SMART BOURSE - Emission du lundi 5 juin

  • l’année dernière
Lundi 5 juin 2023, SMART BOURSE reçoit Alexandre Baradez (Chef analyste, IG) et Irina Topa-Serry (Économiste senior marchés émergents, AXA IM)

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bienvenue dans Smart Bourse, votre double dose quotidienne de marché en direct sur
00:11 Bismarck, chaque jour à la mi-journée 12h33 et en fin d'après-midi la grande édition
00:16 Pendant une heure à partir de 17h, rediffusée à 20h sur Bismarck TV, émission que vous
00:21 retrouvez chaque jour en replay sur Bismarck.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
00:26 Au sommaire de cette édition de la mi-journée, pour démarrer cette nouvelle semaine, nous
00:30 reviendrons sur la décision difficile des membres de l'OPEP+ ce week-end réunis à
00:36 Vienne.
00:37 Une décision qui aboutit sur une stratégie assez isolée de la part de l'Arabie Saoudite
00:42 qui s'engage à prendre, j'allais dire, à son crédit, la baisse de production d'un
00:48 million de barils par jour sur la production domestique saoudienne.
00:52 Et à compter du mois de juillet, une décision destinée à soutenir les prix du pétrole
00:57 qui ont reflué très nettement avec une glissade de plus de 10% ces derniers jours, en ligne
01:02 droite quasiment.
01:04 La décision annoncée ce week-end par l'OPEP+ et notamment par l'Arabie Saoudite permet
01:10 effectivement de stabiliser les prix et d'enclencher un rebond des prix du pétrole.
01:15 Le brut léger américain qui était retombé très nettement sous les 70 dollars, 68 au
01:20 plus bas ces derniers jours, est en train de repasser très nettement là au-dessus
01:23 des 70 dollars.
01:24 On est autour de 73 dollars pour le baril de brut léger américain à ce stade.
01:28 Décryptage à suivre avec notamment le prisme émergent, cette Irina Topasseri, économiste
01:34 senior spécialiste des émergents chez AXA-IM qui sera avec nous en plateau pendant cette
01:39 demi-heure.
01:40 Du côté de l'agenda de la semaine, sur le plan des indicateurs statistiques, la semaine
01:44 sera plutôt légère.
01:46 En attendant les prochaines décisions de Banque Centrale, Fed et BCE la semaine prochaine,
01:51 les banquiers centraux qui vont entrer dans la période de calme.
01:54 Avant ces décisions, Christine Lagarde doit témoigner cet après-midi devant le Parlement
01:59 européen mais à partir de demain et des prochains jours, les paroles des banquiers
02:03 centraux seront désormais interdites avant les prochaines décisions.
02:08 Du côté des indices qui seront quand même suivis par les investisseurs, on peut noter
02:12 l'enquête dans le secteur des services aux Etats-Unis, l'ISM Service qui sera publié
02:17 cet après-midi et qui rapportera la dynamique d'activité dans le secteur des services pour
02:22 le mois de mai aux Etats-Unis.
02:23 Et dans ce contexte, comme chaque lundi, le plan de trading de la semaine à suivre dans
02:27 quelques instants avec Alexandre Bardez d'IG.
02:30 On notera que la tendance pour démarrer la semaine est très calme en Europe avec des
02:36 indices qui restent parfaitement à l'équilibre ou autour, après un rallye américain qui
02:41 aura été spectaculaire y compris sur la dernière séance de la semaine dernière,
02:45 vendredi avec une envolée du Dow Jones, du S&P 500 et du Nasdaq.
02:50 Identifiez, analysez, planifiez, tradez votre rendez-vous avec IG, investissez avec les
02:57 Turbo 24.
02:58 Le plan de trading de la semaine pour débuter chaque semaine avec les équipes d'IG.
03:13 Alexandre Baradez est avec nous en plateau, chef analyste chez IG.
03:16 Bonjour et bienvenue Alexandre.
03:17 Bonjour Édouard.
03:18 Ravi de vous retrouver.
03:19 Ce qui est assez fascinant, c'est que si on regarde les actions mondiales dans leur
03:21 ensemble, alors il y a des spécificités locales ici et là, mais on voit quand même
03:25 que les actions mondiales continuent non seulement de bien tenir mais même de progresser, tirées
03:30 par un groupe de valeurs qui est un groupe de valeurs de croissance avec les niveaux
03:36 de valorisation parmi les plus élevés, quand dans le même temps on observe un dollar qui
03:42 sera fermé et des marchés obligataires qui corrigent à nouveau avec des taux qui sont
03:46 quand même repartis très nettement à la hausse.
03:48 C'est vrai que le paysage entre marchés est très divergent, en fait on n'a pas les
03:52 mêmes signaux d'un marché à l'autre et c'est vrai que vous avez des marchés comme
03:55 le marché à actions qui lui est déjà dans l'étape d'après, dans l'étape du
03:58 "la pause est là, la pause est annonciatrice à quelques mois d'un pivot de la Fed etc."
04:02 donc on est déjà dans la partie en bélie de la situation moyen terme, pas que les techs,
04:08 d'ailleurs on voit que la semaine dernière, fin de semaine, les valeurs plus cycliques
04:10 aussi, le Dow Jones a bien rebondi, tous les indices ont aimé finalement ce qu'ils
04:14 ont vu, mais c'est vrai que le message quand même qui a boosté un peu tout ça c'est
04:18 le message qu'on a eu en milieu de semaine dernière, il y a eu plusieurs membres de
04:22 la Fed mais celui qui a retenu l'attention des marchés c'est évidemment le vice-président
04:24 Jefferson.
04:25 Qui est nouveau dans le paysage, il était à la Fed depuis quelques temps mais il vient
04:29 d'être nommé comme vice-président de la réserve fédérale américaine par Joe Biden,
04:32 Philip Jefferson, qui est un économiste.
04:34 Qui est un économiste et qui dit très clairement qu'il est favorable à une pause sur les
04:38 taux au mois de juin pour avoir le temps d'évaluer la situation et voir s'il est nécessaire,
04:42 c'est toujours le terme qui revient, s'il est nécessaire de relever encore les taux,
04:45 de poursuivre le durcissement en juillet.
04:47 Donc c'est vrai que pour le marché ça a fait tilt et pour montrer à quel point ça
04:50 fait tilt rapidement c'est qu'on avait eu juste avant son intervention les chiffres
04:53 jeules de l'emploi vacant aux Etats-Unis qui a fortement rebondi, plus de 600 000 emplois
04:57 vacants par rapport au mois précédent, on est repassé au-dessus de 10 millions avec
05:00 une série de chiffres avant le rapport sur l'emploi, sur les inscriptions au chômage,
05:04 sur l'enquête ADP également, à près de 300 000, 280 000.
05:07 Et donc il a réussi à infléchir ce sentiment que les probabilités étaient à 70% pour
05:11 pas de pause en juin, après son speech on est passé à 30% de probabilité de pas
05:15 avoir de pause en juin.
05:16 Donc le marché, Action, a été convaincu de ça.
05:19 Mais dans le même temps d'autres marchés ne sont pas d'accord avec ça.
05:22 Le marché obligataire par exemple, vous allez avoir en graphique dans quelques instants.
05:25 - On regarde donc la pente de la courbe entre le 2 ans et le 10 ans, c'est ça qui est un
05:30 des indicateurs de référence ?
05:31 - Un des repères, alors grosso modo ça dit quoi ? Ça dit que les taux courts, le 2 ans
05:35 qui est un taux plutôt court, est largement plus du taux 10 ans, ça ça fait déjà des
05:38 mois que c'est le cas, mais on remarque depuis quelques jours que l'écart s'est accentué.
05:43 C'est-à-dire qu'en gros le taux de 2 ans est resté bien perché, il a même rebondi
05:45 envers le taux de 10 ans, il n'a pas su la même trajectoire.
05:47 Et pourquoi on a les taux comme ça, 2 ans qui sont tordus ? Le taux de 2 ans, il vous
05:49 dit quoi ? Il vous dit à 4 et quelques, 4,60, il y aura encore de l'inflation sur nos ans
05:53 moyens internes, il y aura de la croissance, mais il y aura quand même de l'inflation,
05:56 et la Fed va devoir garder ses taux élevés pendant quelques temps.
05:59 Si ce message avait percuté aux oreilles du marché obligataire, le message de Jefferson,
06:02 on aurait eu le schéma inverse, c'est-à-dire une repentification de la courbe, la partie
06:06 courte qui tombe, enfin qui tombe, qui baisse, et puis la partie longue qui se maintient,
06:09 repentification en tout cas, petit rebond.
06:11 Ce n'est pas le cas, le dollar également, le dollar index n'a pas beaucoup bougé, donc
06:15 il n'y a réellement que le marché à action qui garde cette politique-là.
06:17 Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, je pense qu'on doit non pas, il ne faut pas être contrariant,
06:21 pour être contrariant, on doit se devoir d'être, enfin on se doit pardon, d'avoir
06:26 un esprit quand même critique, parce qu'il faut se rappeler que Powell dans ses différentes
06:29 déclarations, pendant les conférences de presse, les journalistes lui demandent, ils
06:32 l'ont déjà demandé à plusieurs reprises, mais est-ce que le temps n'est pas venu de
06:35 faire une pause vocalement, et il a répété à plusieurs reprises qu'il ne voulait pas
06:38 de cheminement erratique de la politique monétaire.
06:40 En gros, ce qu'il veut, c'est ce qu'on a depuis le début, quelque chose de très très
06:42 linéaire, alors plus ou moins intense, mais très linéaire, sans pause, arriver au taux
06:46 qu'il a dit qu'il soit suffisamment restrictif, et y rester.
06:50 Donc, se dire je fais une pause pour relever le taux en juillet ensuite, pour moi, ça
06:55 n'a de logique que si les membres de la Fed ont voulu dire on fait une pause mais c'est
06:59 un message qui reste un peu au quiche, sachant qu'on ne fera pas de hausse en juillet, on
07:03 fait croire qu'on garde l'option juillet ouverte, ça nous laissera le temps de nous
07:06 confirmer que l'inflation est bien en train de s'infléchir.
07:08 Je vois que ça comme hypothèse.
07:09 L'hypothèse pause et hausse en juillet me paraît dangereuse déjà, c'est la période
07:12 estivale, remontée des taux.
07:14 C'est 26 juillet, la réunion suivante pour la Fed.
07:16 Exactement, puis il y a Jackson Hole après, fin août.
07:18 Je trouve que c'est une période dangereuse pour recalibrer la politique monétaire, alors
07:21 qu'il suffirait d'impulser ce qu'il faut au mois de juillet, puis de laisser après
07:24 l'été filer tranquillement.
07:25 D'autant que certains estiment, c'est un avis partagé, enfin même émis par Larry
07:29 Murs, lui-même, skipper la hausse de taux de juin, c'est se retrouver face à un risque
07:35 de devoir faire peut-être non pas 25, mais 50 en juillet.
07:38 Oui, c'est ça, il y a des échos.
07:40 Alors quel est le degré du règlement de compte par contrement de la Fed ? On sait
07:44 qu'il y a Dudley aussi qui était l'ancien président de la Fed de New York et qui est
07:47 devenu columniste pour Bloomberg.
07:48 Oui, ils sont tous, il s'est lâché, il a dit…
07:50 Pourvoyeurs d'opinion maintenant.
07:51 Exactement.
07:52 Et il dit quoi ? Il dit que, alors oui, il estime que la Fed n'a pas assez fait, que
07:55 le marché de l'immobilier est en train de repartir, etc.
07:58 Ça donne quand même une vision où les stats macro hard sont encore… enfin, celles les
08:02 plus critiques pour la Fed sont encore bonnes, solides.
08:05 L'inflation, l'emploi, il n'y a pas vraiment de signaux de craquage qui pourraient
08:09 être en train de dire "on fait une pause définitivement".
08:11 Un mot quand même de la situation des actions, effectivement.
08:15 Alors déconnectées de certaines autres considérations, notamment celle de politique monétaire.
08:20 25 points de base, de plus ou de moins, j'allais dire pour un investisseur actions, qu'est-ce
08:25 que ça change ? Pas grand-chose.
08:26 D'autant que l'investisseur actions, il a un nouvel os à ranger aujourd'hui qui
08:31 s'appelle l'intelligence artificielle générative.
08:33 Non mais c'est quand même fascinant de voir ce thème qui est en train de mettre
08:38 un coup de boost à certains indices, à certaines valeurs spécifiques.
08:42 Ce n'est pas un thème qui embarque évidemment tout le marché, mais ça semble être suffisant
08:46 pour l'instant pour permettre aux investisseurs de se projeter sur un thème de moyen long
08:50 terme.
08:51 Oui, complètement.
08:52 Et on voit qu'aux Etats-Unis, celles qui ont bénéficié de ce thème-là aussi, c'est
08:54 les classiques GAFAM, GAFTA, on n'a pas ça comment on veut maintenant, mais les 5 plus
08:58 grosses, le chiffre qui est passé l'autre jour m'a percuté, la concentration de capitalisation
09:02 boursière des 5 plus grosses est au plus haut depuis 1972.
09:05 Alors c'est du 25 ou 26%, mais on n'a jamais eu une telle concentration de capitalisation
09:09 sur 5, non seulement, depuis 1972.
09:12 Donc évidemment, on connaît leur rentabilité ou autre, mais il y a quand même un petit
09:15 phénomène qui se produit.
09:17 Si vous regardez le CAC 40 par exemple, le CAC 40 depuis quelques jours il est quand
09:20 même comme ça, le Nasdaq il est comme ça.
09:21 Donc il y a quand même un thème tech, AI qui s'empare du marché.
09:24 Sur le CAC spécifique, effectivement, l'Europe a plutôt sous-performé au mois de mai, le
09:31 Nasdaq, le marché américain a été emmené par le thème de l'IA, la fusée Nikkei aussi,
09:36 de l'autre côté du globe continue de poursuivre son envolée spectaculaire.
09:40 C'est vrai que sur l'Europe et sur le CAC, il y a eu quelques gaps à la baisse au cours
09:44 des dernières séances.
09:45 Il y a eu une séance assez lourde qui était la séance de fin de mois, le 31 mai je crois,
09:48 il y a eu beaucoup de volume.
09:49 Qu'est-ce qu'on peut dire de la situation technique d'un indice comme le CAC ?
09:52 Je l'ai plutôt apprécié parce qu'on avait la correction de mars qui était un premier
09:55 signal de volonté de consolider.
09:57 Ça va partir un peu vite après, à 7600, besoin de réellement consolider, on lâche
10:00 à nouveau 6% de plus de sommet.
10:02 Donc moi j'ai passé une consolidation qui est certes un peu oblique quand même, mais
10:06 dans l'amplitude des mouvements, c'est ce que l'on pensait voir à ce stade du cycle
10:10 par rapport à des anticipations sur la Chine qui avaient été bien gonflées, etc.
10:13 Voir une luxe qui rend, les plus grosses qui rendent 5, 6, 7, 8, 10% parfois, c'est plutôt
10:17 sain, ça entraîne le CAC à consolider.
10:19 Je trouve que la position est juste et bonne du CAC 40, par contre à très court terme,
10:24 on appelle ça plan de trading donc derrière court terme, je suis évidemment bullish
10:29 moyen terme, je pense que le CAC a 8000 et c'est sans problème, et même j'ai fait
10:32 des projections sur plusieurs années à 11000 et quelques, je pense qu'il ne faut pas s'opposer
10:35 au CAC.
10:36 Simplement à court terme, pour revenir bullish, moi j'attendrais quand même 7550, 7600.
10:40 J'attendrais de vrais retours sur sommet et idéalement si par exemple vous avez quelques
10:44 stades américaines qui vont dans le sens de la pause de la fête, des stades un peu
10:47 moins bonnes ou des propos de la garde, par exemple cet après-midi, qui irait dans le
10:50 sens un peu plus doviche ou moins agressif que ce qu'on a entendu en tout cas.
10:54 Il faut des signaux quand même techniques mais pas avant.
10:56 Pour l'instant, je reste prudent parce que vous voyez qu'on a ce qu'on appelle un pull
10:58 back, on a cassé une zone et on vient la retester.
11:00 Si après ce test, vous revoyez les 7100, là par contre, je pense que ça ne sera pas
11:04 sans le concours des marchés américains aussi, donc je pense que ce sera une invitation à
11:07 aller à 6800.
11:08 Donc voilà, 7100 revues, c'est un risque d'arrêt de 300 points de baisse.
11:11 Donc voilà les deux zones à surveiller.
11:13 Qu'est-ce qu'on peut dire du retracement qu'on a observé sur l'euro/dollar avec notamment
11:17 un dollar qui sera fermé face à un ensemble de devises ? Est-ce que du point de vue de
11:21 dollar, c'est juste une correction du mouvement de baisse qu'on observe depuis des mois et
11:25 des trimestres sur le dollar ou est-ce que c'est une tendance qui est en train de s'infirmer
11:28 peut-être ?
11:29 Non, je ne pense pas.
11:30 Je pense que ce que vous disiez en première hypothèse, c'est plutôt, on voit toute la
11:32 phase d'affaiblissement, là, tout le rallye en gros fin de l'année dernière et une partie
11:36 de l'année.
11:37 Je pense que le point bas a été marqué dans cette zone de l'année dernière.
11:41 Je ne pense pas qu'on y revienne à hormis les scénarios catastrophiques sur l'inflation
11:44 qui pousserait ou une crise de liquidité en dollar qui amènerait le dollar sur des niveaux
11:50 à nouveau très élevés.
11:51 Mais aujourd'hui, on n'a pas les bases pour ça, pour le scénario de base.
11:54 Donc l'idée, c'est plutôt un scénario médian de consolidation, ce qu'on est en train de
11:58 voir.
11:59 Ça va pousser sur l'euro, ça va consolider dans deux vagues.
12:00 Ça peut peut-être aller chercher avec cette question de la réunion, s'il y a des sources
12:05 qui s'exprimaient avant la fête.
12:06 Les membres de la fête, on le rappelle, ne peuvent plus parler avant.
12:08 Une semaine avant, normalement, c'est quand il y a une période.
12:11 Donc s'ils ont un truc à dire, ça aide les sources, les médias, faire passer un message.
12:14 Ça, c'est toujours possible.
12:15 Je ne dis pas que c'est ce qu'il faut attendre, mais il me semble que le risque à court terme
12:18 quand même, c'est que ça va être un peu plus bas, vers du 1,05.
12:20 Toujours cette idée qu'on ne sait pas encore définir si précisément il y aura pause ou
12:23 pas.
12:24 Et ça, ça peut encore un peu porter le dollar, sauf à avoir cet après-midi un ISM catastrophique,
12:28 etc.
12:29 Là, le dollar affaiblirait d'un coup et le problème de la pause serait réglé.
12:30 Donc pour l'instant, je suis encore à penser que ça peut encore monter sur le dollar,
12:34 mais de manière très tactique, court terme.
12:36 Et l'idée, c'est plutôt en range, là, depuis quelques mois, entre 1,05 et 1,10 pour
12:41 ensuite aller chercher 1,15, 1,20 à moyen terme.
12:44 Qu'est-ce qu'on peut en dire du pétrole ? Et on continuera d'en parler dans un instant
12:47 avec Irina Topasseri pour décrypter la décision difficile, je disais, de l'OPEB+ ce week-end.
12:52 C'est même, surtout et avant tout, une décision de l'Arabie Saoudite.
12:55 Oui, qui prend en compte, Irina en parlera plus que moi, qui prend en compte toute la
12:59 baisse d'ailleurs.
13:00 Alors, ce qui est intéressant de voir, c'est que ça intervient quand même, successivement,
13:04 on a plusieurs annonces maintenant.
13:05 On voit quand même que la zone est 70 dollars.
13:06 Déjà pour les États-Unis, c'est une zone d'intérêt pour commencer à refaire les
13:09 stocks.
13:10 Ça, on en avait parlé, c'était ce qu'il faisait dire.
13:11 Il y a eu quelques premiers achats, je crois.
13:12 Exactement, 3 millions, c'est pas énorme.
13:13 Il y a des prix pour août, je crois.
13:14 Donc voilà, c'est des petits montants.
13:15 Il faut encore refaire 200, 300 millions.
13:16 Donc, il y a largement de quoi faire.
13:17 Mais souvenez-vous que le gap qu'on avait eu, la précédente coupe au mois d'avril,
13:23 Russie plus Arabie Saoudite, c'est ce gros gap qui nous a amené à 83 dollars.
13:26 Et on disait, attention, les États-Unis, eux, veulent un retour à la 70.
13:29 Ils les ont eu, ce retour, et même un petit peu en dessous.
13:31 Donc, je trouve qu'on est dans la zone cohérente pour les États-Unis.
13:34 65-70, c'est cohérent pour la stratégie.
13:36 L'Arabie Saoudite vient de nous montrer que c'est une zone qu'ils veulent défendre.
13:40 Donc, pour essayer d'être plus baissier que ça, on ne peut pas le faire au stade actuel.
13:44 Il faut vraiment qu'il y ait des alertes globales, macro et marché, en fait.
13:47 Pour aller chercher un 60 et un peu plus bas, il faudrait que les marchés actions dévisent
13:51 de 5-10 %, que le pétrole tape 67 dollars.
13:53 Là, pourquoi pas ? Mais pour l'instant, à 73, on ne va pas être baissier sur ces
13:56 niveaux-là.
13:57 C'est quand même plus que si on commençait à avoir 75, parce que le marché actions
14:00 poursuivait son rebond, parce que les messages monétaires continuaient d'être moins agressifs.
14:05 Dans ce cas-là, au-delà de 75, on viserait un retour à 80-83, horizon plusieurs semaines.
14:10 Mais on commencera à parler un peu de fonctions de bottom, vous voyez, un creux comme ça
14:13 qui s'est formé depuis les 130, qui atterrit doucement, pour repartir progressivement à 80.
14:17 Mais voilà, on a un temps de signe qu'on n'a pas.
14:19 Mais pour être défensif, il faut vraiment le faire sur des questions d'environnement
14:22 de marché global.
14:23 À ce stade, il n'y a pas les éléments pour ça.
14:25 Les Saoudiens avaient déjà prévenu quelques jours avant la décision de shorter, arrêter
14:30 de shorter le baril.
14:31 Arrêter de shorter, parce que les positions spéculatives short sur le baril atteignaient
14:34 quand même des montants monstrueux.
14:35 Merci beaucoup Alexandre.
14:39 IG avec nous chaque lundi pour le plan de trading de SmartBourse.
14:42 Et c'est Alexandre Bardès qui est avec nous en plateau en ce début de semaine.
14:45 Identifier, analyser, planifier, trader.
14:49 Votre rendez-vous avec IG.
14:51 Investissez avec les Turbo 24.
14:52 Venons-en à présent aux questions macroéconomiques dans l'univers au sens large des émergences
15:09 et la spécialité d'Irina Topasséri, économiste senior chez AXA-IM.
15:12 Bonjour et bienvenue Irina.
15:13 Bonjour.
15:14 Vous dites beaucoup en tant qu'économiste comment vous lisez cette décision de l'OPEC.
15:17 Alors sur le plan de la décision en elle-même c'est compliqué parce qu'on voit quand même
15:22 des intérêts, des pays clés qui ne défendent pas forcément les mêmes intérêts au sein
15:26 de l'OPEC+.
15:27 On le rappelle, le cartel historique traditionnel ajouté de quelques pays producteurs clés
15:32 comme la Russie aujourd'hui.
15:35 Qu'est-ce que ça nous dit effectivement des intérêts, des enjeux des principaux
15:38 pays producteurs et puis peut-être de l'enjeu spécifique pour l'Arabie Saoudite aujourd'hui ?
15:43 C'était compliqué parce que d'abord ils avaient le choix entre rien faire et attendre
15:49 à comprendre où vont les fondamentaux parce qu'en fait sur le plan des fondamentaux,
15:54 les pays producteurs de pétrole et notamment l'Arabie Saoudite voient des signes au contraire.
15:58 Donc on parle, on avait le plafond de la dette, on a la récession ou pas récession aux États-Unis,
16:03 la Chine ça monte, ça descend, qu'est-ce que ça fait, ça accélère ou pas.
16:07 Même du côté du raffinage, par exemple de l'activité raffinage chinoise, on a l'impression
16:11 que l'activité en Chine est plutôt bonne, ce qui n'est pas encore confirmé par les
16:14 données macro.
16:15 Le forage américain par exemple était en légère baisse.
16:21 Donc en gros ils ont tellement de signaux qu'ils auraient pu attendre.
16:25 Sauf qu'effectivement je pense qu'il y avait d'abord les positionnements puis aussi une
16:29 descente assez vertigineuse.
16:31 Il y avait une dynamique de prix qui était quand même une alerte.
16:33 Il a fallu répondre.
16:34 C'est peut-être aussi la raison pour laquelle l'Arabie Saoudite en prend pour elle seule.
16:39 D'abord parce que les autres pays producteurs du cartel qui se sont engagés à des baisses
16:44 de production ne les ont pas encore atteintes.
16:46 Donc ça c'est quelque chose que l'Arabie Saoudite dit et je vous attends déjà à
16:49 venir sur ce qu'on s'était dit avant.
16:51 Donc déjà ça il faut le faire.
16:52 Et l'Arabie Saoudite en rajoute, enfin en lève encore un peu pour arriver à quelque
16:59 chose de ce que pour eux semble une situation plus stable.
17:03 Il faut le rappeler que l'Arabie Saoudite doit implémenter sa vision 2030.
17:08 C'est une vision de moyens long terme, parce qu'ils ne vont pas s'arrêter en 2030,
17:13 de tenter de limiter leur dépendance au prix du pétrole.
17:18 Mais enfin bon jusque là ça va se faire grâce au prix du pétrole.
17:20 C'est-à-dire qu'il leur faut un niveau du pétrole d'abord moins de volatilité.
17:24 Ça c'est une première demande.
17:26 Et un niveau adéquat pour que les recettes fiscales soient suffisantes pour pouvoir mettre
17:31 tout ce plan où il va falloir investir dans d'autres industries.
17:34 Donc ça c'est une idée avec laquelle on a toujours frétillé sur le Golfe.
17:39 Parce qu'évidemment c'est des économies quasi pétrolières donc il fallait qu'elles
17:44 se détachent.
17:45 Mais finalement somme toute on ne l'a pas tellement vu.
17:47 Et donc là l'Arabie Saoudite semble être beaucoup plus engagée là-dedans.
17:49 Et quand vous regardez le FMI qui fait des projections de break-even du point mort fiscal
17:55 et du point mort externe du pétrole, vous allez voir que l'Arabie Saoudite elle est
17:59 cette année à 80 et l'année prochaine à 75 dollars le baril.
18:02 Donc il leur faut ça ne serait-ce que pour tenir leur balance fiscale neutre.
18:06 Pas de problème sur la partie externe évidemment puisque le break-even est beaucoup plus bas.
18:11 Ils sont autour de 40-45.
18:12 Donc tous ces pays-là sont plutôt confortables.
18:15 Donc je pense que dans le cas, si on s'extrait un peu de l'Arabie Saoudite et on se met au
18:19 point de vue des émergents, je pense qu'un niveau du pétrole qui resterait là où il
18:26 est aujourd'hui, si c'est ce niveau-là que l'Arabie Saoudite semble être plus à l'aise
18:30 avec, il heurterait moins les producteurs de pétrole qu'il donnerait plutôt un peu
18:37 d'air aux importateurs.
18:39 Et notamment je pense à tous ces pays dans les pays émergents frontières qui sont très
18:46 très pris de court.
18:48 Là vous allez aller sur des pays, le Pakistan, le Sri Lanka, enfin bon c'est des pays où
18:53 les choses sont difficiles mais qui pourraient effectivement recevoir un petit peu d'air
18:57 avec un prix de pétrole qui se stabiliserait plutôt sur un niveau bas qu'eux, on repartirait
19:03 très fortement à la hausse.
19:04 Alors qu'eux, qu'est-ce qu'ils gagneraient eux ? Un peu stabilité et puis les surplus,
19:09 un peu moins de surplus.
19:10 Ce n'est pas grave pour les pays du Golfe.
19:14 Finalement c'est plutôt pas mal piloté.
19:16 Je ne dis pas que l'Arabie Saoudite pilote les prix du pétrole dans l'intérêt général.
19:20 C'est leur intérêt et c'est normal.
19:22 Mais au final, d'un point de vue global macro, ce qui se passe sur le pétrole, c'est plutôt
19:27 pas trop mauvais pour tout le monde.
19:29 Oui tout à fait.
19:30 Ça valide en quelque sorte l'existence de ce cartel qui par moment a été remis en
19:35 question effectivement.
19:36 Donc il y a peut-être un petit peu de… Je pense que si je… Des pays pétroliers
19:42 qui peuvent souffrir d'un pétrole faible, là vous allez aller plutôt sur des pays
19:45 comme Équador, Nigeria.
19:47 Ça c'est des pays qui ont besoin de vraiment… Ils sont dépendants de largement plus que
19:54 les pays du Golfe.
19:55 Donc on va descendre, là encore une fois vous descendez sur ceux qu'on ne regarde
19:58 pas tous les jours mais qui ont des situations… Plus fragiles encore.
20:02 Plus fragiles.
20:03 Qu'est-ce qu'on peut dire d'ailleurs peut-être en lien avec le pétrole et les
20:05 matières premières de la reprise chinoise à ce stade ? Donc c'est la question récurrente
20:10 qui revient régulièrement.
20:11 Irina, il y a plein de manières d'essayer d'évaluer l'intensité de la reprise chinoise.
20:18 On peut regarder ce qui se passe du côté de l'inflation déjà.
20:20 L'inflation qui est quand même une fonction normalement de l'intensité économique
20:24 avec la taille d'un… Est-ce que la Chine est encore dans un risque déflationniste
20:29 quand le reste du monde ne parle que d'inflation ? À commencer par le Japon qui était peut-être
20:34 le pays le plus déflationniste du monde il y a encore quelques mois.
20:37 Il ne reste que la Chine.
20:38 C'est très perturbant.
20:39 C'est très perturbant non seulement devant une inflation quasi nulle on va dire, disons-le,
20:42 mais surtout en décélération.
20:44 Alors même que les mesures d'ouverture sont quand même derrière nous.
20:48 Alors il y a des raisons assez particulières.
20:51 On parle souvent en Chine du prix du port.
20:54 Alors il faut savoir que c'est quelque chose d'assez volatile et qui peut perturber
20:58 beaucoup l'inflation.
20:59 Mais au-delà de ça, on va enlever les bruits.
21:03 Nous aussi on a des bruits aux États-Unis sur le prix des voitures de deuxième main.
21:07 Bien sûr.
21:08 Ça peut perturber profondément la mesure statistique.
21:10 On est assez habile pour comprendre ça.
21:13 Donc on va le laisser de côté.
21:14 Il y a quand même une situation en Chine.
21:18 Et ça s'est vu aussi sur les données de croissance parce que d'abord on a eu des
21:23 bonnes nouvelles.
21:24 La réouverture.
21:25 Ça s'est d'ailleurs joué très fortement sur les marchés.
21:27 Mais en fait, me semble-t-il, la réouverture dans sa force économique, en fait, elle s'est
21:32 matérialisée très au début de l'année.
21:36 Genre janvier, janvier, février.
21:37 Ça a été très concentré.
21:39 Très, très concentré.
21:40 Et donc effectivement, le premier trimestre a été vu très fort.
21:43 Il y a eu toutes les révisions à la hausse du consensus en général économique.
21:48 Et derrière, on a des données mars, avril.
21:50 Cette semaine, on aura le mois de mai.
21:52 Donc on les attend un peu avec impatience pour voir.
21:55 Mais effectivement, avril.
21:56 Alors en soi, si vous ne connaissez pas l'économie chinoise, vous vous dites de quoi elle parle.
22:00 Ça s'accélère partout.
22:01 Oui, ça s'accélère parce qu'en glissement annuel, on a un comparatif avec la fermeture
22:04 de Shanghai.
22:05 Bien sûr, c'était Shanghai l'an dernier qui était fermé.
22:06 Oui, donc forcément, le consensus attendait, mais bien plus fort que rebond parce qu'il
22:10 était justement un peu aidé par les effets de base.
22:13 Et il a manqué à l'appel.
22:14 Et je pense que le vrai sujet aujourd'hui, c'est le problème de la confiance.
22:18 Il y a un problème de confiance.
22:20 Alors, ça améliore un petit peu la confiance des ménages.
22:22 Mais enfin, il y a une vraie défiance sur ce que le consommateur chinois comprend de
22:26 la politique passée du gouvernement et celle à venir.
22:29 Et ça concerne souvent, et on revient toujours à l'éléphant dans la pièce, qui est le
22:34 secteur immobilier.
22:35 C'est-à-dire que c'était le seul endroit où les Chinois pouvaient investir.
22:38 C'était leur moyen de richesse, seul gage de richesse qu'ils avaient.
22:44 Refuge, si vous voulez.
22:45 Donc là, ils comprennent bien qu'il y a un sujet sur le secteur.
22:47 Ils comprennent bien que le gouvernement s'engage de manière structurelle à limiter ce problème.
22:52 Donc, même si aujourd'hui, ils desserrent un peu les étaux qu'eux-mêmes ont serrés,
22:56 on sent bien que l'envie n'y est pas.
22:59 Parce qu'en fait, ils se disent, la prochaine fois, qu'est-ce que je fais ?
23:02 Il y a un sujet très politique derrière ça, Irina, évidemment.
23:05 Mais du point de vue de la fonction de réaction des agents économiques chinois, du consommateur
23:10 chinois, de l'épargnant chinois, oui, il y a un avant après.
23:13 Il y a des schémas qu'on avait en tête il y a encore peut-être quelques années,
23:18 pré-Covid, qu'on peut difficilement plaquer aujourd'hui dans ce contexte de réouverture,
23:24 de sortie de crise sanitaire.
23:25 On a même reparlé du Covid en Chine il y a quelques jours.
23:28 On remet un peu le nez sur les cours.
23:30 Mais la peur du virus, elle n'a pas totalement disparu, notamment de la population chinoise.
23:35 C'était une des raisons pour lesquelles nous n'avons pas révisé la croissance chinoise
23:39 après le T1, en se disant, en fait, on s'était dit, il y a peut-être même une nouvelle vague
23:43 au T2.
23:44 Finalement, on ne l'entend pas, la vague.
23:45 On entend effectivement des craintes.
23:46 Mais l'idée n'était pas nécessairement qu'on aurait une grande...
23:50 Sachant qu'ils étaient peu vaccinés, une population assez vieillissante, un système
23:55 de santé qu'on imagine bien qu'elle ne peut pas prendre en charge ce qu'on a vu chez
23:59 nous, par exemple, des vagues semblables.
24:01 Mais somme toute, ça ne s'est pas tout à fait passé comme ça.
24:04 Donc ça, c'était plutôt la bonne nouvelle.
24:05 Mais on s'était dit, même un comportement défiant d'un consommateur qui se dit, il
24:09 y a une petite vague, je sors moins, je consomme moins, je vais moins m'engager dans des dépenses,
24:14 notamment dans des services où on attendait effectivement la reprise économique, devrait
24:17 se faire comme chez nous d'ailleurs, par la consommation des services.
24:22 Parmi les vieilles recettes chinoises, donc on met de côté la relance immobilière,
24:26 etc.
24:27 Il y a tout le domaine des investissements liés à la transition et je crois que de
24:31 ce point de vue-là, il n'y a pas d'inflexion, ça reste un sujet majeur.
24:34 Quand on voit le niveau faible d'inflation dans les prêts à la production notamment,
24:40 quand on voit la faiblesse du yuan, de la devise face aux dollars notamment, est-ce
24:44 que la Chine peut compter sur la machine export ?
24:46 Justement, c'est ça le problème.
24:48 C'est que par exemple, dans nos prévisions, même si tu avais un air positif un peu sur
24:55 l'économie mondiale, on se dit quand même que toute la remontée des taux passés à
24:59 un moment donné va commencer à filtrer dans l'économie, notamment dans l'économie
25:05 occidentale.
25:06 Donc la demande d'importation des pays occidentaux devrait quand même fléchir.
25:11 Donc tout ce qui est pays émergents, en gros, qui sont les exportateurs, les producteurs
25:18 de nos produits ici, vont être un tout petit peu en situation délicate.
25:22 D'ailleurs, on l'a vu au-delà de la Chine, par exemple au Brésil, même en Inde, c'était
25:28 plutôt sur les exportations nettes que ça tient encore la croissance.
25:31 Donc on se dit, les prochains trimestres, alors que la consommation commence un peu
25:35 à s'insagir justement, les effets passés de la politique monétaire très restrictive
25:41 dans les pays émergents dans leur globalité, on se dit qu'effectivement la Chine n'aura
25:44 pas ce moteur des exportations.
25:47 Et au-delà du fait que par le fait de leur devise, ils devraient bénéficier d'une
25:52 tarification et de leur manque d'inflation, d'une tarification intéressante sur les
25:55 prix relatifs internationaux, il se rajoute le problème de tension internationale.
25:59 Qui a nullé un peu le bienfait pour les termes de l'échange chinois.
26:03 Donc il y a tout ce sujet que la globalisation en soi a voulu pousser, de dire que ça permettra
26:08 justement une baisse du niveau général des prix en profitant des endroits qui produisent
26:13 à plus bas coût.
26:14 Et bien tout ça, c'est une logique qui aujourd'hui semble bien derrière nous.
26:19 Dernière question, parce qu'on en parlait il y a 15 jours avec vous pendant la période
26:22 d'élection en Turquie, Irina.
26:24 Et donc on a appris ce week-end que Erdogan, pour son nouveau mandat, rappelait l'économiste
26:31 Mehmet Simsek qui avait été déjà ministre des Finances, vice-premier ministre pendant
26:36 presque une dizaine d'années, je crois, entre 2009 et 2018.
26:40 Est-ce que ça augure d'une stratégie économique différente ?
26:44 J'espère.
26:45 En tout cas j'espère que la nomination est venue avec une sorte d'engagement de la part
26:51 d'Erdogan de donner les clés de la maison, en tout cas pour la gestion économique à
26:55 Mehmet Simsek.
26:56 Sinon je ne vois pas…
26:57 Oui, forcément c'est un signe…
27:00 Exactement, et si on se rappelle, il a été remercié justement quand on a commencé ce
27:04 nouveau modèle économique et cette nouvelle, je ne sais pas, test, expérimentation.
27:09 L'idée étant que quand on baisse les taux, ça va faire baisser l'inflation.
27:11 Alors l'idée en fait c'est de baisser…
27:14 C'est tout pour la croissance.
27:15 C'est tout pour la croissance, notamment des exportations.
27:18 Donc il avait quand même cette idée-là.
27:19 Donc si on baisse les taux et on donne en fait, et c'est ce qu'il a fait, on soutient
27:25 les sociétés exportatrices, on va réduire déjà ma balance courante, le problème,
27:31 l'épine vraiment de l'économie turque, et bien on va régler après.
27:38 Puis après les exportateurs vont embaucher, la croissance va continuer.
27:41 Les salaires suivront.
27:42 Il n'y avait pas l'inflation là-dedans en fait, dans cette boucle.
27:44 Oui, je comprends, dans le schéma.
27:46 Ce schéma ne s'est pas valu en fait.
27:48 Et donc forcément on pense qu'avec cette nomination, et d'ailleurs dans le marché,
27:54 surtout sur la presse locale, on voit aussi, on parle de changer la tête de la banque
28:01 centrale.
28:02 Oui, c'est ça.
28:03 C'est tout l'appareil économique derrière.
28:04 Oui, on est venu avec des profils d'acteurs éminents venus de d'autres banques américaines.
28:09 Et surtout, ce que je trouve intéressant dans la presse locale, c'est cette idée
28:14 qui est aujourd'hui très bien exprimée de part et d'autre, propagande ou pas, que
28:19 la livre turque doit s'affaiblir.
28:21 Donc ça c'est très très fort, parce que du coup on habitue en fait la population
28:25 à l'idée qu'il y a une sorte de douleur à infliger pour après mieux repartir.
28:29 C'est exactement ce qui se passe ce matin d'ailleurs.
28:32 La lire turque continue de s'affaiblir malgré les annonces du week-end.
28:37 Merci beaucoup Irina.
28:38 Merci pour ce décryptage, cet éclairage sur la situation ici et là de quelques pays
28:43 clés dans la sphère émergente.
28:45 Irina Topac, économiste senior chez AXA-M qui nous accompagnait pendant cette demi-heure
28:48 de Smart Bourse.
28:49 A la mi-journée, on se retrouve à 17h en direct sur Bismarck.
28:52 Merci.
28:53 Au revoir.
28:53 [Musique]

Recommandations