La Matinale Week-End du 15/04/2023

  • l’année dernière
Anthony Favalli vous informe et reçoit des invités tous les samedis et dimanches matin dans #LaMatinaleWE

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00:00:00 Bonjour à tous, bon réveil et bienvenue dans la matinale Weekend en direct sur CNews.
00:00:05 On est ensemble jusqu'à 10h pour de l'info, de l'analyse, des débats, avec à mes côtés pour cette première heure Caroline Pilastre, éditorialiste.
00:00:13 Bonjour. Bonjour Miquel, bonjour à tous.
00:00:15 Et Najwa Elahité, avocate. Bonjour Miquel, bonjour à tous.
00:00:18 J'en profite également pour saluer Anthony Favalli que je remplace exceptionnellement mais qui sera bien sûr de retour le week-end prochain.
00:00:24 Je vous présente le menu pour accompagner ce premier café du matin dans un instant, votre météo également à suivre après l'éphéméride de ce samedi 15 avril.
00:00:32 C'est avec Alessandra Martinez.
00:00:34 Chers amis, bonjour. Nous revoici encore aux temps anciens de l'histoire de l'Europe avec notre Saint du jour, Saint-Paterne,
00:00:47 qui naquit au 5e siècle en Armorique dans l'actuelle Bretagne.
00:00:51 C'est une époque, aussi surprenant que cela puisse paraître, où il existe déjà de nombreuses liaisons entre la Gaule et les îles britanniques.
00:00:59 C'est sans doute une des raisons pour lesquelles Paterne se décida à partir comme moine vers l'actuel pays de Galles.
00:01:05 Le voici dans le comté de Cardigan.
00:01:08 Il se dépense 100 comtés et fonde de nombreux monastères et églises.
00:01:13 On le retrouve aussi sur les chemins de la Terre Sainte.
00:01:16 Il sera ensuite évêque de Vannes dans l'actuel département du Morbihan.
00:01:21 Sur place, il se retrouve plongé dans de sombres histoires de rivalité et de jalousie,
00:01:26 et il préfère se retirer au royaume des Francs après s'être réconcilié avec ses adversaires.
00:01:33 Il serait mort entre l'an 590 et l'an 611.
00:01:38 Ces reliques ont été emportées à Isoudun, où elles ont été préservées durant des siècles,
00:01:44 jusqu'à ce qu'elles soient profanées par les sans-culottes durant la Révolution française.
00:01:49 Et voici maintenant le dicton du jour.
00:01:52 Quand de sains paternes vient la saison, la chaleur vient pour de bon.
00:01:57 C'est tout pour aujourd'hui. À demain, chers amis. Ciao !
00:02:01 – Merci beaucoup Alessandra. On passe à la météo de Karine Durand.
00:02:06 Bonjour Karine. Et après le mauvais temps d'hier, place à présent à l'amélioration.
00:02:12 [Votre programme avec les déménageurs bretons, des déménagements d'exception.
00:02:16 On dit chapeau les bretons. Informations sur déménageurs-breton.fr]
00:02:21 – Oui, après les fortes pluies de ce vendredi, l'amélioration se met en place,
00:02:25 mais elle est quand même assez lente et assez timide.
00:02:28 On l'aperçoit quand même bien par l'Ouest ce matin,
00:02:31 avec le retour de l'anticyclone, des conditions plus calmes, plus sèches,
00:02:34 un petit peu ventées, un petit peu fraîches encore.
00:02:36 Par contre, à l'Est, ça ne s'améliore pas.
00:02:38 La perturbation justement se décale sur les frontières de l'Est,
00:02:42 avec de la neige en abondance, notamment au-delà de 1 100 m sur les Alpes du Nord,
00:02:46 de la neige sur le Jura, sur le massif central, au-delà de 1 500 m également sur les Pyrénées,
00:02:51 du vent fort en Méditerranée, Mistral-Tramontane à 80 km/h,
00:02:56 une centaine de kilomètres à l'heure en direction du Sud-Ouest,
00:02:59 et un temps calme, mais temporairement, en Méditerranée.
00:03:02 Au cours de l'après-midi, ça va justement se gâter un petit peu sur la Méditerranée,
00:03:06 la Provence-Alpes-Côte d'Azur, la Corse, avec parfois de violents orages
00:03:10 qui vont éclater sur cette zone.
00:03:12 Par contre, à l'Ouest, l'amélioration se poursuit.
00:03:14 L'anticyclone s'étale avec du soleil sur une grande partie de la façade atlantique.
00:03:19 Par contre, le bassin parisien et encore une fois, la région Grand Est et les Alpes,
00:03:23 toujours sous un ciel très humide, très perturbé.
00:03:26 Les températures ce matin sont un petit peu fraîches,
00:03:28 notamment à l'Est, sur la région Grand Est.
00:03:31 En France, le ressenti est vraiment frisquet de ce côté-là.
00:03:33 3 degrés à peine à Strasbourg ce matin, 8 à Paris, 12 du côté de Perpignan.
00:03:40 Pour cet après-midi, les valeurs restent encore en dessous des moyennes de saison.
00:03:44 2 à 5 degrés en dessous des moyennes, à peine 14 à Paris, 15 à Brest,
00:03:49 14 seulement à Bayonne et 19 sur les bords de la Méditerranée.
00:03:54 C'était votre programme avec les déménageurs bretons.
00:03:57 Des déménagements d'exception, on dit.
00:03:59 Chapeau les bretons.
00:04:00 Informations sur déménageurs-breton.fr
00:04:03 6h59, bon réveil sur CNews.
00:04:06 Nous sommes le samedi 15 avril.
00:04:07 Voici les titres de votre journal de 7h.
00:04:09 Emmanuel Macron n'aura pas perdu de temps.
00:04:11 La loi sur la réforme des retraites a officiellement été promulguée.
00:04:14 Cette nuit, quelques heures seulement après que le Conseil constitutionnel
00:04:18 ait validé la majeure partie du texte.
00:04:21 Alors que contient précisément cette nouvelle loi ?
00:04:23 On voit ça avec Elisa Lukavski, dès le début de cette édition.
00:04:26 Nouvelle nuit de violence en France après la tant attendue décision
00:04:30 du Conseil constitutionnel.
00:04:31 Les sages ont validé hier l'essentiel du texte sur la réforme.
00:04:34 Très rapidement, des rassemblements se sont formés dans les grandes villes.
00:04:37 Des poubelles et des véhicules ont été dégradés.
00:04:40 Et puis c'est le triste constat du Centre national du livre.
00:04:43 Les jeunes lisent peu ou pas du tout.
00:04:45 Chez les 15-24 ans, la lecture devient occasionnelle.
00:04:48 Remplacée malheureusement par les réseaux sociaux ou les jeux vidéo.
00:04:53 Le président de la République avait donc 15 jours pour le faire.
00:04:58 Il n'a finalement pas attendu aussi longtemps.
00:05:00 La loi sur la réforme des retraites est officiellement promulguée.
00:05:03 Et on en parle avec vous, Elisa Lukavski.
00:05:05 Bonjour Elisa.
00:05:06 Hier, le texte a été validé en grande partie par le Conseil constitutionnel.
00:05:09 Aujourd'hui, que contient cette nouvelle loi ?
00:05:11 Et surtout, quelles ont été les modifications apportées par les sages ?
00:05:15 Le Conseil constitutionnel a déclaré conforme à la Constitution
00:05:18 l'essentiel du projet de loi de réforme des retraites, l'une des mesures phares.
00:05:22 Le report de l'âge légal de 62 à 64 ans a été validé par les sages.
00:05:26 En revanche, certaines dispositions de ce projet de loi ont été rejetées.
00:05:30 C'est le cas de l'index senior.
00:05:32 Cette mesure qui avait pour but d'améliorer l'employabilité des seniors
00:05:35 en obligeant les sociétés avec un certain nombre de salariés
00:05:38 de rendre public leur chiffre d'emploi des seniors
00:05:42 ont également été rejetées.
00:05:43 Le contrat de travail senior et le recouvrement des cotisations sociales au total
00:05:47 ce sont six dispositions du texte que le Conseil constitutionnel a retoquées.
00:05:52 Une loi vite promulguée avec cette volonté, Elisa, du gouvernement
00:05:56 de rapidement tourner la page.
00:05:57 Oui, la suite.
00:05:58 Lundi, le Président de la République réunira à 15h son état-major à l'Elysée
00:06:03 pour aborder la suite de son quinquennat et définir un cap clair
00:06:07 pour les années à venir.
00:06:08 Ses priorités, il y en a trois, le travail, l'ordre républicain et le progrès.
00:06:13 Il a aussi invité les partenaires sociaux.
00:06:15 Mardi, à l'Elysée, invitation lancée.
00:06:18 Et puis le chef de l'État qui devrait prendre la parole courante de la semaine prochaine
00:06:22 est tenté de clore trois mois de contestation dans la rue.
00:06:25 Merci beaucoup Elisa Lukiewski.
00:06:27 Et à tout à l'heure, on va en parler avec Pascal Lagrue
00:06:31 qui est avec nous de Force ouvrière.
00:06:32 Bonjour, merci d'être en direct avec nous ce matin.
00:06:36 La loi promulguée en pleine nuit, juste après avoir été validée par le Conseil constitutionnel.
00:06:42 C'est un nouveau pied de nez pour les syndicats.
00:06:45 Bonjour.
00:06:46 Écoutez, nous ne pensons pas que ce soit un pied de nez,
00:06:49 nous pensons que ce soit tout simplement un aveu de faiblesse du Président de la République.
00:06:54 Lorsque vous vous dépêchez de promulguer, c'est que vous craignez,
00:06:58 comme il a craint le débat démocratique,
00:07:00 comme il a eu sans arrêt peur des arguments et peur de la pauvreté et de la violence en même temps de cette loi,
00:07:09 le Président de la République fait ça à la va-vite,
00:07:12 comme il le fait tout le temps et en méprisant bien évidemment encore les salariés et le monde du travail.
00:07:20 Alors, est-ce que vous avez été surpris par les décisions rendues hier par le Conseil constitutionnel ?
00:07:25 Alors, vous savez, nous avions fait un certain nombre, le bureau confédéral FO a travaillé pour avoir un certain nombre de scénarii
00:07:35 et pour y envisager un certain nombre d'hypothèses.
00:07:38 Nous considérons aujourd'hui que ce qui a été pris comme décision,
00:07:44 on va dire c'est la droite ligne de ce que fait Emmanuel Macron,
00:07:47 c'est-à-dire que, et son gouvernement, il n'écoute pas.
00:07:51 Il n'écoute pas, ne serait-ce que, regardez, l'index senior qui était une mesure malgré tout de respect d'une partie des travailleurs,
00:08:00 elle a été écartée.
00:08:02 En fin de compte, le Conseil constitutionnel n'a fait qu'être, en tout cas, dans sa décision,
00:08:08 à la botte de la gouvernance de ce pays et n'a pas regardé également tout ce qui avait été nuisible dans le cheminement,
00:08:19 bien évidemment, de cette loi et également dans le respect du processus
00:08:26 qui aurait dû conduire à ce qu'un certain nombre de rejets auraient dû l'être beaucoup plus massivement.
00:08:32 Mais je rappelle que nous devons dire le retrait total.
00:08:35 Pascal Lagrue, votre combat, celui des syndicats, est-il d'une certaine façon terminé aujourd'hui ?
00:08:41 Alors non, le combat n'est pas terminé en tant que tel, bien évidemment.
00:08:46 Nous nous opposerons toujours à cette loi.
00:08:49 Nous aurions bien évidemment, bon là la décision est ce qu'elle est,
00:08:53 vous savez quand le RIP n'est pas choisi par le Conseil constitutionnel,
00:09:01 c'est parce que je pense qu'ils avaient eux aussi peur, tout simplement, qu'il y ait confirmation de ce rejet massif,
00:09:07 70% de la population envers ce projet de loi et 90% des actifs.
00:09:12 Donc nous continuons. Alors aujourd'hui, il y a une intersyndicale qui va se réunir le lundi 17 mai,
00:09:18 qui aura en charge un certain nombre de décisions à prendre et collectives ensemble.
00:09:25 Déjà la première chose, vous le savez, nous n'irons pas, il a été décidé par l'intersyndicale de ne pas nous rendre mardi
00:09:31 au rendez-vous proposé à la convocation de l'Emmanuel Macron,
00:09:35 puisque lorsque nous lui avions tendu la main pour demander un rendez-vous en urgence
00:09:40 au regard de la gravité de la situation et de dérapage qu'il pouvait y avoir,
00:09:44 il nous a balayé d'un revers de la main, il nous a méprisé, comme il a méprisé bien d'autres domaines.
00:09:51 Nous avons été méprisés et aujourd'hui nous continuerons.
00:09:56 Le 17 mai, c'est la rencontre, comme je vous le disais, mais nous avons également programmé un 1er mai,
00:10:02 qui sera un 1er mai de l'intersyndicale, pour pouvoir bien encore plus mettre en lumière l'injustice de ce projet.
00:10:12 Merci beaucoup Pascal Lagrue d'avoir été avec nous. Je rappelle que vous êtes secrétaire confédérale de Force Ouvrière.
00:10:17 N'a joie et laïté. Pascal Lagrue vient de nous dire, ce n'est pas un pied de nez, mais un abus de faiblesse du chef de l'État.
00:10:24 Vous partagez ce qui vient d'être dit ?
00:10:26 Je ne sais pas si c'est un abus de faiblesse, mais en tous les cas, c'est une douche froide pour l'intersyndicale et la gauche.
00:10:34 Ce n'était pas étonnant, vous avez une partie du projet de loi qui a été censuré,
00:10:43 on parle de l'index senior, on parle du CDI senior, mais également du fonds de solidarité pénibilité, il ne faut pas l'oublier.
00:10:52 Donc ce n'est pas une surprise que ce projet de loi ait été en partie censuré, pas totalement, ça c'était clair.
00:11:00 Mais pourquoi je dis que c'est une sacrée douche froide pour l'intersyndicale et la gauche,
00:11:04 c'est que vous avez même ce projet qui prévoyait l'organisation d'un référendum d'initiative...
00:11:11 Partagée.
00:11:13 Partagée, exactement.
00:11:15 Eh bien là aussi a été rejeté, et là pour le coup, c'est une sacrée surprise.
00:11:23 Moi je pensais personnellement que ce projet de loi de réforme des retraites allait être en partie censuré par rapport à ce que j'évoquais,
00:11:31 mais je pensais que ce projet prévoyant l'organisation d'un référendum d'initiative partagée allait au moins passer, et ce n'est pas le cas.
00:11:43 Caroline Pilastre, surprise peut-être aussi du fait que cette loi a été promulguée en pleine nuit,
00:11:48 jusqu'à la fin le président n'aura pas pris de gants dans cette affaire ?
00:11:51 Personnellement je n'avais aucune illusion, je ne me faisais aucune allusion ni illusion si je puis dire.
00:11:56 Je vais répéter les mots de monsieur Robert Batinter, qui a dit que toute mauvaise loi n'est pas anticonstitutionnelle.
00:12:03 C'est un fait.
00:12:04 Mais quand vous avez 70% de la population, secteur privé, qui est assez inédit,
00:12:12 qui est contre cette réforme, 90% des actifs qui ne la veulent pas, qui la trouvent impopulaire,
00:12:19 je ne comprends pas qu'on puisse camper sur ces positions.
00:12:22 Le président a utilisé tous les outils constitutionnels avec son gouvernement, ainsi que le Conseil constitutionnel.
00:12:28 Certes, mais quand on voit l'état du pays, quand on voit la fracture abyssale dans laquelle nous sommes,
00:12:34 il n'y avait pas un moyen de tendre la main à l'intersyndical,
00:12:37 se mettre quand même, pardonnez-moi à dos, Laurent Berger, qui est une personne modérée,
00:12:42 qui fait partie du syndicat le plus réformiste, ça en dit long.
00:12:47 Et pour moi, il y a quand même des grands perdants, une partie des Français,
00:12:51 qui depuis trois mois est dans la rue, qui manifeste pacifiquement pour la plupart d'entre eux.
00:12:56 Je ne parle pas des black box, eux sont là pour le chaos et la révolution.
00:13:00 Ils n'ont rien à proposer.
00:13:01 On va en parler, on va parler de l'état du pays.
00:13:03 Huées et colères hier soir dans le pays après l'annonce de la décision du Conseil constitutionnel,
00:13:07 plusieurs rassemblements se sont formés à Paris ou encore à Lyon,
00:13:11 Lyon où nous sommes allés à la rencontre de manifestants qui n'ont pas du tout l'intention de rendre les armes écoutées.
00:13:17 De toute évidence, il y a un réel blocage démocratique,
00:13:21 et il ne s'agit plus seulement d'une crise sociale, mais aussi d'une crise démocratique.
00:13:25 Et ça montre aussi la péremption des institutions de la Ve République.
00:13:28 Et je pense que le Conseil constitutionnel vient de faire une grosse erreur,
00:13:31 il vient de démontrer très justement le dépassement de nos institutions.
00:13:36 Je trouve ça assez dramatique, le Conseil constitutionnel n'a pas joué son rôle de sage.
00:13:40 Et moi personnellement je suis très en colère et je suis très déçue, très très déçue.
00:13:44 Moi je m'attendais au moins au référendum,
00:13:46 ça aurait pu peut-être apaiser les tensions qu'il y a actuellement dans les manifestations.
00:13:53 Et là en fait c'est un vrai scandale, un scandale démocratique pour moi.
00:13:58 Des manifestations sauvages ont donc éclaté dans les grandes villes du pays
00:14:01 après l'annonce de la décision hier du Conseil constitutionnel
00:14:05 qui a validé l'essentiel de la réforme des retraites,
00:14:08 des rassemblements émaillés souvent de dégradations.
00:14:10 À Rennes, les portes d'un commissariat ont notamment été incendiées.
00:14:13 Retour sur cette nuit de violence avec ce sujet signé Thomas Bonnet.
00:14:17 Une image saisissante hier soir à Rennes.
00:14:22 La porte de ce commissariat de quartier dévoré par les flammes.
00:14:26 Un feu déclenché par des poubelles enflammées par des manifestants.
00:14:29 Par chance, aucune victime n'est à déplorer.
00:14:33 Non loin de là, c'est un autre édifice symbolique qui est visé.
00:14:37 La porte du couvent des Jacobins est en flammes.
00:14:39 Il faudra finalement l'intervention du canon à eau des forces de l'ordre pour éteindre l'incendie.
00:14:44 Deux images qui illustrent les tensions à Rennes
00:14:48 après un rassemblement pacifique dans la ville à l'appel de l'intersyndicale.
00:14:53 À Lyon aussi, quelques centaines de personnes ont tenté de manifester illégalement.
00:14:57 Ils ont finalement été repoussés par des tirs de gaz lacrymogènes.
00:15:01 Enfin, à Paris, environ un millier de personnes a quitté le rassemblement
00:15:05 de la place de l'hôtel de ville pour se constituer en petits groupes.
00:15:09 Ils ont ainsi déambulé dans les rues de la capitale.
00:15:11 Un jeu du chat et de la souris avec les forces de l'ordre contraintes d'intervenir
00:15:15 suite à des dégradations de mobilier urbain.
00:15:17 Selon la préfecture de police, 112 personnes ont été arrêtées hier soir dans les rues de Paris.
00:15:23 Et pour en parler, j'accueille Grégory Goupil, secrétaire général du syndicat de police Alliance 93.
00:15:29 Bonjour, merci d'être avec nous ce matin.
00:15:31 Ces violences, on peut imaginer que vous vous y attendiez ?
00:15:35 Alors oui, on s'y attendait, on est malheureusement habitués.
00:15:42 Depuis la crise des Gilets jaunes, on a malheureusement que des manifestations
00:15:48 qui finissent avec des débordements, avec des petits groupes.
00:15:51 Ce ne sont pas les manifestants de base, mais ce sont ces petits groupes relativement actifs
00:15:57 comme les Black Blocs ou d'autres groupes, mais qui sont particulièrement actifs,
00:16:02 très mobiles et qui dégradent tout sans réelle motivation,
00:16:06 mis à part la casse et le saccage de l'ensemble des villes qui ont été pris pour cible cette nuit,
00:16:12 que ce soit Paris, Nantes, Rennes et encore bien d'autres villes.
00:16:16 Rennes est devenue justement depuis quelques semaines le théâtre de fortes violences.
00:16:20 On a vu les portes de ce commissariat en flamme.
00:16:23 Pourquoi ces violences, à Rennes en particulier, sont-elles aussi difficiles à maîtriser ?
00:16:28 Alors écoutez, c'est une bonne question.
00:16:33 Pourquoi Rennes, pourquoi Nantes ? Pourquoi on a une montée de violences ?
00:16:37 Je pense qu'on a des groupes qui sont relativement constitués sur ces villes.
00:16:41 On a des groupes sculdes d'extrême gauche qui sont organisés et qui sont bien implantés.
00:16:48 On a aussi en province quand même un certain manque d'effectifs de police.
00:16:54 Malgré tout, on se rend compte qu'on vise systématiquement les institutions,
00:17:00 que ce soit la porte du commissariat, que ce soit le couvent également qui a été pris pour cible.
00:17:06 Moi je vois les policiers.
00:17:09 Aujourd'hui, la porte du commissariat a été prise pour cible.
00:17:12 On aurait pu avoir des blessés graves, l'incendie aurait pu créer des morts
00:17:17 puisqu'on est sur un bâtiment public.
00:17:19 Mais au final, dans les rangs des policiers, il y a des gens qui sont également contre cette réforme.
00:17:26 Donc pourquoi prendre ces institutions pour cible ?
00:17:29 Pourquoi mettre la vie de policiers en danger ?
00:17:32 Ce sont des choses qu'on n'arrive pas spécialement à comprendre.
00:17:35 Et quand nous on fait notre travail et qu'on interpelle des individus, des casseurs,
00:17:40 malheureusement on se rend compte que pénalement, ça ne va pas bien loin
00:17:44 et que parfois on les retrouve dans la manifestation suivante.
00:17:46 Et ça c'est un véritable souci également.
00:17:48 Dernière question Grégory Goupil.
00:17:50 On le disait tout à l'heure, la loi sur les retraites a été officiellement promulguée cette nuit.
00:17:54 Faut-il craindre de nouveaux débordements aujourd'hui ?
00:17:56 En tout cas, il va y avoir des dispositifs policiers.
00:18:03 Encore une fois, les policiers vont être mobilisés.
00:18:07 Les policiers commencent à être sincèrement fatigués.
00:18:11 Les robots de mes collègues successivement sautent.
00:18:16 On a un maintien des effectifs.
00:18:19 On les prévient à la veille pour le lendemain afin d'être disponibles.
00:18:24 Oui, il va y avoir des dispositifs policiers.
00:18:26 Oui, les policiers vont encore une fois répondre présents.
00:18:30 Mais les policiers sont fatigués.
00:18:33 Je vois les pompiers à l'image, c'est exactement la même chose.
00:18:36 On va encore répondre présents, ça va encore être compliqué.
00:18:41 On s'attend encore à de nouveaux débordements, évidemment.
00:18:43 Merci beaucoup Grégory Goupil.
00:18:45 Je rappelle que vous êtes secrétaire générale du syndicat de police Alliance 93.
00:18:49 Caroline Pilast, ces violences depuis le début du mouvement,
00:18:52 et en particulier depuis le 49.3,
00:18:54 est-ce qu'elles n'ont pas servi surtout la cause du gouvernement ?
00:18:58 Je le pense, mais le gouvernement n'est pas responsable, évidemment,
00:19:01 de la casse, du vandalisme et du saccage, n'exagérons rien.
00:19:05 Surtout qu'il n'a pas fallu attendre la réforme des retraites
00:19:10 pour avoir ces black blocks qui s'infiltrent à chaque manifestation.
00:19:13 Ça remonte à des années, donc moi je n'arrive pas à comprendre
00:19:16 pourquoi, sachant qu'il y a une base de données très précise
00:19:20 de ces black blocks essentiellement,
00:19:22 nous n'arrivons pas préventivement à les arrêter.
00:19:25 On me dit que, on a une avocate sur le plateau,
00:19:27 elle va pouvoir me répondre évidemment, que c'est illégal.
00:19:30 Mais il y a un moment donné, quand ces gens-là sont uniquement là
00:19:33 pour casser, pour mettre la vie d'autrui en danger,
00:19:36 ça n'apporte rien à la contestation, qui pour moi est illégitime.
00:19:40 Le 49.3, le 47.1, évidemment a été très mal perçu,
00:19:44 c'est-à-dire comme un déni démocratique
00:19:47 au sein d'une partie de la population française.
00:19:49 Mais ça ne justifie absolument pas toutes ces violences.
00:19:52 Alors la réponse de Najwa, elle a été très rapidement, on a 30 secondes.
00:19:55 Très rapidement. Concernant les black blocks,
00:19:58 je m'étonne qu'on ne puisse pas en amont les répertorier,
00:20:04 c'est-à-dire faire un main-pique, parce que ce n'est pas la première fois
00:20:07 qu'ils agissent de la sorte au regard du nombre de manifestations.
00:20:11 Mais après, j'entends le policier qui dit "mais la justice ne suit pas".
00:20:16 Mais j'ai envie de vous dire, tout est aussi une question de preuve,
00:20:19 parce qu'ils ne sont pas à visage découvert, ces gens-là.
00:20:22 Ils se déplacent très rapidement.
00:20:25 Après, la justice, elle juge à partir du moment où les preuves existent.
00:20:29 Donc si elle les libère, je pense que c'est parce qu'elle n'a pas assez de preuves
00:20:34 pour pouvoir les condamner.
00:20:37 7h15, bon réveil sur CNews. Dans un instant, on va parler
00:20:40 d'intelligence artificielle au service de la sécurité.
00:20:44 Mais juste avant, voici le rappel des principaux titres
00:20:46 de l'actualité de ce samedi, c'est avec Elisa Lukavski.
00:20:49 La lutte continue. Déclaration de Jean-Luc Mélenchon
00:20:54 en révalidation par le Conseil constitutionnel de l'essentiel
00:20:57 de la réforme des retraites. Et alors que la loi a été promulguée
00:21:00 cette nuit, la décision du Conseil constitutionnel montre
00:21:03 qu'il est plus attentif aux besoins de la monarchie présidentielle
00:21:06 qu'à ceux du peuple souverain, a tweeté l'ancien candidat
00:21:09 à la présidentielle. De nouveaux suspects ont été mis en examen
00:21:13 et placés en détention provisoire dans l'enquête pour assassinat ouverte
00:21:16 après la mort de Lécy et Kevin, ce couple des deux sèvres
00:21:19 dont les corps ont été retrouvés début mars.
00:21:21 Âgé de 23 ans, Michael Zed a été mis en examen pour
00:21:24 assassinat, enlèvement et séquestration, modification d'une selle de crime
00:21:27 et recelle de cadavre. Un deuxième suspect,
00:21:30 Stéphane M, 24 ans, a également été mis en examen
00:21:33 pour les mêmes chefs d'accusation à l'exception de celui d'assassinat.
00:21:37 Et puis la sonde européenne, JUICE, démarre son odyssée
00:21:41 de 8 ans. Elle s'était lancée hier depuis Kourou, direction Jupiter
00:21:46 et ses lunes glacées à la recherche d'environnement propice
00:21:49 à l'apparition d'une vie extraterrestre.
00:21:52 JUICE atteindra sa destination finale en 2031
00:21:55 à plus de 600 millions de kilomètres en moyenne de la Terre.
00:21:59 Merci Elisa Lukawski pour ces belles images.
00:22:03 On vous retrouve tout à l'heure pour un nouveau point sur l'actualité.
00:22:06 Quand les nouvelles technologies se mettent au service de la sécurité,
00:22:10 on se croirait dans un film de science-fiction.
00:22:12 C'est pourtant déjà le cas à Monaco, au tournoi de tennis de Monte Carlo
00:22:15 qui se déroule jusqu'à demain. Des portiques de sécurité
00:22:18 laissent passer les spectateurs en continu alors que l'intelligence artificielle
00:22:22 s'occupe de localiser les objets dangereux.
00:22:25 Reportage de Franck Triviaud et Sara Fenzari.
00:22:28 Un premier test grandeur nature, lors d'un tournoi de tennis à Monaco,
00:22:35 le service de sécurité a déployé un outil révolutionnaire,
00:22:39 des portiques dotées d'intelligence artificielle.
00:22:42 On n'a plus les barres qui vous passent sur les côtés.
00:22:45 Franchement c'est impeccable, c'est très bien.
00:22:47 On va très vite, en plus on est pressé, on est en retard.
00:22:49 Donc c'est parfait.
00:22:51 Finis les files d'attente, sur un même laps de temps,
00:22:54 ces nouveaux portiques laissent passer 2000 spectateurs
00:22:57 contre 300 auparavant, grâce à une technologie inédite.
00:23:01 La machine a des millions de signatures à l'intérieur d'elle,
00:23:04 sur les outils du quotidien, c'est-à-dire les clés, les téléphones portables,
00:23:08 tous les objets que quelqu'un a sur soi.
00:23:10 Et s'il y a quelque chose d'anormal, elle déclenche et on fait une fouille.
00:23:15 Améliorer sans cesse la sécurité, retirer le côté anxiogène d'une fouille,
00:23:20 tout en gagnant du temps, un équipement qui séduit cet expert en sécurité.
00:23:25 Il est très important pour nous d'avoir des outils d'aide à la décision.
00:23:29 Tout ce qui va permettre d'augmenter le niveau de sécurité,
00:23:33 de détection, d'information, de gestion, d'analyse,
00:23:38 pour nous c'est quelque chose de très positif.
00:23:41 Ces portiques nouvelle génération,
00:23:43 une prouesse technologique qui pourrait bien être utile
00:23:46 pour les Jeux Olympiques à Paris en 2024.
00:23:49 Dans l'actualité également de votre matinal,
00:23:52 week-end, 4 villages privés d'eau potable dans les Pyrénées-Orientales.
00:23:56 Les robinets ont été fermés hier.
00:23:58 Il faut dire que depuis 2022, le département a été placé
00:24:01 en alerte sécheresse renforcée.
00:24:03 On en parle avec vous, Karine Durand.
00:24:05 Et oui, certains départements manquent déjà d'eau
00:24:08 et ça ne va pas du tout s'améliorer car le niveau des nappes phréatiques
00:24:12 est bas à très bas pour 75% d'entre elles,
00:24:15 en particulier du côté de la Champagne, du couloir Ronsaune,
00:24:19 du Roussillon, de la Côte d'Azur, de la Provence.
00:24:22 Il faut quand même rappeler pour clarifier les choses
00:24:24 qu'il y a deux grands types de sécheresse.
00:24:26 Déjà la sécheresse de surface dite agricole.
00:24:29 Et là, les pluies abondantes du mois de mars
00:24:31 ont largement permis de faire disparaître
00:24:33 cette sécheresse agricole sur 80% du pays, sauf sur le sud-est.
00:24:36 Mais par contre, il y a la sécheresse profonde,
00:24:38 celle dont on parle actuellement, les nappes phréatiques.
00:24:41 Et là, ça s'est très peu amélioré.
00:24:43 La période de recharge est terminée,
00:24:45 les pluies n'ont pas pénétré en profondeur
00:24:47 et l'eau qui va tomber ces prochaines semaines
00:24:49 va s'évaporer en grande partie avec la hausse des températures.
00:24:53 Or, le problème, c'est que notre eau potable
00:24:55 provient à environ 80% de ces nappes phréatiques.
00:24:59 Donc, pour cet été, le BRGM annonce un risque de sécheresse sévère en profondeur,
00:25:05 vu comme très fort sur des zones comme le bassin parisien,
00:25:08 le centre-ouest, la Normandie, le sud-est.
00:25:11 Alors, on se rappelle évidemment de la sécheresse historique de 2022.
00:25:14 Eh bien, celle de 2023 sera pire, c'est certain cette fois-ci,
00:25:18 car nous partons avec un déficit encore plus grand que la dernière,
00:25:22 dont de nouvelles tensions à prévoir entre les particuliers,
00:25:25 les agriculteurs, les industries ou encore les activités de loisirs.
00:25:28 Véritable problème auquel il va falloir faire face.
00:25:31 Merci beaucoup, Karine Durand.
00:25:33 C'est un triste constat du Centre national du livre
00:25:36 "Les jeunes lisent peu ou pas du tout".
00:25:38 Même si les ventes de manga explosent, la lecture devient malheureusement
00:25:41 occasionnelle pour les 15-24 ans, trop souvent remplacées par les réseaux sociaux
00:25:45 ou encore les jeux vidéo.
00:25:47 Reportage à Aix-en-Provence de Stéphanie Rouquier.
00:25:50 À la sortie de ce lycée d'Aix-en-Provence,
00:25:54 ces élèves dressent le programme à venir de leurs vacances scolaires.
00:25:57 Je pars à Arcachon chez mon père pendant une semaine.
00:26:00 Bah, sortir avec les amis et jouer à la Play.
00:26:02 La lecture ? Lire des livres ?
00:26:04 Non, pas trop en ce moment.
00:26:06 Pareil, j'aime pas trop ça à lire.
00:26:08 C'est pas ce que je suis le mieux.
00:26:10 Selon une étude, un jeune sur cinq n'ouvre jamais un livre
00:26:14 et parmi ceux qui lisent, 49% déclarent ne le faire qu'occasionnellement.
00:26:19 Un constat vérifié auprès de ces ex-soi.
00:26:22 Beaucoup d'entre nous on lit, mais seulement des documents
00:26:25 qui nous sont fournis par l'université, du coup on a moins le temps
00:26:29 pour par exemple des romans.
00:26:31 Réussir à être plongé dans une histoire, c'est compliqué
00:26:34 avec tout ce qu'il y a sur les réseaux en ce moment,
00:26:37 qu'on peut se divertir plus facilement.
00:26:39 Mais en plein centre-ville, dans ce magasin où les chats sont rois,
00:26:43 les libraires restent optimistes.
00:26:45 Nous on a une librairie un peu particulière, donc on a des chats.
00:26:48 Et en fait les chats attirent les jeunes.
00:26:51 Et ces jeunes, même s'ils viennent une première fois pour voir les chats,
00:26:54 ils vont se rendre compte qu'on a aussi des livres
00:26:56 et du coup ça enchaîne sur de la lecture régulière.
00:26:59 - La donnée à la lecture, avec un chat ou des mangas,
00:27:02 a chacun de trouver son moteur pour apprendre à aimer les livres.
00:27:06 - Est-ce que les livres sont pour les chats ou pour les personnes
00:27:10 qui viennent dans cette librairie ?
00:27:12 Caroline Pidas, rapidement, comment redonner le goût
00:27:15 de la lecture aux jeunes ?
00:27:16 - C'est très compliqué.
00:27:17 Je pense que l'avènement des réseaux sociaux n'a rien arrangé,
00:27:20 il y a beaucoup de vacuité liée à ça, mais on en est tous conscients.
00:27:23 Après, je ne stigmatise pas les jeunes,
00:27:26 parce que tout support, tout format est bon à prendre.
00:27:28 On parle des mangas, des BD, mais c'est aussi une forme de lecture.
00:27:32 Et vous avez aussi beaucoup de gens qui lisent via l'audio,
00:27:37 évidemment, moi j'en fais partie étant malvoyante,
00:27:39 donc c'est mon support premier,
00:27:40 mais parce que c'est un gain de temps aussi,
00:27:42 donc ils lisent dans leur voiture ou par le biais de liseuses.
00:27:46 Donc comment redonner goût à la lecture ?
00:27:49 Je pense aussi que ça vient dès l'enfance.
00:27:51 Quand vous êtes dans une famille où les parents lisent,
00:27:54 où vous ont donné l'amour ou l'envie de lire,
00:27:56 ça aide en termes de conditionnement éducatif.
00:27:58 - La bataille contre la réforme des retraites est-elle perdue ?
00:28:01 Vous verrez dans cette édition, dans un instant,
00:28:03 que les opposants à la réforme, cette nuit, syndicats et manifestants
00:28:07 n'ont pas du tout l'intention de rendre les armes.
00:28:10 On en parle dans un instant.
00:28:11 Pour la suite de votre matinal, week-end, en direct sur CNews.
00:28:14 Restez avec nous.
00:28:15 De retour sur CNews pour la suite de votre matinal, week-end.
00:28:22 On réveille toujours en compagnie de Caroline Pilastre et de Najwa El Haïti.
00:28:25 Voici tout de suite les titres de votre journal de 7h30.
00:28:29 La bataille contre la réforme des retraites est-elle perdue ?
00:28:32 Vous verrez dans cette édition que les opposants à la nouvelle loi promulguée,
00:28:35 cette nuit, syndicats et manifestants n'ont pas l'intention de rendre les armes.
00:28:40 Des manifestations sauvages ont éclaté hier soir dans les grandes villes du pays,
00:28:43 et notamment à Rennes.
00:28:44 En début de soirée, des manifestants ont mis le feu aux portes d'un commissariat à Rennes
00:28:47 où deux policiers ont été blessés.
00:28:50 Et puis les Français vont bientôt pouvoir donner leur avis sur l'utilisation de leurs impôts.
00:28:54 Le ministère des Comptes publics souhaite lancer une grande consultation d'ici le mois prochain.
00:28:59 Reportage à Nantes dans un instant.
00:29:02 Les opposants à la réforme des retraites n'ont pas l'intention de baisser les bras.
00:29:07 Pour les syndicats comme pour les manifestants, le combat continue.
00:29:11 Pourtant, cette nuit, la loi a été promulguée après que le Conseil constitutionnel ait validé l'essentiel du texte.
00:29:16 On voit ça avec ce sujet de Thomas Bonnet.
00:29:20 Une promulgation rapide et le désir de tourner la page des retraites.
00:29:24 Le chef de l'État invite les syndicats mardi à l'Élysée avec la volonté de passer à autre chose.
00:29:29 Réponse hier soir de Laurent Berger.
00:29:31 Je vous le dis, nous n'irons pas.
00:29:33 Nous n'irons pas, nous ne rentrerons pas dans un agenda politique.
00:29:35 Donc nous ne rentrerons pas dans une nouvelle séquence,
00:29:37 parce que cette séquence-là n'est pas terminée.
00:29:39 Même son cloche dans les rangs des manifestants,
00:29:41 visiblement déterminé à maintenir la pression.
00:29:44 On ne lâchera rien, il faut se mobiliser.
00:29:46 À chaque fois qu'il y a eu un passage en force par une de nos institutions,
00:29:52 eh bien ça a renforcé le mouvement, parce que c'est ça qui énerve les gens.
00:29:56 Le front contre la réforme des retraites ne semble pas se fissurer au sein de l'intersyndicale.
00:30:01 Et du côté de l'opposition aussi, on soutient une poursuite du combat.
00:30:05 Ça n'est pas parce qu'une réforme est adoptée et qu'elle est constitutionnelle
00:30:10 qu'elle n'en est pas moins illégitime sur le plan politique et de la justice sociale.
00:30:15 Et c'est au nom de cela que nous soutiendrons toutes les actions menées par l'intersyndicale
00:30:19 dans les jours et les semaines qui viennent.
00:30:21 Quoi qu'il arrive, il n'est pas possible qu'une mobilisation s'arrête
00:30:24 quand 93% des travailleurs sont opposés à une réforme des retraites.
00:30:27 Ça n'est pas possible. Donc Emmanuel Macron finira par céder.
00:30:30 Cette décision du Conseil constitutionnel et ce qui se passe maintenant,
00:30:33 cette promulgation de la loi, acte la rupture définitive du peuple français avec Emmanuel Macron.
00:30:39 L'intersyndicale appelle tous les travailleurs à la mobilisation pour la date du 1er mai,
00:30:43 une journée symbolique que les syndicats espèrent aussi historique.
00:30:47 Bonjour Prisca Teveneau, porte-parole de Renaissance.
00:30:52 Les opposants à la réforme des retraites refusent toujours de l'accepter
00:30:56 et refusent donc d'accepter la décision du Conseil constitutionnel.
00:30:59 Qu'avez-vous envie de leur répondre ce matin ?
00:31:02 Bonjour à tous, j'ai envie de leur répondre tout simplement
00:31:05 que le Conseil constitutionnel s'est prononcé hier, ses conclusions s'imposent à nous.
00:31:10 Nous devons les respecter, la loi étant aujourd'hui promulguée,
00:31:13 nous pouvons effectivement dire qu'il y a un temps institutionnel
00:31:17 qui vient de se terminer sur le sujet de la réforme des retraites.
00:31:20 Mais si ce temps précis est terminé, le chemin du dialogue lui doit se poursuivre.
00:31:25 Nous devons pouvoir continuer à nous retrouver, à nous réunir, à échanger, à dialoguer,
00:31:31 non pas simplement pour nous, mais pour venir défendre, travailler,
00:31:35 les sujets qu'ils sont à l'ordre du jour pour les Français.
00:31:38 Au-delà de cette réforme, il y a bien plus généralement le sujet du rapport au travail,
00:31:42 le sujet du travail qui paye mieux et le sujet du bien-être au travail.
00:31:46 Nous devons être capables de nous retrouver pour parler de l'ensemble de ces sujets
00:31:51 puisque le temps législatif, lui, doit bien se poursuivre et d'ailleurs il s'est poursuivi.
00:31:56 Et en même temps Prisca Téveneau, est-ce que vous pensiez, vous, le gouvernement,
00:32:00 que cette décision mettrait réellement fin à la contestation ?
00:32:04 Non, puisque vous le dites très justement. Il y a une colère, une colère qui s'exprime extrêmement,
00:32:09 fortement, que nous avons entendue au cours des différentes manifestations qui ont lieu.
00:32:14 Mais attention, cette colère ne s'exprime pas simplement, uniquement,
00:32:19 autour de l'âge de départ à la retraite. Oui, il y a ce point-là, mais ce n'est pas le seul et l'unique.
00:32:24 Il y a de façon plus générale le sujet du rapport au travail,
00:32:28 le sujet du partage des richesses créées dans notre pays.
00:32:32 Et ces sujets, nous devons pouvoir les aborder. En tout cas, c'est ce que je souhaite en tant que parlementaire
00:32:37 et c'est ce que, notamment, notre groupe parlementaire est en train de travailler,
00:32:41 parce que nous devons pouvoir répondre à ces enjeux.
00:32:43 Même si c'est précisément le sujet de la réforme des retraites qui crispe aujourd'hui dans les rues Prisca Téveneau.
00:32:49 Emmanuel Macron avait 15 jours pour promulguer sa loi. Pourquoi, comme ça, aussi vite, en pleine nuit ?
00:32:55 Attention, je pense que là, il ne faut pas chercher polémique où il n'y en a pas.
00:32:59 Il a pour habitude, depuis le début de sa présidence, de promulguer dès le lendemain ou le surlendemain les lois.
00:33:07 D'ailleurs, ça arrive très souvent, de fait, le week-end.
00:33:10 Donc là, attention, ne pas chercher un symbole là où il n'y en a pas.
00:33:14 Merci beaucoup, Prisca Téveneau, d'avoir été avec nous, porte-parole de Renaissance.
00:33:18 Une sortie de crise est-elle envisageable aujourd'hui, Najwa El Haïté ?
00:33:22 Ce qui est sûr, c'est que pour le gouvernement, il y a une victoire juridique,
00:33:26 il y a une victoire institutionnelle, mais la contestation, elle est toujours là.
00:33:32 Prisca Téveneau l'a rappelé, la colère, elle est toujours là.
00:33:36 Et puis, vous avez une réforme qui est rejetée majoritairement par les Français.
00:33:41 Et donc, là, vous avez en plus une intersyndicale qui est unie.
00:33:47 On ne parle pas de fissuration, là, actuellement. Ils sont unis.
00:33:51 Ils boycottent ensemble les réunions de l'exécutif, puisque vous avez le président de la République
00:33:57 qui a invité l'intersyndicale à dialoguer et donc à poursuivre le travail,
00:34:04 parce qu'il y a un projet de loi travail sur lequel le groupe de la majorité présidentielle
00:34:10 commence à réfléchir. Mais la contestation est là.
00:34:16 Elle touche l'intersyndicale, elle touche aussi l'opposition politique, je pense notamment à la NUPS.
00:34:22 Donc, force est de constater que ce n'est pas prêt de s'arrêter.
00:34:28 Et là où il y a un véritable risque, c'est que autant les manifestations organisées par les syndicats,
00:34:35 il y a une maîtrise, vous voyez, il n'y a pas eu d'incident, mais quand il va y avoir,
00:34:41 et il commence à y avoir des manifestations sauvages, on peut craindre le pire.
00:34:46 Les réactions politiques se sont multipliées hier soir après la décision du Conseil constitutionnel.
00:34:51 Regardez d'abord les mots de la Première ministre Elisabeth Borne sur Twitter.
00:34:55 "Le Conseil constitutionnel a jugé tant sur le fond que sur la procédure, la réforme, conforme à notre Constitution."
00:35:01 Le texte arrive à la fin de son processus démocratique ce soir.
00:35:05 Il n'y a ni vainqueur ni vaincu.
00:35:07 D'abord votre avis, Caroline Pilas, sur ces mots d'Elisabeth Borne.
00:35:12 Madame Borne essaye d'apaiser les tensions, mais c'est trop tard.
00:35:15 Quel intérêt y a-t-il à discuter, à dialoguer, à communiquer avec l'intersyndical
00:35:20 quand il y a eu un rejet de toute discussion avec le 47.1, qu'on a mis un droit de veto avec le 49.3
00:35:27 et que la majorité des Français qui manifestaient contre cette réforme et contre les 64 ans circulés, il n'y a rien à voir.
00:35:34 Donc quand on fait preuve d'autoritarisme, parce que c'est comme ça, une fois de plus, que c'est perçu au sein de la majorité des Français.
00:35:41 Donc c'est une défaite pour une partie du peuple qui n'a pas été entendue.
00:35:46 Et je ne comprends pas qu'on ait rejeté le RIP.
00:35:50 Alors le RIP va revenir en deuxième lecture, c'est possible qu'il soit validé, mais je n'y crois pas beaucoup.
00:35:57 Pour moi, ça serait la porte de sortie.
00:35:59 Si vraiment on veut parler de sérénité, d'apaisement, il va falloir que tout le monde retrouve ses nerfs dans cette histoire,
00:36:06 parce qu'on est en plein rapport de force.
00:36:08 On ne peut pas rester ainsi, ni sur le plan social, sociétal ou économique.
00:36:12 Mais derrière cette réforme des retraites, il y a une contestation bien plus profonde, qui date depuis des années au niveau du mécontentement.
00:36:17 Alors réaction à présent de Jean-Luc Mélenchon sur sa chaîne YouTube, je vous propose de l'écouter.
00:36:22 Le Conseil constitutionnel a aggravé la crise.
00:36:26 Il met tout le monde au pied du mur.
00:36:29 Maintenant, quelqu'un doit se soumettre ou se démettre.
00:36:33 Huées et colères donc hier soir en France, des manifestations sauvages ont éclaté dans les grandes villes du pays,
00:36:39 et notamment à Rennes, en début de soirée, des manifestants ont mis le feu aux portes d'un commissariat.
00:36:44 Incendie éteint au bout de quelques minutes après l'intervention d'un canon à eau.
00:36:47 On voit ça avec Thomas Bonnet.
00:36:52 La porte de ce commissariat de Rennes enflamme.
00:36:56 Incendié par des manifestants radicaux.
00:36:59 Ils y ont déposé des poubelles en feu.
00:37:02 Ils s'attaquent maintenant même au symbole même de la République, puisqu'un commissariat de police,
00:37:07 c'est quand même, je le dis à chaque fois, c'est que la police et les policiers sont le dernier rempart de l'État.
00:37:13 Il aura finalement fallu l'intervention du canon à eau pour éteindre l'incendie.
00:37:17 Par chance, aucune victime n'est à déplorer.
00:37:20 Quelques minutes plus tard, c'est au tour d'un couvent, Place Saint-Anne, d'être la cible des manifestants.
00:37:26 Selon la préfecture, 400 individus ont troublé l'ordre public et deux policiers ont été blessés.
00:37:32 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, n'a pas tardé à réagir sur son compte Twitter.
00:37:37 Les dégradations et attaques ce soir à Rennes contre un commissariat et le couvent des Jacobins
00:37:42 par des casseurs déterminés à en découdre sont inacceptables.
00:37:46 Plein soutien aux policiers et gendarmes mobilisés, les hauteurs seront poursuivies.
00:37:50 Face à ces débordements, le ministère de l'Intérieur annonce le déploiement à Rennes de la CRS 8,
00:37:56 unité de police spécialisée dans les violences urbaines.
00:38:00 Elle y restera tout le week-end.
00:38:02 Caroline Pilastre, on a l'impression que moins il y a de manifestants,
00:38:07 on a vu jeudi lors de la douzième journée de mobilisation que la mobilisation avait été peu suivie,
00:38:13 moins il y a de manifestants, plus les manifestations sont violentes.
00:38:16 Elles sont violentes parce que pour une partie des Français, une fois de plus,
00:38:21 et je fais le distinguo avec les Black Blocs qui pour moi ne sont pas des manifestants à proprement parler,
00:38:26 mais sont là, quoi qu'il en soit, pour l'anarchie.
00:38:29 Pour en découdre.
00:38:30 Voilà, pour en découdre avec les forces de l'ordre, avec le mobilier urbain,
00:38:33 avec les vitrines des commerçants, des restaurateurs, que sais-je.
00:38:36 Mais ce qui est terrible dans cette histoire, et ce qui est vraiment moi ma triste en tant que citoyenne,
00:38:40 je ne me suis jamais cachée d'être contre cette réforme des retraites en l'État.
00:38:44 Parce que pour moi, depuis le départ, elle a été mal ficelée.
00:38:47 C'était une course à l'échalote de la part du président de la République.
00:38:51 Il n'avait pas à la faire maintenant.
00:38:53 Alors on va nous dire qu'il a répondu évidemment aux marchés financiers et à Bruxelles,
00:38:56 à cause du quoi qu'il en coûte.
00:38:58 Mais nous sommes dans une période où la majorité d'entre nous n'est pas encore remis du traumatisme de la Covid.
00:39:05 Il y a eu les gilets jaunes précédemment.
00:39:07 Il y a un tel mal-être social avec l'inflation.
00:39:10 Est-ce que c'était le moment ?
00:39:12 Oui, ce pays est réformable.
00:39:14 Mais quand on fait les choses bien de A à Z, et quand on ne les prend pas de haut,
00:39:18 les Français, quand on ne les méprise pas.
00:39:21 Donc je suis contre toute violence, une fois de plus.
00:39:24 Rien n'est justifiable.
00:39:25 Et ce n'est pas la responsabilité à proprement parler du gouvernement.
00:39:28 Mais le gouvernement a sa part de responsabilité en n'ayant pas écouté la majorité des Français dans cette histoire.
00:39:34 Le gouvernement lui fait aux poudres, selon vous ?
00:39:36 Je pense qu'avec l'attitude et la posture du président et de la majorité dans son ensemble,
00:39:42 oui, parce que les éléments de langage étaient déplacés.
00:39:45 Il y a eu beaucoup d'indécence.
00:39:47 La rue n'a pas gouverné, certes, mais le peuple, c'est la France aussi.
00:39:52 Et nous devons être entendus.
00:39:54 Moi, je ne voulais pas personnellement que cette loi soit retirée.
00:39:58 Elle ne l'aurait jamais été par rapport à M. Macron.
00:40:01 Mais elle aurait dû être retravaillée avec l'intersyndical.
00:40:04 C'est ce qu'ils demandaient en termes de gage depuis le départ.
00:40:07 Et ils ont eu une fin de non recevoir.
00:40:09 Tant qu'on vous est méprisé, tant qu'on vous prend de haut, forcément, vous réagissez mal.
00:40:13 D'autres rassemblements et d'autres débordements en France.
00:40:15 À Paris notamment, où près de 4000 personnes se sont réunies hier, selon nos informations.
00:40:19 La police a procédé dans la soirée à 112 interpellations.
00:40:23 À Lyon, 300 à 400 personnes étaient, selon la préfecture, en mouvement dans le centre-ville en début de soirée.
00:40:28 Ils se sont ensuite éparpillés par petits groupes dans des petites rues.
00:40:32 Avant d'être poussés par des tirs de lacrymogène.
00:40:35 Lyon, où les manifestations de jeudi ont notamment occasionné des dégâts importants dans le 6ème arrondissement.
00:40:42 Et face à la multiplication des actes malveillants lors de ces journées de mobilisation,
00:40:46 des élus de droite ont décidé de s'unir.
00:40:49 On fait le point avec ce sujet de Célia Barotte.
00:40:52 À chaque manifestation, son lot de dégradations.
00:40:56 Les dernières journées de mobilisation ont laissé de nombreux stigmates à Lyon.
00:41:00 Drapeaux brûlés, tags, établissements bancaires vandalisés.
00:41:04 Les riverains et commerçants comme ce fleuriste sont à bout.
00:41:07 C'est toujours les mêmes, vous savez bien, c'est les personnes habillées en noir,
00:41:11 qui arrivent à 5, 10, 15 et qui sont avec des marteaux et qui cassent les vitrines,
00:41:18 qui cassent tout ce qu'ils peuvent détériorer, en particulier où il y a bien souvent des choses à récupérer derrière.
00:41:27 Et on les connaît, la police les connaît.
00:41:31 Des élus de droite ont donc décidé de s'unir pour dénoncer le laxisme de la mairie écologiste.
00:41:36 Ils réclament également un chiffrage des dégâts et l'interdiction de groupuscules d'extrême gauche.
00:41:42 La seule condamnation qu'il y a eu, c'est lorsque la mairie du 4ème arrondissement a été touchée.
00:41:45 Mais sur tout le reste, pas un mot pour les commerçants, pas un mot pour les habitants.
00:41:49 Et donc là-dessus, ça devient terriblement gênant de voir finalement cette forme de complaisance de la part des écologistes.
00:41:56 Et nous, ce que nous disons, c'est qu'ils doivent se comporter comme des élus municipaux
00:42:00 et non pas comme des responsables de ZAD qui ne se préoccupent pas du sort des commerçants.
00:42:04 À ce jour, face aux revendications de son opposition, le maire de Lyon, Grégory Doucet et ses équipes
00:42:10 n'ont pas apporté de solution pour éviter les futures dégradations.
00:42:14 Najwa El Haïté, comment lutter contre ces dégradations ?
00:42:18 Faut-il faire preuve de plus de fermeté lors des manifestations et surtout après les manifestations ?
00:42:23 C'est clair qu'il faut condamner fermement ces dégradations, on en a parlé.
00:42:28 Mais vous voyez, il y a des victimes parécochées, ce sont les commerçants.
00:42:32 Commerçants qui sont en véritable souffrance et puis ça ne date pas d'aujourd'hui.
00:42:36 Vous parliez, Caroline, de la crise sanitaire.
00:42:39 Déjà, suite à la crise sanitaire et avant la crise sanitaire, vous aviez les gilets jaunes.
00:42:44 Donc les commerçants ont été très vite impactés par la baisse de leur chiffre d'affaires qui est considérable.
00:42:51 Et aujourd'hui, rebelote, on regarde des tensions très palpables par rapport à cette réforme des retraites.
00:42:58 Vous avez des manifestations qui sont légales, déclarées, et d'autres qui sont des manifestations sauvages.
00:43:04 Et puis, je le rappelle, les premières victimes, ce sont les commerçants qui voient leur chiffre d'affaires diminuer à hauteur de 30% environ.
00:43:12 Et les commerçants et les riverains aussi qui vivent dans ces quartiers.
00:43:15 Exactement, je parlais des commerçants, mais les riverains, bien sûr, sont aussi impactés.
00:43:18 On parle souvent des interpellations. On a dit 112 personnes interpellées à Paris.
00:43:21 Qu'est-ce qui se passe après, une fois que ces personnes sont interpellées ?
00:43:24 Alors, ils peuvent passer en comparution immédiate.
00:43:27 Mais là encore, quand il y a suffisamment de preuves, la personne qui a été déclarée coupable de dégradation voit une peine prononcée.
00:43:40 Alors, une peine de prison avec sursis ou une amende, tout dépend du niveau de dégradation.
00:43:45 Mais s'il n'y a pas de preuves, enfin, je tiens à insister, s'il n'y a pas de preuves, nous sommes dans un état de droit, comment voulez-vous qu'un juge condamne ?
00:43:54 Donc là, s'il n'y a pas de preuves, la personne qui était susceptible d'avoir dégradé le bien, elle est libérée par manque de preuves.
00:44:04 7h45 sur CNews, merci de nous rejoindre la matinée. Le week-end continue.
00:44:08 On va parler dans un instant de la Ligue des droits de l'homme qui s'est exprimée chez nos confrères du Monde.
00:44:15 On va en parler juste après le rappel des principaux titres de l'actualité. C'est avec vous Elisa Lukowski.
00:44:21 Le Conseil constitutionnel a déclaré conforme à la Constitution l'essentiel du projet de loi de réforme des retraites, l'une des mesures phares.
00:44:29 Le report de l'âge légal de départ qui passe de 62 à 64 ans a été validé par les SAGE.
00:44:34 En revanche, six dispositions de ce projet de loi ont été rejetées, dont l'index senior, le contrat de travail senior ou encore le recouvrement des cotisations sociales.
00:44:43 Une inflation orientée à la baisse dans la zone euro. C'est ce qu'a déclarée Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne.
00:44:51 Hier, l'inflation en zone euro devrait poursuivre sa baisse dans les prochains mois grâce à la chute des prix de l'énergie et aux hausses de taux,
00:44:58 même s'il subsiste des incertitudes considérables, a prévenu Christine Lagarde.
00:45:04 Et puis le maire de Toulon démit de ses mandats par la justice avec effet immédiat.
00:45:09 Hubert Falco aurait totalement bafoué son devoir d'exemplarité dans une affaire de détournement d'argent public.
00:45:15 L'élu ex-membre du parti Les Républicains, âgé de 75 ans, chute dans une affaire de repas et de pressing réglés illégalement,
00:45:22 selon la justice, sur des fonds publics du conseil départemental.
00:45:27 Merci beaucoup Elisa, vous restez avec nous.
00:45:30 En pleine polémique avec le gouvernement, le président de la Ligue des Droits de l'Homme répond chez nos confrères du Monde
00:45:36 aux accusations de Gérald Darmanin et d'Elisabeth Borne, après le ministre de l'Intérieur.
00:45:40 La Première ministre s'en est prise aussi à l'association, dénonçant ses ambiguïtés face à l'islamisme radical.
00:45:46 Elisa, la LDH estime être le bouc émissaire du gouvernement.
00:45:51 Je suis à la fois blessée et révoltée.
00:45:53 Ces propos sont très graves parce qu'elle est Première ministre.
00:45:56 Voilà ce que Patrick Beaudoin, le président de la Ligue des Droits de l'Homme, dit.
00:46:00 Il assume défendre le droit des étrangers ainsi que des immigrés.
00:46:05 Nous assumons le fait d'être un contre-pouvoir parce que tout pouvoir comporte sa part d'ombre.
00:46:09 Mais hormis la période de l'occupation, nous n'avons jamais été attaqués aussi frontalement par un gouvernement.
00:46:14 Quand on lui parle de la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:46:18 de regarder plus attentivement la subvention qui est accordée par l'État à la Ligue des Droits de l'Homme
00:46:23 dans le cadre des actions menées par celle-ci, Patrick Beaudoin s'insurge.
00:46:27 Où va-t-on ? C'est exactement ce que font Victor Orban, Benyamin Netanyahou ou Vladimir Poutine.
00:46:32 Cela voudrait dire qu'on va vous accorder des subventions.
00:46:34 Si votre comportement va dans le sens du pouvoir, enfin à la question de savoir où en sont les libertés fondamentales en France,
00:46:41 eh bien président, la Ligue des Droits de l'Homme est assez fataliste.
00:46:44 Les libertés publiques en France sont en péril avant de conclure que la Ligue des Droits de l'Homme est une amie de l'État de droit.
00:46:51 Merci beaucoup Elisa et à tout à l'heure.
00:46:53 Les Français vont bientôt pouvoir donner leur avis sur l'utilisation de leurs impôts.
00:46:57 Le ministère des Comptes publics souhaite lancer une grande consultation d'ici le mois prochain.
00:47:02 Il faut dire que dans certaines villes, les consultations citoyennes sont même devenues une habitude.
00:47:06 A Nantes notamment, comme nous l'explique ce sujet de Jean-Michel Decaze.
00:47:09 Dans ce quartier, à Nantes, on a l'habitude des consultations citoyennes.
00:47:14 Les habitants ont donné leur avis sur les projets architecturaux, ont même fait partie des jurys d'urbanisme.
00:47:20 Même chose pour la vie quotidienne, les occupants des immeubles ont fait leur liste.
00:47:25 Si on pouvait avoir une vie de quartier avec des communes de proximité...
00:47:29 Une méthode pratiquée à l'échelle d'un quartier.
00:47:32 Pour une question nationale, à quoi voudriez-vous que vos impôts servent en priorité,
00:47:37 100% des personnes rencontrées ont établi ce classement.
00:47:40 Je mets l'éducation.
00:47:42 Tout ce qui concerne l'éducation des jeunes pour en faire des adultes responsables.
00:47:50 Et en deux, la santé, l'hôpital.
00:47:53 La formation d'infirmiers, de médecins.
00:47:57 Je pense que c'est ce qui pêche actuellement le plus.
00:48:00 Aujourd'hui, selon une étude de Justerepartition.fr, sur 1000 euros de dépense publique,
00:48:07 la santé et l'éducation arrivent en deuxième et troisième position derrière le financement des retraites.
00:48:14 Étude intéressante de Justerepartition.fr.
00:48:18 Évoquée dans le sujet, Caroline Pilastre, les retraites apparaissent en numéro un.
00:48:23 Vous pouvez imaginer que le contexte joue un rôle important dans l'esprit des Français sur ce sujet.
00:48:28 Évidemment, on est en plein dans cette actualité.
00:48:30 Mais c'est le service public, c'est les régaliens qui est réclamé par la majorité des Français.
00:48:34 Je trouve que c'est une excellente initiative à partir du moment où elle est prise au sérieux.
00:48:39 Et que ça ne se termine pas comme les conventions citoyennes, c'est-à-dire à la poubelle.
00:48:44 Je peux vous en parler, ne serait-ce que pour le handicap et/ou l'écologie.
00:48:48 Chacun a sa grille de lecture en fonction de ce qui vous importe le plus dans la vie.
00:48:52 Si vous me demandez, moi je vais mettre la santé et le handicap en premier,
00:48:55 la sécurité avec la police-justice et l'enseignement, l'apprentissage et l'éducation nationale en troisième position.
00:49:01 Donc oui, c'est une très bonne idée de demander l'avis aux Français.
00:49:04 Mais faut-il encore être entendu et que ça ne fasse pas de ch*te ?
00:49:07 Faut-il encore être entendu ? Et puis vous venez de le dire, chacun a ses idées.
00:49:11 Donc est-ce que ça représente vraiment la majorité des attentes des Français, Najwa et Laïté ?
00:49:17 On le verra, mais je pense également que ce sont de très bonnes initiatives.
00:49:20 Parce que la question qui revient souvent chez les Français, c'est où vont nos impôts ?
00:49:25 Où va notre argent ?
00:49:28 Et surtout, je vais vous dire pourquoi, parce que les services publics sont en plein délitement.
00:49:34 C'est-à-dire que vous payez des impôts, sauf que la qualité des services publics n'est plus au rendez-vous.
00:49:39 Je pense notamment à l'hôpital, je pense à l'éducation nationale, je pense aux transports.
00:49:45 Eh bien là, cette initiative, elle va permettre au moins de mieux comprendre où va l'argent public.
00:49:52 Mais vous avez aussi des Français qui sont très exigeants aussi concernant l'emploi de l'argent public.
00:50:01 Donc ce sera notamment la possibilité pour les Français, dans le cadre de cette initiative, d'en parler.
00:50:08 Pourquoi je dis ça ? Parce que la Cour des comptes a lancé une plateforme où un Français peut parfaitement,
00:50:15 mais sous couverte d'anomynima, peut parfaitement dénoncer une mauvaise gestion d'argent public.
00:50:21 Par exemple, une subvention bizarrement versée à une association qui n'effectue pas forcément sa mission
00:50:30 attendue notamment par une collectivité locale ou un conflit d'intérêts.
00:50:36 Donc vous voyez, vous avez des institutions publiques, là c'est un ministère, mais vous avez également la Cour des comptes
00:50:44 qui, suite à une concertation auprès des citoyens, a décidé de mettre en place cette plateforme
00:50:50 pour dénoncer une mauvaise gestion de l'argent public.
00:50:55 Allez tout de suite, c'est la chronique sport consacrée ce matin à la victoire de Lyon,
00:50:58 hier soir face à Toulouse en ouverture de la 31ème journée de Ligue 1.
00:51:03 Votre programme avec Groupe Verlaine.
00:51:06 Installation photovoltaïque pour réduire vos factures d'électricité.
00:51:09 Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
00:51:12 Lyon se rapproche dans la course à l'Europe en enchaînant pour la première fois cette saison en Ligue 1.
00:51:17 L'OL ouvre le score sur pénalty, faute sur Jeffinho.
00:51:20 Et c'est Alexandre Lacazette qui va inscrire son 19ème but de la saison et rejoindre Bappé et David en tête du classement débuteur.
00:51:26 A peine 3 minutes plus tard, Aboukhal remet les deux équipes à égalité.
00:51:32 Jusqu'à la 88ème, la perte de balle toulousaine dans la surface.
00:51:34 Cher qui centre pour Lacazette, mais c'est bien Kosta qui marque contre son camp.
00:51:38 Succès des Lyonnais, 2 buts à 1. Il faudra donc compter avec eux dans la course à l'Europe.
00:51:42 L'OL de Laurent Blanc, meilleure équipe de la phase retour.
00:51:45 25 points, 12 matchs, ça fait 7 victoires, 4 nuls, une défaite.
00:51:49 C'était votre programme avec Groupe Verlaine.
00:51:52 Isolation par l'extérieur avec Aide de l'Etat.
00:51:54 Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
00:51:57 Emmanuel Macron n'aura pas perdu de temps.
00:52:00 La loi sur la réforme des retraites a officiellement été promulguée.
00:52:03 Cette nuit, on va en parler dans un instant.
00:52:05 Pour la suite de votre matinal weekend, ce sera ensuite le tour de Face à Bigo en direct sur CNews et Europe 1.
00:52:12 Restez avec nous, il est 7h53.
00:52:14 A tout de suite sur CNews.
00:52:15 7h59, bon réveil sur CNews.
00:52:22 La suite de votre matinal weekend dans un instant, juste après la météo de Karine Durand.
00:52:26 Karine, après le temps très perturbé d'hier, on devrait commencer à avoir quelques améliorations.
00:52:32 Bonne nouvelle.
00:52:33 Votre programme avec les déménageurs bretons.
00:52:36 Des déménagements d'exception, on dit.
00:52:38 Chapeau les bretons.
00:52:39 Information sur déménageurs-breton.fr
00:52:41 Oui, après les fortes pluies à l'ouest, celles-ci se décalent vers l'est.
00:52:46 Dès l'anticyclone et de retour sur l'ouest, la façade atlantique.
00:52:49 Donc, du soleil en prévision, un petit peu de vent quand même sur la Bretagne, la Normandie ou encore sur la Vendée.
00:52:55 Mais par contre, la perturbation, on la retrouve encore très active sur la région Grand Est, le Jura, les Alpes,
00:53:01 avec de la neige au-delà de 1 100 mètres de ce côté-là.
00:53:04 Des chutes de neige abondantes d'ailleurs sur le nord des Alpes, de la neige sur le massif central et sur les Pyrénées,
00:53:09 au-delà de 1 500 mètres.
00:53:11 Un temps très humide globalement encore une fois sur les trois quarts du pays et Vente, Mistral, Tramontane, en Méditerranée.
00:53:16 Au cours de l'après-midi, la situation continue à s'améliorer avec davantage de soleil à l'ouest.
00:53:21 Toujours ce temps perturbé à l'est.
00:53:23 Et attention aux orages en Provence-Alpes, Côte d'Azur et en Corse.
00:53:26 Les températures sont assez basses ce matin, ressenties très frais sur l'Alsace,
00:53:31 notamment à peine 3 degrés à Strasbourg, 6 du côté de Brest.
00:53:35 Et puis au cours de l'après-midi, des valeurs en dessous des moyennes de saison quasiment partout,
00:53:40 14 à Paris, 19 à Perpignan et 17 à Bastia.
00:53:43 C'était votre programme avec les déménageurs bretons.
00:53:48 Des déménagements d'exception, on dit.
00:53:50 Chapeau les bretons.
00:53:51 Informations sur déménageurs-breton.fr
00:53:54 Dans la matinale week-end, dans un instant notre focus.
00:53:58 Mais tout d'abord, voici les titres de votre journal.
00:54:00 Emmanuel Macron n'aura pas perdu de temps.
00:54:03 La loi sur la réforme des retraites a officiellement été promulguée cette nuit,
00:54:06 quelques heures seulement après que le Conseil constitutionnel ait validé la majeure partie du texte.
00:54:12 Alors que contient-il précisément ?
00:54:14 On voit ça avec Elisa Lukavski dans un instant.
00:54:17 La bataille contre la réforme des retraites est-elle perdue du côté des opposants à la nouvelle loi ?
00:54:22 Il ne s'avoue pas encore vaincu.
00:54:24 Vous verrez que syndicats et manifestants n'ont pas l'intention de rendre les armes.
00:54:28 Et puis c'est le triste constat du Centre national du livre.
00:54:31 Les jeunes lisent peu ou pas du tout.
00:54:33 Chez les 15-24 ans, la lecture devient même occasionnelle,
00:54:36 remplacée malheureusement par les réseaux sociaux ou les jeux vidéo.
00:54:41 La nouvelle loi retraite du gouvernement a donc été promulguée cette nuit.
00:54:46 Mais qu'en pensent les syndicats ?
00:54:48 Comment ont-ils réagi après que le Conseil constitutionnel ait validé le texte hier ?
00:54:52 Et quelles sont leurs réactions ce matin après la promulgation de la loi ?
00:54:56 On a posé la question tout à l'heure à Pascal Lagrue de Force ouvrière.
00:54:59 Nous considérons aujourd'hui que ce qui a été pris comme décision,
00:55:05 on va dire que c'est la droite ligne de ce que fait Emmanuel Macron.
00:55:09 C'est-à-dire que son gouvernement, il n'écoute pas.
00:55:13 Il n'écoute pas, ne serait-ce que, regardez, l'index senior,
00:55:16 qui était une mesure malgré tout de respect d'une partie des travailleurs,
00:55:22 elle a été écartée.
00:55:24 En fin de compte, le Conseil constitutionnel n'a fait qu'être,
00:55:27 en tout cas dans sa décision, à la botte de la gouvernance de ce pays.
00:55:34 Le combat n'est pas terminé en tant que tel, bien évidemment.
00:55:37 Nous nous opposerons toujours à cette loi.
00:55:39 Il y a une intersyndicale qui va se réunir le lundi 17 mai,
00:55:42 qui aura en charge un certain nombre de décisions à prendre,
00:55:47 et collectives, ensemble.
00:55:49 Déjà la première chose, vous le savez, nous n'irons pas,
00:55:52 il a été décidé par l'intersyndicale de ne pas nous rendre mardi
00:55:55 au rendez-vous proposé à la convocation d'Emmanuel Macron,
00:55:59 puisque lorsque nous lui avions tendu la main
00:56:02 pour demander un rendez-vous en urgence,
00:56:04 au regard de la gravité de la situation et de dérapage qu'il pouvait y avoir,
00:56:08 il nous a balayés d'un revers de la main,
00:56:11 il nous a méprisés comme il a méprisé bien d'autres domaines.
00:56:15 Dans le reste de l'actualité, quand l'intelligence artificielle
00:56:19 se met au service de la sécurité,
00:56:21 on se croirait dans un film de science-fiction,
00:56:23 c'est pourtant bien déjà le cas.
00:56:25 Monaco, au tournoi de tennis de Monte Carlo,
00:56:27 qui se déroule jusqu'à demain,
00:56:29 des portiques de sécurité laissent passer les spectateurs en continu,
00:56:32 alors que la technologie s'occupe de localiser
00:56:35 les objets dangereux.
00:56:37 Reportage de Franck Triviaud et Sarah Fenzari.
00:56:39 Un premier test grandeur nature,
00:56:44 lors d'un tournoi de tennis à Monaco,
00:56:46 le service de sécurité a déployé un outil révolutionnaire,
00:56:50 des portiques dotés d'intelligence artificielle.
00:56:53 On n'a plus les bords qui vous passent sur les côtés,
00:56:56 franchement c'est impeccable, c'est très bien.
00:56:58 Ça va vite, en plus on est pressé, on est en retard,
00:57:01 c'est parfait.
00:57:03 Finis les files d'attente, sur un même laps de temps,
00:57:06 ces nouveaux portiques laissent passer 2000 spectateurs
00:57:09 contre 300 auparavant, grâce à une technologie inédite.
00:57:12 La machine a des millions de signatures à l'intérieur d'elle,
00:57:15 sur les outils du quotidien, c'est-à-dire les clés,
00:57:18 les téléphones portables, tous les objets que quelqu'un a sur soi,
00:57:21 et s'il y a quelque chose d'anormal,
00:57:24 elle déclenche et on fait une fouille.
00:57:27 Améliorer sans cesse la sécurité,
00:57:29 et retirer le côté anxiogène d'une fouille,
00:57:32 tout en gagnant du temps,
00:57:34 un équipement qui séduit cet expert en sécurité.
00:57:37 Il est très important pour nous d'avoir des outils
00:57:40 d'aide à la décision.
00:57:42 Tout ce qui va permettre d'augmenter le niveau de sécurité,
00:57:45 de détection, d'information, de gestion, d'analyse,
00:57:49 pour nous c'est quelque chose de très positif.
00:57:52 Ces portiques nouvelle génération,
00:57:55 une prouesse technologique qui pourrait bien être utile
00:57:58 pour les événements d'Olympique à Paris en 2024.
00:58:01 - 4 villages privés d'eau potable dans les Pyrénées-Orientales.
00:58:05 Les robinets ont été fermés hier.
00:58:07 Depuis 2022, le département a été placé en alerte sécheresse renforcée.
00:58:11 On en parle avec vous, Karine Durand.
00:58:13 - Oui, certains départements manquent déjà d'eau
00:58:16 en plein mois d'avril, et ça ne va pas du tout s'améliorer,
00:58:19 car 75% des nappes phréatiques sont à un niveau bas,
00:58:22 voire même très bas, en particulier sur le Champagne,
00:58:25 le couloir Rhône-Saône, le Roussillon, la Côte d'Azur, la Provence.
00:58:29 Je rappelle juste qu'il y a deux grands types de sécheresse.
00:58:32 La sécheresse de surface, dite agricole, de ce côté-là, ça va mieux.
00:58:35 Les pluies de mars ont permis d'améliorer la situation
00:58:38 sur 80% du pays, sauf sur le sud-est.
00:58:40 Mais par contre, on parle ici de la sécheresse profonde,
00:58:43 les nappes phréatiques, là ça s'est très peu amélioré.
00:58:46 Et la période de recharge, l'hiver, est terminée.
00:58:49 Les pluies qui vont tomber en avril-mai-juin
00:58:51 ne vont pas permettre de vraiment rentrer dans le sol,
00:58:54 mais la hausse des températures, elles vont s'évaporer.
00:58:57 Il faut rappeler que notre eau potable provient à 80% de ces nappes phréatiques.
00:59:01 Merci beaucoup Karine Durand.
00:59:03 Et on va accueillir Guillaume Bigot, qui vient de nous rejoindre, politologue.
00:59:06 Bienvenue, bonjour Guillaume.
00:59:07 Bonjour Mickaël Dorian, bonjour à tous.
00:59:08 Dans un instant, ce sera face à Bigot, sur CNews et Europe 1, en direct.
00:59:12 Et nous reviendrons bien sûr sur la promulgation,
00:59:14 cette nuit, de la réforme des retraites.
00:59:16 A tout de suite, restez avec nous.
00:59:21 Très bon réveil à tous, si vous nous rejoignez sur CNews et Europe 1.
00:59:24 Il est 8h10, c'est l'heure de Face à Bigot.
00:59:26 45 minutes d'infos décortiquées, analysées par Guillaume Bigot, politologue.
00:59:31 Bonjour à vous, cher Guillaume.
00:59:32 Bonjour Mickaël Dorian, bonjour à tous.
00:59:33 Le président de la République avait 15 jours pour le faire,
00:59:36 il n'a finalement pas attendu aussi longtemps.
00:59:37 La loi sur la réforme des retraites est officiellement promulguée.
00:59:40 Et on en parle avec vous, Elisa Lukavski.
00:59:42 Bonjour Elisa.
00:59:43 Bonjour.
00:59:44 Hier, le texte a été validé en grande partie par le Conseil constitutionnel.
00:59:48 Aujourd'hui, que contient cette nouvelle loi ?
00:59:50 Et surtout, quelles ont été les modifications apportées par les Sages ?
00:59:53 Le Conseil constitutionnel a déclaré, conforme à la Constitution,
00:59:57 l'essentiel du projet de loi de réforme des retraites.
01:00:00 L'une des mesures phares, le report de l'âge légal de départ,
01:00:03 qui passe de 62 à 64 ans, a été validée par les Sages.
01:00:06 En revanche, certaines dispositions de ce projet de loi ont été rejetées.
01:00:10 C'est le cas de l'index senior.
01:00:12 Cette mesure qui avait pour but d'améliorer l'employabilité des seniors
01:00:16 en obligeant les sociétés, avec un certain nombre de salariés,
01:00:19 à rendre public leur chiffre d'emploi des seniors,
01:00:22 ont également été rejetées.
01:00:23 Le contrat de travail senior, ainsi que le recouvrement des cotisations sociales.
01:00:27 Au total, ce sont six dispositions du texte que le Conseil constitutionnel a retoquées.
01:00:33 Une loi vite promulguée, Elisa, avec cette volonté du gouvernement
01:00:36 de rapidement tourner la page, c'est ça ?
01:00:38 Oui. La suite ?
01:00:39 Eh bien, lundi, le Président de la République réunira à 15h son état-major à l'Elysée
01:00:44 pour aborder la suite de son quinquennat
01:00:46 et définir un cap assez clair pour les années à venir.
01:00:49 Ces trois priorités, le travail, l'ordre républicain et le progrès.
01:00:53 Il a également invité les partenaires sociaux à l'Elysée,
01:00:56 mardi, invitation lancée, on va voir ce que ça va donner.
01:00:58 Et puis le chef de l'État qui devrait prendre la parole la semaine prochaine
01:01:01 est tenté de clore trois mois de contestation sociale dans la rue.
01:01:05 Merci beaucoup Elisa Lukavski.
01:01:07 Guillaume Bigot, la bataille est-elle gagnée pour Emmanuel Macron ?
01:01:11 Non, je pense qu'elle n'est pas gagnée.
01:01:14 D'abord parce qu'il va y avoir un nouveau rendez-vous avec le Conseil constitutionnel le 3 mai
01:01:19 puisque vous savez qu'il y a eu deux réponses qui ont été apportées par le Conseil constitutionnel,
01:01:23 puisqu'il y avait deux questions qui étaient posées au Conseil constitutionnel.
01:01:26 C'est une question sur la loi, alors là, effectivement, il y a une réponse qui a été donnée,
01:01:30 l'essentiel de la loi a été validé.
01:01:32 Mais il y a une autre question qui a été posée, c'est est-ce que le référendum d'initiative partagée
01:01:37 qui pourrait relancer politiquement et juridiquement toute la séquence des retraites,
01:01:42 là, le Conseil constitutionnel a dit non, peut-être qu'il va y en revenir,
01:01:46 mais avec des arguments à mon avis particulièrement spécieux, non,
01:01:49 cette demande de référendum d'initiative partagée que vous formulez n'est pas acceptable.
01:01:54 Et nous la rejetons, pourquoi ?
01:01:56 Parce qu'elle avait été rédigée un peu à la hâte et qu'elle portait sur contester la réforme des retraites,
01:02:05 enfin contester le fait de porter la date de prise de retraite à 64 ans
01:02:11 et le Conseil constitutionnel, et c'est l'argument spécieux, a considéré que,
01:02:14 puisque la loi n'avait pas encore été promulguée, la nouvelle loi,
01:02:17 la date de prise de retraite était toujours de 62 ans.
01:02:21 Et donc ils ont dit, ben non, finalement, on ne peut pas vous demander de contester une loi
01:02:25 qui porte la réforme des retraites à 64 ans, la retraite à 64 ans, puisqu'on est toujours à 62 ans.
01:02:29 Mais ils ont anticipé, les opposants à cette retraite, ce rejet,
01:02:33 et il y a une deuxième demande de RIP cette fois-ci qui porte sur une loi qui va être promulguée,
01:02:39 le président de la République l'a promulguée, et donc rendez-vous le 3 mai.
01:02:42 Donc on peut dire que l'ensemble de la séquence, de la contestation autour de la réforme des retraites,
01:02:47 qui s'est élargie finalement considérablement, attaquant et, on peut dire,
01:02:52 l'autorité personnelle du président de la République et son absence de majorité,
01:02:56 et le recours, disons, à des instruments pour forcer un peu la main du Parlement,
01:03:02 bien sûr, la question sociale, la question elle-même de fond, c'est-à-dire la retraite,
01:03:07 tout ça va être relancé au moins jusqu'au 3 mai, à minima.
01:03:11 Guillaume, une loi promulguée en pleine nuit par un président qui avait 15 jours pour le faire,
01:03:16 encore une fois, Emmanuel Macron n'aura pas pris de gants dans cette affaire ?
01:03:20 Alors, j'ai entendu Mme Priska Tevneau, la porte-parole de Renaissance,
01:03:26 qui nous expliquait que c'était dans les habitudes du président de la République de promulguer très rapidement.
01:03:32 Oui, mais on s'était dit 48 heures peut-être, mais là en pleine nuit ?
01:03:35 Moi, je pense que justement, alors elle a dit qu'il ne faut pas voir des symboles partout, etc.
01:03:39 Peut-être que c'est dans les habitudes du président de promulguer dans la foulée comme ça très vite,
01:03:43 de manière un peu précipitée, mais compte tenu du contexte, compte tenu de la tension dans le pays,
01:03:50 le fait de le faire en plein week-end, voire dans la nuit même, c'est plutôt une marque de faiblesse,
01:03:56 c'est plutôt une marque de précipitation, c'est-à-dire comme si vraiment le président de la République
01:04:00 était pressé d'en finir, pressé de passer à autre chose.
01:04:03 Mais en faisant ça, il montre évidemment qu'il est fébrile.
01:04:06 Il aurait dû attendre de rencontrer les syndicats peut-être avant de prendre cette décision, avant de la promulguer ?
01:04:12 Votre question est bonne, ça aurait pu être une solution, d'autant que les syndicats lui ont un peu la fermée,
01:04:17 la portonnée, parce que, évidemment, c'est après la promulgation que l'invitation est faite.
01:04:22 Donc, d'une certaine façon, les jeux sont faits pour le cœur du dispositif,
01:04:26 même si la loi n'a pas été intégralement confirmée par le Conseil constitutionnel, d'ailleurs peut-être qu'on y reviendra,
01:04:31 elle sera appliquée, la mesure phare, l'extension de 2 ans pour tout le monde dans le Code de la Sécurité sociale,
01:04:42 ça, c'est déjà juridiquement, on peut dire, acté, sur le plan juridique, c'est acté.
01:04:46 Donc, effectivement, pourquoi recevoir les syndicats ?
01:04:48 C'est Mme Binet qui a dit "on n'apprécie pas trop le comique de répétition",
01:04:51 c'est vrai que c'est pour parler de quelque chose d'autre,
01:04:54 et si pour prendre le thé avec le président de la République, je crois que ce n'est pas tellement intéressant.
01:04:57 Évidemment, le président de la République, lui, il a une intention politique très claire,
01:05:00 c'est-à-dire de déplacer la discussion, le sujet, sur les conditions de travail, sur la pénibilité,
01:05:06 sur ouvrir d'autres chantiers sociaux, dont d'ailleurs, on pourrait se demander,
01:05:12 on a en fait la réponse, si ces dossiers, si ces questions, qui n'étaient pas du tout à l'ordre du jour de la Macronie,
01:05:18 et pas du tout dans l'agenda du président de la République,
01:05:21 auraient été mises sur la table s'il n'y avait pas eu toute cette mobilisation contre précisément la réforme des retraites.
01:05:26 Les réactions politiques se sont multipliées hier soir après la décision du Conseil constitutionnel.
01:05:31 Regardez d'abord les mots de la Première ministre Elisabeth Borne sur Twitter.
01:05:35 "Le Conseil constitutionnel a jugé tant sur le fond que sur la procédure, la réforme conforme à notre constitution."
01:05:42 Le texte arrive à la fin de son processus démocratique ce soir, il n'y a ni vainqueur ni vaincu.
01:05:46 D'abord, votre avis Guillaume, sur ces mots d'Elisabeth Borne, il n'y a ni vainqueur ni vaincu.
01:05:51 C'est censé apaiser ?
01:05:53 D'abord, on ne va pas faire de l'exégèse sur les termes utilisés par le Premier ministre,
01:05:59 mais grosso modo, "sur le fond", c'est peut-être un peu gênant.
01:06:02 Elle s'est rattrapée, elle a dit "sur le fond par rapport à la constitution".
01:06:05 Il faut bien rappeler que le Conseil constitutionnel n'est en aucun cas une cour suprême.
01:06:09 D'ailleurs, il n'y a pas un pouvoir judiciaire en France, il n'y a qu'une autorité judiciaire.
01:06:12 Et ce Conseil constitutionnel, peuplé d'anciens politiques, enfin de politiques,
01:06:16 ce ne sont pas des juristes pour la plupart, il y a quelques juristes, mais pour l'essentiel non,
01:06:20 nommés, il faut le rappeler, par le président de la République, par le président de l'Assemblée nationale,
01:06:23 par le président du Sénat, sont là, ont une mission très limitée,
01:06:27 qui est de vérifier l'adéquation par rapport à la constitution des textes qu'on leur propose.
01:06:32 Ils n'ont pas à se prononcer "sur le fond", d'une certaine façon.
01:06:34 Alors maintenant, est-ce qu'il n'y a ni vainqueur ni vaincu ?
01:06:36 D'abord, on voit toujours, est-ce que c'est volontaire ce côté "good cop bad cop",
01:06:42 ce côté "j'ai un langage dur, je suis le président de la République,
01:06:45 je suis sec, cassant et précipité, brutal,
01:06:48 et je suis la première ministre et je veux un peu arrondir les angles, apaiser",
01:06:52 c'est les termes qu'elle utilise.
01:06:54 Bon, est-ce que c'est, ils se sont répartis les rôles d'une certaine façon,
01:06:57 ou est-ce qu'ils ne sont plus déjà tout à fait sur la même longueur d'onde ?
01:07:00 Je ne fais que poser la question, je n'ai pas la réponse.
01:07:02 Ce qui est sûr en tout cas, c'est que si bien sûr qu'il y a des vaincus,
01:07:05 d'abord, le débat parlementaire n'en sort pas grandi,
01:07:08 là, qu'est-ce qu'a fait le Conseil constitutionnel ?
01:07:10 Il a séparé le bon grain de l'ivraie, d'un point de vue, je répète, juridique,
01:07:13 d'adéquation par rapport à ce que prévoit la Constitution pour adopter une loi comme celle-ci.
01:07:17 Qu'est-ce qu'il a dit ? Il a dit "ben écoutez, oui, la réforme des retraites,
01:07:21 ça pouvait rentrer dans un projet de loi de finances rectificative de la sécurité sociale,
01:07:25 parce qu'il faut bien comprendre la logique des textes.
01:07:27 Quand il y a nécessité de voter un budget,
01:07:30 quand il y a nécessité de rééquilibrer des comptes sociaux,
01:07:32 on est dans une urgence, et comme on est dans une urgence,
01:07:35 on peut y aller un peu à la serpe d'une certaine façon,
01:07:37 et on peut prendre des moyens, des dispositifs juridiques
01:07:40 qui vont forcer un peu la main des parlementaires,
01:07:42 et donc accélérer le débat.
01:07:44 Mais il a dit "attention, il y a ce qu'on appelle des cavaliers,
01:07:46 c'est-à-dire il y a un peu des chevaux de trois,
01:07:49 vous avez fait rentrer dans votre texte réformant la sécurité sociale,
01:07:52 des choses qui ne relèvent pas de cette urgence,
01:07:55 par exemple l'index de seigneur, par exemple créer un fonds pour la pénibilité,
01:07:59 par exemple, bon, mais le problème, et comme ça a été commenté déjà,
01:08:02 ce sont les dispositifs d'équilibre de cette loi,
01:08:05 c'est-à-dire les dispositifs dits "sucrés".
01:08:07 Moi je n'aime pas trop ce terme, comme je n'aime pas le terme de pédagogie,
01:08:10 parce que la pédagogie c'est pour les petits-enfants,
01:08:12 sucré donner des bonbons ou des caramels c'est pour les enfants.
01:08:15 Il faudrait maintenant que les autorités dans ce pays comprennent
01:08:18 que le seul souverain en France, la seule véritable grande personne en France,
01:08:21 s'appelle le peuple français.
01:08:23 Il n'y a pas d'autorité supérieure au peuple français.
01:08:25 Donc on ne donne pas du sucré ou des caramels aux enfants.
01:08:28 Mais néanmoins, l'équilibre, on peut dire même parlementaire,
01:08:32 démocratique de ce texte, est rompu parce que là, finalement,
01:08:35 quand on a retiré ces points d'équilibre,
01:08:37 ni l'Assemblée nationale n'a réellement examiné ce texte,
01:08:41 ni le Sénat l'a un peu plus examiné,
01:08:43 mais il a précisément voulu conditionner le vote de ce texte
01:08:47 à ces mesures qui viennent d'être sorties par le Conseil constitutionnel.
01:08:51 Donc même sur un plan, si vous voulez, sans rentrer trop dans la technique,
01:08:55 constitutionnel, juridique, c'est quand même un peu gênant.
01:08:58 Ça déséquilibre complètement.
01:09:00 Moi je pense que le débat parlementaire ne s'est pas grandi,
01:09:02 le débat social de toute façon, il n'a pas été, il n'a jamais commencé.
01:09:06 On nous explique que oui, il faut regarder...
01:09:08 Il n'a jamais eu lieu selon vous ce débat social ?
01:09:10 Non, il n'a jamais eu lieu.
01:09:12 C'est très clair que le président de la République, dans son second mandat,
01:09:15 il avait de toute façon choisi une option qui n'était pas celle de la CFDT,
01:09:20 sachant que la CGT aurait de toute façon dit non,
01:09:22 mais la CFDT aurait pu dire oui, et notamment à la première réforme
01:09:27 envisagée par Emmanuel Macron sur la sécurité sociale,
01:09:30 c'est-à-dire une réforme systémique, la réforme à points, etc.
01:09:33 Ça venait même de la CFDT.
01:09:34 Donc là, il aurait pu y avoir un terrain d'entente.
01:09:36 Et puis grosso modo, faire la part entre, disons,
01:09:38 des gens qui n'ont pas des boulots très pénibles.
01:09:40 Moi, je n'aime pas trop quand on dit que les travaux,
01:09:42 les emplois intellectuels, les emplois de cadre,
01:09:45 ne sont pas des emplois de vrai travail.
01:09:48 J'entends bien que le travail physique peut abîmer le corps,
01:09:51 et donc la durée de travail est plus importante.
01:09:54 Mais grosso modo, là, on voit bien que sur cette réforme,
01:09:57 ce sont des gens première ligne, seconde ligne,
01:09:59 qui vont en pâtir, sans parler des femmes.
01:10:02 Donc non, il n'y a pas eu ce débat-là.
01:10:04 Et le choix qui a été fait par Emmanuel Macron
01:10:06 dans le fond de cette réforme,
01:10:07 qui est une réforme vraiment paramétrique
01:10:09 pour faire plaisir au marché à la demande de Bruxelles,
01:10:11 mais aussi une demande qui a été faite
01:10:13 par le président de la République, Abraham Borne,
01:10:15 d'aller voir les gens de LR,
01:10:17 qui, eux, étaient de toute façon favorables
01:10:19 à une réforme paramétrique,
01:10:21 donc à des cotisations plus longues
01:10:23 comme dans les autres pays européens.
01:10:24 C'était un choix qui excluait de toute façon,
01:10:26 on va dire, le chemin social.
01:10:29 Et puis surtout, c'est le peuple français,
01:10:31 qui a fait la décision du Conseil constitutionnel
01:10:33 en utilisant un argument, à mon avis, assez spécieux
01:10:35 pour écarter le RIP.
01:10:36 Alors, on verra ce qu'il en est le 3 mai.
01:10:38 Mais ça, ça paraît, si vous voulez,
01:10:40 symboliquement et politiquement, c'est très violent.
01:10:43 Et le Conseil constitutionnel a fait de la politique.
01:10:45 – Allez, réaction à présent de Jean-Luc Mélenchon
01:10:47 sur sa chaîne YouTube.
01:10:49 Écoutez, et puis on va réagir juste derrière
01:10:51 avec Guillaume Bigot.
01:10:53 – Le Conseil constitutionnel a aggravé la crise.
01:10:57 Il met tout le monde au pied du mur.
01:10:59 Maintenant, quelqu'un doit se soumettre ou se démettre.
01:11:03 – Quelqu'un doit se soumettre ou se démettre.
01:11:06 Guillaume Bigot.
01:11:07 – Bon, ben là, c'est la tentative.
01:11:08 D'abord, c'est un clin d'œil fait par Jean-Luc Mélenchon,
01:11:10 qui aime bien l'histoire, à la crise du 16 mai 1877,
01:11:14 lors de laquelle nous avions une situation un peu étonnante,
01:11:17 puisque nous avions un président de la République,
01:11:19 de la 3ème République, qui s'appelait Mac Mahon.
01:11:22 Et ce président de la 3ème République était monarchiste.
01:11:25 Alors, qu'est-ce qui se passe quand on a un président de la République
01:11:28 qui est monarchiste ?
01:11:30 Ce monarchiste ne rêvait que d'une chose, évidemment,
01:11:32 c'est de rétablir la monarchie et d'abolir la République.
01:11:34 Et donc, il n'a eu de cesse, ce Mac Mahon,
01:11:38 que de provoquer des dissolutions,
01:11:40 pour ensuite se retrouver avec des majorités
01:11:42 qui étaient toujours plus républicaines.
01:11:44 Et un jour, un célèbre leader des Républicains, Gambetta,
01:11:48 a dit au président Mac Mahon,
01:11:50 "La prochaine fois, il faudra vous soumettre ou vous démettre."
01:11:53 Et effectivement, on l'a un peu oublié,
01:11:55 mais le président de la 3ème République,
01:11:57 c'était un président qui avait beaucoup plus de pouvoir
01:11:59 qu'il n'en a eu après.
01:12:00 Et après cette crise du 16 mai 1877,
01:12:03 effectivement, le président de la République de la 3ème
01:12:06 est devenu le personnage qui inaugure les crises en thème,
01:12:09 autrement dit, qui n'a plus qu'un pouvoir symbolique.
01:12:11 M. Mélenchon, lui, veut greffer à cette crise,
01:12:14 qui est une crise sociale,
01:12:15 mais qui est aussi une crise de l'autorité personnelle
01:12:18 du président de la République,
01:12:20 une obsession, son obsession,
01:12:23 qui est celle de la 6ème République.
01:12:25 Et il a bouclé la boucle avec la 3ème,
01:12:26 et avec ce clin d'œil historique que fait M. Mélenchon,
01:12:29 qui est de dire qu'il ne veut plus d'un président de la République
01:12:32 avec beaucoup de pouvoir, élu au suffrage universel,
01:12:35 ce qu'il appelle le monarque républicain.
01:12:37 Lui, il veut retourner à la 3ème République post-1877,
01:12:40 ou il veut retourner à la 4ème République,
01:12:42 ce que le général de Gaulle appelait le régime des politiciens,
01:12:45 ou le régime des partis, ça revient au même.
01:12:48 C'est-à-dire que les Français votent pour des députés,
01:12:52 en général au suffrage proportionnel,
01:12:54 c'est le cas sous la 4ème,
01:12:56 et là, ça fait une myriade de petits partis,
01:12:58 des petits états-majors, comme on le voit à la NUPES d'ailleurs,
01:13:01 et vous aviez des Mélenchons de l'époque,
01:13:03 des Sandrine Rousseau de l'époque, etc.,
01:13:05 ou peu importe, des Bayreaux de l'époque,
01:13:07 qui se réunissaient dans des couloirs,
01:13:09 et qui décidaient de faire et de défaire des gouvernements
01:13:11 qui tombaient tous les 3 mois.
01:13:12 Voilà à quoi rêve M. Mélenchon.
01:13:14 Les opposants à la réforme des retraites
01:13:15 n'ont pas l'intention de baisser les bras
01:13:17 pour les syndicats et les manifestants.
01:13:19 Le combat continue, pourtant, cette nuit,
01:13:21 qui a été promulguée, validée, quelques heures avant,
01:13:25 par le Conseil constitutionnel.
01:13:27 On voit ça avec ce sujet signé Thomas Bonnet.
01:13:29 Une promulgation rapide,
01:13:33 et le désir de tourner la page des retraites.
01:13:35 Le chef de l'État invite les syndicats mardi
01:13:37 à l'Élysée avec la volonté de passer à autre chose.
01:13:40 Réponse hier soir de Laurent Berger.
01:13:42 Je vous le dis, nous n'irons pas.
01:13:44 Nous rentrerons pas dans un agenda politique.
01:13:46 Donc nous ne rentrerons pas dans une nouvelle séquence
01:13:48 parce que cette séquence-là n'est pas terminée.
01:13:50 Le son de cloche dans les rangs des manifestants,
01:13:52 visiblement déterminés à maintenir la pression.
01:13:54 On ne lâchera rien, il faut se mobiliser.
01:13:57 À chaque fois qu'il y a eu un passage en force
01:14:02 par une de nos institutions,
01:14:04 eh bien ça a renforcé le mouvement.
01:14:06 Parce que c'est ça qui énerve les gens.
01:14:07 Le front contre la réforme des retraites
01:14:09 ne semble pas se fissurer au sein de l'intersyndicale,
01:14:12 et du côté de l'opposition aussi.
01:14:14 On soutient une poursuite du combat.
01:14:16 Ça n'est pas parce qu'une réforme est adoptée
01:14:19 et qu'elle est constitutionnelle,
01:14:21 qu'elle n'en est pas moins illégitime
01:14:23 sur le plan politique et de la justice sociale.
01:14:26 Et c'est au nom de cela que nous soutiendrons
01:14:28 toutes les actions menées par l'intersyndicale
01:14:30 dans les jours et les semaines qui viennent.
01:14:32 Quoi qu'il arrive, il n'est pas possible
01:14:34 qu'une mobilisation s'arrête quand 93% des travailleurs
01:14:36 sont opposés à une réforme des retraites.
01:14:38 Ça n'est pas possible.
01:14:39 Donc Emmanuel Macron finira par céder.
01:14:41 Cette décision du Conseil constitutionnel
01:14:43 et ce qui se passe maintenant,
01:14:44 cette promulgation de la loi,
01:14:45 acte la rupture définitive du peuple français
01:14:48 avec Emmanuel Macron.
01:14:50 L'intersyndicale appelle tous les travailleurs
01:14:52 à la mobilisation pour la date du 1er mai.
01:14:54 Une journée symbolique
01:14:55 que les syndicats espèrent aussi historique.
01:14:58 Les syndicats appellent donc à une mobilisation
01:15:02 historique, massive, le 1er mai, Guillaume Bigot.
01:15:06 Mais n'y a-t-il pas aussi un aveu de faiblesse ?
01:15:08 Pourquoi attendre le 1er mai
01:15:10 alors que nous sommes le 15 avril ?
01:15:12 D'abord parce que si la réforme,
01:15:16 si la procédure du 49-3 avait un peu relancé
01:15:19 la machine de mobilisation,
01:15:21 cette décision du Conseil constitutionnel
01:15:23 finalement, elle est peut-être moins violente
01:15:26 ou moins politique que l'utilisation du 49-3
01:15:30 qui était vraiment politique
01:15:31 et qui en plus déclenchait une attente
01:15:33 qui est celle de la censure du gouvernement.
01:15:35 Donc à ce moment-là, la crise sociale
01:15:37 de social était devenue vraiment très politique
01:15:40 et là, tout le monde embrayait d'une certaine façon
01:15:42 mobilisation maximale,
01:15:43 les jeunes commençaient à sortir, etc.
01:15:45 Là, nous sommes en vacances,
01:15:47 nous allons être vers la période des ponts.
01:15:50 Bon, je pense qu'il y a un épuisement aussi
01:15:54 dû au fait qu'il y a l'inflation,
01:15:56 que c'est très difficile de poser des jours
01:15:58 pour manifester, que ça coûte extrêmement cher
01:16:00 et que si au pic de la crise, d'une certaine façon,
01:16:04 ça n'a pas déclenché le raz-de-marée
01:16:06 qui était attendu et espéré par les opposants,
01:16:09 à mon avis, il y a peu de chance maintenant.
01:16:11 Alors, la seule planche de salut
01:16:13 et le seul, j'allais dire,
01:16:15 le seul point de bascule symbolique,
01:16:18 ce serait effectivement le fameux référendum
01:16:21 d'initiative partagée du 3 mai.
01:16:23 Et là, comme le 1er mai est une date symbolique,
01:16:26 qu'est-ce que c'est que le 1er mai ?
01:16:27 Le 1er mai, tous les pays du monde le célèbrent à la,
01:16:30 sauf les États-Unis d'Amérique,
01:16:32 puisque c'est un massacre qui a eu lieu
01:16:34 aux États-Unis d'Amérique à la fin du 19e siècle,
01:16:36 massacre de travailleurs.
01:16:37 Et donc, ça a été réutilisé à bloc, bien sûr,
01:16:40 par le mouvement social, communiste,
01:16:43 les syndicalistes, etc.
01:16:44 Donc là, en l'occurrence,
01:16:46 il pourrait y avoir une mobilisation de tous.
01:16:48 D'ailleurs, les syndicats ont commencé à entonner
01:16:50 cet accent en disant vraiment
01:16:53 tout le monde, les familles, etc.,
01:16:55 tout le peuple doit descendre dans la rue.
01:16:57 Mais on n'est plus tellement dans une mobilisation
01:17:00 purement sociale.
01:17:01 L'enjeu pourrait être, me semble-t-il,
01:17:03 d'exercer une pression populaire
01:17:06 avec une masse, une mobilisation vraiment massive
01:17:09 sur le Conseil constitutionnel
01:17:11 qui se réunira le 3 mai
01:17:13 pour décider ou non d'autoriser
01:17:15 le référendum d'initiative populaire.
01:17:16 Et là, finalement, si le référendum
01:17:18 d'initiative populaire est autorisé,
01:17:19 mais je ne vois pas comment il pourrait ne pas l'être,
01:17:21 alors ça relancera effectivement
01:17:23 le mouvement sur la réforme des retraites.
01:17:25 Mais le mouvement sur la réforme des retraites,
01:17:27 de maintenant jusqu'au 1er mai,
01:17:28 je ne le vois pas repartir.
01:17:29 Guillaume, une sortie de crise est-elle envisageable
01:17:32 aujourd'hui ou est-ce que cette sortie de crise
01:17:34 passera par finalement l'épuisement des syndicats,
01:17:37 comme vous le disiez il y a quelques instants ?
01:17:39 La sortie de crise sociale,
01:17:43 s'il n'y a pas ce RIP qui est autorisé le 3 mai
01:17:47 qui pourrait relancer vraiment tout le processus,
01:17:49 oui, je pense qu'on va vers un épuisement.
01:17:52 En revanche, il y a quelque chose qui s'est passé,
01:17:55 il y a finalement un ressort qui s'est brisé
01:18:00 dans le lien entre le président de la République,
01:18:03 président de tous les Français,
01:18:04 qu'on soit d'accord ou pas avec lui,
01:18:06 qui devrait normalement avoir cette fonction
01:18:09 et ce rôle d'être un peu au-dessus de la miliee
01:18:11 et d'avoir comme principale préoccupation
01:18:14 de maintenir, un terme qu'il aime beaucoup
01:18:17 mais qu'il pratique relativement peu,
01:18:18 la concorde nationale.
01:18:19 Là, je pense qu'il y a quelque chose qui s'est brisé
01:18:21 et je ne vois pas par contre,
01:18:22 si je pense que le mouvement social
01:18:24 ne va pas nécessairement reprendre,
01:18:25 je ne vois pas comment la plaie pourrait se refermer,
01:18:28 d'une certaine façon.
01:18:29 Comment l'autorité, qu'est-ce que c'est que l'autorité ?
01:18:31 L'autorité c'est se faire obéir,
01:18:33 c'est se faire respecter bien sûr,
01:18:35 sans avoir besoin ni de trop parler,
01:18:38 ni d'utiliser la force.
01:18:40 Là, vous voyez, le président de la République
01:18:42 ne peut plus aller nulle part,
01:18:44 le Premier ministre ne peut plus aller nulle part,
01:18:46 Mme Borne s'est rendue dans un supermarché quasiment
01:18:48 comme en Terre inconnue, pratiquement,
01:18:50 et ça a été la catastrophe.
01:18:52 Alors, est-ce que ça, ça va retomber ? Non.
01:18:54 Je pense que oui, le mouvement social
01:18:56 risque de s'essouffler,
01:18:57 sauf référendum d'initiative populaire,
01:19:00 qui lancerait une séquence de plusieurs mois
01:19:02 pour arriver au bout, si vous voulez,
01:19:04 d'organiser ensuite, voir s'ils ont ou non
01:19:06 les signatures, on ne rentre pas dans le détail,
01:19:08 mais il faut obtenir non seulement
01:19:10 que des députés et des sénateurs lancent le processus,
01:19:12 que le Conseil constitutionnel dise oui,
01:19:14 et ensuite, d'avoir pratiquement
01:19:17 5 millions, 4 millions, 7 de signatures,
01:19:20 et enfin, alors, il peut y avoir un référendum.
01:19:23 Bon, donc on n'est pas au bout du processus,
01:19:25 si ce processus-là est relancé,
01:19:26 ça pourrait relancer la machine
01:19:27 autour de la réforme des retraites,
01:19:29 mais sinon, je pense que ça va s'atténuer,
01:19:31 en revanche, le ressort de l'autorité
01:19:33 de la République me semble brisé.
01:19:35 Allez, il est 8h30, bonne matinée,
01:19:36 nous sommes en direct sur C News et Europe 1,
01:19:39 la suite de Face à Bigo,
01:19:41 dans un instant on va revenir, bien sûr,
01:19:43 sur les violences, sur les manifestations sauvages
01:19:45 qui ont éclaté dans tout le pays hier soir,
01:19:47 ce sera juste après le rappel des principaux titres
01:19:49 de l'actualité, avec Elisa Lukavski.
01:19:52 De nouveaux suspects ont été mis en examen,
01:19:57 et placés en détention provisoire dans l'enquête
01:19:59 pour assassinat, ouverte après la mort de Leslie et Kevin.
01:20:02 Ce couple des deux sèvres dont les corps
01:20:04 ont été retrouvés début mars,
01:20:06 âgé de 23 ans, Michael Zed,
01:20:08 a été mis en examen pour assassinat,
01:20:10 enlèvement et séquestration,
01:20:11 modification d'une scène de crime
01:20:13 et recelle de cadavre.
01:20:14 Un deuxième suspect, Stéphane M, 24 ans,
01:20:17 a également été mis en examen
01:20:19 pour les mêmes chefs d'accusation,
01:20:21 à l'exception de celui d'assassinat.
01:20:24 Une inflation orientée à la baisse dans la zone euro,
01:20:27 c'est ce qu'a déclaré Christine Lagarde,
01:20:28 la présidente de la Banque Centrale Européenne,
01:20:30 hier. L'inflation en zone euro devrait poursuivre
01:20:33 sa baisse dans les prochains mois,
01:20:34 grâce à la chute des prix de l'énergie
01:20:36 et aux hausses de taux,
01:20:38 même s'il subsiste des incertitudes considérables,
01:20:41 a prévenu Christine Lagarde.
01:20:43 Et puis du foot, avec la 31e journée de Ligue 1 et Lyon
01:20:46 qui enchaînent. Deuxième victoire de rang pour l'OL,
01:20:48 la troisième d'affilée en championnat,
01:20:50 c'est Alexandre Lacazette qui ouvre le score sur pénalty.
01:20:53 Quelques instants plus tard,
01:20:54 égalisation du Toulousain, Zakaria Aboukhal.
01:20:57 Les joueurs de Laurent Blanc vont ensuite profiter
01:20:59 d'une erreur défensive.
01:21:00 Toulousaine bute contre son camp de Logan Costa,
01:21:03 un succès de Lyon qui revient à deux points
01:21:07 de la cinquième place.
01:21:08 Merci beaucoup Elisa.
01:21:11 Lukavski hué et colère.
01:21:13 Hier soir en France, des manifestations sauvages
01:21:15 ont donc éclaté dans les grandes villes du pays.
01:21:18 Des rassemblements émaillés souvent de dégradation.
01:21:20 À Rennes, les portes d'un commissariat
01:21:22 ont notamment été incendiées.
01:21:24 Retour sur cette nuit de violence avec Thomas Bonnet.
01:21:28 Une image saisissante hier soir à Rennes.
01:21:32 La porte de ce commissariat de quartier
01:21:35 dévoré par les flammes.
01:21:37 Un feu déclenché par des poubelles
01:21:38 enflammées par des manifestants.
01:21:40 Par chance, aucune victime n'est à déplorer.
01:21:44 Non loin de là, c'est un autre édifice symbolique
01:21:46 qui est visé.
01:21:47 La porte du couvent des Jacobins est en flammes.
01:21:50 Il faudra finalement l'intervention du canon à eau
01:21:52 des forces de l'ordre pour éteindre l'incendie.
01:21:56 Deux images qui illustrent les tensions à Rennes
01:21:59 après un rassemblement pacifique dans la ville
01:22:01 à l'appel de l'intersyndical.
01:22:03 À Lyon aussi, quelques centaines de personnes
01:22:06 ont tenté de manifester illégalement.
01:22:08 Ils ont finalement été repoussés
01:22:10 par des tirs de gaz lacrymogènes.
01:22:12 Enfin, à Paris, environ un millier de personnes
01:22:15 a quitté le rassemblement de la place
01:22:17 de l'hôtel de ville pour se constituer en petits groupes.
01:22:20 Ils ont ainsi déambulé dans les rues de la capitale.
01:22:22 Un jeu du chat et de la souris avec les forces de l'ordre
01:22:24 contraintes d'intervenir suite à des dégradations
01:22:27 de mobilier urbain.
01:22:29 Selon la préfecture de police, 112 personnes
01:22:31 ont été arrêtées hier soir dans les rues de Paris.
01:22:34 112 personnes interpellées à Paris,
01:22:37 un commissariat brûlé,
01:22:40 deux policiers blessés également à Rennes.
01:22:42 Toutes ces violences, Guillaume Bigot,
01:22:44 on pouvait malheureusement s'y attendre
01:22:46 après la décision du Conseil constitutionnel hier.
01:22:49 Oui, c'est maintenant un classique.
01:22:51 Vous avez ce qu'on appelle la révolution sur TikTok
01:22:55 ou la révolution sur Instagram
01:22:57 qui est une sorte de parodie de la révolution.
01:22:59 On allume des feux de poubelle et on se filme
01:23:02 et on fait des réels et on envoie ça à ses copains,
01:23:06 à ses réseaux, etc.
01:23:08 Ça, c'est une petite partie de la jeunesse très infime
01:23:13 qui est dans cette espèce de provocation
01:23:16 parce que quand on est jeune, on cherche une cause.
01:23:20 Ensuite, vous avez vraiment une autre dimension
01:23:24 qui sont ces professionnels de la violence,
01:23:26 espèce de professionnels de la révolution post-moderne,
01:23:30 les fameux Black Blocs, bien sûr,
01:23:32 mais ceux qu'on a vu aussi apparaître à Seine-Solenne
01:23:34 qui n'est pas exactement les mêmes,
01:23:36 qui ont un peu muté,
01:23:38 c'est pas la guérilla urbaine, c'est la guérilla rurale,
01:23:41 qui sont extrêmement déterminés et violents,
01:23:43 qui ont des modes d'action.
01:23:45 C'était souligné par le général de gendarmerie, Cavalier,
01:23:48 mais c'est vrai que c'est très étonnant.
01:23:50 Ils utilisaient des drones que les gendarmes, par exemple,
01:23:52 n'avaient pas l'autorisation d'utiliser,
01:23:54 toutes sortes d'armes par destination,
01:23:56 ils avaient une tactique bien rodée.
01:23:58 Bref, là, on sent bien qu'il y a un noyau dur
01:24:01 qui est prêt à la violence.
01:24:03 Alors, moi, je ferais la distinction quand même
01:24:05 entre cette espèce de volonté de mettre le feu un peu partout
01:24:08 pour faire des images parce que c'est très spectaculaire
01:24:11 et faire courir un peu les pompiers.
01:24:13 Est-ce que ça veut dire qu'on est dans une révolution,
01:24:15 dans un processus révolutionnaire ?
01:24:16 Non, je pense que ce n'est pas ça, la révolution.
01:24:18 Même ces fameux Black Blocs, qui sont extrêmement violents,
01:24:21 ils n'ont pour l'instant pas utilisé des armes de guerre.
01:24:24 Il ne s'agit pas...
01:24:25 Vous voyez, on a eu dans notre histoire quand même...
01:24:28 On voit ce que c'est, la révolution,
01:24:30 vraiment, quand on veut renverser l'ordre établi.
01:24:33 On n'en est pas là.
01:24:34 Je pense qu'il y a quelque chose comme jouer au jeu
01:24:36 "Echa à la souris", mais attention, ça peut être
01:24:38 très, très, très violent.
01:24:39 Après, d'un point de vue politique, évidemment,
01:24:41 que ça, ça ne fait qu'abîmer le mouvement social,
01:24:44 qu'abîmer et discréditer la lutte contre les réformes.
01:24:47 D'un point de vue politique encore, il n'est pas certain
01:24:50 que finalement, ça profite au gouvernement,
01:24:53 que le gouvernement puisse se poser
01:24:55 comme le parti de l'ordre du tout.
01:24:56 D'abord, souvenez-vous que pendant la crise des Gilets jaunes,
01:24:58 il y avait jusqu'à 60% de nos compatriotes
01:25:00 qui comprenaient la violence.
01:25:02 Alors, on n'en est pas là du tout.
01:25:03 Mais si, demain, il doit y avoir un nouvel épisode,
01:25:06 faisons attention à ça.
01:25:07 C'est-à-dire que malheureusement, il y a une partie
01:25:10 de plus en plus importante des Français poussée à bout.
01:25:12 Le fait qu'il n'y ait pas cette...
01:25:14 Que le mouvement social ne prenne pas,
01:25:15 qu'il n'y ait pas des grandes mobilisations,
01:25:17 des grandes manifestations.
01:25:18 Pourquoi ? Parce que la misère est très importante.
01:25:20 Parce que l'inflation, notamment alimentaire,
01:25:22 fait que les gens n'ont pas le luxe de faire ça.
01:25:24 Mais c'est la raison qui fait aussi qu'il pourrait y avoir,
01:25:26 finalement, demain, je ne dis pas aujourd'hui,
01:25:28 mais demain, dans un contexte un peu différent,
01:25:30 un soutien à cette violence.
01:25:32 - Allez, Guillaume, vous parliez de Sainte-Soline tout à l'heure.
01:25:34 Vous vous souvenez de la polémique
01:25:36 avec la Ligue des droits de l'homme
01:25:38 et le gouvernement qui, notamment, a accusé
01:25:42 la Ligue des droits de l'homme.
01:25:43 Le président de la LDH répond, chez nos confrères du Monde,
01:25:46 aux accusations de Gérald Darmanin et d'Elisabeth Borne.
01:25:48 Après le ministre de l'Intérieur,
01:25:50 la Première ministre s'en est prise aussi à l'association,
01:25:52 dénonçant ses ambiguïtés face à l'islamisme radical.
01:25:56 On en parle avec vous, Elisa Lukiewski.
01:25:58 Elisa, la LDH estime être le bouc émissaire du gouvernement.
01:26:02 - Je suis à la fois blessée et révoltée.
01:26:04 Ces propos sont très graves parce qu'elle est Première ministre.
01:26:07 Voilà la déclaration de Patrick Baudoin,
01:26:09 le président de la Ligue des droits de l'homme,
01:26:11 qui assume le rôle de la LDH,
01:26:13 qui est de défendre le droit des étrangers et des immigrés.
01:26:16 Nous assumons le fait d'être un contre-pouvoir
01:26:18 parce que tout pouvoir comporte sa part d'ombre,
01:26:20 mais hormis la période de l'occupation,
01:26:22 nous n'avons jamais été attaqués aussi frontalement
01:26:24 par un gouvernement.
01:26:26 Quand on lui parle de la demande du ministre de l'Intérieur,
01:26:28 Gérald Darmanin, de regarder un peu plus attentivement
01:26:31 à la subvention accordée par l'État à la LDH
01:26:33 dans le cadre des actions menées,
01:26:35 Patrick Baudoin s'insurge.
01:26:37 Où va-t-on ? C'est exactement ce que font
01:26:39 Viktor Orban, Benjamin Netanyahou ou Vladimir Poutine.
01:26:42 Cela voudrait dire qu'on va vous accorder des subventions
01:26:44 si votre comportement va dans le sens du pouvoir.
01:26:48 Et enfin, la question de savoir
01:26:50 où en sont les libertés fondamentales en France.
01:26:52 Le président de la LDH est assez fataliste.
01:26:55 Les libertés publiques en France sont en péril
01:26:57 avant de conclure que la Ligue des droits de l'homme
01:26:59 est une amie de l'État de droit.
01:27:02 Merci beaucoup Elisa Lukavski.
01:27:05 Guillaume Bigot, le président de la LDH,
01:27:08 la réaction du président de la LDH
01:27:12 chez nos confrères du monde est-elle légitime selon vous ?
01:27:15 Non, je crois que c'est ce qui est excessif
01:27:17 et tout à fait insignifiant.
01:27:19 Le président de la LDH n'a pas l'air de bien comprendre
01:27:22 ce qui se passe chez Vladimir Poutine par exemple.
01:27:25 C'est-à-dire que les opposants sont liquidés physiquement.
01:27:28 Des journalistes sont liquidés physiquement.
01:27:31 Donc lui, il compare, il met sur un pied d'égalité
01:27:34 le fait qu'un État démocratique comme la France
01:27:37 pourrait s'interroger sur l'opportunité
01:27:40 de prendre l'argent des Français et le nôtre,
01:27:42 c'est-à-dire nos impôts, le donner à des gens
01:27:44 qui défendent par exemple des islamistes,
01:27:46 c'est-à-dire des gens qui tiennent des propos
01:27:48 extrêmement virulents, violents contre la démocratie.
01:27:50 C'est vrai qu'on peut se poser la question
01:27:52 est-ce que c'est bien intéressant de faire ça ?
01:27:55 Donc s'interroger sur l'opportunité de verser
01:27:58 des subventions, ça devient l'équivalent
01:28:01 de "je liquide mes opposants".
01:28:04 C'est tout à fait excessif.
01:28:07 Le point de vue de la Ligue des droits de l'homme,
01:28:10 c'est d'être dans une interprétation hyper pointilliste,
01:28:13 hyper formaliste du respect des droits,
01:28:16 notamment des droits de la défense,
01:28:18 un peu ce que font les avocats.
01:28:20 Et d'une certaine façon, oui, c'est un peu
01:28:22 le jeu de l'État de droit, je suis d'accord avec ça.
01:28:24 C'est-à-dire dans les prétoires,
01:28:26 heureusement qu'il y a des avocats
01:28:29 et heureusement que tout le monde,
01:28:31 même les personnes les pires, peuvent être défendus.
01:28:33 C'est l'honneur de la démocratie
01:28:35 et qu'on peut utiliser en quelque sorte
01:28:38 les complexités du droit pour essayer
01:28:41 d'organiser sa défense.
01:28:43 Mais est-ce que ça, c'est quelque chose
01:28:45 qui est transposable, disons, au débat public,
01:28:47 à la défense de l'idée des droits de l'homme
01:28:49 dans le débat public ?
01:28:51 Est-ce qu'on peut se comporter comme ils le font eux,
01:28:53 c'est-à-dire comme des avocats de mauvaise foi,
01:28:55 pour trouver à des gens comme IQCem,
01:28:58 qui tiennent des propos, et d'ailleurs,
01:29:00 le président des droits de l'homme le reconnaît lui-même,
01:29:02 des propos antisémites ignobles,
01:29:04 des propos misogynes absolument atroces,
01:29:07 est-ce qu'il peut, lui, se comporter de cette façon
01:29:09 pour chercher des noises à l'État
01:29:12 qui cherche à mettre hors d'état de nuire
01:29:14 ce qu'on peut appeler les ennemis de la liberté ?
01:29:16 Je suis assez favorable à cette formule de Saint-Just.
01:29:19 Pas de liberté pour les ennemis de la liberté.
01:29:21 Si des gens s'en prennent à la démocratie,
01:29:23 il y a quand même des limites à tout.
01:29:25 Donc là, lui, il dit, non, non, mais nous, notre rôle,
01:29:27 c'est de défendre tout le monde, y compris les plus affreux jojos.
01:29:30 Bon, très bien. Il dit la même chose, d'ailleurs,
01:29:32 à Seine-Solide, il dit, il y a des gens,
01:29:34 il le reconnaît, qui ont utilisé une violence absolument
01:29:36 ignoble, insupportable, horrible.
01:29:39 Donc il reconnaît que ce sont quasiment des terroristes
01:29:41 qui ont vraiment, violemment agressé les gendarmes.
01:29:44 Mais par ailleurs, il estime que c'est son rôle, à lui,
01:29:47 le président de la Ligue des droits de l'homme, d'envoyer,
01:29:49 il l'a dit, il y a 22 représentants de la Ligue des droits de l'homme
01:29:51 sur place, donc quasiment des casques bleus,
01:29:53 comme s'il mettait un pied d'égalité entre des gens ultra-violents,
01:29:57 entre des terroristes, entre des gens, je répète,
01:30:00 comme des islamistes, qui s'en prennent à la démocratie,
01:30:03 et puis un État qui fait son travail de maintien de l'ordre public
01:30:07 et il met un pied d'égalité entre les deux.
01:30:09 Donc là, je pense que ça va trop trop loin,
01:30:11 et surtout, le sommet de la tartufferie, c'est considérer
01:30:14 que ne pas les financer, de ne pas les financer avec de l'argent public,
01:30:17 c'est une atteinte insupportable aux libertés.
01:30:20 Mais c'est à mourir de rire.
01:30:22 - Cependant, Guillaume, est-ce que Elisabeth Borne et Gérald Darmanin
01:30:26 ont bien fait de viser la Ligue des droits de l'homme,
01:30:29 particulièrement en ce moment, notamment sur la question de Sainte-Seline,
01:30:31 vous l'évoquiez à l'instant.
01:30:33 - Ce n'est pas inintéressant que l'opinion publique
01:30:35 prenne conscience du fait que des gens, si vous voulez,
01:30:37 se drapent dans un combat qui était celui du 19e siècle,
01:30:40 du début du 20e siècle, qui était un combat noble
01:30:42 pour défendre les droits du capitaine Dreyfus,
01:30:44 pour défendre effectivement des mesures de police
01:30:48 qui, à l'époque, étaient très profondément,
01:30:51 qui piétinaient les libertés individuelles.
01:30:54 A l'époque, on était quand même dans un État,
01:30:58 même si c'était la démocratie au début du siècle en France,
01:31:00 c'était un État quand même très répressif, à peine de mort, etc.
01:31:03 Donc se drape dans la noblesse de ces combats
01:31:06 pour aujourd'hui venir défendre des gens
01:31:10 qui mettent des coups de boutoir,
01:31:12 vraiment, soit directement violents,
01:31:14 c'est le cas des terroristes,
01:31:15 c'est le cas de ces agitateurs de Saint-Saëline
01:31:18 les plus violents,
01:31:19 ou des gens qui, d'une manière encore plus insidieuse
01:31:21 comme les frères musulmans, répandent un poison,
01:31:24 comme ont pu le faire d'ailleurs les fascistes
01:31:27 ou les nazis dans l'entre-deux-guerres.
01:31:28 Donc là, je pense que ce n'est pas le rôle
01:31:30 de la Ligue des droits de l'homme.
01:31:31 C'était intéressant, à mon avis, de désacraliser
01:31:33 la Ligue des droits de l'homme,
01:31:34 parce que comme c'est une vieille dame
01:31:35 qui a presque l'âge de la tour Eiffel,
01:31:37 et comme en plus tout le monde en France
01:31:39 est forcément attaché aux droits de l'homme,
01:31:40 nous sommes le pays des droits de l'homme,
01:31:41 nous en sommes tous fiers,
01:31:43 on a l'impression que, comme ça,
01:31:44 ils se drapent tel la statue de la liberté,
01:31:46 la statue du commandeur,
01:31:47 qu'ils défendent ce que nous avons de plus sacré.
01:31:50 Mais non, en fait, au nom de la défense
01:31:52 de ce que nous avons de plus sacré,
01:31:53 ils sont en train de faciliter le travail de sapes
01:31:57 que font les ennemis de la démocratie,
01:31:59 et pour le coup, les ennemis des droits de l'homme.
01:32:01 Donc, ce sont en fait les porteurs de valises,
01:32:03 effectivement, des ennemis des droits de l'homme.
01:32:05 Allez, un tout autre sujet à présent, Guillaume.
01:32:07 Les Français vont bientôt pouvoir donner leur avis
01:32:10 sur l'utilisation de leurs impôts, figurez-vous.
01:32:13 Le ministère des Comptes publics souhaite lancer
01:32:15 une grande consultation d'ici le mois prochain.
01:32:17 Il faut dire que dans certaines villes,
01:32:19 les consultations citoyennes sont même devenues
01:32:21 une habitude, à Nantes notamment,
01:32:23 comme nous l'explique ce sujet de Jean-Michel Decaze.
01:32:26 Dans ce quartier, à Nantes,
01:32:28 on a l'habitude des consultations citoyennes.
01:32:30 Les habitants ont donné leur avis
01:32:32 sur les projets architecturaux,
01:32:34 ont même fait partie des jurys d'urbanisme.
01:32:37 Même chose pour la vie quotidienne,
01:32:39 les occupants des immeubles ont fait leur liste.
01:32:42 Si on pouvait avoir une vie d'une quartière
01:32:44 avec des couverts de proximité.
01:32:46 Une méthode pratiquée à l'échelle d'un quartier.
01:32:48 Pour une question nationale,
01:32:50 à quoi voudriez-vous que vos impôts servent en priorité ?
01:32:54 100% des personnes rencontrées ont établi ce classement.
01:32:57 Alors, je mets l'éducation.
01:32:58 Tout ce qui concerne l'éducation des jeunes,
01:33:03 pour en faire des adultes, responsables.
01:33:07 Et en deux, la santé, l'hôpital.
01:33:09 La formation d'infirmiers, de médecins.
01:33:13 Je pense que c'est ce qui pêche actuellement le plus.
01:33:16 Aujourd'hui, selon une étude de Justerepartition.fr,
01:33:21 sur 1000 euros de dépense publique,
01:33:23 la santé et l'éducation arrivent en deuxième et troisième position
01:33:28 derrière le financement des retraites.
01:33:31 Étude de Justerepartition.fr, étude intéressante Guillaume,
01:33:35 évoquée dans ce sujet, les retraites apparaissent en numéro un.
01:33:39 Rien d'étonnant finalement.
01:33:41 Oui, mais ça c'est vraiment une ironie extraordinaire.
01:33:44 C'est-à-dire que 70% des Français, à travers les sondages,
01:33:48 les sondages ne sont pas les élections, on est bien d'accord,
01:33:51 mais même quand on reprend les résultats et qu'on décortique les résultats
01:33:53 des différents scrutins, y compris la présidentielle,
01:33:56 on se rend compte que, et Emmanuel Macron le sait très bien,
01:33:58 il n'y a pas de majorité en faveur de sa réforme des retraites.
01:34:01 Donc cette majorité des Français est totalement ignorée, mise de côté.
01:34:04 Ce n'est pas grave, on peut lui imposer une réforme
01:34:07 qui va en plus impacter directement sa vie.
01:34:09 Par contre, en échange et en même temps, on va organiser
01:34:14 des réunions tupperware en interrogeant les gens,
01:34:18 les réunissant dans des comités de quartier.
01:34:20 Mais qu'est-ce que vous en pensez ? Qu'est-ce que vous voulez ?
01:34:22 C'est très typique de cette méthode macroniste,
01:34:27 mais c'est aussi typique du management en entreprise.
01:34:32 Et je pense que le président de la République,
01:34:34 beaucoup plus qu'on l'imagine, est un manager.
01:34:36 Ce n'est pas du tout un chef d'État classique.
01:34:39 C'est le président de la Start-up Nation.
01:34:41 C'est exactement le président de la Start-up Nation
01:34:43 qui a un peu plus, à mon avis, un programme de départ de Nation,
01:34:45 mais ça c'est un autre problème, sur le fond.
01:34:47 Mais sur la forme, effectivement, on est bien dans ce côté-là.
01:34:50 C'est-à-dire, on retrousse les manches, on tombe la cravate,
01:34:54 on ne fait pas de chichi, on parle à tout le monde,
01:34:57 tout le monde s'exprime, etc.
01:34:59 Seulement, le problème, c'est que ces techniques,
01:35:01 elles ont été bien étudiées en entreprise
01:35:03 pour précisément faire accepter aux collaborateurs
01:35:07 des choses qui ne sont pas du tout dans leur intérêt.
01:35:09 Autrement dit, quand vous êtes obligé de faire passer
01:35:12 un plan de licenciement, ce n'est pas quelque chose de très sympathique.
01:35:15 D'ailleurs, on va prendre un cabinet de communication,
01:35:17 le plan de licenciement va devenir un plan de sauvegarde de l'emploi.
01:35:20 C'est tellement plus sympathique et plus fun
01:35:22 d'appeler ça un plan de sauvegarde de l'emploi.
01:35:24 C'est positif, il faut positiver, vous comprenez.
01:35:26 De plus, qu'est-ce que vous allez faire ?
01:35:27 Vous allez réunir les gens en petits groupes de travail.
01:35:29 Vous pouvez aussi leur faire faire du team building,
01:35:32 les balader, etc. Ils sont contents de se retrouver.
01:35:34 Et puis, vous allez leur demander de réfléchir,
01:35:37 d'avoir des idées, la boîte à idées, d'être créatif,
01:35:39 qu'en pensez-vous, etc.
01:35:41 Le tout pour faire accepter un projet qui est déjà ficelé
01:35:44 et qui finalement, et c'est ça l'analogie, je pense,
01:35:47 très forte entre le management et la position du chef de l'État,
01:35:50 un projet, un plan qui est normalement, d'ailleurs,
01:35:55 et de manière absolument légitime en entreprise,
01:35:57 c'est pour ça qu'il y a une confusion des genres
01:35:59 et que ce qui est normal en entreprise n'est pas normal
01:36:01 dans le secteur politique et en démocratie.
01:36:03 En entreprise, c'est normal que ce soient les actionnaires
01:36:06 propriétaires de la boîte qui décident et qui arrêtent
01:36:08 un plan pour l'entreprise.
01:36:09 Et effectivement, ce plan, il ne va pas nécessairement
01:36:11 dans l'intérêt ou dans le sens toujours des salariés.
01:36:14 C'est normal, c'est la règle du jeu du capitalisme.
01:36:16 Seulement, si vous transposez ça dans le domaine démocratique,
01:36:19 ça ne va pas du tout, puisqu'en réalité,
01:36:21 les véritables actionnaires dans une démocratie,
01:36:23 ce sont les citoyens.
01:36:24 Le pouvoir nous appartient ou appartient individuellement
01:36:28 à aucun d'entre nous, mais collectivement
01:36:30 à l'ensemble des citoyens.
01:36:31 Et donc, le problème, là, on voit bien que le président
01:36:34 de la République, il a une feuille de route qui lui est donnée
01:36:37 par Bruxelles, qui lui est donnée par les marchés financiers,
01:36:39 qui lui est donnée par la situation de tension,
01:36:41 on peut le comprendre d'ailleurs, sur les taux d'intérêt,
01:36:43 est obligé de faire cette réforme rapidement.
01:36:45 Et qu'est-ce qu'il fait ?
01:36:46 Il agit en fait comme un manager qui doit vendre
01:36:48 à ses salariés une mesure qui ne va pas leur plaire.
01:36:52 Et donc, effectivement, il est obligé de les amuser,
01:36:55 de faire diversion, de les faire parler,
01:36:57 de les entendre.
01:36:58 Il nous a déjà fait le coup avec les Gilets jaunes,
01:37:00 finalement, dont il n'est absolument rien sorti.
01:37:02 Il recommence.
01:37:03 - Oui, c'est-à-dire, il leur pose la question,
01:37:05 il les interroge, mais il ne les écoute pas forcément.
01:37:07 - Mais la décision est déjà prise, en réalité.
01:37:09 La décision est déjà prise, parce que quand on vous dit
01:37:11 "écoutez, on va vous réunir pour savoir ce que vous voulez
01:37:15 faire de vos impôts", pardon, mais il y a un budget.
01:37:18 Pardon, mais c'est juste la base de la démocratie.
01:37:20 La démocratie, elle est née comme ça.
01:37:22 Elle est née en Grande-Bretagne, avec la Magna Carta.
01:37:24 "No taxation without representation".
01:37:26 La révolution américaine est venue de là,
01:37:28 puisque ces colons, sujet de la Grande-Bretagne,
01:37:31 devaient consentir à des impôts alors même qu'ils ne votaient pas.
01:37:35 Donc, ils se sont révoltés.
01:37:37 Ça a créé la révolution américaine.
01:37:38 En France, le tiers État, c'est ça.
01:37:40 On a demandé aux gens, finalement, de payer des impôts.
01:37:43 Ils n'avaient pas de droit au chapitre,
01:37:44 donc ça a déclenché la révolution.
01:37:45 Vous voyez, on en revient au point de départ.
01:37:47 Donc là, finalement, je comprends, si vous voulez,
01:37:50 le caractère assez habile politiquement,
01:37:52 parce qu'en même temps, il y a un ressenti.
01:37:54 Ce ressenti, il est très clair.
01:37:56 C'est qu'on paye de plus en plus d'impôts,
01:37:57 et finalement, les services publics en face
01:37:59 sont de moins en moins efficaces.
01:38:01 Mais si ça ne sert à rien, ça veut dire que c'est de la com, finalement ?
01:38:06 Ah mais c'est évidemment complètement de la com.
01:38:09 C'est complètement de la com, mais c'est une com habile
01:38:12 sur un point précis, qui est qu'il y a, je répète,
01:38:16 une sorte de ressenti des citoyens français,
01:38:20 c'est-à-dire qu'ils sont extrêmement taxés,
01:38:22 et qu'en face, ils ne voient pas vraiment le fruit de cet impôt.
01:38:27 Autrement dit, plus vous payez d'impôts,
01:38:29 et pratiquement, sans pousser le paradoxe,
01:38:31 moins vous avez des services publics de qualité.
01:38:33 Plus l'école se dégrade, plus l'hôpital se dégrade.
01:38:36 On vous explique que l'armée, elle est très bonne,
01:38:38 mais elle est échantillonnaire,
01:38:39 il n'y a pas des munitions pour plus de trois jours.
01:38:41 Et donc, vous dites, mais vous êtes en droit
01:38:43 de vous poser cette question.
01:38:44 Donc, on en revient à la question du consentement à l'impôt.
01:38:46 Mais lorsqu'on vous dit, on va vous interroger
01:38:48 pour savoir ce que vous voulez faire de l'impôt,
01:38:50 pardon, mais vous avez des députés
01:38:52 dont c'est précisément la fonction.
01:38:55 C'est-à-dire, leur fonction est de voter le budget,
01:38:57 et pour voter le budget, ils ont besoin de savoir
01:38:59 à quoi va servir le budget.
01:39:01 Donc, c'est très étonnant.
01:39:03 Mais on peut aussi se dire qu'il y a eu
01:39:05 une telle complexité administrative,
01:39:08 il y a eu une espèce de, une telle dérive, si vous voulez,
01:39:11 et peut-être une telle dilution des responsabilités
01:39:14 dans l'affectation de l'impôt.
01:39:16 C'est-à-dire qu'énormément de dépenses sont contraintes.
01:39:19 C'est ce qu'on appelle les services votés.
01:39:21 Quand vous votez un budget de l'État aujourd'hui,
01:39:23 70% ou 80% de ce que vous votez,
01:39:25 de toute façon, vous n'avez pas le choix que de le voter,
01:39:27 puisque les dépenses sont déjà engagées.
01:39:28 Donc, c'est un peu formel.
01:39:29 Si vous ne le votez pas, les choses vont s'écrouler.
01:39:31 Par exemple, on peut penser à tous les fonctionnaires
01:39:33 qu'il faut évidemment payer.
01:39:35 Deuxièmement, et bien, vous avez,
01:39:37 et ça, ce n'est pas seulement le mécanisme
01:39:39 de la construction européenne,
01:39:41 c'est aussi, par exemple, le mécanisme
01:39:42 des communautés de communes.
01:39:43 C'est aussi le mécanisme des autorités
01:39:45 administratives indépendantes.
01:39:47 C'est aussi le mécanisme des subventions
01:39:48 à des associations.
01:39:49 C'est aussi...
01:39:50 Il y a une telle complexité des circuits financiers
01:39:53 et de la décision démocratique
01:39:55 que ça devient effectivement illisible
01:39:57 pour les citoyens que nous sommes.
01:39:59 Peut-être même est-ce illisible pour les députés
01:40:01 qui n'arrivent pas à comprendre,
01:40:03 dans les documents que leur envoie Bercy,
01:40:05 à retrouver leurs petits,
01:40:07 ce qu'on appelle les "bleus" de Bercy.
01:40:09 Ils ont des documents extrêmement épais
01:40:10 et ne comprennent rien.
01:40:11 Donc, d'une certaine façon,
01:40:12 la technostructure, la technocratie,
01:40:15 a pris le pouvoir depuis déjà très longtemps en France.
01:40:19 Et effectivement, Emmanuel Macron,
01:40:21 de manière absolument incroyable,
01:40:23 est à la fois le meilleur représentant
01:40:25 de cette technocratie,
01:40:26 qui veut tout complexifier en permanence,
01:40:28 communautés de communes, d'un côté en bas,
01:40:30 Union européenne en haut,
01:40:32 en piratant d'une certaine façon
01:40:33 la démocratie directe,
01:40:35 et en refusant les référendums,
01:40:36 et simultanément,
01:40:37 il nous vend que lui va défendre
01:40:39 la lisibilité pour les citoyens que nous sommes
01:40:41 de l'action publique.
01:40:42 C'est vraiment fantastique.
01:40:43 - Allez, c'est un triste constat
01:40:44 du Centre national du livre.
01:40:46 Les jeunes lisent peu ou pas du tout,
01:40:48 même si les ventes de manga explosent pourtant.
01:40:50 La lecture devient occasionnelle
01:40:52 pour les 15-24 ans,
01:40:53 trop souvent remplacées par les réseaux sociaux
01:40:55 ou encore les jeux vidéo.
01:40:56 Reportage à Aix-en-Provence
01:40:58 de Stéphanie Rouquier.
01:41:00 - À la sortie de ce lycée d'Aix-en-Provence,
01:41:03 ces élèves dressent le programme à venir
01:41:06 de leurs vacances scolaires.
01:41:07 - Je pars à Arcachon chez mon père pendant une semaine.
01:41:09 - Bah, sortir avec les amis et jouer à la Play.
01:41:12 - La lecture, lire des livres ?
01:41:14 - Non, pas trop en ce moment.
01:41:15 - Pareil, j'aime pas trop ça à lire.
01:41:17 C'est pas ce que je suis le mieux.
01:41:19 - Selon une étude,
01:41:20 un jeune sur cinq n'ouvre jamais un livre
01:41:23 et parmi ceux qui lisent,
01:41:25 49% déclarent ne le faire qu'occasionnellement.
01:41:28 Un constat vérifié auprès de ces ex-soi.
01:41:31 - Beaucoup d'entre nous, on lit,
01:41:33 mais seuls des documents qui nous sont fournis
01:41:36 par l'université, du coup, on a moins le temps
01:41:39 pour, par exemple, des romans.
01:41:40 - Réussir à être plongé dans une histoire,
01:41:42 c'est compliqué, avec tout ce qu'il y a sur les réseaux
01:41:45 en ce moment, qu'on peut se divertir plus facilement.
01:41:48 - Mais en plein centre-ville, dans ce magasin
01:41:51 où les chats sont rois, les libraires restent optimistes.
01:41:55 - Nous, on a une librairie un peu particulière,
01:41:57 donc on a des chats.
01:41:58 Et en fait, les chats attirent les jeunes.
01:42:00 Et ces jeunes, même s'ils viennent une première fois
01:42:02 pour voir les chats, ils vont se rendre compte
01:42:04 qu'on a aussi des livres.
01:42:05 Et du coup, ça enchaîne sur de la lecture régulière.
01:42:08 - S'adonner à la lecture avec un chat ou des mangas,
01:42:12 à chacun de trouver son moteur
01:42:14 pour apprendre à aimer les livres.
01:42:16 - Guillaume Bigot, comment redonner le goût
01:42:19 de la lecture à nos jeunes ?
01:42:21 - Ah, si j'avais la réponse !
01:42:23 Ce que je peux constater, en tout cas,
01:42:25 c'est que moi, je suis très très surpris par le sondage.
01:42:27 Et surpris doublement.
01:42:29 Je suis surpris d'abord parce que
01:42:31 vous me semblez vous inquiéter du résultat du sondage.
01:42:34 Moi, je pense que si le résultat,
01:42:36 si ce sondage, le résultat était avéré,
01:42:39 s'il n'y avait finalement qu'un jeune sur cinq
01:42:41 qui ne lisait jamais ou très très peu,
01:42:43 ce serait absolument fantastique.
01:42:45 Moi, je crains malheureusement qu'il n'y ait
01:42:47 qu'un jeune sur cinq qui lise régulièrement.
01:42:49 Pourquoi ? Parce que finalement, il y a beaucoup de stimuli.
01:42:52 Le téléphone en est qu'un des prolongements
01:42:55 quasiment de notre main et même de notre cerveau
01:42:57 qui nous stimule en permanence avec des alertes, etc.
01:42:59 Et notamment pour les plus jeunes,
01:43:01 c'est quelque chose qui empêche cet état
01:43:03 de repli sur soi et d'intériorité
01:43:05 qui est indispensable pour la lecture.
01:43:07 - Merci Guillaume. Merci d'avoir été avoué.
01:43:09 De toute façon, vous restez avec nous sur CNews
01:43:11 pour la matinale week-end qui continue dans un instant
01:43:13 et sur Europe 1, c'est l'heure de retrouver
01:43:15 Lénaïd Monnier et Frédéric Tadei.
01:43:17 C'est arrivé cette semaine.
01:43:19 Excellent week-end et à tout de suite sur CNews.
01:43:21 Excellent week-end sur CNews Europe 1.
01:43:23 [Générique]
01:43:27 De retour sur CNews pour la suite de votre matinale week-end
01:43:31 toujours en compagnie de Guillaume Bigot
01:43:33 et Frédéric Durand qui vient de nous accueillir.
01:43:35 Bonjour Frédéric.
01:43:37 - C'est vous qui m'accueillez, bonjour.
01:43:39 - Oui, c'est nous qui vous accueillons.
01:43:41 Frédéric Durand, directeur de l'Inspiration politique.
01:43:44 On va poursuivre cette matinale ce samedi matin.
01:43:47 Dans un instant, mais d'abord un mot de météo
01:43:49 avec Karine Durand et après le temps très perturbé d'hier.
01:43:52 Ça commence tout doucement à s'améliorer.
01:43:55 [Générique]
01:44:04 - Eh oui, le soleil est de retour à l'ouest avec l'anticyclone
01:44:08 qui s'étale progressivement sur ces régions.
01:44:11 Bretagne, Normandie, Arc-Atlantique.
01:44:13 Par contre, la perturbation d'hier très pluvieuse,
01:44:15 on la retrouve quand même en direction de la façade est
01:44:18 avec de la neige d'ailleurs abondante aujourd'hui
01:44:21 sur les Alpes du Nord.
01:44:22 Plusieurs dizaines de centimètres prévus au-delà de 1300 m
01:44:26 de la neige sur le Jura, le massif central,
01:44:28 et sur les Pyrénées au-delà de 1500 m et partout ailleurs
01:44:31 ou presque, et bien encore de fréquentes averses
01:44:33 sur le bassin parisien, les Hauts-de-France
01:44:35 et puis un temps vanté, Mistral-Tramontane, en Méditerranée.
01:44:38 Au cours de l'après-midi, l'amélioration se poursuit
01:44:40 sur tout l'ouest du pays avec ces éclaircies
01:44:43 qui s'étalent jusqu'au sud-ouest.
01:44:45 Encore quelques chutes de neige, des averses plus éparses
01:44:48 en direction des régions centrales et de l'est.
01:44:50 Et puis attention, sur la Provence Alpe-Côte d'Azur
01:44:52 et la Corse, de forts orages vont éclater
01:44:54 au cours de l'après-midi.
01:44:56 Les températures sont un petit peu basses ce matin,
01:44:58 surtout à l'est, en Alsace par exemple,
01:45:01 avec un ressenti vraiment frais, en plus avec le vent
01:45:03 et l'humidité, à peine 3 degrés à Strasbourg,
01:45:06 8 à Paris, 7 à Lille, un maximum de 12 à Ajaccio.
01:45:10 Au cours de l'après-midi, les valeurs sont encore inférieures
01:45:13 aux moyennes de saison, 3 à 5 degrés inférieurs
01:45:16 aux moyennes sur toute la façade est,
01:45:18 avec une dizaine de degrés sur Grenoble notamment,
01:45:21 14 à Paris et 19, c'est le maximum, à Perpignan.
01:45:25 - Programme avec les déménageurs bretons,
01:45:29 des déménagements d'exception, on dit.
01:45:31 Chapeau les bretons.
01:45:32 Information sur deménageurs-breton.fr
01:45:35 - 8h59, merci de nous rejoindre en direct sur CNews
01:45:38 pour la suite de votre matinal-week-end.
01:45:40 Tout de suite, les titres de votre journal.
01:45:42 Emmanuel Macron n'aura pas perdu de temps,
01:45:44 la loi sur la réforme des retraites a officiellement été promulguée.
01:45:47 C'est quelques heures seulement après que le Conseil constitutionnel
01:45:50 ait validé la majeure partie du texte,
01:45:52 alors que contient précisément cette nouvelle loi.
01:45:54 On voit ça avec Elisa Lukavski dès le début de cette édition.
01:45:57 Nouvelle nuit de violence en France après la tant attendue décision
01:46:01 du Conseil constitutionnel.
01:46:03 Les sages ont validé hier l'essentiel du texte.
01:46:05 Très rapidement, des rassemblements se sont formés dans les grandes villes.
01:46:08 Des poubelles et des véhicules ont notamment été dégradés.
01:46:12 Et puis c'est le triste constat du Centre national du livre.
01:46:15 Les jeunes lisent peu ou pas du tout.
01:46:17 Chez les 15-24 ans, la lecture devient même occasionnelle,
01:46:20 remplacée malheureusement par les réseaux sociaux ou les jeux vidéo.
01:46:23 Le président de la République avait 15 jours pour le faire.
01:46:28 Il n'a finalement pas attendu aussi longtemps.
01:46:30 La loi sur la réforme des retraites est officiellement promulguée.
01:46:33 Et on en parle avec vous, Elisa Lukavski.
01:46:35 Bonjour Elisa.
01:46:36 Hier, le texte a été validé en grande partie par le Conseil constitutionnel.
01:46:40 Aujourd'hui, que contient cette loi ?
01:46:42 Et surtout, quelles ont été les modifications apportées par les sages ?
01:46:46 Le Conseil constitutionnel, qui a déclaré conforme à la Constitution,
01:46:49 l'essentiel du projet de loi de réforme des retraites,
01:46:52 l'une des mesures phares.
01:46:53 Le report de l'âge légal de départ, qui passe de 62 à 64 ans,
01:46:57 a été validé par les sages.
01:46:59 En revanche, certaines dispositions de ce projet de loi ont été rejetées.
01:47:03 C'est le cas de l'index senior.
01:47:05 Cette mesure qui avait pour but d'améliorer l'employabilité des seniors
01:47:08 en obligeant les sociétés, avec un certain nombre de salariés,
01:47:11 à rendre public leur chiffre d'emploi des seniors,
01:47:14 ont également été rejetés.
01:47:16 Le contrat de travail senior et le recouvrement des cotisations sociales.
01:47:20 Au total, ce sont six dispositions du texte que le Conseil constitutionnel a retoquées.
01:47:25 Elisa, le Président de la République n'a pas perdu de temps.
01:47:29 On peut dire qu'il a envie de tourner rapidement la page.
01:47:31 Oui, complètement.
01:47:32 La suite, c'est que lundi, le Président de la République
01:47:35 va réunir à 15h son État-major à l'Élysée
01:47:38 pour aborder la suite de son quinquennat et donner un cap clair pour les années à venir.
01:47:43 Ses trois priorités, le travail, l'ordre républicain et le progrès.
01:47:47 Il a également invité les partenaires sociaux.
01:47:49 Mardi, à l'Élysée, l'invitation est lancée.
01:47:51 On va voir ce que ça va donner.
01:47:53 Et puis, le chef de l'État qui devrait prendre la parole courant de la semaine prochaine
01:47:56 est tenté de clore trois mois de contestation dans la rue.
01:47:59 Merci Elisa.
01:48:00 A tout à l'heure, on va en parler justement avec Sabrina Agresti-Roubach,
01:48:04 députée Renaissance des Bouches du Rhône.
01:48:06 Bonjour, merci d'être avec nous en direct ce matin.
01:48:09 Emmanuel Macron avait 15 jours pour promulguer sa loi.
01:48:12 Pourquoi comme ça, aussi vite, juste après que le Conseil constitutionnel ait validé ce texte ?
01:48:19 Bonjour.
01:48:20 Pourquoi ?
01:48:21 Parce que la loi, enfin en tout cas le Conseil constitutionnel s'est prononcé
01:48:26 et je suppose que le Président de la République faisait bon de la promulguer aussitôt
01:48:32 car d'autres chantiers nous attendent.
01:48:35 C'est ça la réponse, je crois.
01:48:37 Nous étions avec un syndicaliste de Force ouvrière tout à l'heure
01:48:41 qui nous disait que c'était un aveu de faiblesse du Président de la République.
01:48:47 Qu'avez-vous envie de lui répondre ?
01:48:49 Non, non, non, ce n'est pas un aveu de faiblesse.
01:48:51 C'est l'utilisation normale en réalité d'outils qui sont à disposition du Président de la République,
01:48:56 mais quel que soit le Président de la République.
01:48:59 Parce que j'entends beaucoup de choses quand même.
01:49:02 L'impression que j'ai c'est que tout ce qui est fait qui ne va pas dans le sens de la LFI,
01:49:07 de la CGT, de Force ouvrière, ne serait pas illégal, serait illégitime.
01:49:15 Non, il y a des outils constitutionnels qui sont restés dans notre Constitution
01:49:19 dont n'importe quel Président de la République dispose.
01:49:23 Et le Président de la République donne le timing, elle fixe le cap, donne le timing.
01:49:28 Je trouve moi plutôt bien qu'elle ait été promulguée assez vite,
01:49:32 parce qu'il a ouvert la voie, de toute façon il a invité les syndicats à venir à l'Église et discuter avec lui.
01:49:39 Moi je pense qu'il ne faut jamais fermer la porte au dialogue.
01:49:42 Je crois aussi qu'on oublie de parler d'une chose, c'est la lassitude aussi des Français
01:49:47 de voir toujours le pays brûlé, cassé par des casseurs.
01:49:52 Alors là je ne parle pas des manifestants, je ne parle pas de ceux qui s'opposent uniquement à la réforme.
01:49:57 Je parle aussi de la lassitude des Français de voir qu'à chaque contestation sociale, le pays flambe.
01:50:04 Donc non, je crois qu'il y a aussi une lassitude de ce côté-là.
01:50:07 Je pense que de voir tout le temps des commissariats brûlés, des forces de l'ordre attaquées, des institutions attaquées,
01:50:13 ça aussi ça lasse mais on ne l'entend jamais.
01:50:15 Alors c'est sûr, c'est moins dans l'air du temps, mais moi je suis de celles qui veulent porter cette voie-là,
01:50:20 des Français aussi qui en ont assez de voir tous les week-ends et tous les jours tout cassé, tout brûlé.
01:50:25 Donc voilà encore une fois, le président de la République a une raison, ce n'est pas s'il y a eu deux févers,
01:50:30 s'il y a eu un coup de pop ce soir.
01:50:31 C'est juste, vous savez, les outils qui sont à disposition de la CGT quand ils ont dû élire leur nouveau chef,
01:50:39 ils les ont utilisés, pas moins, pas plus.
01:50:42 Donc des outils légitimes, constitutionnels, à disposition du président de la République pour promulguer une loi.
01:50:50 Il l'a fait et maintenant je prends hâte et je pense qu'il faut maintenant continuer à aller vers d'autres chantiers
01:50:57 qui, je vous le dis, sont primordiaux.
01:51:00 Merci beaucoup Sabrina Agresti, Roubach, député Renaissance des Bouches du Rhône.
01:51:04 Vous avez entendu Guillaume Bigot, il faut aller vers d'autres chantiers.
01:51:07 Il y a vraiment cette volonté de la part de l'exécutif de tourner la page.
01:51:11 Oui, sauf que le contrat démocratique entre le président de la République et les Français
01:51:18 est un peu rompu, il y a eu un gros coup de canif dans le contrat.
01:51:22 En fait, le 49-3 c'est légal, c'est légal, c'est constitutionnel, il y a tout ce qu'on veut.
01:51:27 Et là, il n'y a pas eu d'illégalité à proprement parler.
01:51:30 Seulement, ce qui est gênant, c'est que le 49-3 s'est fait pour, disons, obliger une majorité à être conséquente,
01:51:38 pour mettre une majorité au pied du mur.
01:51:41 Quand on n'a pas de majorité, est-ce que le 49-3 peut faire office de majorité ?
01:51:46 Probablement, surtout quand on a le peuple derrière soi, contre les politiciens,
01:51:51 ou contre les élus, ou contre... bah, "politiciens", c'est un terme un peu polémique.
01:51:55 Quand on a des sénateurs et des députés contre soi, mais qu'on est soutenu par la population,
01:51:59 oui, sans doute qu'on peut l'utiliser sans aucun problème, le 49-3.
01:52:02 Je crois qu'il y a vraiment, dans tout texte juridique, la constitution du 4 octobre 1958,
01:52:06 un texte juridique comme un autre, même si c'est le plus important dans notre ordre juridique,
01:52:10 il y a la lettre et il y a l'esprit.
01:52:13 L'esprit de la Vème République, c'est de donner au président d'une république
01:52:17 une légitimité très forte, parce qu'il est élu par tous les Français,
01:52:20 donc ce n'est plus l'homme de son camp, c'est l'homme de tout le pays,
01:52:23 donc il doit veiller d'abord à l'unité, mais ensuite, il peut imposer, effectivement,
01:52:27 c'est là l'esprit, l'intérêt général, par-dessus, disons, la volonté des assemblées.
01:52:32 Donc il y a toutes sortes de dispositifs pour ça.
01:52:34 Mais là, on n'est pas dans ce cas-là pour une raison très simple.
01:52:36 D'abord, il n'y a pas de démocratie sociale, on l'a dit,
01:52:38 le Parlement a été passé enjambé, on l'a dit,
01:52:41 mais le plus important n'est pas là.
01:52:43 Le plus important, c'est que le président de la République a la population contre lui.
01:52:47 Donc il a les syndicats, plus les parlementaires, plus la population.
01:52:51 Ça commence à faire beaucoup.
01:52:53 Frédéric Durand, la promulgation de cette loi rend-elle aujourd'hui, finalement,
01:52:57 sonne-t-elle la fin du combat contre la réforme des retraites ?
01:53:01 Pas du tout, moi je ne le crois pas, en tout cas, à l'avenir.
01:53:04 En tous les cas, la rend-elle pas illégitime, ne rend-elle pas ce combat illégitime ?
01:53:09 Non, non, sans doute pas.
01:53:11 Et puis je pense que c'est justement là l'erreur de la Macronie, je dirais,
01:53:14 c'était de penser que le Conseil constitutionnel pourrait être un juge de paix,
01:53:19 qu'il ne sera pas.
01:53:21 D'ailleurs, il n'a pas pris trop de risques.
01:53:23 Moi, je ne suis pas d'accord avec ce que disait Sabrina Greski tout à l'heure,
01:53:26 c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas juste de savoir combien d'outils
01:53:28 on a à disposition pour faire passer les choses.
01:53:31 Elle sert à quoi toutes ces règles, en réalité ?
01:53:33 D'ailleurs, le Conseil constitutionnel a lui-même dit qu'il y avait une utilisation,
01:53:37 alors c'est pudique, inhabituelle, de ces outils institutionnels.
01:53:41 Mais ils servent à quoi ces outils ?
01:53:42 Ils servent à stabiliser, de certaine manière, le régime.
01:53:46 C'est-à-dire que personne n'a envie que ce soit la chandelier tous les jours,
01:53:48 donc on a à disposition, et si on sait les utiliser de manière parsimoniaise,
01:53:52 un certain nombre d'outils pour éviter cette chandelier permanente.
01:53:56 Là, ce n'est pas ce qui s'est passé.
01:53:57 C'est-à-dire que c'est le contraire.
01:53:58 Les outils utilisés de manière cumulative, anarchique et outrancière
01:54:03 déstabilisent le régime et le peuple d'une certaine manière.
01:54:07 Donc on voit bien que c'est l'utilisation cumulative qui a été faite là
01:54:11 qui délégitime chaque outil qui pourrait, de façon isolée,
01:54:15 utilisé de manière parsimoniaise, avoir un vrai effet stabilisateur.
01:54:19 Et on aboutit au contraire, c'est-à-dire qu'on a déstabilisé le pays.
01:54:23 Donc là, il y a des questions à se poser.
01:54:25 La promulgation de la loi, elle ne va pas changer grand-chose dans la tête des gens.
01:54:30 Ce n'est pas parce qu'une loi est promulguée.
01:54:32 D'ailleurs, qu'est-ce qu'il dit le Conseil constitutionnel ?
01:54:35 Moi, ce qui me choque du Conseil constitutionnel,
01:54:37 ce n'est pas qu'il ait décidé de valider la loi.
01:54:39 C'est qu'il ait décidé d'interdire le référendum.
01:54:41 Ce sera peut-être un sujet.
01:54:43 Mais je pense que là, il y a des choses à dire.
01:54:46 – Alors, la nouvelle loi retraite du gouvernement a donc été promulguée.
01:54:48 Emmanuel Macron avait 15 jours pour le faire.
01:54:50 Visiblement, il n'a pas perdu de temps.
01:54:52 Mais qu'en pensent les Français ?
01:54:53 Maxime Lavandier, vous êtes ce matin sur le marché d'Auteuil,
01:54:57 dans le 16e arrondissement de la capitale.
01:54:59 Que disent les Français que vous rencontrez ce matin ?
01:55:03 – Oui, oui, comme vous dites, nous sommes bien sur le marché d'Auteuil,
01:55:10 dans le 16e arrondissement de Paris.
01:55:11 Et ici, les avis sont vraiment partagés au lendemain
01:55:14 de la validation de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel.
01:55:18 Clairement, deux camps s'affrontent ici.
01:55:20 D'une part, les maraîchers qui sont, eux, bien sûr,
01:55:23 contre cette réforme des retraites et qui souhaitent
01:55:25 continuer à mettre la pression sur le gouvernement.
01:55:28 Et d'un autre côté, les clients qui sont ici,
01:55:30 pour la plupart, retraités et qui sont, eux, plutôt favorables à cette réforme.
01:55:33 J'ai pu m'entretenir avec les deux parties.
01:55:36 Je vous propose de les écouter.
01:55:38 – C'est une décision que j'accepte, même si, effectivement,
01:55:43 j'y trouve que ça a duré très longtemps,
01:55:45 que les discussions étaient un peu tronquées à l'Assemblée,
01:55:48 qu'il n'y a pas eu vraiment de débat.
01:55:50 – On se sent complètement abandonnés, délaissés, c'est quand même injuste.
01:55:53 On se dit, voilà, aujourd'hui, travailler jusqu'à 64 ans,
01:55:55 oui, on vit plus longtemps, mais dans quel état on vit, en fait ?
01:55:58 L'espérance de vie est plus longue, mais par contre,
01:56:00 l'espérance de vie sans incapacité, elle ne l'est pas.
01:56:02 C'est eux qui ont décidé, maintenant, on n'a plus le choix.
01:56:05 – Après le verdict du Conseil constitutionnel,
01:56:10 c'est que les mobilisations vont se poursuivre.
01:56:12 Une prochaine mobilisation est aptée pour le 1er mai,
01:56:15 journée symbolique, puisqu'il s'agira de la fête du travail.
01:56:18 – Merci beaucoup, Maxime Lavandier.
01:56:22 Les images sont signées "Florent Ferro" pour CNews.
01:56:26 Des manifestations sauvages ont donc éclaté dans les grandes villes du pays.
01:56:29 Des rassemblements, hier soir, émaillés souvent de dégradations à Rennes.
01:56:32 Notamment, les portes d'un commissariat ont été incendiées.
01:56:36 Retour sur cette nuit de violence avec Thomas Bonnet.
01:56:39 – Une image saisissante, hier soir à Rennes.
01:56:44 La porte de ce commissariat de quartier dévoré par les flammes.
01:56:48 Un feu déclenché par des poubelles enflammées par des manifestants,
01:56:51 par chance, aucune victime n'est à déplorer.
01:56:55 Non loin de là, c'est un autre édifice symbolique qui est visé.
01:56:59 La porte du couvent des Jacobins est en flammes.
01:57:01 Il faudra finalement l'intervention du canon à eau des forces de l'ordre
01:57:05 pour éteindre l'incendie.
01:57:07 Deux images qui illustrent les tensions à Rennes,
01:57:10 après un rassemblement pacifique dans la ville,
01:57:13 à l'appel de l'intersyndical.
01:57:15 À Lyon aussi, quelques centaines de personnes ont tenté de manifester illégalement.
01:57:19 Ils ont finalement été repoussés par des tirs de gaz lacrymogènes.
01:57:23 Enfin, à Paris, environ un millier de personnes a quitté le rassemblement
01:57:28 de la place de l'hôtel de ville pour se constituer en petits groupes.
01:57:31 Ils ont ainsi déambulé dans les rues de la capitale.
01:57:34 Un jeu du chat et de la souris avec les forces de l'ordre contraintes d'intervenir
01:57:37 suite à des dégradations de mobilier urbain.
01:57:40 Selon la préfecture de police, 112 personnes ont été arrêtées hier soir
01:57:44 dans les rues de Paris.
01:57:46 Grégory Jauron est avec nous, secrétaire général du syndicat de police Unité GP.
01:57:50 Bonjour Grégory, merci d'être en direct sur CNews ce matin.
01:57:54 Ces violences qu'on a pu voir sur ces images,
01:57:57 vous les aviez anticipées en amont de la décision du Conseil constitutionnel ?
01:58:01 Les autorités en effet avaient prévu un gros dispositif, forcément,
01:58:06 notamment à Paris et dans les plus grandes villes, évidemment.
01:58:11 Malheureusement, vous avez bien vu que ça n'a pas empêché
01:58:14 les éléments les plus radicaux de s'en prendre à des symboles assez forts,
01:58:18 comme vous l'avez dit, malheureusement,
01:58:20 à la porte d'un commissariat de quartier et celle d'une église.
01:58:24 C'est assez terrible.
01:58:26 Effectivement, commissariat de quartier à Rennes qui a été pris pour cible.
01:58:30 Rennes qui est devenu depuis quelques semaines le théâtre de fortes violences.
01:58:35 Pourquoi ces violences à Rennes en particulier sont-elles difficiles à maîtriser ?
01:58:39 Rennes et Nantes.
01:58:42 Je pense qu'on peut parler de ces deux villes-là,
01:58:45 parce qu'il y a clairement un terreau d'extrême-gauche radicale
01:58:49 qui se développe depuis des années.
01:58:51 On l'avait déjà vu pendant le travail,
01:58:53 on l'a vu pendant le mouvement des Gilets jaunes,
01:58:56 et malheureusement, aujourd'hui, on le voit aussi sur ces grands événements.
01:59:00 Je rappelle qu'il faut toujours faire la différence entre
01:59:04 les manifestants qui viennent exprimer leur colère, c'est assez légitime,
01:59:07 et ces éléments radicaux, qui ne sont pas très nombreux,
01:59:10 mais qui sont très déterminés et qui, malheureusement, font beaucoup de dégâts,
01:59:15 que ce soit en termes d'images, mais aussi de risques pris,
01:59:18 parce que quand on parle de feu, notamment lorsque c'est sur des bâtiments,
01:59:22 on ne sait jamais s'il y a quelqu'un dedans, et on ne sait jamais surtout comment ça va tourner.
01:59:25 Dernière question, Grégory Joron.
01:59:27 On a appris cette nuit que la loi sur la réforme des retraites avait été promulguée.
01:59:30 Faut-il craindre de nouveaux débordements aujourd'hui ?
01:59:34 Oui, évidemment. Je pense qu'on ne pourra malheureusement pas y échapper.
01:59:38 Le fait que la loi s'ait promulguée dans la nuit va être encore une fois ressenti
01:59:42 par une forme de défiance déjà par la population en général,
01:59:45 qui manifestait déjà son opposition aux retraites.
01:59:48 Mais en plus, évidemment, ça va profiter encore une fois
01:59:51 à ces éléments ultra-violents qui profitent de la foule pour venir commettre des exactions,
01:59:55 sans prendre aux policiers et aux institutions.
01:59:58 Merci beaucoup, Grégory Joron, d'avoir été avec nous.
02:00:00 Je vous rappelle que vous êtes secrétaire général du syndicat de police Unité SGP.
02:00:04 Guillaume Bigot, ces violences qui se sont aggravées ces dernières semaines,
02:00:09 notamment après le 49-3,
02:00:11 est-ce qu'elles n'ont pas aussi finalement servi la cause du gouvernement ?
02:00:15 Non, je ne pense pas.
02:00:17 Je pense que tout le monde a bien compris que c'était tout à fait hors sujet.
02:00:19 Il y a eu une énorme tentative de diversion pour mettre en scène un peu Sainte-Soline.
02:00:23 Le ministre Darmanin a voulu en faire un peu comme...
02:00:27 Il y avait la reine de toutes les réformes, c'était la reine de toutes les violences sociales,
02:00:32 c'était Sainte-Soline et effectivement c'était très violent et très spectaculaire.
02:00:36 Mais on a bien compris, tout le monde a bien compris,
02:00:39 que cette manifestation déchaînée contre les bassines n'avait aucun rapport avec la réforme des retraites.
02:00:46 Quant aux agitateurs type Black Bloc, etc., qui allument des feux de poubelle,
02:00:50 ils sont eux-mêmes hors sujet et hors jeu.
02:00:52 Ils n'ont rien à voir avec la réforme des retraites.
02:00:53 Frédéric Durand, rapidement, vous en pensez quoi ?
02:00:55 Moi j'imagine que certains se mettent au service de Macron, détruisant en mettant le feu.
02:00:59 Objectivement, ils se mettent au service de Macron.
02:01:01 Mais je suis assez d'accord avec ce que dit Guillaume Bigot,
02:01:03 c'est-à-dire que ça ne marche pas, ça ne fonctionne pas.
02:01:05 D'ailleurs, le policier que vous venez d'interviewer, lui-même, dit qu'il faut faire la distinction,
02:01:09 et eux la font bien, entre les quelques casseurs qui sont là, radicalisés,
02:01:14 qui profitent de la foule pour mener les exactions,
02:01:17 et la grande majorité des gens qui continuent d'être contre cette réforme.
02:01:21 Je pense que, voilà, ça ne fonctionne pas.
02:01:23 Par contre, on va poursuivre nos discussions dans un instant.
02:01:27 La Matina Le Week-end continue, bien évidemment, direct sur CNews.
02:01:30 C'est 9h15, mais d'abord, voici le rappel des principaux titres de l'actualité.
02:01:33 C'est avec Elisa Lukewski.
02:01:34 La Matina Le Week-end qui continue, la lutte aussi qui continue.
02:01:39 Déclaration de Jean-Luc Mélenchon après la validation par le Conseil constitutionnel
02:01:43 de l'essentiel de la réforme des retraites, et alors que la loi a été promulguée cette nuit.
02:01:48 La décision du Conseil constitutionnel montre qu'il est plus attentif
02:01:52 aux besoins de la monarchie présidentielle qu'à ceux du peuple souverain,
02:01:55 a tweeté l'ancien candidat à la présidentielle.
02:01:59 De nouveaux suspects ont été mis en examen et placés en détention provisoire.
02:02:03 Dans l'enquête pour "Assassinat ouverte après la mort de Leslie et Kevin",
02:02:06 ce couple des deux sèvres dont les corps ont été retrouvés début mars,
02:02:10 âgés de 23 ans.
02:02:11 Mikkel Zed a été mis en examen pour "Assassinat, enlèvement et séquestration,
02:02:15 modification d'une scène de crime et recelle de cadavre".
02:02:18 Un deuxième suspect, Stéphane M, 24 ans également,
02:02:21 a également été mis en examen pour les mêmes chefs d'accusation,
02:02:25 à l'exception de celui d'Assassinat.
02:02:28 Et puis la sonde européenne Deuce démarre son odyssée de 8 ans.
02:02:32 Elle s'était lancée hier depuis Kourou, direction Jupiter.
02:02:35 Et c'est l'une glacée à la recherche d'environnement propice
02:02:38 à l'apparition d'une vie extraterrestre.
02:02:40 Deuce atteindra sa destination finale en 2031,
02:02:43 à plus de 600 millions de kilomètres en moyenne de la Terre.
02:02:47 Merci beaucoup Elisa Lukavski et à tout à l'heure.
02:02:52 Dans l'actualité également, 4 villages privés d'eau potable
02:02:55 dans les Pyrénées-Orientales.
02:02:58 Les robinets ont été coupés hier et il faut dire que depuis 2022,
02:03:01 le département a été placé en alerte sécheresse renforcée.
02:03:04 On en parle avec vous, Karine Durand.
02:03:07 Oui, certains départements manquent déjà d'eau
02:03:10 et ça ne va pas du tout s'améliorer car le niveau des nappes phréatiques
02:03:13 est bas, voire très bas, sur 75% d'entre elles,
02:03:17 en particulier sur celle de la Champagne, du couloir Rhône-Saône,
02:03:20 du Roussillon, de la Côte d'Azur, de la Provence.
02:03:23 Il faut rappeler qu'il y a deux grands types de sécheresse.
02:03:26 Déjà, la sécheresse de surface, dite agricole.
02:03:29 De ce côté-là, ça va beaucoup mieux.
02:03:32 Les pluies du Manmar ont permis de faire disparaître cette sécheresse
02:03:35 sur plus de 80% du pays, sauf sur le sud-est.
02:03:38 Par contre, là, on parle surtout de la sécheresse profonde,
02:03:41 des nappes phréatiques. Ça s'est très peu amélioré.
02:03:44 L'eau ne s'est pas infiltrée assez pendant l'hiver
02:03:47 et la saison de recharge pendant l'hiver est terminée.
02:03:50 Les nappes phréatiques, qui sont présentes en avril, en mai, en juin,
02:03:53 vont en grande partie s'évaporer sans pénétrer dans le sol
02:03:56 à cause de la hausse normale des températures à cette époque.
02:03:59 Il faut rappeler qu'il n'y a que 80% de l'eau potable
02:04:02 que nous consommons provient de ces nappes phréatiques.
02:04:05 C'est un vrai problème.
02:04:08 Pour cet été, le BRGM prévoit justement un risque
02:04:11 de sécheresse profonde très fort sur le bassin parisien,
02:04:14 sur le centre-ouest, sur la Normandie, sur le sud-est.
02:04:17 Je rappelle qu'en 2022, la sécheresse l'été
02:04:20 était déjà historique, mais là, en 2023, au printemps,
02:04:23 nous démarrons avec des niveaux au niveau des stocks d'eau
02:04:26 encore plus bas qu'en 2022.
02:04:29 - Merci beaucoup, Karine Durand. Faut-il craindre un été dévastateur ?
02:04:32 Guillaume Bigot.
02:04:35 - Je n'en ai pas la moindre idée. Ce sont des sujets que je ne maîtrise pas du tout.
02:04:38 Ce que j'entends, c'est qu'effectivement, les nappes phréatiques sont au plus bas.
02:04:41 Il y a bien sûr un changement de climat.
02:04:44 Ça fait des années, même des décennies,
02:04:47 que c'est de plus en plus sec.
02:04:50 Lorsque j'apprends que 80% de l'eau que nous consommons
02:04:53 vient des nappes phréatiques, si le niveau de ces nappes
02:04:56 vient à baisser, effectivement, c'est très inquiétant.
02:04:59 Il faudrait peut-être se retourner du côté d'un État comme Israël
02:05:02 qui est devenu pionnier dans la désalinisation.
02:05:05 Ce qui nous intéresse beaucoup aujourd'hui, c'est de prévoir
02:05:08 les catastrophes, les calamités. Les retraites, c'est vraiment
02:05:11 un cas, ça va s'effondrer, etc. Personne ne propose des solutions.
02:05:14 Les retraites, par répartition, faire des enfants, par exemple.
02:05:17 Il ne faut pas en parler. Là, il y a des nappes phréatiques qui baissent,
02:05:20 c'est très inquiétant. Peut-être qu'on peut se demander sur les méthodes
02:05:23 de désalinisation de l'eau de mer.
02:05:26 - C'est un triste constat du Centre national du livre.
02:05:29 Les jeunes lisent peu ou pas du tout, même si les ventes de mangas
02:05:32 explosent. La lecture devient malheureusement occasionnelle
02:05:35 pour les 15-24 ans, trop souvent remplacée par les réseaux sociaux
02:05:38 à Aix-en-Provence, de Stéphanie Rouquier.
02:05:41 - A la sortie de ce lycée d'Aix-en-Provence, ces élèves
02:05:44 dressent le programme à venir de leurs vacances scolaires.
02:05:47 - Je pars à Arcachon chez mon père pendant une semaine.
02:05:50 - Sortir avec les amis et jouer à la Play.
02:05:53 - La lecture, lire des livres ? - Non, pas trop en ce moment.
02:05:56 - Pareil, je n'aime pas trop ça à lire. Ce n'est pas ce que je suis le mieux.
02:05:59 - Selon une étude, un jeune sur cinq n'ouvre jamais un livre
02:06:02 et parmi ceux qui lisent, 49% déclarent ne le faire
02:06:05 qu'occasionnellement. Un constat vérifié auprès de ces ex-soi.
02:06:08 - Beaucoup d'entre nous, on lit, mais seuls des documents
02:06:11 qui nous sont fournis par l'université, du coup,
02:06:14 on a moins le temps pour, par exemple, des romans.
02:06:17 - Réussir à être plongé dans une histoire, c'est compliqué
02:06:20 avec tout ce qu'il y a sur les réseaux en ce moment,
02:06:23 qu'on peut se divertir plus facilement.
02:06:26 - Mais en plein centre-ville, dans ce magasin
02:06:29 où les chats sont rois, les libraires restent optimistes.
02:06:32 - Nous, on a une librairie un peu particulière,
02:06:35 donc on a des chats. Et en fait, les chats attirent les jeunes.
02:06:38 Et ces jeunes, même s'ils viennent une première fois
02:06:41 pour voir les chats, ils vont se rendre compte
02:06:44 qu'on a aussi des livres et du coup, ça enchaîne
02:06:47 sur de la lecture régulière.
02:06:50 - S'adonner à la lecture avec un chat ou des mangas,
02:06:53 à chacun de trouver son moteur pour apprendre à aimer les livres.
02:06:56 Frédéric Durand, comment redonner le goût de la lecture
02:06:59 à nos jeunes ?
02:07:02 - C'est difficile. J'ai des enfants et j'essaie de les faire lire
02:07:05 et de les intéresser à ça, mais je crois que c'est très important,
02:07:08 c'est essentiel, parce qu'à la différence de la télé
02:07:11 ou des réseaux sociaux, ça stimule l'imaginaire.
02:07:14 C'est-à-dire que, évidemment, c'est plus confortable
02:07:17 de regarder des images. Lorsque vous lisez, vous fabriquez les images.
02:07:20 Donc votre imaginaire est sans arrêt sollicité et c'est très important
02:07:23 pour y compris développer aussi un esprit critique, etc.
02:07:26 La lecture, ce n'est pas du tout pareil que regarder un film
02:07:29 ou être sur les réseaux sociaux. Il y a quelque chose d'assez abrutissant.
02:07:32 Voilà, donc je pense que là, c'est un travail au niveau de la nation
02:07:37 qu'il faudrait faire pour redonner le goût. Alors chacun essaie
02:07:40 de le faire à sa manière. J'imagine, chez soi, moi j'ai essayé
02:07:43 d'acheter toutes sortes de livres pour essayer d'intéresser.
02:07:46 C'est vrai que ça n'est pas facile parce qu'ils sont happés.
02:07:49 Les jeunes sont aujourd'hui happés. En plus, comme nous sommes dans une société
02:07:52 qui fait l'apologie des nouvelles technologies, etc.,
02:07:55 ils se sentent complètement légitimés dans un milieu qui les abrutit
02:07:58 davantage qu'ils ne les éveillent.
02:08:01 - Absolument. On va marquer une courte pause et on va revenir
02:08:04 dans un instant pour la dernière partie de votre matinal week-end.
02:08:07 Il est 9h22, nous sommes toujours en direct sur CNews
02:08:10 et on évoquera bien sûr la bataille contre la réforme des retraites.
02:08:13 Est-elle perdue ? Vous verrez que les opposants à la nouvelle loi promulguée,
02:08:17 syndicats et manifestants n'ont pas l'intention de rendre les armes.
02:08:21 A tout de suite sur CNews. Restez avec nous.
02:08:23 [Générique]
02:08:26 - 9h28 sur CNews, bonjour à vous. Si vous nous rejoignez,
02:08:29 bienvenue dans votre matinal week-end qui continue toujours en compagnie
02:08:32 de Guillaume Bigot et de Frédéric Durand.
02:08:35 Voici tout de suite les titres de votre journal de 7h30.
02:08:38 De 9h30, pardon. 9h30. La bataille contre la réforme des retraites.
02:08:41 Est-elle perdue ? Vous verrez dans cette édition que les opposants
02:08:44 à la nouvelle loi promulguée, syndicats et manifestants n'ont pas
02:08:48 l'intention de rendre les armes.
02:08:51 Des manifestations sauvages ont éclaté hier soir dans les grandes villes du pays
02:08:54 et notamment à Rennes. En début de soirée, des manifestants ont mis le feu
02:08:57 aux portes d'un commissariat à Rennes où deux policiers ont été blessés.
02:09:01 Et puis les Français vont bientôt pouvoir donner leur avis sur l'utilisation
02:09:04 de leurs impôts. Le ministère des Comptes publics souhaite lancer
02:09:07 une grande consultation d'ici le mois prochain.
02:09:10 Reportage à Nantes dans un instant.
02:09:13 Et il est bien 9h30, les opposants à la réforme des retraites n'ont pas
02:09:17 l'intention de baisser les bras pour les syndicats et les manifestants.
02:09:21 Le combat continue. Pourtant, cette nuit, la loi a été promulguée
02:09:25 après que le Conseil constitutionnel ait validé l'essentiel du texte.
02:09:29 Thomas Bonnet.
02:09:31 Une promulgation rapide et le désir de tourner la page des retraites.
02:09:35 Le chef de l'État invite les syndicats mardi à l'Elysée avec la volonté
02:09:38 de passer à autre chose. Réponse hier soir de Laurent Berger.
02:09:42 Je vous le dis, nous n'irons pas. Nous n'irons pas, nous rentrerons pas
02:09:45 dans un agenda politique. Donc nous ne rentrerons pas dans une nouvelle
02:09:48 séquence parce que cette séquence-là n'est pas terminée.
02:09:51 Même son cloche dans les rangs des manifestants, visiblement déterminés
02:09:54 à maintenir la pression. On ne lâchera rien, il faut se mobiliser.
02:09:58 À chaque fois qu'il y a eu un passage en force par une de nos institutions,
02:10:04 eh bien ça a renforcé le mouvement, parce que c'est ça qui énerve les gens.
02:10:08 Le front contre la réforme des retraites ne semble pas se fissurer
02:10:11 au sein de l'intersyndicale et du côté de l'opposition aussi.
02:10:15 On soutient une poursuite du combat.
02:10:17 Ça n'est pas parce qu'une réforme est adoptée et qu'elle est constitutionnelle
02:10:21 qu'elle n'en est pas moins illégitime sur le plan politique et de la justice sociale.
02:10:26 Et c'est au nom de cela que nous soutiendrons toutes les actions
02:10:29 menées par l'intersyndicale dans les jours et les semaines qui viennent.
02:10:32 Quoi qu'il arrive, il n'est pas possible qu'une mobilisation s'arrête
02:10:35 quand 93% des travailleurs sont opposés à une réforme des retraites.
02:10:38 Ça n'est pas possible. Donc Emmanuel Macron finira par céder.
02:10:41 Cette décision du Conseil constitutionnel et ce qui se passe maintenant,
02:10:44 cette promulgation de la loi, acte la rupture définitive du peuple français
02:10:48 avec Emmanuel Macron.
02:10:50 L'intersyndicale appelle tous les travailleurs à la mobilisation
02:10:53 pour la date du 1er mai, une journée symbolique,
02:10:56 que les syndicats espèrent aussi historique.
02:10:59 Bonjour Andréa, Cotarac, vous êtes porte-parole du Rassemblement national.
02:11:04 Merci d'être avec nous ce matin.
02:11:06 La loi promulguée juste après avoir été validée par le Conseil constitutionnel,
02:11:10 c'est un nouveau pied de nez selon vous pour les opposants au projet ?
02:11:14 Pour les Français en général, 94% des actifs sont opposés
02:11:20 et plus le gouvernement faisait de la pédagogie, comme il le disait,
02:11:23 plus les opposants renforçaient leur rang.
02:11:26 Je pense qu'Emmanuel Macron a un brin provocateur.
02:11:30 En tout cas, il y a une rupture définitive, comme disait Laurent Lavalette,
02:11:34 avec le peuple français.
02:11:36 Je vous rappelle quand même qu'il avait proposé au départ un référendum
02:11:39 en avril 2022, entre les deux tours.
02:11:41 En tout cas, il avait évoqué un référendum sur les retraites.
02:11:43 Puis on a eu droit au compromis de Mme Banque,
02:11:46 qui voulait faire des compromis avec les oppositions.
02:11:48 Finalement, vous l'avez vu, les débats ont été diminués,
02:11:51 au Sénat, à l'Assemblée, et puis tout ça se finit par un 49-3
02:11:54 et une France à feu et à sang.
02:11:56 Donc le Rassemblement national, nous, on a tout fait pour éviter ça,
02:11:58 parce qu'on l'avait prévu, on avait anticipé,
02:12:01 on avait même proposé un référendum dès le début des débats, manifestement.
02:12:05 Et malheureusement, il n'y avait que peu de personnes
02:12:08 qui, à l'époque, étaient pour ce référendum.
02:12:10 – Andréa Cotara, avez-vous été surpris par la décision, hier,
02:12:13 du Conseil constitutionnel ?
02:12:15 – Pas vraiment surpris, parce que le Conseil constitutionnel,
02:12:19 finalement, il analyse la constitutionnalité des lois.
02:12:22 Il juge, je dirais, presque sur la forme,
02:12:25 même s'il s'est octroyé au fur et à mesure des décennies,
02:12:27 quelques pouvoirs, mais le Conseil constitutionnel,
02:12:30 ce n'est pas tout. Je veux dire, on fait de la politique.
02:12:33 Lorsque le contrat premier embauche avec Jacques Chirac avait été promulgué,
02:12:39 il n'a pas été mis en place, parce que Jacques Chirac,
02:12:43 fort de son expérience politique, fort de l'incarnation
02:12:47 qu'il devait avoir en tant que Président de la République,
02:12:50 d'unir la nation, de rassembler les Français,
02:12:53 d'être le garant de l'intégrité, finalement, de notre pays,
02:12:56 avait dit "écoutez, je ne l'appliquerai pas en l'État,
02:13:00 car les Français sont trop divisés, trop facturés".
02:13:02 Emmanuel Macron, il fait l'inverse de ce qu'avait fait
02:13:05 François Mitterrand ou Jacques Chirac.
02:13:07 Lui, il provoque, il avance, envers et contre tous.
02:13:10 Je crois que c'est assez dangereux pour l'avenir de notre pays.
02:13:13 – Quelle est aujourd'hui la position du RN,
02:13:16 maintenant que la loi est promulguée ?
02:13:18 – D'abord, deux points. Sur les retraites,
02:13:22 on est toujours opposé, évidemment, à cette réforme des retraites.
02:13:25 On a d'ailleurs notre propre réforme des retraites,
02:13:28 on a longuement discuté de cela.
02:13:30 Deuxièmement, on a vu que sur le référendum d'initiative partagée,
02:13:34 même si François Noël va encore s'exprimer là-dessus,
02:13:37 ça donne raison au RN, puisque nous, on avait proposé
02:13:40 un véritable référendum d'initiative citoyenne,
02:13:43 c'est-à-dire que les Français aient le droit
02:13:46 de prendre l'initiative du référendum.
02:13:50 Et troisièmement, on continue à croire en la démocratie,
02:13:54 c'est-à-dire que pour une réforme aussi importante,
02:13:57 prioritaire, sociale, civilisationnelle, telle que les retraites,
02:14:01 Marine Le Pen s'est engagée, évidemment,
02:14:04 qu'elle annulera cette réforme une fois élue en 2027
02:14:07 et qu'elle appliquera la sienne,
02:14:08 qui sera véritablement plus juste et progressive.
02:14:12 – Merci Andréa Cotarac d'avoir été avec nous porte-parole
02:14:14 du Rassemblement National.
02:14:16 Frédéric Durand, vous souhaitiez réagir à ces propos ?
02:14:19 – Non, parce que sur la décision du Conseil constitutionnel,
02:14:22 effectivement, moi je ne suis pas choqué par le fait
02:14:25 qu'ils aient validé la réforme, ils n'ont pas voulu prendre de risques.
02:14:28 Alors il faut savoir quand même, à la sortie,
02:14:30 on a donc une réforme encore plus dure que ce qu'elle était,
02:14:32 puisque les cavaliers sociaux ont sauté entre-temps.
02:14:35 Donc je dirais que c'est pire après qu'avant.
02:14:37 Mais sur la question du référendum…
02:14:38 – Et sans ces cavaliers, il n'aurait jamais été adopté.
02:14:40 – Tout à fait, puisque c'était notamment l'LR qui était le vin debout
02:14:49 par le fait qu'il ne voulait pas mettre de cavaliers sociaux,
02:14:52 notamment l'index senior.
02:14:53 Mais sur la question du référendum, moi la question que je me pose,
02:14:56 c'est de quel droit le Conseil constitutionnel,
02:14:59 et selon quel argument le Conseil constitutionnel,
02:15:01 empêche-t-il le peuple de s'exprimer sur un sujet
02:15:04 qu'il tient pour hautement important ?
02:15:06 C'est une vraie question.
02:15:08 Alors l'argument de droit c'est lequel ?
02:15:10 C'est de dire "oui, mais lorsque la demande de référendum
02:15:14 a été déposée par l'opposition, à ce moment-là,
02:15:17 la loi n'était pas promulguée, par voie de conséquence,
02:15:20 il demandait que ça soit à 62 ans, mais c'était à 62 ans
02:15:23 puisque la loi n'était pas encore promulguée.
02:15:25 Or, vous ne pouvez pas déposer de référendum de cette nature,
02:15:29 ensuite, une fois que la loi est promulguée, pendant un an.
02:15:33 Vous avez compris, c'est-à-dire qu'avant vous ne pouvez pas
02:15:35 parce qu'elle n'est pas promulguée, et ensuite vous ne pouvez pas
02:15:37 pendant un an, parce qu'on n'a pas le droit de présenter
02:15:39 un référendum de cette nature, un an après la promulgation de la loi.
02:15:43 Enfin, vous comprenez bien le piège institutionnel
02:15:46 dans lequel on est là, ça veut dire que, dans tous les cas de futur,
02:15:49 je ne vois pas comment le prochain qui va être examiné
02:15:52 et dont la décision va être rendue le 3 mai par le Conseil constitutionnel,
02:15:55 comment il pourrait être validé celui-ci, puisque lui aussi,
02:15:58 il a été déposé avant la promulgation de la loi.
02:16:00 Mais une fois qu'elle est promulguée, pendant un an,
02:16:02 on ne peut plus la déposer, enfin, on est dans une impasse démocratique
02:16:05 assez inquiétante.
02:16:06 – Les réactions politiques se sont multipliées hier soir
02:16:09 après la décision du Conseil constitutionnel.
02:16:11 Regardez d'abord les mots de la Première ministre,
02:16:13 Elisabeth Borne, sur Twitter "Le Conseil constitutionnel a jugé
02:16:17 tant sur le fond que sur la procédure, la réforme conforme à notre Constitution".
02:16:21 Le texte arrive à la fin de son "Processus démocratique".
02:16:24 Ce soir, il n'y a ni vainqueur, ni vaincue.
02:16:27 Réaction à présent de Jean-Luc Mélenchon,
02:16:30 c'était sur sa chaîne YouTube, je vous propose de l'écouter.
02:16:33 – Le Conseil constitutionnel a aggravé la crise,
02:16:37 il met tout le monde au pied du mur.
02:16:39 Maintenant, quelqu'un doit se soumettre ou se démettre.
02:16:44 – Guillaume Bigot, une question qu'on peut se poser,
02:16:47 n'était-ce pas la première fois qu'un président promulgue une loi
02:16:50 autant rejetée ? Je pose la question.
02:16:53 – Je pense que là, vous posez la question, vous êtes au cœur du sujet
02:16:56 parce qu'on peut avoir, disons, des moyens, et c'est ce qu'a voulu
02:17:00 la Constitution de la Ve République pour forcer un peu la main du Parlement,
02:17:04 lorsqu'un président de la République ou un gouvernement a le peuple
02:17:07 derrière lui et qu'il a, disons, les représentants des partis contre.
02:17:10 C'est à ça que ça sert finalement.
02:17:12 Mais lorsque vous avez les syndicats contre vous,
02:17:14 lorsque vous avez les partis politiques contre vous,
02:17:17 représentés à l'Assemblée et au Sénat,
02:17:19 et lorsque vous avez en plus le peuple contre vous,
02:17:22 là ça devient absolument incroyable.
02:17:24 C'est quelque chose qu'on mesure pas.
02:17:26 Donc moi, le sentiment que j'ai, il est très paradoxal,
02:17:29 je fais part de ce paradoxe, je pense que dans un premier temps,
02:17:32 si le 49.3 n'a pas déclenché ce mouvement de masse,
02:17:36 parce que qu'est-ce qui fait que le gouvernement n'a pas pu bouger ?
02:17:39 Qu'il y ait des millions et des millions de gens dans la rue,
02:17:41 vraiment, de manière continue.
02:17:42 Que surtout il y ait la jeunesse mobilisée quasiment comme un seul homme.
02:17:45 Et que surtout il y ait un blocage total de l'économie,
02:17:48 une paralysie de l'économie, et on n'a pas vu ça depuis le départ.
02:17:51 Donc je crains qu'on arrive à un épuisement sur ce sujet-là,
02:17:54 sur la réforme elle-même.
02:17:55 En revanche, oui c'est inédit sur le plan historique
02:17:59 qu'un président de la République qui tire sa légitimité
02:18:03 de son rapport avec le peuple et de son élection au suffrage universel,
02:18:06 dise "Bah écoutez, vous savez quoi, je suis contre le peuple".
02:18:09 Et là pour le coup, je suis absolument d'accord avec Frédéric,
02:18:11 c'est-à-dire si le 3 mai prochain, le Conseil constitutionnel dit
02:18:15 "Eh bien écoutez, vous savez quoi, nous, puisque nous sommes des d'anciens politiciens
02:18:19 nommés par le président du Sénat, le président de l'Assemblée
02:18:22 et le président de la République, nous décidons que non,
02:18:24 finalement le peuple ne peut pas se prononcer".
02:18:26 C'est le retour du veto, c'est quasiment le veto du roi.
02:18:30 C'est complètement incroyable.
02:18:31 Donc il arrive que le peuple ait tort, ça arrive dans l'histoire.
02:18:34 Le peuple n'a pas à être sacralisé.
02:18:35 Mais lorsque le général de Gaulle, je ne prends que cet exemple,
02:18:37 je m'arrête vite, en 58, il sait que la population française
02:18:41 n'est pas du tout prête pour la décolonisation.
02:18:43 Qu'est-ce qu'il va faire ?
02:18:44 Pendant 4 ans, il va faire une, pour le coup, une vraie pédagogie,
02:18:47 il va expliquer, il va mouiller la chemise par A + B,
02:18:50 il va faire des discours, il va expliquer aux Français
02:18:52 en leur disant pourquoi la décolonisation est inévitable,
02:18:55 il leur démontre ça.
02:18:56 Et en 62, il fait un référendum et il est gagné.
02:18:59 Lorsqu'il est désavoué par le peuple, il parle tout de suite.
02:19:01 Là, sur la réforme des retraites, qu'est-ce que vous aviez ?
02:19:03 Une séquence absolument où le président de la République dit
02:19:06 "C'est pas bien d'aller jusqu'à 64 ans, ça sera hypocrite".
02:19:09 Ensuite, dans l'entre-deux-tours, le président de la République
02:19:11 dit "Il faut peut-être un référendum".
02:19:12 Et puis finalement, au 13h, il s'exprime pour dire
02:19:15 "On le fera quand même".
02:19:17 Frédéric Durand, vous répondez.
02:19:19 Je vais dans le sens de ce que dit Guillaume,
02:19:21 mais j'ajouterai autre chose.
02:19:22 Si on va au bout de cette séquence-là, en imposant cette réforme,
02:19:27 je dirais que ce sera la deuxième grande blessure démocratique
02:19:30 après 2005, qui sera infligée au peuple
02:19:34 outre les mille humiliations démocratiques qu'il a subies.
02:19:37 Je pense que si on va au bout là, vraiment,
02:19:39 ce sera une blessure démocratique
02:19:41 dont il faudra encore beaucoup de temps pour se remettre.
02:19:43 Et qui fera que, d'élection en élection,
02:19:47 l'abstention va continuer de grossir.
02:19:50 Il ne s'agit pas de faire des conventions citoyennes
02:19:53 sur l'écologie ou sur la fin de vie
02:19:55 pour faire vivre la démocratie dans un pays.
02:19:57 Lorsqu'il y a une attente et un appel du peuple à la démocratie,
02:19:59 c'est là qu'il faut répondre.
02:20:01 Il ne faut pas répondre par "Nous allons vous demander
02:20:03 ce qu'on va faire de vos impôts"
02:20:04 ou "Nous allons vous faire une convention citoyenne sur le climat"
02:20:07 dont on ne respecte pas d'ailleurs les décisions prises par le peuple
02:20:11 ou sur la fin de vie.
02:20:12 Non, là, il y a un cri du peuple qui dit
02:20:14 "Nous voulons nous exprimer".
02:20:15 Et là, on leur dit "Quand vous voulez vous exprimer,
02:20:17 on vous l'interdit".
02:20:18 Huée et colère hier soir en France,
02:20:21 des manifestations sauvages ont éclaté dans les grandes villes du pays
02:20:24 notamment à Rennes.
02:20:25 En début de soirée, des manifestants ont mis le feu
02:20:27 aux portes d'un commissariat.
02:20:28 Incendie éteint au bout de quelques minutes
02:20:30 après l'intervention d'un canon à eau.
02:20:32 On voit ça avec Thomas Bonnet.
02:20:34 La porte de ce commissariat de Rennes enflamme.
02:20:40 Incendiée par des manifestants radicaux.
02:20:43 Ils y ont déposé des poubelles en feu.
02:20:46 Ils s'attaquent maintenant même au symbole même de la République
02:20:50 puisqu'un commissariat de police, c'est quand même,
02:20:53 et je le dis à chaque fois, c'est que la police et les policiers
02:20:55 sont le dernier rempart de l'État.
02:20:57 Il aura finalement fallu l'intervention du canon à eau
02:21:00 pour éteindre l'incendie.
02:21:01 Par chance, aucune victime n'est à déplorer.
02:21:04 Quelques minutes plus tard, c'est au tour d'un couvent,
02:21:07 place Saint-Anne, d'être la cible des manifestants.
02:21:10 Selon la préfecture, 400 individus ont troublé l'ordre public
02:21:14 et deux policiers ont été blessés.
02:21:16 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
02:21:18 n'a pas tardé à réagir sur son compte Twitter.
02:21:21 Les dégradations et attaques ce soir à Rennes
02:21:24 contre un commissariat et le couvent des Jacobins
02:21:26 par des casseurs déterminés à en découdre sont inacceptables.
02:21:30 Plein soutien aux policiers et gendarmes mobilisés.
02:21:32 Les hauteurs seront poursuivies.
02:21:34 Face à ces débordements, le ministère de l'Intérieur
02:21:37 annonce le déploiement à Rennes de la CRS 8,
02:21:40 unité de police spécialisée dans les violences urbaines.
02:21:43 Elle y restera tout le week-end.
02:21:46 D'autres rassemblements et d'autres débordements en France,
02:21:49 à Paris notamment, auprès de 4000 personnes se sont réunies hier.
02:21:52 Selon nos informations, la police a procédé dans la soirée
02:21:55 à 112 interpellations.
02:21:56 A Lyon, 300 à 400 personnes étaient, selon la préfecture,
02:21:59 en mouvement dans le centre-ville.
02:22:01 En début de soirée, ils se sont ensuite éparpillés
02:22:03 par petits groupes dans des petites rues
02:22:05 avant d'être repoussés par des tirs de lacrymogènes.
02:22:09 Lyon, où justement les manifestations de jeudi dernier
02:22:12 ont occasionné des dégâts importants dans le 6e arrondissement
02:22:15 et face à la multiplication des actes malveillants
02:22:18 lors de ces journées de mobilisation,
02:22:20 des élus de droite ont décidé de s'unir,
02:22:22 ont fait le point avec Célia Barotti.
02:22:25 À chaque manifestation, son lot de dégradations.
02:22:29 Les dernières journées de mobilisation ont laissé
02:22:31 de nombreux stigmates à Lyon.
02:22:33 Drapeaux brûlés, tags, établissements bancaires vandalisés,
02:22:36 les riverains et commerçants comme ce fleuriste sont à bout.
02:22:39 C'est toujours les mêmes, vous savez bien,
02:22:41 c'est les personnes habillées en noir qui arrivent à 5, 10, 15
02:22:47 et qui sont avec des marteaux et qui cassent les vitrines,
02:22:50 qui cassent tout ce qu'ils peuvent détériorer,
02:22:55 en particulier où il y a bien souvent des choses à récupérer derrière.
02:23:00 Et nous on les connaît, la police les connaît.
02:23:03 Des élus de droite ont donc décidé de s'unir
02:23:06 pour dénoncer le laxisme de la mairie écologiste.
02:23:09 Ils réclament également un chiffrage des dégâts
02:23:11 et l'interdiction de groupuscules d'extrême gauche.
02:23:14 La seule condamnation qu'il y a eu,
02:23:15 c'est lorsque la mairie du 4e arrondissement a été touchée.
02:23:18 Mais sur tout le reste, pas un mot pour les commerçants,
02:23:20 pas un mot pour les habitants.
02:23:22 Et donc là-dessus, ça devient terriblement gênant
02:23:24 de voir finalement cette forme de complaisance de la part des écologistes.
02:23:28 Et nous, ce que nous disons, c'est qu'ils doivent se comporter
02:23:31 comme des élus municipaux et non pas comme des responsables de ZAD
02:23:34 qui ne se préoccupent pas du sort des commerçants.
02:23:37 À ce jour, face aux revendications de son opposition,
02:23:40 le maire de Lyon, Grégory Doucet et ses équipes
02:23:42 n'ont pas apporté de solution pour éviter les futures dégradations.
02:23:46 - Guillaume Bigot, comment lutter contre ces dégradations ?
02:23:50 Est-ce qu'il faut faire preuve de plus de fermeté
02:23:52 lors des manifestations et peut-être même après les manifestations ?
02:23:55 - Écoutez, au risque de vous décevoir, c'est plutôt avant.
02:23:58 Je pense que ça pose la question.
02:23:59 Ces groupes extrêmement organisés, ces quasi-professionnels
02:24:02 de... non pas de la Révolution, on se fait injure à la Révolution,
02:24:05 ce ne sont pas des révolutionnaires,
02:24:06 c'est des révolutionnaires sur TikTok
02:24:08 et ce sont des professionnels du tabassage,
02:24:10 de smicards, de gens qui sont très mal payés
02:24:13 dans les forces de l'ordre, ces petits bourgeois encagoulés.
02:24:16 Donc comment peut-on les mettre hors d'état de nuire ?
02:24:18 C'est vrai que ça nécessite peut-être une réflexion.
02:24:21 Ils sont suivis par les services de renseignement.
02:24:23 Un peu comme vous avez été interdit de casino,
02:24:25 vous devriez, si vous vous êtes montré très violent
02:24:27 dans une manifestation, être interdit de manifestation.
02:24:29 Moi, ça ne me choquerait pas.
02:24:31 - Vous pensez qu'en revanche, après,
02:24:34 puisque quand je parlais après les manifestations,
02:24:36 on a parlé du nombre d'interpellations,
02:24:38 il y a 712 interpellations à Paris,
02:24:40 on ne sait jamais ce qui se passe après, finalement.
02:24:42 - Il y a deux choses.
02:24:43 D'abord, ils sont encagoulés.
02:24:45 Donc pouvoir démontrer devant un tribunal
02:24:49 que c'est bien la personne en question qui a fait ça,
02:24:51 ça peut devenir assez vite très compliqué.
02:24:54 Et ensuite, ce n'est pas trahir un secret,
02:24:57 je ne veux pas incriminer le syndicat national de la magistrature.
02:25:00 D'abord, ce syndicat n'est pas la magistrature dans son ensemble,
02:25:03 mais on a vu dans les soulèvements de la terre, par exemple,
02:25:05 qui est le mouvement qui avait appelé à Sainte-Soline,
02:25:07 il y avait le syndicat de la magistrature qui était cité.
02:25:10 Ils n'ont pas contesté, manifestement.
02:25:12 Donc on voit bien qu'il peut y avoir une certaine sympathie
02:25:15 pour ce comportement un peu fascistoïde.
02:25:17 - 9h45 sur CNews en direct.
02:25:19 La matinale week-end continue juste après le rappel
02:25:21 des principaux titres de l'actualité de ce samedi.
02:25:24 C'est avec, bien sûr, Elisa Lukavski.
02:25:26 - Le Conseil constitutionnel a déclaré,
02:25:30 conforme à la constitution essentielle du projet de loi
02:25:33 de réforme des retraites, l'une des mesures phares,
02:25:36 c'est que le nombre de personnes qui ont un emploi
02:25:38 de l'âge légal de départ qui passe de 62 à 64 ans
02:25:40 a été validé par les SAGE.
02:25:42 En revanche, six dispositions de ce projet de loi
02:25:44 ont été rejetées dans l'index senior,
02:25:46 le contrat de travail senior
02:25:48 ou encore le recouvrement des cotisations sociales.
02:25:50 Une inflation orientée à la baisse dans la zone euro,
02:25:53 c'est ce qu'a déclaré Christine Lagarde,
02:25:55 présidente de la BCE, la Banque centrale européenne, hier.
02:25:58 L'inflation en zone euro devrait poursuivre sa baisse
02:26:00 dans les prochains mois grâce à la chute des prix de l'énergie
02:26:02 et aux hausses de taux,
02:26:04 un test des incertitudes considérables
02:26:06 a prévenu Christine Lagarde.
02:26:08 Et puis le maire de Toulon
02:26:10 démit de ses vœux un mandat par la justice
02:26:12 avec effet immédiat.
02:26:14 Hubert Falco aurait totalement bafoué son devoir d'exemplarité
02:26:16 dans une affaire de détournement d'argent public.
02:26:18 L'élu ex-membre du parti Les Républicains,
02:26:20 âgé de 75 ans,
02:26:22 chute dans une affaire de repas et de pressing
02:26:24 réglés illégalement, selon la justice,
02:26:26 sur des fonds publics du conseil départemental.
02:26:29 Merci Elisa Lukawski,
02:26:33 avec nous en pleine polémique avec le gouvernement,
02:26:35 le président de la Ligue des droits de l'homme
02:26:37 répond chez nos confrères du Monde
02:26:39 aux accusations de Gérald Darmanin et d'Elisabeth Borne,
02:26:41 après le ministre de l'Intérieur.
02:26:43 La Première ministre s'en est prise aussi
02:26:45 à l'association, dénonçant ses ambiguïtés
02:26:47 face à l'islamisme radical.
02:26:49 On en parle avec vous Elisa.
02:26:51 Elisa, l'ALDH estime être le bouc émissaire du gouvernement.
02:26:54 Je suis à la fois blessée et révoltée.
02:26:56 Ces propos sont très graves, parce qu'elle est
02:26:58 Première ministre. Voilà ce que dit
02:27:00 Patrick Baudouin, le président de la Ligue
02:27:02 des droits de l'homme.
02:27:04 Il assume le rôle de l'ALDH,
02:27:06 qui est de défendre le droit des étrangers
02:27:08 et des immigrés. Nous assumons le fait
02:27:10 d'être un contre-pouvoir, parce que tout pouvoir
02:27:12 comporte sa part d'ombre. Mais hormis la période
02:27:14 de l'occupation, nous n'avons jamais été attaqués
02:27:16 aussi frontalement par un gouvernement.
02:27:18 Quand on lui parle de la demande du ministre de l'Intérieur,
02:27:20 Gérald Darmanin, de regarder plus attentivement
02:27:23 la subvention accordée par l'État
02:27:25 à l'ALDH, dans le cadre des actions menées,
02:27:27 Patrick Baudouin s'insurge.
02:27:29 Où va-t-on ? C'est exactement ce que font
02:27:31 Victor Orban, Benjamin Netanyahou
02:27:33 ou Vladimir Poutine. Cela voudrait dire
02:27:35 qu'on va vous accorder des subventions
02:27:37 si votre comportement va dans le sens du pouvoir.
02:27:39 Enfin, la question de savoir où en sont
02:27:41 les libertés fondamentales en France,
02:27:43 le président de l'ALDH est assez fataliste.
02:27:46 Les libertés publiques en France sont en péril,
02:27:48 dit-il, avant de conclure que la Ligue
02:27:50 des droits de l'homme est une amie
02:27:52 de l'État de droit.
02:27:54 Merci beaucoup Elisa.
02:27:56 On vous retrouve tout à l'heure pour le journal
02:27:58 de 10 heures. Frédéric Durand,
02:28:00 la réaction du président de la Ligue
02:28:02 des droits de l'homme est-elle légitime ?
02:28:04 A certains égards, elle l'est, à d'autres moins.
02:28:06 C'est-à-dire que, par exemple, lorsqu'on veut
02:28:08 savoir à quoi sert l'argent public,
02:28:10 y compris dans une association, moi,
02:28:12 ça ne me choque absolument pas qu'on veuille
02:28:14 le savoir. Parce que la question,
02:28:16 ce n'est pas de savoir si on sert le pouvoir
02:28:18 ou si on ne sert pas le pouvoir, c'est si on sert
02:28:20 l'intérêt général ou si on ne sert pas l'intérêt général.
02:28:22 Après, on sait très bien la réputation
02:28:24 de la Ligue des droits de l'homme. Elle a été
02:28:26 pendant longtemps défenseuse de libertés fondamentales
02:28:28 et je crois qu'à ce titre, elle reste
02:28:30 une association importante, même si moi,
02:28:32 je créerais aujourd'hui une Ligue des droits
02:28:34 et des devoirs de l'homme.
02:28:36 Merci beaucoup Frédéric. Vous parliez d'argent public.
02:28:38 Justement, les Français vont bientôt pouvoir
02:28:40 donner leur avis sur l'utilisation de leurs impôts.
02:28:42 Le ministère des Comptes publics
02:28:44 souhaite lancer une grande consultation
02:28:46 d'ici le mois prochain. Il faut dire que,
02:28:48 dans certaines villes, les consultations citoyennes
02:28:50 sont même devenues une habitude, à Nantes
02:28:52 notamment, comme nous l'explique ce sujet
02:28:54 de Jean-Michel Decaze.
02:28:56 Dans ce quartier, à Nantes,
02:28:58 on a l'habitude des consultations citoyennes.
02:29:00 Les habitants ont donné leur avis
02:29:02 sur les projets architecturaux,
02:29:04 ont même fait partie des jurys d'urbanisme.
02:29:06 Même chose pour la vie quotidienne.
02:29:08 Les occupants des immeubles
02:29:10 ont fait leur liste.
02:29:12 Si on pouvait avoir une vie d'une quartière
02:29:14 avec des communes de proximité...
02:29:16 Une méthode pratiquée à l'échelle d'un quartier.
02:29:18 Pour une question nationale,
02:29:20 à quoi voudriez-vous que vos impôts
02:29:22 servent en priorité ?
02:29:24 Les personnes rencontrées ont établi ce classement.
02:29:26 Je mets l'éducation.
02:29:28 Tout ce qui concerne
02:29:30 l'éducation des jeunes
02:29:32 pour en faire des adultes
02:29:34 responsables.
02:29:36 Et en deux, la santé,
02:29:38 l'hôpital.
02:29:40 La formation d'infirmiers, de médecins.
02:29:42 Je pense que c'est
02:29:44 ce qui pêche actuellement le plus.
02:29:46 Aujourd'hui, selon une étude
02:29:48 de Justerepartition.fr,
02:29:50 sur 1000 euros de dépense publique,
02:29:52 la santé et l'éducation
02:29:54 arrivent en deuxième
02:29:56 et troisième position
02:29:58 derrière le financement des retraites.
02:30:00 Frédéric Durand, faut-il consulter
02:30:02 les Français sur l'utilisation de l'argent public ?
02:30:04 Il faut consulter les Français sur les retraites.
02:30:06 Déjà.
02:30:08 Je vous le dis, parce que c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
02:30:10 On consulte les Français quand ils ne demandent
02:30:12 pas forcément un lettre.
02:30:14 Et lorsqu'ils demandent un lettre à corps et à cri,
02:30:16 on ne les consulte pas.
02:30:18 Je pense que tout ça est un simulacre de processus démocratique.
02:30:20 On va là où ça nous arrange pour faire polémique,
02:30:22 mais là où on nous le demande, on n'y va pas.
02:30:24 Je suis outré par ce genre d'annonce.
02:30:26 Guillaume Bigot ?
02:30:28 Je n'ai pas mieux.
02:30:30 C'est indiscutable.
02:30:32 Mais de toute façon, vous avez quand même
02:30:34 un Parlement, accessoirement,
02:30:36 qui est chargé de voter le budget.
02:30:38 C'est la base de la démocratie.
02:30:40 Alors évidemment, si on le contourne,
02:30:42 on peut toujours faire semblant d'organiser
02:30:44 des réunions Tupperware ou des simulacres
02:30:46 de communication, comme si on avait de la démocratie.
02:30:48 Mais c'est un simulacre.
02:30:50 Allez, tout de suite, c'est la Chronique Sport,
02:30:52 consacrée ce matin à la victoire de Lyon,
02:30:54 hier soir face à Toulouse, en ouverture de la 31ème journée de Ligue 1.
02:30:59 Votre programme avec Groupe Verlaine.
02:31:01 Installation photovoltaïque pour réduire vos factures d'électricité.
02:31:04 Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
02:31:07 Lyon se rapproche dans la course à l'Europe
02:31:09 en enchaînant pour la première fois cette saison en Ligue 1.
02:31:12 L'OL ouvre le score sur pénalty.
02:31:14 Faute sur Jeffignaux.
02:31:16 Et c'est Alexandre Lacazette qui va inscrire son 19ème but de la saison
02:31:19 et rejoindre Bappé et David en tête du classement des buteurs.
02:31:22 A peine 3 minutes plus tard, Aboukhal remet les deux équipes à égalité.
02:31:25 Jusqu'à la 88ème, la perte de balle toulousaine dans la surface.
02:31:28 Cher qui centre pour Lacazette, mais c'est bien Kosta qui marque contre son camp.
02:31:32 Succès des Lyonnais, 2 buts 1.
02:31:34 Il faudra donc compter avec eux dans la course à l'Europe.
02:31:36 L'OL de Laurent Blanc, meilleure équipe de la phase retour.
02:31:39 25 points, 12 matchs, ça fait 7 victoires, 4 nuls.
02:31:42 Une défaite.
02:31:43 C'était votre programme avec Groupe Verlaine.
02:31:47 Isolation par l'extérieur avec Aide de l'État.
02:31:49 Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
02:31:53 Merci Frédéric Durand, directeur de l'inspiration politique.
02:31:57 Guillaume Bigot, merci, à demain.
02:31:59 Merci, à demain.
02:32:00 Dans un instant, ce sera le journal de 10h avec Ilisa Lukavski.
02:32:03 Suivi de votre rendez-vous du samedi matin.
02:32:05 Bonjour Dr Millau.
02:32:06 Brigitte Millau nous expliquera qu'il pourrait être possible
02:32:09 de rajeunir notre cerveau jusqu'à 90 ans.
02:32:11 Ça nous laisse de la marge.
02:32:13 Rendez-vous tout à l'heure.
02:32:14 Moi, j'aurai le plaisir de vous retrouver demain à partir de 7h.
02:32:17 Bonne journée et bon week-end sur CNews.
02:32:20 ...
02:32:24 Bonjour à tous.
02:32:27 La météo, quel temps va-t-il faire ce samedi ?
02:32:30 La réponse avec Karine Durand.
02:32:31 ...
02:32:35 Des déménagements d'exception.
02:32:36 On dit chapeau les Bretons.
02:32:38 Information sur deménageurs-breton.fr.
02:32:40 -On revient peu à peu.
02:32:43 Les conditions s'améliorent à l'Ouest.
02:32:45 Après le temps très perturbé d'hier, place au soleil.
02:32:48 Sur la Bretagne, la Normandie, la Vendée,
02:32:50 jusqu'en descendant sur l'Aquitaine.
02:32:53 Par contre, la perturbation de la veille, on la retrouve,
02:32:56 toujours active, en direction de la façade Est,
02:32:58 avec de la pluie sur les régions centrales, sur l'Est,
02:33:01 mais aussi de fortes chutes de neige sur les Alpes du Nord,
02:33:04 au-delà de 1300 m, plusieurs dizaines de centimètres de neige
02:33:07 à attendre, un peu de neige également sur le Jura,
02:33:10 le Massif central et les Pyrénées, au-delà de 1500 m.
02:33:13 Attention sur la Provence-Alpes, Côte d'Azur ou encore la Corse,
02:33:16 avec de fortes averses orageuses à prévoir au cours des prochaines heures.
02:33:19 Les températures sont toujours un peu faibles sur l'Est,
02:33:23 mais elles remontent peu à peu, toujours en dessous des moyennes quand même.
02:33:26 14 degrés à Paris, 15 à Brest, 10 à Grenoble,
02:33:29 19 à Perpignan au cours de la journée de demain.
02:33:32 L'amélioration se poursuit, encore plus de soleil,
02:33:35 sur une bonne moitié du pays, si ce n'est les trois quarts.
02:33:39 Toujours quelques pluies, mais intermittentes,
02:33:41 beaucoup plus rares sur l'Est.
02:33:43 De la neige sur les Alpes du Nord encore, à partir de 1400 m,
02:33:47 et le ciel se dégage toujours dans une ambiance vantée en Méditerranée.
02:33:51 Après la fraîcheur du matin, les températures remontent un peu plus l'après-midi.
02:33:55 C'était votre programme avec les déménageurs bretons.
02:33:59 Des déménagements d'exception, on dit.
02:34:01 Chapeau les bretons.
02:34:02 Information sur deménageurs-breton.fr
02:34:05 L'essentiel de l'actualité de votre samedi avec la loi sur la réforme des retraites
02:34:09 qui a été promulguée cette nuit.
02:34:11 Une réforme loin de faire l'unanimité.
02:34:13 On l'a vu avec les trois mois de contestation sociale dans la rue.
02:34:16 Alors que pensent les Français de cette promulgation ?
02:34:19 Maxime Lavandier, vous êtes sur un marché parisien,
02:34:22 sur le marché d'Auteuil,
02:34:24 et vous avez posé la question aux personnes que vous avez croisées.
02:34:28 Oui, tout à fait.
02:34:32 Je me trouve depuis ce matin sur le marché d'Auteuil,
02:34:34 dans le 16e arrondissement de Paris.
02:34:36 Et comme on a pu le constater, les avis ici sont partagés
02:34:39 au lendemain de la validation de la réforme des retraites
02:34:41 par le Conseil constitutionnel.
02:34:43 Ici, voilà, les avis sont vraiment partagés.
02:34:46 On a d'un côté les maraîchers qui, eux, sont contre cette réforme des retraites
02:34:50 et qui souhaitent que la mobilisation se poursuive.
02:34:52 Et d'un autre côté, nous avons les clients qui, pour ici, sont la plupart retraités.
02:34:55 Donc forcément, moins enclin à être pour cette réforme.
02:34:59 Enfin, du moins, contre cette réforme, pardon.
02:35:02 Et j'ai pu m'entretenir avec les deux parties ce matin.
02:35:05 Je vous propose de les écouter à mon micro.
02:35:08 C'est une décision que j'accepte, même si, effectivement,
02:35:12 j'y trouve que ça a duré très longtemps,
02:35:14 que les discussions étaient un peu tronquées à l'Assemblée,
02:35:17 qu'il n'y a pas eu vraiment de débat.
02:35:19 On se sent complètement abandonnée, délaissée.
02:35:21 C'est quand même injuste.
02:35:22 On se dit, voilà, aujourd'hui, travailler jusqu'à 64 ans,
02:35:24 oui, on vit plus longtemps, mais dans quel état on vit, en fait ?
02:35:27 L'espérance de vie est plus longue, mais par contre,
02:35:29 l'espérance de vie sans incapacité, elle ne l'est pas.
02:35:31 C'est eux qui ont décidé. Maintenant, on n'a plus le choix.
02:35:35 - Vous êtes en charge ?
02:35:36 - Une chose est sûre, après le verdict du Conseil constitutionnel,
02:35:40 les mobilisations, eux, vont vraiment se poursuivre.
02:35:42 Une prochaine date est déjà actée, celle du 1er mai.
02:35:46 Une journée symbolique, puisqu'il s'agira de la fête du travail.
02:35:49 - Merci beaucoup, Maxime.
02:35:50 Merci également à Florent Ferrault, qui vous accompagne.
02:35:52 Et vous l'avez dit, les mobilisations qui vont continuer, la lutte continue.
02:35:55 Déclaration de Jean-Luc Mélenchon après la validation par le Conseil constitutionnel
02:35:59 de l'essentiel de cette réforme des retraites.
02:36:01 La décision du Conseil constitutionnel montre qu'il est plus attentif
02:36:04 aux besoins de la monarchie présidentielle qu'à ceux du peuple souverain,
02:36:07 a tweeté l'ancien candidat à la présidentielle.
02:36:11 De nouveaux suspects ont été mis en examen et placés en détention provisoire
02:36:16 dans l'enquête pour assassinat ouverte après la mort de Leslie et Kevin.
02:36:19 Rappelez-vous, ce couple des deux cèvres dont les corps ont été retrouvés début mars,
02:36:23 âgés de 33 ans, Michael Z, a été mis en examen pour assassinat,
02:36:27 enlèvement et séquestration, modification d'une scène de crime
02:36:30 et recelle de cadavres. Un deuxième suspect, Stephen M,
02:36:34 a lui été mis en examen pour les mêmes chefs d'accusation,
02:36:38 à l'exception de celui d'assassinat.
02:36:41 Allez, dans un instant, vous avez rendez-vous avec le Dr Mio et Brigitte
02:36:44 qui nous annoncera une bonne nouvelle.
02:36:46 On pourrait rajeunir notre cerveau jusqu'à 90 ans et plus.
02:36:50 Pour en savoir plus, justement, c'est tout de suite avec le Dr Mio.
02:36:54 Bonjour, Dr Mio.
02:36:55 [Musique]