et donc, on a là, de ce point de vue-là, je ne parle pas évidemment de vous, mais voilà.
36:55 - On va donner une partie de la société.
36:56 - Oui, oui, mais on a... Non, mais c'est une difficulté.
37:00 Enfin, l'expérience qu'on peut avoir, en passant sur un certain nombre de chaînes,
37:03 c'est de se dire, mais voilà, on est complètement fou,
37:06 avec des positions de bon sens face à des publics qui, manifestement,
37:11 ont un logiciel qui est radicalement différent, et radicalement différent,
37:14 je suis un peu prétentieux de dire ça, mais de ce qu'il me semble être la réalité du pays.
37:19 Et donc, de ce point de vue-là, les réactions, les logiques,
37:24 sont quand même très, très déconcertantes.
37:25 Donc, je pense que c'est plutôt l'extrême gauchisation de cette surface médiatique
37:32 qui est réelle, pour des raisons d'ailleurs aussi sociologiques.
37:34 Parce que voilà, il y a une sorte de profil sociologique du journaliste,
37:38 si je puis dire aujourd'hui, qui correspond à ce qu'on peut appeler des intellectuels précaires,
37:42 et avec un peu de ressentiment.
37:45 Donc, pardon de faire des trucs à gros mots, mais il y a un petit peu cette idée-là qui se formule.
37:50 Voilà, donc, je trouve que c'est ce point-là,
37:53 et ça accentue l'idée, justement, de colère et d'impuissance,
37:57 c'est-à-dire d'un citoyen qui, voyant des débats télévisés, se dit,
38:01 mais c'est quoi ce truc ? Pourquoi est-ce que je suis raciste
38:05 quand je considère que juste, il faut faire un petit peu attention aux frontières,
38:08 et que ce n'est pas forcément une bonne chose d'accueillir comme ça,
38:12 enfin, laisser les portes grand ouvertes ?
38:14 Je ne suis pas raciste, voilà, en disant ça,
38:17 juste, je veux qu'on contrôle un tout petit peu les choses.
38:19 Et donc, ce renvoi-là systématique produit une position qui est effectivement une position de colère.
38:24 Donc, je pense que c'est plutôt, je veux dire, peut-être droitisation de la société, peut-être,
38:28 mais surtout, extrême gauchisation, effectivement, de la partie médiatique.
38:31 Et les intellectuels précaires, effectivement, dont il parle,
38:34 c'est assez intéressant sur le plan sociologique, il évoque le mot ressentiment.
38:38 Je n'arrive pas à prendre quelqu'un du service public,
38:42 avec un salaire tout à fait honorable, une certaine...
38:47 Je n'en ai jamais vu un viré, très sincèrement, ils ne se font pas virer.
38:51 Je n'arrive pas à le prendre pour un intellectuel précaire,
38:53 il n'y a pas une très grande précarité dans le service public,
38:55 et pourtant, ils se font bien d'amis.
38:56 C'est difficile de vivre à Paris aujourd'hui, quand vous êtes jeune journaliste.
38:59 Oui.
39:00 Alors qu'il y a 30 ans, c'était...
39:01 Oui, mais les vieux journalistes, ils sont pareils.
39:03 Ah !
39:04 Vivre à Paris aujourd'hui avec un salaire du service public,
39:08 crée peut-être une forme de ressentiment, c'est ce que veut dire M. Tavoiello, sans doute.
39:12 Non, non, je comprends.
39:14 Il faut apaiser qu'un M. Tavoiello, il a la possibilité,
39:17 ou sur des chaînes, ou dans des médias, ou dans des journaux, ou dans des radios,
39:22 d'aller chercher l'information à la source, sans être attaqué par des gauchistes.
39:27 Ça existe encore.
39:28 Dans l'offre générale, il peut y avoir...
39:31 Non, quand même.
39:32 Écoutez, moi je vais...
39:33 Je vous écoute sur ce sujet depuis quelques jours maintenant.
39:35 Je vais vous prendre un exemple, vous savez...
39:37 Vous êtes déformé parce que vous travaillez...
39:39 Attendez, je vais vous dire...
39:40 Ah non !
39:41 Je vais vous dire, je vais vous dire, il n'y a que les exemples qui peuvent nous départager.
39:45 Ce qui s'est passé à l'université de Bordeaux, je l'ai montré ce matin, je ne sais pas si d'ailleurs...
39:49 Tu ne parles pas de ça, là.
39:50 Mais moi je vous parle de ça pour prouver l'ultra-gauchisation des médias.
39:53 Ce qui se passe à Bordeaux, dans l'université, si c'était la droite ou des étudiants de droite
39:58 qui mettaient Bordeaux dans cet état-là, ce serait la une de tous les journaux,
40:01 et ce serait le retour de la bête immonde, le retour des années 30, et le fascisme est à nos portes.
40:06 Ce qui se passe à Bordeaux, même vous, vous ne le savez peut-être pas, je ne sais pas si...
40:09 Oui, j'ai vu !
40:10 On a vu les images...
40:11 Je ne l'ai vu pas si...
40:13 Qu'est-ce qui se passe ?
40:14 On a vu les images...
40:16 Regardez, regardez !
40:17 C'est ma fac.
40:18 C'est votre fac.
40:19 Personne n'en parle.
40:21 Je vous répète, Jean-Marc Rouillant, ce n'est pas n'importe qui, Action Direct 25 ans.
40:25 Imaginez, par exemple, un leader d'extrême droite, dont je n'ai pas le nom à l'instant à vous dire,
40:32 invité dans une faculté, mais ce serait la une...
40:35 Vous m'avez parlé de ça, vous me parlez...
40:37 Mais laissez-moi terminer !
40:39 C'est l'ultra-gauchisation, ou la gauchisation, des médias. Point.
40:43 Ni plus ni moins.
40:44 Mais vous ne me répondez pas à ce que je vous ai dit.
40:46 Il a fait 25 ans de prison pour terrorisme, il est qualifié de prisonnier politique.
40:49 Oui.
40:50 Dans une faculté française !
40:52 Et le président de l'université de Bordeaux, et le président de l'université de Bordeaux accepte ça !
40:57 Et le maire de Bordeaux n'a rien dit !
40:59 Et la ministre de l'enseignement...
41:01 Vous parlez du paysage français concernant les médias.
41:03 Et la ministre de l'enseignement supérieur n'a rien dit !
41:05 C'est quand même extravagant ce pays !
41:07 Vous avez raison, mais par contre vous ne parlez pas de ça.
41:08 Mais sur les médias, par contre, moi je ne suis pas d'accord avec Olivier.
41:10 Mais enfin !
41:11 Bernard Pivot pour terminer.
41:12 Ah oui ?
41:13 Un mot.
41:14 C'était formidable.
41:15 Qu'est-ce que vous voulez dire ?
41:16 Avant vous me parlez de Bernard Pivot.
41:17 Non, rien.
41:18 Oui, j'envisageais de parler du procès qui s'est ouvert aujourd'hui concernant l'attentat de la rue Treuvernic.
41:25 La rue Treuvernic.
41:26 Non, je veux dire...
41:27 Vous êtes là demain ou pas ?
41:29 Oui, je suis le 2...
41:31 Non, je serai là après-demain, on peut en parler après-demain.
41:33 On peut en parler peut-être après-demain, c'était le premier jour.
41:35 D'accord.
41:36 C'est vrai.
41:37 Alors j'en parlerai mercredi.
41:38 C'est important, bien sûr.
41:39 Mais c'est vrai que c'est une affaire qui est de 19...
41:41 40, 43 ans.
41:43 43 ans, rien que ça, c'est difficile.
41:46 Et vous êtes avocat ?
41:48 Avocat de plusieurs partis.
41:49 Des partis civils ?
41:50 Oui.
41:51 Je vous en parlerai l'heure où j'en parle maintenant ou j'en parle mercredi, c'est comme vous voulez.
41:54 Il nous reste deux minutes et j'aimerais qu'on sacre peut-être plus de temps à cela et qu'on en parle peut-être plus en longueur, d'autant que le procès aura un peu avancé.
42:04 Donc moi j'ai lu le journal du dimanche hier, j'ai trouvé exceptionnel l'interview de Bernard Pivot.
42:09 Exceptionnel.
42:10 Exceptionnel.
42:11 Avec une simplicité de beauté, d'intelligence.
42:14 Deux ou trois mots, deux ou trois phrases qu'on a sélectionnées avec Benjamin Nau et que je vais vous lire.
42:22 Qu'avez-vous appris auprès de ceux que vous avez interviewés ?
42:25 Moi, le petit Pivot, fils d'épicier, sans-grad universitaire, par quel miracle était-ce celui que le ciel avait élu pour poser des questions à Nabokov, Genestine, Yursenar, Simnon, etc.
42:35 J'ai appris l'admiration et sa soeur jumelle la modestie.
42:38 Quelle phrase ?
42:39 Quelle phrase ?
42:40 Ah ça c'est une phrase qui dit tout et qui fait frissonner quand on la lit et quand on l'entend. Vraiment.
42:45 J'ai appris... Pendant 60 ans j'ai reçu chez moi les nouveautés publiées par les éditeurs.
42:49 Alors ça c'est le monde, la vanité du monde.
42:52 Cyc transit, Gloria Mundi, la semaine qui a suivi l'annonce de l'abandon de ma chronique dans le JDD.
42:57 Mon nom a été réélu de la plupart des listes de services de presse, y compris chez mon éditeur.
43:03 C'est normal mais ça fait drôle.
43:05 Depuis j'achète des livres comme tout le monde.
43:06 Voilà une autre réponse à votre question sur la vanité.
43:09 C'est le même Albin Michel qui a publié.
43:11 Bernard Pivot a supprimé les envois de livres après.
43:14 Je suis devenu un vieil homme, c'est souvent à mes dépens.
43:17 Je vais avec un et qu'un, debout dans ma ladresse, d'oublier cet atelier en futile angoisse.
43:21 J'en ris pour n'avoir pas à en pleurer.
43:24 Il est de 1935, Bernard Pivot.
43:26 C'est superbe.
43:27 Et puis existe-t-il un paradis, un enfer ?
43:30 C'est peut-être la phrase la plus forte, celle qui m'a le plus touché, j'en doute.
43:34 Mais je suis sûr de l'existence du purgatoire, c'est la vieillesse.
43:37 Le purgatoire n'est pas dans le ciel, mais sur la terre.
43:40 Les maisons du purgatoire s'appellent des Ehpad.
43:42 Ex-journaliste, j'aimerais mourir chez moi dans mon fauteuil en lisant L'Équipe ou le journal du dimanche,
43:46 ou mieux, dans mon lit en relisant Montaigne ou Proust, mais je ne lis jamais au lit.
43:50 Le purgatoire est sur la terre, c'est la vieillesse.
43:53 Oui, c'est sans doute vrai.
43:56 Alors il faut, il le dit d'ailleurs en début d'interview, Bernard Pivot est malade, c'est un homme âgé.
44:00 Cet interview a été fait par écrit, puisqu'il a des difficultés à parler.
44:05 Il a été fait il y a une quinzaine de jours, d'un seul tenant.
44:08 On a reçu ça comme ça, par mail, c'était évidemment très émouvant.
44:12 Et on peut que lui souhaitait qu'il aille mieux, mais il ne tourne pas autour du pot,
44:18 il ne tourne pas autour des mots pour dire qui il est et dans quelle situation il se trouve aujourd'hui.
44:23 Et c'est ce qui fait aussi vraiment l'immense beauté de cette interview.
44:26 Je ne dis pas parce que c'est mon journal, mais on a peu de fois dans sa vie professionnelle
44:30 l'occasion de lire et de mettre en page, d'éditer, de titrer une interview de ce genre.
44:37 Je ne l'ai jamais surpris une fois pendant ses émissions, un écart de méchanceté ou de colère, jamais.
44:44 Pour ma génération, il est un modèle, un modèle d'interview, un modèle de liberté,
44:49 un modèle d'esprit, d'intelligence, de travail.
44:54 Et il parle de comment il préparait ses émissions, c'est-à-dire ce côté de travail besogneux presque.
44:59 En exil dans mon propre appartement.
45:01 Tout en disant "je fais des fugues à domicile".
45:04 C'est beau cette formule aussi, les fugues à domicile.
45:06 Et c'est vrai que c'est une époque où tu pouvais écouter Marguerite Yorcenar pendant une heure,
45:11 Georges Simenon pendant une heure, Marguerite Duras pendant une heure, Solzhenitsyn pendant un moison.
45:17 Bon, écoutez, on le salue et vraiment cette interview est à lire.
45:21 Alors on peut la lire en...
45:22 Elle est en ligne.
45:23 Elle est en ligne, dans le journal du dimanche.
45:26 Donc lisez-la, gardez-la, moi je l'ai découpée, je vais la garder.
45:30 Cette phrase extraordinaire, la surjumelle de l'admiration, c'est la modestie.
45:34 C'est formidable.
45:36 Ça c'est formidable.
45:37 Monsieur Benkemoun.
45:39 La modestie, c'est vous.
45:41 C'est vous Pascal.
45:43 Ah je le sens ta gueule.
45:45 C'est drôle, je le sens ta gueule.
45:47 On ne l'est jamais assez, mais vous avez parfaitement raison.
45:50 Mais vous avez parfaitement raison.
45:52 Les sportifs de haut niveau, par exemple, ils disent qu'il ne faut pas être modeste non plus.
45:55 Parce que si tu es modeste, tu ne gagnes pas forcément.
45:58 Il faut avoir le paradoxe de la vie.
46:01 Un jour on saura comment vous préparez vos émissions.
46:04 Avec qu'elles sont sérieuses.
46:05 Et à un moment donné...
46:06 Il ne vaut mieux pas savoir.
46:08 Non, mais à un moment donné, moi je sais.
46:10 Moi je sais, ça se passe devant mon bureau.
46:11 Moi je sais comment ça se passe.
46:13 Mais chacun trouve pour se concentrer.
46:16 Absolument.
46:17 Les façons, les...
46:18 Qu'on se concentre, c'est une chose, ce n'est pas une raison pour déconcentrer les autres.
46:21 Voilà, c'est tout.
46:22 On partage un peu.
46:23 Règlement de compte.
46:24 Règlement de compte, ok.
46:26 Choral.
46:27 Il y en a un qui a pris trois.
46:28 Que de l'amour, Pascal.
46:29 Mais bien sûr, Olivier.
46:30 Bon, ce soir on vous retrouve.
46:32 Vous avez regardé toute la télévision depuis ce matin.
46:35 Toute la télévision.
46:36 Et les meilleurs moments.
46:37 Et les meilleurs moments.
46:38 Marc Duguin, c'était bien.
46:39 Marc Duguin, c'était bien.
46:40 Franchement, Marc Duguin, Tsunami, chez Albin Michel, il était avec nous ce matin.
46:44 Il propose une réflexion sur la démocratie, sur la démocratie représentative.
46:49 Qui est tout à fait intéressante.
46:51 Arnaud Elkar a été à la réalisation.
46:54 Philippe était à la vision.
46:55 Arnaud Portelas était au son.
46:57 Merci à Benjamin Nau, à Robin Piette, à Kylian Salé.
47:00 Toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
47:02 Et Julien Pasquet sera à 22h.
47:04 Et a priori, il est en forme ce soir.
47:07 A demain.
47:08 Il a gagné ?