SMART IMPACT - Emission du jeudi 1 juin

  • l’année dernière
Jeudi 1 juin 2023, SMART IMPACT reçoit Jean-Philippe Ndobo-Epoy (directeur technique, STO France) , Julie Steff (responsable du département CODO du réseau de distribution français, Total Energies) , Abel Santirso (regional sales manager aftermarket and OE south of Europe and EMEA, CTEK) et Laurent Gubbels (Communication manager France, Heura)
Transcript
00:00 [Musique]
00:07 Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de l'ARSE,
00:11 responsabilité sociale, sociétale et environnementale des entreprises.
00:15 Mon invité aujourd'hui, c'est Jean-Philippe N'Dogo, directeur technique de Stow France,
00:19 entreprise spécialiste de l'isolation thermique des façades,
00:23 qui propose désormais des nichoirs pour concilier économie d'énergie et défense de la biodiversité.
00:29 Pour notre débat, on parlera du déploiement de la mobilité électrique en France
00:33 et notamment des enjeux de recharge rapide et de maillage territorial.
00:37 Et puis dans notre rubrique Startup, vous découvrirez l'offre de viande végétale de la startup barcelonaise Eura.
00:44 Voilà pour les titres, on a 30 minutes pour les développer. C'est Smart Impact.
00:48 [Musique]
00:54 Bonjour Jean-Philippe N'Dogo, bienvenue.
00:56 – Bonjour.
00:56 – Vous êtes donc le directeur technique de Stow France, entreprise allemande,
01:00 qui existe depuis 1835 je crois.
01:02 – Oui, tout à fait.
01:02 – C'est toujours une entreprise familiale aujourd'hui ?
01:04 – Tout à fait, c'est toujours une entreprise familiale, on est présent dans 65 pays,
01:07 donc un groupe qui fait à peu près 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires.
01:10 Et en France, on emploie 330 personnes.
01:12 – 330 personnes en France.
01:14 Votre cœur de métier c'est quoi, l'isolation thermique ?
01:16 – Oui, l'isolation thermique par l'extérieur,
01:18 c'est tous les travaux de façade, ravalement de façade, isolation.
01:21 Et avec les enjeux actuels évidemment de rénovation énergétique de bâtiments,
01:25 donc on est les leaders aujourd'hui au niveau de la façade.
01:27 – Ça veut dire, on est en plein débat autour de la lutte contre les passoires thermiques,
01:31 vous sentez-vous que dans votre activité en France,
01:35 il y a un avant et un après, les réglementations qui sont passées ?
01:37 – Oui, très clairement, c'est aidé à la fois par la réglementation environnementale RE20-20 dans le 9,
01:43 mais également dans la rénovation,
01:45 on a de plus en plus de besoins justement de rénovation de ces passoires énergétiques,
01:48 et donc on estime à peu près 700 000 logements par an à rénover,
01:52 donc clairement il y a un marché qui est en pleine expansion,
01:55 et nous nous apportons nos solutions pour ce marché.
01:58 – Alors il y a votre solution, mais si on jette un regard peut-être un peu plus général sur le secteur,
02:03 est-ce qu'on va y arriver ?
02:05 C'est-à-dire qu'il y a des enjeux de rénovation des passoires thermiques qui sont très ambitieux,
02:09 qui sont évidemment dictés par aussi l'urgence environnementale, on l'a bien compris,
02:13 mais est-ce qu'on peut y arriver ? Est-ce que le secteur est capable d'assurer ?
02:15 – Alors nous évidemment on a cette conviction qu'on peut y arriver,
02:19 alors clairement il va falloir augmenter la fréquence des rénovations,
02:22 il faut au moins multiplier par 3 ou par 4 la vitesse à laquelle on va devoir rénover tous ces bâtiments,
02:27 et aujourd'hui on peut y arriver s'il y a un engagement politique,
02:30 s'il y a évidemment des soutiens de l'État à ce niveau, il faut avancer sur ce sujet.
02:35 – Oui avec un risque d'effet pervers, c'est au contraire des propriétaires qui disent
02:37 "ouah c'est trop compliqué, c'est trop coûteux, j'y vais pas".
02:40 – Alors il y a toujours ce risque, mais aujourd'hui on est dans une logique
02:43 où on essaye justement de convaincre, d'aller vers plus de rénovation énergétique,
02:47 aussi pour le confort d'été, là on va arriver en période d'été
02:51 avec tout ce qui est canicule qui va se répéter de plus en plus,
02:54 tout ce qui est augmentation des coûts de l'énergie, du gaz et de l'électricité,
02:58 et petit à petit les gens prennent conscience que rénover, isoler les bâtiments,
03:02 il y a un retour sur investissement, et aidé en plus par les nouvelles réglementations
03:06 sur l'éradication des poissons thermiques, on pense qu'on peut y arriver,
03:09 mais il faut clairement accélérer ce mouvement.
03:11 – Oui, c'est un secteur qui innove, et une entreprise Stofrance qui innove,
03:16 je le disais en titre "dernière innovation", c'est Nichois responsable, de quoi on parle ?
03:21 – Alors, en fait, on a vu un besoin de nos clients concernant tout ce qui est,
03:26 je dirais les oiseaux qui font des nids au niveau des façades,
03:29 donc quand on fait de la rénovation énergétique par l'extérieur,
03:32 donc on isole la façade, et parfois on peut avoir des nids d'oiseaux,
03:35 donc des martinets, des hirondelles, etc., qui ont déjà niché,
03:38 et le Code de l'environnement oblige à conserver justement ces nids,
03:42 c'est-à-dire que vous avez le code, c'est un article, c'est le L411-2,
03:46 qui dit en gros que si vous détruisez tout ce qui est habitat des espèces protégées,
03:52 en fait vous pouvez avoir jusqu'à 150 000 euros d'amende,
03:54 donc ça peut aller très loin à ce niveau-là,
03:57 et donc il y a une obligation légale de conserver ces nids.
04:00 – Donc vos clients vous ont dit "trouvez-nous une solution", c'est ça ?
04:02 – Exactement, donc la Ligue de protection des oiseaux justement a proposé des boîtes
04:06 qui peuvent se fabriquer avec du bois, des éléments,
04:09 de façon à pouvoir sauvegarder justement ces nids,
04:12 mais comme on peut imaginer, c'est très difficile à faire sur site,
04:15 il faut avoir le matériel, il faut avoir le temps, c'est pas évident,
04:18 et comme chez Stow on a cette approche justement de l'approche client,
04:20 on s'est dit "il faut qu'on développe quelque chose de simple,
04:23 facile à utiliser pour nos clients, quand ils font l'isolation par l'extérieur,
04:27 ils peuvent mettre ces nichoirs directement dans l'isolation, les encastrer,
04:31 et après on vient enduire la façade directement.
04:34 – Donc on conjugue les économies d'énergie et la défense de la biodiversité,
04:38 les deux enjeux vont de pair.
04:40 – Absolument, et en plus là on vient juste de passer le week-end de Pentecôte
04:43 où la Ligue de protection des oiseaux a amené les Français
04:46 à essayer de recenser les espèces qu'il y a dans leur jardin,
04:49 on a malheureusement cette baisse de 30% des espèces ces 30 dernières années
04:54 à cause justement du développement urbain,
04:57 et sur le fait que sur les façades, les travaux de façade
05:00 malheureusement parfois peuvent amener à détruire l'habitat des oiseaux,
05:03 et donc là on a réussi à conjuguer les deux avec ces nichoirs
05:06 qu'on peut implanter directement.
05:07 – Vous en avez déjà installé et ça marche ?
05:10 – Ça marche. – Les oiseaux se réhabituent,
05:12 retrouvent leur marque en quelque sorte ?
05:13 – On a des projets dans le Grand Est,
05:14 que c'est aussi bien pour les oiseaux, également pour les chauves-souris,
05:17 donc toutes les espèces protégées,
05:19 donc quelques projets dans le Grand Est qui ont vu le jour
05:21 parce qu'on a lancé ce produit l'année dernière,
05:23 et donc ce sont des nichoirs qui peuvent aussi bien s'encastrer dans l'isolation
05:27 ou être ramenés par-dessus l'isolation,
05:29 donc vous faites votre isolation extérieure
05:32 et vous venez fixer le nichoir directement sur l'isolation extérieure.
05:35 – Autre innovation, une ligne de produit à base d'huile de pain,
05:39 alors déjà c'est une alternative à quoi ?
05:42 Quel produit, j'imagine hydrocarboné ?
05:45 – À base de pétrole, tout à fait.
05:46 Alors c'est vrai qu'aujourd'hui dans tout ce qui est peinture, enduit de façade,
05:48 on utilise beaucoup de dérivés de pétrole pour faire des liants qui tiennent en façade,
05:52 et on a cherché à remplacer une partie de ce pétrole par des liants biosourcés,
05:56 et on a trouvé une alternative avec des déchets de scierie de pain justement,
06:00 et quand on les transforme, on arrive à faire un liant,
06:03 un liant qui est biosourcé,
06:04 qui permet de limiter fortement la quantité d'éléments à base de pétrole
06:09 dans les liants qu'on utilise pour les façades.
06:10 – C'est-à-dire que vous l'intégrez au liant,
06:12 il y a un peu d'hydrocarbure et de l'huile de pain.
06:18 Votre objectif c'était quoi ?
06:20 C'était de ne pas venir en concurrence avec l'agroalimentaire,
06:23 parce que c'est vrai que parfois on peut arriver à une absurdité
06:26 qui consiste à utiliser les terres agricoles pour faire du biogaz,
06:32 si c'est à petite échelle ça va,
06:33 mais si ça devient à grande échelle on pourrait en discuter,
06:36 ça faisait partie du cahier des charges de départ en quelque sorte ?
06:38 – Absolument, il ne faut absolument pas toucher à l'agroalimentaire,
06:41 c'est vraiment, là on est sur des déchets de scierie,
06:44 des déchets ultimes je dirais, au niveau de la scierie,
06:47 et c'est ça qu'on a utilisé pour faire ce liant.
06:50 – La filière existait ou il a fallu tâtonner,
06:53 il y a eu pas mal d'aller-retour, d'itération pour trouver la solution ?
06:56 – Alors les déchets de scierie existaient, donc étaient disponibles,
07:00 mais après on a travaillé avec des partenaires
07:02 qui ont travaillé justement sur l'utilisation de ces déchets
07:05 de façon à créer ce liant, et tout le challenge était
07:08 de faire des liants qui tiennent sur les façades extérieures,
07:10 parce qu'utilisé en intérieur, on arrive assez facilement
07:12 à faire des peintures intérieures à base d'éléments biosourcés,
07:15 mais il faut avoir une bonne durabilité avec les UV,
07:18 les intempéries etc. en extérieur,
07:21 et là ça a été tout le challenge de l'aspect R&D.
07:23 – Et ça veut dire que vous pouvez incorporer
07:25 jusqu'à quel pourcentage d'huile de pin dans ces liants ?
07:29 – Aujourd'hui 30%, donc à peu près un tiers,
07:32 et l'objectif à terme évidemment c'est de monter petit à petit,
07:34 d'y aller de manière progressive, à 50, 60%, voire demain 100% biosourcés.
07:38 – Qu'est-ce qui freine aujourd'hui ?
07:39 Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui vous ne pouvez pas être à 100% par exemple ?
07:42 – Aujourd'hui ça va être déjà, bon il y a un problème de coût évidemment,
07:45 parce qu'il y a tout un procédé industriel qui n'est pas encore…
07:48 – Ça coûte plus cher de produire ces liants à l'huile de pin
07:51 que les liants existants, d'accord ?
07:53 – Tout à fait, après il y aura un problème également de volume,
07:55 c'est-à-dire qu'aujourd'hui on arrive à trouver localement
07:57 des déchets de série, demain l'objectif évidemment c'est d'harmoniser,
08:02 d'optimiser je dirais la collecte de ces déchets,
08:04 de façon à avoir des volumes plus importants
08:06 et de faciliter le process industriel.
08:09 – J'aimerais qu'on parle de l'utilisation du bois dans le bâtiment.
08:15 Aujourd'hui ça fait partie des métiers de Sto, de construire des façades en bois ?
08:19 – Alors on ne construit pas les façades,
08:21 par contre on agit activement sur l'isolation des façades en bois.
08:25 Et là il y a un développement très fort
08:26 qui a commencé avec les Jeux Olympiques,
08:28 sur le développement de la construction de bois
08:30 de façon à stocker plus de carbone,
08:32 et on a une vraie demande d'isolation thermique par l'extérieur
08:35 des constructions de bois.
08:36 Et aujourd'hui il y a tout un challenge au niveau de la durabilité,
08:39 des tests de la sécurité incendie,
08:41 de tout ce qui concerne l'isolation des structures bois,
08:44 et on a développé des systèmes aussi bien en façade ventilée
08:47 qu'en enduit mince sur isolant pour les systèmes bois.
08:51 – Ça veut dire que c'est une nouvelle, enfin un retour d'ailleurs,
08:54 une nouvelle demande du secteur du bâtiment,
08:56 de plus en plus de façades en bois, ça vous le ressentez ?
08:58 – Oui, tout à fait, c'est vraiment en croissance,
09:01 et justement dans le neuf, ou alors des très grosses rénovations,
09:03 on va garder que les planchers béton,
09:05 on va remettre devant les planchers béton des façades bois,
09:07 des façades non-porteuses,
09:08 et il y a un besoin justement d'avoir une finition enduite,
09:12 avec isolation devant ces façades bois.
09:13 – Alors dans votre première réponse sur le bois,
09:15 vous avez dit deux choses, vous avez dit Jeux Olympiques
09:17 et stockage carbone, je voudrais qu'on y revienne.
09:19 D'abord, Jeux Olympiques, c'est quoi ?
09:21 Vous êtes partie prenante de certaines des constructions liées au Jeux de Paris ?
09:25 – Alors effectivement, on a certaines des façades
09:27 où on a notre système de façade ventilée, qu'on appelle le StoVentec,
09:30 où on a des parements collés sur les façades,
09:33 donc vous imaginez une structure en bois, une ventilation,
09:36 et après de façon à avoir une finition avec des parements collés,
09:39 type terre cuite par exemple, ou équivalent,
09:41 on a un support, support d'enduit, support d'éléments parements collés,
09:44 qu'on appelle le StoVentec,
09:46 et qui a été utilisé dans certains des bâtiments des Jeux Olympiques.
09:48 – Et dans le village olympique, c'est ça ?
09:50 – Tout à fait.
09:51 – D'accord, on suivra ça, le compte à rebours est lancé.
09:54 Et donc sur le stockage du CO2, c'est naturel ?
09:58 À partir du moment où on fait une façade en bois,
09:59 on va participer au stockage du CO2, c'est ça ?
10:01 – Effectivement, c'est du moment qu'on utilise du bois,
10:04 on va stocker une partie de CO2, alors ce CO2 justement…
10:07 – Même du bois traité, même du bois que vous isolez,
10:10 il continue de stocker du CO2 ?
10:12 – Alors en fait, le stockage CO2 est calculé
10:15 au moment où on va couper le bois évidemment.
10:17 – D'accord, c'est ça que je voulais vérifier.
10:19 – C'est au moment de la découpe du bois qu'on a ce crédit carbone,
10:23 c'est ce crédit carbone qu'on va pouvoir utiliser à la construction
10:26 de façon à compenser les émissions de certains isolants,
10:29 des plaques de plâtre, etc. et pouvoir arriver à la neutralité carbone.
10:31 – Merci, beaucoup.
10:32 Merci Jean-Philippe Hendoboe, à bientôt sur Bismarck.
10:36 On passe à notre débat,
10:38 on va détailler les leviers de croissance de la mobilité électrique.
10:41 [Musique]
10:42 – Retrouvez le débat de Smart Impact avec Véolia.
10:47 [Musique]
10:53 La mobilité électrique au menu de ce débat,
10:56 je présente mes invités, Julie Stef, bonjour, bienvenue.
10:58 Vous êtes responsable du département locataire-gérant
11:01 du réseau de distribution français de Total Energy.
11:04 Et puis avec nous en duplex, en visioconférence,
11:07 Abel Santirso qui est responsable commercial et formation
11:10 de Cetec, entreprise suédoise de production de bornes de recharge.
11:15 Julie Stef, la voiture électrique, je commence par une question très générale.
11:19 La voiture électrique, elle bat année après année ses records de l'année précédente.
11:23 C'est une sorte de défi collectif à relever, pour vous et pour tout le secteur ?
11:27 – C'est clairement un défi et nous, notre objectif ou notre engagement,
11:31 c'est de venir proposer et offrir l'infrastructure de recharge
11:35 pour les clients qui s'équipent de voitures électriques.
11:39 – Alors ça peut être des stations-services, on va en parler,
11:42 mais pas seulement, il y a toutes sortes d'équipements de recharge,
11:46 ça peut être dans des collectivités, dans des immeubles d'habitation par exemple ?
11:50 – Effectivement, on intervient soit pour mettre à disposition de particuliers
11:55 à travers des institutionnels, donc pour des bornes en ville,
12:00 mise à disposition des particuliers, ou ça peut être des bornes
12:04 qu'on vient mettre chez des entreprises pour que les employés puissent se recharger
12:09 pendant qu'ils sont garés la journée.
12:11 Et puis aussi, on propose ce service de recharge aux particuliers.
12:14 – Et ce maillage que propose Total Energy en France aujourd'hui,
12:18 ça représente combien de stations de recharge ?
12:20 – Alors aujourd'hui, on a à peu près 15 000 points de recharge opérés en France,
12:26 et pour ce qui concerne les stations-services, on va avoir à la fin de l'année
12:30 250 sites sur lesquels on proposera de la recharge rapide haute puissance.
12:36 – C'est encore petit par rapport à… je ne sais pas, c'est combien de stations-services…
12:40 enfin classiques, on va dire, Total en France ?
12:42 – Alors nous, on a 2 500 stations-services à la marque Total Energy ou Total Energy Access.
12:48 – Alors je me tourne maintenant vers Abel Santirso,
12:52 qu'on va finalement joindre au téléphone si on a des petits soucis de liaison.
12:55 Est-ce que vous pouvez nous présenter CETEC ?
12:57 C'est quoi votre cœur de métier et votre place sur le marché ?
13:01 – Alors la société CETEC est une société suédoise.
13:05 Nous sommes considérés aujourd'hui comme le leader mondial de la charge.
13:08 Nous ne nous occupons pas que de charge véhicule électrique,
13:10 mais également de charge véhicule 12V, 24V, donc camions et voitures.
13:15 Et nous sommes existants depuis 26 ans, avec énormément de brevets,
13:21 basés uniquement sur le monde de la charge batterie.
13:25 – Ça représente quoi le marché français aujourd'hui pour CETEC ?
13:29 – C'est un petit marché, on n'est pas sur un gros marché aujourd'hui,
13:34 parce que nous sommes essentiellement dédiés à des solutions, on va dire, infrastructurelles.
13:40 Et sur ces solutions-là, au niveau de charge véhicule électrique par exemple,
13:44 nous sommes plus actifs pour l'instant en Scandinavie,
13:47 qui a pris énormément évidemment d'avance sur nos marchés européens typiques.
13:53 – Julie, Steph, vous venez d'inaugurer à Metz votre deuxième station-service 100% électrique.
13:59 Qu'est-ce qu'on y trouve de différent ? J'imagine bien à quoi ça ressemble,
14:02 mais quels services, comment vous les avez conçus ces stations ?
14:06 – Alors déjà, on ne retrouve plus de carburant, on les supprime,
14:12 et puis on vend de la recharge rapide, donc haute puissance,
14:15 qui permet de recharger rapidement en 20-30 minutes votre véhicule.
14:19 Et puis on propose en parallèle des endroits où on peut faire des pauses,
14:23 où on peut se restaurer, où on peut prendre un café,
14:26 on peut s'arrêter travailler, avoir du Wi-Fi, recharger son ordinateur portable.
14:30 Donc voilà, un lieu de pause et de recharge aussi en énergie pour nos clients.
14:36 – Oui, je crois que vous avez une station de ce type-là à la Défense, à Paris.
14:41 Ça vous a servi de modèle en quelque sorte, ou de labo ?
14:43 – Exactement, donc ça a été la première,
14:46 elle est aujourd'hui très fréquentée par les clients,
14:51 donc c'est la première sur laquelle on teste.
14:53 On a une offre qui s'appelle "Café Bonjour" avec de la croissanterie,
14:58 des cafés où nos clients peuvent faire une pause.
15:01 – Ça, on le retrouve dans les stations classiques.
15:03 L'idée c'est quoi ?
15:04 C'est de s'habituer à passer un tout petit peu plus de temps,
15:07 pas beaucoup plus finalement,
15:09 mais un tout petit peu plus de temps dans la station service ?
15:11 – Oui, aujourd'hui le passage est très bref finalement,
15:14 on ne reste pas plus de 5-6 minutes pour faire son plein de carburant,
15:17 demain on pourra se poser, faire ses mails, travailler, voilà.
15:22 – Donc c'est le pensée comme ça.
15:23 Avec ce concept de recharge haute puissance, ça veut dire quoi ?
15:29 C'est par rapport aux recharges classiques, quelle rapidité ?
15:33 Détaillez-nous un petit peu les usages avec ces recharges haute puissance.
15:38 – Alors quand les usagers se rechargent à la maison ou bien au travail,
15:43 c'est plusieurs heures de charge, 7 heures de charge.
15:46 Donc de la charge lente, plus économique.
15:49 En station, là ce qu'on vient proposer c'est de la charge rapide
15:51 afin d'optimiser la recharge en termes de temps.
15:54 Donc c'est 10 minutes pour 10 km ou 20-30 minutes
15:58 pour recharger complètement son véhicule et finir son trajet.
16:01 Si on fait un Paris-Lyon par exemple, on s'arrête au milieu,
16:05 on fait une pause de 20-30 minutes
16:07 et ça nous permet de finir notre trajet pour aller à Lyon.
16:09 – C'est un enjeu majeur, parce que je parlais du défi collectif,
16:12 l'un des freins à l'électrification de la mobilité c'est ça,
16:17 c'est la crainte de ne pas pouvoir faire des longs trajets, très clairement.
16:19 – Clairement, de se retrouver en panne,
16:20 de ne pas pouvoir trouver de point de recharge fonctionnel.
16:23 Donc nous c'est notre engagement de pouvoir fournir aux usagers
16:26 un point de recharge tous les 100 km.
16:28 – Abel Santirso, pour recharger une batterie de plus en plus vite,
16:34 à quel point on a progressé, quels sont les défis à relever ?
16:38 – On a progressé d'une façon extrêmement rapide et on n'est pas au bout.
16:44 De ce que nous on remarque, c'est que les fabricants de batteries
16:47 sont en train de faire un maximum pour accélérer ce temps de recharge,
16:51 mais aussi pour supprimer certains composants dans les batteries,
16:54 des terres rares, des choses qui sont vraiment difficiles
16:58 à exprimer au niveau environnemental.
17:01 Donc on évolue sans arrêt, on va avoir des nouvelles matières
17:06 au niveau batterie qui vont petit à petit remplacer sans doute le lithium,
17:09 on a l'hydrogène aussi qui pointe le bout du nez aujourd'hui,
17:13 même si sa production n'est pas verte.
17:16 Mais on arrive à développer des choses
17:18 et je suis sûr et certain qu'à l'avenir il y aura encore d'autres choses.
17:22 En tout cas l'accélérateur est à fond pour tout ce qui est
17:26 aujourd'hui recherche et développement dans ce domaine-là.
17:29 – Souvent vous parliez des brevets que vous pouvez déposer chez CETEC,
17:36 dans quel domaine l'innovation est la plus frappante pour vous ?
17:41 – Les brevets aujourd'hui sur l'électrique sont vraiment des brevets
17:47 qui sont déposés sur la vitesse de charge, c'est un fait évident.
17:53 Nous ne travaillons pas tant sur la vitesse
17:55 parce que nous avons une autre philosophie,
17:57 comme on pense que 80% de la charge se fera soit à domicile, soit au bureau.
18:05 Vous n'avez pas besoin d'une charge rapide,
18:07 vous avez besoin d'une charge qui soit assurée pendant la nuit,
18:11 pendant les heures creuses par exemple,
18:13 et vous aurez besoin de cette charge rapide lors de longs déplacements.
18:17 Ce qu'a très bien expliqué madame qui travaille chez Total,
18:21 où on a vraiment ce besoin à ce moment-là de couper en deux fois
18:26 ou en trois fois son trajet pour pouvoir assurer ce temps de charge.
18:31 – Et je reste avec vous Abel Sandirso, je parlais de ce défi collectif,
18:35 l'idée c'est quoi ? C'est que nos voitures puissent participer à l'effort global
18:43 par exemple en redistribuant l'énergie qui est dans les batteries
18:47 à des moments où c'est utile.
18:49 Si moi je me sers bien de ma voiture, ma question est un peu mal posée
18:52 mais je suis sûr que vous l'avez comprise.
18:53 – Non, je l'ai parfaitement compris et c'est une technologie
18:56 dont CETEC est en train de travailler dessus
18:59 avec un constructeur automobile suédois,
19:02 sur le fait simplement que l'énergie qui n'est pas utilisée
19:05 quand vous rentrez du travail, vous garez votre voiture dans votre garage
19:09 soit redistribuée dans la maison et réexpédiée dans le véhicule
19:15 une fois par exemple leur creuse arrivée pour pouvoir recharger le véhicule
19:20 à moindre coût.
19:21 Donc on ne va pas simplement stocker cette énergie dans la voiture
19:25 mais on va la réutiliser pour d'autres implications dans la maison.
19:28 – On parlait, Julie-Steph, du maillage territorial,
19:30 la France a passé le cap des 100 000 bornes de recharge publiques,
19:34 il y en a beaucoup plus si évidemment on rajoute les recharges privées.
19:38 On se situe où par rapport à d'autres pays européens ?
19:42 On a souvent dit la France est en retard, est-ce que c'est vrai ?
19:45 – En tout cas on accélère, on a aujourd'hui 42 000 points de recharge
19:51 pour totale énergie en Europe, on en avait 25 000 il y a un an
19:55 donc il y a clairement une accélération qui se fait dans tous les pays d'Europe.
20:00 – Et vos objectifs en matière de recharge, vous avez parlé du nombre de stations
20:06 ou de points d'ailleurs de recharge, ce n'est pas tout à fait la même chose
20:09 et en termes global, c'est-à-dire si on parle des recharges privées,
20:14 des recharges dans les immeubles d'habitation etc.
20:16 Quels sont vos objectifs ?
20:17 – Alors ça au niveau mondial, on a pour objectif d'avoir
20:21 150 000 points de recharge dans le monde en 2025.
20:26 – Avec quelle ambition, ça placerait Total Energy à quel niveau
20:30 par rapport à des concurrents ?
20:32 – On espère être très bien placé, après l'accélération des autres acteurs
20:38 est difficile à mesurer mais en tout cas aujourd'hui en France,
20:42 sur autoroute, on est le premier acteur en termes de sites équipés
20:46 de recharges haute puissance.
20:48 – Ce qui est frappant à Belle-Saint-Irsault, c'est la rapidité des changements,
20:52 c'est-à-dire que cette bascule vers la mobilité électrique
20:54 elle se fait notamment au détriment du diesel.
20:58 Est-ce que c'était imaginable, je ne sais pas, il y a seulement 10 ans
21:02 ce qu'on est en train de vivre ?
21:03 – Non, je pense que ce n'était pas imaginable,
21:07 on n'avait peut-être pas compris l'urgence aussi du changement à effectuer.
21:12 Aujourd'hui on y va à marche forcée, il y a évidemment des directives européennes
21:18 qui nous forcent à le faire mais c'est clair que cette urgence
21:23 dans le développement fait qu'aujourd'hui oui, on est au pied du mur
21:28 et on n'a pas le choix.
21:30 Maintenant on aura le choix d'autres technologies,
21:33 il n'y aura pas que l'électrique même si l'électrique aujourd'hui
21:36 est la forme la plus prépondérante dans l'alternative au tout thermique.
21:41 – Pensez à quoi ? L'hydrogène, les biocarburants par exemple ?
21:44 – L'hydrogène, le biocarburant, mais vous savez je suis quelqu'un
21:48 qui a un certain âge et qui a vu pas mal de choses
21:52 et aujourd'hui je dois vous avouer que je m'attends à tout
21:55 et pourquoi pas un jour parler aussi d'un combustible
22:01 qui soit basé sur le nucléaire, il y a des bateaux, il y a des sous-marins,
22:05 il y a des choses qui fonctionnent là-dessus.
22:08 Il y a beaucoup beaucoup de possibilités et on n'en est qu'au début
22:12 et je pense que l'être humain a ce don de pouvoir créer
22:15 quand il est dans cette urgence et dans ce besoin
22:18 de créer quelque chose assez rapidement.
22:20 Maintenant il faudra mesurer les conséquences de tout ça, évidemment.
22:23 – Évidemment, merci beaucoup Abel Santirso, merci Julie Steph d'être venue
22:28 de partager avec nous ces enjeux, les leviers de la mobilité électrique.
22:32 On passe tout de suite à notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables,
22:38 on va parler de viande végétale.
22:41 [Générique]
22:47 Smart Ideas avec Laurent Gubels, bonjour, bienvenue.
22:51 Vous êtes le directeur de la Communication France de Eura,
22:54 start-up né à Barcelone en 2017.
22:57 Qu'est-ce que vous proposez, alternative à la viande c'est ça ?
23:00 – C'est exact, nous on appelle ça viande végétale
23:02 parce que c'est notre pari de se dire que dans le passé,
23:05 même actuellement, la viande provient des animaux
23:08 mais dans le futur elle proviendra des végétaux,
23:10 que ce soit le soja ou le poire, il y a plein d'alternatives possibles
23:15 et du coup vraiment dans le futur, ça répond à un besoin environnemental
23:19 mais aussi un besoin sanitaire et aussi de bien-être animal
23:22 et du coup on pense vraiment que dans le futur,
23:24 quand on arrivera à retrouver le goût, enfin on arrive déjà à retrouver la texture
23:28 et puis bientôt le prix, les gens passeront tout simplement à la viande végétale.
23:32 – Oui, goût, texture, prix, vous avez pointé pas mal des défis de ce jeune secteur,
23:37 quelle gamme de produits en trouve-vous, ça ressemble à quoi ?
23:40 – Ça ressemble vraiment à de la viande animale,
23:42 du coup on fait vraiment tout, ça va être un steak haché,
23:45 de l'émincé végétal, des nuggets, des saucisses, des chipolatas,
23:51 du chorizo, du poisson.
23:53 – À chaque fois vous vous placez, vous prenez le produit animal d'origine
23:57 en vous disant il faut qu'on s'en rapproche le plus possible,
24:00 c'est ça un peu votre défi ?
24:01 – On veut vraiment s'en rapprocher mais même le surpasser, le dépasser,
24:06 du coup d'un point de vue nutritionnel,
24:08 on le dépasse déjà à certains niveaux,
24:11 par exemple plus de protéines dans certains produits,
24:13 moins de matières grasses, des éléments sanitaires
24:18 qui sont quand même très intéressants pour la population,
24:20 et on voit justement que l'aspect santé,
24:23 c'est un problème avec la viande animale,
24:25 c'est quelque chose qui est très transformé,
24:27 on voit l'OMS qui le classe comme cancérigène sur certains produits,
24:32 et c'est justement avec la viande végétale, c'est tout ça qu'on efface.
24:35 – Avec le défi, vous avez dit goût et texture,
24:39 ça prend du temps ?
24:40 Il y a beaucoup de navettes, de recherches, de testeurs en quelque sorte
24:45 avant d'arriver à la solution ?
24:47 – Ça prend beaucoup de temps, on est 150,
24:49 CHEORA est la plus grande équipe, c'est l'équipe recherche et développement,
24:52 ils sont 30, à Barcelone a développé des nouveaux produits,
24:55 et du coup par exemple si vous prenez les premiers produits
24:58 qu'on a développés en 2017-2018,
25:00 ils sont vraiment des années-lumière de ce qu'on propose maintenant.
25:03 – En termes de goût et de texture justement ?
25:05 – Goût, texture mais aussi qualité nutritionnelle,
25:07 vraiment c'est chaque année, ou tous les deux ans,
25:10 on développe des nouvelles recettes pour chaque produit,
25:11 par exemple notre steak c'est la troisième version,
25:13 et du coup à chaque fois il est meilleur niveau goût,
25:15 niveau texture et niveau nutrition.
25:17 – Vous avez modélisé les économies d'eau, les économies d'énergie
25:21 réalisées grâce finalement à ces alternatives à la viande ?
25:24 – C'est exact, par exemple en 2022,
25:26 beaucoup d'entreprises parlent de leur bilan financier,
25:29 on commence toujours avec notre bilan environnemental,
25:31 et notre bilan en matière de bien-être animal,
25:33 par exemple si je prends en matière de bien-être animal,
25:35 on a "évité" la mort de plus d'un million d'animaux,
25:40 en matière d'économie d'eau, on est à 12 milliards de litres économisés,
25:46 en matière de CO2 on est à 28 000 tonnes de CO2 sauvés,
25:50 du coup vraiment à notre petite échelle c'est déjà énorme.
25:54 – Oui, effectivement, Eurac vient de déposer un brevet européen
25:58 pour protéger évidemment sa dernière innovation,
26:01 on parle de quoi, c'est quoi cette innovation ?
26:03 – En fait c'est un processus thermomécanique
26:06 qui nous permet de retravailler les protéines
26:08 pour qu'il y ait moins de déchets,
26:10 mais aussi pour surtout améliorer leur qualité nutritionnelle,
26:13 du coup voilà, dans nos nouveaux produits qui sortiront à l'automne,
26:16 il y aura plus de protéines, moins de matières grasses,
26:19 et surtout plus d'additifs, du coup on voit vraiment surtout,
26:22 les gens ont peur quand ils voient la viande végétale
26:24 que ça soit trop transformée, de lire des "E" dans les étiquettes.
26:29 – Oui, cette demande de transparence,
26:30 elle est légitime et de plus en plus importante de la part des consommateurs.
26:34 – Et c'est ce qui nous permet justement avec la viande végétale de réinventer,
26:37 parce que même les gens n'ont pas cette impression dans la viande animale,
26:40 mais il y a beaucoup de conservateurs, même plus que dans la viande végétale,
26:43 mais justement avec la viande végétale,
26:45 on permet de partir de table rase et de réinventer la viande de demain,
26:48 la viande végétale et que ça le soit sans additifs,
26:50 sans conservateurs chimiques.
26:51 – Mais à quel point ce brevet, cette innovation pourrait bouleverser,
26:57 voire révolutionner, soyons ambitieux, l'industrie agroalimentaire ?
27:00 – Si on regarde vraiment tout simplement de matières chiffrées techniques,
27:04 par exemple si on compare le jambon actuel animal,
27:10 et le futur produit qu'on lancera à l'automne,
27:13 il y a 30% plus de protéines, 60% moins de matières grasses,
27:17 du coup vraiment c'est de matières chiffrées,
27:20 c'est vraiment un gros bond dans le futur,
27:23 dans la qualité nutritionnelle, dans le goût, dans la texture,
27:27 et du coup dans la santé des gens au final.
27:29 – Et donc c'est quoi, c'est une gamme de charcuterie
27:32 que vous allez lancer à l'automne ?
27:33 – C'est ça, il y aura plusieurs produits,
27:35 mais il y aura notamment la charcuterie,
27:36 ce brevet au début il va juste s'appliquer à la charcuterie,
27:39 au premier produit qu'on va lancer,
27:41 mais dans le futur il devrait s'appliquer à la majorité de nos produits.
27:43 – Merci beaucoup Laurent Gubels et à bientôt sur BeSmart,
27:47 merci d'être venu nous présenter Eura.
27:50 Voilà c'est la fin de ce numéro de Smart Impact,
27:53 je voudrais remercier les équipes de BeSmart qui m'accompagnent au quotidien,
27:57 Louise Perrin à la programmation et à la production de Smart Impact,
28:02 assistée de Marie Bia, le réalisateur de l'émission c'est Mani Pezesh qui est puis au son,
28:09 c'était Thibaut Goury-Lafond,
28:11 aujourd'hui merci à toutes et à tous de votre fidélité à BeSmart,
28:14 la chaîne des audacieuses et des audacieux, salut !
28:17 [Musique]