La deuxième demande de référendum sur les retraites examinée par le Conseil constitutionnel, la réforme de la justice... Les informés du matin de ce mercredi 3 mai 2023
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour, bienvenue dans Les Informes et du Matin, on est ensemble jusqu'à 9h30. Bonjour Claire Gatinois.
00:12 Bonjour.
00:13 Service politique du journal Le Monde. Bonjour Olivier Perroux.
00:16 Bonjour.
00:16 Service politique de l'Express et auteur d'autopsie du cadavre aux éditions Fayard, en l'occurrence le cadavre c'est le Parti Socialiste.
00:23 On y reviendra tout à l'heure, on va revenir d'abord avec vous Jean-Rémi Baudot sur le dossier du jour, celui des retraites
00:28 avec cette nouvelle journée décisive si j'ose dire au Conseil Constitutionnel.
00:34 Avec comme un air de déjà vu après avoir retoqué la première demande, le Conseil Constitutionnel rend aujourd'hui son avis sur une nouvelle proposition de référendum d'initiative partagée, le fameux RIP.
00:44 Alors est-ce que ce serait une bonne méthode pour trancher la question des retraites ? On a posé d'une certaine manière la question à Bruno Le Maire qui finalement semble un peu s'agacer de ses sauts de haie, dit-il.
00:55 Je vois bien les latrouches, les obstacles qui sont mis pour empêcher la mise en œuvre de cette réforme.
01:03 La réforme des retraites, elle a été adoptée, elle a été validée par le Conseil Constitutionnel et elle a été promulguée par le Président de la République.
01:10 Donc elle doit s'appliquer dans les délais qu'a indiqué le Président de la République.
01:13 Admettons que la réforme des retraites ne soit pas appliquée. Qu'est-ce qu'il y a à la place ?
01:18 Comment est-ce que l'on fait pour assurer l'équilibre de notre système de retraite par répartition ? Qui est-ce qui va combler les déficits ?
01:24 Qu'il soit ou non accepté, le RIP n'est pas tout à fait la dernière carte des oppositions, puisque le 8 juin prochain, le groupe Lyot à l'Assemblée dépose une proposition de loi là pour tenter d'abroger la réforme.
01:35 Claire Gatinois, le gouvernement n'arrive pas décidément à passer à autre chose.
01:40 Effectivement, comme Jean-Rémi le disait tout à l'heure, il y a une espèce de course d'obstacles qui sont tenus sur le chemin du gouvernement, qui aimerait tourner la page.
01:51 Il y a d'abord eu cette échéance du 1er mai, ce qui devait être le barou d'honneur, la dernière manifestation, enfin.
01:58 Et on voit que c'est toujours pas fini. Il y a effectivement cette décision du Conseil constitutionnel qui est attendue.
02:04 Il y a peu d'espoir, visiblement, y compris au sein des auteurs du texte, que ce RIP soit validé par le Conseil constitutionnel.
02:13 Mais néanmoins, ça laisse une petite musique dans l'esprit des Français et dans l'esprit du monde politique, qui laisse penser que l'histoire n'est pas encore terminée.
02:22 Donc il y a cette échéance du Conseil constitutionnel. Il y aura, comme le disait Jean-Rémi tout à l'heure, le texte de Lyot.
02:29 Donc ça, c'est une proposition de loi pour abroger l'âge de départ à 64 ans et revenir aux 62 ans.
02:37 Voilà, tout à fait. Donc, il y a toujours cet empêchement, en fait, pour le gouvernement de passer à autre chose, de faire entendre une autre musique,
02:46 de passer à d'autres textes, de mettre dans l'atmosphère, en fait, d'autres idées et d'autres sujets que la réforme des revêtes.
02:54 Olivier Perroux.
02:56 Je crois que le... Je pense pas qu'il y ait un empêchement. Le RIP, visiblement, ça va être difficile. Enfin, je n'imagine pas ce qu'il passe.
03:04 Donc il n'y aura pas de campagne derrière pour un référendum qui durerait 9 mois. Ça, ce sera à l'avantage de la gauche.
03:10 Le texte de Lyot ne va pas passer non plus. Je ne vois pas les Républicains voter.
03:17 Charline Vanhoenacker. C'est pas ce que dit Charles de Courson, son françois, c'est très conscient.
03:19 Olivier Perroux. Oui, mais on peut reprendre les derniers votes. Je veux dire, au pire, ça se joue à une dizaine de voix.
03:24 Charline Vanhoenacker. Sachant que c'est, je précise, une majorité simple. Il n'y a pas besoin, cette fois-ci, d'avoir la majorité absolue pour faire passer ce texte.
03:30 Olivier Perroux. On va parler sur des débats. Oui, c'est des sauts d'obstacles. Non, je ne crois pas que la réforme des retraites a été digérée par les Français.
03:37 Et elle va rester au prochain scrutin, et notamment aux Européennes, qui seront, finalement, les juges de paix.
03:42 Mais d'ici là, il va quand même se passer un an. Je ne vois pas les casseroles continuer et continuer.
03:49 Ça ne fait pas une contre-politique, un contre-projet, les casseroles.
03:52 Donc, finalement, il y a des échéances électorales qui vont arriver, qui vont s'installer dans le paysage.
03:58 Et c'est là que la difficulté sera pour le gouvernement. C'est-à-dire qu'il va devoir refaire, encore une fois, le bilan de sa réforme, de ce combat politique.
04:07 Il va avoir beaucoup de difficultés à le défendre aux yeux des Français et des électeurs.
04:12 Donc, finalement, c'est une course d'obstacles, un jour sans fin pour le gouvernement.
04:16 Pour autant, ça ne veut pas dire que tout le monde ne veut pas passer à autre chose, y compris à gauche.
04:21 On a la petite musique des gens, au Parti Socialiste notamment, qui nous disent « Bon, ben voilà, c'est fait, le jeu constitutionnel est passé, maintenant, il faut passer à autre chose ».
04:29 Laurent Berger commence à faire entendre cette musique.
04:31 Puis, il y aura les vacances cet été. Il ne faut pas croire qu'il y aura à chaque fois un million de personnes dans la rue, deux, trois fois par mois, jusqu'à après l'été.
04:41 Claire Gatineau, A.Dumont, vous gardez votre idée en tête, juste une petite minute, puisque c'est l'heure du Fil-Info, il est 9h10, voici Sophie Echenne.
04:47 Il n'y a aucune alternative crédible à la réforme que nous proposons sur les retraites.
04:52 Les mots de Bruno Le Maire, il y a quelques minutes, sur France Info, à propos de la réforme.
04:56 Le Conseil Constitutionnel se penche tout à l'heure sur la deuxième demande de RIP, le référendum d'initiative partagée, proposé par la gauche.
05:03 Après un premier rejet, celle-ci risque également de ne pas aboutir.
05:07 C'est une première depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011.
05:11 Le président iranien, Ebrahim Raisi, se rend aujourd'hui à Damas pour rencontrer Bachar al-Assad.
05:16 L'Iran a toujours fermement soutenu le gouvernement syrien.
05:20 Reporters sans frontières publie ce matin son classement annuel sur l'état de la liberté de la presse dans le monde.
05:25 Sans surprise, la Russie chute à la 164ème place sur 180.
05:30 Et puis plus d'entraînement, plus de matchs et plus de salaires jusqu'à nouvel ordre pour Messi, suspendu par le Paris Saint-Germain après son voyage en Arabie Saoudite lundi,
05:38 alors que tous les joueurs étaient attendus à l'entraînement.
05:41 Une sanction inédite alors que le contrat du joueur argentin s'achève à la fin de la saison.
05:56 Toujours avec Olivier Perroux de L'Express et comme promis vous avez la parole Claire Gatinois du journal Le Monde.
06:01 Je voulais juste rebondir sur ce que disait Olivier tout à l'heure effectivement, sur cette ambivalence en fait,
06:06 entre d'un côté cette réforme des retraites qui reste toujours dans l'atmosphère, qui pollue toujours le gouvernement,
06:12 qui se voit dans les déplacements du chef de l'état au son des bruits de casserole,
06:18 et de l'autre côté une opinion publique qui en a aussi un peu assez, qui s'est résignée,
06:23 qui veut finalement passer en autre chose, retrouver le calme.
06:27 Et en fait il y a quelque chose d'un peu paradoxal là-dedans, c'est que finalement le gouvernement a envie de tourner la page,
06:36 mais il n'a pas été capable finalement de surger en quelque sorte de l'accès.
06:40 C'est-à-dire qu'il y a encore une blessure au sein de l'opinion publique.
06:46 Je crois qu'on a du mal à vous entendre Claire Gatinois, il y a un souci de micro apparemment.
06:51 Je pense que c'est votre genou qui appuie sur le bouton pour parler tout simplement avec la technique.
06:56 Allez-y, je vous en prie.
06:58 Oui, du coup il y a une cassure en fait entre Emmanuel Macron et l'opinion publique qui se voit encore,
07:06 et en fait cet abcès qui est lié à la réforme des retraites n'a pas été complètement purgé.
07:14 Et ne le sera pas, puisqu'il est hors de question de remettre ce texte sur la table, il est hors de question de rediscuter.
07:20 On voit très bien que la proposition de loi de Lyott arrive comme quelque chose qui va continuer à polluer le travail du gouvernement.
07:28 Le 8 juin.
07:29 Voilà, et ils ne veulent pas relancer le débat, ils veulent tourner la page.
07:33 Donc aujourd'hui on a finalement le sentiment que, comme le disait Olivier tout à l'heure,
07:39 que la tension va s'éteindre progressivement, mais que le feu peut encore couvrir.
07:46 Donc c'est-à-dire qu'il y a toujours un ressentiment au sein de l'opinion publique,
07:50 et c'est ça que le gouvernement n'arrive pas à véritablement appréhender.
07:54 Et Emmanuel Macron essaye de le faire en allant sur le terrain,
07:57 sauf que comme il est hors de question de réouvrir la blessure et de reparler de la réforme des retraites,
08:03 ce truc-là reste un peu enterré et ne demande qu'à ressurgir lors des prochaines élections ou lors d'une prochaine crise.
08:10 Jean-Rémi Baudot.
08:11 Le péché originel c'est quand même l'idée que Macron, le président, le gouvernement,
08:16 ils n'ont pas réussi à faire comprendre pourquoi cette réforme était nécessaire, indispensable à leurs yeux.
08:21 Les arguments qui ont été proposés n'ont pas fait que les Français se sont dit
08:26 "bah effectivement c'est dur, ok, mais c'est pour la bonne cause,
08:30 c'est l'intérêt suprême de la nation dont vous parliez tout à l'heure Bruno Le Maire".
08:34 C'est-à-dire que c'est nécessaire pour sauver notre système social qui est généreux
08:38 et il faut continuer à travailler pour le faire vivre.
08:43 Cette mauvaise explication, effectivement, le président va la charrier pendant longtemps encore.
08:49 Parce que je pense qu'il fait bien d'aller sur le terrain pour aller,
08:51 et d'ailleurs même il fait bien d'y aller par surprise,
08:53 parce que de fait il n'est pas confronté à l'organisation des casseroles
08:57 et il a probablement un dialogue plus direct et plus franc avec des Français
09:02 qui ne se sont pas préparés à lui rentrer dedans, si vous voyez ce que je veux dire.
09:06 C'est-à-dire que de fait ça fait un peu retomber la pression.
09:10 Néanmoins, moi je m'interroge sur combien de temps est-ce que réellement,
09:13 si les manifestations continuent, si l'opposition reste extrêmement vive,
09:17 combien de temps est-ce qu'il peut réellement tenir à ne pas entendre cette question sur les retraites ?
09:22 Est-ce qu'il veut rentrer dans ce club très fermé des présidents de la 5e qui n'ont pas cédé à la rue ?
09:28 Voilà, parce qu'en réalité presque tous les présidents ont un moment ou un autre cédé à la rue.
09:32 Donc honnêtement moi je me demande vraiment sur le long terme ce que ça peut donner.
09:38 Au-delà du long terme, je trouve qu'on se voile tous un peu la face.
09:44 C'est-à-dire que vous parlez de péché originel, le péché originel c'est pas la réforme des retraites en soi,
09:49 le péché originel c'est le 49-3, le 47-1, c'est la méthodologie du gouvernement.
09:54 Si les Français avaient compris que cette réforme était nécessaire,
09:58 les jeux politiques derrière n'auraient pas été dramatiques.
10:02 Le message qui a été envoyé à l'élection présidentielle n'est pas le même que le message qui a été envoyé à l'élection législative.
10:08 Donc le président de la République ne pouvait pas justement compter sur cette...
10:12 C'est le mot qu'on utilise et qui veut à la fois tout et rien dire, le mot de pédagogie qui n'a pas été fait, etc.
10:16 Non, ça ne pouvait pas fonctionner.
10:18 Le président de la République a un peu sauté l'obstacle des législatives
10:25 et il a un peu balayé d'un revers de la main sans comprendre que les Français lui envoyaient un message contradictoire
10:31 par rapport à l'élection présidentielle.
10:33 La situation c'est que cette réforme des retraites ne pouvait pas bien se passer de fait,
10:37 parce que c'est une réforme des retraites et qu'on est en France et c'est toujours difficile de réformer les retraites,
10:41 mais encore plus dans cette situation-là.
10:43 Et l'usage et la méthodologie du gouvernement avec le 47-1 et le 49-3
10:49 a un peu fini de rompre la situation entre les Français et le président de la République.
10:55 Aujourd'hui, il y a une crise. Alors, on parle de crise démocratique.
10:59 La crise sociale qu'il y a eue liée aux retraites, à l'inflation, etc.
11:04 s'est transformée en une espèce de crise démocratique.
11:07 Ce n'est pas forcément la faute d'Emmanuel Macron,
11:09 puisqu'elle est là depuis très longtemps dans le paysage français,
11:12 notamment au niveau des institutions et de l'abstention.
11:15 Le défi d'Emmanuel Macron pour les quatre dernières années à vivre n'est pas un défi économique.
11:20 C'est ça ce défi, parce que ça dépassera Emmanuel Macron.
11:23 Ce qui s'est passé aujourd'hui, et le ressentiment, vous parlez de ressentiment aujourd'hui,
11:27 qui est né au sein de la population française et qui était déjà là depuis longtemps,
11:30 il dépassera Emmanuel Macron.
11:33 S'il avait signé un accord avec la CFDT, il aurait donc dû utiliser de toute façon le 49-3,
11:39 puisqu'il n'y aurait pas eu d'accord politique, mais vous dites à ce moment-là
11:41 qu'il y aurait quand même eu beaucoup moins de ressentiment.
11:43 Mais bien sûr, parce qu'il y aurait eu moins de monde dans la rue,
11:45 parce que la CFDT aurait aidé à la pédagogie ou que sais-je.
11:50 Mais oui, bien sûr, il y aurait eu en tout cas cet argument de discussion
11:55 avec la démocratie sociale, qui n'est pas la démocratie parlementaire, qui est différente.
11:59 Et la gauche aurait été beaucoup moins vindicative, en tout cas.
12:02 Claire Gatinois, il aurait dû choisir le contrat social plutôt que le contrat politique.
12:06 Surtout qu'il a été trahi en quelque sorte par les Républicains.
12:10 C'était impossible, puisque la CFDT, tout le monde le savait déjà, ne voulait pas d'une mesure d'âge.
12:16 Le problème s'était déjà posé en 2019.
12:19 Donc Olivier a raison, il y a eu un problème entre le décalage,
12:23 entre la promesse de campagne, de changement de méthode,
12:26 et puis la démonstration qui a été faite avec cette réforme des retraites,
12:29 de la verticalité du pouvoir, qui a accentué cette image d'Emmanuel Macron,
12:35 tout puissant, qui décide seul dans le palais de l'Élysée.
12:39 Mais il y a aussi, et Jean-Rémi a parfaitement raison de le souligner,
12:44 un énorme problème dans la mise en œuvre de cette réforme.
12:48 Je pense que le principal problème, c'est qu'aujourd'hui, les gens ne savent plus pourquoi on fait cette réforme.
12:53 On le voit aujourd'hui, il y a la notation de Ficht qui tombe comme ça, comme un coup de rap.
12:58 - Mais qui tombe malgré la réforme. - Malgré la réforme des retraites.
13:01 Mais il y a un problème de finances publiques.
13:03 Le discours de campagne d'Emmanuel Macron, c'était de dire
13:06 "Je fais cette réforme pour financer tous les progrès sociaux, l'école, l'éducation,
13:12 j'ai plein de projets pour vous, on va faire de la France une grande nation."
13:16 On arrive en septembre, le discours change, et finalement, cette réforme est une réforme de justice, d'équilibre.
13:26 Et en fait, je pense que le gouvernement a pêché dans la communication de cette réforme,
13:33 en ayant le pire des travers, qui est celle de laisser le sentiment qu'il mentait aux Français.
13:40 Et l'absence de récits, je vais rajouter, de vous couper, l'absence de récits.
13:44 Il n'y a pas eu de récits sur le travail, comment on travaille aujourd'hui ?
13:46 Dès le début, il n'a pas été clair dans la tête des Français pourquoi cette réforme est arrivée à ce moment-là.
13:51 - C'était certes une promesse de campagne. - Exactement, oui.
13:54 - Un peu amendée, mais... - Oui, mais encore une fois, je veux dire,
13:57 c'est une promesse de campagne que les électeurs du deuxième tour,
14:00 dans le duel face à Marine Le Pen, n'ont pas validé, etc.
14:02 Et Claire a absolument raison, il n'y a pas eu de discours explicatifs à la fois,
14:09 et il n'y a pas eu de récits sur comment on travaille aujourd'hui.
14:12 On est quand même dans une situation aujourd'hui, avec le télétravail,
14:15 qui a bousculé le quotidien des Français, mais révolutionné le quotidien de la façon de travailler,
14:20 pourquoi on travaille, à quoi ça... qu'est-ce que représente notre travail,
14:24 quelle est la valeur de notre travail aujourd'hui.
14:26 Et ça, ça fait quand même depuis l'élection présidentielle que le mot "travail",
14:30 au-delà de... avec la réforme des retraites, avec l'inflation, flotte dans l'air,
14:33 et personne aujourd'hui, au sommet de l'État, n'a ce débat, n'a cette discussion.
14:38 - Allez, on va essayer de mettre de côté la réforme des retraites, nous aussi,
14:40 dans les infos en maîtres en infos.
14:42 On va parler de justice dans un tout petit instant, juste après le Fil info à 9h20.
14:45 Sophie Echennes.
14:46 - 10 000 embauches et 15 000 nouvelles places de prison d'ici la fin du quinquennat,
14:51 une hausse des salaires des magistrats de 1 000 euros en moyenne par mois.
14:54 La réforme de la justice s'est présentée en Conseil des ministres ce matin.
14:58 Deux projets de loi seront débattus au Parlement d'ici cet été.
15:01 Sur France Info, Bruno Le Maire s'engage à prolonger le trimestre anti-inflation au-delà du 15 juin.
15:07 L'opération a permis une baisse de 5 à 7 % des prix.
15:10 Le ministre de l'Économie assure que les distributeurs lui ont donné leur accord.
15:14 Il dit vouloir casser la spirale inflationniste à l'automne prochain.
15:18 85 communes du Var, soit la quasi-totalité du département,
15:21 sont désormais en alerte sécheresse renforcée.
15:24 Le niveau 3 de vigilance sur 4, ce qui implique des mesures de restriction d'eau désormais.
15:29 L'arrosage des jardins, le lavage des voitures et le remplissage des piscines privées sont interdits.
15:34 Et puis on a appris ce matin la mort de Bernard Lapassé, ancien président de la Fédération française de rugby,
15:39 pendant 17 ans, puis de la Fédération internationale World Rugby.
15:43 Bernard Lapassé avait 75 ans.
15:45 * Extrait de l'express Éclair Gatinois *
15:56 Toujours avec Olivier Perroux de l'express Éclair Gatinois du journal Le Monde.
16:00 Jean-Rémi Baudot comme promis, on passe au second débat de ces informés et on va parler justice.
16:05 Avec des annonces ce matin au Conseil des ministres,
16:07 Eric Dupond-Moretti va présenter deux projets de loi.
16:12 Il y a deux objectifs, ce sont des hausses de moyens, une refonte de la procédure pénale,
16:16 un budget qui passe de 9,6 à 11 milliards d'ici 4 ans.
16:20 Et voilà comment le ministre justifiait il y a quelques semaines lors d'une conférence de presse, l'idée même de cette loi.
16:26 Que nous ont dit nos concitoyens ?
16:30 Que la justice est trop lente, qu'elle est trop complexe.
16:36 Il faut les entendre et cela nous oblige.
16:42 Cela nous oblige en tout cas à 10 000 embauches dont 1 500 magistrats, 1 500 greffiers,
16:48 des hausses de salaire de plus de 1 000 euros pour certains.
16:52 Est-ce que ces mesures sont en capacité de résoudre la crise de la justice ?
16:56 C'est peut-être d'ailleurs la crise de confiance des Français en la justice.
16:59 Question à poser.
17:00 Claire Gatinois.
17:01 En tout cas le ministre de la justice fait tout pour justement adresser ce problème qui est fondamental aujourd'hui
17:08 et qui fait partie de la feuille de route d'Elisabeth Borne, c'est-à-dire restaurer l'ordre républicain.
17:14 Il y a un problème de violence que la société ressent au jour le jour
17:21 et un problème de justice, de correction, de délinquance, de répression finalement.
17:31 Donc Eric Dupond-Moretti est fortement attendu et il le disait dans son intervention.
17:37 La question c'est surtout la lenteur, c'est-à-dire que les gens ne supportent pas
17:42 qu'un acte soit jugé au terme de deux ans, trois ans.
17:48 Mais on parle de délinquance mais on parle aussi de la justice du quotidien.
17:53 Les gens sont agacés par la lenteur des procédures de divorce, par des gestes du quotidien surtout.
18:00 Et je pense que c'est aussi là-dessus qu'il faut vraiment que le sujet soit, que le texte soit suisidé fait.
18:06 La question c'est est-ce que ce sera le cas d'ici à la fin du quinquennat ?
18:12 Ça peut prendre du temps.
18:14 Exactement.
18:15 Et l'autre question c'est, effectivement on en parlait tout à l'heure, il y a toujours un décalage
18:21 entre le besoin de renforcer les services publics, de mettre énormément d'argent, de budget.
18:27 Et puis de l'autre côté ce sentiment qu'on a une épée de Damoclès au-dessus de la tête
18:34 avec les marchés financiers qui commencent à se retourner et la question qui va se poser de
18:39 faut-il faire des économies, faut-il se lancer dans des mesures d'austérité ?
18:44 Donc il y a cette ambivalence aussi qui risque de peser d'ici 2027.
18:48 La question de la justice c'est aussi celle des services publics en fait tout simplement
18:51 et de leur déliquescence en quelque sorte.
18:53 On se souvient il y a quelques mois ou quelques années du procureur de Nancy par exemple
18:57 avec son saut d'eau qui montrait que l'eau coulait du plafond.
19:01 On part de là, Olivier Perroux.
19:03 Oui, il y a toutes ces images.
19:06 Mais parlons de la comparaison, mais moi j'ai l'impression, enfin les réformes de la justice
19:10 depuis quelques années, j'ai l'impression que c'est la même chose que les textes sur l'immigration.
19:16 C'est-à-dire qu'il y en a un tous les quatre matins, au moins une loi par quinquennat,
19:22 sauf que le problème de la lenteur de la justice, ça fait 15 ans qu'on en parle.
19:26 Alors là le but de la réforme de la conseilléure Pénard c'est justement pour essayer d'analyser
19:30 un peu ce qu'elle avait fait avant.
19:32 Oui, les moyens sont, c'est 11 milliards c'est ça ?
19:36 11 milliards pour le budget de la justice.
19:38 De 9 à 11. Si on a une justice qui est lente et qui manque de moyens à 9 milliards,
19:42 on n'aura pas une justice non plus super performative avec 2 milliards de plus.
19:47 Je veux pas critiquer l'ambition de la mesure, mais il faut bien regarder aussi l'état de ce service public là,
19:56 qui aujourd'hui accentue cette crise démocratique dont on parlait,
20:03 ou en tout cas ce ressentiment chez les Français dont on parlait tout de suite sur la réforme des retraites.
20:09 C'est un tout, c'est pas un manque d'ambition, mais quand il y a eu le plan sur la justice
20:14 au précédent quinquennat, sur les places de prison, la Cour des comptes a dit,
20:18 il manque 7, il manque, aujourd'hui, on nous avait promis.
20:22 Aujourd'hui il manque 13 000 places.
20:24 Exactement, les 7 000 qui ont été, les 7 000 qui devaient naître d'ici 2022 n'ont pas été faites.
20:30 Pareil, à l'époque, on nous parlait d'un budget qui allait être augmenté,
20:35 regardez, on va vous en mettre plein les yeux.
20:38 Quand on veut faire une réforme restructurante de la justice,
20:41 parce que c'est la question du service public et donc de la réconciliation du Français
20:45 avec la chose politique et le service public, il faut qu'on soit un peu plus ambitieux.
20:50 Mais en effet, vous avez raison, on a toujours cette question des dépenses publiques
20:54 et de la dette qui flottent au-dessus de nos têtes, et Bruno Le Maire le rappelait,
20:57 notamment ce matin, il fera très attention à ça, on le sait.
21:00 Je précise, quand vous dites qu'il manquait 7 000 places, c'est par rapport à celle promise par Emmanuel Macron.
21:04 Par rapport à celle promise, oui, le contrat de la Cour des comptes.
21:06 Et Dominique Simono, d'ailleurs, contrôleuse des lieux de privation et de liberté,
21:08 disait ce matin sur France Info être dubitative quant à l'objectif des 15 000 nouvelles places d'ici la fin du quinquennat.
21:13 Jean-Rémi Baudot, pour le mot de la fin.
21:15 C'est exactement ce que je voulais dire, votre invité tout à l'heure avait dénoncé déjà le manque de places
21:19 et était effectivement sceptique sur ce plan.
21:22 Jean-Rémi Baudot, merci beaucoup. Olivier Perroux à la Une de l'Express cette semaine.
21:25 La chute de Jean-Luc Mélenchon, alors il paraît que d'une chute on se relève,
21:29 en tout cas lui a très envie de s'en relever d'ici 2027.
21:31 Et à la Une du Monde, datée d'aujourd'hui, Claire Gatinois.
21:35 Vous le saurez dès midi, à la sortie en kiosque.
21:38 Mais oui, c'est le Monde du coup daté d'hier qu'on a après le 1er mai,
21:41 l'exécutif qui espère tourner la page, ben voilà, il en a été question ce matin,
21:45 dans les informés de France Info, qui reviennent à 20h.
21:48 D'ici là, bonne journée, bonne lecture du Monde ou de l'Express par exemple.
21:51 [Musique]