• l’année dernière
Samedi 3 juin 2023, SMART CROISSANCE reçoit Olivier Colleau (Président Exécutif, groupe KILOUTOU) , Dominique Massonneau (Président, M Energies) et Claire Chabrier (présidente, France Invest)

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans Smart Croissance, votre rendez-vous dédié au capital investissement sur Bismarck.
00:14 Alors aujourd'hui, je vous propose de nous intéresser de plus près aux obligations relance.
00:19 Vous en avez forcément entendu parler, ce dispositif mis en place par le gouvernement avec le concours de France Invest et de France Assureur
00:27 et qui séduit beaucoup, mais alors beaucoup les entreprises, notamment les PME et les ETI, à tel point qu'une nouvelle enveloppe a été débloquée cette année.
00:36 Alors on va essayer de comprendre ensemble ce qui fait leur succès, quels sont les profils des entreprises qui y ont recours et surtout dans quel but, pour y voir plus clair.
00:46 J'ai convié trois personnes aujourd'hui sur ce plateau. Claire Chabrier, la présidente de France Invest.
00:51 Dominique Massono, le président de M-Energie, une entreprise de chauffage et de climatisation.
00:57 Et Olivier Collot, président exécutif du groupe Killu2.
01:01 Bonjour à tous les trois, merci d'avoir accepté de partager avec nous votre expérience de ces fameuses obligations relance.
01:12 D'abord Claire, je vais me tourner vers vous parce que je le disais en introduction, ce dispositif a été imaginé avec le concours de France Invest et de France Assureur.
01:20 Est-ce qu'on peut rappeler peut-être quels sont les contours de ce dispositif et comment ça fonctionne finalement ces fameuses obligations relance ?
01:27 La genèse des obligations relance, oui merci Aurélie.
01:30 Donc effectivement les obligations relance, il faut se replacer l'année du Covid, donc on est en avril 2020.
01:37 Et on commence à réfléchir chez France Invest sur des solutions qui pourraient accompagner les entreprises,
01:44 puisque l'ensemble des entreprises qu'on accompagne, je vous rappelle que France Invest c'est l'association qui regroupe l'ensemble des acteurs du capital investissement,
01:51 de la dette privée et de l'infrastructure, que ces acteurs-là, donc on a 400 sociétés de gestion aux membres actifs qui accompagnent 7600 start-up PME et ETI en France.
02:01 Donc on voyait ce qui était en train de se passer dans l'économie française et à ce moment-là on se dit,
02:06 il faudrait réfléchir à un outil qui pourrait accompagner les entrepreneurs dans les mois qui vont suivre cette situation-là,
02:15 pour accompagner finalement la future relance et le futur rebond, avec l'idée qu'il y aurait probablement des besoins de financement renforcés,
02:22 à la fois pour financer du BFR, des CAPEX, mais aussi continuer la croissance des entreprises et donc faire des acquisitions.
02:30 Donc c'était cette idée qui était sous-jacente, de réfléchir à un outil qui n'était pas des fonds propres, qui seraient plutôt des quasi-fonds propres,
02:37 on y reviendra sur le détail, pour accompagner ce futur rebond. Et puis ça c'était la première conviction.
02:44 Et la deuxième conviction c'était aussi de se dire que nos adhérents, qui sont partout sur les territoires, avaient aussi cette capacité à être proche des entreprises.
02:54 Et on accompagne donc 7600 entreprises, je vous rappelle qu'il y a 120 000 PME en France, donc on a encore du travail de conviction.
03:02 Et on se disait qu'on aurait gagné quelque chose si on arrivait aussi, dans ce moment-là, à convaincre des entrepreneurs de travailler,
03:09 peut-être pour la première fois, avec des acteurs du capital investissement.
03:12 Donc c'était les deux objectifs quand on a réfléchi à la création de cet outil Obligation Relance.
03:17 Olivier Colot, vous êtes à la tête de Killu2, donc une société de location de matériel.
03:21 Je pense que tout le monde voit à peu près ce que c'est que Killu2.
03:25 Dites-moi, comment est-ce que vous avez connu ces fameuses Obligations Relance ?
03:29 Là aussi, je me replace dans le contexte qu'a décrit Claire.
03:32 En 2022, on sort de cette période Covid, l'activité repart.
03:37 Nous, notre matière première ce sont les matériels, donc on repart en croissance.
03:42 Il faut investir dans ces matériels.
03:43 On va être honnête, en 2022, le financement est un peu compliqué, avec tout ce qui se passe au niveau géopolitique, au niveau des marchés financiers.
03:50 On a la présentation par un de nos partenaires bancaires du produit Obligation Relance,
03:55 qui nous séduit pour les raisons que Claire a évoquées.
03:58 Ça nous séduit parce que c'est du long terme, ça nous séduit parce que c'est les taux fixes,
04:02 ça nous séduit parce que c'est subordonné, donc on est quasiment dans des fonds propres.
04:07 Ça correspond vraiment aux besoins qu'on a et ça nous permet d'investir dans des matériels pour nourrir notre croissance.
04:14 Dominique Massonneau, vous êtes à la tête d'une entreprise de chauffage et de climatisation, M-Energie.
04:19 Là aussi, comment est-ce que vous avez connu ces Obligation Relance ?
04:23 M-Energie, c'est une société que j'ai créée il y a une quinzaine d'années, qui a fait beaucoup de croissance externe.
04:30 On a fait 10 à 20 % de croissance annuelle.
04:37 On faisait beaucoup de build-up, beaucoup de croissance externe.
04:40 Pareil que Killu2, c'est-à-dire que quand est arrivée la Covid, on s'est un peu arrêté.
04:47 Et on a repris, avec ces Obligation Relance, pour faire de nouvelles croissances externes,
04:53 grâce à un fonds qu'on avait fait rentrer chez nous en 2019, qui nous a proposé ce produit,
05:00 qui nous a permis justement de faire de nouvelles acquisitions, de nouvelles croissances.
05:06 Vous aviez déjà des fonds à votre capital, c'est ça ?
05:08 Voilà. Donc on a été accompagné depuis longtemps par la BPI, pour ne pas les citer.
05:14 Et j'ai fait rentrer un nouveau fonds, donc en 2019, qui nous accompagne depuis,
05:19 et qui nous a présenté, qui nous a proposé ce produit, qui nous a permis d'acquérir une société,
05:25 notamment à Orléans, et puis d'autres petites sociétés également.
05:30 Olivier Colot, vous aviez déjà travaillé avec des fonds. Vous avez une grosse partie du capital de Killu2 qui est entre les mains des fonds aujourd'hui ?
05:36 Oui, absolument. Nos capitaux sont détenus pour deux tiers par le Holding Familial d'Entre Sanglès,
05:42 pour l'investissement HLD, et le tiers restant est entre les mains de la famille de notre fondateur,
05:46 et d'une très grande partie de nos salariés.
05:48 Donc nous avons une expérience de la relation avec des fonds et du capital d'investissement.
05:52 Claire, dans ce que j'ai entendu à l'instant, Olivier disait finalement que c'était bien, parce qu'il y avait des taux fixes.
05:58 Est-ce que l'environnement des taux bancaires, qui était en train de repartir tranquillement à la hausse,
06:02 a aidé à faire des obligations relance à un produit attractif ?
06:07 Je crois que déjà, la façon dont ça a été construit, ça a été réfléchi.
06:12 Quand on l'a construit, alors ça a été co-construit ce produit, il ne faut pas oublier, il y avait France Invest,
06:19 qui a eu quelque part l'origine qui a poussé cette idée-là. Il y a évidemment France Assureur, l'AFG,
06:24 et puis tout ça, ça a été fait sous l'égide de la Direction Générale du Trésor.
06:28 Parce que je rappelle que le fonds d'obligation relance est quand même contre-garanti en partie par l'État.
06:35 Donc ça c'est important dans la donne, puisque les assureurs ont abondé à ce fonds contre-garanti par l'État,
06:40 une partie d'ailleurs pris aussi par les sociétés de gestion, donc nos adhérents.
06:45 Donc c'est 1,7 milliard qui ont été abondés dans ce fonds.
06:52 Et donc l'idée, c'était de dire, il faut que ce produit, que ce financement, corresponde à des quasi-fonds propres.
07:02 Ça veut dire que le remboursement soit infiné, et c'est ça je crois, peut-être vous pourrez en témoigner,
07:08 mais c'est ça qui a vraiment fait l'attractivité de ce produit-là, parce que c'est 8 ans.
07:13 Donc ça veut dire, pendant 8 ans, ça laisse justement la capacité aux entreprises de se développer
07:19 avant d'avoir à rembourser ce produit. Et puis effectivement, c'était des taux qui étaient,
07:23 alors il y avait des fourchettes à ce moment-là, mais qui étaient, par rapport à ce remboursement infiné,
07:32 qui était l'ensemble du produit, très attractif pour, me semble-t-il, mais je crois que ces messieurs en témoignent,
07:38 pour justement donner ce temps de rebond.
07:42 Olivier Colot, c'était important ce laps de temps, ces 8 ans de "tranquillité" avant d'avoir à rembourser l'argent emprunté ?
07:49 Je ne sais pas si c'est de la tranquillité, mais en tout cas c'est important d'avoir la visibilité,
07:53 puisqu'on est nous dans un métier d'investissement, on investit dans du matériel, on investit dans la croissance,
07:57 donc on a besoin effectivement de pouvoir avoir les moyens d'investir et puis rembourser plus tard.
08:02 Ce qui est intéressant aussi, je trouve, dans les obligations relance, c'est la complémentarité avec les autres sources de financement.
08:08 On fait beaucoup de "credibuy" chez Killu2 sur nos matériels, et donc là les échanges de remboursement sont différents.
08:14 Donc ce qu'on a beaucoup apprécié, c'est la complémentarité de ce nouveau produit, les obligations relance,
08:19 avec les sources plus traditionnelles de financement.
08:21 Dominique Massonneau, même question. Pour vous, c'était important d'avoir cet horizon de temps assez long, finalement, 8 ans ?
08:28 Tout à fait, puisque ces obligations relance, c'est venu pour nous un peu en continuité avec les PGE,
08:34 qu'on a bénéficiées pendant la Covid, et qui était un produit plutôt... C'était les établissements financiers qui nous faisaient ces PGE.
08:46 Mais l'intérêt des obligations relance, c'est que ce sont des quasi-fonds propres,
08:51 sachant que dans des sociétés en croissance comme les nôtres, l'endettement est important et il y a des ratios à respecter.
09:00 Et donc le fait que ce soit des quasi-fonds propres sur une durée de 8 ans était effectivement très important pour nous,
09:09 pour continuer cette croissance que l'on fait régulièrement.
09:13 Vous parlez d'entreprise en croissance, vous parlez d'une croissance à 15 ou 20 %, vous me disiez tout à l'heure.
09:19 Finalement, le mot relance n'est pas forcément très bien choisi.
09:22 Est-ce que vous n'allez pas faire de la relance ? Finalement, vous continuez une stratégie d'expansion ?
09:27 Voilà, mais qui avait été un peu freinée par la Covid. Donc quelque part, il y a un rebond quand même qu'on a.
09:34 Et puis ça nous a permis effectivement, au-delà de l'endettement que l'on a, puisque ce sont des quasi-fonds propres,
09:41 d'avoir des moyens qu'on n'aurait pas eu autrement.
09:47 Olivier Colot, même question. Quiloutou finalement n'est pas une entreprise qui va mal ou qui allait mal.
09:53 Donc c'était une façon d'accélérer votre stratégie ?
09:56 Alors oui, je ne sais pas si le mot relance, s'il fallait mettre le rebond, je pense qu'il y a plein de gens intelligents qui ont réfléchi à cette question-là.
10:02 On était, comme le disait Dominique, en sortir de crise Covid avec un coup d'arrêt qui a quand même été assez violent pour le secteur de la construction auquel on a parti en 2020.
10:10 Donc il y avait quand même un redémarrage des investissements.
10:13 Et puis il y a aussi pour nous l'accompagnement de notre transition vers des matériels plus verts.
10:18 C'est-à-dire qu'on est engagé, Quiloutou, depuis trois ans maintenant dans le verdissement de notre parc matériel,
10:22 en faisant migrer des matériels qui fonctionnent avec une énergie thermique conventionnelle vers des motorisations alternatives, que ce soit de l'hybride ou de l'électricité.
10:31 Donc là aussi, je ne sais pas si ça s'appelle relance, si ça s'appelle transition environnementale, mais c'était l'occasion aussi pour nous d'accélérer cette transition verte.
10:39 Et on a d'ailleurs, avec le fonds auprès duquel on a contracté ces obligations relance, mis des objectifs sur les actions qu'on allait mener autour justement du verdissement de notre parc matériel.
10:51 Claire, quels sont les critères quand une entreprise veut avoir accès à ces obligations relance ?
10:56 Comment est-ce qu'elles sont choisies ? Est-ce qu'il y a des objectifs, par exemple, de transition qui sont inscrits dedans ?
11:01 Alors déjà, par rapport à ce qui a été dit, moi j'aimerais bien rebondir sur deux éléments.
11:07 Le premier, c'est de dire effectivement, c'est un outil qui quand même, quand on utilise le terme de quasi fonds propres et entre les fonds propres et la dette,
11:16 il faut se rappeler qu'on sortait de moments où les entreprises avaient quand même des niveaux de dette assez importants par rapport à leur profitabilité.
11:23 Donc ça a permis de faire cet équilibre-là. Donc je ne sais pas effectivement si relance ou rebond, c'est le bon mot, mais ça permettait d'avoir un équilibre financier.
11:30 Donc ça, c'était vraiment la force de cet outil-là. Et puis, je dirais, et alors là, c'est ce que vous venez de dire Olivier,
11:39 je dirais que aussi d'avoir quelque part des acteurs, et ça c'est un peu l'ADN de nos membres, qui ont en permanence ce souci de l'accompagnement
11:48 et de la réflexion sur cette croissance, puisqu'on accompagne surtout des entreprises en croissance,
11:53 donc de réfléchir effectivement au-delà du financement, de quelle façon on peut le valoriser.
11:59 Donc certains des acteurs ont mis effectivement un certain nombre de critères qui peuvent être liés à des progressions sur des critères qui peuvent être des critères extra financiers.
12:08 Ce n'était pas forcément le cas de tous. Sur les critères financiers qui étaient retenus, vous savez, il y avait un montant par rapport au chiffre d'affaires 2019.
12:16 D'accord, donc avant Covid.
12:18 Voilà, exactement, puisque c'était le montant. On définissait une enveloppe en fait, qui pouvait être utilisée par les entreprises.
12:25 Donc pour les PME, c'était 12,5% du chiffre d'affaires de mémoire, et pour les ETI, 8,4%.
12:32 Donc on avait un montant maximum, après en fonction des PGE ou autres qui avaient été utilisés.
12:38 Et puis au-delà de ça, il y avait aussi cette idée, dès le départ, c'est ce que je disais, d'accompagnement.
12:43 C'est-à-dire de dire que, alors j'espère que ça a été le cas pour vous messieurs, mais effectivement que les sociétés de gestion qui allaient distribuer ce produit Obligation Relance,
12:53 c'était aussi des acteurs de cet écosystème France Investe.
12:57 Et donc il y avait aussi cet ADN d'accompagnement, à la fois de croissance, mais aussi de transition.
13:03 Et on sait que depuis, c'est évidemment devenu un enjeu majeur de toutes nos entreprises.
13:09 Dominique Massonneau, vous avez eu cet accompagnement ?
13:11 Oui, tout à fait également. Donc comme Olivier Chiquiloutou, on fait notre transition énergétique.
13:16 Donc dans toutes nos nouvelles croissances, on fait la promotion des pompes à chaleur, du photovoltaïque.
13:24 On verdit également le groupe et notre société à travers ces nouvelles croissances.
13:29 Et on est accompagné effectivement par ce fonds qui nous aide à faire cette transition énergétique.
13:37 C'est important d'avoir le conseil des fonds dans des situations comme ça, Olivier ?
13:40 Oui, c'est important. Alors déjà pour nous, c'était l'occasion de rentrer avec un nouveau type d'acteur, puisque le fonds avec lequel on a travaillé, on ne l'avait pas encore dans notre structure de bilan.
13:50 Donc c'était intéressant de les avoir. Ça leur a permis de voir aussi la structure globale de notre bilan.
13:56 Ça a permis de renforcer d'ailleurs la qualité du financement de Chiquiloutou.
14:00 Et après l'accompagnement, oui, réellement, parce que quand on a commencé à discuter avec eux de ces critères extra-financiers,
14:04 on leur a parlé de ce qui était important pour nous dans notre stratégie d'entreprise.
14:09 Et eux nous ont dit ce qui était important pour eux en tant que financiers de l'économie.
14:13 Donc quelque part, ça s'est rejoint et je trouve ça assez vertueux de se mettre d'accord sur des critères qu'on a envie de délivrer au-delà de la performance financière.
14:21 Claire, quelles sont les entreprises qui font accès ? On parle évidemment beaucoup des PME et des ETI.
14:26 Les PGE, j'avais l'impression qu'il y avait aussi beaucoup de grands groupes, parce que les grands groupes sont un peu absents de ces obligations relances.
14:33 C'est vraiment un outil pensé pour des entreprises de plus petite taille ?
14:36 Oui, effectivement. Et puis d'ailleurs, c'est ce qui correspondait aussi à notre ADN, c'est-à-dire à ces entrepreneurs qu'on connaît, qu'on accompagne et qu'on souhaitait accompagner.
14:44 Donc le bilan de cette première phase des obligations relances, de ces 1,7 milliards, c'est qu'ils ont été ou ils sont en phase d'être complètement investis.
14:54 Donc en fait, c'est un beau succès, je crois, parce qu'on était très confiants sur le fait qu'on y arriverait.
15:00 Et effectivement, ils vont être là, déployés d'ici la fin du deuxième trimestre 2023.
15:08 Ce ne sont pas loin de 150 entreprises qui ont été accompagnées. 50% PME, 50% ETI.
15:15 Donc voilà, l'accompagnement a été assez large. Et puis ce qu'il faut aussi retenir, c'est que ces entreprises, elles sont pour environ 50% en région,
15:25 enfin en Ile-de-France et 50% dans l'ensemble des territoires. Donc ça aussi, c'était notre conviction de départ, qu'on arriverait par l'implantation de nos adhérents, en fait,
15:36 qui sont partout sur le territoire, à déployer ces obligations relances. Donc on voit que ça a été large en termes à la fois de typologie d'entreprise
15:45 et puis en termes de distribution géographique, je veux dire d'accompagnement géographique.
15:50 Olivier Colot, qu'est-ce que vous n'auriez pas fait sans ces obligations relances ? Ou qu'est-ce que ça vous a permis de faire ? On peut prendre ça ?
15:57 Là encore, est-ce que ces relances, est-ce que ces rebonds, ça nous a permis de repartir plus vite ?
16:02 C'est clair que grâce à ces obligations relances, on a financé du matériel et on n'aurait pas pu le faire. Encore une fois, le financement en 2022 était compliqué.
16:10 Donc ça nous a permis de continuer à déployer notre feuille de route et de profiter, comme on se le disait tout à l'heure, d'un éclairage nouveau, d'un conseil nouveau,
16:19 d'un type de fonds qu'on ne connaissait pas aujourd'hui.
16:21 Dominique Massonneau, même chose. Qu'est-ce que vous m'avez parlé de plusieurs croissances externes ?
16:25 C'est des choses que vous n'auriez pas pu faire sans ces obligations relances ?
16:29 On aurait eu du mal effectivement à trouver le carburant, comme on dit, pour faire ces acquisitions.
16:36 Je crois que c'est dû à point nommé, effectivement. On avait quelques opportunités dont on a pu profiter et qu'on n'aurait pas pu faire autrement.
16:47 On a accéléré notre croissance ces derniers temps, justement pour faire notre transition énergétique plus rapidement.
16:57 Donc c'était important d'avoir ce nouveau produit qui est tombé à point nommé, comme je le disais.
17:05 Claire, vous disiez qu'il y a eu 1,7 milliard de découlés. Le gouvernement a annoncé une nouvelle enveloppe d'un milliard supplémentaire ?
17:15 Exactement. Ça a été annoncé il y a deux mois. C'est une excellente nouvelle.
17:23 Comme je le disais, la première phase a été un vrai succès. L'ensemble des partis ont décidé de réabonder pour déployer un nouveau milliard jusqu'à la fin de l'année sur ce programme, je vais dire, phase 2.
17:41 Ça veut dire que c'est toujours d'actualité, que c'est toujours un outil qui est intéressant.
17:46 Je crois que votre témoignage est assez formidable aussi sur non seulement le sujet de financement, mais aussi d'accompagnement.
17:55 Je crois qu'aujourd'hui, toutes les entreprises, il n'y en a pas une seule qui n'est pas concernée par ce sujet de transition.
18:01 Donc, qui rajoute aussi des CAPEX, qui rajoute un certain nombre de financements nécessaires et puis aussi ce travail d'accompagnement.
18:09 Je suis assez confiante, très confiante sur le fait qu'on arrivera à déployer ce nouveau milliard justement pour à la fois renforcer ces quasi fonds propres.
18:20 Et puis, c'est un outil, comme vous le disiez, c'est un outil qui est non dilutif aussi, puisque si on est dans ces quasi fonds propres.
18:27 Donc, pour un entrepreneur dirigeant actionnaire, c'est aussi l'intérêt de cet outil.
18:33 Donc, voilà, on a quelques mois devant nous pour continuer ce travail et qui, avec ces sujets de transition, apporte évidemment beaucoup de sujets de financement et d'accompagnement pour les entreprises.
18:46 Olivier Colot, vous recommanderiez ces obligations relance à ceux qui n'auraient pas encore franchi le pas ?
18:51 Alors, qu'est-ce qui se passe si je vous dis non ?
18:53 Vous avez le droit !
18:55 Alors, évidemment, je les recommande, parce qu'encore une fois, ça nous a été très utile en 2022.
19:00 On a bien aimé la simplicité du dispositif. On a bien aimé ses attraits. Et donc, oui, effectivement, on le recommanderait et on l'a déjà d'ailleurs recommandé.
19:07 Vous avez vu un effet sur votre croissance, sur votre chiffre d'affaires ou au contraire, ça reste sur des investissements plus, comme vous disiez tout à l'heure, qui nécessitent du cash pour faire des transitions ?
19:18 Alors, on est dans un métier d'investissement. Donc, c'est-à-dire que quand on investit, on ne voit pas le fruit de l'investissement le lendemain matin.
19:23 En revanche, moi, en tant que dirigeant, je suis très confiant dans le fait que les investissements qu'on a faits l'année dernière cette année et qu'on fera l'an prochain vont payer.
19:31 Donc, il est évident que les investissements matériels, notamment dans des matériels plus verts qu'on a faits grâce aux obligations relance, vont payer assez rapidement.
19:40 Donc, encore une fois, je suis très satisfait qu'on ait pu accélérer la transition qui avait déjà été initiée grâce à ce dispositif.
19:46 C'est là où le temps long est intéressant, puisque finalement, comme vous le disiez, on ne voit pas le résultat tout de suite. Mais dans 8 ans, quand vous devrez rembourser, vous pourrez mettre des choses en face, c'est ça ?
19:54 On aura 8 ans, oui, parce que quand on investit dans nos matériels, on les garde ensuite dans nos parcs entre 10 ans et 12 ans.
20:00 Donc, ça veut dire que 8 ans, c'est la bonne échéance de temps. Et ça permet de faire face à des éventuels soubresauts de l'économie – et il y en a – sans avoir une obligation de rembourser au bout d'un an ou deux ans.
20:13 Donc, il est clair que ce dispositif est très adapté à la situation de kill ou tout en tant que société d'investissement.
20:19 Dominique Massonneau, vous avez fait plutôt de la croissance externe. Donc là, vous voyez, j'imagine, les résultats sur votre croissance, peut-être de façon un peu plus immédiate ?
20:27 Oui, tout à fait, oui, puisqu'on va faire 20% de croissance en 2023. Alors c'est le fonds qui nous accompagne, qui nous a proposé ces obligations relance.
20:37 Et je suis assez étonné, pour revenir à la question que vous posiez, beaucoup d'entrepreneurs ne connaissent pas ce produit. Dans les clubs d'entreprise que je fréquente, tout le monde ne connaît pas les obligations relance.
20:48 Ceux qui n'ont pas de fonds dans leur capital ne connaissent pas nécessairement ce produit, qui n'est pas proposé, évidemment, par les établissements financiers.
20:58 Donc, il y a encore un peu de travail pédagogique, là.
21:01 Ce que j'espère, surtout, c'est que ça va continuer en 2024.
21:05 Oui, alors ça, comme c'est lié à la garantie de l'État, effectivement, a priori, c'est 2023 à la fin. En revanche, je suis ravie qu'on fasse cette émission.
21:15 Ça veut dire qu'effectivement, il y a encore des sujets de communication. Néanmoins, dans les conclusions, je disais qu'un de nos objectifs, c'était aussi, justement, de faire la connaissance d'entrepreneurs
21:28 et puis de commencer à les accompagner de cette façon non dilutive, notamment des entreprises familiales qui n'ont pas encore décidé d'ouvrir leur capital.
21:36 Et que pour nous, les acteurs du capital investissement, c'était de se dire, voilà, essayez aussi, ça va être un outil qui est intéressant pour vous,
21:43 et puis de commencer à créer une relation avec un acteur qui peut, par la suite, accompagner en fonds propres.
21:48 Donc, c'était aussi cette idée de commencer à convaincre des entrepreneurs.
21:52 Et je crois que le résultat a été là, puisque même si, monsieur, vous disiez qu'on n'a pas encore, tout le monde ne connaît pas le produit,
22:00 sur les 150, pas loin de 150 entreprises qui ont été accompagnées, c'est quand même une entreprise sur deux qui n'était pas accompagnée par un fonds, par un acteur du capital investissement.
22:09 Donc, ça veut dire qu'il y a la moitié des entreprises qui ont, pour la première fois, je dirais, eu affaire ou ont affaire aujourd'hui avec cet outil-là,
22:19 à un acteur du capital investissement ou de la dette privée. Donc là, je dirais que l'objectif est quand même réussi pour nous.
22:30 Et puis, j'espère bien que dans les mois qui viennent, on va évidemment continuer à ouvrir la porte et puis à justement faire de la pédagogie pour que cet outil soit mieux connu.
22:41 Et puis pour que tout le travail que font les adhérents de France Investe soit aussi mieux connu, puisqu'on voit qu'il y a du travail de pédagogie encore.
22:51 Sur le plan du fonctionnement, Claire, qui est-ce qui gère ces obligations relances une fois qu'elles sont... Ce sont les fonds en particulier qui ont la main sur la gestion ? Comment ça se passe ?
23:01 Alors en fait, il y a eu un groupement quand le fonds obligations relances a été créé. Il y a plusieurs groupements. Il y a 8 groupements de sociétés de gestion qui ont été mis en place.
23:12 Et dans ces groupements, il y a plusieurs sociétés de gestion. Donc au total, ce sont plus d'une trentaine de nos membres, de nos 400 adhérents chez France Investe,
23:21 qui gèrent en fait et qui ont donc la relation directement avec les entreprises auprès de qui ils ont quelque part placé ces obligations relances.
23:33 D'accord. Et la garantie de l'État, elle se "rajoute" et l'État n'intervient pas directement ? Voilà, on peut remettre aussi les choses un peu...
23:41 Non. Alors en fait, la garantie de l'État, elle est sur le fonds. Sur ce fameux fonds, si on reprend la construction. Donc 90%, c'est un fonds obligations relances qui est garanti par l'État à hauteur de 30%.
23:55 D'accord. Voilà. Donc non, l'État n'intervient pas. Après, en fonction de la taille, il y a un comité au niveau des investisseurs, qui sont les assureurs en fait,
24:05 parce qu'il ne faut pas oublier que c'est une vingtaine d'assureurs qui ont participé en fait à ce premier volet, donc des 1,7 milliards d'obligations relances, et puis une douzaine sur le deuxième volet.
24:19 Et donc par rapport à la taille ou à certains montants, là, les assureurs peuvent être impliqués effectivement dans la validation finale.
24:29 Finalement, c'est une bonne façon de montrer aussi à quel point les fonds financent l'économie réelle en fait, Claire.
24:35 Oui, exactement. C'est pour ça que je vous parlais des 7600 entreprises, et puis les financent avec différents outils. Et je crois que c'est ce qu'il faut retenir aujourd'hui,
24:42 c'est que ça fait bientôt 40 ans que France Invest existe, donc le capital investissement un petit peu plus en France. Et ce que ça montre aussi aujourd'hui, c'est que tous les acteurs du capital investissement,
24:54 à travers toutes ces différentes typologies d'acteurs, on a la capacité aujourd'hui d'accompagner les projets d'entreprise, quels qu'ils soient, et qu'il y a des types de financement très différents,
25:05 donc de montage, quand je disais dilutif, non dilutif, donc l'obligation relance, ça ne l'est pas. Et aujourd'hui, je crois qu'en France, un entrepreneur, quelle que soit la taille de son entreprise,
25:14 qu'on soit sur un projet d'innovation, qu'on soit sur des entreprises de taille plus importante, quelle que soit la taille de l'entreprise, quel que soit son projet,
25:21 je crois qu'un entrepreneur peut trouver chaussure à son pied, ou en tout cas, société de gestion sur mesure, par rapport à ses besoins, que ce soit par rapport à ouvrir son capital,
25:35 ou utiliser des outils moins dilutifs. Après, ces outils ne sont pas toujours bien connus, et c'est pour ça qu'on a du travail à faire et on continue à en faire, mais vraiment, on fait du sur mesure.
25:47 Donc on est capable de proposer un outil sur mesure par rapport aux besoins et aux projets de développement, parce qu'on est quand même là pour ça, des entrepreneurs français.
25:56 Merci beaucoup à tous les trois. Claire Chabrier, présidente de France Investe, Dominique Mazzano, présidente de M-Energie, et Olivier Collot, président exécutif du groupe Kiloutou.
26:05 On se retrouve très vite pour un nouveau numéro de Smart Croissance.
26:08 de l'espace.

Recommandations