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Chaque jour, des invités opposent leur point de vue sur l'actualité politique. Ce lundi, Géraldine Woessner et Charlotte d’Ornellas.
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News
Transcription
00:00 Le club de la presse européen pour commenter l'actualité politique avec nous ce matin.
00:05 Charlotte Dornella, journaliste à Valeurs Actuelles.
00:07 Bonjour Charlotte.
00:08 Bonjour.
00:09 Et Géraldine Bosner, journaliste au Point.
00:11 Bonjour Géraldine.
00:12 Bonjour Dimitri.
00:13 Mais jusqu'où iront les écologistes radicaux ? Ils étaient quand même entre 2000 et 4000
00:16 rassemblés ce samedi dans la vallée de la Morielle en Savoie contre la construction
00:21 de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin.
00:23 Action menée à l'appel de plusieurs organisations écologistes et malgré une interdiction préfectorale.
00:29 C'est ça qui est impressionnant, c'est que ça n'a pas dissuadé visiblement grand monde
00:35 cette interdiction préfectorale.
00:36 Ça n'arrête plus les militants de la cause de l'environnement, Géraldine Bosner, une
00:41 interdiction du préfet ?
00:42 Au contraire, puisque c'est exactement ce que recherche ce collectif, les soulèvements
00:46 de la terre.
00:47 Ils cherchent la confrontation avec les forces de l'ordre.
00:50 Plus il y a d'interdictions, si vous voulez, plus ils engrangent, étant donné que leur
00:54 stratégie c'est de provoquer toujours des événements spectaculaires, violents, destructeurs,
00:59 pour capter l'attention des médias et attirer un maximum d'attention.
01:05 C'est exactement ce qui s'est produit ce week-end où pendant plus de 48 heures, toutes
01:09 les antennes de France, les médias, ont relayé leurs éléments de langage et leur propagande.
01:14 On entendait justement Emmanuel Ducrox nous expliquer que l'histoire du second tunnel,
01:18 le tunnel du mansonni, c'était faux.
01:20 Mais c'est pas grave, c'est professé avec tellement de conviction.
01:23 Non, tout à fait.
01:24 C'est la stratégie, si vous voulez, l'environnement passe au second plan pour ce collectif et
01:31 pour ces mouvements qui a été créé, je vous le rappelle, par les zadistes, les anciens
01:36 zadistes de Notre-Dame-des-Landes.
01:37 C'est là-bas qu'est le siège des soulèvements de la terre.
01:41 Et vous avez l'ultra-gauche qui a réussi, parce que c'est un succès, une espèce de
01:45 hold-up sur la cause de l'environnement, du climat.
01:48 Le climat c'est devenu la métalute qui permet d'agréger toutes les contestations
01:53 anticapitalistes, féministes, les retraites.
01:58 Ils agrègent ça sous le thème du climat, qui n'est pas leur préoccupation première.
02:02 On l'a bien vu sur le tunnel Lyon-Turin, ils se soucient peu des effets du projet sur
02:09 l'environnement puisque leur but est de faire une transition vers une société décroissante.
02:15 Pour eux, il ne faut plus d'échanges.
02:16 C'est ça le fond du sujet.
02:18 Ils revendiquent finalement les actions violentes qu'ils qualifient de désarmement.
02:25 Ils essaient de renverser la charge de la culpabilité.
02:29 Ce sont les autres qui sont violents, il s'agit de les désarmer.
02:34 Donc la violence est consubstantielle de leur mouvement.
02:37 - Donc ce n'est pas qu'un ghetto politique ce radicalisme écologiste Charlotte Dornelas.
02:42 Si je suis, il y a le raisonnement de Géraldine Vosner.
02:45 - Non mais ce n'est pas un ghetto dans la mesure où comme initialement le rapport à
02:49 la question climatique est quasiment devenu religieux, c'est-à-dire que vous ne pouvez
02:52 pas émettre le moindre doute sur une opposition sur un point précis sans être immédiatement
02:57 climato-sceptique.
02:58 On utilise un vocabulaire qui est celui-ci.
03:03 Là c'est ce mot-là qui me vient.
03:05 Il y a en effet un soutien politique de l'extrême gauche, l'ultra-gauche, ce qu'on veut, au
03:13 soulèvement de la Terre et on l'a vu d'ailleurs sans aucune gêne.
03:15 Il y a énormément de comités qui se sont créés immédiatement après l'annonce d'une
03:19 potentielle dissolution.
03:21 Donc il y a un soutien qui n'est pas du tout honteux au soulèvement de la Terre et à leur
03:26 méthode.
03:27 C'était après Sainte-Solène quand même.
03:28 Donc il n'y a aucun problème là-dessus.
03:30 Et même dans l'univers médiatique, il y a une telle adhésion au fond, au fond qui
03:35 est par ailleurs biaisé, on est absolument d'accord, au fond sur la question de l'environnement.
03:40 Il y a une telle adhésion sur ce sujet-là qu'on peine, on va dire, à qualifier de
03:48 la même manière les agissements et notamment les agissements violents.
03:50 Et donc moi la question qui me vient plus, au-delà des soulèvements de la Terre, qui
03:54 sont en effet assez transparents, il suffit d'aller voir, ils revendiquent exactement
03:58 ce qu'ils font.
03:59 Le problème c'est que quand vous interdisez une manifestation mais qu'il y a 4000 personnes
04:03 sur place, quand vous annoncez une dissolution dans deux semaines et qu'en fait juridiquement
04:06 elle est infaisable, quand vous avez une opposition entre Elisabeth Borne et Gérald Darmanin,
04:09 moi c'est beaucoup plus ça mon problème en réalité, c'est l'impuissance organisée
04:13 et étalée aux yeux de tous de la puissance publique sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres
04:18 que finalement le militantisme de ces personnes qui est revendiquée, qui est extrêmement
04:23 claire en l'occurrence.
04:24 - Et pourtant ils ont le sentiment de ne pas être écoutés ni par la société et encore
04:28 moins par les pouvoirs publics, Charlene Wozniak.
04:30 - Non mais tout ça est une stratégie.
04:32 Autrefois vous aviez des grands mouvements écolo, par exemple Greenpeace, qui allaient
04:37 s'attaquer frontalement à une entreprise.
04:39 Eux ils n'ont pas du tout, et s'attaquer symboliquement, là ils n'ont pas du tout
04:43 la même stratégie.
04:44 Ils font de l'accaparement de petits conflits locaux pour créer une sorte de guérilla
04:49 diffuse sur tout le territoire, créer comme un état de tension qui va être global et
04:55 permanent.
04:56 On a vu ça à Sainte-Sauline, on a vu ça récemment près de Nantes.
05:02 En fait, n'importe quel petit, tout petit groupe d'opposants locaux à quelques projets.
05:09 La vallée de la Maurienne c'est un bon exemple, le Lyon-Turin, les locaux sont pour, à une
05:14 majorité écrasante, tous les sondages le monde.
05:17 C'est un projet qui est vertueux pour le climat, pour l'environnement.
05:21 Quand bien même ces petits groupes d'opposants locaux qui ont peu d'audience vont faire
05:24 appel au soulèvement de la terre, qui ont arrivé avec leur armada, je vous rappelle
05:28 qu'ils sont à la tête d'un fonds de dotation qui avait en décembre 2021 780 000 euros.
05:33 Ils ont de l'argent pour financer des actions.
05:36 - Mais qui vient d'où cet argent ? - Les anciens zadistes, il y avait un fonds
05:39 de dotation qui était associé à cette ZAD, il y a de l'argent dans les soulèvements
05:44 de la terre.
05:45 Donc ils peuvent financer ces actions, les transports.
05:47 - C'est intéressant ce que vous dites, je m'intéresse à l'instant, c'est-à-dire qu'il
05:51 y a plein de petits conflits locaux, c'était le cas du Lyon-Turin où il y avait une opposition
05:54 assez groupusculaire.
05:55 - Ils s'accaparent à ces conflits locaux et ils se mettent tout leur savoir-faire, tout
05:58 leur savoir-faire de propagande.
06:00 Et quand un discours, là on a entendu, ce sont des mensonges, ce qu'ils racontent sur
06:04 l'eau, ce qu'ils racontent sur la ligne, etc.
06:06 Mais ce sont toujours des sujets assez complexes que la population ne maîtrise pas et ils
06:11 n'hésitent pas à raconter des choses fausses, en permanence.
06:16 - Intéressant, c'est que l'influence vient aussi de l'autre côté des Alpes, des notaves,
06:21 donc les opposants historiques si je puis dire à cet LGBT Lyon-Turin, mais côté italien,
06:27 qui sont venus d'ailleurs prêter main forte et qui ont tenté de le faire mais ils se
06:29 sont fait pour certains bloquer à la frontière ce week-end.
06:32 Les notaves ont dit que c'est la matrice de la contestation contre tous les grands
06:36 projets.
06:37 On s'installe sur les ZAD, pratiquement ils en sont les inventeurs.
06:41 Et ce qui est intéressant, c'est que cette contestation anti-LGB, elle a des teints ailleurs.
06:46 Par exemple le mouvement 5 étoiles, on l'a oublié mais il y a 10 ans, était extrêmement
06:49 virulent contre ce projet Lyon-Turin, Charlotte Dornelas.
06:52 - C'est-à-dire qu'il y a une opposition qui est à la fois politique et militante,
06:56 mais évidemment pas nouvelle, qui repose...
06:58 Alors là, moi je laisse faire les pros, parce que je fais exactement comme la population
07:02 locale, ce ne sont pas des sujets que je maîtrise.
07:04 Est-ce qu'il y a un tunnel...
07:06 Enfin, j'ai écouté attentivement Emmanuel Ducrot justement, je découvre en même temps.
07:10 Et ce débat-là, il est entre experts, mais il existe aussi, on nous dit il faudrait
07:13 un débat.
07:14 Ce débat, il existe, je me souviens au moment des mégabassines, j'avais lu énormément
07:16 de choses, le débat il existe entre professionnels, simplement il n'est pas nécessairement
07:20 accessible à tous, parce qu'on n'est pas tous spécialistes.
07:23 - Oui mais vous avez des consultations publiques aussi aujourd'hui.
07:25 - Justement, justement, justement, c'est ça que je veux dire, c'est que aussi, étant
07:29 donné que ça existe depuis longtemps, et vous le rappeliez, à la fois sur le terrain
07:31 politique et militant, je m'étonne aussi qu'il n'y ait pas un discours prêt au moment
07:36 de ces projets-là pour répondre précisément, point par point, surtout quand il y a des
07:40 mensonges.
07:41 - Il est inaudible.
07:42 - Surtout quand il y a des mensonges.
07:43 Il est inaudible parce qu'il y a clairement un parti primédiatique qui est absolument
07:46 ahurissant, même sur...
07:48 Je m'attarde simplement sur l'usage de la violence.
07:51 Vous allez parler en ce moment aux agriculteurs, aux forestiers, tous les gens qui s'occupent
07:55 directement, soit des champs, les maraîchers, les gens qui gèrent les forêts en France,
08:01 ils sont tous absolument à la fois scandalisés et terrifiés par des actions en effet individuelles
08:07 et permanentes de saccage ou de destruction de leurs outils de travail.
08:12 Ça n'intéresse personne.
08:13 Personne.
08:14 - Il se trouve que le maire de Grenoble, Éric Piolle, entre autres personnalités politiques,
08:19 a rendu sur le lieu de la manifestation, pourtant interdite.
08:22 - Éric Piolle, c'est un cas très intéressant parce que Europe Écologie Les Verts a longtemps
08:29 soutenu le projet Lyon-Turin.
08:32 C'est même Dominique Voine qui est la première à signer.
08:36 - En disant on mettra des camions sur ces trains-là et c'est autant de camions qui
08:40 ne passent pas par les routes alpines.
08:41 - Parce que c'est encore une fois un projet vertueux.
08:43 Le ferroutage, le train, c'est 20 fois moins polluant que le poids lourd.
08:47 - Pourquoi sont-ils au contre aujourd'hui ?
08:49 - Ils étaient absolument favorables et il y a eu un tournant en 2012 où, clairement,
08:55 mais c'est assumé, le combat pour l'environnement est passé au second plan, derrière le combat
09:01 pour la transition vers un modèle décroissant.
09:03 La priorité, c'est qu'il faut moins d'échanges, plus de croissances.
09:10 C'est la nouvelle ligne d'Europe Écologie Les Verts.
09:12 - On arrête avec le développement durable ?
09:14 - En tout cas, la priorité, c'est celle-là.
09:17 C'est le changement de modèle.
09:18 C'est abattre le capitalisme, ça n'est plus l'environnement.
09:21 Et c'est assumé par Érypiol.
09:23 - C'est assumé, mais le fait qu'un élu s'inde quand même l'écharpe tricolore,
09:32 se rend à une manifestation cardique.
09:33 - Cette manifestation n'a pas été un succès.
09:36 Je ne vais pas parler d'échec, mais il faut quand même noter qu'ils voulaient se mettre
09:40 au plus près du chantier.
09:41 Ils n'ont trouvé personne pour leur prêter un champ, parce qu'encore une fois, la population
09:44 locale est favorable au projet.
09:45 Ils étaient à des dizaines de kilomètres des premiers champiers et les forces de l'ordre
09:51 n'ont eu qu'à bloquer une départementale pour les arrêter complètement.
09:53 On a eu quelques images impressionnantes, mais c'est quand même un échec.
09:57 On a noté aussi un affaiblissement sur place de la mobilisation.
10:01 Sainte-Sauline, il y avait plus de 160 organisations présentes.
10:04 Là, on a vu très peu de drapeaux d'attaque, personne de la CGT forcément, parce que la
10:08 CGT, il y a une puissante fédération RAI qui est très favorable au projet.
10:13 Donc non, on ne peut pas dire que c'était un succès.
10:15 - Merci Géraldine Vosner, du Point, Charlotte Dornelas, Valeurs Actuelles, merci à toutes
10:19 les deux.
10:20 On reparlera demain de Marine Le Pen, du succès, de la l'idolisation de Marine Le Pen.
10:24 J'ai lu ça ce week-end dans les journaux.
10:25 J'aimerais bien qu'on s'y arrête un petit instant.
10:26 On fera ça demain.

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