L'Heure des Pros 2 du 07/03/2023

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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcript
00:00 Jérôme Béglé, Philippe Bélger, Paul Meulen, Olivier D'Artigolle, Gauthier Lebret.
00:03 Vous arrivez peut-être chez vous à l'instant, vous allumez CNews et vous vous dites,
00:08 ils vont parler des retraites, des manifestations et des chiffres d'ailleurs,
00:12 que tout le monde se dispute à l'heure actuelle.
00:14 Eh bien non, parce que nous n'avions pas imaginé quelque chose.
00:18 C'est le bras d'honneur.
00:19 On a mieux. On a mieux que la grève.
00:20 On n'irait pas jusque là.
00:21 C'est pas mieux.
00:22 Le bras d'honneur. Et quand je dis le bras d'honneur, je veux dire les bras d'honneur.
00:25 Les récidives.
00:26 Les bras d'honneur.
00:27 Parce que vous avez quand même en France un ministre de la justice dans l'hémicycle,
00:32 monsieur Dupont-Moretti, qui s'amuse à faire des gardes, qui s'amuse à faire des bras d'honneur
00:39 et qui est toujours en place, qui n'a pas démissionné à 20h06.
00:42 Sur un terrain de football, tu fais un bras d'honneur, t'es exclu.
00:44 Mais les ministres de la République font des bras d'honneur dans l'hémicycle.
00:49 Ils sont toujours en place et personne ne dit rien.
00:51 Je ne sais pas où nous allons, madame, messieurs, dans ce pays.
00:53 Alors, vous étiez à l'Assemblée nationale.
00:56 On va d'abord rappeler le contexte.
00:58 Éric Dupont-Moretti a fait donc deux bras d'honneur.
01:00 À Olivier Marlex, qui est le président du groupe des Républicains à l'Assemblée,
01:03 le ministre de la justice a d'abord refusé de s'excuser.
01:06 Vous allez voir des séquences, c'est pitoyable.
01:08 Pitoyable.
01:09 Ministre de la justice, garde des Sceaux.
01:12 Avant d'être contraint de le faire, le débat portait, c'est ça qui est quand même savoureux,
01:18 sur l'inégibilité des élus condamnés pour violences conjugales.
01:22 En réaction à la condamnation d'Adrien Quatennens.
01:24 C'était une proposition de loi d'Aurore Vergé pour faire une peine complémentaire,
01:29 effectivement, pour rendre inéligible toute personne condamnée pour violences aggravées.
01:32 Et donc, dans ce contexte, Olivier Marlex a rappelé la mise en examen pour prise illégale d'intérêt
01:37 du ministre de la justice, qui lui a fait donc deux bras d'honneur et qui a tenté de s'expliquer en disant
01:42 "non, monsieur Marlex, je ne vous visais pas vous, je visais ce que vous disiez".
01:45 Donc, les bras d'honneur n'étaient pas contre votre personne.
01:47 Évidemment, personne n'a connu ça.
01:49 Et en plus, comme il n'est pas très malin, Dupont-Moretti, mais ce n'est pas nouveau,
01:53 parce que sa défense au départ a été très mauvaise.
01:56 Il s'est embourbé, il a dit qu'il l'avait dit sans l'avoir dit, sans l'avoir fait.
01:59 Alors, voyez la première séquence d'abord.
02:01 Il y a trois, quatre séquences qui sont savoureuses, si j'ose dire.
02:04 Première séquence, monsieur Marlex qui est visé par les bras d'honneur.
02:09 Oui, mais qui est surtout au départ en train de parler.
02:13 Écoutons.
02:14 Vous y étiez ?
02:15 Onze condamnations dans la majorité, dont celle de violence envers une ex-compagne
02:21 avec refus du bureau de l'Assemblée nationale de lever l'immunité parlementaire
02:25 du député concerné et un autre condamné pour harcèlement sexuel envers une collaboratrice.
02:31 Huit mises en examen, dont celle du secrétaire général de la présidence de la République,
02:36 excusée du peu, et pardon, monsieur le garde,
02:40 celle du garde des Sceaux, accusée l'un et l'autre de prise illégale d'intérêt.
02:43 Sur le fond, par cette proposition de loi, vous souhaitez étendre la peine complémentaire
02:47 obligatoire d'inéligibilité aux violences aggravées.
02:50 Pendant que notre président de groupe, là aussi, descendait de la tribune,
02:54 le garde des Sceaux a fait un bras d'honneur.
02:56 C'est quelque chose d'assez inqualifiable.
02:59 Encore une fois, nos collègues ont été extrêmement surpris.
03:03 On ne peut qu'être choqué par ce genre de pratiques.
03:05 Encore une fois, normalement, un ministre de la République au sein de l'enceinte du Parlement
03:11 devrait avoir un devoir d'exemplarité.
03:13 Manifestement, il n'en est rien.
03:15 Madame la Présidente, je ne suis sans doute pas l'arbitre des élégances,
03:18 mais je voudrais vous rappeler une toute petite chose.
03:21 J'ai été mise en examen, je ne suis pas condamnée.
03:26 Je conteste... Vous permettez ?
03:30 C'est la question.
03:31 Je conteste totalement, totalement les faits qui me sont reprochés.
03:35 Dans ma vie d'avocat, j'ai défendu un certain nombre des gens de votre famille.
03:39 Certains d'entre eux ont été condamnés.
03:41 Je pense que vous n'avez pas de leçons à me donner.
03:44 Maintenant, maintenant, maintenant, maintenant, maintenant, maintenant,
03:51 il n'y a pas un bras d'honneur, il y en a deux,
03:53 mais accompagnés de paroles à chaque fois, qui sont...
03:56 (Hurlements)
04:00 - Monsieur le ministre, de quoi vous parlez exactement ?
04:04 Vous avez fait deux bras d'honneur, c'est ce que vous êtes en train de dire à l'Assemblée ?
04:10 Alors oui, je vous demande effectivement de préciser vos propos,
04:12 parce que si c'est le cas, ça n'est absolument pas admissible.
04:15 Alors je vous laisse finir vos propos.
04:17 Vous n'avez pas à faire des bras d'honneur dans l'enceinte de l'Assemblée nationale,
04:19 monsieur le ministre.
04:20 - J'ai dit, madame...
04:21 (Hurlements)
04:23 - Alors finissez vos propos, qu'on comprenne ce que vous dites.
04:26 - J'ai dit, madame, j'ai dit, madame, bras d'honneur à la présomption d'innocent.
04:30 Je l'ai dit deux fois.
04:31 (Hurlements)
04:35 - La présidente que vous découvrez s'appelle Élodie Jacquier Laforge, elle est du Modem.
04:39 Mais vous savez, il y a un sentiment qui a disparu dans notre société,
04:42 c'est la honte.
04:43 Il n'existe plus, Philippe Bilger, la honte.
04:45 - Oui, alors, paradoxalement, vous me connaissez un peu, Pascal,
04:49 je ne vais pas défendre Dupond-Moretti, c'est clair.
04:52 Ce qu'il a fait est inadmissible.
04:55 Mais je voudrais tenter d'expliquer pourquoi, depuis plusieurs semaines,
05:00 ce ministre, à l'évidence, n'est plus lui-même.
05:03 Je pense que l'affaire survenue à son fils l'a beaucoup déstabilisé.
05:09 Depuis quelques temps, il a moins de talent.
05:13 Dernière, il ne s'occupe plus que de la matérialité de la justice
05:17 et ça ne justifie pas son geste.
05:19 Je pense que ce ministre est épuisé et totalement déstabilisé.
05:24 Il n'aurait jamais...
05:25 On peut lui dénier tout sens politique, mais ce n'est pas un imbécile.
05:29 - Alors, vous rappelez une affaire que moi, je n'ai jamais parlé de cette affaire ici,
05:33 parce que c'était de la vie privée.
05:35 - Bien sûr, non, mais je...
05:36 - Donc, il y a beaucoup de gens qui ne sont pas au courant de ça,
05:38 parce que je trouvais qu'on n'en a jamais parlé.
05:40 Son fils a passé, puisque vous en parlez, on l'a vu chez les spectateurs,
05:44 son fils, dans le cadre de violences conjugales,
05:47 a été interrogé, a été en garde à vue pendant quelques heures à Courchevel.
05:51 Il y a ça de mémoire, mais je n'en ai jamais parlé.
05:54 - Non, mais Pascal, vous aviez raison de ne pas...
05:55 - Je trouve que ça ne faisait pas partie de...
05:57 - Moi, je suis content de dire que ça a probablement touché le père.
06:02 - Oui, bien sûr.
06:02 - Est-ce que vous vous souvenez qu'à la fin du premier quinquennat,
06:05 son nom est fait l'objet d'un arbitrage ?
06:09 Il s'est un peu sauvé sur le second quinquennat,
06:12 mais il n'est jamais rentré dans le costume.
06:13 - Je voudrais qu'on voit toutes les séquences,
06:14 parce qu'on n'a pas vu toutes les séquences du déroulé.
06:16 Donc là, la première fois, il refuse d'une certaine manière de s'excuser.
06:21 Voyez la séquence.
06:22 - J'ai réagi avec beaucoup de vivacité.
06:30 Je tiens à dire qu'il y avait autour des gestes
06:36 qui me sont reprochés des paroles qui tendaient
06:40 non pas à viser le président Marlex, mais à viser le mépris.
06:46 C'est comme ça que je l'ai conçu,
06:48 qu'il y avait pour le respect de ma présomption d'innocence.
06:52 Mais je concède, madame la présidente,
06:55 que ce geste n'était pas un geste adéquat.
06:58 Je vous le dis en vous regardant,
07:01 que ce bras d'honneur n'est pas adressé au député Marlex.
07:05 Non, mais entendez-moi, entendez-moi une seconde.
07:12 Entendez-moi, monsieur Marlex, une seconde.
07:15 Si vous l'avez pris pour vous, je regrette ce geste.
07:22 Mais lorsque j'ai fait ce double geste,
07:28 on m'a dit un, j'ai dit deux.
07:30 Parce que c'est deux, j'ai dit c'est un bras d'honneur
07:34 à la présomption d'innocence.
07:37 C'est quand même, c'est affligeant.
07:39 Je vous assure, c'est vraiment...
07:41 Vous imaginez Alain Perfuit qui a été garde des Sceaux.
07:44 Vous imaginez Robert Badinter.
07:46 C'est affligeant.
07:48 Je suis désolé de vous le dire.
07:49 Moi, je veux dire, ça me fait de la peine.
07:52 Ces gens me font de la peine.
07:54 Vous vous rendez compte ?
07:55 Il est en train, comme un pauvre diable, de chercher ses mots,
07:59 alors que manifestement, il a fait un bras d'honneur à quelqu'un.
08:01 Et il est en train de nous faire croire qu'il ne l'a pas fait
08:03 tout en le faisant tard.
08:04 C'est minable.
08:05 Écoutez, c'est minable, franchement.
08:06 Ce n'est pas une personne qui ne maîtrise pas le verbe.
08:09 Ce n'est pas une personne qui ne maîtrise pas le verbe.
08:11 Je vous assure, les hommes politiques, c'est lamentable.
08:14 Non.
08:14 Mais aujourd'hui, la vie...
08:17 Mais les gardes des Sceaux, au moins qu'ils démissionnent,
08:20 qu'ils disent voilà, qu'il y a un peu d'honneur,
08:23 qu'ils disent plus personne ne tire les conclusions de ce qu'ils font.
08:26 Vous avez dit le mot tout à l'heure, Pascal.
08:29 C'est le déshonneur.
08:30 La honte.
08:31 C'est la honte.
08:32 La honte, ni le courage n'existe pas.
08:34 C'est la honte, enfin.
08:35 Alors, on va écouter M. Marlex, M. Vallaud et Mme Pannot.
08:39 Écoutons d'abord M. Marlex, et après on écoutera M. de Pompé-Reddy
08:42 qui s'est excusé à la fin, d'ailleurs.
08:43 Oui, parce que M. Marlex refusait de revenir dans l'hémicycle
08:46 s'il le garde des Sceaux ne s'excusait pas.
08:48 Ça a provoqué deux suspensions de séance.
08:50 Et au bout du monde, il a cédé et il a fini par s'excuser.
08:53 François Mitterrand a été garde des Sceaux de la République.
08:56 C'est la République qui est attaquée chaque matin,
09:00 qui est piétinée chaque matin.
09:02 C'est un vrai samba.
09:04 Et vous avez un président de la République qui ne réagit pas
09:06 et vous avez un chef du gouvernement qui ne réagit pas.
09:08 Mais le président de la République...
09:09 Mais un jour, les gens, ils vont vraiment, pour le coup,
09:11 ça va mal finir dans ce pays.
09:13 Ça va mal finir.
09:15 Écoutez M. Marlex.
09:19 Je ne sais pas si ça fait partie du bon exemple
09:22 que vous essayez de donner,
09:23 mais je pense que faire un bras d'honneur
09:25 pour un membre du gouvernement...
09:28 Deux, pardon.
09:29 Deux, selon votre aveu.
09:31 De la part d'un membre du gouvernement
09:33 à un membre de la représentation nationale
09:36 me paraît extrêmement peu, extrêmement peu exemplaire.
09:39 Je pense que votre attitude, M. le garde des Sceaux,
09:43 je comprends que vous avez pu fréquenter beaucoup de voyous
09:46 dans votre carrière professionnelle.
09:49 Je comprends que ça a pu, à un moment,
09:51 déteindre un peu sur votre comportement.
09:54 Mais c'est plus qu'inapproprié
09:57 et ça exige des excuses, non pas pour moi,
10:00 mais à l'égard de la représentation nationale.
10:04 Je vais vous dire, c'est une bombe à retardement.
10:06 Ce soir, où Emmanuel Macron et Elisabeth Borne disent "dehors",
10:09 dehors, où ils le gardent,
10:11 et à ce moment-là, c'est "tout est permis".
10:13 Tout est permis.
10:14 Je suis désolé de vous le dire comme ça,
10:15 mais vous pouvez éliminer la première branche de l'alternative.
10:20 Je trouve cette séquence atterrante
10:22 et ce que fait M. Dupond-Moretti absolument indigné.
10:24 Bon, comment après dire que Louis Boyard
10:28 et un certain nombre de représentants de la France insoumise
10:30 se comportent mal, quand vous faites autant,
10:32 voire pire que vous, pire que,
10:34 pire parce que vous êtes quand même le garde des Sceaux,
10:36 donc vous avez une espèce de magistère et d'autorité
10:39 normalement sur les députés,
10:41 qui est totalement foutu par terre.
10:43 Je vais vous lire juste une phrase que m'a envoyée un juge de ma connaissance, un instant.
10:47 "Comment veux-tu qu'un mec comme ça soit respecté des magistrats ?
10:49 Comment dire aux mineurs que je juge,
10:50 qui ont outragé des flics par exemple et des profs,
10:53 que c'est pas possible dans une société civilisée ?"
10:55 Et il répond "dehors".
10:56 Je vais vous donner le nom.
10:57 Et c'est vrai que...
10:58 - Mais c'est le bon sens !
10:59 - L'autorité du garde des Sceaux est annulée par ça.
11:03 - Mais c'est le bon sens !
11:05 Madame Borne, qui est chef du gouvernement,
11:06 devrait prendre son téléphone et lui dire
11:08 "écoute, je suis désolé, je suis désolé, c'est dehors".
11:12 - Voilà, ça peut arriver à chacun d'ailleurs.
11:14 Chacun de nous peut faire pourquoi pas un jour une erreur de ce type,
11:17 mais tu ne restes pas en place.
11:18 - Il y a une chose dans sa première réaction qui m'agace, c'est qu'il...
11:21 Il dit "j'en ai fait deux".
11:22 Comme si c'était une espèce de fierté.
11:24 Comme si il y avait...
11:25 - Bon, écoutez, après je vous donne la parole, je vous jure,
11:28 mais on n'a pas tout écouté.
11:29 Monsieur Vallaud, Madame Pannot,
11:31 vous vous rendez compte qu'on va être obligés de donner raison à Madame Pannot ?
11:35 - Elle peut avoir raison !
11:38 - Vous vous rendez compte qu'on va être obligés,
11:40 c'est Madame Pannot qui va nous donner des leçons de matière.
11:43 - Mais si, mais si, mais si,
11:46 au nom de l'honnêteté intellectuelle qui est la règle de ce plateau,
11:51 je suis désolé.
11:52 - Madame Pannot va pouvoir critiquer les Insoumis
11:53 jusqu'à la fin des débats sur les retraites.
11:55 - C'est une bombe à retardement.
11:57 C'est une bombe à retardement.
11:59 - Ça fout considérablement la tâche du gouvernement à court terme.
12:01 - Mais oui...
12:02 - Ça rend impossible...
12:03 - Mais bien, mais bon...
12:03 - Attendez, Jérôme se fera oublier.
12:05 - Ah non, non, non, ça infuse.
12:08 - Mais c'est un point foulant, très dur.
12:09 - Mais non, mais vous...
12:10 - Tout est oublié, alors on n'en parle pas.
12:12 Mais on rentre chez nous.
12:13 - Mais Pascal...
12:14 - Mais on rentre chez nous, ça ne sert à rien.
12:15 - Vous savez à quel point je trouve qu'il est un mauvais ministre.
12:18 - Mais si tout est oublié, sinon, rien n'est rien, d'accord ?
12:23 - Mais écoutez Pascal, il a été renouvelé comme garde des Sceaux
12:27 dans des conditions très surprenantes.
12:30 Là, je pense qu'il personnère,
12:33 il tombe dans des grossièretés inadmissibles
12:36 comme d'autres ministres, les éructations du sopte à la fin du débat.
12:42 - Oui, mais c'est très attaqué.
12:43 - Alors, M. Vallaud, Mme Pannot qui...
12:47 Avec M. Vallaud, d'ailleurs, qui a eu de l'humour.
12:50 Ça, comme quoi, tout arrive.
12:52 - Nous sortirions de tout cela si le ministre
12:56 présentait à la fois des excuses en particulier à M. Marleix
13:00 et en général à la représentation nationale.
13:03 Parce que, en effet, ce n'est pas un, mais deux bras d'honneur,
13:06 ce qui, je crois, du strict point de vue du droit, s'appelle une récidive.
13:10 Et donc, elle est d'autant plus condamnable.
13:14 Mais le ministre a, je crois, le privilège de ne pas être député
13:19 en la circonstance et de ne pas se voir convoqué devant le bureau
13:22 pour éventuellement se voir infliger une sanction.
13:24 Et donc, nous, dans notre grande indulgence et dans le souci
13:27 qui est le nôtre d'un débat parlementaire apaisé,
13:29 eh bien, nous souhaitons que le ministre puisse en toute simplicité
13:33 finalement présenter des excuses que, je crois,
13:35 le président Marleix accepterait sans doute.
13:38 - Monsieur le ministre, faire deux bras d'honneur
13:41 à un président d'un groupe parlementaire
13:44 est indigne de votre fonction.
13:47 Et je dois dire que c'est quand même particulièrement savoureux
13:50 de voir que vous refusez le minimum, c'est-à-dire de vous excuser
13:54 auprès de monsieur Marleix et de la représentation nationale
13:57 pour ceux-mêmes qui nous donnent constamment des leçons de maintien
14:01 et qui nous expliquent sans cesse qu'ils sont les arbitres des élégances
14:04 et qui ne sont pas capables de s'excuser lorsqu'ils font de tels gestes.
14:09 Monsieur le ministre, dans n'importe quelle démocratie,
14:11 vous auriez dû démissionner.
14:13 Là, vous êtes là par le fait du président, le fait du prince,
14:16 parce que nous sommes en Ve République,
14:18 mais c'est d'autant plus grave le geste que vous avez fait
14:21 que monsieur Marleix pointait une chose
14:24 qui doit toutes et tous nous interroger en démocratie,
14:26 avec la mise en examen d'un ministre de la Justice.
14:30 Donc, monsieur le ministre, je vois que vous êtes très occupé dans votre discussion,
14:35 mais si vous ne faites pas d'excuses,
14:37 nous ne pourrons pas poursuivre des débats sereins
14:39 et dans la sérénité que nous avons besoin pour cette Assemblée
14:42 et pour le respect juste et simple de la représentation nationale.
14:46 Bon, et la dernière séquence que je vous propose,
14:49 c'est les excuses, cette fois-ci, parce qu'il est contraint,
14:52 d'Éric Dupond-Moretti qui s'excuse.
14:55 Monsieur le président Marleix,
15:03 je suis, je le dis à toute la représentation nationale,
15:08 profondément affecté par ce moment que je suis amené à vivre.
15:15 Je redis ici avec beaucoup de force que je n'ai pas voulu viser le président Marleix,
15:24 mais si mon geste a été mal interprété,
15:27 je lui présente mes excuses ainsi qu'à toute la représentation nationale.
15:31 Je vous remercie.
15:33 On sent quand même qu'il est vraiment abattu dans sa prise de parole.
15:37 Mais je ne partage pas, Pascal, votre indignation à ce point, si vous voulez.
15:40 Je partage votre indignation, non, je partage l'indignation sur le geste.
15:43 Évidemment que ce geste est indéfendable.
15:44 Maintenant, si vous voulez, on ne va pas non plus le mettre en place de grève
15:48 et lui mettre des coups de, vous voyez, je pense qu'il faut aussi respecter...
15:52 Je vais vous faire un parallèle.
15:53 Quand on voit la façon dont il est affecté par ce qu'il a dit, excusez-moi.
15:58 Je vais vous faire un parallèle.
15:59 Le club de foot d'Angers, l'entraîneur, c'est arrivé aujourd'hui.
16:03 L'entraîneur, il s'appelle Abdel Bouazama.
16:06 Il a démissionné, l'entraîneur d'Angers.
16:07 Ça se passe dans le football. Pourquoi ?
16:09 Parce que dimanche, avant le match Angers-Montpellier, il y a eu une causerie
16:16 et il y a un joueur à Angers qui s'appelle Ilyes Chetty,
16:19 qui est défenseur latéral de 28 ans, défenseur latéral algérien,
16:24 très peu utilisé depuis son arrivée.
16:26 Et ce joueur a reconnu des attouchements sur une jeune femme
16:30 lors d'une soirée en boîte de nuit pendant la trêve du Mondial.
16:33 Bon, ce jeune sera jugé en avril.
16:36 Et l'entraîneur, dans la causerie, c'est-à-dire dans le speech qu'on fait dans le vestiaire,
16:40 pour justifier la présence et pour remonter les troupes d'Angers, a dit
16:44 "C'est pas méchant, on a tous déjà touché des filles".
16:48 Et là, ce qu'il a dit, c'est "entraîneur".
16:50 Propos scandaleux.
16:52 Mais pourquoi faites-vous un parallèle avec l'ancien Dupont-Moretti ?
16:54 Parce qu'il a démissionné.
16:56 Il a démissionné l'entraîneur.
16:58 Autant j'ai aucune espèce d'amitié politique pour le ministre,
17:01 autant c'est moins grave que ça.
17:03 Dans le foot, tu démissionnes, et au plus haut niveau de l'État,
17:07 où il y a quand même l'exemplarité, je suis désolé de vous le dire,
17:10 M. Dupont-Moretti, on avait arrêté de dire du mal de lui.
17:14 Parce qu'effectivement, depuis des semaines, moi je disais plus...
17:17 Il y aurait beaucoup de choses.
17:19 Mais là, franchement...
17:21 Je pense que la démission aurait été ce que vous voulez.
17:23 Est-ce que je peux rappeler...
17:25 Vous trouvez que c'est deux bras d'honneur qui sont proprement inélégués ?
17:28 Olivier Dardigolle qui n'a pas parlé.
17:30 Olivier Dardigolle.
17:32 Je sais qu'il n'y a pas de mémoire, ou dans les médias, ou en politique,
17:37 mais il faut se rappeler qu'il a été nommé garde des Sceaux
17:40 parce que justement, il n'est pas un politique.
17:42 Ça fait partie de ses recrutements.
17:44 Quand, au temps de sa carrière d'avocat, il avait même été interrogé
17:48 sur l'idée d'une nomination Place Vendôme,
17:52 il avait dit qu'il ne faudrait surtout pas me confier ce portefeuille.
17:55 Sur les portefeuilles régaliens, quand on nomme des personnes
17:59 qui n'ont pas l'expérience politique,
18:01 qui quand elles sont aux bancs, comme on dit à l'Assemblée,
18:03 pour représenter le gouvernement, n'ont pas la carapace...
18:06 Je voudrais terminer.
18:08 Qui permet de tenir la tension dans l'Assemblée,
18:11 le casting n'est pas bon.
18:13 Je dis simplement que ça n'est pas pour moi une surprise
18:16 que cette histoire-là ait été écrite d'avance.
18:19 - Après, c'est déjà arrivé à l'Assemblée.
18:21 - Voilà, le célèbre Donor d'Henri Manier.
18:24 - Mais il était député.
18:27 Vous avez exclu l'autre jour, monsieur...
18:32 - Porte. Thomas Porte.
18:34 - On est les premiers à regretter ce type de comportement-là.
18:38 C'est un ministre de la République qui plus est garde des Sceaux.
18:41 - Mais le comportement est regrettable.
18:43 - Mais ça ne justifie pas une démission.
18:45 - Ce que j'ai dit, ce n'est pas une circonstance atténuante.
18:47 J'ai rappelé un itinéraire.
18:49 - Ce n'est pas parce que tu n'as pas été Premier ministre
18:51 que tu n'es pas imputé.
18:53 - Mais ce n'est pas la première fois
18:55 qu'au banc du gouvernement, à l'Assemblée,
18:59 il a des comportements. Rappelez-vous.
19:01 Ce n'est pas la première fois qu'il sort de ses gonds.
19:03 Ça fait partie de sa nature même.
19:05 Et il vient, en plus, il est nommé Vendôme,
19:07 alors qu'il a des comptes à régler avec la magistrature.
19:09 Dans une dimension himalayenne.
19:11 - C'était un mauvais choix.
19:13 - C'était écrit d'avance.
19:15 - Et ça, le responsable du choix, c'est Emmanuel Macron.
19:19 - Voilà.
19:21 - Il y a une phrase que j'adore.
19:23 Les gens sont ce qu'ils font.
19:25 Je vous le dis en permanence.
19:27 C'est un homme qui ne se maîtrise pas, manifestement.
19:29 C'est un homme qui a des...
19:31 Ses colères, il n'arrive pas à les régler.
19:33 - On n'a pas envie de la câbler non plus.
19:35 - Il est au plus haut niveau de l'État.
19:37 Donc, pardonnez-moi, le costume est trop grand pour lui.
19:39 - Oui, mais...
19:41 - Quand tu n'es pas capable de te maîtriser dans cette...
19:43 Mais ce qu'il faisait, paraît-il, comme avocat,
19:45 c'était très dur.
19:47 Les gens m'ont rapporté, moi,
19:49 il faisait peur dans les prétoires.
19:51 Voilà, il faisait peur dans les prétoires, forcément.
19:53 - Vis-à-vis des jurés, il en faisait.
19:55 - Il avait un talent considérable.
19:57 - Mais sûrement.
19:59 - On cite souvent la phrase du père de Camille,
20:01 "Un homme, ça s'empêche."
20:03 Mais c'est très dur de s'empêcher.
20:05 - Ah ben, ça fait partie de l'éducation.
20:07 - Non, mais je parle en général.
20:09 - Non, mais il y a des gens pour qui la nature,
20:11 il y a des gens qui n'ont pas envie de faire des bras d'honneur.
20:13 Pardonnez-moi.
20:15 Il y a des gens qui n'ont pas envie de faire des bras d'honneur.
20:17 - Bien sûr.
20:19 Non, mais je voulais apporter un veste
20:21 de compréhension et d'indulgence
20:23 comme Olivier tout à l'heure.
20:25 - C'est déjà arrivé.
20:27 - Non, et puis l'Assemblée.
20:29 - Non, pas ministre, vous êtes leur Henri-Emmanuel Higon.
20:31 - Donc, c'est pas arrivé.
20:33 - Il était président de l'Assemblée nationale.
20:35 - Il était député.
20:37 - C'est le garde des Sceaux.
20:39 Il craint au-dessus, on peut dire ce que vous voulez.
20:41 - Alors, à votre avis, c'est tenable ou pas ?
20:43 - On marque une pause.
20:45 Et puis on revient à réfléchir à cette question.
20:47 - On s'est plu.
20:49 - Oui, parce qu'en fait,
20:51 c'est un gouvernement
20:53 où il y a des mises en examen.
20:55 - Je pense que ça, c'est pas tenable longtemps.
20:57 - Est-ce que c'est tenable ? Pas tenable.
20:59 - Après, normalement, il y a un remaniement
21:01 qui restera.
21:03 - Il attendra peut-être la fin de la réforme des retraites pour manier.
21:05 - Je pense que ce gouvernement serait simplement manié
21:07 à l'horizon fin avril.
21:09 - Fin avril.
21:11 Mais vous savez tout, maintenant.
21:13 Vous savez que ça va s'arrêter.
21:15 Aujourd'hui, en gros, il ne s'est rien passé pour vous.
21:17 C'est un peu la synthèse que vous en faites.
21:19 Tout est calme.
21:21 Il y a un peu moins qu'avant.
21:23 - La France a peur, parce que la France va bien.
21:25 - Pour vous, tout va bien.
21:27 Tout va très bien.
21:29 - C'est bien.
21:31 Dans le remaniement, vous avez peut-être une chance.
21:33 - C'est ça.
21:35 Je ne l'ai pas encore dit.
21:37 Je suis sur le remaniement.
21:39 - Dans le remaniement, vous avez peut-être une chance.
21:41 - La pause.
21:43 - Tout de suite.
21:45 - What a pity.
21:47 - Et je salue la Corse
21:49 qui nous écoute à travers Bastia-Solenoï
21:51 et qui m'écrit "Dommage que l'Assemblée nationale
21:53 ne soit pas équipée de la VAR
21:55 pour voir s'il y a eu un ou deux bras d'honneur.
21:57 Plus sérieusement, c'est une honte.
21:59 Une seule solution est une démission."
22:01 Écrit-il
22:03 Monsieur Devez
22:05 pour le rappel des titres.
22:07 Ils étaient 1 280 000 manifestants
22:13 en France aujourd'hui selon la police,
22:15 3 500 000 selon la CGT.
22:17 C'était la sixième journée de mobilisation
22:19 contre le projet de réforme des retraites du gouvernement.
22:21 Les deux estimations
22:23 sont supérieures à celles du 31 janvier,
22:25 précédent record depuis le début du mouvement.
22:27 L'inter-syndical appelle ce soir
22:29 à une nouvelle manifestation ce samedi.
22:31 Éric Dupond-Moretti
22:33 provoque un tollé à l'Assemblée nationale
22:35 avec deux bras d'honneur
22:37 adressés à Olivier Marlex.
22:39 Le président du groupe Les Républicains
22:41 venait de rappeler à la tribune la mise en examen
22:43 du ministre de la Justice pour prise illégale d'intérêt.
22:45 Éric Dupond-Moretti assure regretter
22:47 ses gestes qui n'étaient selon lui
22:49 pas adressés au député Marlex
22:51 mais à l'atteinte à la présomption d'innocence.
22:53 Enfin, les deux corps retrouvés
22:55 en fin de semaine dernière en Charente-Maritime
22:57 sont bien ceux de Leslie et Kevin.
22:59 Le procureur de la République de Poitiers
23:01 a confirmé aujourd'hui le décès du couple.
23:03 Il avait disparu il y a trois mois dans les Deux-Sèvres.
23:05 Trois hommes ont été mis en examen
23:07 et écroués la semaine dernière,
23:09 dont deux pour assassinat.
23:11 Alors, on parlait évidemment
23:13 d'Éric Dupond-Moretti, je vous demandais
23:15 si la situation était étonnable, mais dans l'affaire
23:17 des violences conjugales, et c'était
23:19 l'objet de la discussion,
23:21 l'Assemblée nationale a rejeté
23:23 une inégibilité automatique.
23:25 Ce qui est un sérieux camouflet
23:27 pour Renaissance. Le vote vient d'avoir lieu,
23:29 donc on n'a pas encore le détail des votes
23:31 et quel député a voté quoi, mais ça sera très intéressant
23:33 de voir ce qu'ont voté
23:35 les députés Horizon, d'Edouard Philippe,
23:37 qui n'étaient pas pour cette mesure de peine
23:39 complémentaire pour André Nélijp, toute personne
23:41 condamnée pour des violences
23:43 conjugales ou des violences aggravées,
23:45 parce qu'en fait, les députés Horizon
23:47 et les députés Renaissance se marchent dessus
23:49 depuis une semaine avec les peines planchées
23:51 la semaine dernière, où c'était une proposition des députés
23:53 Horizon, les députés Renaissance l'ont rejetée,
23:55 donc il y avait quelque part une vengeance à opérer pour les députés
23:57 Renaissance. - Mais c'est un refus large ?
23:59 - Justement, il vient de vous expliquer que ce n'est pas encore
24:01 les votes. - Le vote, c'est 182
24:03 pour, 60 pour
24:05 le rejet, contre, donc on est avec
24:07 quand même un large rejet.
24:09 - Oui, mais voyez
24:11 l'incohérence là encore. On dit que
24:13 les violences conjugales sont
24:15 un des objectifs du quinquennat,
24:17 et une des priorités, et parallèlement
24:19 on tolère que des députés soient
24:21 à l'Assemblée nationale alors qu'ils ont...
24:23 - C'est comme la réforme
24:25 des retraites. - Une loi, elle est massivement
24:27 projetée. - Donc une nouvelle fois, tout ça
24:29 est incohérent. Bon, vous pensez que c'est
24:31 tenable pour Éric Dupond-Moretti ?
24:33 - Difficilement. - Je crois que oui. - Vous croyez que c'est tenable ?
24:35 - Non, je vous ai dit tout à l'heure. - Vous croyez
24:37 que c'est tenable, donc il va rester ?
24:39 - Non, mais parce que c'est la... - D'accord.
24:41 - Alors, écoutez, on verra tout à l'heure
24:43 Aurore Berger, parce que je crois qu'elle a réagi
24:45 très fortement. - Absolument. - Je sais, parce qu'elle...
24:47 - Elle a même fondu en larmes, parce qu'elle
24:49 ne supportait pas que les députés
24:51 de l'opposition remettent en cause sa sincérité. - Je la comprends.
24:53 - Sur ce sujet des violences
24:55 conjugales. Elle a même dit que
24:57 elle savait de quoi elle parlait. Je sais de quoi je parle
24:59 quand je parle des violences conjugales. - Eh bien, on va essayer de l'écouter
25:01 tout à l'heure, et Benjamin Nossafer
25:03 avec Kylian Sallé a
25:05 trouvé sortir cette image.
25:07 Bon, la séquence d'aujourd'hui...
25:09 - Alors, je disais tout à l'heure, bon...
25:11 - Mais comment vous...
25:13 J'ai le droit de parler ? - Non.
25:15 - N'interprétez pas ma parole avant même de savoir ce que je pense.
25:17 - Alors, qu'est-ce que vous pensez ? - Envoyez votre sujet.
25:19 - Bon, envoyez, je vous en prie.
25:21 Je veux dire, envoyez.
25:23 Je vous en prie. - Non, mais il y a un sujet pour que vous en voyez.
25:25 - Alors, je vais vous faire voir d'abord une
25:27 séquence qui est peut-être la séquence de la journée.
25:29 C'est la voiture cassée. - Oh non, c'est pas
25:31 la séquence de la journée. - Ah bon ?
25:33 - C'est inacceptable. - Oui.
25:35 - Il faut le condamner, ça a été fait.
25:37 Mais c'est l'œuvre de casseurs.
25:39 - La séquence de la journée, c'est une mobilisation
25:41 inédite, plus forte que le... - Vous n'avez pas
25:43 tort, mais c'est quand même une image
25:45 qu'on va retenir. Je vous la montre
25:47 juste parce que c'était un médecin
25:49 qui avait garé sa voiture
25:51 et dont la voiture a été agressée
25:53 par des Black Blocs.
25:56 (brouhaha)
25:58 (brouhaha)
26:00 (brouhaha)
26:02 (brouhaha)
26:04 (brouhaha)
26:06 (brouhaha)
26:08
26:19
26:36
26:56 Quel monde ! Alors vous disiez que c'est une manifestation historique,
27:00 mobilisation historique. Écoutez-donc M. Berger, je vous donne la parole.
27:04 La colère sociale, la colère du monde du travail face à une réforme injuste,
27:08 elle est toujours aussi puissante et elle se manifeste aujourd'hui
27:11 de façon encore plus puissante dans la rue.
27:14 Moi je crois pouvoir dire qu'aujourd'hui on a une mobilisation
27:16 qui est historique au regard des 40 ou 50 dernières années
27:19 en termes de nombre de personnes mobilisées.
27:21 On est dans un mouvement dur depuis janvier.
27:23 On est dans un mouvement puissant ancré dans le monde du travail,
27:26 ancré dans les territoires, ancré dans toutes les professions.
27:29 Et aujourd'hui, il centre encore davantage.
27:33 On a réussi notre pari qui était de montrer la détermination du monde du travail.
27:36 – Bon, est-ce que c'est un succès que cette journée ?
27:39 Ou est-ce que parce que la mobilisation est moins grande visiblement qu'en janvier,
27:44 certains considèrent que ce n'est pas un succès ?
27:46 – Il me semble que depuis le 19 janvier, première journée, jusqu'à cette journée,
27:51 l'intersyndicale fait un sans-faute. Pourquoi ?
27:55 Elle fait un sans-faute par son unité,
27:58 elle fait un sans-faute par des manifestations qui sont tenues,
28:02 bien sûr ils ne peuvent pas faire face au black-block de fin de manif,
28:05 c'est pas eux qui le font, mais partout dans le pays, ça se passe bien.
28:08 – Ce n'est pas ma question.
28:10 – Ils font un sans-faute dans la détermination…
28:12 – C'est un sans-faute du tout, je ne vous demande pas s'ils font un sans-faute ou pas,
28:15 je vous dis que c'est un succès aujourd'hui.
28:16 – C'est un énorme succès. – Voilà, pour vous c'est un succès.
28:19 – Oui, vous regardez d'abord ce que vous avez souvent dit dans vos chroniques
28:22 ou dans vos décryptages, un mouvement territorialisé, décentralisé,
28:27 les sous-préfectures sont toujours au rendez-vous.
28:29 – Nous sommes d'accord.
28:30 – Pourquoi Jérôme Béglé dites-vous que ce n'est peut-être pas le succès
28:35 que les organisations attendaient ?
28:37 – 1,2 million de personnes, c'est beaucoup de monde dans les rues.
28:40 – 3 millions.
28:41 – Oui, attendez, on va donner le syndicat, je prends la police.
28:43 – Bon allez, 2,5 millions.
28:44 – 1,2 million de personnes, c'est du monde dans les rues,
28:48 c'est un tout petit peu moins que pour la quatrième manifestation de la loi Wörth.
28:52 Comparaison de vos paraisons.
28:54 – Ce n'est pas la quatrième.
28:55 – Je pense que…
28:56 – On n'est pas dans le même pays, dans le même climat, pardon.
29:00 – Non, pas dans le même climat.
29:01 – D'accord, justement, si l'exaspération est supérieure,
29:04 il aurait dû y avoir plus de monde.
29:05 Le gouvernement avait peur de 1,5 million jusqu'à 2 millions de personnes, on n'y est pas.
29:10 Je reconnais qu'il y a une mobilisation assez forte pour les manifestations.
29:13 En revanche, quand vous regardez le nombre de grévistes à la SNCF, à la RATP
29:19 et dans l'éducation nationale, le pourcentage est inférieur à ce qu'il était au mois de janvier.
29:25 Je ne dis pas que c'est un échec, mais je ne dis pas que c'est un succès.
29:27 – Mais qu'est-ce que vous dites alors ?
29:29 – Ce n'est pas crescendo, on est sur le même palier.
29:32 – Je ne vois pas comment vous pouvez, si vous voulez, minimiser à ce point cette mobilisation.
29:35 – Je ne minimise pas, je fais de tout.
29:37 – Non, très franchement, je pense qu'on aurait tort de minimiser
29:39 ce qui est en train de se produire dans le pays.
29:41 Nous assistons à une convergence des luttes, à une convergence sociale.
29:45 On le voit, Olivier le rappelait, sur la territorialisation
29:48 et sur, effectivement, cette France des sous-préfectures, des gilets jaunes.
29:50 Quand vous allez dans les cortèges en région, vous voyez des gens qui portent des gilets jaunes.
29:54 Et dans le même temps, les grandes villes sont aussi très mobilisées.
29:57 Et je crois que ce n'est pas une mobilisation seulement sur les retraites.
30:00 C'est une mobilisation sur le pouvoir d'achat, sur l'inflation,
30:03 sur le souci démocratique qui égreigne dans ce pays.
30:05 C'est peut-être un écho avec le début de notre discussion
30:08 sur l'état de l'Assemblée nationale.
30:09 – Je ne retire rien à ce que vous dites,
30:10 ça ne change pas que les chiffres sont têtus et que 1,2 million…
30:14 – C'est un succès ou pas aujourd'hui ?
30:16 – Ben oui, c'est un succès.
30:18 – Non mais dites votre sentiment, dites,
30:21 est-ce que vous avez le sentiment que ça va perdurer ou au contraire que c'est en recul ?
30:24 – Je vous raconte très simplement, je n'ai pas le sentiment que ça va perdurer.
30:27 – D'accord.
30:28 – Donc pour vous il n'y aura pas de blocage ?
30:30 – Pas pendant trois semaines.
30:33 – Donc pour vous en clair, ça passe ?
30:35 – Je pense que politiquement la loi va passer, je l'ai toujours dit.
30:38 Et je pense que socialement il y aura encore quelques frottements mais ça va passer.
30:41 – Mais que la loi passe au Parlement, je vous rejoins,
30:43 mais par contre dans la rue, elle n'est pas prête de passer.
30:45 – Mais vous n'êtes pas inquiet quand il y a la poussière sous le tapis ?
30:47 – De chaque pied il y a plein de choses.
30:49 – Mais vous ne comprenez pas quand même que,
30:51 de passer en force comme ça sur une loi aussi importante, ça laisse des traces.
30:55 – Vous croyez que la loi d'Avert ne va pas passer en force ?
30:57 – Mais justement, regardez l'état du pays, vous ne croyez pas que ça passe en force ?
31:01 – Vous n'avez pas eu les Gilets jaunes ?
31:02 – Vous dites vous-même que comparaison n'est pas raison,
31:04 arrêtez de comparer la loi d'Avert.
31:06 – Vous n'avez pas eu les Gilets jaunes ?
31:07 – Philippe Bigère ?
31:08 – Non mais moi il est clair, enfin, à quelques chiffres près,
31:14 ça n'est pas le succès triomphal que les syndicats espéraient.
31:19 Je suis frappé de votre réflexion Jérôme lorsque vous dites,
31:23 alors qu'il y a derrière une hostilité forte à l'égard du Président,
31:27 qu'elle n'ait pas drainé davantage aujourd'hui.
31:30 Comme si en réalité ce syndicalisme massif comprenait
31:35 que presque la partie va être jouée au parlement.
31:38 – Je ne m'explique pas comment des observateurs attentifs comme vous
31:46 ne voient pas le continuum entre les Gilets jaunes, la crise sanitaire,
31:51 la crise économique, la crise des gens qui disent
31:55 "je pars au travail mais je ne peux pas vivre de mon salaire",
31:57 la crise des gens qui disent "je ne sais pas quelle est ma place
32:00 dans cette société, je ne vois la vie réfléchie".
32:02 – Je suis d'accord avec vous Olivier.
32:03 – Tu n'en parles jamais, tu fais comme si c'était pour la France des rizs de vertes,
32:08 ça n'est absolument pas le même timing, le même climat.
32:11 – Olivier ne me prenne pas des propos que je n'ai pas tenus,
32:13 je reconnais une exaspération, je reconnais le continuum des Gilets jaunes,
32:17 mais je ne veux pas scotcher sur les chiffres de participation,
32:21 essaye de ressentir un peu mieux le pays.
32:25 – Oui, essayez de ressentir mieux le pays.
32:27 – Non mais je ne vois pas en quoi…
32:29 – Ce que je veux vous dire c'est que les gens disent…
32:33 la réforme j'en suis convaincu c'est un prétexte,
32:36 ils disent non à l'Europe, ils disent non à l'inflation,
32:39 ils disent non à la mondialisation, ils disent non à Bruxelles,
32:42 ils disent non au Siam et ils disent non à Macron.
32:45 C'est une partie de la France, la France d'en bas,
32:49 et ça, ça crée du ressentiment et de la rancœur,
32:52 et vous n'êtes plus comme il y a 10 ans, parce que les gens…
32:55 et cette France d'en bas, on a vu les Gilets jaunes passer,
32:59 elle souffre financièrement.
33:00 – Très bien.
33:02 – Donc si vous lui tordez le bras et que vous l'humiliez…
33:05 – Macron a été élu élu, je sais que ça n'arrange pas tout le monde,
33:08 mais je reconnais ça quand même, mettons les deux en parallèle,
33:12 il était exaspérant mais il a été réélu.
33:14 – Il a une irresponsabilité folle de la part du gouvernement,
33:16 s'il n'entend pas ce que vient de dire Pascal pour la coalisation des conneres.
33:19 – Ecoutons !
33:21 – Mais la coalition des conneres, ça fait 30 ans que j'entends ça.
33:22 – Oui mais pas à cette ampleur,
33:23 pas avec ce taux de dépolitisation des Français,
33:26 pas avec ce taux d'abstention, pas avec des mobilisations spontanées…
33:28 – A Marseille, par exemple, il y a 245 000 selon la CGT,
33:32 et nous on dit 30 000 selon la police, c'est le bandeau qui déroule sur ses nouges.
33:38 – C'est pas le tour du vieux porc comme ça.
33:39 – 30 000, 30 000, 245 000, c'est un rapport de 1 à 8.
33:44 Alors, écoutons, parce que, est-ce que Emmanuel Macron est la cible,
33:47 est au cœur de ça, parce qu'il est créé une forme de rancœur,
33:50 ressentiment et même parfois de haine.
33:51 Je voudrais qu'on écoute M. Martinez-Berger là-dessus.
33:54 – Quand il y a un tel mouvement social dans un pays,
33:59 y compris dans les pays démocratiques,
34:02 je ne connais pas un seul gouvernement qui ne s'arrête pas 5 minutes et dit,
34:05 bon, là, il faut qu'on engage les discussions.
34:08 On ne peut pas gouverner sans son peuple.
34:09 – La suite, c'est une partie du gouvernement,
34:12 le président de la République qui a une partie de la suite entre les mains.
34:15 Est-ce qu'il peut rester sourd à un monde du travail
34:18 qui se mobilise aussi facilement que les mobilisations d'aujourd'hui
34:22 et de celles qui ont précédé ?
34:24 La réponse est non, il ne peut pas rester sourd.
34:26 Est-ce qu'on peut faire une réforme du travail ?
34:28 La retraite, c'est une réforme du travail d'une certaine manière,
34:30 sans compter des réalités du travail.
34:33 La réponse est non.
34:34 Donc ces mobilisations, elles sont massives.
34:36 On a la plus grande manifestation, sans doute,
34:38 des 40 dernières années qui se déroule aujourd'hui.
34:40 Et on a un gouvernement qui, pour l'instant,
34:42 n'a convoqué jamais l'intersyndical.
34:47 – Bon, le scénario à l'Assemblée nationale,
34:49 le texte revient après le Sénat, nous sommes d'accord.
34:52 – Entretenu par la Commission mixte paritaire,
34:54 qui sera très importante la semaine prochaine.
34:56 – Ça alors, c'est très…
34:57 – 7 députés, 7 sénateurs qui doivent tenter de se mettre d'accord
35:00 et qui sont représentatifs des hémicycles du Sénat et de l'Assemblée nationale.
35:05 – On peut déjà dire qu'elle sera conclusive.
35:07 – Mais on peut tout enlever surtout.
35:09 C'est-à-dire qu'on peut enlever par exemple des amendements sur la pénibilité
35:12 si elles sont pour partir à zéro.
35:13 – Le CDI senior, il va s'occuper par elle.
35:15 – Ce qui m'intéresse, ça revient à l'Assemblée nationale.
35:17 Là, c'est en dernière lecture.
35:18 – Absolument.
35:19 – Et là, c'est le vote.
35:20 Bon, les députés des Républicains, ils ne vont pas voter manifestement
35:25 et il n'y aura pas de majorité pour cette loi.
35:27 C'est ce qui se dessine, c'est ce qui se dit.
35:29 – Vous me paraissez bien sûr, parce que…
35:31 – Ça va, c'est ric-rac.
35:32 – Très semblablement.
35:33 – Il y a plusieurs lignes déjà, il y a plusieurs lignes au sens de l'ER.
35:36 Demain par exemple, Laurent Berger est reçu par Aurélien Pradié à l'Assemblée nationale,
35:40 ce qui ne plaît pas du tout aux députés qui soutiennent Éric Ciotti par exemple,
35:43 qui sont sur la lue de l'Éric Ciotti.
35:45 Donc entre eux, les Républicains ne sont pas d'accord.
35:47 Ils ne sont pas d'accord entre sénateurs et députés.
35:48 – Mais les Républicains, globalement, admettons qu'il n'y ait pas de majorité pour cette loi.
35:53 – Mais ce n'est pas dit.
35:54 – Admettons, à ce moment-là, tu passes en 49-3.
35:57 – Selon un des comptes qu'on a publiés dans le journal du dimanche avant-hier,
36:01 il manquerait 19 députés LR pour voter à la semaine prochaine.
36:04 – Donc là, tu passes à ce moment-là en 49-3.
36:06 Et là, moi je pose une question, est-ce qu'une loi aussi importante
36:09 pour un président de la République, il peut la faire passer en 49-3 ?
36:12 Ça me paraît folie.
36:14 C'est-à-dire que tu viens de voir un mois et demi, si tu as une majorité, déjà il s'en sort,
36:18 parce que c'est la représentation nationale.
36:20 Si tu n'as pas de majorité pour ta loi et que tu passes en 49-3,
36:24 moi je veux bien les Américains, je veux bien qu'on passe en 49-3 et qu'on dise…
36:28 – Un autre chemin.
36:29 – Si 70% des gens sont contre, la représentation nationale n'a pas de majorité,
36:32 je passe en 49-3, je veux bien qu'on fasse ça.
36:34 Mais attention, mais oui, mais vous faites…
36:37 Mais alors ça sert à quoi ? – À quoi ?
36:39 – De voter pour la représentation nationale.
36:41 À rien, les sondages ça ne sert à rien, faites un référendum, rien ne sert à rien alors.
36:45 – Le 49-3 ce n'est pas un coup d'État, c'est prévu dans la Constitution.
36:48 – Oui, excusez-moi, on peut dire…
36:50 – Mais vous n'avez pas vu les ravages de 2005 ?
36:52 En fait, vous n'apprenez rien de ce qui se passe.
36:55 – Non mais on n'a pas…
36:56 – Les gens ne veulent pas de votre réforme.
36:58 – Ce n'est pas ma réforme.
36:59 – Voilà, mais ils n'en veulent pas, alors vous faites comment ?
37:01 Vous passez en force.
37:03 – Mais ce prétexte que les gens ne veulent pas…
37:05 – Ça appelle la démocratie, oui, ils ont besoin qu'ils n'en veulent pas.
37:10 – Ça ne s'exerce pas à coup de sondage, à coup de manifestation.
37:12 – Ah ben faites un référendum.
37:13 – Ça ne se fait pas non plus à coup de 49-3, pardonnez-moi.
37:17 – Ecoutez-moi, dans un pays qui est une véritable cocotte minue,
37:20 le président irait sur un 20h, disant "bon, je reste convaincu
37:24 qu'il faut trouver l'équipe financière, mais cette réforme-là ne passe pas.
37:28 Je propose donc de la retirer, de lancer un grand débat national
37:34 sur le travail, son sens de nature, et notamment sur l'employabilité des seniors.
37:39 Et je maintiens qu'il faut trouver des ressources pour l'équipe financière
37:42 à 2030, qu'on n'a plus d'ailleurs aujourd'hui,
37:45 est-ce qu'il ne ferait pas un acte de responsabilité…
37:48 – Ce serait un acte de faiblesse pour le président.
37:51 – Le mouvement…
37:52 – Philippe Bilger, qu'est-ce qu'on veut parler ?
37:53 – Philippe Bilger.
37:54 – Vous ne considérez pas que c'est une victoire politique ?
37:56 Vous avez le droit de rêver, Olivier, vous ne feriez un bon prix.
38:00 – Mais quelle est la victoire dans un pays avec un tel climat ?
38:01 – Ah oui, merde !
38:02 – Alors justement, Nathalie Quirion, que je cite régulièrement,
38:05 "Cricorien", Nathalie Cricorien, m'envoie ce petit message,
38:08 "le mouvement peut tenir et l'emporter si l'intersyndicale tient,
38:11 c'est-à-dire si la CFDT et Martinez ne lâchent pas,
38:14 c'est la condition sine qua non, si la loi passe en 49-3, la France le paiera".
38:19 Je pense qu'elle n'a pas tort.
38:20 – Je suis pas fait répondre.
38:21 – Alors, on va se charger et on revient au débat.
38:23 – Et j'ai eu le détail des votes.
38:25 – Alors, rappelez, parce que tout le monde n'était pas là tout à l'heure,
38:27 c'est la loi sur l'inégibilité d'un député condamné pour violences conjugales.
38:35 – C'est le terme exact, c'est violences aggravées,
38:37 évidemment, ça émane de l'affaire Katnins qui a été condamnée pour violences conjugales.
38:42 J'ai eu le détail des votes, La République En Marche,
38:44 ou plutôt Renaissance, a été lâchée par tous ses alliés,
38:46 par le Modem et par Horizon.
38:48 – Modem, comme quoi.
38:49 – C'est le seul à faire bloc pour cette proposition de loi d'Aurore Berger,
38:53 qui a donc été rejetée, y compris par la droite, mais par tous les alliés.
38:58 – Les Républicains.
38:59 – Les Républicains également, oui bien sûr.
39:00 Et par tous les alliés, ce qui veut dire qu'il y a des comptes à régler entre Horizon…
39:04 – Je trouve que c'est minable.
39:05 – Ça, ça le s'appelle.
39:06 Le signal qui est donné à l'opinion publique de l'Assemblée Nationale,
39:14 au fond, donc un député peut taper sa femme.
39:16 – Non !
39:18 – Pardonne-moi, je le dis, je le dis, vous avez raison,
39:23 je le dis avec mes mots, comme toujours, volontairement caricatural.
39:27 Bien sûr que je le dis ça, mais à l'arrivée, ça sera traduit comme ça.
39:32 – Oui.
39:33 – Ils n'étaient pas là, je vois le détail des votes, ils n'étaient pas dans l'hémicycle.
39:36 – Donc en fait, les violences conjugales, ça n'intéresse pas, messieurs les députés.
39:40 Voilà comment ça sera traduit.
39:42 Alors écoutez Aurore Berger, parce que…
39:44 – Les femmes de la NUPES n'ont pas voté cette loi.
39:46 – Aurore Berger.
39:47 – Abstention, abstention en…
39:49 – Aurore Berger, franchement Aurore Berger, elle est courageuse Aurore Berger,
39:54 je vais découvrir la séquence avec vous, mais vraiment c'est pas convenable.
39:59 – Et tous contre la France Insoumise, tous ont voté contre la France Insoumise.
40:02 [Applaudissements]
40:18 – Chers collègues, ça suffit, s'il vous plaît.
40:21 [Rires]
40:24 – Je vais essayer de conclure, et en vérité, vous m'obligez à conclure de cette manière-là.
40:31 Et ce que vous faites, c'est indigne.
40:36 Vous ne savez pas, je n'accepte pas, et je n'ai pas à accepter, je n'ai pas à accepter.
40:44 Aucune femme dans cet hémicycle n'a à accepter les procès
40:47 en opportunisme politique sur la question des violences.
40:50 Aucune femme, aucune femme.
40:53 [Applaudissements]
40:56 Entendre des interpellations à l'extrême gauche comme à l'extrême droite
41:01 sur la mise en doute de la sincérité du combat
41:04 que nous devrions tous porter sur la question...
41:07 [Applaudissements]
41:09 Non, madame Obono, je ne l'instrumentalise pas.
41:11 [Applaudissements]
41:12 Je ne l'instrumentalise pas.
41:15 Personne ne sait ici l'intimité de ce que nous pouvons vivre,
41:18 de ce que nous avons vécu.
41:20 Mais oui, oui, je sais exactement de quoi je parle
41:24 quand je parle des violences conjugales. Oui.
41:27 Je sais de quoi je parle. Je sais de quoi je parle.
41:30 Et peut-être que beaucoup ici savent de quoi elles parlent
41:34 et qu'elles n'en ont pas forcément fait l'étalage avant
41:36 ou qu'elles n'avaient pas forcément envie de le dire.
41:39 Mais entendre intervention après intervention,
41:41 remettre en cause la sincérité qui est la mienne
41:46 sur ce combat comme vous l'avez fait,
41:49 je ne peux pas continuer à le laisser passer.
41:53 Je n'entendrai pas une minute de plus
41:54 que je ne suis pas sincère dans ce combat.
41:56 [Bruit de tambour]
41:58 Oui, terrible.
41:59 Je la trouve assez touchante, poignante,
42:02 et je trouve que madame Obono, qui lui donne des leçons,
42:05 disons, en l'attaquant, en l'légitimisant,
42:07 c'est absolument insensé.
42:09 Le signal envoyé par les femmes de gauche qui hurlent
42:12 "On vous croit aux femmes qui sont victimes de violences"
42:14 et qui ont voté contre...
42:16 Mais si on avait voulu nourrir l'anti-parlementarisme
42:19 aujourd'hui avec toutes les séquences que nous avons vues
42:22 entre M. Dupond-Moretti, qui fait des bras d'honneur
42:25 à l'Assemblée nationale,
42:26 entre les députés qui ne votent pas une loi...
42:29 - Qui auraient dû être votés.
42:31 - Qui quand même, me semble-t-il...
42:32 - M. Dupond-Moretti avait dit que c'était de la petite poloche.
42:34 Eh bien là, c'était de la petite politique,
42:36 ce qui se passe entre horizons.
42:37 Et donc, le parti d'Édouard Philippe et Emmanuel Macron,
42:39 où ça dépasse les groupes parlementaires,
42:40 c'est de la petite politique.
42:42 - Je ne connais pas le détail de cette loi,
42:43 mais elle me paraît quand même intéressante.
42:47 Et la fin de la séquence que nous venons de voir,
42:51 tout ça n'honore pas, madame, messieurs...
42:53 - Et si on élargit le spectre sur la question des retraites,
42:57 ça fait qu'on est dans un climat général qui est plutôt préoccupant.
43:02 - Et ce qui nourrit aussi l'antiparlementarisme,
43:04 c'est les rumeurs sur ce qui se passe à la buvette.
43:06 Ça, ça fait beaucoup réagir.
43:08 L'article de Jérôme Béglé du JDD a fait beaucoup réagir,
43:11 il faut dire les choses, même si ça concerne peu de députés.
43:14 - Oui, là, on est quand même dans...
43:16 - Je pense que là, c'est un niveau de gravité au-dessus
43:18 de ce qu'on a commenté ce soir,
43:20 au-dessus de la buvette qui est une vieille tradition.
43:22 On peut critiquer, mais il n'a pas précédé l'antiparlementarisme.
43:26 - Il est 20h52, j'attends généralement l'arrivée à cette heure-là
43:29 d'Olivier Venkemoen, mais...
43:30 - Il est pas là. - Il est à la buvette.
43:32 - À la buvette.
43:33 (Rires)
43:35 - Non, parce qu'il n'y en a pas.
43:37 Je signale qu'on n'a pas le droit de boire de l'alcool
43:39 dans le cadre d'une entreprise.
43:41 C'est pas... Alors je sais que vous vous dérogez.
43:44 - Ah oui, vous dites n'importe quoi, n'écoutez pas.
43:47 - Il me fait plaisir de me faire passer pour un...
43:50 - Vous dérogez à cette règle d'Hépotrominem.
43:52 (Rires)
43:54 - Il vaut mieux vous appeler avant 10h.
43:56 (Rires)
44:00 - Tout ça est faux, madame, messieurs, je le dis.
44:02 - Je rassure ma famille, c'est faux.
44:04 - On a appris aujourd'hui qu'un député communiste
44:06 avait été placé en garde à vue le week-end dernier
44:08 pour conduite en état d'ébriété.
44:10 - Oui, pas moi. - Bon.
44:12 Euh... Ah, quand même !
44:14 Vous étiez où ? J'ai failli attendre.
44:16 - Vous savez que c'est... - Bonne guerre.
44:18 - On était occupés. - Non, c'est 8h14.
44:20 Par ailleurs, c'est 8h14, j'ai failli attendre.
44:22 - On a une grosse journée, quand même, hein ?
44:23 Une journée de manifestation. - Ah, ce matin,
44:25 avec Benjamin Amart, c'était...
44:27 J'imagine que vous avez des petits extraits.
44:29 - Alors, on... - On peut pas aller manifester
44:30 par les télés sans... - Non, mais...
44:31 - On va reparler de ce qui s'est passé.
44:32 - Vous allez reparler de Che Guevara,
44:34 mais comment peut-on honorer la mémoire de Che Guevara ?
44:36 - Non, mais moi... - Qui est un assassin tortionnaire.
44:38 - Oui, il y a du sang jusque-là. - Oui, mais il n'a pas été...
44:40 - Eh bien, eh bien... - Il n'a pas été qu'un assassin.
44:42 - Il n'est pas victime de la cancerfusion.
44:43 - Eh bien, lorsque la CGT fait une conférence de presse,
44:46 il y a derrière des photos du Che Guevara.
44:48 C'est un assassin tortionnaire. - Non, il n'a pas été qu'un assassin.
44:50 - Un assassin, hein ? - Il n'a pas été qu'un assassin.
44:52 - Il est où, un assassin, Olivier ? - Ah, mais écoutez, quand même...
44:54 - Vous n'allez pas défendre, quand même, le Che Guevara ?
44:57 - Quand vous comprenez, Cuba de Batista...
44:58 Pourquoi, vous aimiez Cuba de Batista ?
45:00 - Non, je crois pas. - Non, mais vous n'allez pas défendre, quand même...
45:02 - Il y a dans Che Guevara, mais je le dis, je sais que je vais être honnête,
45:06 mais ce n'est pas grave. - C'est un tortionnaire, pas un assassin.
45:08 - Non, mais ça a été un grand... - Un grand quoi ?
45:10 - Mais c'était un rêve. - Un grand criminel ?
45:12 - Mais non. - Oui, mais bien sûr.
45:13 - Quand tu veux libérer ton pays, tu ne le fais pas d'une manière souvent propre, écoute.
45:17 - Mais c'est un livre, c'est quoi ? - Bon, Olivier...
45:20 - Mais Olivier, il y en a marre que... - N'oubliez pas que l'affiche rouge,
45:23 il y en a marre que l'extrême gauche ne soit jugée que sur ses virtualités
45:29 et jamais sur sa réalité criminelle.
45:31 - Non, mais vous êtes... - Oui, je suis sérieux.
45:33 - C'est un défendant. - Non, mais vous n'êtes pas sérieux.
45:34 - Non, mais ceux qui étaient sur l'affiche rouge...
45:36 - Oui, allez, Olivier, allez-y. - Non, mais l'émission est terminée.
45:40 - L'émission est terminée, donc on s'arrête là, on s'arrête.
45:42 - Olivier... - Non, mais soyez gentil.
45:44 - Non, mais les gros Manoukins, c'était des terroristes, alors ?
45:46 - Ils étaient inspirés par quoi ? - C'était des terroristes, les gros Manoukins ?
45:49 - Oui. - Vous ne tenez pas votre plateau, monsieur Proulx.
45:52 - Vous ne tenez plus votre plateau, qu'est-ce qui se passe ?
45:54 - Écoute...
45:56 - Voilà, on a mis beaucoup, beaucoup de séquences, évidemment,
45:59 de ce qui s'est passé aujourd'hui sur l'antenne,
46:01 ça a été très, très intéressant, on va revoir tout ça.
46:04 Voilà, et ce que vous a dit Benjamin Amart ce matin,
46:07 quand vous avez dit "Chidi Guevara, coupeur de main",
46:09 il vous a dit "Et bon appart".
46:10 Mais on va revoir la séquence tout à l'heure.
46:12 - Oui, bon appart. - Et la question est posée.
46:13 - Oh, non, mais attendez, on se calme.
46:16 On ne parle pas de Chidi Guevara, bon appart devant moi.
46:18 - Bon. - C'est pas moi qui l'ai fait.
46:20 - Bon, c'était un plaisir. - Non, c'était une dernière phrase.
46:24 - Oui, mais c'était un plaisir. - Chidi Guevara, c'était formidable.
46:28 - Il est 20h55, je ne sais pas pourquoi je vous dis ça hier,
46:31 parce que Jean-Luc Lombard était à la réalisation...
46:33 - Je suis allé sur sa tombe. - Ludovic.
46:35 - Vous êtes allé sur la tombe de Chidi Guevara ?
46:37 - Bon, je tue mon plateau. - Adieu.
46:39 - Vous feriez mieux d'aller à Colombel et deux églises,
46:41 ça serait plus intéressant. - Je suis allé là.
46:42 - Jean-Luc Lombard était... - Je suis allé là aussi.
46:44 - Oui, très bien, mais restez-y. - Le trapeau national, le trapeau rouge.
46:46 - Jean-Luc Lombard était à la réalisation. - Vous auriez dû y rester.
46:49 - Voilà. Ludovic Lébard était à la vision.
46:52 Benjamin Naud était avec nous ce matin, même ce soir.
46:56 Kylian Salé était là.
46:57 Quentin Gauffet présent également.
47:00 Et toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
47:04 Bonne soirée à tous.
47:05 Olivier Benkemoun, Julien Pasquet, Romain Desarbes demain matin.
47:09 Et nous revenons à 9h.
47:11 Quand c'est fini, ça recommence.
47:14 et Nini.