Le Grand Talk - 08/02/2024 - Partie 2

  • il y a 8 mois

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Transcription
00:00 [Musique]
00:05 30 000 policiers et gendarmes seront sur le terrain pendant les Jeux Olympiques,
00:09 un défi sécuritaire avec près de 15 millions de visiteurs attendus
00:13 et un défi qui sème le trouble chez les forces de l'ordre.
00:16 Quel cycle de travail, quel congé, quelle organisation ?
00:19 Les questions subsistent alors même que le ministre de l'Intérieur a annoncé plusieurs primes.
00:23 On fait le point aujourd'hui avec notre invité, David Goubeau.
00:26 Re-bonjour.
00:27 Vous êtes policier à Tours, secrétaire départemental adjoint Allianz Police.
00:31 Alors on parlait des Jeux Olympiques tout à l'heure avec notre basketeur.
00:35 Et puis effectivement, à côté de la grande fête du sport que sont les Jeux Olympiques,
00:41 eh bien il y a un défi sécuritaire.
00:43 Qu'est-ce qu'on attend finalement des policiers et des gendarmes ?
00:46 Surveiller les sites, surveiller les compétitions.
00:48 En gros, ça veut dire quoi la mobilisation à 100% ?
00:51 – Alors actuellement, il y aura beaucoup de missions qui vont devoir être confiées.
00:54 Ça va de la sécurité au contrôle des foules, etc.
00:57 Ça va prendre beaucoup de temps et beaucoup d'énergie.
01:00 On a déjà, et on sait déjà qu'on n'aura pas de congé ou très peu de congé en juillet-août.
01:06 On parle de 10 jours peut-être maximum.
01:08 On a des restrictions de congé qui commencent dès le 8 mai de cette année
01:12 et qui vont jusqu'au 15 septembre.
01:14 Donc effectivement, ça va être un engagement de tous les instants et surtout cet été.
01:18 – Justement, jeudi 18 janvier dernier, plusieurs syndicats demandaient des garanties
01:23 sur les droits au congé d'été.
01:25 On appelait ça le jeudi noir.
01:26 Il y avait à priori une activité un peu moindre, en tout cas dans les commissariats de police.
01:30 Vous avez même tracté, on voit le petit tract ici,
01:33 vous avez tracté dans les rues de Tours pour dire à la population
01:38 "Voilà ce qu'on va nous demander, en gros, on va déplumer le commissariat de Tours entre autres
01:43 et les forces de l'ordre seront bien en peine s'il se passe quelque chose".
01:47 Racontez un peu le message que vous donniez à la population.
01:49 – Effectivement, il s'agissait de les prévenir parce qu'on a beaucoup de collègues,
01:52 notamment d'unités spécialisées, mais pas que, d'unités de police secours
01:55 qui vont se retrouver à aller travailler sur Châtereau,
01:58 qui va accueillir à un site olympique notamment les épreuves de tir,
02:01 notamment également sur Paris.
02:03 Ces effectifs ne seront pas remplacés localement.
02:06 Donc on a des unités encore une fois spécialisées,
02:08 comme on a la section d'intervention de Tours qui gère éventuellement
02:11 tout ce qui peut être émeutes dans des quartiers, des violences urbaines, tout ça.
02:14 – Comme on en a connu il y a 6 mois à peu près.
02:16 – Tout à fait, ça peut régulièrement arriver.
02:17 Si ces collègues-là en grande partie ne sont pas là, comment ça va se passer ?
02:20 Par qui seront-ils remplacés ?
02:22 Il en va de même pour des collègues de Vaugard d'Anticriminalité,
02:24 également des collègues de police secours.
02:26 Est-ce qu'on va demander à des collègues d'investigation
02:28 dont ce n'est plus forcément la spécialité ou le métier, de retourner ?
02:31 – D'être dans la rue ou dans la foule, je dirais.
02:33 – Contrôler des gens dans la rue, être dans la rue pour des collègues,
02:36 c'est aussi une vraie spécialité.
02:39 Si ça fait 20 ans qu'on n'a pas fait forcément ce travail-là,
02:41 on a peut-être perdu quelques codes, de savoir ce que dire, des réflexes.
02:44 Il y a aussi de la sécurité là-dedans.
02:46 Donc effectivement on se pose beaucoup de questions sur l'engagement,
02:49 le nombre d'effectifs qui vont partir.
02:51 – Aujourd'hui on n'a pas d'idée,
02:52 il y a à peu près 350 fonctionnaires de police au commissariat de Tours.
02:55 Aujourd'hui, dans les équipes, peu importe les services,
02:58 on ne sait pas encore qui devra partir cet été ?
03:01 – Aujourd'hui je suis incapable de vous dire combien de mes collègues partiront,
03:04 Châteauroux, Paris ou sur d'autres sites olympiques.
03:07 Quelles seront leurs conditions d'engagement, leurs horaires,
03:09 et éventuellement même les primes.
03:11 On va toucher quelques primes, on parlera de 1000 euros ici au niveau local.
03:15 – Alors justement voilà, parce que Gérald Darmanin
03:18 a demandé une mobilisation à 100%, on l'a dit, du 24 juillet au 11 août,
03:22 pas de vacances pour les policiers.
03:25 Et donc une prime allant jusqu'à 1900 euros,
03:28 vous dites "oui d'accord il y a une prime",
03:30 mais ce n'est pas tout à fait ce qu'on va toucher nous ici en région.
03:33 – Effectivement, alors déjà il faut savoir qu'on parle en brut,
03:35 et que ce sont donc une prime qui sera soumise à imposition aussi.
03:39 Donc voilà, pour les collègues, eux qui seront comme moi,
03:42 qui resteront peut-être sans doute sur la circonscription Tourangel,
03:45 on aura une prime à hauteur de 1000 euros brute.
03:47 Pour des collègues qui partiront sur des sites olympiques,
03:50 je prends l'exemple des collègues qui partiraient à Châteauroux,
03:52 ou qui travaillent à Châteauroux, eux la prime s'élèvera à 1600 euros.
03:55 Et pour des collègues intra-muros, on va dire pour Paris et aéroports,
03:58 elle s'élèvera à 1900 euros.
04:00 – Aujourd'hui, est-ce que donc la réponse vous satisfait ?
04:04 Il y a quand même cette avancée avec cette prime.
04:06 Ce que vous contestez c'est quoi ?
04:07 C'est le point d'interrogation sur les missions et les dates ?
04:10 – Il y a beaucoup trop de points d'interrogation
04:12 dans l'organisation de CGO au niveau sécuritaire.
04:15 Encore une fois, les collègues ne savent pas où ils vont dormir,
04:18 quels seront leurs horaires, leurs conditions de rémunération également.
04:22 C'est vraiment le flou le plus total.
04:24 Et on se pose beaucoup trop de questions.
04:25 Et on est encore, une fois, à moins de 200 jours des Jeux olympiques.
04:28 – Et vous dites, c'est aussi un nouvel effort après les émeutes,
04:32 après… le Covid date un peu mais…
04:34 – Comme je dis souvent, on parle souvent d'exceptionnel,
04:37 c'est ce qu'a dit Monsieur le Ministre concernant ces Jeux olympiques.
04:40 Mais nous, l'exceptionnel, c'est notre quotidien en fait.
04:42 Vous avez parlé des Gilets jaunes, vous avez parlé d'émeutes,
04:45 de problèmes dans les quartiers aussi,
04:47 les différentes manifestations qui se suivent.
04:49 C'est un éternel recommencement pour nous.
04:51 On a l'impression que depuis 4, 5 ans, je prends souvent la date des attentats.
04:55 Ça a commencé là aussi, avec énormément d'investissements
04:57 qui nous ont été demandés.
04:58 Et depuis cette date-là, tout s'enchaîne, tout s'enchaîne.
05:00 Et mes collègues, moi-même, on est extrêmement fatigué.
05:02 – On en parle beaucoup au commissariat de l'été à venir qui est un peu…
05:06 – Bien sûr, parce qu'il y a l'humain aussi qui rentre dedans.
05:08 – Vous avez des familles.
05:09 – Exactement, voilà.
05:10 On va se poser la question de garde d'enfants, dans quelle structure.
05:14 Je sais que le préfet va essayer de faire avancer les choses
05:16 au niveau des structures, ici, surtout.
05:18 Mais encore une fois, on ne sait pas encore où est-ce qu'on va pouvoir mettre nos enfants.
05:21 On nous promet des chèques Césus pour payer différents organismes,
05:24 ça peut être un centre aéré ou autre.
05:26 Mais encore une fois, tout le monde ne les accepte pas.
05:29 C'est plein de petites questions que les collègues se posent au jour le jour
05:32 sur lesquelles on n'a pas de réponse à moins de 200 jours de JO.
05:34 – Vous ne savez pas du tout quand est-ce que ça va s'éclairer ?
05:36 – Il y a diverses réunions encore aujourd'hui au niveau national.
05:39 Il y a des réunions entre l'organisation syndicale et le ministère.
05:42 On a vu le préfet hier, effectivement, qui lui aussi, pareil,
05:45 s'engage à ce que les collègues soient un maximum,
05:48 quitte à être mobilisés plutôt du côté de Châteauroux,
05:50 plutôt qu'en région parisienne ou autre, question bien sûr de distance.
05:55 Donc effectivement, chaque jour, on a de nouvelles informations,
05:58 mais pas non plus, rien de bien défini, et c'est très inquiétant.
06:01 Encore une fois, je vous parle de vacances,
06:03 on ne sait pas du tout si on peut réserver des vacances,
06:05 partir en vacances, si on verra nos enfants.
06:07 Voilà, encore une fois, on a des métiers très prenants,
06:08 des spécialités très prenantes, et ça devient vraiment compliqué.
06:12 – Très bien, merci beaucoup en tout cas, David Goubeau,
06:14 d'être venu sur le plateau, dans la troisième partie de l'émission.
06:18 On va parler d'un dossier dédié à l'agriculture,
06:22 comment aller vers un revenu décent.
06:25 Les consommateurs ont d'ailleurs un rôle à jouer là-dedans,
06:28 on fait le point avec deux éleveurs.
06:30 À tout de suite.

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