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Chaque jour, des invités opposent leur point de vue sur l'actualité politique. Ce lundi, Géraldine Woessner et Charlotte d’Ornellas.
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NewsTranscription
00:00 Le Club de la presse Europe 1 pour commenter, décrypter l'actu politique.
00:03 Avec nous ce matin, Charlotte Dornelas, journaliste à Valeurs Actuelles.
00:06 Bonjour Charlotte.
00:07 Bonjour Dimitri.
00:08 Géraldine Bosner, journaliste au point.
00:09 Bonjour Géraldine.
00:10 Bonjour Dimitri.
00:11 Bouquet final d'une semaine ayant pour thème l'attractivité et la réindustrialisation,
00:15 c'est le Sommet Choose France qui s'ouvre ce lundi à l'Elysée, château de Versailles,
00:19 6e édition.
00:20 200 patrons étrangers face au président de la République, 13 milliards d'euros investis.
00:25 Et le plus beau, le plus important, c'était vendredi Dunkerque, un prologium, 5 milliards
00:29 d'euros pour fabriquer des batteries solides et des milliers d'emplois à la clé.
00:33 Ça y est, Géraldine Bosner, la réindustrialisation de la France nous commence grâce aux capitaux
00:38 étrangers.
00:39 Écoutez, on ne va quand même pas moquer les bonnes nouvelles.
00:41 Il faut dire qu'on part de très très loin.
00:44 La part de l'industrie dans le PIB de la France, elle est tombée à 12%.
00:48 C'est deux fois moins qu'en Allemagne, beaucoup moins qu'en Italie.
00:52 Donc ça explique en grande partie l'appauvrissement des classes moyennes, l'explosion du déficit
00:57 commercial.
00:58 Oui, toute annonce d'investissement est bonne à prendre.
01:01 C'est d'autant plus tentant pour Emmanuel Macron de focaliser là-dessus et de thésauriser
01:07 qu'il s'est personnellement investi, il faut le reconnaître de façon très très
01:12 ferme, dès 2017.
01:14 Et puis l'Élysée ne s'est pas privée.
01:16 Pour le faire savoir à toute la presse la semaine dernière, on a reçu des coups de
01:19 fil pour nous expliquer que oui, oui, c'est lui qui a voulu rencontrer en personne le
01:24 patron de Prologium au précédent sommet, déjà l'an dernier.
01:28 - Et ensuite, témoigne, c'est vrai qu'il y a eu une vraie offensive de l'Élysée
01:30 dans les rédactions pour parler de l'industrie.
01:31 - De Bercy également, parler de nos succès, parler de nos succès.
01:35 Donc c'est de bonne guerre, on va dire.
01:37 Maintenant, il va falloir transformer l'essai.
01:40 Parce qu'elles viennent pour deux raisons principalement, ces entreprises de l'étranger.
01:45 Elles viennent parce que la France a une électricité décarbonée, grâce au nucléaire, et relativement
01:52 bon marché.
01:53 Et elles viennent parce qu'on leur fait des facilités financières.
01:57 Et bien, 1 milliard à 1,5 milliard sur le total, les 5 milliards d'investissement de
02:02 Prologium viendront de fonds publics.
02:03 Est-ce qu'on pourra les financer ? C'est une question qui reste à régler dans les
02:08 prochains budgets.
02:09 - On paye pour recevoir, et le gouvernement, c'est important ce que vous dites Géraldine,
02:13 le gouvernement ne divulgue pas les montants des soutiens publics qui accompagnent cette
02:17 moisson d'annonce.
02:18 Vous dites simplement que pour Prologium, 5 milliards d'euros, il y a 1 milliard et
02:21 demi d'aide publique.
02:22 - Je vous le dis parce que le patron de Prologium a accordé une grande interview à Olivier
02:26 Bertali du Point, qu'il publie ce matin sur notre site internet.
02:31 Et oui, c'est lui-même qui nous dit que ce n'est pas fixé, mais ça sera entre 1 milliard
02:35 et 1,5 milliard.
02:36 - Donc il faut payer pour voir, ça c'est intéressant.
02:38 Vous avez reçu des appels de l'Elysée, de Bercy, de Charlotte Dornelas à Valores Actuelles
02:42 pour dire que c'est bien de parler des succès industriels d'Emmanuel Macron ?
02:45 - À Valores Actuelles sûrement, mais ils ne m'ont pas appelé moi.
02:47 Et je les comprends assez bien.
02:49 - Il faut dire que l'industrie n'est pas forcément votre point fort.
02:51 - Ce n'est pas mon domaine de compétences premiers, c'est sûr et certain.
02:53 - Mais qu'est-ce que vous retenez, en tout cas politiquement, de cette narration ?
02:57 - Moi je suis d'accord sur, initialement, l'idée des investissements et puis même
03:01 l'engagement d'Emmanuel Macron, pour le coup, je n'ai aucun problème avec ça.
03:04 Mais en revanche, j'ai entendu la critique de Loïc Lefloch-Prigent, qui s'y connaît
03:08 mieux que moi en l'occurrence, et ça m'a fait penser à tout le reste.
03:11 - Donc on ne s'y remet pas sur un patron d'Elf, il était l'invité du grand rendez-vous
03:12 sur Europe 1C News hier matin.
03:14 - Je lui ai fait confiance, on va dire, sur la partie critique, c'est-à-dire la partie
03:18 "le cap de la réindustrialisation", c'est-à-dire qu'est-ce qui va être fait après et comment
03:22 politiquement c'est accompagné.
03:23 Et il a cette phrase, d'abord il faut essayer de ne pas empêcher aujourd'hui, les gens
03:27 qui veulent faire des choses sont empêchés par les administrations, les militants des
03:30 directions régionales de l'environnement, par les textes, les normes, par le fait qu'ils
03:34 ont des contrôles dans tous les sens.
03:35 Et quand je dis que j'ai pensé à tout le reste, c'est vous savez, la question des magistrats,
03:40 des policiers, des professeurs qui vous disent tous "vous pouvez en mettre tant que vous
03:43 voulez, tant que vous ne changez pas la manière dont on est empêchés de faire notre travail
03:46 au jour le jour", et bien on n'y arrivera pas.
03:48 Donc j'ai fait ce lien dans ma tête en me disant il y a aussi une question politique
03:52 qui se pose derrière la question à la fois des investissements...
03:54 - Comment déblayer les obstacles à la réalisation des projets.
03:58 - C'est ça, pour que l'essai soit transformé, comme disait Géraldine.
04:01 - Oui, alors pour être tout à fait honnête, Loïc Lefrage-Prigent a une critique intéressante
04:06 mais elle n'est pas très constructive.
04:07 C'est que, on ne voit pas, lui-même, quand on empile les normes, c'est le problème, c'est
04:11 très difficile de les détricoter.
04:13 - Vous avez vu ce qu'a dit Emmanuel Macron vendredi à Dunkerque, appelant à une pause
04:18 réglementaire européenne.
04:20 - D'ailleurs, le propos lui a été reproché de façon un peu malhonnête, ce n'était
04:23 pas de très bonne foi, parce que quand on remet le propos dans son contexte global,
04:27 Emmanuel Macron ce qu'il dit c'est "on a beaucoup légiféré et créé de normes environnementales
04:33 et c'est très bien, donne-nous quelques années pour les appliquer avant d'en créer
04:40 une nouvelle".
04:41 C'est assez raisonnable comme propos en réalité.
04:44 - Oui, alors longue interview du président de la République aussi ce matin dans les
04:47 colonnes du journal "L'Opinion", dans laquelle le président regrette de ne pas avoir su expliquer
04:53 suffisamment la nécessité de l'arrêtement des retraites.
04:55 Bon, au chapitre des regrets et des excuses présidentielles, ça s'arrête là, parce
04:59 que pour le reste, il attaque bille en tête ses opposants, à commencer par les syndicats,
05:03 déni de réalité, il leur assène-t-il irresponsabilité et il répète à plusieurs reprises dans
05:09 cet entretien "il faut avancer".
05:10 Ça y est, on a retrouvé l'Emmanuel Macron de 2017, après ce burn-out qu'on lui supposait
05:17 être le plus gros de l'année dernière.
05:18 - On ne l'avait pas perdu, c'est pas parce qu'il était un peu plus silencieux dans cette
05:23 séquence-là qu'il avait changé d'idée.
05:25 Je ne sais pas si c'est très habile à la veille du jour où Elisabeth Borne reçoit
05:31 justement demain et après-demain les syndicats pour dessiner l'après.
05:35 En même temps, Emmanuel Macron reste droit dans ses bottes.
05:39 Peut-être qu'il essaye de déminer par avance le terrain avant l'arrivée à l'Assemblée
05:44 nationale de la proposition de loi du groupe Lyot qui vise à détricoter, justement à
05:49 abroger cette réforme des retraites.
05:51 Il est toujours au combat sur ce sujet, il ne renoncera pas, je pense que le message
05:58 est assez clair.
05:59 - Charlotte Donnelas, j'étaye un peu.
06:00 Trois choses que dit Emmanuel Macron.
06:02 Il dit "il faut avancer", ça il le répète plusieurs fois, c'est même le titre de l'interview.
06:05 Il se dit favorable à une vraie décentralisation avec transfert de compétences.
06:10 Tiens, Laurent Wauquiez dans les colonnes du Point disait exactement la même chose
06:13 jeudi dernier.
06:14 Et il annonce aussi Emmanuel Macron vouloir co-construire le projet de loi immigration
06:20 avec les Républicains.
06:21 Alors d'un côté il cogne, il sort le marteau, il tape sur la tête de ses opposants, mais
06:25 de l'autre côté il y a des petits signes d'ouverture des projets nouveaux.
06:29 Comment lisez-vous cela, Charlotte Donnelas ?
06:31 - Les projets nouveaux, si c'est la décentralisation et la co-construction, ce n'est pas très
06:35 nouveau non plus dans la bouche de quelqu'un qui est aux commandes.
06:37 C'est des mots qu'on entend depuis des années.
06:39 Comment est-ce qu'il va le faire ? J'en sais rien.
06:41 Sur la question de l'immigration, on a entendu absolument tout et le contraire de tout.
06:44 Donc on va arrêter, enfin moi en tout cas, je vais arrêter de commenter la phrase qui
06:47 va être contredite probablement dans deux heures par quelqu'un d'autre dans le gouvernement,
06:50 si possible le Premier ministre.
06:52 Donc en l'occurrence, la chose tangible c'est qu'en effet, il sort la veille de la rencontre
07:00 entre son Premier ministre et les syndicats cette phrase.
07:03 Moi je veux bien entendre tout.
07:04 Il peut continuer à expliquer sa réforme, continuer à dire qu'elle était nécessaire,
07:09 continuer.
07:10 Il peut se défendre, il n'y a pas de problème.
07:11 Mais renvoyer toute l'opposition à l'irresponsabilité, c'est agaçant en fait.
07:16 Et Emmanuel Macron le fait depuis très longtemps.
07:18 C'est-à-dire qu'il a toujours considéré qu'il était au-dessus des débats et au-dessus
07:22 des oppositions politiques et que lui était simplement efficace et qu'il allait redresser
07:28 le pays.
07:29 Il fallait vraiment être un idiot fini pour ne pas être d'accord avec lui.
07:32 Au bout de six ans, il aurait pu comprendre quand même qu'il y avait aussi des gens intelligents
07:35 qui étaient en désaccord avec lui là-dessus comme sur d'autres choses et que les renvoyer
07:39 à l'irresponsabilité, c'était quand même un peu abusif.
07:43 - Vous partagez ? C'était un peu brutal ?
07:45 - Moi en fait je suis un petit peu fatiguée de ces débats où on a l'air de découvrir
07:50 tous les jours ce qu'est Emmanuel Macron.
07:52 Il a une conception verticale du pouvoir.
07:56 Il l'avait avant d'être élu en 2017, il l'a toujours eu.
07:59 Il est constant qu'on arrête d'attendre du président qu'il change.
08:02 Il ne changera pas.
08:03 - Mais la situation politique a changé pour lui Géraldine Bosner.
08:06 - La situation politique a changé certes, mais dans le cadre des institutions.
08:10 Les institutions lui permettent de conserver cette conception.
08:14 Donc il ne changera pas.
08:16 Je pense qu'on pourrait se détourner le regard plutôt que de commenter toujours quelque
08:21 chose et de se lamenter.
08:23 Voilà, il est président, il a cette conception du pouvoir.
08:26 Il y a encore quatre ans à faire.
08:29 Comment composer avec ce président ? Je parle pour les syndicats.
08:34 J'ai le sentiment moi qu'on s'achemine quand même vers ça.
08:39 Il y a tout un tas de sujets qui vont être sur la table dans les deux jours qui viennent.
08:43 Ce n'est pas la petite phrase du président, franchement, qui empêchera les discussions de se faire.
08:48 - Ce n'est pas une question de petite phrase, ce n'est même pas une question de verticalité.
08:51 La verticalité dans la Ve République a été créée par Charles de Gaulle, qui dans un
08:54 esprit assez contre-révolutionnaire s'est appuyé pour assurer la verticalité sur des
08:59 corps intermédiaires.
09:00 Emmanuel Macron, c'est le moi-jeu, ce n'est pas la verticalité.
09:03 Il n'y a que lui qui a raison, il n'y a que lui qui compte et il en a profité pour détruire
09:07 les corps intermédiaires.
09:08 - Mais au Parlement de reprendre tout le poids qu'il peut prendre, s'il le souhaite.
09:12 - On aurait pu parler d'Elisabeth Borne.
09:15 Un an à Matignon aujourd'hui et ce sondage dans le Figaro, Bac Monodoxa, 62% des personnes
09:21 interrogées souhaitent son départ.
09:23 On en parlera tout à l'heure à midi avec Romain Desarmes.