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Séminaire Santé-environnement : quinze ans de politiques publiques - Les risques émergents – Présentation des principales conclusions et animation de la table ronde par Mme Francelyne Marano
Transcription
00:00 Eh bien, à nouveau, bonjour à toutes et à tous et merci à tous ceux qui ont accepté
00:06 de participer à cette table ronde.
00:09 Vous voyez qu'en fait on change, on est très large dans l'évaluation qu'on a faite,
00:17 on a vu beaucoup de sujets et celui-là est un sujet qui est aussi important, comme on
00:24 a vu les deux premiers traités, et donc c'est celui des risques émergents.
00:30 Alors qu'est-ce qu'on appelle risque émergent ? Je pense qu'on en discutera au cours de
00:35 cette table ronde.
00:36 En fait, cette notion de risque émergent, elle est émergée, si on peut le dire, dans
00:42 le cadre du Grenelle de l'environnement en 2007 et elle est rentrée en fait dans le
00:48 plan national santé-environnement 2, le deuxième, alors que bien sûr on avait déjà ce type
00:56 de risque dans d'autres considérations réglementaires et d'évaluations auparavant.
01:03 Mais les thèmes qui sont rentrés dans ce cadre des risques émergents dans le PNS2
01:10 ont porté sur des sujets qui étaient liés essentiellement aux nouvelles technologies
01:15 ou bien à de nouvelles découvertes, de nouvelles appréciations en termes de toxicologie.
01:20 Alors c'était les nanomatériaux, les ondes électromagnétiques et aussi les radiofréquences
01:29 prises au sens large, même si on l'avait traité auparavant dans le PNS1 un petit peu
01:34 pour ces ondes.
01:35 Et puis surtout la question des perturbateurs endocriniens et que nous avons vu en relation
01:41 avec la stratégie nationale perturbateur endocrinien, la première, et ensuite il y
01:46 a eu la seconde dans le PNS3.
01:49 Alors donc des risques associés essentiellement au développement technologique et qui ont
01:54 comme caractéristiques d'avoir de fortes incertitudes sur les expositions et sur les
01:59 risques sanitaires.
02:00 Alors comment est-ce que ça a été traité dans le cadre des PNSE ? Tout d'abord il
02:06 a fallu établir un état des lieux, des données de la recherche, puisque risque émergent
02:11 ne savait pas grand chose.
02:12 Il y avait quand même beaucoup de travaux qui s'étaient faits dans les laboratoires
02:15 de recherche au niveau international.
02:17 Donc ça a été une première préoccupation.
02:21 Acquérir des connaissances sur les expositions en France, sur les impacts sanitaires et
02:26 informer le public, en particulier avec la question de l'étiquetage des produits de
02:31 consommation et on verra que tout ça n'a pas pu trouver tous les développements qu'on
02:35 aurait pu souhaiter.
02:36 Alors pour l'état des connaissances et des expositions, je ne vais pas tout détailler,
02:41 vous trouverez ça dans le rapport.
02:43 Il y a eu un effort très important, en particulier de l'ANCESS, pour faire cet état des lieux
02:49 avec de très nombreux rapports.
02:51 Vous voyez 16 rapports sur les nanomatériaux et à vie, donc sur les radiofréquences et
02:59 les ondes électromagnétiques, 58 rapports sur les perturbateurs endocriniens.
03:05 Et donc vous imaginez en fait l'investissement des experts qui sont souvent des scientifiques
03:12 comme moi qui viennent des laboratoires de recherche dans ce domaine.
03:16 Ensuite, le deuxième point, une meilleure connaissance de l'exposition de la population
03:20 aux ondes électromagnétiques et aux radiofréquences.
03:23 C'est un point qui a été largement traité au cours de ces plans et avec les campagnes
03:31 nationales de l'agence nationale des fréquences et aussi tous les travaux qui ont été faits
03:36 à l'ANCESS pour limiter les expositions par les téléphones portables et des écrans,
03:41 en particulier pour les enfants.
03:42 Enfin, toujours dans ce domaine des connaissances et des expositions, le programme de biosurveillance
03:48 Esteban qui a été initié avec le PNS2 et qui donne une image de l'imprégnation de
03:55 la population française à une centaine de molécules, dont des perturbateurs endocriniens.
04:00 Et on reviendra cet après-midi aussi sur ce programme, on en parlera tout à l'heure
04:05 parce que c'est sans doute quelque chose de très important pour savoir à quoi on
04:09 est exposé d'un point de vue global avec la notion d'exposome qui est apparue dans
04:15 le PNS3.
04:16 Et donc les mélanges et il faut espérer que ce programme puisse se continuer.
04:22 Ensuite, donc les avancées concernant la recherche, la communication et l'information.
04:27 Il y a eu un effort important mais qui reste insuffisant sur les programmes de recherche.
04:32 D'abord à l'ANR, l'Agence Nationale de la Recherche, avec une soixantaine de projets
04:38 sur les nanomatériaux, sur les PE105, un investissement assez important de 67 millions
04:45 d'euros, mais que les chercheurs dans les laboratoires considèrent comme insuffisant
04:50 parce qu'en ce moment, en fait, diminuant.
04:53 Et donc il faut espérer qu'il se maintienne pour que la communauté, qu'il remonte pour
04:58 que la communauté scientifique qui a été créée dans ce domaine et qui a pu trouver
05:02 sa place à l'échelle européenne en s'intégrant dans des programmes européens et à l'échelle
05:07 internationale puisse le conserver.
05:09 Alors à l'ANCES, il y a le PNR-EST, donc qui est le programme radiofréquence avec
05:18 aussi beaucoup de projets qui ont été soutenus mais à un niveau de financement qui est un
05:23 peu inférieur et il faudrait aussi espérer pouvoir avoir des augmentations dans ce domaine.
05:29 Alors il y a les travaux de l'INERIS, on en reparlera tout à l'heure, sur la métrologie,
05:34 le danger des téléphones portables, les nanoparticules et aussi les perturbateurs
05:38 endocriniens.
05:39 On a mis en place en ce qui concerne la communication à partir de ces plans les instances de dialogue
05:47 à l'ANCES avec les parties prenantes.
05:49 Il y a aussi les instances de dialogue qui ont été mises en place pour les suivis
05:54 des plans.
05:55 Alors de façon plus générale, pour toutes les actions, tout ce qu'on a déjà vu ce
05:58 matin, donc dans le cadre du groupe santé-environnement et les groupes de travail qui suivent les
06:06 actions des plans, il y a toujours la configuration qu'on a mis en place au Grenelle de l'environnement
06:12 avec toutes les parties prenantes et ce qui permet ensuite des transferts aussi d'informations
06:19 vers le public.
06:20 Et enfin la communication et l'information de santé publique France.
06:24 On a parlé tout à l'heure du site Agir pour bébés qui se transforme en les premiers
06:29 jours et qui vise à informer les parents sur un environnement favorable au développement
06:34 du petit enfant, en particulier sur les problématiques de perturbateurs endocriniens.
06:42 Alors au niveau national et européen, sur cette problématique émergeante, il y a eu
06:48 vraiment des avancées au niveau de la France.
06:51 D'abord la mise en place du registre R-Nano et Philippe Baudenaise en a parlé ce matin.
06:57 La déclaration obligatoire sur la fabrication, l'importation et l'utilisation des nanoparticules
07:03 dans les produits de consommation.
07:05 La France a été le premier pays où ça a été mis en place pour savoir où on trouvait
07:10 ces produits.
07:11 Il se trouve qu'en fait on est envahi par ces nanoparticules, y compris dans l'alimentation,
07:17 sans le savoir.
07:18 Alors il y a eu malgré tout, et ça a été dit aussi par Philippe, mais c'est un avis
07:25 de l'ancestre récent, donc c'est assez mal renseigné par les industriels, donc pas aussi
07:31 utilisable qu'il devrait être et d'accès assez restrictif.
07:34 Il y a les travaux de santé publique France concernant les expositions et les impacts
07:40 des perturbateurs endocriniens.
07:42 Et ça conduit du coup pour certaines molécules particulièrement problématiques, par exemple
07:48 à l'interdiction du bisphenola, c'est-à-dire que les politiques se sont emparées des travaux
07:55 qui avaient été réalisés, entre autres grâce aux actions des PNSE, et donc l'interdiction
08:03 du bisphenola.
08:04 Il y a aussi le moratoire sur le E171, qui est un additif alimentaire très répandu,
08:12 en particulier dans les bonbons et les pâtisseries, et qui contient des nanoparticules de dioxyde
08:17 de titane.
08:18 Et ces actions ont été suivies par l'Union européenne.
08:21 Il y a des arguments pour aussi porter la question des nanomatériaux et des perturbateurs
08:28 endocriniens au niveau de l'UE, avec l'inscription dans le règlement Riche pour les nanomatériaux,
08:35 des plaidoyers pour un renouvellement de la définition des nanomatériaux.
08:42 Et aussi, alors là il faut savoir que ça prend beaucoup de temps et c'est très difficile,
08:47 c'est là que le lobby industriel d'ailleurs joue un rôle important, malheureusement.
08:52 Plaidoyer pour la définition des perturbateurs endocriniens en trois groupes, avérés, présumés
08:58 et suspectés.
08:59 Mais il y a une réelle difficulté concernant l'étiquetage des produits de consommation
09:04 pour une bonne information du consommateur, et en particulier pour les PE et pour les
09:10 nanoparticules.
09:12 Alors des difficultés, on en a dans notre évaluation, on en a trouvé bien sûr.
09:17 En particulier les difficultés de l'ANSES concernant l'évaluation des risques concernant
09:25 en particulier les nanomatériaux, mais aussi l'évaluation des risques des perturbateurs
09:30 endocriniens.
09:31 En fait il y a pour les perturbateurs endocriniens une nécessité d'évaluation d'un grand
09:36 nombre de substances, potentiellement PE, à évaluer avec une expertise très poussée
09:43 et des données manquantes et des moyens limités.
09:46 Enfin il y a un problème de déficit des tests toxicologiques qu'on essaie de pallier
09:52 à travers par exemple la plateforme de préévaluation des tests, qui est la plateforme Pepper, qui
09:59 a été mise en place grâce à la première stratégie PE.
10:03 Mais il y a aussi des travaux inachevés de Santé publique France, on en parlera sans
10:09 doute, avec les difficultés de l'étude épidano pour l'évaluation de l'impact
10:14 de quatre catégories de nanomatériaux sur les travailleurs.
10:17 En l'absence de dispositions réglementaires, c'est très difficile de pouvoir la mener
10:22 à bien.
10:23 Et puis des incertitudes sur les effets sanitaires en lien avec les PE, mais des données préoccupantes
10:29 sur la santé reproductive des Français en particulier.
10:33 À travers d'ailleurs des publications récentes de Santé publique France.
10:38 Alors pour conclure cette courte présentation, et les questions qui vont être posées à
10:44 travers la table ronde, on a une difficulté à définir la notion d'émergence.
10:49 On voit bien qu'il y a pour ces questions qui sont très liées aux nouvelles technologies,
10:55 donc des enjeux différents entre les parties prenantes, les industriels, quand il y a beaucoup
11:02 d'incertitudes, les industriels ne sont pas toujours très tentés à agir.
11:07 Les responsables de la distribution des produits de consommation, par exemple pour les tic-tacs,
11:12 les acteurs de la santé publique, la société civile, qui est très demandeuse au contraire
11:19 d'action, les décideurs politiques.
11:21 Donc il est important de croiser les expertises dans ce domaine avec l'optique une seule santé.
11:28 Et comment mobiliser tous les acteurs, j'en ai déjà évoqué ce matin, dont les agences
11:33 et les services de l'État, quand on est en condition d'incertitude.
11:36 C'est la grosse problématique de ces risques émergents, quels qu'ils soient d'ailleurs,
11:41 et quels moyens financiers et humains à y apporter.
11:44 Alors la prise en compte également dans l'évaluation des risques sanitaires, des nouvelles technologies,
11:50 de la balance entre les risques et leur utilité socio-économique.
11:55 On souhaiterait que ça puisse être pris en compte en amont avant que le développement
11:59 se fasse, disons, que ce soit sur le marché.
12:02 La question par exemple des nanomatériaux et des nanotechnologies est bien caractéristique
12:07 de ça, parce qu'on avait déjà les produits sur le marché alors qu'aucune évaluation
12:12 n'a été faite.
12:13 C'est vrai aussi pour la 5G.
12:14 Et quelle perception du public ?
12:16 Et bien maintenant on va passer à la table ronde.
12:20 Je remercie encore tous les intervenants.
12:24 Et chacun est représentant, je pense, des différentes thématiques que j'ai évoquées.
12:32 Il va pouvoir donner son point de vue.
12:34 Le premier, je vais demander à Olivier Merkel, responsable du département sur les risques
12:43 physiques à l'ANCES, et qui a été en première ligne à l'ANCES.
12:47 On a vu le nombre de rapports, tous les travaux qui ont été effectués, vraiment, avec une
12:54 mobilisation des experts, donc en première ligne pour évaluer les risques de ces nouvelles
13:02 technologies.
13:03 Olivier, quelles difficultés vous avez rencontrées pour cela ? Et comment est-ce que vous pensez
13:11 faire pour faire évoluer cette évaluation de risque, puisqu'il y a des réflexions
13:15 là-dessus ?
13:16 Et aussi, quels critères vous pourriez utiliser pour déceler ce que c'est qu'un risque
13:22 émergent dans le futur ? Parce que ce ne sera pas les derniers, j'imagine.
13:27 Il y en a de nouveaux qui arrivent.
13:28 Vous allez devoir être tous brefs, malheureusement, parce que c'est vraiment la difficulté de
13:36 se trouver en fin de matinée.
13:38 Merci, Francine, pour la question simple.
13:40 Je vais juste revenir sur quelques réflexions sur notamment des légères difficultés que
13:48 tu as brossées dans ton tableau dans le domaine des risques émergents.
13:52 Si on se place vraiment dans le contexte de l'évaluation du risque, parce qu'on peut
13:58 l'aborder de plein d'autres côtés, mais si vraiment on parle d'évaluation du risque,
14:02 c'est vrai que la notion de risque émergent, je dirais classiquement, elle vient de deux
14:07 aspects, soit effectivement lorsqu'on a un nouveau danger qui apparaît, une nouvelle
14:11 technologie qui se met en place, des nouvelles substances, des nouvelles molécules qui sont
14:15 mises sur le marché, et donc on a l'émergence de quelque chose dont on ne connaît pas a
14:21 priori forcément le danger.
14:23 C'est une première difficulté.
14:24 L'autre voie finalement d'apparition de ces risques émergents, c'est la question de l'exposition.
14:29 Est-ce qu'on a des nouvelles pratiques, des nouveaux usages, des nouvelles modalités
14:35 finalement d'exposition et qui du coup engendrent finalement de nouvelles modalités du risque.
14:39 Donc on voit que finalement la première caractéristique intrinsèque des risques émergents, c'est
14:44 la difficulté d'accès à la connaissance, soit parce que les technologies sont nouvelles
14:49 et qu'il faut dans ce cas-là mobiliser la recherche typiquement pour qu'elle travaille
14:55 sur ces sujets-là.
14:56 On connaît tous le temps très long de la recherche et c'est normal.
14:59 Donc voilà, une nouvelle technologie, ça veut pouvoir dire potentiellement plusieurs
15:03 années avant qu'on ait des premières informations sur les risques intrinsèques finalement portés
15:08 par ces substances ou ces nouvelles technologies.
15:10 Et puis c'est un peu la même chose le pendant côté exposition, lorsqu'on a des nouvelles
15:16 modalités qui se mettent en place.
15:17 Je prendrais par exemple le cas de l'exposition des enfants au contenu du numérique.
15:24 Donc je ne parle pas là des écrans, je ne parle même pas des radiofréquences qu'on
15:27 a bien évoquées ici, mais tout simplement l'usage aujourd'hui qui est fait par les
15:33 enfants et adolescents des contenus du numérique, les réseaux sociaux par exemple, on a les
15:38 deux aspects, on a à la fois finalement un nouveau danger parce que ça n'existait pas
15:43 auparavant, il n'y avait pas les réseaux sociaux il y a encore quelques années, en
15:46 tout cas pour les enfants.
15:47 Et on a aussi des modalités exposition en hausse très forte.
15:51 Et donc comment est-ce qu'on procède dans ces cas-là ? Tu l'as dit, c'est extrêmement
15:56 compliqué.
15:57 On est en déficit de connaissances, c'est vraiment une des caractéristiques de ces
16:01 risques émergents et en situation de grande incertitude.
16:06 Et pour rajouter au tableau un peu noir que je brosse, il y a la question de la méthodologie.
16:12 On voit que dans beaucoup de domaines, les méthodes d'évaluation des risques qui sont
16:17 appliquées dans le domaine des substances chimiques par exemple, de manière assez classique,
16:22 etc.
16:23 En fait ça ne marche pas typiquement pour certains risques émergents, on est obligé
16:26 de travailler un peu différemment, c'est beaucoup le cas notamment des nanomatériaux.
16:29 On voit qu'on oscille beaucoup entre des visions qui sont très focalisées sur les
16:33 substances, donc des analyses assez classiques, mais où on se heurte finalement à une difficulté
16:40 de taille en l'occurrence, puisqu'il faudrait évaluer des milliers de substances.
16:46 C'est absolument impossible dans le temps qu'on a devant nous pour traiter ces questions-là.
16:50 D'où des approches qui tentent à être plus globales, plus générales, faire des
16:54 rapprochements entre les substances pour déduire finalement de certains paramètres physico-chimiques
17:02 et des approches en matière de toxicité.
17:04 Donc pour ne pas prendre trop de temps, peut-être juste en matière de perspective, je pense
17:11 qu'au-delà d'une réponse planifiée, et c'est là où je me pose la question de
17:17 l'adaptation des plans par rapport à la question des risques émergents, on voit bien
17:22 que les temporalités ou la mise en œuvre des plans s'accordent assez mal de la temporalité
17:27 des risques émergents.
17:28 Par définition, ils sont émergents, on ne les connaît pas avant et on a ce manque
17:32 crucial de connaissances.
17:34 Je me pose vraiment cette question-là avec, il me semble, un besoin fort d'anticipation
17:41 des potentiels risques émergents et du coup des moyens certainement à mettre en matière
17:48 de recherche et d'évaluation des risques, des moyens à mettre dans cette anticipation,
17:52 essayer d'avoir des approches pour, lorsqu'on sent venir, je dirais, des nouvelles technologies
17:59 et ne pas arriver avec, finalement, des questions, et c'est le cas beaucoup à l'agence,
18:05 à l'ANSES on travaille essentiellement sur saisine de nos ministères de tutelle
18:10 et on a peu de moyens typiquement pour faire ce qu'on appelle des auto-saisines, pour
18:13 se saisir nous-mêmes de sujets qu'on sent venir, et donc ça, ça me semble important
18:18 de mettre les moyens dans cette capacité d'anticipation et peut-être la deuxième
18:22 chose, de travailler beaucoup plus avec les citoyens.
18:25 Je pense que c'est une piste aussi, vraiment, dans le domaine des risques émergents à
18:29 explorer.
18:30 Je pense qu'on a beaucoup, enfin, un grand intérêt finalement à travailler de concert
18:35 avec les citoyens, on a déjà des approches, tu l'as souligné, des instances de dialogue,
18:41 etc.
18:42 Je pense que ce n'est pas suffisant et qu'il faudrait renforcer ces actions avec les citoyens
18:47 pour voir dans quel domaine travailler, qu'est-ce qu'il faut prioriser, qu'est-ce qui est
18:52 important finalement aujourd'hui avant d'attendre de potentielles saisines ou des plans qui
18:57 forcément mettent du temps à apparaître.
18:59 Et à ce sujet-là, je pense que typiquement la question du changement climatique qui
19:06 impacte tout, en fait, qu'on peut considérer comme un risque perpétuellement émergent,
19:10 on va dire, parce que ça transforme tout en permanent, je pense que c'est extrêmement
19:13 important d'en tenir compte.
19:15 Voilà, j'essaie d'être...
19:16 Si, oui, je pense qu'effectivement, on n'a pas assez dans les PNSE pris en compte cette
19:24 dimension-là, donc le changement climatique et la question de Wohnel's, on se rend compte
19:30 maintenant, mais on voit qu'on est toujours en retard sur l'émergence.
19:35 On le voit particulièrement dans le domaine des nouvelles technologies, mais il y a tout
19:41 le reste.
19:42 Et justement, vous Aline Eris, Laurence, Laurence Ruil, vous avez à prendre en compte
19:49 tout ce qui concerne les mesures, les mesures d'exposition, les études d'impact, en particulier
19:58 pour les nouvelles technologies.
20:00 Et là, ça a été pour vous particulièrement, disons, interpellant et parfois problématique.
20:07 Alors, comment vous avez pu vivre ça d'abord ? Et puis ensuite, ce qu'il faut faire pour
20:11 aller justement pour anticiper, parce qu'il y a ce problème de l'anticipation.
20:16 Et puis, que pensez-vous de l'approche "Safe by Design", c'est-à-dire pousser les industriels
20:23 à modifier leur façon de procéder dans leurs nouvelles technologies ?
20:29 Oui, merci.
20:31 Merci, Franceline.
20:33 Bonjour à tous.
20:34 Oui, en effet, ces PNSE successifs et donc l'identification d'un certain nombre de
20:40 problématiques émergentes nous ont amené à repenser notre façon et nos méthodes,
20:49 nos modèles, nos outils pour l'évaluation des expositions et des risques.
20:55 On est dans ce contexte d'incertitude que tu évoquais et donc les méthodes traditionnelles
21:00 qui répondent à des critères de normalisation.
21:03 La normalisation, c'est bien pratique parce que ça permet de disposer de données intercomparables,
21:09 d'une certaine robustesse.
21:10 Là, on n'est plus du tout dans ce domaine.
21:12 Et par rapport aux sujets que l'on traite aujourd'hui, qui ont fait l'objet des PNSE,
21:19 en particulier les sujets émergents, que sont les perturbateurs endocriniens, les champs
21:25 électromagnétiques et les nanos, tout cela, toute cette dynamique et notre positionnement
21:31 entre les activités de recherche et un passage à l'opérationnel assez rapide pour répondre
21:36 aux questions des pouvoirs publics, nous a amené à mener un certain nombre de travaux
21:41 à s'inscrire dans les travaux de recherche liés à la caractérisation, par exemple,
21:47 physico-chimique des risques liés au PEE ou aux nanoparticules, en intégrant également
21:55 d'ailleurs le risque physique.
21:57 Par exemple, pour les nanos, il ne s'agit pas que de problèmes de toxicité, mais aussi
22:01 de risques physiques liés à des problèmes de pulvérulence, par exemple.
22:05 Donc, on a été amené à aborder cette problématique de façon couplée, ce qui était relativement
22:12 nouveau et nous a amené à mener des travaux de recherche.
22:15 Également, au niveau des méthodes de détection, de caractérisation de la présence de perturbateurs
22:23 endocriniens dans l'environnement, là aussi, on a travaillé sur des nouvelles technologies,
22:31 notamment des tests écotoxicologiques sur des poissons zèbres pour déterminer le caractère
22:39 perturbateur endocrinien des substances.
22:42 Et là, finalement, on est allé relativement vite.
22:46 Ça nous a pris 10 ans.
22:47 Ça nous a pris 10 ans entre les premiers travaux de recherche et une reconnaissance
22:52 de ces tests par l'OCDE comme ligne directrice.
22:56 Donc, un processus de standardisation.
22:59 C'est long.
23:00 C'est le temps de la recherche.
23:02 Mais finalement, voilà, on s'inscrit dans cette dynamique PNSE et là, on est en mesure
23:09 d'apporter maintenant des réponses.
23:12 Après, le travail est loin d'être terminé parce qu'en effet, on a toujours plus de
23:17 problématiques, de substances à considérer.
23:20 Et puis, il y a toujours ce caractère émergent, cette caractérisation de l'émergence sur
23:27 laquelle il faut être vigilant pour pouvoir anticiper.
23:29 Alors, les nouvelles méthodes et les nouveaux travaux de recherche, les travaux de recherche
23:34 qui sont en cours de développement actuel pourront peut-être aider à réduire ce caractère
23:39 émergent et à réduire la problématique de l'anticipation.
23:43 Je m'explique ce qu'évoquait Olivier.
23:45 En effet, là, on va s'intéresser de plus en plus à l'inérisme et dans les communautés
23:51 de recherche à des stratégies qui, finalement, ne vont pas forcément cibler une substance
23:56 parce qu'en fait, on détecte ce que l'on veut détecter.
24:01 Quand on a un a priori, c'est beaucoup plus simple.
24:03 Là, on va essayer de s'orienter vers des analyses non ciblées de façon à pouvoir
24:09 justement évaluer les dangers, les risques, les expositions sur un ensemble de problèmes
24:19 sans a priori.
24:20 Et donc, il existe des modèles, des méthodologies qui se développent actuellement, qui vont
24:24 permettre petit à petit d'aborder la problématique sous cet angle.
24:29 Évidemment, il faut travailler.
24:30 La coopération scientifique est essentielle.
24:33 Il y a des systèmes, des plateformes, je pense la plateforme France Exposome, au projet
24:39 européen PARC, le partnership européen coordonné par l'ANSES, vraiment dédié
24:45 à la pollution chimique et aux impacts de la pollution chimique, qui vont permettre
24:49 de développer ces méthodes très prometteuses et qui pourront peut-être réduire cette
24:57 problématique de l'émergence.
24:58 C'est fair by design, c'est bien, ça permet d'anticiper, ça permet de co-construire.
25:04 On est impliqué, le point de départ fut les nano.
25:07 Prenons garde à ne pas créer quelque chose de trop trop complexe.
25:13 Il faut rester opérationnel, intégrer l'ensemble des problématiques malgré tout.
25:17 Donc là, c'est quelque chose qui est en construction ou en co-construction et qui,
25:22 de toute façon, faudra intégrer dans la problématique des risques émergents, mais
25:26 aussi dans nos problématiques des risques actuels.
25:28 Merci, merci Laurence.
25:30 Tout à fait, il faut voir que dans ces domaines, l'échelon international, européen en particulier,
25:38 est très très important.
25:39 Sébastien, Sébastien, donc Sébastien Denis, qui est responsable du département santé,
25:46 environnement, travail, donc Santé publique France, vous, dans votre département, vous
25:53 avez eu à prendre en considération les impacts sanitaires.
25:57 Et dans le domaine des risques énervants, énervant, énervant, énervant, énervant,
26:07 émergent, énervant, c'est particulièrement énervant justement, parce que c'est complexe.
26:14 Et donc en particulier, il y a des approches que vous n'avez pas pu mener jusqu'au bout.
26:21 Alors, qu'est-ce que tu peux dire de tout cela ? Et comment, il y a de réels progrès
26:25 actuellement.
26:26 Et donc, qu'est-ce que vous avez pu faire autour de cela à Santé publique France ?
26:31 Merci beaucoup.
26:32 Sans vous énerver trop, justement.
26:33 Merci beaucoup, Franceline, pour ce rapprochement entre émergents et énervants.
26:37 Je ne l'avais pas pensé.
26:38 Merci pour l'invitation.
26:39 Et finalement, je vais être assez bref, parce que Olivier et Laurence ont déjà dit beaucoup
26:44 de choses, et toi aussi dans ta présentation.
26:45 Je pense que la difficulté supplémentaire qui se passe dès lors qu'on veut caractériser
26:50 des impacts en santé de risques émergents comme les nénomatériaux ou les perturbateurs
26:55 endocriniens, c'est que d'un point de vue épidémiologique, on se situe complètement
26:57 en aval de la chaîne, finalement.
26:59 Et que donc, on est sur la nécessité de connaître l'ensemble de la relation causale
27:05 qui va du recensement, comme l'a dit Olivier, des expositions, en passant par la caractérisation
27:11 du potentiel de dangerosité des nuisances, jusqu'à la connaissance des événements
27:17 de santé qui seront conséquentes des expositions.
27:21 Ces événements de santé, en général, sont multifactoriels.
27:25 On a quelques nuisances environnementales bien connues, comme l'exposition au mesothélium,
27:29 à l'amiante, pardon, qui va conduire à du mesothélium.
27:31 Mais dans la plupart des cas, finalement, ces événements de santé sont d'origine
27:37 assez diverses.
27:38 Et il ne faut pas oublier aussi que pour être très affiné, ces relations, ce qu'on
27:42 appelle des relations exposition-impact ou risque, finalement, doivent tenir compte
27:47 des facteurs confondants.
27:48 En particulier, on a déjà évoqué très brièvement dans d'autres taborans, la question
27:51 des inégalités sociales et la question des vulnérabilités.
27:54 Ce qui fait qu'en fonction des populations, en fait, l'exposition ne va pas s'exprimer
27:57 de la même façon parce qu'on a une population qui est défavorisée sur un plan social ou
28:02 on a une population qui est plus vulnérable avec, et ça a été bien démontré par les
28:06 concepts d'exposome, des fenêtres préférentielles d'exposition qui vont induire des effets
28:11 sur le développement, voire des effets transgénérationnels qui, aujourd'hui, sont connus ou commencent
28:16 à être un peu mieux connus du point de vue de la recherche, mais qui, d'un point de
28:19 vue de la surveillance, sont encore difficiles à caractériser, évidemment.
28:23 Néanmoins, cette absence de preuve épidémiologique, j'insiste là-dessus, ne doit pas être un
28:28 argument pour empêcher l'action.
28:31 Et l'action, on la place sur trois piliers d'intervention, la précaution, la prévention,
28:36 et l'information, ça a déjà été cité et ça me semble particulièrement fondamental
28:40 d'insister là-dessus.
28:41 Il ne faut pas attendre des arguments épidémiologiques pour pouvoir prendre en compte ces situations
28:46 et gérer, tu l'as cité dans tes exemples avec le TIO2 par exemple.
28:49 Donc ça, ça me semble être un premier point.
28:51 Le deuxième point, c'est l'appui indispensable de la réglementation.
28:56 Il y a eu le grenelle de l'environnement, il y a ces plans dont on discute aujourd'hui,
28:59 il y a des stratégies sectorielles ou ciblées sur des drones.
29:03 On a eu un monsieur qui était sur la Réunion, on peut citer le plan Chlordécone pour les
29:09 Antilles, qui a permis d'obtenir un grand nombre de données.
29:12 Et donc, si je veux faire le pendant de ce que disait Laurence sur une dizaine d'années
29:16 de recherche, ces cinq dernières années, alors certes j'ai lu dans des diapositives
29:21 que c'était parfois lent, mais on a quand même réussi à obtenir par ces plans des
29:25 informations nécessaires, indispensables et je dirais quantitativement très importantes
29:32 sur l'exposition de la population française, de la population générale, de la population
29:38 vulnérable, des femmes enceintes, d'enfants, par le biais du programme de biosurveillance
29:42 que Clémence Fiol détaillera un peu tout à l'heure, mais aussi par le biais d'autres
29:47 études, les études d'alimentation totale par exemple que l'ANSES fait, je fais de
29:50 la pub un peu pour mes camarades de l'ANSES, mais ça ce sont des informations indispensables.
29:54 Donc on peut entendre effectivement qu'on est lent, mais dès lors qu'on a des risques
30:00 émergents, qu'il faut assurer la robustesse de ce qu'on sort, on a aussi une responsabilité
30:05 en termes éthiques. Moi je considère que cinq ans de travaux pour avoir une photographie
30:12 de l'exposition généralisée de la population française à des perturbateurs endocriniens
30:15 ou connaître les déterminants alimentaires et d'autres déterminants qui sont aussi
30:19 des déterminants environnementaux professionnels, puisque quand on fait ces études, notamment
30:24 de biosurveillance, on pose des questionnaires sur ces différents environnements, on a des
30:27 pistes de gestion, et c'est ce qui a amené aussi à ces sites d'informations que tu
30:31 as cités, que Santé publique France a développés, et que d'autres acteurs au niveau local,
30:35 j'ai vu la présentation de madame de l'ARS et je vois d'autres acteurs qui interviennent
30:39 au niveau local, permettent de faire, parce que là on est sur l'information et le principe
30:45 finalement sur les perturbateurs endocriniens de finalement être précautionneux vis-à-vis
30:51 de ces expositions. Et donc l'information de la population des publics est une information
30:55 clé pour ces publics, de manière à pouvoir avoir des outils très simples, ouvrir les
30:59 fenêtres, pour réduire les expositions. Évidemment, ne soyons pas naïfs, il y a
31:04 aussi l'action indispensable des pouvoirs publics sur la mise sur le marché des molécules,
31:09 et ça c'est indispensable, on ne va pas résoudre tous les problèmes de santé environnementale
31:12 en demandant aux gens de changer leur comportement. Il y a aussi l'action indispensable des politiques
31:17 publiques. C'est ce qui nous a posé peut-être un petit peu de difficulté dans Epinano,
31:22 parce qu'on est déjà adossé sur un registre dont tu as mentionné l'imperfection et l'ANSES
31:28 a écrit un rapport dessus. On entre dans les entreprises, et c'est toujours difficile
31:32 pour une agence de santé publique d'entrer dans les entreprises sans incitation ou obligation
31:39 pour l'industriel de participer à ces dispositifs-là. Donc ce qu'on a constaté en fait dans Epinano,
31:44 c'est une très faible adhésion des industriels, puisque c'était sur la base du volontariat,
31:47 et au bout de 10 années effectivement de travaux, finalement une très faible adhésion,
31:52 ce qui veut dire une très faible inclusion, et en matière épidémiologique, vous savez
31:57 que l'épidémiologie, il faut des effectifs, surtout sur des événements de santé qui
32:01 sont assez peu connus, nécessairement des difficultés de mise en oeuvre. La question
32:06 des ressources financières, des moyens RH, du soutien aux opérateurs, aux acteurs de
32:11 la recherche, parce qu'évidemment sur ces questions de risque émergent on est très
32:14 associé surveillance-recherche, là on enlève un peu les frontières traditionnelles entre
32:19 la surveillance et la recherche, mais je pense que c'est indispensable, et pourquoi c'est
32:23 indispensable, non seulement de soutenir les opérateurs, les acteurs de l'état, les agences,
32:28 c'est pour non seulement bien sûr avoir les moyens indispensables pour traiter ces
32:34 risques émergents, mais c'est d'autant plus indispensable que si on n'a pas ces moyens,
32:38 on va se contenter de traiter les risques courants. Je ne sais pas si ça a un sens,
32:42 mais c'est-à-dire d'être toujours focalisé sur notre quotidien, parce que c'est ça
32:46 le quotidien des agences, on l'a vu par le biais de la crise Covid-19. C'est évidemment
32:50 une crise dramatique d'un point de vue de l'impact que ça a eu en population, c'est
32:57 une crise d'origine infectieuse, mais les implications des modifications globales de
33:03 l'environnement sur l'émergence de ces crises, dont je sais bien qu'on est encore
33:06 à l'état d'hypothèse et qu'il y a encore des controverses dans la littérature là-dessus,
33:09 mais voilà, je pense que là, l'enseignement c'est comment mieux intégrer le fait que
33:14 cette émergence ait aussi l'impact potentiel de la dégradation de notre environnement.
33:19 Et donc c'est certainement décloisonner un peu nos visions et le risque de ne pas assurer
33:25 des moyens aux opérateurs, aux chercheurs, c'est qu'on va se retrouver finalement
33:32 très contraints par ces moyens et donc on va se focaliser uniquement sur des questions
33:37 du quotidien, des retranchements dans nos tranchées respectives, c'est ce qui se
33:41 passe, et que donc on aura très peu de moyens pour ouvrir nos chakras finalement, ne pas
33:46 s'énerver et finalement analyser d'un point de vue plus global que simplement rester
33:52 nous sur notre problématique de santé humaine, l'INERI sur sa problématique d'exposition
33:56 des écosystèmes etc., l'ANSES sur d'autres sujets, mais je pense que cette action globale
34:01 et cette nécessaire collaboration qui a déjà été citée entre les agences me semble
34:06 indispensable, le risque étant de trop se focaliser, de ne pas assez avoir de vision,
34:11 notamment par ces risques liés aux changements globaux, aux changements climatiques, ça
34:15 a été abordé, mais n'oublions pas, changement climatique interagit avec l'altération
34:18 de la biodiversité et avec l'exposition généralisée aux substances chimiques.
34:23 Le rapport du Lancet pour la pollution en début 2022 a estimé à 9 millions de morts
34:28 prématurées par an les impacts de ces trois composantes sur la population, bien sûr avec
34:32 des différences en termes d'inégalités, enfin en termes de zones géographiques.
34:36 Et je terminerai donc par ce dernier point qui à mon avis vient aussi réalimenter le
34:42 premier point que j'ai évoqué, donc la nécessité d'analyser ces enjeux d'un point de vue
34:46 une seule santé, puisque déterminer l'impact sur la santé humaine est une chose, mais
34:51 on a d'autres éléments de preuve sur d'autres composantes de l'environnement et des composantes
34:55 de l'écosystème, et il me semble que pour accélérer les actions et les informations,
35:00 si on les analyse, les avare de manière groupée, on peut citer l'exemple des pesticides, il
35:04 y a une expertise collective de l'Inserm sur les effets sur la santé, il y a une expertise
35:08 collective Inra Ifremer sur les effets des pesticides sur les écosystèmes, je pense
35:12 qu'on gagnerait à analyser de manière concertée ces deux expertises collectives, ça donnerait
35:15 d'autant plus de poids et d'arguments pour faciliter et accélérer les mesures de gestion.
35:20 Merci.
35:21 Merci, on est assez en retard là malheureusement, mais bon, c'est aussi assez passionnant.
35:28 Elisabeth, donc Elisabeth Blaton, pour la direction générale de la prévention des
35:36 risques, la DGPR, donc vous avez fait un sondage au printemps 2022 sur la perception et la
35:43 connaissance des Français sur les perturbateurs endocriniens, est-ce que vous pouvez nous
35:48 en faire un bilan, là je pense qu'il y a une diapos, peut-être que tu peux la passer
35:52 Soisique.
35:53 Merci, effectivement il y a une diapos parce qu'il y a pas mal de chiffres.
36:00 Donc merci et bonjour à tous.
36:04 Donc effectivement la DGPR copilote avec la direction générale de la santé la deuxième
36:11 stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens qui a été lancée en 2019.
36:15 La DGPR a souhaité effectivement faire un sondage au printemps dernier sur la perception
36:23 et le niveau de connaissance des Français sur le sujet des perturbateurs endocriniens.
36:27 A peu près un petit peu moins de dix ans après le lancement de la première stratégie
36:32 qui a été lancée en 2014, l'objectif était simple, il était de connaître le niveau
36:37 de connaissance des Français sur le sujet des perturbateurs endocriniens, de connaître
36:42 un petit peu aussi leur niveau de connaissance sur les actions des pouvoirs publics qui ont
36:48 été menées notamment au travers de cette stratégie nationale et puis de mieux connaître
36:54 leurs attentes pour déterminer un petit peu des suites à envisager.
36:57 Donc ce sondage a été mené sur un échantillon de 1100 personnes, donc représentatif des
37:04 Français de plus de 18 ans.
37:06 Donc Philippe Bonez avait commencé à dévoiler les premiers chiffres de ce sondage, donc
37:12 je vais poursuivre.
37:13 Donc un résultat déjà plutôt satisfaisant puisqu'on constate que 88% des Français
37:19 ont entendu parler des perturbateurs endocriniens et il y en a 45% d'entre eux qui ont indiqué
37:26 savoir précisément ce dont il s'agissait.
37:28 Donc c'est un résultat qui est satisfaisant comparativement à d'autres pays européens
37:36 qui comme on a évoqué le cas de la Belgique notamment où le sondage révélait aussi
37:41 que 60% des personnes ignoraient que les perturbateurs endocriniens pouvaient avoir un impact sur
37:47 la santé.
37:48 Donc on peut se féliciter plutôt des chiffres de ce sondage français.
37:53 Donc 63% des personnes averties ont indiqué avoir déjà changé leurs habitudes de consommation
38:02 avec notamment une plus forte proportion chez les jeunes, donc une satisfaction aussi sur
38:09 ce point-là.
38:10 Et parmi les personnes qui n'ont pas encore changé leurs habitudes de consommation, eh
38:15 bien 83% se déclarent prêtes à le faire mais ne savent pas toujours comment.
38:20 Donc là ça augure aussi des perspectives d'amélioration sur ce sujet-là, à la fois
38:25 de formation et de sensibilisation des personnes.
38:27 Alors s'agissant des mesures qui ont été prises par les pouvoirs publics et notamment
38:32 au travers de la stratégie nationale dont le premier plan d'action a été lancé en
38:36 2014, donc on les a questionnées un peu sur leur niveau de connaissance de ces actions.
38:41 Donc l'action la plus emblématique et la plus connue reste l'interdiction du bisphénola
38:47 qui a été élargie au niveau européen.
38:49 On peut se féliciter aussi des… parce qu'un certain nombre d'actions qui se sont prévues
38:57 dans le cadre de cette deuxième stratégie sont bien connues des Français et notamment
39:02 on peut citer l'obligation d'information des consommateurs sur la présence de perturbateurs
39:08 endocriniens dans les produits qui sont mis sur le marché.
39:11 C'est une mesure qui a été rendue obligatoire par la loi AGEC en février 2020 et qui est
39:18 connue par près de 60% des Français.
39:24 On peut noter également que les Français connaissent aussi que la recherche scientifique
39:32 sur le sujet des perturbateurs endocriniens est soutenue financièrement sur ce sujet-là.
39:36 Et donc on en a parlé un petit peu du site 1000 premiers jours déjà, qui est une refonte
39:42 du site Agir pour bébés qui a été créé par Santé publique France et donc résultat
39:46 également satisfaisant puisque ce site internet est connu de près de la moitié des Français
39:51 et cette notoriété s'explique probablement par les campagnes de communication qui ont
39:56 été faites au cours de ces derniers mois sur ce site internet.
40:01 Donc globalement les actions des pouvoirs publics sont jugées utiles mais en revanche
40:07 pas assez efficaces et ça pour 62% des Français.
40:11 Donc on les a interrogés sur leurs attentes et là les réponses sont sans appel.
40:17 Donc plus de 90% des Français souhaitent vraiment que les produits mis sur le marché
40:27 soient sans perturbateurs endocriniens et donc ils demandent le développement de produits
40:32 sans PE.
40:33 Plus de 90% demandent également être mieux informés sur le sujet et via des médias
40:41 complètement traditionnels.
40:42 Donc la plupart demandaient notamment des émissions traditionnelles dédiées sur le
40:47 sujet à la télévision mais aussi ils demandent d'être informés tout simplement par leur
40:52 médecin généraliste.
40:53 90% souhaitent plus de recherche scientifique pour mieux connaître aussi l'impact des
40:59 perturbateurs endocriniens sur leur santé et 84% souhaitent que ce sujet soit abordé
41:06 à l'école.
41:07 Donc cela rejoint complètement les perspectives aussi qui ont été mentionnées par Claire
41:13 Morrison tout à l'heure dans le cadre de la RSA Quitaine sur les perspectives justement
41:19 sur lesquelles il faut travailler.
41:20 Donc aujourd'hui on arrive à l'échéance du plan d'action de la SNPE2.
41:28 Donc l'objectif de ce sondage était d'examiner un petit peu, de regarder les attentes les
41:35 plus prégnantes des français pour savoir quelles actions nouvelles mais surtout quelles
41:41 actions ont déjà été lancées mais qu'il faut poursuivre.
41:46 Et donc il y a des échanges qui ont lieu en ce moment même avec l'ensemble des parties
41:52 prenantes pour justement s'interroger sur les actions qu'il faut renforcer.
41:57 Donc cela se fait notamment dans le cadre d'un comité de suivi qui a été créé dans
42:02 le cadre pour le suivi de la SNPE2 mais cela se fait aussi dans le cadre du suivi du plan
42:08 national santé et environnement puisque la SNPE2 en est une composante.
42:12 Donc ce sont des échanges qui vont perdurer durant l'année 2023 pour justement définir
42:20 précisément ce qu'on renforce et quelles actions nouvelles on met en oeuvre en sachant
42:26 aussi que parallèlement à toutes les actions qui ont été mises en place et engagées
42:31 dans le cadre de cette stratégie nationale, il y a beaucoup d'initiatives locales, et
42:35 on en a parlé aussi tout à l'heure, qui se sont mises en place et déployées à l'échelon
42:39 territorial et il y a aussi beaucoup de travaux européens avec et des travaux qui vont encore
42:46 se poursuivre suite à l'adoption de la définition des perturbateurs endocriniens dans le règlement
42:52 CLP. Il va y avoir des discussions maintenant sur les mesures de gestion des risques et
42:57 justement pour sortir du marché ces substances qui sont très préoccupantes pour l'ensemble
43:07 des citoyens. Et donc il y a des échanges qui se font au niveau national mais qui vont
43:13 aussi s'articuler avec les échanges que nous aussi on peut avoir au niveau européen et
43:18 puis bien sûr avec tous les échanges qui ont déjà lieu avec tous les territoires
43:25 et donc il y a une articulation justement entre ces trois niveaux pour qu'on puisse
43:29 au mieux coordonner nos actions et donc voilà c'est le chantier qui reste à faire et qui
43:35 va nous occuper dans les prochains mois. Merci beaucoup, je pense que ce sondage montre l'efficacité
43:42 quand même justement de toutes ces actions et qu'on peut être assez satisfait même
43:47 s'il y a beaucoup de choses encore à faire. Et bien donc pour terminer sur cette table
43:53 ronde André Ciccolella qui est président du réseau environnement santé va nous donner
43:58 son avis. Il faut avoir en tête que c'est le réseau environnement santé qui a été
44:02 vraiment à l'origine de cette alerte sur les perturbateurs endocriniens en France et
44:11 ensuite ça a été repris à l'échelle européenne donc il faut vraiment le souligner fort.
44:17 Alors quel regard André a une ONG comme RES sur ses plans et stratégies, leur efficacité
44:29 et quelle action faudrait-il prioriser ? Tout ça en trois minutes c'est ça ? Oui en trois
44:34 minutes je sais. Donc vous inquiétez pas vous allez quand même pouvoir manger on va
44:40 sans doute retarder, on va décaler. Par contre là je devrais être à la conférence de
44:45 presse mais bon tant pis. Le mot "urgence" émergeant effectivement quand on produit
44:52 de la connaissance en matière de risque, à quel moment on traduit cette connaissance
44:58 en action publique, question basique. Et l'exemple des perturbateurs endocriniens est très riche
45:03 de ce point de vue là. Le concept est forgé en 1991, déclaration de Winspread. Moi j'avoue
45:09 que je suis toxicologue, quand on découvre ça on est perturbé parce que ça contredit
45:14 tout ce qu'on nous a enseigné. Donc il y a un moment effectivement où il faut se repositionner.
45:19 Au bout de 4-5 ans on voit bien que là oui il y a un bouleversement des connaissances
45:23 scientifiques donc il faut tirer les connaissances. Il ne se passe rien. Et l'industrie chimique,
45:29 l'industrie de la matière plastique explique qu'il faut rester sur le vieux logiciel,
45:35 le vieux référentiel d'analyse où on ne tient pas compte des faibles doses en fait.
45:41 Et donc qu'est-ce qu'on va faire en créant un réseau environnement santé en mars 2009,
45:46 c'est de mettre dans le débat public cette question. Et c'est l'enjeu. On ne peut pas
45:51 raisonner uniquement sans savoir à quel moment évaluer l'importance, évaluer l'urgence
45:58 d'un problème. Et là l'importance on le voit bien, ça n'est plus la dose qui fait
46:03 le poison, c'est la période qui fait le poison, c'est l'exposition pendant la période
46:07 sensible de la grossesse et de la petite enfance. Donc on n'est plus sur le vieux paradigme
46:12 de Paracels, on est sur ce nouveau paradigme. Et donc il faut que tout le monde soit au
46:18 courant, et je vois le sondage est tout à fait intéressant de ce point de vue là,
46:21 à partir du moment où on arrive à s'adresser à l'ensemble de la population, et je vois
46:25 que l'interdiction du bisphénol est effectivement toujours citée comme la référence, ça a
46:29 bouleversé, ça a choqué, oui effectivement on a fait des biberons avec une hormone de
46:34 synthèse. Et une matière plastique par principe se décompose régulièrement, surtout si
46:40 on la passe au micro-ondes, et donc on a donné une hormone de synthèse aux nourrissons 6
46:44 fois par jour, et à partir du moment où on a lancé l'alerte, elle a été comprise.
46:49 Et ce qui était très important dans cette affaire, c'est qu'elle a été comprise
46:52 par les responsables politiques. Et ça je pense que c'est important de le dire, à
46:56 condition effectivement qu'ils aient l'information et qu'ils aient la capacité effectivement
47:00 de comprendre l'enjeu. On a eu effectivement, quand on a lancé cette alerte, les sénateurs
47:06 se sont saisis, ils ont voté, les députés ont suivi, et puis la deuxième décision
47:10 importante, voter à l'unanimité. A l'unanimité, c'est l'interdiction dans les contenants
47:16 alimentaires. Alors l'industrie des matières plastiques vient d'obtenir l'annulation
47:20 10 ans après de cette décision, parce que nous n'avons pas pu l'obtenir au niveau
47:24 européen, alors que l'interdiction des biberons a été acquis au niveau européen très rapidement.
47:29 Autre décision intéressante, importante aussi sur le sujet, l'interdiction du perchloréthylène
47:34 dans les pressings. Alors là je parle avec mon ancienne casquette Ineris, j'ai fait
47:39 des rapports, mon équipe a fait des rapports pendant des années sur les risques liés aux
47:42 pressings. La conclusion était toujours la même, il y a un risque urgent, il faut agir,
47:46 il ne se passe rien. A partir du moment où on a pris cette question, on l'a mise dans
47:50 le débat public, les choses ont été résolues très rapidement. On a eu en 2012 effectivement
47:55 une décision d'interdiction des machines en fonction de l'ancienneté de ces machines,
48:00 et on a pu la possibilité aujourd'hui de respirer la bonne odeur des pressings, puisque
48:06 les anciennes comme les nouvelles de l'époque sont maintenant disparues, personne ne s'en
48:10 plaint. On a effectivement un procédé, ça rejoint la question d'action sur les procédés,
48:14 qui est le procédé à l'eau. Donc la nécessité sur cette partie au bâtiment d'Okhrinia,
48:20 c'est de mettre dans le débat public, mais aussi d'avoir une stratégie, de ne pas en
48:23 rester à une opération coup par coup, mais de voir une vision d'ensemble. Et cette stratégie,
48:27 nous l'avons demandé en 2012, dans le cadre de la conférence environnementale, nous l'avons
48:31 obtenue en 2014, et on voit bien l'intérêt d'avoir regroupé toutes les forces concernées
48:38 par cette question. On a aujourd'hui, on peut dire, la France est le pays pilote, non seulement
48:44 en Europe, mais dans le monde, sur ce sujet, bien qu'il y ait encore énormément à faire
48:49 sur cette question-là. Un des enseignements aussi de cette campagne, quand on lance effectivement,
48:55 on obtient effectivement dans cette stratégie le principe de réduction de l'exposition
49:00 de la population, ne raisonne plus en termes de normes, mais en termes de réduction de
49:03 l'exposition. Et on va mettre en œuvre une stratégie de ville et territoire sans perturbateurs
49:08 d'Okhriniens, associés, et mobiliser les collectivités locales, et François Chetsel
49:12 ne va pas me démentir, les collectivités locales sont des acteurs majeurs. Ça n'a
49:16 pas été évident au départ. Elles sont des acteurs majeurs, effectivement, parce qu'elles
49:20 ont le lien avec la population, elles ont aussi la capacité à agir, notamment via la commande
49:24 publique. Et là, c'est un enseignement à tirer pour la suite. Ces plans, et notamment
49:28 les plans régionaux, doivent être construits avec ces acteurs. Le groupe santé-environnement
49:34 aussi doit donner plus de place aux collectivités locales. Alors, l'importance du sujet, c'est
49:40 aussi l'urgence. Et je donnerais un exemple, pour terminer, pour ne pas être trop long.
49:46 Je proposais, effectivement, à la dernière réunion du comité de suivi de la SNPE, que
49:52 soit créée une mission flash sur prématurité et EFTALAT. On a l'exemple, j'aurais le plus
49:59 bel exemple, si on peut dire, de la nécessité d'une action urgente, tous azimuts. N'attendons
50:05 pas des mois, des années, parce que par principe la grossesse est un temps assez court, enfin,
50:10 peut-être pas suffisamment court pour celles qui sont directement concernées, mais enfin,
50:14 bon, ça c'est un autre aspect. La prématurité, en tout cas, c'est 8% des naissances actuellement,
50:19 8%. Il y a 25 ans, on était à 5,9%. C'est un coût humain important. Ça génère aussi
50:28 des pathologies secondaires, qui elles-mêmes ont un coût humain et un coût économique.
50:31 On a une publication qui sort en septembre dernier dans le JAMA Pédiatrique, c'est la
50:39 meilleure revue pour les pédiatres, qui est une synthèse de 16 études américaines,
50:44 le programme ENENS, qui a servi à inspirer Stéban, 16 études, qui dit une quantification
50:50 effectivement, si on réduit de 50% la contamination par l'EFTALAT des femmes enceintes, on réduit
50:56 de 12% la prématurité. Si on réduit de 90%, 35%. Vous vous rendez compte ? Le coût humain,
51:04 7200 cas chaque année, le coût économique, à peu près 100 millions d'euros. Sur une
51:10 génération, on dépasse le milliard. Donc on voit un investissement. Je plaide ici pour
51:15 qu'on ait effectivement une grande campagne, qu'on s'adresse à l'ensemble des femmes
51:18 enceintes sur un thème. On sait faire des grandes campagnes. Les antibiotiques, ce n'est
51:22 pas automatique, c'est de rester dans les mémoires. Moi, je propose qu'on fasse quelque
51:25 chose du genre le plastique, ce n'est pas automatique, ou le plastique, ce n'est pas
51:28 fantastique. Je ne demanderai aucun droit d'auteur sur ce thème-là. Je pense que les
51:34 femmes enceintes vont saisir. Pourquoi ? Parce qu'on connaît les trois grandes sources
51:39 de contamination par les phtalates, les plastiques. On ne met pas des recipients en plastique
51:43 au micro-ondes, ça semble basique de le dire, mais c'est vrai. Deuxièmement, l'alimentation
51:49 ultra transformée. Si vous allez au McDo, on a fait la mesurée, avant/après, 50%.
51:55 En plus de contamination par les phtalates le lendemain, ce n'est pas rien. Donc limitons
52:00 effectivement ce type de contamination. Les cosmétiques, l'industrie des cosmétiques
52:04 continue, c'est une aberration, d'utiliser du diéthylphtalate comme fixateur des parfums.
52:09 J'avais fait une conférence de presse il y a deux ans à peu près, pour si il y a
52:14 Chanel n°5, d'utiliser des phtalates. Alors je vous rassure, l'analyse a été refaite
52:20 il y a quelques mois, il n'y a plus de phtalates dans Chanel n°5, vous pouvez reprendre votre
52:23 consommation. Pour les autres, débrouillez-vous, je vous donne l'information.
52:29 Sur cette mission Flash, j'espère avoir une prise de position très claire, très vite,
52:37 parce que le bénéfice, dans un an, on aura les résultats, on aura une baisse de la prématurité.
52:45 Pour démontrer que la santé environnementale, ce n'est pas une affaire de bobos, comme
52:49 je l'ai cité tout à l'heure, c'est une affaire qui concerne l'ensemble de la population.
52:54 On aura des résultats sanitaires et on va mesurer la diminution de l'exposition, et
53:02 ça va donner encore plus de peps, si j'ose dire, à l'ensemble de la santé environnementale.
53:06 Voilà ce que je voulais dire à partir de cet exemple des perturbateurs endocriniens.
53:10 Mais dernier point, il faut considérer les associations et la société civile, non pas
53:14 comme des emmerdeurs, mais comme des acteurs normaux dans un processus, parce que les risques
53:22 sont subis par l'ensemble de la population, et c'est l'ensemble de la population dont
53:26 il faut exprimer les attentes.
53:27 Et le sondage qui est là donne effectivement la pertinence de cette démarche.
53:31 Merci.
53:32 Merci beaucoup.

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