Le Grand Talk - 08/06/2023 - Don d'organes : toutes et tous concernés

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00:00 Quand on perd un enfant, il y a cette question qui revient.
00:04 Pourquoi ?
00:05 On peut invoquer le destin,
00:07 mais on peut aussi décider que ce jour-là,
00:09 il ne soit pas mort pour rien
00:11 et faire en sorte que finalement, ce soit la vie qui gagne.
00:14 [Musique]
00:20 - S'il m'arrive quelque chose,
00:22 je voudrais faire don de mes organes.
00:24 Avez-vous déjà abordé ce sujet avec vos proches ?
00:27 Selon le baromètre 2023 du don d'organes et des tissus,
00:30 seuls 47 % des Français ont transmis leur directive à leur entourage.
00:35 Cette semaine, le grand dossier est dédié sur le don et les greffes
00:38 avec nos invités que je suis ravie d'accueillir.
00:41 Jean-Christophe Vénard, bonjour. - Bonjour.
00:43 - Vous êtes médecin en charge des prélèvements d'organes au CHU de Tours.
00:47 Et puis, docteur Philippe Gatteau, bonjour.
00:49 Néphrologue et responsable de l'unité de transplantation rénale
00:52 au CHU de Tours. Vous vous connaissez donc.
00:55 Et Éric Gauchet, bonjour. Vous n'êtes pas médecin,
00:57 mais un métier qu'on aime bien. Vous êtes vigneron.
00:59 À Chancey, sur la haussée, vous ouvrez.
01:01 Vous êtes notre grand témoin, puisqu'il y a 6 ans et demi,
01:03 vous avez été greffé cardiaque.
01:06 On va raconter un petit peu votre histoire.
01:08 Merci en tout cas d'être là.
01:10 Petit point événement.
01:12 Le 22 juin, c'est donc la journée nationale du don d'organes et de la greffe.
01:15 Et puis, plus localement, il y a un événement
01:17 auquel vous allez participer, Éric.
01:19 C'est la Loire à Donf, du 16 au 18 juin,
01:22 avec des personnes qui sont transplantées cardiaques,
01:25 hépatiques, rénales, qui vont parcourir 196 km
01:29 sur le parcours de la Loire à vélo.
01:31 Vous pouvez évidemment aller les voir.
01:33 C'est le but. Ils ne pédalent pas juste comme ça
01:35 pour faire la promotion du don et montrer que la greffe,
01:38 eh bien, ça roule. Voilà pour l'introduction.
01:40 Peut-être ne le saviez-vous pas, chers téléspectateurs,
01:44 mais le don, finalement, eh bien, on est tous concernés.
01:46 La loi nous dit, docteur Vénard,
01:49 que finalement, on n'a plus besoin de carte.
01:52 Je me souviens avoir une petite carte dans mon portefeuille.
01:54 -C'est pas que c'est plus le cas,
01:56 on peut toujours avoir une carte, mais la loi dit qu'on est tous
01:59 donneurs, puisque c'est la loi du consentement présumé,
02:02 et on insiste beaucoup sur le fait d'en parler avant.
02:05 En fait, c'est ça, la problématique,
02:07 c'est que si les gens n'ont pas parlé,
02:09 au moment où ça se passe,
02:10 c'est toujours dans des circonstances dramatiques,
02:12 catastrophiques et brutales, il y a des grandes discussions
02:16 et on peut comprendre que les décisions
02:18 ne sont pas toujours faciles à prendre.
02:20 -C'est ça. -C'est ça, c'est une aide.
02:22 Mais, au vu de la loi, elle reste redondante,
02:24 pas forcément utile. -Il y a un registre du oui ?
02:27 -Non. Il y a un registre du non, pour les gens qui ne veulent pas,
02:30 mais il n'y a pas de registre de oui,
02:32 puisque le registre de oui, c'est la loi,
02:34 puisqu'on est tous donneurs. -On parlait tout à l'heure,
02:37 vous êtes néphrologue, docteur Gatto,
02:39 donc là, on est sur les reins, mais on a quand même envie de savoir
02:43 quels sont les organes que l'on peut donner,
02:45 et il y en a beaucoup, même si à tour,
02:47 on ne sait pas greffer tous ces organes-là,
02:50 mais on a un petit schéma, finalement.
02:52 Là, on voit, ça va de la tête aux pieds, entre guillemets.
02:55 On guérit qui avec une greffe ?
02:57 On guérit quelles pathologies ? Il y en a plein, docteur Gatto.
03:00 -Oui, vous voyez sur le schéma, on peut greffer des cœurs,
03:03 enfin, un cœur, on peut greffer un ou deux poumons,
03:06 on peut greffer le foie, le pancréas, le rein,
03:09 donc vous imaginez toutes les pathologies qui peuvent être...
03:12 Il y a aussi des greffes de corneilles,
03:14 donc il n'y a pas que les organes.
03:16 Donc, tous les gens, pour la greffe rénale,
03:19 c'est le mieux,
03:20 tous les gens qui se retrouvent en insuffisance rénale,
03:23 soit dialysés ou qui vont l'être bientôt,
03:25 peuvent être soignés par la greffe,
03:27 je ne sais pas s'ils sont guéris, mais ils sont soignés par la greffe,
03:31 et c'est la meilleure solution par rapport à la dialyse en greffe.
03:35 Sinon, pour les insuffisants cardiaques,
03:37 c'est le moyen de retrouver une vie la plus normale possible.
03:40 On a un témoin à côté.
03:41 -C'est ça. Eric, je disais, vous êtes vigneron,
03:44 en pleine forme, je suis allée vous voir il y a quelques jours,
03:48 dans les vignes, vous avez 45 ans,
03:50 vous êtes marié, vous avez trois beaux garçons.
03:52 Et puis, il y a six ans et demi, vous vous sentez essoufflé,
03:55 vous décrivez vraiment un ralentissement dans votre quotidien.
03:59 Vous savez que dans votre famille,
04:01 il y a des cas de cardiomyopathie dilatée,
04:04 ça veut dire que votre coeur devient trop gros, c'est ça ?
04:07 -Voilà, mon coeur devient trop gros.
04:09 Dans notre famille, ça ne touche que les garçons,
04:11 ce sont aussi les mamans qui nous donnent, qui transmettent,
04:15 mais ce sont que les garçons qui subissent ces conséquences.
04:19 -Donc, vous grandissez avec la connaissance de la maladie,
04:22 mais c'est donc à à peine 40 ans qu'elle vous envahit
04:25 et qu'elle vous arrête, finalement ?
04:27 -Oui, moi, j'avais donc 34 ans,
04:30 et lorsqu'on a découvert cette maladie,
04:33 on n'a plus pu pouvoir respirer, fatiguer,
04:36 et puis, tous les autres organes qui suivent,
04:38 mais pas positivement.
04:40 -Ca veut dire quoi ? Vous êtes alité ?
04:42 -Je suis très fatigué, donc on m'est posé un défibrillateur,
04:46 en cas d'arrêt cardiaque,
04:48 donc j'étais 4 ans avec ce défibrillateur,
04:51 jusqu'au jour où on ne peut plus, on est au bout.
04:54 -D'accord. Donc là, on vous dit, il vous faut un nouveau coeur,
04:58 et puis là commence donc une attente.
05:01 Cette attente va durer 11 mois.
05:04 Qu'est-ce qu'on a dans la tête ?
05:06 On parle des donneurs, mais ceux qui reçoivent
05:09 sont dans une attente.
05:10 On attend que quelqu'un décède.
05:12 On sait qu'il faut un décès pour que vous puissiez être greffé.
05:16 -On est patient. Il faut,
05:18 parce que l'attente peut être longue comme rapide,
05:21 selon les cas, aussi,
05:23 et jusqu'au jour où j'ai senti que j'étais au bout.
05:26 Je ne pouvais plus.
05:28 Mon corps n'arrivait plus à résister à tout ça.
05:33 -Vous êtes au cinéma avec vos trois garçons,
05:35 le téléphone sonne, vous dites au numéro inconnu,
05:38 ça ressonne. -Exactement.
05:40 -Vous décrochez. -Je décroche.
05:42 On me fait part que c'est l'hôpital de Trousseau.
05:46 Ils me font part qu'il y avait un coeur
05:48 qui était disponible pour moi, qui me correspondait.
05:51 Un petit temps d'arrêt, on s'est dit qu'on se ressaisit.
05:55 On n'a pas pu regarder la fin du film.
05:57 -Non, il n'était pas bon. -Pas bonne cause.
05:59 Et puis après, du coup, changement de décor.
06:03 Les enfants...
06:05 Trois garçons, trois avis totalement différents.
06:07 L'aîné me dit qu'il faut y aller.
06:09 Le deuxième dit "je veux pas",
06:11 le troisième dit "ouais, super".
06:13 Vraiment, les âges sont différents aussi.
06:16 Et après, bah...
06:18 On a quelques heures pour profiter de tout ça.
06:22 On y va.
06:23 -On va revenir sur votre réveil.
06:25 Donc là, Eric reçoit un corps d'un donneur qu'il ne connaît pas,
06:29 puisque le don...
06:31 Voilà, on peut le dire, c'est une sorte de...
06:33 Il y a d'autres pays au Canada, en préparant l'émission,
06:37 où donneur et... La famille du donneur
06:40 peut entrer en lien avec le greffé.
06:42 En France, ça n'est pas le cas.
06:44 -C'est surtout, quand je vous disais ça,
06:47 en rencontre post-greffe.
06:48 Les familles de donneurs ont des fois besoin
06:51 d'exprimer, de rencontrer les receveurs.
06:53 C'est une autre vie.
06:54 Pour eux, c'est une prolongation d'un décès.
06:57 Et effectivement, ils en ont besoin.
06:59 Chez nous, c'est pas possible.
07:01 C'est vrai qu'il y a cet anonymat qui doit être préservé,
07:04 mais oui, le donneur est anonyme.
07:07 Il est anonymisé dès le début du dossier, obligatoirement.
07:10 Et toutes les infos remontent comme ça,
07:13 jusqu'à l'équipe de greffe,
07:14 qui reçoit pas une proposition de greffons
07:17 sur un nom, mais un numéro,
07:18 qui est attribué,
07:20 pour s'assurer absolument de l'anonymat.
07:23 -Docteur Gatto, seule la greffe rénale
07:27 permet de lever cet anonymat.
07:29 On connaît réellement la personne qui va nous donner un rein.
07:34 Pourquoi ça se passe comme ça ?
07:35 -La particularité, c'est qu'on a habituellement deux reins
07:39 et qu'on peut vivre avec un seul.
07:41 Donc, quelqu'un qui est en bonne santé,
07:43 qui a une bonne fonction rénale,
07:45 il y a beaucoup d'obstacles théoriques à ça,
07:48 peut donner un rein à la personne qu'il connaît.
07:52 On parle dans la famille, mais pas dans la famille.
07:54 Ça peut être un lien d'amitié.
07:56 Il faut juste être majeur.
07:58 C'est ça, la limite.
08:00 Si médicalement, c'est possible,
08:02 vous pouvez donner un de vos reins,
08:04 le rein gauche ou droit,
08:05 à la personne qui va le recevoir et être greffée.
08:08 Il y a une étape opératoire,
08:10 il faut récupérer tout ça,
08:11 mais les résultats et les enquêtes montrent
08:14 que les gens ne regrettent pas d'avoir donné.
08:16 On peut le faire.
08:17 Vous connaissez forcément votre soeur,
08:20 puisque c'est votre mari, votre femme, votre enfant, votre père,
08:23 votre meilleur copain d'enfance.
08:25 -Qui devra passer une sorte de grand oral devant un tribunal ?
08:28 -Il y a toute une procédure.
08:30 Évidemment, le risque de ça est le seul risque,
08:33 sur le plan sociétal, c'est le trafic d'organes.
08:36 Il y a des étapes médicales,
08:38 mais qui seront complétées par une étape administrative,
08:41 avec une audience devant le tribunal.
08:43 Il ne faut pas imaginer, ce n'est pas une série télé.
08:46 Les gens n'en gardent pas un souvenir catastrophique.
08:49 Il y a cette partie-là de la procédure,
08:51 qui est à la fin, avant l'opération.
08:54 -Eric, quand vous vous êtes réveillé,
08:56 vous avez eu envie d'écrire beaucoup de choses,
08:59 dans le roman.
09:00 Besoin d'écrire, et une pensée, beaucoup de larmes,
09:02 pour votre donneur. Vous pleuriez votre donneur.
09:05 -Mon donneur, et puis aussi, parce que j'ai connu les deux choses,
09:09 mon papa, qui a été décédé quelques années avant,
09:11 et qui, on a prélevé des organes pour une autre personne.
09:15 Et ça, j'ai eu aussi besoin de savoir
09:17 que devenait ce receveur.
09:19 -Vous étiez des deux côtés, finalement.
09:21 -J'ai vécu les deux moments.
09:23 On s'imagine plein de choses,
09:25 mais on remercie, de notre façon,
09:28 la famille de ce défunt, de mon donneur.
09:31 Et ça, c'est très important.
09:33 Tous les jours, je pense à lui.
09:35 -C'est votre héros, votre héroïne.
09:37 -Oui, voilà, exactement.
09:39 Tous les jours, je pense à sa famille et à lui.
09:41 -Il y a une option possible, avec tout l'anonymat gardé,
09:45 d'écrire une lettre, qui sera transmise ensuite à l'hôpital,
09:49 qui sera lue par... C'est ce que vous avez fait.
09:52 Vous avez envie d'écrire une lettre à la famille du donneur.
09:55 -Je n'ai pas fait un roman, mais j'avais besoin,
09:58 de remercier sa famille de ce qu'ils avaient eu,
10:01 de faire ce choix.
10:03 Et moi aussi, de continuer de vivre,
10:07 et la priorité, de voir grandir mes enfants.
10:09 -Et de vivre bien, vous disiez, de respecter aussi.
10:13 -Tout à fait, de respecter,
10:14 et puis de reprendre sa vie d'avant.
10:17 Quand on est malade, qu'on attend, on est au bout,
10:20 on ne peut plus rien faire.
10:21 -Aujourd'hui, vous allez parfaitement bien.
10:24 -Super. -Oui.
10:25 -Ce sont des discussions difficiles à aborder.
10:29 On parle de tout, à table, par exemple,
10:31 mais c'est pas simple de dire,
10:33 "Toi, t'en penses quoi du don d'organe ?"
10:35 "Oui, pourquoi ?"
10:36 Il faut que ces discussions arrivent dans les familles,
10:39 ou entre conjoints, ou entre parents et enfants ?
10:42 -Oui, je pense qu'un des axes majeurs de la communication,
10:46 aujourd'hui, il y a une chose qu'on ne peut plus accepter en France,
10:49 c'est qu'on a 30 % de refus.
10:51 Je ne dis pas qu'il ne faut pas accepter l'enfui,
10:54 mais qu'on ne peut pas accepter d'avoir un tel pourcentage.
10:57 Il y a une inégalité, un paradoxe,
10:59 entre... Je dirais qu'on sait qu'on a 80-85 % de gens
11:02 qui sont vraiment favorables à la greffe,
11:05 favorables aux dons, et c'est ce qu'on va avoir
11:08 si on interroge n'importe quelle personne.
11:10 Et on a quand même 30 % de refus.
11:12 En fait, ce delta, il faut absolument
11:14 qu'on arrive à le faire baisser,
11:16 parce que les gens n'en ont pas à parler,
11:18 parce que ça arrive de façon brutale,
11:21 parce qu'on ne sait pas quoi choisir.
11:23 On sait pertinemment que si les gens se sont exprimés,
11:26 le choix sera respecté, dans un sens comme dans un autre.
11:29 – Faustine, justement, on a interrogé encore une fois
11:32 ceux qui nous suivent sur les réseaux sociaux avec cette question.
11:35 – Oui, on a demandé si ceux qui nous suivent
11:38 avaient déjà parlé de leur souhait de don d'organe à leur entourage.
11:43 Et donc, au vu des résultats, c'est quand même une discussion
11:46 qui est assez souvent abordée en famille ou avec ses proches,
11:49 67 % disent avoir déjà fait savoir à leur entourage
11:54 ce qu'ils souhaitaient concernant leur don d'organe.
11:57 Et donc, pour les 33 % restants, il va falloir en parler,
12:00 parce que ça peut gagner du temps et sauver des vies.
12:03 – Dès maintenant, un donneur, quelqu'un qui décède,
12:07 peut sauver combien de vies ?
12:09 – On va dire que ça va dépendre de son âge et des organes,
12:14 mais tout à l'heure, Philippe en a parlé très simplement,
12:18 le cœur, les poumons, le pancréas, le foie, les deux reins,
12:21 c'est déjà énorme.
12:22 C'est un geste altruiste qui n'est pas mesurable.
12:27 On ne se rend pas compte de ce que c'est que de donner ses organes
12:29 après sa mort.
12:30 Ce qui est difficile pour les gens, la plupart du temps,
12:33 c'est de comprendre cette notion de mort cérébrale.
12:35 C'est une notion très particulière.
12:37 Et c'est toute la tension qu'il faut avoir auprès des proches,
12:39 il faut les accompagner dans ça.
12:41 Et effectivement, la notion de décès est difficile pour eux.
12:44 Et en plus, elle est brutale, je vous le disais tout à l'heure,
12:47 70 à 80 % des gens qui décèdent dans les 48 à 72 heures
12:51 parce qu'ils sont arrivés dans des situations graves
12:53 d'entrée de jeu.
12:54 Et donc c'est compliqué d'annoncer ça.
12:56 Il faut prendre du temps pour le faire.
12:58 Et je pense que quand on essaye de bien expliquer,
13:00 les choses évoluent, mais il faut en parler.
13:02 La loi Rano fait fait pour ça.
13:03 – Oui, c'est ça, ce parcours, vous serez un peu l'ambassadeur
13:06 finalement du don d'organes et puis la parole dégreffée aussi.
13:10 Qu'est-ce qu'on s'est greffé à Tours, Philippe ?
13:14 – Eh bien, on s'est greffé les reins, on s'est greffé le cœur,
13:18 on s'est greffé le foie et puis peut-être prochainement
13:22 un peu des cellules, évidemment les cornées.
13:25 Pour les gens qui ont besoin d'une greffe pulmonaire,
13:29 d'une greffe pancréatique, ils sont greffés quand même.
13:31 On a des partenariats avec d'autres hôpitaux à Nantes, à Paris, etc.
13:35 Donc les gens peuvent accéder à ces autres transplantations.
13:39 Finalement, on couvre quand même, c'est une grosse activité à Tours,
13:42 notamment en termes de nombre, la greffe rénale et l'hépatique.
13:45 – Oui, alors il y a beaucoup de greffés, mais il y a des demandes,
13:49 des gens qui auraient besoin d'une greffe sont encore plus nombreux, c'est ça ?
13:52 – Oui, c'est toujours le combat de ce qu'on appelle la liste d'attente.
13:55 Alors pour ce qui est de la greffe rénale, encore hier,
13:58 on a à peu près 580 personnes qui attendent.
14:00 – D'accord, combien d'opérations chaque année ?
14:02 – Il y a 140 qui sont greffés à Tours.
14:04 Donc évidemment, on voit bien qu'il y a une grande différence,
14:07 d'où le combat d'aujourd'hui de promouvoir que les gens se prononcent
14:12 et évidemment si on augmente le greffe à partir de donneurs décédés,
14:14 on réduit évidemment ce problème-là.
14:16 Et puis du don du vévent dans le cas de la greffe rénale,
14:19 puisque évidemment, quelqu'un qui donne un rein à son proche,
14:21 il le donne à ses proches, mais il libère aussi un rein
14:23 d'un donneur décédé à quelqu'un d'autre, qui des fois n'a pas de donneur.
14:27 Et donc tout ça reste deux fois plus altruiste.
14:30 – Je voudrais qu'on conclue peut-être avec ce que fait aussi votre aîné, je crois.
14:34 Dès qu'il a eu 18 ans, il a dit "papa, moi je vais aller donner mon sang".
14:37 Vous avez vu dans le compte-rendu d'ailleurs de votre opération,
14:39 vous avez eu besoin de sang.
14:42 Vous ne pouvez plus donner d'organes.
14:44 – Voilà, exactement, mais je peux donner de la voix sur le sujet.
14:47 C'est ça vraiment, je me lève tous les matins, c'est dans l'objectif.
14:50 – Et alors votre garçon, vous avez dit "tu vas le faire, mais moi je veux t'accompagner".
14:53 – Mon fils est né, dès qu'il a eu ses 18 ans,
14:55 lui son objectif c'était vraiment d'aller donner du sang
14:57 pour faire un geste à sa façon remercié.
15:00 Et moi j'ai eu besoin de l'accompagner pour la première fois,
15:04 c'est comme si je donnais un petit peu quelque chose de moi.
15:07 Et je l'ai accompagné et moi ça m'a beaucoup touché.
15:10 – Oui, j'imagine. – Beaucoup d'émotion.
15:12 – On va conclure avec vous Jean-Christophe,
15:14 moi je ne vous appelle pas pour vos prénoms.
15:16 – Non, c'est très bien.
15:17 – Donc oui, on se pose la question, comme on se pose la question de temps en temps,
15:21 "tiens toi, est-ce que tu veux te faire enterrer au cimetière, être incinéré, tout ça ?"
15:24 La mort, on en parle, c'est ça ?
15:26 – Oui, il faut parler de ça, on l'a dit en préparant l'émission,
15:31 ce n'est pas évident de parler de ça,
15:32 ce n'est pas un sujet qui vient spontanément autour de la table.
15:35 Mais voilà, il faut en parler, on va communiquer dessus,
15:39 parce qu'il faut absolument que les gens en parlent.
15:40 Je crois que c'est aidant d'en parler avant,
15:43 parce que cette situation elle arrive de temps en temps,
15:45 elle n'arrive pas que chez les autres malheureusement.
15:47 Et quand elle va arriver, si on en a parlé, ça va aider tout le monde.
15:50 – Oui, et ça va sauver plein de vies. Merci beaucoup en tout cas.
15:54 – Je précise juste un truc, la loi Radonf ce n'est pas 16 au 18, c'est 14 au 16.
15:57 – Ah, je me suis trompée, eh bien oui, c'était même très bien écrit,
16:00 mais j'ai les yeux qui ont fait…
16:01 – Non, je me précise, c'est du 14 au 16 juin, ça part d'Orléans,
16:03 ça arrive à Tours.
16:04 – Et donc c'est 196 kilomètres là, j'ai bon ?
16:06 – Environ, à peu près.
16:08 – Que va avaler Eric sur son vélo, vous êtes prêts ?
16:12 – Et bien d'autres.
16:13 – Et bien d'autres aussi, 14 personnes, vous vous connaissez,
16:15 c'est un milieu après, une fois qu'on a été greffé ?
16:17 – On connaît quelques-uns, oui.
16:19 – Ça marche, on sera là en tout cas sur les Bords de Loire pour vous encourager.
16:22 Merci beaucoup messieurs les médecins, merci monsieur le viticulteur Faustine,
16:26 merci à toi de m'avoir accompagnée pendant cette émission.
16:29 Pour revoir ce Grand Saal, que vous le savez,
16:30 vous allez sur notre site internet, c'est TVTOUR.FR. Salut !
16:34 [Musique]

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