• il y a 5 mois
Mercredi 10 juillet 2024, SMART BOURSE reçoit Louis de Fels (Directeur Général - Responsable de la gestion collective, Gay-Lussac Gestion) , Arnaud Morvillez (Gérant, Uzès Gestion) , Florent Wabont (Économiste, ECOFI) et Edmund Shing (Global CIO, BNP Paribas Wealth Management)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bismarck pour rester à l'écoute
00:12des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct sur Bismarck
00:16TV, émission que vous retrouvez chaque soir dans la foulée en replay sur Bismarck.fr
00:21ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24Au sommaire de cette édition ce soir, une petite séance de reprise et de rebond pour
00:28les actions européennes, notamment malmenées depuis plusieurs jours et plusieurs semaines
00:34avec l'incertitude politique en France qui reste entière à ce stade, on attend la
00:40formation des groupes et la composition de la nouvelle Assemblée Nationale, un rendez-vous
00:45est donné de ce point de vue-là le 18 juillet prochain pour y voir peut-être un peu plus
00:49clair dans le paysage politique français et la nouvelle gouvernance politique qui pourrait
00:54émerger.
00:55En attendant, le marché reste prudent mais se montre plutôt patient vis-à-vis de la
01:01situation française, c'est comme ça qu'on pourra résumer les choses et le marché
01:04va pouvoir regarder également du côté de la macroéconomie et des résultats d'entreprises
01:10qui vont revenir sur le devant de la scène à partir de vendredi avec les publications
01:14des premières grandes banques américaines, macro, micro et politiques, c'est donc le
01:19cocktail du moment qui guide la course des marchés, nous en discuterons largement avec
01:23nos invités de Planète Marché dans un instant alors que sur le front des banques
01:27centrales, Jérôme Powell poursuit son témoignage semi-annuel devant la commission de la Chambre
01:33des représentants cet après-midi pour réitérer ce qu'il a dit hier devant la commission
01:38bancaire du Sénat, à savoir qu'il y a toujours du point de vue de la Fed et du comité
01:43de politique monétaire de la Fed un risque à baisser trop tôt les taux ou à les baisser
01:48trop tard, quand on écoute Jérôme Powell lui-même interrogé par les parlementaires
01:53on comprend qu'il a plutôt tendance à regarder de plus en plus désormais du côté du marché
01:58du travail, il n'y a pas que le risque d'inflation aujourd'hui qui pèse sur l'économie américaine,
02:03voilà ce que Jérôme Powell peut dire en son nom propre face aux parlementaires américains,
02:08le marché continue d'imaginer qu'il y aura quelques baisses de taux du côté de la réserve
02:12fédérale américaine à compter peut-être du mois de septembre prochain, c'est un peu
02:17moins clair à ce stade du côté de la banque d'Angleterre, on a eu une prise de parole
02:21du chef économiste de la BOE cet après-midi, dans le sillage d'une élection britannique
02:25qui l'a apporté une vision claire et stable du paysage politique britannique, on l'espère
02:30au moins pour quelques années, le marché doute de la capacité de la banque d'Angleterre
02:36à baisser ses taux lors de sa réunion du mois d'août et reporte ses attentes peut-être
02:41sur les prochaines réunions, la question des salaires notamment reste un facteur d'incertitude
02:46à ce stade pour la prise de décision de la banque d'Angleterre, voilà ce qu'expliquait
02:51tout à l'heure le chef économiste de la BOE, et puis dans le dernier quart d'heure
02:55de Smart Bourse, nous regarderons le thème d'investissement du sport, comment investir
03:00dans cette thématique d'investissement, ce sont les équipes d'Usage Gestion et Arnaud
03:04Morvillet, gérant chez Usage Gestion qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
03:16Avant d'accueillir nos invités de Planète Marché, comme chaque soir, tendance mon ami,
03:22en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés accompagnées par
03:26Pauline Grattel, bonsoir Pauline.
03:27Bonsoir.
03:28Bon la Bourse de Paris effectivement s'offre aujourd'hui une petite séance de hausse.
03:32Oui elle est en hausse d'environ 0,7% tirée par Téléperformance notamment qui gagne
03:37plus de 3% en tête du CAC 40 après que Berenberg a dit s'attendre à un meilleur avenir pour
03:44l'entreprise.
03:45Plus globalement aujourd'hui, c'est l'ensemble des Bourses européennes qui est en hausse.
03:49Côté obligataire, le rendement de l'obligation française à 10 ans est autour de 3,15-3,20%,
03:56le rendement de l'obligation allemande à 10 ans est entre 2,50 et 2,55% ce qui conduit
04:02le spread entre ces deux obligations à se stabiliser à environ 65 points de base.
04:08Aux Etats-Unis, Jérôme Powell poursuit son témoignage semi-annuel devant le Congrès.
04:13Il est auditionné cet après-midi par la Chambre des représentants.
04:17Comme hier, il reconnaît que l'inflation n'est plus le risque unique qui pèse aujourd'hui
04:22sur l'économie américaine.
04:24Pour autant, la Fed ne semble pas prête à baisser ses taux à sa prochaine réunion
04:28de juillet.
04:29Dans l'actualité des entreprises, pas mal de nouvelles du côté du secteur automobile
04:34avec tout d'abord Stellantis qui annonce renforcer son offre de véhicules hybrides
04:38abordables d'ici à la fin de l'année 2026.
04:40Dans un communiqué, le groupe précise avoir réalisé plus de 40% de hausse de ses ventes
04:46de ses modèles hybrides dans 30 pays d'Europe.
04:49Mais pour avoir plus de détails sur les chiffres de Stellantis, il faudra attendre sa publication
04:54semestrielle le 25 juillet.
04:56Le titre est en hausse de plus de 1% aujourd'hui.
05:00Toujours dans le secteur automobile, Volkswagen est l'interne rouge de l'Eurostox 50 après
05:06avoir annoncé l'abaissement de ses prévisions annuelles en raison de son intention de fermer
05:11son usine belge Audi.
05:12Dans le secteur des transports, mais ferroviaire cette fois, Alstom signe un accord de 2,8
05:18milliards d'euros pour fournir des nouveaux métros à la ville de Hambourg et plus précisément
05:23374 nouvelles rames.
05:26Cet accord est salué par les investisseurs.
05:28Le titre gagne plus de 5% aujourd'hui.
05:31Et puis le thème IA vit bien toujours grâce notamment à la publication du géant taïwanais
05:37TSMC qui fait état d'une croissance de son chiffre d'affaires trimestriel supérieur
05:41aux attentes.
05:42Oui, une croissance de son chiffre d'affaires de 40% au titre du deuxième trimestre sur
05:47un an.
05:48Lundi, l'entreprise avait brièvement franchi le cap des 1 000 milliards de dollars de capitalisation
05:53boursière.
05:54Le titre est en hausse de plus de 75% depuis le début de l'année.
05:58Dans son sillage, ses clients Nvidia et Apple ouvrent également en hausse.
06:02Et puis un coup d'oeil sur l'agenda de demain qui sera marqué notamment par la publication
06:06de l'inflation américaine pour le mois de juin.
06:08Oui, ce sera le grand rendez-vous du jour.
06:10Mais les investisseurs prendront aussi connaissance de l'estimation finale de l'inflation allemande
06:14pour le mois de juin ainsi que de la production industrielle et du PIB britannique pour le
06:19mois de mai.
06:20Pauline Grattel avec nous chaque soir en ouverture de Smart Bourse.
06:22Les infos clés du jour sur les marchés et sur Bismarck.
06:25Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:39Louis Defels est avec nous, le directeur de la gestion de Galussac Gestion.
06:42Bonsoir Louis.
06:43Bonsoir.
06:44Bonsoir à Edmund Xing qui nous accompagne également.
06:45Vous êtes directeur monde des investissements de BNP Paribas Wealth Management.
06:49Merci d'être avec nous Edmund.
06:51Et Florent Wabon que nous sommes ravis d'accueillir autour de cette table.
06:54Bonsoir Florent.
06:55Bonsoir Guillaume.
06:56Merci beaucoup d'être là.
06:57Vous êtes économiste chez ECOFI.
06:58Parlons macro et macro-américaine notamment peut-être pour commencer et changer un peu
07:02d'ouverture par le rade politique.
07:04Mais la macro-américaine c'est aussi important dans l'environnement actuel.
07:08Florent, Jérôme Poel nous dit donc que l'inflation n'est plus le risque unique qui pèse sur
07:14l'économie américaine.
07:15On peut voir peut-être un petit bouger ou la confirmation quand même d'un poids d'attention,
07:21c'est-à-dire d'un point d'attention grandissant pour la Fed concernant notamment le marché
07:24du travail.
07:25C'est ce qu'on comprend du discours et des réponses de Jérôme Poel face aux parlementaires.
07:30Quand vous regardez les dernières données sur le marché du travail américain, est-ce
07:34qu'on est encore dans l'idée d'une normalisation souhaitée, souhaitable qui met fin à la
07:40surchauffe qui inquiétait la réserve fédérale américaine ou est-ce qu'on est proche de
07:44déborder dans quelque chose qui serait un refroidissement moins souhaité, plus inattendu
07:50et qui aurait donc un impact peut-être sur la vitesse de réaction de la réserve fédérale américaine ?
07:54Si on utilise des mots de banquiers centraux, on peut dire que la balance des risques est
07:58plus équilibrée, voire même qu'elle est légèrement instable en réalité, c'est
08:02ça le sujet.
08:03Donc sur l'emploi, ce n'est pas étonnant qu'il en parle puisque ça fait partie du
08:06mandat.
08:07On a un double mandat du côté de la Fed, l'inflation et l'emploi.
08:10Donc sur l'emploi, ce que l'on voit, c'est qu'effectivement il y a un ralentissement
08:12séquentiel assez marqué, non pas nécessairement de l'emploi dans sa totalité mais plutôt
08:17de l'emploi privé.
08:19Je pense que c'est, alors ce n'est pas ça qu'il a évoqué explicitement mais je pense
08:22que c'est de ça qu'il fait allusion.
08:24Ce qu'on peut dire aussi, c'est qu'il y a tout un tas, un continuum d'indicateurs
08:28sur le marché de l'emploi qui nous montrent quand même un ralentissement assez marqué.
08:32Le problème, selon moi en tout cas, c'est qu'il y a un manque de fiabilité des données.
08:36Quand on regarde, parce que déjà pour savoir, pour ceux qui nous regardent, qui nous écoutent,
08:40comment est-ce qu'on mesure l'emploi aux Etats-Unis ? Ce sont des enquêtes et des enquêtes,
08:44il y en a plusieurs, avec des pannels d'entreprises, de ménages différents, etc.
08:49Et quand on regarde le taux de réponse à ces enquêtes, il est au plus bas depuis des années.
08:54C'est-à-dire qu'après la Covid, on a eu moins de réponses de la part des entreprises
08:57et des ménages.
08:58Aujourd'hui, c'est encore plus bas qu'après la Covid.
09:00Donc on a un problème de fiabilité, c'est-à-dire qu'on mesure quelque chose qu'on a du mal
09:05d'une certaine manière à appréhender.
09:07Ce n'est pas juste un sujet pour la FED, je me souviens très bien que l'organisation
09:10statistique britannique a même mis fin à ses publications, le temps de réajuster
09:16ses modèles d'enquête, etc.
09:19Au Royaume-Uni, si je ne dis pas de bêtises, on a quasiment 15% de taux de réponse.
09:23Voilà, c'est ça, c'est à peu près le chiffre que j'avais, partant de 40-50% avant la Covid.
09:28C'est un effondrement des taux de réponse.
09:30Donc on a un problème de fiabilité, on a des données qui nous disent que ça va bien,
09:33d'autres qui nous disent que ça va moins bien, mais au global, on est sur une forme
09:37de point de bascule.
09:39Et c'est assez fort qu'ils le remarquent tout de même, qu'ils le disent de cette manière-là.
09:42C'est assez étonnant, je dirais, et ça pave la voie, d'une certaine manière, à des baisses
09:47de taux.
09:48Mais des baisses de taux qui ne seraient pas liées au fait qu'ils attendent nécessairement
09:52une récession, mais plutôt qu'ils se disent, compte tenu du fait que l'économie ralentit
09:57séquentiellement et qu'on a des taux d'intérêt élevés, des conditions monétaires restrictives,
10:01il est peut-être le temps d'ajuster la politique monétaire, pour ne pas justement entraîner
10:07ce qu'il appelle de dégradation inopinée du marché.
10:09Oui, non souhaitée, non voulue, inattendue.
10:11Donc ça veut dire que quand on scrute le discours de Jérôme Poel, on comprend que
10:17la Fed reste dans le bon timing encore aujourd'hui pour s'offrir un éventuel soft landing de
10:24l'économie américaine.
10:25Elle n'est pas trop en retard encore aujourd'hui par rapport au refroidissement qu'on observe
10:31de l'économie américaine.
10:32Non, il y a de ça, après on n'a pas parlé de l'inflation, mais le problème en réalité
10:35pour l'inflation aux Etats-Unis, c'est un peu provocateur de le dire de cette manière-là,
10:39mais il est plutôt d'ordre, c'est une incertitude d'ordre méthodologique en réalité, c'est-à-dire
10:43qu'on mesure l'inflation par le CPI, on mesure l'inflation par le PCI, la manière
10:48dont ces deux indices sont construits est très différente.
10:51Certaines choses ne rentrent pas, d'autres rentrent, etc., on ne mesure vraiment pas.
10:56L'assurance automobile par exemple, dans une mesure c'est du plus 20% sur un an, dans
11:01une autre ça va être du plus 6 ou plus 7.
11:04Et donc on a en réalité une difficulté de lecture là aussi, comme pour le marché
11:08de l'emploi.
11:09Ce que l'on constate néanmoins, c'est que la tendance est quand même à l'inflation,
11:12on en parlait d'ailleurs juste avant de rentrer sur le plateau, on est quand même sur une
11:15tendance des inflationnistes.
11:16Mais là où c'est intéressant aussi de décortiquer les différentes composantes
11:21du CPI, c'est que ça ne nous renseigne pas que sur la dynamique de l'inflation, mais
11:24aussi sur la dynamique de l'économie.
11:26Alors là je vais partager une anecdote qui va faire sourire, mais c'est l'inflation
11:30des sous-vêtements masculins.
11:32Pourquoi est-ce que je parle de ça ? C'est parce que c'est l'indicateur avancé préféré
11:36d'Alan Greenspan.
11:37C'est pas vrai.
11:38C'est la légende qui dit ça.
11:39Alors ça fait sourire, mais l'idée c'est de dire que quand les prix des sous-vêtements
11:43masculins diminuent, ou en tout cas ralentissent, c'est qu'il y a quelque chose qui se passe
11:47dans l'économie américaine, que les américains ne s'habillent plus, n'ont plus envie de
11:52changer leurs sous-vêtements, ne font plus attention à ça.
11:55Comme la brosse à dents, c'est le signal faible.
11:57Exactement.
11:58C'est ça.
11:59Bon, ça fait sourire.
12:00On en est peut-être là, quoi.
12:01On est dans un ralentissement, dans un premier temps, de la consommation de biens, de biens
12:05durables.
12:06D'ailleurs, c'est très clair dans les chiffres de croissance, on n'est pas encore là-dedans
12:08dans les services.
12:09Donc, j'ai du mal à envisager une récession à court terme aux Etats-Unis, pour le dire
12:15très franchement.
12:16En revanche, on est dans une phase de ralentissement séquentiel, et donc la Fed, si elle n'a
12:21pas envie d'être behind the curve, justement, il faut qu'elle soit un peu plus en avant
12:25et qu'elle ajuste la politique monétaire.
12:27Et si ce n'est pas juillet, parce qu'il y a une réunion 30 et 31 juillet, si c'est
12:31trop tard pour former un consensus, voilà, en quelques semaines seulement, ce sera septembre,
12:38mais on peut imaginer un signal d'ouverture assez explicite dans la communication du meeting
12:42de juillet.
12:43On peut imaginer ça.
12:44C'est un peu la séquence que le marché aimerait voir, quoi.
12:46Il vient d'être dit par Jerome Powell.
12:48Bon, sur l'activité économique américaine, ce que ça implique pour la Fed, et puis pour
12:53les actifs américains, là, je vois que le S&P 500 est en train d'enchaîner une
12:57septième séance de hausse consécutive.
12:59Tout va bien.
13:00On est au plus haut.
13:01La vol est au plus bas sur le marché américain.
13:04En tout cas, on a l'impression de quelque chose, toujours cette forme d'exceptionnalisme
13:08américain par rapport à ce qu'on peut constater en Europe depuis quelques semaines, notamment.
13:12Oui, mais c'est vrai jusqu'au moment où ce n'est plus vrai.
13:17Je pense que pour l'instant, il y a toujours une espèce de mini-bulle qui s'est créée
13:22côté des secteurs technologiques aux Etats-Unis, notamment les sept magnifiques, mais même
13:27pas les sept, les deux, les trois magnifiques, voilà, Nvidia, peut-être, on peut rajouter
13:33Apple ou Alphabet, peut-être, peut-être pas, mais bon, je me demande si vraiment ils vont
13:41tous être gagnants de l'IA, parce qu'à court terme, c'est impossible de savoir, même
13:45à moins long terme, si on pose la question aux économistes, quel va être l'impact
13:51de l'intelligence artificielle sur l'économie, sur le niveau de productivité ? Aucune idée.
13:55On est du genre, ça va augmenter la productivité, des autres qui disent, on n'a aucune idée,
14:00ou non, ça ne va avoir aucun impact dans les prochains cinq ans.
14:04Je pense que oui, on en voit beaucoup, beaucoup de dépenses, ce qui est très bon pour Nvidia,
14:10parce que tout le monde achète les puces et du coup, il y a des billes.
14:13SNC est encore un exemple latin qui indique que sur le prochain trimestre, Nvidia sera
14:17peut-être encore...
14:18Mais la vraie question de base, Grégoire, c'est la question suivante.
14:22Est-ce que les acheteurs des puces semi-conducteurs d'Nvidia, comme Apple, Amazon, Alphabet,
14:29Microsoft et autres, est-ce qu'eux, ils vont être rentables ? Est-ce qu'ils vont être
14:33capables de rentabiliser cet investissement à moins long terme ? Pas du tout sûr, parce
14:37que si tout le monde utilise les mêmes puces, les mêmes ordinateurs, avec les mêmes, plus
14:44ou moins, les mêmes modèles de l'intelligence artificielle, peut-être qu'ils vont avoir
14:47plus ou moins les mêmes résultats.
14:49Si on a tous les mêmes résultats, est-ce qu'ils vont vraiment gagner de l'argent avec ?
14:54Pas évident.
14:55Et puis les revenus générés par les seules start-up de l'IA aujourd'hui, alors c'était
15:00un papier de Sequoia Capital il y a quelques mois de ça, très parlant, enfin quand ils
15:04font les calculs, les maths ne fonctionnent pas, les maths de l'IA ne fonctionnent pas
15:09aujourd'hui, disent les partenaires de Sequoia, il y a eu peut-être 50-100 milliards d'achats.
15:14Tout le monde le constate.
15:1550-100 milliards d'achats de GPU NVIDIA en 2023, combien de revenus générés par les
15:20start-up qui utilisent ces GPU ? À peine quelques milliards aujourd'hui peut-être.
15:25Et enfin, oui, ChatGPT c'est super intéressant, c'est marrant, on utilise, mais le problème
15:30la plupart des utilisateurs, ils l'utilisent 2, 3, 4 fois et après c'est fini, c'est
15:35comme un petit jouet, on le joue, on joue avec ChatGPT plusieurs fois et on le jette
15:40après.
15:41C'est un peu de prudence pour le marché américain, c'est ce qu'il faut comprendre.
15:43Pour les large cap.
15:44Pour les large cap.
15:45Parce que si on fait des moindres et des petits cap, ils sont prudents.
15:47D'accord.
15:48C'est une autre histoire.
15:49D'accord.
15:50Mais ça veut dire que c'est un marché qui est fragile à l'ouverture, par exemple,
15:52de la saison de publication, est-ce que c'est le type d'événements qui peuvent déclencher
15:57quelque chose de plus négatif sur le marché américain ?
16:00Peut-être pas encore.
16:01Peut-être que ça va prendre un peu plus de temps.
16:02Je n'en sais rien, mais je pense que, en revanche, on peut voir les premiers résultats
16:06dans les prochains 6 et 12 mois de l'impact de l'IA, mais pas des modèles de Generative
16:13AI, GPT, mais plutôt des modèles super spécifiques dans les domaines spécifiques utilisés par
16:18les sociétés, par exemple, les distributeurs comme Wal-Mart, pour quand même mieux gérer
16:23les inventaires ou peut-être mieux gérer les prix dans les submarchés individuels.
16:29Là, c'est possible.
16:31Là, on peut voir un gain de productivité, un gain en termes de rentabilité de ces sociétés.
16:37Ou dans les banques.
16:38J'ai vu que BNP avait noué un partenariat avec Mistral AI pour améliorer la productivité
16:42dans toutes les lignes métiers.
16:44Non, mais ça va être intéressant d'observer ça au niveau microéconomique, entité par
16:49entité.
16:50C'est vrai que sur l'IA, pour l'instant, toutes les sociétés qu'on voit au niveau
16:55microéconomique toute la journée nous disent que tout le gain de productivité qu'ils
16:59peuvent avoir, qui est très difficilement quantifiable, pour le moment, il est redonné
17:01aux clients.
17:02Donc voilà.
17:03C'est un système astronomique que je suis entièrement d'accord qu'elle va être,
17:06est-ce que c'est rentable ? Mais déjà aussi le retour sur capitaux employés parce que
17:09si ça détruit complètement les retours sur capitaux employés, ce n'est jamais très
17:12bon pour la bourse.
17:13Et je voulais aussi revenir, en effet, sur tout à l'heure quand on parlait des statistiques
17:17américaines et sur la Fed, c'est vrai que sur l'emploi, là, j'ai vu, je crois que
17:20sur les 15 dernières statistiques, il y en a eu 10 sur 15 qui ont été révisées à
17:24la baisse.
17:25Oui.
17:26Il y a eu des révisions.
17:27Ça n'arrive jamais.
17:28Si on regarde d'autres statistiques, certains disent même qu'il n'y a plus de création
17:30d'emplois aux Etats-Unis en ce moment.
17:32D'autres disent zéro.
17:33Est-ce que c'est 200 000 ? Je pense que la vérité, c'est peut-être un peu entre
17:36les deux.
17:37Oui, c'est ça.
17:38Et puis, concentré dans quelques secteurs encore aujourd'hui, il y a un sujet, c'est
17:40qu'il y a beaucoup moins de diffusion.
17:41Oui, c'est ça.
17:42Je rejoins tout à fait ce qu'il vient de dire.
17:43Il y a beaucoup moins de diffusion et clairement, ça se voit.
17:45Rappelez-vous encore, il y a peu de temps, au début d'année, on pensait que ça y
17:48allait.
17:49Les Etats-Unis sont repartis encore sur 3% de croissance en accélération par rapport
17:52à l'année dernière.
17:53Et puis là, tout le monde est en train de réviser petit à petit.
17:55Les grands globaux n'ont pas encore révisé la baisse.
17:57Donc là, aujourd'hui, le consensus est autour de 2,2% pour la croissance cette année aux
18:00Etats-Unis.
18:01Il se peut que ça soit un peu plus bas.
18:02Ça ralentit notamment la consommation.
18:04Vous avez vu, il y a eu beaucoup de warnings.
18:05Les Nike.
18:06Les Walgreens.
18:07Les CVS.
18:08Tout ça, il y en a eu quand même beaucoup, beaucoup.
18:09Et surtout, pourquoi ? Parce que ça y est, pour la première fois depuis longtemps, l'excès
18:13d'épargne post-Covid est fini.
18:15Avant, on vivait un peu dessus.
18:16Et surtout, le taux d'épargne lui-même est revenu au plus bas.
18:18Donc c'est vrai qu'heureusement qu'il y a les salaires réels qui sont là aux Etats-Unis.
18:23Mais on est à plus 0,7.
18:24La différence de salaire réel de pouvoir d'achat, c'est plus 0,7.
18:26On a plus de 1,5 quand même en Europe.
18:28Donc à chaque fois, on enterre les pauvres consommateurs européens.
18:31Il faut que la confiance revienne.
18:32Mais aujourd'hui, il y a plus de salaires réels en Europe qu'aux Etats-Unis.
18:36Donc voilà, le taux d'emploi est au plus bas.
18:38Donc voilà, il ne faudrait pas que la fête, comme on disait tout à l'heure, évidemment,
18:42je pense qu'en juillet, elle va préparer.
18:43Mais en septembre, il faut qu'elle arrive.
18:44Parce qu'aujourd'hui, quand on regarde sur les taux courts, aujourd'hui, quand on regarde
18:49le taux réel court, donc pas celui donné par le taux de l'islam, mais court, on a
18:52des taux réels à 2,7%.
18:53Et c'est beaucoup trop élevé.
18:55Il faut que ça rebaisse.
18:56On est conscient du risque qu'il y a de maintenir les taux d'intérêt directeur à ces niveaux-là
19:01pendant trop longtemps.
19:02Ça, c'est quand même un fil rouge du discours de Powell, en tout cas en son nom, depuis
19:07quelques temps maintenant.
19:08Oui, mais je pense qu'il va faire comme beaucoup de problèmes de banquiers centraux.
19:11C'est qu'à tous les coups, la première baisse, ou peut-être qu'elle sera symbolique
19:14en Europe au mois de septembre, c'est qu'il va être toujours trop tard dans le cycle.
19:17Donc voilà, la vraie question, est-ce que c'est un soft lending ? Beaucoup disent qu'il
19:20y a une récession aux États-Unis qui arrive en début 2025.
19:23Mais voilà, le problème, le temps que ça se diffuse dans l'économie, ça sera peut-être
19:28un peu trop tard.
19:29Il y a l'effet d'inertie, effectivement, des mouvements de taux, de la transmission
19:32de la politique monétaire, etc.
19:34Bon, ce qu'on disait sur le timing, ils sont peut-être encore plutôt dans quelque chose
19:39qui permet de s'offrir un soft lending, mais ça, c'est l'histoire qui nous le dira, j'imagine.
19:44On peut reparler d'Alan Greenspan, d'ailleurs.
19:46Avec grand plaisir, mais bien sûr !
19:48C'est lui qui a réussi le soft lending.
19:50Bon, c'est la centrale majeure de l'histoire.
19:52Et on est en fait dans une période qui me semble assez similaire, alors il faut faire
19:55très attention avec les parallèles historiques, évidemment, mais dans les années 90, 95,
20:0096, donc c'est le fameux soft lending d'Alan Greenspan, ajustement de politique monétaire
20:05à partir de taux d'intérêt et directeur à peu près au même niveau qu'aujourd'hui,
20:08et c'est à peine 75 points de base sur le cycle.
20:10Et après, il a maintenu ces taux-là pendant plusieurs années.
20:14Donc ne pas se faire trop d'illusions sur la capacité de la Fed à aller très loin
20:19dans ces baisses de taux.
20:20Pour moi, en tout cas, c'est un ajustement.
20:22Ce qui est très important, voilà, si c'est un ajustement, c'est bénéfique, en tout cas
20:27pour le marché actuel, mais vous savez que si l'économie ralentit trop et qu'il y a
20:30des baisses de taux qui suivent, ça, c'est jamais bon pour le marché actuel.
20:32Donc c'est vraiment là qu'on va voir si l'économie, c'est juste un ajustement soft
20:36sur le planning school, on espère tous, et dans ce cas, ça serait très bon pour le marché actuel.
20:39Il faut que la Fed ne panique pas, parce que la plupart du temps, ils sont derrière la courbe,
20:45ils paniquent, ils couplent les taux très vite, mais c'est trop tard.
20:47Et on n'invite pas une récession éventuelle.
20:50Exactement.
20:52Sur l'IA et la productivité, on ne peut pas faire le débat complet là-dessus, Florent,
20:58mais que ce soit un sujet intellectuellement passionnant pour un macroéconomiste,
21:04j'ai aucun doute là-dessus, est-ce que ça peut être quelque chose de réel,
21:08ou en tout cas, qu'il fasse partie de l'équation macro des prochaines années ?
21:13Oui, en fait, c'est passionnant d'un point de vue économique,
21:16il y a une littérature économique qui est abondante en ce moment sur ce sujet,
21:19et comme vous l'avez dit, tous les résultats ne concordent pas.
21:22C'est-à-dire que certaines études nous disent que...
21:25C'est le problème des économistes, ils ne sont pas toujours d'accord.
21:27On ne prend pas les mêmes décisions sur eux, mais c'est ça aussi qui fait le sort du marché.
21:32C'est toujours le problème avec les économistes qui ont deux mains !
21:35Il faut qu'on prime !
21:37Effectivement, on a des...
21:40Cela étant dit, la conclusion, c'est quand même qu'on a un effet de gain de productivité
21:43qui est positif dans tous les cas de figure.
21:46On a quand même des gains de productivité engendrés par l'intelligence artificielle.
21:49Ça ne fait pas baisser la productivité !
21:51C'est déjà le premier point.
21:53Ensuite, il y en a qui sont beaucoup plus optimistes que d'autres.
21:58Mais ceux qui le sont un peu moins mêlent des aspects sociaux, notamment.
22:03Parce que, d'ailleurs, l'anecdote est intéressante.
22:06C'est-à-dire, quand on utilise ChatGPT,
22:08donc moi je l'utilise par exemple, j'ai commencé à l'utiliser,
22:10il y a un temps de formation.
22:12Et donc, il faut apprendre à parler à la machine.
22:15Dans l'imaginaire collectif, on se dit, on tape ce qu'on veut et on obtient ce qu'on désire.
22:21L'important c'est la pertinence du prompt, de la requête.
22:24Tout est dans la requête !
22:26C'est une programmation un peu différente, mais c'est une programmation avec le langage naturel.
22:31Il faut apprendre à parler à la machine pour obtenir ce que l'on souhaite.
22:35Donc ça, il faut que les travailleurs...
22:37Il y a une éducation, à ce point de vue-là.
22:39Ce que l'on constate, c'est qu'effectivement,
22:41quand on demande de faire des efforts d'apprentissage comme ça,
22:45c'est toujours un peu plus difficile.
22:47Donc il y a une inertie pour appréhender l'outil, l'utiliser, etc.
22:51Et même pour les sociétés, il faut du temps pour bien comprendre la technologie,
22:54la puissance de la technologie,
22:56et utiliser cette technologie dans leurs entreprises.
22:58Ça prend du temps.
23:00Parce que les outils sont extrêmement puissants.
23:02Quand on regarde les dernières versions de Chattopedi,
23:04c'est incroyable ce que l'on peut faire.
23:06Après, on a une mine d'or technologique,
23:08mais il faut savoir quoi en faire.
23:10Si on sort de la tech américaine,
23:12est-ce que c'est dans cette autre partie du marché
23:14que vous êtes encore confortable aujourd'hui ?
23:16Edmond ?
23:18Oui, je suis toujours prudemment optimiste,
23:21surtout sur les marchés d'action.
23:24Mais dans une phase de ralentissement de l'économie américaine,
23:26on peut imaginer que
23:28la fracture entre la tech
23:30invincible
23:32et l'économie plus domestique
23:34se résorbe.
23:36Oui, mais c'est toujours la même histoire.
23:38Si on évite une récession,
23:40au moment où la Fed arrive à baisser le taux
23:42du directeur, c'est bon pour les actions,
23:44pour le final.
23:46Et ce sera meilleur pour les actions qui n'ont pas
23:48monté jusqu'à présent.
23:50Il faut voir une phase de rattrapage relatif,
23:52au moins petit capi, aux Etats-Unis,
23:54par rapport au méga capi,
23:56ou peut-être le taux de marché partout dans le monde,
23:58par rapport aux Etats-Unis.
24:00Moi, ce qui m'inquiète, c'est qu'en 2023,
24:02on a une économie américaine ultra-booming,
24:04et qu'on n'a pas vu ça.
24:06C'était le moment quand même où on se disait,
24:08c'est là où on doit voir, justement,
24:10du Russell 2000, des small and mid-cap,
24:12un peu plus devant.
24:14C'est l'interface par la relance budgétaire,
24:16notamment les dépenses de la défense.
24:18C'est là où je vous rejoins totalement.
24:20Tout ce qu'il y a en dessous, derrière,
24:22marche très mal.
24:24Aujourd'hui, je vous rappelle que un tiers de la perte
24:26du S&P, c'est Nvidia.
24:28Quand vous retirez tout ça,
24:30le Russell 2000, ou même les indices micro-cap américains,
24:32qui sont vraiment les valeurs domestiques,
24:34locales, sont négatifs depuis le début de l'année.
24:36Je crois qu'il n'y a jamais eu un aussi grand écart
24:38des small cap par rapport au large cap.
24:40Je parle aux Etats-Unis, c'est la même chose en Europe.
24:42Même quand on garde dans les large caps
24:44ce qu'on appelle le S&P equal weight,
24:46c'est-à-dire que vous prenez chaque valeur du S&P
24:48pour la même pondération.
24:50Là, on est revenu quasiment au plus haut historique
24:52pendant la bulle de 2000.
24:54C'est-à-dire qu'à chaque fois,
24:56la surpondération du S&P par rapport au S&P
24:58qu'on y pondérait, à chaque fois qu'on est arrivé
25:00à ces niveaux, il y a eu un renversement.
25:02Est-ce que ça a duré combien de temps ?
25:04On ne sait pas encore.
25:06C'est pour ça que nous aussi, on reste positif
25:08sur le marché action américain.
25:10Ce qui va être très intéressant, c'est de savoir
25:12est-ce qu'il y aura cette fameuse rotation.
25:14Il y a eu une première alerte il y a quelques jours.
25:16Vous savez que c'est l'indice des semi-conducteurs américains.
25:18Il y a eu les Amvidia, les Aflac.
25:20Il y a eu un moins 15, moins 17.
25:22Évidemment, sa première alerte s'est remontée.
25:24C'est toujours pareil.
25:26Il n'y a jamais sa baisse sur une première alerte.
25:28Il y a les premières alertes qui arrivent.
25:30Clairement, nous aussi, on préconise.
25:32Dans les small et mid-cap, qui sont souvent plus endettés,
25:34qui ont des taux plus élevés aux Etats-Unis,
25:36aujourd'hui, acheter du S&P equal weight,
25:38c'est vraiment quelque chose
25:40pour rejouer un atterrissage en douceur
25:42aux USA.
25:44Il vous paraît plus confortable aujourd'hui
25:46que d'être sur un indice pondéré
25:48tel qu'il est aujourd'hui aux Etats-Unis.
25:50On a vu qu'il y a énormément de sociétés qui ont fortement baissé.
25:52Vous prenez les valeurs.
25:54Les Pepsi Cola, même McDonald's.
25:56Je crois qu'il y a la baisse de moins 15%.
25:58Les Nike. Toutes ces belles valeurs de consommation.
26:00Les blue chips, aujourd'hui.
26:02Vous en avez à des prix beaucoup plus raisonnables
26:04qu'il y a un an.
26:06L'élection américaine, qu'est-ce qu'il faut en dire ?
26:08Puisqu'on va parler quand même un peu de politique.
26:10En tout cas, comment la politique
26:13peut influencer, voire driver
26:15les marchés aujourd'hui.
26:17On comprend de loin,
26:19de ma place en tout cas,
26:21que l'histoire Biden candidat
26:23ce n'est pas tout à fait terminée.
26:25Je ne pense pas.
26:27Mais je pense qu'on peut tout savoir dans deux semaines.
26:29Dans les deux prochaines semaines.
26:31Soit il reste, soit on va avoir un autre candidat.
26:33D'accord. Si ça se joue, c'est maintenant.
26:35Je pense. Ce n'est pas le mois d'août, c'est maintenant.
26:37Pour le marché, ça change quoi ?
26:39Vous avez le droit de dire rien.
26:41Je veux dire, c'est possible que ça ne change rien.
26:43Oui, je pense que
26:45à court terme,
26:47pas forcément grand chose.
26:49A mon avis. Parce que ce qui compte, c'est vraiment
26:51le ralentissement économique, c'est la politique
26:53de la Fed, plus que
26:55est-ce que le candidat démocrate
26:57va être le président Biden
26:59ou quelqu'un d'autre.
27:01D'autant que le marché a déjà compris que
27:03la probabilité était peut-être plutôt du bac Trump
27:05que du bac Biden ou démocrate.
27:07Ce qui est peut-être plus important,
27:09ce sera, est-ce qu'on va avoir
27:11un clean sweep républicain ?
27:13Est-ce qu'ils vont gagner, pas seulement
27:15les élections présidentielles, mais le Sénat
27:17et aussi les chambres de représentants.
27:19Ça, ça change.
27:21Comme ça, le président
27:23peut tout faire,
27:25en termes des impôts,
27:27mais tout, il peut tout changer.
27:29Sans limite.
27:31Dans le cadre que les marchés lui permettront.
27:33Voilà.
27:35Il y a un cadre quand même
27:37À ce moment-là, il faut bien regarder
27:39la réaction du marché obligataire
27:41aux Etats-Unis, parce qu'on a vu
27:43ce qui peut se passer au Royaume-Uni,
27:45on a vu ce qui peut se passer
27:47en France, et maintenant
27:49c'est peut-être le tour des Américains le mois de Novembre.
27:51Voilà.
27:53Florent ?
27:55À court terme, en effet, je suis assez d'accord.
27:57C'est-à-dire que, bon, le marché est assez court-termiste,
27:59mais je pense quand même qu'il faut se poser la question du coup d'après.
28:01C'est-à-dire, une fois que, si on se souvient
28:03par exemple de 2016,
28:05on parlait de « Reflection Trade » à l'époque.
28:07Donc on voyait effectivement, avec les baisses
28:09d'impôts, etc. Mais à ce moment-là, on n'avait pas
28:11beaucoup d'inflation.
28:13C'était l'objectif !
28:15C'était l'objectif d'avoir un peu plus d'inflation !
28:17Oui, on était un peu moins de... C'est plutôt la Banque Centrale
28:19qui veut faire ça.
28:21On était un peu moins de deux.
28:23Et le niveau d'endettement ?
28:25Tout était différent.
28:27Mais on pourrait avoir
28:29une répétition de ça.
28:31Mais partons d'un niveau d'inflation
28:33qui n'est plus celui de 2015-2016
28:35et d'un niveau d'endettement et de déficit qui n'est plus celui de 2015-2016.
28:37Et en 2016, si ma mémoire est bonne
28:39encore une fois, les marchés d'actions n'avaient pas
28:41très très bien réagi. Et on avait même eu
28:43chose assez atypique,
28:45une surperformance de la value par rapport à la croissance.
28:47Ouais, « Reflection » !
28:49C'était la thématique. Après, si on regarde
28:512018 par exemple.
28:53Donc là, c'était les tarifs douaniers.
28:55Et pour faire le lien avec la Banque Centrale
28:57américaine, les tarifs douaniers avaient
28:59engendré une forme
29:01de petite récession manufacturière aux Etats-Unis.
29:03Et avaient, semble-t-il, poussé
29:05Jérôme Powell à baisser ses taux.
29:07Alors, on ne saura jamais s'il a été...
29:09Parce que tous les jours, il se prenait
29:11des tweets assez vindicatifs.
29:13« Il faut baisser les taux ! »
29:15En caps lock.
29:17Il y avait eu des petits problèmes sur le marché monétaire et du repo
29:19en fin 2018. La plomberie
29:21commençait à être un peu compliquée.
29:23Ça commençait à secouer. Mais bon, il y a tout un tas
29:25de variables qui ont joué. Mais
29:27encore une fois,
29:29si effectivement, comme ce qui vient d'être évoqué,
29:31selon
29:33les probabilités actuelles, c'est plutôt
29:35Donald Trump qui est favori.
29:37D'autant plus qu'il est... que le
29:39camp républicain, comme ce qui vient d'être dit,
29:41est favori aussi sur la Chambre des Représentants
29:43et sur le Sénat. Donc ça veut dire que
29:45potentiellement, Donald Trump pourrait faire
29:47un Trump 2.0.
29:49En remettant en place des tarifs douaniers,
29:51en se bagarrant avec la Chine,
29:53en remettant
29:55des baisses d'impôts, ou en tout cas...
29:57— Des prolongeants. — Des prolongeants, voilà, exactement.
29:59— Je crois que c'est le playbook. — Voilà. Et donc
30:01ensuite, la question, c'est de savoir
30:03ce que ça fait par rapport à la Fed.
30:05Et c'est ça, le sujet. Normalement, la Banque centrale
30:07américaine est indépendante du pouvoir politique.
30:09— Une Fed qui baisserait
30:11les taux dans un playbook
30:13trumpien répété,
30:15ça se coua un peu sur
30:17les marchés. — Si on considère que la
30:19politique est plus inflationniste, plus de croissance...
30:21— C'est... Clairement,
30:23aujourd'hui, ce qui est pressé par le marché
30:25aujourd'hui, c'est quasiment deux baisses de taux
30:27aux U.S., septembre-décembre.
30:29Mais c'est vrai qu'on a vu... — Il y en a encore 3-4
30:31en 2025, hein, qui sont aussi...
30:33— Oui, évidemment. Mais là, ce qui est fou,
30:35c'est qu'on a vu, après le post...
30:37— Le débat, ouais.
30:39— Trump-Biden. Tout de suite, le taux
30:41dix ans a pris 20 points. On est passé de 4,20 à 4,40.
30:43Et certains... Donc on verra,
30:45comme vous dites, dans deux semaines.
30:47Et c'est vrai que si le président Trump a de plus en plus de chances,
30:49vous verrez qu'avec le coup, le reflationnisme,
30:51le marché va certainement repricer
30:53peut-être qu'une baisse de taux
30:55d'ici la fin de l'année. Parce que, voilà.
30:57Donc c'est ça, ce qui est assez intéressant. C'est vrai que, comme vous dites
30:59très justement avant, c'est qu'en 2016, ça a mis du temps.
31:01Et aujourd'hui, le marché se rappelle 2016
31:03tout de suite, sauf que ça s'est joué tout de suite. Dollar fort,
31:05remontée de l'inflationnisme quand l'inflation...
31:07Donc c'est assez intéressant. Donc c'est vrai que c'est peut-être ça
31:09qui va donner pas mal de
31:11volatilité. Mais sinon,
31:13un peu plus long terme, sur le marché
31:15actions... Vraiment, moi, je me rappelle,
31:17parce qu'on vient de... Rappelez-vous de l'ancienne maison
31:19de Raymond James ? Bien sûr ! Et c'est vrai qu'à chaque fois,
31:21il y a des papiers, des écrits énormes de toutes les grandes
31:23banques mondiales. Et à chaque fois, ça fait pas
31:25grand-chose. Il y a un peu de volatilité sur ces quelques
31:27thèmes. Mais à 3, 4, 5 mois,
31:29souvent les écrits n'ont pas beaucoup d'impact.
31:31Je sais. C'est ce que...
31:33C'était un peu le sujet tout au long de la semaine.
31:35Effectivement, l'investisseur pragmatique
31:37généralement est bien avisé de pas
31:39trop pondérer le bruit politique
31:41dans sa prise de décision.
31:43Mais bon, encore une fois,
31:45l'exemple français, on va
31:47en parler, c'est quand même peut-être pas un
31:49exemple tout à fait comme
31:51les autres. Puis on a vu sur des
31:53élections au Mexique, en Inde,
31:55on peut avoir quand même du bruit,
31:57des revers.
31:59Voilà. Alors, dans le cadre du Mexique,
32:01c'est visiblement la trop grande majorité
32:03de la nouvelle présidente
32:05qui a effrayé le marché à un
32:07moment. Enfin bon, bref. Tout ça pour
32:09dire que la politique, quand même, en ce moment, ça compte un peu
32:11dans les marchés. Et comment vous regardez la situation
32:13française et plus largement ce que ça implique
32:15pour l'Europe et les actifs européens, Edmund ?
32:17Et est-ce qu'il faut imaginer
32:19de la part des grands allocataires mondiaux
32:21une baisse structurelle de la part
32:23dédiée aux actifs français dans
32:25leur portefeuille d'investissement ou dans leurs allocations ?
32:27Pas
32:29au moins dans les actions françaises, parce que
32:31si j'aurais les grandes actions, les grandes sociétés
32:33françaises, l'exposition
32:35à l'économie domestique reste
32:37quand même petite, mineure.
32:39Mineure, même pour les banques,
32:41mais surtout pour LVMH,
32:43TotalEnergie,
32:45l'exposition
32:47à l'économie domestique est tout
32:49petit. Donc pourquoi ?
32:51Je sais pas, parce que parfois le code
32:53postal, ça peut pénaliser
32:55des entreprises qui opèrent
32:57dans un contexte,
32:59même si c'est sur le plan international,
33:01le code postal, parfois, ça peut être
33:03un peu pénalisant. Oui, mais ça doit être plus
33:05pénalisant pour les moines et petits capis françaises.
33:07Là, parce qu'on a le fait de liquidités
33:09et en plus, l'exposition
33:11à l'économie domestique est beaucoup plus importante.
33:13Donc il y a deux effets qui jouent
33:15pour les moines et petits capis, mais pour les gros
33:17capis, pour les composants de l'indice
33:19CAC 40, pas vraiment,
33:21à mon avis. Pour les obligations, c'est une autre histoire.
33:23Ah ben, mais je parlais des actifs, oui,
33:25obligataires et...
33:27Et aussi, l'immobilier.
33:29Parce que le problème, si on parle d'imposition,
33:31le problème de l'immobilier, c'est toujours
33:33l'homme. Il bouge pas, donc c'est facile
33:35à imposer.
33:37Qu'est-ce que vous répondez à un client de BNP Paribas,
33:39qui, j'imagine, n'a pas manqué de vous
33:41interroger sur le sujet de la France.
33:43J'ai de l'immobilier en France, j'ai des actions françaises.
33:45Il paraît que j'ai aussi de la dette
33:47française dans mon assurance-vie.
33:49Faut rester calme.
33:51D'accord. Faut regarder les
33:53investissements à long terme.
33:55Il y a toujours un peu de volatilité à court terme,
33:57politique, mais
33:59pour l'instant,
34:01on n'a pas de vrais gagnants des élections
34:03législatives. On est trois grands blocs.
34:05On va essayer de trouver une coalition,
34:07mais avec n'importe quel type
34:09de coalition, c'est difficile
34:11de voir les lois radicales
34:13qui vont passer
34:15dans le Parlement français.
34:17Il n'y a pas d'urgence à décider quoi que ce soit,
34:19et surtout, il n'y a pas eu de signal de liquidation
34:21des actifs français aujourd'hui.
34:23Tout le monde s'interroge.
34:25Oui, bien sûr, mais pour l'instant,
34:27il faut rester calme.
34:29Je pense qu'il y a eu un excès
34:31de pessimisme. C'est vrai qu'aujourd'hui,
34:33tous les grands groupes, tous les grands globaux
34:35ont dit qu'il faut sortir des actifs français.
34:37On l'a vu les trois semaines
34:39avant les élections. C'était massif.
34:41Écartement de spread
34:43entre la dette allemande et française jusqu'à 85.
34:45La question, c'est
34:47quelle sera l'évolution
34:49du spread. Beaucoup disent à 60, c'est trop bas,
34:51mais peut-être entre 60 et 70. On y est.
34:53Normalement, aujourd'hui, le mal est fait.
34:55Aujourd'hui, vous avez des indices américains.
34:57On a parlé tout à l'heure. On est prudemment
34:59optimistes, mais c'est vrai qu'aujourd'hui,
35:01on tue un peu le ciel sur
35:03les marchés US large cap.
35:05Il y a peut-être plus grand chose à gagner.
35:07C'est vrai qu'aujourd'hui, en France, il y a eu un tel excès,
35:09notamment aussi sur les valeurs large cap.
35:11Je pense qu'aujourd'hui, il y a quand même des opportunités.
35:13Quand Vinci était sous les 100 euros,
35:15il y a eu certaines valeurs. Et à un moment, on ne va pas
35:17nationaliser les autoroutes, les aéroports, etc.
35:19Au fur et à mesure que ces risques-là
35:21s'écartent, vous dites que ça recrée
35:23quand même des opportunités sur le marché français
35:25pour celui qui s'y intéresse. C'est simple.
35:27Le CAC 40 a été exactement 100%
35:29corrélé à l'écartement du spread.
35:31Là, le spread
35:33a rebaissé.
35:35Là, il y a une petite déclaration.
35:37Normalement, le CAC 40 devrait respirer un petit peu mieux.
35:39Après, sur
35:41les small caps françaises, c'est vrai que
35:43là, on arrive à un moment aussi du cycle
35:45où ça fait deux ans de sous-performance
35:47où elles ont rarement été aussi peu chères.
35:49Parce que comme ça fait deux ans qu'on nous dit qu'on est
35:51en récession, c'est vrai que
35:53le momentum économique n'était pas
35:55très bon. Mais là, la plupart des
35:57sociétés avant les élections
35:59que l'on a vues, tous étaient en train de nous dire
36:01ça y est, ça fait un an, un an et demi,
36:03c'était difficile, le point bas est derrière nous.
36:05Et vous voyez un fort rebond
36:07en tout cas sur le deuxième semestre. On verra
36:09si les élections remettent un peu
36:11la confiance et les investissements
36:13décalés parce qu'il ne faut pas oublier que ce sont des sociétés qui sont
36:15impactées un peu plus par le taux d'intérêt.
36:17Ça y est, ça fait plus d'un an que les taux d'intérêt sont élevés.
36:19Maintenant, la chaîne d'entreprise, ça fait un an,
36:21ils disent que les taux ne vont pas baisser ou remonter.
36:23Je réinvestis.
36:25Donc clairement, au niveau microéconomique,
36:27ça allait mieux.
36:29C'est vrai que les gens regardent beaucoup trop le compte de résultats,
36:31donc c'est vrai qu'il n'y a pas de momentum.
36:33Mais quand on regarde le niveau de valorisation,
36:35parce que je vous rappelle, on a pris, je crois que
36:37les small caps françaises ont perdu quasiment 16%
36:39sur le mois de juin.
36:41Je crois qu'elles partaient de très bas.
36:43Deux fois plus que les large caps.
36:45Et aujourd'hui, moi j'aime bien regarder un indicateur
36:47ce qui est le ratio de fonds propres, le price to book.
36:49Au moins, qui est lui, c'est qu'est-ce que
36:51vous avez dans le price to book,
36:53sachant que les small caps sont souvent plutôt des valeurs
36:55de croissance familiale et il n'y a pas de valeur
36:57d'e-value, il n'y a pas de bancaire, il n'y a pas de pétrolière.
36:59Donc normalement, il n'y a aucune valeur qui est censée se payer
37:01sous les fonds propres, sous le book.
37:03Je me rappelle qu'aujourd'hui,
37:05on travaille avec Idemitcap
37:07qui a fait tout un papier et qui nous a dit
37:09qu'aujourd'hui, le ratio de fonds propres,
37:11on est quasiment tombé entre 1,10 et 1,15
37:13environ là, sur les points.
37:15Et c'est un plus bas ?
37:17C'est le plus bas de 2011 et il faut juste
37:19revenir à mars 2020 ou 2008,
37:21on était tombés entre 1 et 1,05.
37:23Donc on valorise
37:25les petites entreprises françaises
37:27cotées à peine un peu plus
37:29d'une fois la valeur de leurs actifs tangibles.
37:31Et donc là, vous avez un downside peut-être de 5%
37:33qui était quand même mars 2020 ou 2008
37:35où c'était un maguédon.
37:37Aujourd'hui, en portefeuille, on doit avoir peut-être une dizaine
37:39de valeurs qui se payent moins cher qu'en 2008,
37:41il y en a aujourd'hui, donc clairement, il y a des choses
37:43à faire. Mais voilà, le momentum
37:45n'est pas là. Il y avait un très net flux
37:47qui était revenu sur la classe d'actifs au mois de mai-juin,
37:49il y a eu plus de 400 millions d'euros qui sont arrivés de nouveau
37:51sur les fonds PAME français
37:53et ils sont ressortis aussi vite
37:55avant les élections.
37:57Donc là, je pense qu'en effet, pendant l'été,
37:59il ne va rien se passer, il faudra attendre une stabilité.
38:01Mais moi, je pense que clairement,
38:03voilà, le rebond est en marche,
38:05il va falloir, ça va peut-être être décalé
38:07de quelques mois, peut-être septembre, voir si le budget va être fait,
38:09mais après, clairement, il faudra y aller
38:11parce que la zone euro va réaccélérer
38:13en 2025.
38:15Là, aujourd'hui, on attend 0,8% de croissance en 2024.
38:17C'est pas caduque pour vous, cette histoire-là ?
38:19Cette histoire-là, elle n'est pas caduque ?
38:21Non, parce qu'en fait, il suffit que la confiance revienne.
38:23Il y a une montagne
38:25d'épargne chez les Français.
38:27Je disais tout à l'heure, les salaires réels,
38:29plus de 2,5% de salaire réel,
38:31ça revient. Pour l'instant, tout est épargné, il n'y a pas de confiance.
38:33Donc à chaque fois, il y a un événement, malheureusement, qui arrive
38:35qui empêche ce rebond.
38:37Donc là, ça va être redécalé, mais clairement,
38:39j'espère que ça sera à la fin de l'année
38:41et surtout de bientôt.
38:43J'aime l'optimisme des investisseurs, c'est aussi ce qui fait
38:45la passion qu'on peut avoir
38:47pour ce métier, c'est marché,
38:49mais j'écoute quand même les économistes
38:51qui sont tournés aussi vers les risques.
38:53Pour la France, blocage,
38:55ingouvernable ou moins
38:57gouvernable, l'immobilisme,
38:59est-ce que c'est
39:01en tant que tel un facteur
39:03d'instabilité pour la France, pour les actifs
39:05français ? Je parle notamment, évidemment,
39:07de la dette, du spread, etc.
39:09Est-ce qu'on peut avoir une situation
39:11de stabilité, malgré un paysage
39:13et une gouvernance politique à laquelle on n'est pas
39:15habitué en France ? Je crois qu'on l'a tous compris.
39:17Ou est-ce que c'est plus
39:19quand même un risque d'instabilité
39:21qui nous guette avec tout ce que ça peut avoir
39:23comme conséquence sur les actifs français ?
39:25Déjà, sur la réponse des marchés, les marchés
39:27ne font pas de politique émotion, si je puis dire.
39:29Ils font un peu de politique fiction.
39:31C'est peut-être même là où on trouve le moins d'émotion
39:33aujourd'hui quand on parle de la politique française.
39:35Exactement.
39:37Ils font un peu de politique fiction et
39:39les scénarios qu'ils ont évacués, c'était effectivement
39:41les majorités absolues pour l'un des deux blocs.
39:43Et là aujourd'hui, ce qui
39:45a surpris un peu au
39:47moment des résultats, c'est le fait
39:49qu'on est trois blocs finalement
39:51sans franges disproportionnelles.
39:53Assez équilibrés. Donc ça c'est le premier point.
39:55C'est-à-dire que l'instabilité politique elle est là
39:57mais elle est moins forte que ce qu'on pouvait
39:59anticiper d'une certaine manière. Donc après, oui,
40:01on parlait de coalitions éventuelles.
40:03Moi, ça je n'en sais rien.
40:05En revanche, ce que nous dit le marché
40:07malgré tout, enfin c'est mon avis,
40:09c'est qu'effectivement à 60 BP de spread
40:11ça intègre cette instabilité politique.
40:13Après, le sujet, c'est
40:15à court terme d'une part effectivement si cette
40:17crise politique se transforme en crise de confiance.
40:19C'est difficile
40:21à voir. Alors, on observe
40:23effectivement dans les indicateurs de confiance du
40:25consommateur une petite baisse
40:27au mois de juin.
40:29C'est dur à dire si c'est lié ou pas.
40:31Je n'y crois pas trop. Surtout qu'on voit ça aussi
40:33dans d'autres pays de la zone euro.
40:35Est-ce que la trajectoire de croissance de la France ou de la zone euro
40:37est remise en question à ce moment-là ?
40:39Je dirais que non.
40:41Je suis assez positif aussi sur la
40:43croissance européenne. Plutôt pas.
40:45On a encore préservé l'essentiel là, vous dites.
40:47Du point de vue macro.
40:49Effectivement. Après, il y a
40:51de l'incertitude, donc ça rajoute.
40:53Je suis moins confiant qu'il y ait encore quelques temps.
40:55Si je puis dire.
40:57Mais sur
40:59la croissance française,
41:01le sujet, c'est le déficit.
41:03La trajectoire du déficit.
41:05Et qu'est-ce qu'on fait aussi pour
41:07se conformer
41:09aux exigences européennes ?
41:11Est-ce qu'on arrivera à trouver une coalition
41:13qui nous permette de mettre en oeuvre
41:15toutes les demandes qui sont faites
41:17par la commission européenne, etc.
41:19C'est le sujet. Et donc, ça peut vouloir dire
41:21des hausses d'impôts. C'est difficile parce qu'il y a déjà
41:23un taux de prêvement obligatoire assez élevé.
41:25Réduire les dépenses. Ça c'est un peu une...
41:27Une vieille lune.
41:29Voilà, exactement. Donc après, le sujet
41:31c'est qu'il faut faire aussi de la croissance.
41:33Et ça c'est plutôt un sujet à long terme.
41:35Et là, on est plutôt dans une démarche
41:37d'augmentation de la productivité. Et tout ça,
41:39je finirai là-dessus, ça dépend aussi de l'environnement
41:41de taux. Ça dépend
41:43de l'environnement de taux et donc de la BCE.
41:45C'est une horloge
41:47qui tourne vite quand même, là.
41:49Le marché, encore une fois, je le dis,
41:51est très patient
41:53vis-à-vis de la situation française
41:55jusqu'à présent. Il y a quand même
41:57un déficit sur les 5 premiers mois
41:59de 2024 en France
42:01qui court au moins aussi vite, voire un peu
42:03plus peut-être encore que ce qu'on a observé
42:05sur les 5 premiers mois de 2023.
42:07Donc on est quand même un cas assez unique
42:09aujourd'hui dans le paysage
42:11européen. Donc en absolu, c'est pas bon
42:13mais en relatif, ça l'est pas non plus.
42:15Il y a un rendez-vous budgétaire à l'automne.
42:17Enfin, quel niveau de garantie
42:19est-ce que le marché va attendre de la part
42:21de la future gouvernance politique
42:23française sur la capacité ?
42:25Non pas, j'imagine, à revenir à 3%
42:27en 2025, 26 ou 27.
42:29Parce que le marché est capable d'entendre que
42:31ça se fera peut-être pas aussi vite que ça.
42:33Mais avoir quand même des garanties sérieuses
42:35et trébuchantes, j'ai envie de dire, sur la capacité
42:37de redresser cette barre.
42:39C'est le sujet. Et à ce stade, on ne peut pas
42:41en dire grand-chose parce qu'il n'y a pas de gouvernement.
42:43Enfin, on ne sait pas comment il sera composé.
42:45Mais effectivement, c'est...
42:47Ce sera ça le point névralgique ce soir-là.
42:49Exactement.
42:51Je veux bien qu'on dise
42:53par effet de contraste
42:55un mot de la situation britannique
42:57que vous connaissez, ou en tout cas que vous suivez
42:59l'avantage
43:01de jouer à la maison, de ce point de vue-là, Edmond.
43:03Non mais...
43:05Alors, c'est ce que je dis aussi.
43:07C'est-à-dire qu'évidemment, vu de France,
43:09la situation britannique nous fait
43:11envie aujourd'hui. Je rappelle juste qu'ils en sont
43:13arrivés là après 8 ans de Brexit quand même.
43:15Que nous, on s'est épargnés 8 ans de Brexit
43:17et peut-être que c'est pas plus mal
43:19quand même que la France ne soit pas passée
43:21par 8 ans de Frexit
43:23en l'occurrence. Néanmoins, on a
43:25quand même l'impression d'une situation beaucoup plus...
43:27d'un bruit politique beaucoup plus positif.
43:29Enfin.
43:31Y compris pour les marchés. Est-ce que ça change
43:33le cas d'investissement pour les actifs britanniques ?
43:35Est-ce que c'est déjà joué ? Ou est-ce que non ?
43:37Il y a quelque chose, une nouvelle histoire...
43:39Je pense qu'on peut toujours jouer cette histoire parce que
43:41avec le changement de gouvernement, une chose qui est claire
43:43c'est que le nouveau gouvernement travailliste
43:45va être beaucoup plus pro-Europe
43:47que l'ancien gouvernement
43:49des conservateurs qui était
43:51plutôt pro-Brexit.
43:53Donc eux, ils vont chercher
43:55des accords pragmatiques avec l'Europe
43:57c'est plutôt en faveur
43:59du Royaume-Uni. Peut-être pour l'Europe
44:01ils s'en fichent, mais...
44:03Pour l'EU, bien sûr !
44:05Mais franchement, je pense
44:07que c'est ça qu'ils cherchent, le nouveau
44:09gouvernement britannique qui va être un catalyseur important
44:11pour l'économie, mais aussi pour les actifs
44:13britanniques. Deuxième point, sur le sterling
44:15déjà on voit une réaction
44:17ça renforce
44:19contre l'euro, contre le dollar. Donc effectivement
44:21les investisseurs étrangers
44:23sont écartés des actifs britanniques
44:25depuis Brexit.
44:27Ça redevient investissable ?
44:29Enfin, petit à petit.
44:31Mais le point de départ est tellement bas
44:33on peut que faire mieux, en termes de croissance
44:35en termes de tout. Et en plus, la banque d'Angleterre
44:37oui, peut-être qu'ils ne vont pas baisser les taux le mois d'août
44:39mais si c'est le mois d'août, c'est le mois de septembre
44:41enfin, oui ! Ils vont être
44:43comme la BCE, parce que les taux d'inflation
44:45en Angleterre
44:47s'approchent de 2% comme en Europe
44:49C'est plus quand est-ce
44:51qu'on va baisser les taux, qu'est-ce qu'on va baisser les taux ?
44:53Voilà, on est dans un cycle de baisses de taux un peu partout
44:55Le marché de l'emploi se dégrade quand même.
44:57Ça c'est le sujet pour la banque d'Angleterre.
44:59Bon, j'ai
45:01re-regardé, c'est vrai que le sterling
45:03pré-Brexit, c'était
45:05plutôt du 1,50, 1,76
45:07Je sais bien !
45:09Je voulais remettre la perspective, j'avais
45:11moi-même un peu oublié
45:13je me souviens particulièrement de la journée du sterling
45:15sur le résultat du Brexit, j'étais
45:17sur place, et effectivement c'était d'une violence historique
45:19mais je ne me souvenais plus trop d'où
45:21on partait, effectivement, on partait de toujours plus haut
45:23que ce qu'on est aujourd'hui.
45:25Les actifs britanniques, je sais pas, ça
45:27rouvre un marché ?
45:29Moi je pense que nous on a un fonds vraiment
45:31tout Europe, et dans lequel
45:33il y a quand même pas mal de UK
45:35on a été bien content de l'avoir au mois
45:37de juin, et surtout c'est quelque chose
45:39d'assez décorrélant, parce que c'est vrai que depuis un an
45:41on avait plutôt tendance à sous-performer
45:43et ça ce qui est assez intéressant c'est qu'en fonction
45:45des différentes zones géographiques
45:47en Europe, il y a du stock picking à faire, il y a des
45:49corrélations. En ce moment nous ce qu'on privilégie
45:51penche et guérit sa gestion, donc la France
45:53à ses niveaux peut-être,
45:55mais il y a l'Italie, la Grèce
45:57et le UK marchent très bien. C'est vrai que ces
45:59trois pays, c'est les anciens, c'est le retour
46:01des pigs, donc c'est vrai qu'aujourd'hui
46:03l'Italie, la Grèce, bien, et le UK aussi, c'est vrai qu'il y a
46:05des très très belles valeurs au UK à des niveaux
46:07de variation assez abordables, donc nous
46:09on aime bien en ce moment.
46:11C'est un marché que vous aimez bien. Et en plus
46:13la banque d'Angleterre va venir enlever un peu
46:15de restrictions monétaires,
46:17ça fait partie du scénario
46:19probable aussi ? Tout à fait, c'est le sujet,
46:21c'est soit août, soit septembre, en effet, c'est comme ce qui vient
46:23d'être évoqué. Le problème pour la banque d'Angleterre,
46:25si on fait le parallèle avec la banque
46:27centrale européenne, c'est l'emploi.
46:29Très clairement, là où le
46:31taux de chômage continue de baisser, on a un taux d'emploi
46:33assez fort en zone euro,
46:35au Royaume-Uni, ça se dégrade assez sensiblement.
46:37Et là vous dites, là
46:39effectivement, on constate une
46:41vraie dégradation, malgré la question
46:43statistique, etc. Là, il y a une vraie tendance
46:45qui s'est retournée. Très clairement.
46:47Il y a un retournement sur l'emploi,
46:49et alors quelles implications ça peut avoir
46:51ensuite ? C'est que, effectivement, il y a
46:53beaucoup d'inflation dans les services,
46:55mais si on se dit que cette inflation dans les services
46:57reflète une image passée du marché
46:59de l'emploi, on se dit qu'il va falloir aussi
47:01être proactif du côté de la banque d'Angleterre pour éviter
47:03de passer en dessous de 2
47:05durablement, ou réagir
47:07beaucoup plus. Donc on est aussi dans
47:09un phénomène de
47:11proactivité, d'être derrière la courbe.
47:13Être trop en retard sur les baisses de taux, c'est se retrouver
47:15avec une inflation qui repasse sous les deux,
47:17et là, effectivement, il faut...
47:19Mais l'inflation dans les services est quand même élevée.
47:21Bon.
47:23Mais voilà, le timing est crucial pour les
47:25banques centrales aujourd'hui, et
47:27ça se joue un peu, en ce moment, en tout cas
47:29dans les prochains mois. Merci à vous trois d'avoir été les
47:31invités de Planète Marché. Florent Wabon,
47:33économiste chez Ecofi, Louis de Fels,
47:35directeur de la gestion de Galusaggestion, Edmond Chin,
47:37directeur des investissements de BNP Paribas
47:39et directeur de la gestion du financement.
47:49Le dernier
47:51quart d'heure de Smartboard chaque soir,
47:53c'est le quart d'heure thématique, et nous parlons
47:55justement de gestion thématique ce soir
47:57à travers le thème du sport.
47:59Comment investir dans le sport ?
48:01C'est la question qu'on pose à Arnaud Morvilles,
48:03qui est à mes côtés, gérant chez Usess Gestion.
48:05Bonsoir Arnaud. Bonsoir Nicolas.
48:07Vous co-gérez un fonds
48:09sur la thématique du sport
48:11chez Usess Gestion.
48:13Comment vous avez défini cette thématique ?
48:15Pour qu'une thématique soit valable,
48:17il faut qu'elle soit globale, il faut qu'elle soit séculaire,
48:19il faut qu'elle soit aussi
48:21multisectorielle.
48:23Et donc, le sport
48:25coche toutes ces cases. J'imagine, Arnaud,
48:27comment vous avez défini le périmètre
48:29et comment cet univers d'investissement
48:31se retrouve dans la stratégie
48:33que vous pilotez ?
48:35Nous avons effectivement lancé une stratégie
48:37sur le sport, il y a 4 ans maintenant,
48:39chez Usess Gestion.
48:41On a divisé l'univers du sport
48:43en deux. On est partis
48:45dans un premier camp de la situation
48:47historique, dont on appelle l'économie historique du sport.
48:49Et ensuite, on a la nouvelle économie du sport
48:51qui a émergé ces dernières années.
48:53Au sein de
48:55l'économie historique du sport, on a
48:57trois sous-piliers d'investissement.
48:59Le premier, c'est tout ce qui est marketing et événements sportifs.
49:01Donc là, on est sur
49:03une thématique pas forcément
49:05investissable du côté public.
49:07C'est une partie importante de l'économie du sport, mais nous,
49:09on ne regarde pas forcément cette partie-là.
49:11C'est les événements sportifs, la Coupe du Monde, les Jeux Olympiques
49:13et le sponsoring. C'est quelque chose que nous,
49:15on ne fait pas. C'est pas forcément
49:17coté dans les marchés pour pouvoir être
49:19investi par vous aujourd'hui.
49:21Exactement. Les événements sont privés
49:23et pas dans le public.
49:25On a la seconde partie, tout ce qui est
49:27équipement sportif.
49:29Là, on retrouve tous
49:31les équipes entiers mondiaux,
49:33les Puma, les Adidas, les Nike.
49:35La distribution, on a des entreprises
49:37comme Gilets Sports, côté à Londres,
49:39Dick's Sporting Goods, côté à New York.
49:41On a également tout ce qui est
49:43fabricant de vélos,
49:45d'équipements pour
49:47les vélos, les pièces détachées,
49:49ce genre de choses.
49:51C'est vraiment le principal pilier
49:53de l'économie du sport aujourd'hui.
49:55Et enfin, on a tout ce qui est, nous, on l'a dénommé
49:57acteur de l'économie du sport.
49:59Là, on retrouve tous les clubs de foot, par exemple.
50:01D'accord.
50:03Les infrastructures, comme les stations de ski
50:05cotées en bourse,
50:07la Formule 1, Ferrari,
50:09ce genre de choses.
50:11C'est vraiment ces trois piliers
50:13qui représentent l'économie historique du sport.
50:15Et là, on est sur une croissance, historiquement,
50:17entre 1,5 et 2 fois le PIB mondial.
50:19D'accord. C'est un peu plus que la croissance mondiale.
50:21Ça, c'est l'historique qui reste un historique
50:23en croissance, un monde
50:25en croissance pour vous.
50:27Et puis, donc, il y a toute la
50:29nouvelle économie du sport, c'est ça ?
50:31Qui est l'autre dimension de la stratégie, Arnaud,
50:33et qui regroupe quel type
50:35de vertical ? Alors là, on a identifié
50:37quatre secteurs satellites
50:39qui sont en forte croissance, eux.
50:41Le premier, c'est tout ce qui est médias
50:43et diffusion. Voilà, depuis plusieurs
50:45années, on est persuadé que le modèle de diffusion
50:47à la télé change, que les besoins des consommateurs
50:49ont changé pour consommer le sport à la télé.
50:51Et on voit toutes les plateformes OTT qui gagnent
50:53des parts de marché dans ce secteur-là.
50:55Des Amazon, des Google, par exemple,
50:57prennent des parts de marché dans ce secteur-là.
50:59Les GAFAM deviennent des acteurs
51:01du sport. En tout cas,
51:03c'est vrai que la taille de ces entreprises
51:05est tellement grande, leurs activités
51:07sont tellement diversifiées.
51:09Apple fait de la santé, fait de la
51:11finance, monnaie, etc. Enfin, il y a
51:13tellement de choses, mais il y a aussi cette
51:15dimension sportive qu'on peut
51:17identifier chez quelques grands GAFAM
51:19aujourd'hui. Alors, c'est évidemment assez petit
51:21pour eux, mais c'est en croissance. Et on voit
51:23Amazon qui a pris le tennis il y a quelques années
51:25sur Roland-Garros, qui a débuté le tennis, qui a pris
51:27la Ligue 1 suite à Mediapro, l'échec
51:29de Mediapro il y a quelques années. Donc, c'est quelque
51:31chose qui est en forte croissance chez eux, en tout cas.
51:33Ça, c'est une première verticale
51:35effectivement de la nouvelle économie du sport.
51:37La seconde, c'est tout ce qui est lié à l'e-sport.
51:39L'e-sport, c'est un secteur qui est
51:41en pleine croissance, qui est
51:43au début d'une histoire.
51:45Ça se structure, ça attire des capitaux.
51:47Alors, nous, on investit sur tout ce qui est
51:49éditeur de jeux vidéo, des fabricants de
51:51matériel pour l'e-sport.
51:53Et après, on s'engroupe aussi
51:55les équipes professionnelles qui sont venues, ce côté
51:57rembourse, par exemple, sur l'e-sport. Donc, il y a tout un
51:59univers qui se structure et qui attire des capitaux
52:01aujourd'hui. – Vous avez une idée
52:03de ce que l'e-sport pourra
52:05représenter demain ? Enfin, à quel type de sport,
52:07en termes de masse et de
52:09chiffre d'affaires, est-ce qu'on va le comparer ?
52:11Ce sera un jour comparable à ce qu'est le foot
52:13dans le monde, ou le rugby ? Des
52:15grands sports mondiaux comme ça,
52:17ça reste beaucoup plus confidentiel aujourd'hui, ou pas ?
52:19Quand je vois les salles remplies pour des
52:21finales de je ne sais quel jeu, d'ailleurs,
52:23je veux dire, c'est effectivement,
52:25quand on est dans le monde
52:27historique du sport,
52:29c'est sûr que ça paraît déliant,
52:31déjà, aujourd'hui. – C'est
52:33au début. On est au début
52:35de la structure des ligues.
52:37Deux Ligues of Legends existent aujourd'hui, on en parle dans
52:39les journaux. L'équipe, maintenant, par exemple,
52:41en France… – Ça s'institutionnalise.
52:43– Sur l'e-sport, on est en pleine croissance
52:45et à terme, effectivement, on rattrapera
52:47pas forcément le football ou le rugby,
52:49qui sont vraiment des sports majeurs, mais voilà.
52:51– D'accord, mais c'est plus que l'escrime
52:53ou la natation, ce que je veux dire aujourd'hui, non ?
52:55– Oui, oui. – C'est déjà
52:57un sport… – C'est moins confidentiel
52:59qu'effectivement l'escrime ou la natation, par exemple.
53:01Troisième sous-secteur
53:03de la nouvelle économie du sport, c'est tout ce qui est lié au sport
53:05et à la santé, évidemment, là qui est en pleine
53:07croissance. Voilà, le Covid
53:09a encore accéléré ce phénomène.
53:11Il y a créellement une prise de conscience
53:13que le sport est bon pour la santé.
53:15C'est très…
53:17ça paraît évident aujourd'hui,
53:19mais ça n'a pas toujours été le cas.
53:21Et voilà, on voit les opérateurs de stade de sport
53:23venir ce côté en bourse.
53:25On a Technogym qui a été un équipement qui est premium
53:27dans ce secteur-là, qui est très intéressant.
53:29On a également la nutrition. – Oui, bien sûr.
53:31– La nutrition du sport
53:33qui est en pleine évolution
53:35et également
53:37en pleine accélération.
53:39C'est un secteur un peu entier de la nouvelle économie du sport.
53:41Et ensuite,
53:43tout ce qui est sport tech,
53:45donc c'est des boîtes, j'ai l'impression, qui ont levé
53:47de l'argent pour se développer autour du sport
53:49et des nouvelles technologies.
53:51On a quelques exemples, mais ça va amener
53:53à se développer dans les prochaines années
53:55pour des boîtes… – Et c'est quoi
53:57spécifiquement sport tech ? Parce que j'imagine
53:59qu'il y a de la tech chez les équipementiers.
54:01C'est quoi ce que vous identifiez
54:03comme sport tech spécifiquement ? – Alors, sport tech,
54:05c'est une entreprise autour de la technologie
54:07et du sport. Donc on a des exemples assez
54:09précis. On a eu Pluton qui est venu ce côté en bourse
54:11il y a quelques années. Bon, forcément, c'est pas forcément
54:13un succès, mais c'est une sport tech. – Donc c'est
54:15les machines d'appartement, mais avec
54:17beaucoup de digital, avec beaucoup de connexion, etc.
54:19D'accord. – Voilà. Il y a eu Vogo
54:21qui est un exemple français de sport tech.
54:23Et après, il y a beaucoup d'entreprises françaises,
54:25par exemple Sorare, qui est arrivé
54:27et peut-être qu'un jour, ils accepteront de ce côté en bourse
54:29pour lever des capitaux et
54:31poursuivre leur croissance. – Ok. Non, c'était
54:33pour bien comprendre ce que c'était que de la sport tech.
54:35Parce que la tech, il y en a partout aujourd'hui.
54:37Tiens, justement, parlons un peu des équipementiers
54:39quand même. Alors, ils sont
54:41dans les activités, l'économie historique
54:43du sport, mais au sein des
54:45équipementiers, il y a des équipementiers historiques
54:47et puis il y a de nouveaux équipementiers
54:49qui sont aujourd'hui plutôt en
54:51grand développement, en forte croissance.
54:53Nike faisait un warning
54:55il y a une dizaine de jours.
54:57Que nous dit le warning de Nike ?
54:59Des difficultés peut-être
55:01des grands acteurs historiques
55:03avec toute la légacie, la taille
55:05qu'ils ont à gérer dans cet univers.
55:07Et qui sont les nouveaux
55:09entrants et des nouveaux entrants investissables
55:11aujourd'hui pour une stratégie comme la vôtre,
55:13Arnaud ? – Alors, nous, on est
55:15assez confiants sur des entreprises
55:17qui gagnent des parts de marché
55:19dans des verticaux très précis de l'industrie
55:21du sport. Je pense notamment aux chaussures
55:23de sport, de running. Voilà, on sait
55:25que les sports outdoors, les sports d'extérieur,
55:27le running est en pleine explosion
55:29et accélère réellement.
55:31Et effectivement, des nouveaux entrées
55:33gagnent des parts de marché sur des innovations
55:35technologiques très fortes. Je pense à
55:37ON Holding, qui détient la marque
55:39ON dans le running.
55:41– Ça c'est suisse ? C'est
55:43flagué Roger Federer ?
55:45– Roger Federer est le capital.
55:47Ils ont fait une IPO à
55:49New York il y a quelques semestres.
55:51Et également
55:53Oka, qui était
55:55une marque française, qui a été rachetée par un groupe américain
55:57DK Southdoor.
55:59Et Oka, clairement,
56:01gagne des parts de marché dans le secteur du running.
56:03Et ça, ce sont les équipementiers qui vont
56:05se diversifier, qui vont
56:07s'internationaliser, qui vont
56:09augmenter les réseaux de distribution.
56:11Et voilà, les produits
56:13marchent et continueront à marcher.
56:15– Et là, on est sur des marchés
56:17effectivement cibles.
56:19C'est la technicité des produits
56:21qui est le déclencheur d'achat
56:23essentiellement, c'est ça ?
56:25– Clairement, c'est des gains
56:27de parts de marché sur l'innovation.
56:29Et c'est peut-être là où les grands
56:31équipementiers ont peut-être pêché
56:33récemment.
56:35On a un manque d'innovation chez Nike, clairement,
56:37aujourd'hui, et on espère
56:39que la boîte, l'entreprise, pourra
56:41émettre des nouveaux produits
56:43de l'innovation dans les prochaines années.
56:45– Concrètement, là, sur le warning d'il y a
56:47dix jours, qui a fait quand même du mal, c'est une blue chip
56:49historique, Nike aux Etats-Unis.
56:51Qu'est-ce que le marché attend concrètement ?
56:53Il y a un calendrier de quelque chose qui
56:55doit permettre à Nike de reprendre un peu la main
56:57en termes d'écoute historique, j'entends ?
56:59– Oui, oui, l'écoute historique de Nike est un petit peu
57:01abîmée, vous avez raison, il y a eu des
57:03balbutiements sur la stratégie entre
57:05ce qu'on allait en wholesale, en retail.
57:07Nike a fait le choix, plutôt,
57:09de délaisser la partie distribution
57:11et privilégier le retail, qu'aujourd'hui
57:13est un petit peu en décélération.
57:15Et on imagine, Nike,
57:17lors de sa présentation Investisseur, qui aura lieu
57:19normalement à la fin
57:21de l'année, au mois de novembre,
57:23présenter un plan stratégique sur les prochaines années
57:25pour essayer de convaincre à nouveau le marché.
57:27– Un mot, peut-être, pour finir,
57:29de l'effet JO,
57:31mais au-delà des JO,
57:33du cycle des événements sportifs
57:35et de leurs impacts
57:37sur cette économie,
57:39cette industrie du sport,
57:41qu'est-ce qu'on peut en dire ?
57:43– Aujourd'hui, on a
57:45évidemment deux événements majeurs,
57:47l'Euro de foot et les Jeux olympiques.
57:49Les Jeux olympiques, on voit plutôt ça comme une vitrine
57:51pour les marques qui auront forcément
57:53des dépenses marketing importantes.
57:55On Holding
57:57devra forcément bénéficier
57:59de ces Jeux olympiques,
58:01sur la notoriété. D'ailleurs, il s'ouvre une boutique
58:03sur les Champs-Elysées, dans les prochains jours.
58:05Pareil pour Oka,
58:07il aura plutôt des gains de notoriété.
58:09Et les gains d'affaires réelles, tangibles,
58:11ce sera pour l'Euro.
58:13Les ventes de maillots, ça c'est un tangible.
58:15– Donc c'est quand même deux dynamiques
58:17et deux logiques différentes entre ces événements.
58:19– Voilà, c'est plutôt un côté marketing,
58:21innovation, présentation de vos produits.
58:23Évidemment, vous pouvez vendre des maillots
58:25tout de suite.
58:27– Ça se retrouve en chiffre d'affaires.
58:29Merci beaucoup Arnaud.
58:31Merci d'être venu nous éclairer sur cette thématique du sport.
58:33C'est une des stratégies que vous gérez
58:35chez Usess Gestion.
58:37Arnaud Morvilles qui était avec nous l'invité
58:39de ce quart d'heure thématique de Smart Bourse
58:41ce soir sur Bismarck.
58:43Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org