Alex Lutz : «Pour la moindre chose que l'on fait, on doit se sentir performant»

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Alex Lutz, comédien, réalisateur et humoriste, répond aux questions de Dimitri Pavlenko à l'occasion des quatre dernières représentations de son second one-man show au Théâtre du Châtelet du 14 au 17 juin.
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Transcript
00:00 -Il est 7h12 sur Europe, un très bon début de journée.
00:02 Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le comédien Alex Lutz.
00:05 -Vous savez, quand on crée un spectacle,
00:07 il faut un axe, évidemment.
00:09 J'en ai pas.
00:11 On reconnaît un Français à des dizaines de milliers de kilomètres.
00:14 Ah, c'est une fille d'attente !
00:16 Ah, d'accord, c'est pas indiqué en français,
00:20 donc...
00:21 J'avais même glissé dans mon portefeuille
00:23 une photo de Gandhi découpée dans un journal.
00:25 En fait, c'était l'acteur du film "Gandhi",
00:26 mais je ne le savais pas.
00:28 (Rires)
00:29 -Bonjour, Alex Lutz. -Bonjour.
00:31 -Bienvenue sur Europe 1.
00:32 Vous êtes sur la scène du Théâtre du Châtelet
00:33 pour les 4 dernières représentations
00:36 de votre second one-man show.
00:38 Ce sera du 14 au 17 juin au Théâtre du Châtelet.
00:40 Alors, second one-man show,
00:42 le premier honoré du Molière de l'Humour en 2016,
00:44 celui-ci, Molière de l'Humour 2020.
00:47 Pourtant, spectacle, on l'a entendu dans le court extrait
00:50 qu'on vient de diffuser, sans ligne directrice.
00:52 On arrive à faire un spectacle à partir de rien, Alex Lutz ?
00:55 -Ah, bah non, non, il est pas...
00:57 -Il s'entend d'une direction.
00:58 -Si, il a une direction, bien sûr.
01:00 Il a même une thématique, en fait.
01:01 Il a la thématique de la vulnérabilité, de l'annualité,
01:05 de la question sur la performance et de où elle se loge,
01:12 surtout actuellement, partout, tout le temps,
01:15 pour la moindre chose que l'on fait,
01:19 on doit se sentir performant, jusque dans sa dépression.
01:23 -Ça a pas l'air très marrant, là, dit comme ça.
01:27 -Non, non, parce que ça, c'est pour moi des sujets
01:28 qui sont extrêmement drôles quand on a un personnage
01:33 qui cherche et qui trébuche et qui arrive pas et qui arrive pas.
01:37 Je commence le spectacle en voulant faire une magnifique parade équestre
01:40 et ça foire tout de suite.
01:41 Et à partir de cette foirade-là, je construis tout mon spectacle.
01:47 -Il n'y a pas besoin d'imaginer la parade équestre
01:49 parce que le cheval vous accompagne sur scène,
01:51 vous repartez avec, mais ça vous vient d'où, cette idée ?
01:54 -Justement là-dessus, sur l'animalité, la vulnérabilité, etc.,
01:59 qui étaient des thèmes.
02:00 Et puis moi, ma passion et mon amour des chevaux,
02:02 et c'est vraiment des compagnons super, si on les soumet pas bêtement,
02:05 enfin, je veux dire, c'est vraiment des vrais chouettes camarades
02:09 et qui nous ressemblent.
02:11 Justement, ils sont très vaillants,
02:13 ils arrivent à rouler des mécaniques, à faire des parades,
02:15 mais c'est quand même un peu froussard, ça se casse un peu la...
02:18 Ça part facilement, ça part en son travail,
02:21 le cheval, c'est de partir en courant.
02:22 -Alors, si on était dans un western, Alex Lutz,
02:25 je dirais le monde se divise en deux catégories,
02:26 il y a les gens de réponses et les gens de questions.
02:28 Et vous venez de le dire, à la fin du spectacle,
02:31 on ressort quand même la tête pleine de questions,
02:33 les questions que vous nous suggérez.
02:36 Est-ce que c'est quoi ?
02:37 C'est le Alex Lutz plein de doutes que vous cherchez à transmettre ?
02:43 -En tout cas, j'encourage davantage s'il y a un message,
02:47 parce qu'après, il n'y a pas de message,
02:48 c'est sujet à rire, à se moquer de nous-mêmes,
02:51 à se regarder avec un peu... en baissant les masques, voilà.
02:55 Donc, mais s'il y a un message, c'est sympa de douter un peu.
03:01 Surtout, franchement, dans une époque de surexpertise,
03:05 de contre-expertise, tout le monde est expert de tout le monde.
03:09 C'est bien de faire un peu pouce.
03:12 -Alors, vous êtes sur scène, mais vous êtes aussi metteur en scène,
03:15 vous êtes aussi réalisateur.
03:16 Le cinéma, vous l'aimez et il vous le rend bien.
03:20 L'un de vos films "Une nuit" arrive sur les écrans en début juillet
03:23 avec Karine Viard, film que vous avez présenté
03:26 dans la sélection "Un certain regard" au Festival de Cannes.
03:28 Comment ça s'est passé d'ailleurs ? Quelle a été la réception du film ?
03:31 -Vous voyez la vulnérabilité.
03:32 Tout le monde était content avec l'équipe et moi, j'avais tellement le track
03:36 que j'ai kiffé une heure après.
03:39 -Mais pourquoi ? Vous vous êtes dit...
03:40 -Parce que je me faisais une pression bête, j'étais là "Oh là là, là là".
03:43 Mais en fait, c'était super.
03:44 -C'est ce qui était compliqué, tous les défauts du film, vous les voyez ?
03:48 -Non, mais ça, je crois que vous les voyez même dix ans après.
03:50 Heureusement d'ailleurs, parce que si vous êtes juste autosatisfait
03:53 et pas de bonheur devant un truc que vous avez fait, vous arrêtez.
03:56 Mais là où j'ai vraiment profité quand j'y étais,
04:01 on a dû faire une répétition technique
04:04 pour voir si tout se passait bien avec le son et tout.
04:06 Et au-delà de la grande projection en public,
04:08 qui, je vous dis, j'étais très heureux, mais c'était quand même un sacré track.
04:12 Mais la veille, on avait fait une répétition technique
04:15 et on était avec le noyau dur de l'équipe
04:17 avec qui on a fabriqué ce film.
04:19 Et ça faisait drôle de se retrouver,
04:21 vraiment, cette toute petite famille du point de départ
04:24 dans cette grande salle qui allait nous accueillir le lendemain.
04:26 Et ça, ça faisait très chaud au cœur.
04:27 Et c'était, voilà.
04:28 Et après, la réception du public a été super.
04:30 Donc, on espère. Je suis content.
04:33 -Et vivement le lâcher finalement dans la nature.
04:36 -Ah bah là, j'ai fait mon œuf, je peins encore un peu la coquille.
04:40 Je mets un nœud et c'est à vous.
04:42 -Tiens, vous avez vu ce reportage il y a quelques jours de cela,
04:45 réalisé par Laurie Choleva sur le fait de vieillir
04:48 quand on est une femme au cinéma.
04:49 Je vous pose une question parce que Karine Viard
04:50 est la comédienne principale de votre film.
04:53 C'est des sujets auxquels vous êtes sensible, vous, en tant qu'homme,
04:57 en tant que réalisateur, en tant qu'acteur, Alex Lutz.
05:00 C'est de la politique un petit peu, là, déjà.
05:01 -De quoi ? Le vieillissement ?
05:03 Mon vieillissement ou le vieillissement ?
05:05 -Là, je parlais des femmes.
05:07 -Non, disons que...
05:09 J'ai jamais été trop d'accord avec l'idée
05:13 qu'elles étaient après, périmées, qu'on les utilisait pas, machin,
05:17 de manière plus générale.
05:18 Je trouve que de leur sortie de conservatoire
05:22 ou de leur début de carrière jusqu'à la fin,
05:25 il est amplement et plus que temps
05:28 d'avoir un tout petit peu plus d'imaginaire
05:30 sur les histoires à leur pondre.
05:33 C'est-à-dire que je comprends
05:36 le combat que c'est pour aller fouiller un beau scénario
05:39 avec un beau personnage féminin fort.
05:43 Alors, ça vient plus maintenant, heureusement.
05:45 Mais c'est vrai qu'elles étaient longtemps, très longtemps,
05:50 cantonnées à des sociotypes pas très nombreux.
05:53 Et il y avait des magnifiques actrices qui avaient...
05:55 Parce que vous savez, avec peu d'ingrédients,
05:58 vous pouvez faire un très bon plat.
05:59 Donc, il y a des acteurs ou des actrices
06:03 avec une matière pas immense,
06:04 peuvent faire des trucs incroyables.
06:06 Mais ça serait bien de...
06:08 Il est plus que temps de nourrir, nourrir, nourrir la matière
06:11 et de leur donner des histoires et des portraits
06:14 aussi variés que possible.
06:16 Aussi variés que le nombre de femmes qu'elles sont.
06:19 - Voilà, Alex Lutz, un cheval, le théâtre du Châtelet,
06:22 trois simples ingrédients.
06:23 - Il s'appelle Nilo et c'est mon meilleur copain.
06:26 Il est à la maison tous les jours et là, il est dans les prairies.
06:28 Il s'éclate.
06:29 - Et voilà, on vous voie sur les planches du 14 au 17 juin
06:33 au théâtre du Châtelet.
06:34 Alex Lutz est sur grand écran avec Karine Viard.
06:36 Une nuit qui sort le 5 juillet prochain.
06:39 Merci d'être venu. - Merci de m'avoir accueilli.
06:41 Merci beaucoup.
06:42 Bonne journée à vous.

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