Format court - Les Affranchis : Biden va-t-il nous mettre dedans ?

  • l’année dernière
Philippe Béchade est rédacteur en chef de La Chronique Agora et La Lettre des Affranchis aux @Publications Agora, et président du think tank Les Econoclastes.

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Transcription
00:00 (Générique)
00:15 Bonjour et bienvenue pour ce décryptage de l'actualité économique et géopolitique en mode affranchi.
00:25 Je salue tous les abonnés de TV Liberté pour cet épisode que je vais intituler « Biden va-t-il nous mettre dedans ? ».
00:35 Alors Biden est rentré précipitamment d'une tournée en Asie, la même zappée l'Australie,
00:44 pour revenir négocier l'extension du plafond de la dette américaine avec les leaders du Sénat
00:54 et notamment M. McCarthy.
00:57 Oh non, ils ne vont pas se lancer dans la lutte contre les communistes, la chasse aux communistes, non.
01:03 Ils vont essayer d'épargner aux États-Unis ce qu'on appelle un « shutdown »,
01:08 c'est-à-dire des administrations qui ferment car on ne peut plus payer les fonctionnaires.
01:15 Il y a quand même une très grosse administration dont je vais vous reparler dans cet épisode,
01:20 qui est le Patagone, parce que là aussi ce sont bien des fonctionnaires également.
01:27 Mais dans un premier temps, Biden va essayer de convaincre les membres de l'opposition républicaine
01:36 de relever le plafond de la dette américaine de 1 500 milliards.
01:41 Ça fera un chiffre rond et assez symbolique, 33 000 milliards de dollars.
01:48 Qui va vouloir prêter facilement de l'argent aux États-Unis ?
01:52 On le sait depuis maintenant un peu plus d'un mois et demi, il y a de moins en moins de prêteurs,
01:58 et il y en a même un qui disparaît, si j'ose dire, c'est l'Irak,
02:02 puisque on a appris le 16 mai que quiconque fera une transaction en dollars risque d'être puni.
02:10 Vous voyez, c'est un petit peu le renversement de l'histoire,
02:13 où c'était ceux qui utilisaient du dollar contre la volonté de la Fed et du Department of Justice américain,
02:22 qui risquaient d'être punis.
02:24 Alors comme plus personne ne veut être puni pour détenir du dollar,
02:27 il y a beaucoup de gens qui ne veulent plus en acheter,
02:31 et en l'occurrence ne veulent plus souscrire aux émissions du Trésor américain.
02:35 Alors qu'est-ce qui se passe ? Si au matin du 1er juin à 0h001,
02:44 on n'a pas trouvé d'accord sur l'extension du plafond,
02:48 eh bien il va falloir que l'on commence à faire des coupes,
02:53 c'est-à-dire que le budget américain ne permettra plus de régler la paie des fonctionnaires.
03:00 Alors généralement on commence par mettre au chômage les fonctionnaires qui travaillent dans les musées,
03:05 les parcs nationaux, et puis après ça c'est les permis de conduire, puis les permis de construire,
03:10 puis à un moment c'est la police et c'est l'armée.
03:13 Donc vous comprenez bien que s'il n'y a jamais eu de shutdown prolongé jusqu'à présent,
03:18 c'est parce que lorsqu'on en arrive à ne plus pouvoir payer la police, c'est la fin de la blague.
03:24 Là, l'enjeu va bien au-delà cette année de la police et de l'armée américaine,
03:32 pour un cas de figure qui, je le répète, ne s'est jamais présenté.
03:36 Mais c'est que là en plus, les États-Unis ont promis un soutien inconditionnel à l'Ukraine.
03:42 Et si Joe Biden n'arrive pas à convaincre les Républicains de valider l'extension du plafond de la dette,
03:52 ça veut dire que les États-Unis vont également s'arrêter de pouvoir soutenir l'Ukraine.
03:58 Ou alors il faut monétiser à 100% la dette.
04:02 Vous me direz "c'est tout à fait possible puisque les Japonais le font depuis 30 ans".
04:06 Le problème c'est que c'est une dette autodétenue, alors que les États-Unis,
04:11 eux, dépendent à 50% de créanciers externes, étrangers.
04:17 Donc sans moyen, les États-Unis ne peuvent plus soutenir militairement, budgétairement, l'Ukraine.
04:25 Donc du coup, la guerre risque de s'arrêter.
04:29 Figurez-vous que c'est exactement le but que vise Donald Trump.
04:33 D'ailleurs, il n'arrête pas de le répéter, "si j'étais au pouvoir, si je revenais au pouvoir,
04:38 j'aurais fait cesser cette guerre depuis longtemps".
04:42 Donc peut-être qu'en s'arc-boutant sur une position
04:48 qu'aucun chef d'opposition n'a jamais tenue jusqu'au bout, jusqu'à présent aux États-Unis,
04:53 peut-être qu'en tenant, il pourrait effectivement contraindre les États-Unis
04:59 à changer de pied géopolitique, tout simplement parce que ne pouvons plus financer la guerre en Ukraine.
05:06 Je ne vous parle pas des bouleversements que ça pourrait entraîner par ailleurs,
05:10 parce que sans budget pour les administrations, évidemment, c'est des commandes d'État qui s'effondrent.
05:15 Les commandes d'État, c'est ce qui nourrit Boeing, Lockheed Martin, Marine Marietta,
05:21 tout le lobby militaro-industriel.
05:23 Donc là, d'un seul coup, on aurait une énorme récession aux États-Unis,
05:27 des millions d'emplois perdus.
05:29 Évidemment, s'il y a une récession aux États-Unis, vous imaginez bien qu'il nous arriverait rapidement la même chose en Europe.
05:36 Donc, l'enjeu de l'extension du plate-fond de la dette, évidemment, déborde de très loin les seules frontières des États-Unis,
05:43 mais déborde cette fois-ci de loin les seules frontières économiques et le risque de récession,
05:48 c'est que derrière, ça peut carrément modifier la géopolitique occidentale.
05:55 (Générique)

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