• il y a 2 ans
Business avec l’Afrique : l’heure du New Deal

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00:00 Bonjour à tous, nous vous préposons maintenant une séquence de pitch avec un exercice assez
00:08 difficile auquel vont se prêter nos cinq intervenants. Je les en remercie d'ores et déjà.
00:14 Ils vont vous présenter chacun leur entreprise, leur projet entrepreneurial en cinq minutes
00:19 seulement. Ce sont des projets que nous avons choisis de mettre en lumière aujourd'hui
00:23 car ils sont innovants, ils apportent une nouveauté, une innovation pour l'Afrique. Sans plus
00:30 attendre, nous allons commencer avec Aurélien Duval-Delort pour Bizao.
00:34 Aurélien, bonjour, vous êtes PDG de Bizao. Bizao, c'est une fintech ou hub de paiement
00:45 qui a été créée en 2019 après deux ans d'incubation chez Orange. Vous affichez un
00:50 chiffre d'affaires de 10 millions d'euros, comptez quelques 70 collaborateurs dont 90
00:55 qui sont déployés en Afrique de l'ouest et central. Voilà, ça c'est pour les chiffres.
01:00 Maintenant je ne parle plus, c'est à vous. Concrètement, dites-nous à qui s'adresse
01:04 cette plateforme ?
01:05 Bonjour, merci aux organisateurs pour l'invitation. Bizao répond à une problématique que vous
01:13 allez très vite tous comprendre. En fait, en Afrique, vous le savez, la carte bancaire
01:19 est assez peu utilisée, environ 3% de pénétration, ce qui signifie que les gens paient tout en
01:23 cash. Quand on va à la pharmacie, on paie en cash, quand on prend le taxi, on paie
01:27 en cash, partout. Donc ça crée des problèmes, évidemment, de monnaie, ça crée des problèmes
01:32 au niveau des entreprises pour la collecte, ça crée des problèmes pour transférer
01:36 les fonds, les remonter. Le cash est un énorme problème. Le mobile money est venu y répondre
01:44 dans une certaine mesure pour faire les transferts d'argent entre personnes. Ça fait 10 ans,
01:47 ça marche bien. 630 millions de personnes ont un compte mobile money en Afrique subsaharienne.
01:51 Pour autant, combien d'entreprises dans cette salle paient leurs salariés sur des
01:56 comptes mobile money ?
01:57 Très peu, à priori.
02:00 On a une main, bravo ! Deux, bravo ! Donc on est encore à un taux de pénétration
02:07 à vue d'œil de 0,2%. Combien d'entreprises dans cette salle acceptent des paiements par
02:13 mobile money en ligne ? C'est toujours les mêmes d'ailleurs, c'est bien. Deux, trois
02:21 mains, ok, donc ça reste à peu près très faible. Et en magasin, il y en a combien qui
02:26 utilisent le mobile money ? 3, 4, 5, waouh ! Excellent. Alors comme c'est le moyen de
02:35 paiement numéro un en Afrique, vous voyez qu'on a un tout petit peu de travail. Moi,
02:39 j'ai fondé Bizao pour répondre à ce problème. C'est-à-dire que quand vous voulez accepter
02:43 du mobile money, soit vous allez voir chaque opérateur dans chaque pays où vous êtes
02:46 présent, puis vous allez nouer des partenariats, vous allez mettre en place des intégrations
02:52 techniques, vous allez mettre en place des flux financiers et vos comptables vont s'arracher
02:56 les cheveux pour comprendre les flux financiers quotidiens de compensation de tous les partenaires.
03:01 On résout ce problème avec Bizao, avec une infrastructure de paiement unique qui couvre
03:06 l'ensemble des pays de la zone francophone, on est quasiment, donc on couvre à peu près
03:11 200 millions de personnes et avec Bizao, vous avez un seul interlocuteur pour la collecte
03:17 des paiements et le versement de salaire sur l'ensemble des comptes mobile money. On est
03:21 aussi accepteur via Mastercard. Voilà, c'est ça la vision, c'est simplifier l'acceptation
03:25 des moyens de paiement. Donc ça, c'est les bénéfices très concrets
03:29 que peut apporter votre solution. Est-ce que vous avez d'autres illustrations ? Est-ce
03:33 que ça peut inciter notamment des entreprises internationales à échanger, à faire des
03:39 synergies avec des entreprises africaines ? Alors, si vous avez besoin de payer des fournisseurs
03:47 en Afrique, vous avez deux moyens, vous avez le compte bancaire, les virements bancaires
03:52 qui sont avec des virements qui prennent deux, trois jours et puis des frais importants.
03:57 Vous avez aussi la possibilité de payer vos fournisseurs mobile money, ce qui est beaucoup
03:59 plus rapide, c'est assez peu utilisé et pourtant ça devrait l'être. Donc en fait,
04:05 l'intérêt de cette opportunité globale qu'est le mobile money, au-delà de Bizao,
04:09 nous on n'est qu'un petit maillon de la chaîne, c'est passer complètement à l'échelle.
04:16 C'est-à-dire que quand vous vous déployez sur un pays, finalement les problématiques
04:19 de cash disparaissent. Donc d'un seul coup, on peut se déployer sur 5, 10 pays dès
04:24 qu'on est sur des services digitaux. Donc on travaille beaucoup avec les banques, avec
04:27 les assurances, on travaille avec des secteurs du transport, etc. L'énergie, tout ce qui
04:32 est assez immatériel, se prête beaucoup à la digitalisation et rencontre moins de
04:37 frontières dès qu'on s'affranchit du cash.
04:39 Alors juste rapidement, parce qu'on l'a dit c'est un exercice de pitch, donc on a malheureusement
04:43 assez peu de temps. Quelles sont vos ambitions ? Vous avez levé 9 millions d'euros au total
04:48 via deux levées de fonds. What's next ?
04:52 Alors déjà cette année, on utilise l'argent qu'on a levé l'année dernière pour continuer
04:57 à croître. Donc on est vraiment dans l'expansion commerciale, on gagne des parts de marché,
05:02 on est présent, on continue d'ouvrir des pays de manière sélective. Probablement
05:06 qu'on relancera des levées de fonds peut-être dès l'année prochaine. L'objectif aujourd'hui
05:12 pour une plateforme comme la nôtre, c'est essentiellement d'apporter confiance, scalabilité,
05:16 sécurité à nos partenaires dans un environnement où ce n'est pas toujours évident de comprendre
05:21 avec qui travailler et d'être garantie de la sécurité des fonds. Donc on travaille
05:26 essentiellement sur ces enjeux.
05:27 Merci beaucoup Aurélien Duval-Delort, vous êtes, je le rappelle, PDG de Bizao et nous
05:32 allons continuer avec Goudé Abbalé. Merci d'être avec nous Goudé, vous êtes le trésorier
05:41 de la Fédération française des professionnels de la blockchain. Vous fédérez quelques
05:45 40 membres. Quelles sont les actions portées par cette fédération ?
05:49 La fédération, merci déjà pour l'invitation, bonjour à tous. La fédération française
05:54 des professionnels de la blockchain vise à trois choses principalement et je vais aller
05:58 directement dessus. Défendre les intérêts de l'écosystème blockchain français, défendre
06:04 les intérêts de l'écosystème blockchain en général auprès des régulateurs. Donc
06:08 on travaille avec le ministère de l'économie et des finances, on travaille avec le ministère
06:11 de la culture, on travaille avec les associations professionnelles sectorielles d'autres secteurs
06:17 pour essayer de porter une voix de l'écosystème. Ensuite, promouvoir. On participe énormément
06:23 à des événements comme celui-là pour mettre en avant aussi nos membres, mettre en avant
06:27 ce qu'on fait et mettre en avant le savoir-faire blockchain français. On a été la première
06:31 organisation à envoyer une délégation blockchain française au CES à Las Vegas, donc deux
06:36 années de suite. Cette année sera la troisième. Et enfin, défendre, promouvoir et fédérer.
06:44 On organise beaucoup d'événements pour faire en sorte que les grands groupes et les
06:49 start-up, les cabinets de conseils, etc. puissent se rencontrer et développer des solutions
06:54 qui soient pertinentes du point de vue de l'écosystème.
06:57 Alors la technologie blockchain, on entend de plus en plus parler, c'est un outil pour
07:01 sécuriser les données, les contrôler pour plus de transparence, pour les transmettre
07:06 de manière plus fluide et plus sécurisée. Donc concrètement, est-ce que vous auriez
07:10 des exemples à nous donner de l'impact que ça peut avoir sur certains secteurs d'activité,
07:15 notamment en Afrique, puisque c'est le sujet du jour ?
07:17 Totalement. L'Afrique est la nouvelle frontière du Web3. Donc le Web3, ce qu'on appelle l'écosystème
07:26 Web3 en fait, c'est la blockchain, mais c'est plutôt l'internet décentralisé, donc l'internet
07:31 communautaire. L'Afrique est la nouvelle frontière du Web3 pour plusieurs raisons.
07:36 Première raison, il y a une population qui est jeune et très connectée. Deuxième
07:40 raison, il y a des secteurs industriels qui fonctionnent plus ou moins bien. Et d'ailleurs,
07:48 Aurélien est un exemple aussi au niveau de la finance et de l'inclusion financière
07:52 et bancaire. Il y a encore certains enjeux à surmonter. Et justement, la blockchain
07:57 vient apporter une piste de solution sur ces enjeux-là. Ça peut être sur la traçabilité
08:02 des médicaments avec une startup qui s'appelle Meditect. Alors qu'on sait qu'il y a beaucoup
08:05 de médicaments falsifiés de qualité inférieure sur le continent. Ça peut être sur l'innovation
08:10 de manière générale, le transfert de fonds, donc le paiement transfrontalier qui représente
08:15 un marché d'environ 50 milliards de dollars à l'heure actuelle et qui est mur pour la
08:20 disruption, si je peux me permettre. Ça peut être la traçabilité des matières premières,
08:26 par exemple les ressources minières au Congo en RDC, pouvoir contrôler l'authenticité,
08:33 la sécurité et la traçabilité de ces matières-là et s'assurer qu'elles sont exportées dans
08:38 le respect des règles éthiques. Et donc il y a plein de secteurs comme ça qui sont
08:45 murs pour la blockchain.
08:46 C'est quoi les objectifs là pour 2023-2024 ?
08:49 Pour notre objectif, il est principalement de nouer des réseaux, des relations avec
08:57 les organisations du continent, essayer d'encourager le développement d'organisations comme la
09:01 nôtre avec lesquelles on pourra travailler, nouer des contacts aussi avec les régulateurs
09:07 locaux, essayer d'apporter notre expertise sur les enjeux de régulation, d'organisation,
09:13 etc. Et donc vraiment tisser des liens et je suis ravi d'être ici aussi pour en discuter
09:17 parce que je pense que ce sera utile.
09:19 Merci beaucoup Goudea Balé.
09:21 Merci à vous.
09:22 Et c'est maintenant au tour d'Ismaël Belkayat de se prêter au jeu.
09:26 Bonjour Ismaël, vous êtes cofondateur et PDG de Chary, une entreprise marocaine fondée
09:36 en 2020 qui affiche un chiffre d'affaires d'environ 45 millions d'euros et qui embauche
09:41 250 salariés et qui emploie.
09:43 Vous avez développé une application mobile destinée au commerce de proximité.
09:48 Pour la proposer, quel service ?
09:50 Bonjour à tous.
09:53 C'est vraiment un plaisir d'être ici aujourd'hui avec vous.
09:57 Chary s'adresse avant tout aux épiceries de proximité comme vous l'avez dit, qui
10:05 dans nos géographies jouent un rôle social extrêmement important.
10:12 En plus d'être des points de vente de proximité où on achète ce dont on a besoin, ce sont
10:18 aussi nos voisins, nos amis, souvent nos banquiers.
10:21 Et lorsqu'on voit qu'en France ces épiceries ont pratiquement disparu, on se dit c'est
10:30 dommage que ce patrimoine national disparaisse aussi dans nos géographies.
10:36 On va faire l'exercice d'Aurélien et on va demander aux personnes qui sont là qui
10:43 est allé cette semaine faire des courses dans une enseigne de type carrefour, Auchan,
10:51 tout le monde.
10:52 Oui, il y a plus de mains qui sèvent là, tout de suite.
10:55 Qui est allé dans une épicerie de proximité ?
10:58 Ah, quand même, vous voyez.
11:02 Les chiffres donnent 10% pour le retail traditionnel et 90% pour le moderne.
11:09 Dans nos géographies, c'est le contraire.
11:12 90% de la consommation passe par ces épiceries et seulement 10% par la grande et moyenne
11:17 surface.
11:18 Notre rôle à nous, c'est de donner des outils à ces épiceries ou boutiquiers, on
11:24 a plusieurs terminologies en fonction des géographies, pour qu'elles puissent combattre
11:29 la concurrence qui vient des enseignes et faire en sorte d'éviter ce qui s'est passé
11:35 en Europe.
11:36 Pour y arriver, on les a équipées avec des solutions technologiques et digitales.
11:41 D'abord, un outil qui leur permet de mieux s'approvisionner.
11:44 On est pour eux une centrale d'achat digital.
11:48 On part du principe que si elles s'assemblent entre elles, elles peuvent mieux acheter
11:53 à meilleur prix et donc vendre à meilleur prix et par conséquent être compétitives
11:57 par rapport aux grandes enseignes.
11:58 Ensuite, on leur donne des outils de digitalisation pour les aider à gérer leur quotidien, que
12:04 ce soit gérer leur stock, gérer les crédits qu'ils donnent à leurs utilisateurs.
12:08 On leur donne aussi du fonds de roulement avec des prêts qui leur permettent de se
12:14 financer et même souvent de prêter à leurs utilisateurs finaux.
12:18 Et enfin, je rejoins encore une fois Aurélien pour expliquer que le mobile money est pour
12:27 moi l'avenir de l'Afrique et certaines populations ne sont pas encore inclus financièrement,
12:33 ne sont pas encore éduquées financièrement.
12:36 Et on part du principe que ces épiceries peuvent être d'excellents relais de croissance
12:41 pour d'abord commencer à accepter les paiements mobiles, mais surtout commencer à proposer
12:46 des services financiers à leurs utilisateurs de type transfert d'argent, paiement de facture,
12:52 paiement de taxes.
12:53 Et donc l'idée, en un mot, c'est de se dire ces points de vente existent, ils sont là,
13:01 comment les transformer en une sorte de guichet d'agence bancaire, mais qui soit humain et
13:09 physique et qui puisse éduquer les utilisateurs à l'utilisation de ces services et donc
13:13 faire de l'inclusion financière.
13:14 C'est très clair.
13:15 Vous êtes présent au Maroc, en Tunisie, en Côte d'Ivoire pour le moment.
13:19 Sur ces pays, vous ciblez un marché de quelle taille ?
13:23 Alors, on va déjà commencer par le Maroc.
13:29 Au Maroc, on parle de 200 000 points de vente de proximité, qui achètent en moyenne pour
13:37 100 dollars par jour de biens alimentaires.
13:40 Ça vous donne un marché, grosso modo, de 7,2 milliards de dollars annuels.
13:46 Lorsqu'on s'intéresse à l'Afrique, le marché du FMCJ est de l'ordre de 1,5 trilliard.
13:51 Si on part du principe que l'Afrique francophone en représente 33%, on est là encore autour
13:57 de chiffres importants, autour de 500 milliards.
14:00 Donc c'est le marché qu'on vise, ce qu'on appelle dans notre jargon le total addressable
14:04 market.
14:05 Alors, Chary, vous avez levé depuis votre création 15 millions de dollars au total.
14:11 Vous êtes valorisé 100 millions de dollars et vous avez été, vous, récompensé aux
14:17 derniers Africa CEO Awards pour un prix de disrupteur, d'innovateur.
14:22 Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ?
14:24 Oui, donc Chary a levé de l'argent auprès de différents investisseurs.
14:30 On a eu la chance d'être accéléré à Paris, d'abord à Station F et ensuite à San Francisco
14:37 au Y Combinator, ce qui nous a permis d'attirer des investisseurs de toute géographie.
14:43 On a par exemple l'Université d'Harvard qui non seulement a financé Chary et qui
14:47 est dans notre tour de table, mais qui a aussi rédigé un business case qui est aujourd'hui
14:51 enseigné aux MBA d'Harvard.
14:54 On a aussi de grands noms comme Airbnb qui est dans notre tour de table, Plug & Play,
15:00 Global Founders Capital, Rocket Internet qui a d'ailleurs fondé Joumia, mais on a aussi
15:04 des investisseurs du Moyen-Orient, du Japon, d'Afrique.
15:10 Alors, ce qu'on peut nous souhaiter, on a, et là encore je suis à l'IA pour la troisième
15:14 fois avec Aurélien, et puis d'ailleurs je m'appelle Ismaël Aurélien, tu vois, ça
15:20 doit être pour ça.
15:21 On vient d'obtenir un agrément d'établissement de paiement de la part de la Banque Centrale
15:26 avec comme ambition notamment de pouvoir digitaliser ces points de vente et surtout les transformer
15:32 en agents détaillants qui puissent eux-mêmes faire tâche tuile et proposer d'inclusion
15:37 financière à l'ensemble de la population marocaine.
15:40 Donc, ce sont nos efforts actuels et on espère pouvoir réussir dans ce domaine.
15:45 Merci beaucoup Ismaël, belle cahyat.
15:49 Nous allons maintenant nous tourner vers Mamadou Diakité.
15:52 Vous êtes le cofondateur de Mayan.
16:01 La première version de Mayan, version pilote, a été lancée en 2021, mais son lancement
16:08 officiel au public, eh bien lui, est imminent.
16:12 Ça devrait arriver d'ici l'été.
16:13 Allez, on ne va pas trop se mouiller dans quelques mois.
16:16 Mayan, c'est un moteur de recherche solidaire.
16:20 Est-ce que je le définis bien ?
16:21 Bonjour, déjà c'est un plaisir d'être avec vous aujourd'hui.
16:25 Oui, vous définissez bien.
16:27 Mayan est le premier méta-moteur de recherche africain.
16:32 Ça n'existait pas jusqu'à présent.
16:35 Aujourd'hui, on est très fier d'avoir créé ce moteur de recherche parce que l'Afrique
16:39 en avait besoin.
16:40 Il faut savoir que la plupart des gens connaissent Google.
16:44 Alors effectivement, Google, c'est 90% du marché qui est suivi ensuite par Bing et
16:50 par Yahoo.
16:51 J'ai une question à vous poser.
16:53 Est-ce que vous connaissez d'autres moteurs de recherche à part Google, Bing et Yahoo?
16:58 Ecosia, ça vous parle ? Non.
17:02 Il y a moteur de recherche et il y a navigateur de recherche.
17:06 Là, c'est des choses différentes.
17:07 You, effectivement, et Duke Duke Go, etc.
17:13 Il faut savoir que Mayan répond à une vraie demande du continent africain.
17:19 En Afrique, nous avons 700 millions d'utilisateurs.
17:23 Je ne sais pas si vous imaginez.
17:24 On a un moteur de recherche qui s'appelle Yondex qui représente la Russie.
17:28 Et personne n'avait pensé à un méta-moteur de recherche pour l'Afrique.
17:32 Ce qu'on est en train de créer, c'est excellent dans la mesure où on répond à une véritable
17:36 demande.
17:37 Et on a 90% de contenu en Afrique qui est infusé par les États-Unis ou par l'Europe.
17:44 Donc, on a créé un véritable écosystème et surtout une souveraineté.
17:48 On veut que les informations proviennent de l'Afrique pour les Africains.
17:53 Et quand je dis pour les Africains, non seulement effectivement dans le continent, mais surtout
17:57 dans la diaspora.
17:58 Vous le savez, on a une démographie qui ne cesse d'être en croissance.
18:03 On a 60% de la population africaine qui a moins de 25 ans, il me semble.
18:09 Donc, effectivement, Mayan répond à une véritable demande.
18:13 Et aujourd'hui, ça se passe plutôt bien pour nous.
18:16 On commence très, très, très, très bien.
18:17 C'est parfait, c'est tout ce qu'on vous souhaite.
18:20 Donc, vous avez dit, voilà, retrouver une souveraineté.
18:23 Mais il y a aussi ce caractère solidaire qui se traduit aussi dans les revenus que
18:29 vous allez percevoir et reverser en partie.
18:32 Est-ce que vous pouvez nous parler un petit peu de ça ?
18:33 Exactement.
18:34 Et merci de revenir là-dessus parce que c'est la chose la plus importante, j'ai envie de
18:37 vous dire.
18:38 Quand on a créé ce moteur de recherche, moi, je suis un ancien footballeur professionnel.
18:41 Le fondateur qui s'appelle Moussa Touré, qui lui, a bossé 7 ans à Microsoft, on s'est
18:46 dit, il me voyait faire des actes humanitaires, il s'est dit, mais comment moi, à mon niveau,
18:49 je peux aider l'Afrique ?
18:50 Et on a pensé à créer ce moteur de recherche et nous reversons 30% de ce que nous générons
18:56 au développement de l'Afrique.
18:58 Ça a un impact citoyen en Afrique dans la mesure où on a choisi trois thématiques
19:03 différentes, à savoir l'eau, l'électricité, l'éducation et l'agriculture.
19:07 Enfin, on est en train de développer tous ces aspects-là.
19:08 Et depuis maintenant quelques mois, nous avons officiellement à nos côtés une légende
19:15 du football, non seulement mondial et africain.
19:18 Nous avons Djidji Drogba qui nous a rejoint et qui est associé à ce nouveau moteur
19:23 de recherche pour l'Afrique.
19:25 Et en termes de sourcing pour cette sélection des projets à soutenir, comment vous procédez
19:31 ? Vous vous êtes adossé à des partenaires ?
19:32 Tout à fait.
19:33 Alors, il faut savoir que depuis quelques mois, on est maintenant backé par Microsoft.
19:38 On fait partie des 15 projets que Microsoft soutienne dans le monde entier, dans un accélérateur
19:44 de process.
19:45 Donc, on avance très bien.
19:46 Et effectivement, au niveau de pouvoir rediriger l'argent, nous sommes entourés soit de partenaires,
19:53 soit d'associations, de fondations.
19:55 Notamment, on a la fondation Bill Gates actuellement qui sont sur nos trousses et tant mieux.
19:59 Donc, on a effectivement créé un écosystème, un mécanisme de financement durable, inclusif
20:05 de développement pour le continent africain.
20:07 Même question qu'aux autres intervenants.
20:11 Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ? Est-ce que vous prévoyez déjà une levée
20:14 de fonds peut-être ?
20:15 Alors, je vais demander les contacts à Aurélie et Ismail parce qu'ils ont déjà levé des
20:18 fonds.
20:19 On n'a pas encore levé de fonds.
20:20 On est sur notre première levée de fonds.
20:22 Mais je vous dis la vérité, l'éthique est importante.
20:23 Pour le coup, je vous dis la vérité, l'éthique est importante.
20:26 On veut véritablement que les fonds que nous allons recevoir soient en éthique avec les
20:31 valeurs et le potentiel de l'Afrique.
20:34 Donc, c'est la raison pour laquelle on prend un peu de temps.
20:36 Mais on est sur notre première levée de fonds.
20:38 Et le lancement officiel viendra après le premier spot publicitaire que nous avons tourné
20:43 avec JT Drogba, c'était il y a un mois à Abidjan.
20:47 Donc, à partir de là, les choses vont véritablement commencer à péter partout.
20:51 Merci beaucoup.
20:52 Merci à vous.
20:53 Merci beaucoup.
20:54 Et utilisez, utilisez Mayan dès maintenant.
20:58 Je tenais à dire que c'est déjà fonctionnel.
21:00 Vous pouvez déjà utiliser l'application.
21:03 C'est déjà fonctionnel.
21:04 Merci à vous.
21:05 Voilà, le message sera passé.
21:06 C'est ça, Mayan.org.
21:07 Et maintenant, c'est au tour de Marie-Laure Moukoko.
21:13 Marie-Laure Moukoko, vous êtes la cofondatrice et directrice de Clicodoc Afrique, qui a été
21:23 créée en 2021.
21:24 C'est une plateforme qui référence quelques 600 médecins, ici plus de 500 000 patients.
21:31 Pour l'instant, vous êtes déployée à Abidjan.
21:34 Est-ce que j'ai le droit de dire que vous êtes un peu le doctolib du continent africain
21:41 ou vous allez vous fâcher ?
21:42 Merci déjà.
21:43 Bonjour à tous et merci de nous avoir invités, de nous donner cette lucarne qui permet de
21:50 nous faire connaître ici.
21:51 Vous me posez la question de dire le doctolib.
21:55 On va dire ça parce que c'est comme quand on va au McDo ou Coca-Cola, on en parle aujourd'hui.
22:01 Alors donc, on peut se permettre.
22:03 Effectivement, c'est doctolib peut-être qui nous a donné cette idée.
22:06 Parce que quand doctolib est arrivé, on a dit, ça c'est fait pour nous.
22:11 Et moi, chez nous, je ne poserai pas la question parce que tout le monde me comprendra.
22:17 Qu'est-ce qu'on a ? On a un problème.
22:19 Un problème, c'est de se rendre dans les hôpitaux.
22:21 On parle de l'accès aux soins pour tous.
22:23 Mais qui va dans les hôpitaux ? Ce sont ceux qui ont la possibilité de se déplacer.
22:29 On pense à quoi ? Quand on arrive dans les hôpitaux, on est engorgé parce qu'on n'a
22:35 pas de rendez-vous.
22:36 Donc, Qlikodoc, c'est la prise de rendez-vous, c'est pour le désengorger.
22:39 Les salles d'attente, ça c'est la première chose.
22:42 Amener les médecins éventuellement à mieux nous traiter parce qu'ils prennent le temps.
22:46 Quand il arrive qu'il y a énormément de personnes, on ne sait plus qui est là pour
22:49 des pathologies importantes et des pathologies minimes.
22:52 Donc, avec les rendez-vous, on est sûr qu'on est mieux traité.
22:55 Ça, c'est la première chose.
22:56 La deuxième chose, on dit, il y a le désert médical.
23:00 Le désert médical, oui et non.
23:02 Il y a des cliniques, il y a des hôpitaux.
23:05 Mais on revient toujours à la première version, c'est qu'on n'arrive pas à se déplacer.
23:08 Donc, qu'est-ce qu'on a fait ? On dit, il y a la téléconsultation.
23:11 La téléconsultation, ça sert à faire quoi ? À la première prise en charge.
23:15 Il y a trois volets dans la téléconsultation.
23:18 Déjà, c'est de dire, j'ai un bobo, j'ai mal à la tête, ce n'est pas bien grave,
23:23 je peux me déplacer, mais pour si peu.
23:27 Donc, on fait appel à un médecin, il téléconsulte, il vous donne une ordonnance, puisqu'on a
23:31 l'ordonnance sécurisée, et il vous dit, si ça ne va pas dans les deux jours, dans
23:35 les trois jours, vous revenez me voir.
23:37 Ça, c'est la première chose.
23:39 La téléconsultation, c'est pour le suivi pour des pathologies chroniques, telles que
23:43 l'hépatite, le cancer, malheureusement, éventuellement, il y a le diabète.
23:47 Pourquoi se déplacer pour refaire une ordonnance pour être suivi quand on sait qu'on peut
23:52 éventuellement parler avec son médecin ? Donc, ça, c'est le suivi.
23:55 Il y a aussi le contrôle.
23:56 Quand on est hospitalisé, on parle aujourd'hui du palu qui sévit normalement chez nous,
24:03 et après le palu, on ne va pas encore se déplacer pour dire, docteur, qu'est-ce que
24:07 vous en pensez ? J'ai pris mes médicaments, ça va mieux, refaites-moi une ordonnance ou
24:11 une prolongation.
24:12 C'est la téléconsultation.
24:13 Ça, c'est le deuxième.
24:16 Troisième, c'est la téléspertise.
24:18 Pourquoi on parle de téléspertise ? Le mot aujourd'hui, peut-être, ne dit pas grand-chose,
24:23 mais on parle de télésurveillance.
24:25 La télésurveillance, parce qu'aujourd'hui, nul n'ignore que chez nous, en Afrique, je
24:31 parle de bien l'Afrique, ce n'est pas le médecin, c'est la sage-femme, c'est l'infirmier
24:38 qui fait office de médecin.
24:40 Donc la téléspertise, c'est quoi ? C'est de dire qu'on a la possibilité entre les
24:47 personnels de santé, les professionnels de santé, d'échanger entre l'infirmier et
24:53 de prodiguer les premiers soins.
24:55 Si c'est nécessaire, on se déplace, on appelle une ordonnance.
24:58 Donc voilà les trois éléments qui constituent Quikodoc.
25:02 Prise de rendez-vous, téléconsultation, téléspertise.
25:06 C'est très clair.
25:07 Est-ce qu'il y a des freins à lever pour votre déploiement ?
25:11 Oui, alors, les freins, on en a.
25:16 Parce que c'est quoi ? C'est d'abord la sensibilisation.
25:19 On touche à l'humain, on touche à la santé.
25:22 Ce n'est pas évident.
25:24 On se dit, il faut être touché pour être déri.
25:26 À distance, ce n'est pas évident.
25:29 Prendre de rendez-vous, ce n'est pas trop dans notre ADN.
25:31 Nous, on s'en va, on se lève, on va chez le médecin.
25:33 Le médecin dit, vous avez rendez-vous ? Non.
25:35 Docteur, je suis venu te voir, je n'ai pas rendez-vous, mais j'ai juste un bobo ici.
25:39 Il dit, bon, ok, lui, il passe en dernier.
25:42 Vous savez quoi ? On peut rester toute une journée.
25:44 On arrive à 6 heures et on repart à 18 heures.
25:47 Parce qu'on n'a pas pris rendez-vous.
25:48 Ça commence à arriver.
25:50 Ce sont des freins qu'il faut lever.
25:52 Et aujourd'hui, c'est quoi un deuxième frein ? C'est que les sociétés,
25:56 son livre aujourd'hui a un taux d'absentéisme abyssal, je dirais.
26:00 Pourquoi ? Parce qu'on se déplace une journée, voire deux jours
26:03 pour aller chez un médecin et s'entendre dire,
26:06 c'est pas grave, vous n'avez pas rendez-vous, revenez.
26:09 Donc, ce sont des freins qu'on doit lever, sensibiliser
26:13 et montrer aux médecins que c'est très utile et à la population aussi,
26:17 donc la publicité.
26:19 Donc, lever le frein, je dirais, psychologique, de la pédagogie, la sensibilisation.
26:25 Puis bon, comme vos autres intervenants, il y a l'ère de la guerre.
26:29 Est-ce qu'il y a des objectifs à venir d'ordre financier
26:31 pour soutenir le déploiement de Quicodoc ?
26:35 Oui, vous vous doutez que, j'ai parlé de ces trois éléments
26:40 qui représentent Quicodoc Afrique, mais au fil de l'eau,
26:44 on se rend compte que les besoins sont là.
26:46 Et là, on a mis en place le Quicoc Soins,
26:49 qui fait appel à les soins à domicile,
26:51 en disant, on a besoin les week-ends et les jours fériés,
26:54 on n'a pas besoin de se rendre dans les hôpitaux,
26:56 on peut faire appel aux paramédicaux,
26:58 et les paramédicaux, c'est qui ?
26:59 Ce sont les infirmiers, les aides-soignants,
27:02 bien sûr, il y a les médecins eux-mêmes,
27:03 mais il est très rare de faire déplacer les médecins pour si peu,
27:07 pour faire des piquets, pour faire des prises de sang.
27:09 Là, on a besoin de fonds pour pouvoir éventuellement développer le plus possible,
27:14 et les ressources humaines, parce qu'on a besoin de personnes
27:16 pour pouvoir éventuellement passer un peu partout.
27:18 Il n'y a pas qu'à Bujon, il y a aussi la province.
27:20 Eh bien, le message est passé.
27:21 Un grand merci à tous les cinq pour que vous vous êtes prêtés au jeu.
27:25 D'ailleurs, c'était très interactif, c'était plutôt sympa.
27:27 [Applaudissements]
27:29 Merci beaucoup.
27:30 [Applaudissements]
27:31 Et je vais laisser la parole à Bruno Faure,
27:33 qui est chef adjoint du service Économie du Média RFI,
27:36 pour un focus maintenant sur les finances,
27:40 le financement du développement en Afrique.
27:41 Donc, on va être un peu dans le prolongement
27:43 de certaines de nos interventions.
27:44 Merci beaucoup.
27:45 [Applaudissements]
27:47 [Musique]

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