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Autour de Jean-François Achilli, les informés débattent de l'actualité du jeudi 8 juin 2023.

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00:00 France Info, les informés de Jean-François Ackilly.
00:04 Bonsoir, l'horreur à Annecy, l'émotion nationale des questions après cette attaque au couteau contre des enfants
00:12 et déjà une polémique sur la circulation des réfugiés au sein de l'Union.
00:17 Une édition spéciale des informés avec Claire Planchard, rédactrice en chef, Information Générale du groupe Ebra.
00:25 Les grands titres de la presse quotidienne régionale de l'Est de la France parmi lesquels le Dauphiné libéré.
00:31 Victoria Coussin, journaliste au service politique de France Info avec Mathilde Le Maire, journaliste, reporter au service police-justice de France Info.
00:41 Avec vous, Jérôme Cordelier, rédacteur en chef du service France de l'hebdomadaire Le Point
00:47 et Stéphane Zumsteig, directeur du département Opinion et Politique d'Ipsos.
00:53 Bonsoir à tous les cinq, nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
00:57 Une ville, le pays tout entier sous le choc après l'attaque au couteau survenue ce matin, je vous le rappelle, à 9h45
01:06 dans un parc de l'Esplanade de Paquiez sur les bords du lac d'Annecy.
01:10 Six personnes dont quatre jeunes enfants blessés par cet homme.
01:14 Nous allons revenir sur le bilan dans un instant.
01:16 Cet homme de nationalité syrienne dont nous avons vu les images, l'attaque, la fuite, l'arrestation et des habitantes qui témoignent.
01:25 Je suis très choquée parce qu'en fait, moi j'étais venue pour visiter le pont des Amours et aujourd'hui ça devient le pont de l'horreur.
01:31 Des enfants qui ont été apparemment poignardés par on entend tout et n'importe quoi.
01:40 Je devais m'y trouver à 5-10 minutes près sur le lieu.
01:43 Je remercie le banlieue qui m'est protégée de ça et de ne pas avoir vu cette horreur.
01:47 Je suis bouleversée parce que c'est ma ville natale.
01:49 C'est une ville tellement paisible, tellement agréable.
01:51 Les gens se promènent, c'est un centre, c'est tellement central, le Paquiez.
01:55 Tout le monde se promène là avec les enfants, en roller, en vélo, fait son footing.
01:59 Et d'arriver à ça, c'est inconcevable.
02:03 Voilà pour ces témoignages. Bonsoir à vous Christophe Vincent, envoyé spécial de France Info à Annecy.
02:08 Bonsoir Jean-François.
02:10 Vous êtes au parc qui a rouvert ce soir. Vous avez entendu l'émotion de ces habitantes.
02:15 Christophe, cette émotion reste intense, j'imagine, ce soir.
02:21 Oui, même si ce soir on peut dire qu'Annecy a repris son visage d'avant avec son décor de rêve,
02:27 son ambiance hédoniste qui sent les vacances sur la pelouse du Paquiez, au bord du lac,
02:32 des étudiants pique-nique comme tous les soirs.
02:34 On joue au volet, on fait du vélo, du roller ou on flâne simplement sur le pont des amours
02:39 qui rappelle un peu Venise.
02:41 Et au pied de ce pont, il y a le Jardin de l'Europe qui a rouvert à 17h.
02:46 Quelques enfants jouent sur le toboggan, sur l'araignée ou encore sur le bateau en bois.
02:50 Ils sont peu nombreux, à rien à voir avec un soir normal où l'on attend d'habitude son tour pour profiter des jeux.
02:57 Car ici, vous l'avez dit, les habitants sont encore sonnés, choqués, meurtris.
03:02 Certains ont beaucoup de mal à réaliser.
03:04 D'autres viennent déposer dans ce square une rose blanche juste à l'entrée.
03:08 Une mère de famille me disait que c'est vraiment l'endroit des anéciens où on vient tous les soirs.
03:14 Et on aurait pu avoir ce matin notre enfant ou notre neveu, cible de ce fou.
03:20 On a du mal à le croire.
03:22 Encore quelques mots avec vous Christophe.
03:24 Nous sommes dans le temps de l'enquête désormais.
03:27 Oui, alors on sait peu de choses sur cette enquête.
03:31 Devant l'hôtel de police, on a vu un défilé de voitures rentrer discrètement vers fumer.
03:38 On sait qu'il y a eu des témoins entendus, plutôt des enquêteurs de la première heure, des policiers, eux-mêmes entendus par leur père.
03:45 Il semble que les protagonistes, notamment l'agresseur, étaient eux entendus dans les locaux de la préfecture, un petit peu à l'écart de l'hôtel de police.
03:55 Mais pour l'instant, on sait assez peu de choses sur les motivations, les mobiles de cette personne.
04:00 Merci à vous Christophe Vincent, envoyé spécial de France Info en direct d'Annecy.
04:05 Avec vous Mathilde Julien, nous allons remonter le fil des événements.
04:09 Mais tout d'abord, avons-nous des nouvelles, Mathilde Le Maire, avons-nous des nouvelles précises sur l'état de santé des six blessés, plus particulièrement des enfants ?
04:20 Leur état de santé, il reste fragile ce soir.
04:23 Ils ont deux très jeunes victimes, 22 mois, 2 ans, 3 ans, trop tôt pour certifier qu'ils sont sortis d'affaires ce soir.
04:31 Et ils ont été poignardés dans des zones du corps qui sont sensibles, qui sont des zones vitales.
04:37 L'un des petits de nationalité néerlandaise a été transféré vers la Suisse, vers un hôpital de Genève.
04:42 Les trois autres ont dû être opérés en urgence à Annecy, à l'hôpital, avant d'être à leur tour transportés, eux, vers le CHU, le centre hospitalier de Grenoble.
04:53 Et puis les deux adultes, en parlant d'Annecy, les deux adultes blessés sont deux septuagénaires, 70 et 78 ans, et l'un d'eux reste dans un état sérieux ce soir.
05:01 Alors Mathilde Le Maire, si vous le permettez, nous allons évoquer le profil de l'auteur des coups de couteau.
05:07 N'hésitez pas à prendre la main, réagir sur ce plateau.
05:09 Je vous propose d'abord d'écouter ce qu'en a dit la procureure d'Annecy, Lynn Bonnet-Mathis, lors de la conférence de presse qui a été donnée peu avant 18h.
05:18 On a six personnes qui sont physiquement blessées, quatre mineurs et deux majeurs.
05:24 Sur les quatre mineurs, on a deux personnes qui sont de nationalité française, un jeune néerlandais, un jeune anglais.
05:31 C'est quatre très jeunes enfants, puisqu'il y a un enfant âgé de 22 mois, deux enfants de 2 ans et un enfant de 3 ans,
05:38 qui ont été tous les quatre blessés par arme blanche par le mis en cause, qui est interpellé.
05:44 Il y a également deux adultes qui sont victimes et qui ont été blessés par le mis en cause, tous les deux par arme blanche, un plus légèrement, un plus gravement.
05:54 Une victime blessée initialement par arme blanche a été touchée par un tir d'un policier, qui a permis, ce policier par son acte, a permis l'interpellation du mis en cause.
06:04 Sur ces six personnes, cinq ont été considérées comme en urgence absolue et le sont toujours aujourd'hui, et un des adultes a été blessé plus légèrement.
06:12 Voilà, donc rappel de ce bilan que vous évoquiez, Mathilde Le Maire, avec la procureure d'Annecy.
06:17 Premiers éléments sur le profil, comment il faut l'appeler, l'attaquant, l'assaillant ?
06:22 L'assaillant, ça a le mérite d'être factuel.
06:24 Cet homme, en fait, est un réfugié de 31 ans, installé depuis une dizaine d'années en Suède, près de Göteborg,
06:31 et il est arrivé il y a quelques mois, en 2022, en France, régulièrement, puisqu'il avait un titre de séjour suédois.
06:38 Il est en Suède marié à une Suédoise, père d'un enfant, et en France, depuis quelques mois, là, il était sans domicile et visiblement isolé.
06:46 Replié sur lui, inconnu des services de police, inconnu de la justice, inconnu de nos services de renseignement,
06:54 et il n'avait pas non plus d'antécédent psychiatrique.
06:57 En tout cas, recenser cet homme qui, ce soir, commence, depuis quelques minutes,
07:02 à être auditionné par les enquêteurs de la police judiciaire dans les locaux du commissariat de justice.
07:06 La procureure qui a parlé d'un, je la cite, "sans domicile fixe" au parcours migratoire.
07:11 - Encore un mot avec vous, avant de le filer à faux, Claire Planchard, j'imagine que, les journaux du groupe ÉBRA,
07:16 le Dauphine a enquêté toute la journée sur les événements, retour des événements, ce sera la une demain, bien sûr,
07:21 mais également sur ce profil de cet assaillant.
07:24 - Oui, tout le monde cherche des explications. On a bien vu à la conférence de presse, la procureure dit "il est trop tôt pour répondre",
07:30 aujourd'hui, voilà, on ne sait absolument pas quels sont les mobiles.
07:33 Mes collègues du Dauphine Libéré, donc, on leur agence à proximité immédiate du lieu de l'attaque.
07:39 - Exactement, donc, ils ont été parmi les premiers ce matin à entendre ces bruits, et depuis, on essaie de tirer les fils,
07:45 et c'est vrai que pour le moment, on se heurte, voilà, à un profil qui reste très mystérieux.
07:49 - Allez, il est 20h11, sur France Info, nous restons sur le profil de l'auteur de ces coups de couteau à Annecy.
07:54 Pour l'heure, c'est le Fil Info avec vous, Benjamin Recouvreur.
07:58 - Elle a été retrouvée saine et sauve, cet après-midi, au nord-ouest de Rome, en Italie, la petite Malek, 8 ans,
08:05 enlevée hier soir près de Dunkerque. Elle était en compagnie de son père.
08:09 Une alerte enlèvement avait été déclenchée. Son père est aussi suspecté d'avoir tué sa compagne,
08:13 qui a été retrouvée morte hier soir à son domicile.
08:16 Les quatre enfants blessés au couteau ce matin à Annecy sont toujours en urgence absolue ce soir.
08:21 Leur santé est très fragile, dit la procureure d'Annecy, qui confirme que le suspect, un Syrien de 31 ans,
08:26 avec le statut de réfugié en Suède, n'était pas connu des services de police et de gendarmerie.
08:31 Il était en France depuis 8 mois et avait demandé l'asile, demande rejetée le 4 juin dernier.
08:37 Alors que la ville fait face à de fortes inondations après la destruction d'un barrage sur le Nièpre,
08:42 9 personnes ont été blessées dans une frappe russe à Kersone, en Ukraine, aujourd'hui.
08:47 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu sur place pour soutenir les opérations de secours,
08:52 alors que 600 km² sont inondés dans la région, selon Kiev.
08:56 Pour les habitants des départements du numéro 55 au 95 et les Outre-mer, il ne reste que quelques heures
09:02 pour effectuer sa déclaration de revenu en ligne. Après 23h59, il sera trop tard.
09:07 Et puis deuxième demi-finale de Roland-Garros ce soir sur le cours central, la numéro 1 mondiale,
09:12 IGAC Fiantech contre la brésilienne Beatrice Haddad Maia. Elle a remporté le premier set 6-2, le second set est en cours.
09:19 *Musique*
09:29 Vous qui nous écoutez, vous qui nous regardez sur France Info TV, le canal 27, Mathilde Lemaire,
09:34 nous allons revoir ces images de ce que nous pouvons montrer, bien évidemment, de cette attaque qui a eu lieu ce matin à Annecy.
09:42 Je voudrais que vous nous racontiez, que vous reveniez sur le fil des événements.
09:46 Il y a eu une attaque à 9h45.
09:48 9h45, sur cette promenade ensoleillée au bord du lac, c'est le cauchemar.
09:51 Un trentenaire en bermuda, en pull noir, armé d'un couteau au pinel, s'en prend un peu indifféremment à tout le monde,
09:59 entre les toboggans, entre les jeux en bois pour les enfants, et dans la vidéo qui a été tournée,
10:04 cette vidéo qu'on voit en partie, évidemment, parce que les images sont assez terribles,
10:07 cette vidéo tournée par un témoin, un passant, quelqu'un qui était là, et bien on voit cet homme,
10:12 cet assaillant s'en prendre à des enfants dans une poussée double de petits-enfants,
10:16 on imagine que c'est eux qui sont ce soir concernés par le terrible bilan,
10:19 et la nounou, ou la maman, on ne sait pas exactement, qui hurle,
10:22 et cet homme, l'auteur des faits, lui aussi a crié, il crie en anglais, à deux reprises,
10:27 "Au nom de Jésus Christ", en anglais, "In the name of Jesus Christ".
10:31 C'est vrai que ces images le montrent sortant de cet espace réservé aux enfants, cette aire de jeu,
10:37 et il est poursuivi par un homme au sac à dos.
10:39 Oui, voilà, héroïque, qui tant bien que mal essaye de l'éloigner,
10:43 en lui mettant des coups de sac à dos dans le visage,
10:45 et puis finalement, ensuite, ça a été relativement rapidement, j'ai envie de dire,
10:48 parce que c'est toujours très long dans ce genre de circonstances,
10:51 mais la scène, l'attaque elle-même, elle a duré quatre minutes,
10:53 avant que les policiers du commissariat d'Annecy, de police secours,
10:57 n'interviennent, le plaquent au sol et l'interpellent.
11:00 Ce qu'on peut dire, c'est que pour le moment, le mobile terroriste n'est pas retenu,
11:04 le parquet national antiterroriste ne s'est pas saisi,
11:07 il faut encore qu'on détermine les motivations de cet homme.
11:10 Il y a une zone de mystère totale autour de cette personnalité,
11:14 on n'en sait peu de choses pour l'instant, il y a 48 heures de garde à vue,
11:17 prévue, pas d'emprise de stupéfiants, ni d'alcool,
11:23 c'est ce qui a été dit, Claire Planchard, par la procureure.
11:26 Tout à fait, c'est un homme qui depuis deux mois,
11:28 enfin, beaucoup de témoins qui ont été interviewés, observés,
11:31 souvent, on a, le Dauphiné libéré a interviewé un des personnels des pontons,
11:36 qui disait qu'il était assis tous les jours au même endroit,
11:38 avec son sac à dos, habillé de noir, il marmonnait,
11:41 mais il n'avait pas de comportement agressif.
11:43 Et d'autres témoignages ont parlé de sa venue dans un centre culturel,
11:47 il venait, il était un peu partout, beaucoup de gens l'avaient déjà remarqué,
11:51 mais avec un comportement qui ne semblait pas ni agressif,
11:54 ni particulièrement dangereux.
11:57 Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, beaucoup de gens ont dit,
11:59 cet homme, nous le connaissions, de vue, on l'avait croisé,
12:03 et donc ça suscite évidemment énormément de questions sur ce passage à l'acte aujourd'hui.
12:08 Mathilde Lemaire, il y a cette information ce soir,
12:11 selon laquelle le 26 avril 2023, donc très récemment,
12:15 les services de l'administration ont rejeté une demande d'asile.
12:20 Oui, le 4 juin dernier, nous dit-on, une demande d'asile rejetée,
12:24 mais finalement, ça ne l'empêchait pas d'être en situation régulière sur notre territoire,
12:29 parce que depuis une dizaine d'années, depuis 2013,
12:32 depuis presque le début de la guerre en Syrie,
12:34 ce chrétien d'Orient, c'est ainsi qu'il se proclame,
12:38 était réfugié politique en Suède.
12:40 Et quand on a un titre de séjour, au titre de statut de réfugié politique dans un pays d'Europe,
12:46 on a la libre circulation sur tout le continent.
12:49 Et là-dessus, Claire Planchard, nous savons assez peu de choses, en réalité,
12:55 sur le parcours, il vient de Syrie, ça passe par la Turquie,
12:58 son ex-épouse, en réalité...
13:00 - La rencontrée en Turquie, c'est ce qu'elle a dit aux médias qui l'ont interviewée,
13:04 ils sont tombés amoureux, ils sont allés en Suède,
13:06 ils ont un enfant qui est âgé, je crois, de 3 ans,
13:10 et l'explication qu'elle donne, son départ très soudain,
13:14 puisqu'elle dit que son entourage dit qu'il est parti sans affaires,
13:18 il a quitté le domicile, donc ils se sont séparés de fête,
13:21 parce qu'elle ne souhaitait pas quitter la Suède,
13:23 parce qu'il n'aurait pas réussi à obtenir la citoyenneté suédoise.
13:26 Et donc, il a fait des demandes dans d'autres pays, je crois,
13:30 donc c'est un profil assez, effectivement, apparemment,
13:33 en tout cas, pas dans le dialogue avec son entourage,
13:35 isolé, qui part comme ça, sans rien, et qui donc était depuis...
13:38 Il disait qu'il logeait dans une église,
13:40 et donc il était sans domicile fixe dans la zone depuis plusieurs mois à Annecy.
13:44 - Mathilde Lemaire ?
13:46 - Oui, l'église, c'est intéressant, il se proclame chrétien d'Orient,
13:49 on sait que les chrétiens d'Orient, de Syrie à Forthuri,
13:52 ont assez peu de difficultés à obtenir le statut de réfugiés en Europe,
13:55 j'imagine que ça n'a pas été le plus compliqué pour lui,
13:57 et il était en situation régulière.
13:59 Donc, ça interroge un peu, une frustration de ne pas avoir eu la citoyenneté,
14:02 la nationalité suédoise, peut-être.
14:04 Petit détail, mais qui dénote un peu le personnage,
14:06 à moins que ce soit un personnage qui soit créé,
14:08 en tout cas, tout ça est en train d'être vérifié par les enquêteurs.
14:10 Sur lui, au moment de son arrestation,
14:12 il a une petite chaîne, un pendentif, en forme de croix chrétienne,
14:16 et des images d'icônes chrétiennes.
14:17 - Sur l'enquête qui est en cours, voici ce qu'en a dit David Lebars,
14:21 le secrétaire général du syndicat des commissaires de la Police nationale,
14:25 sur France Info TV.
14:27 - Je crois qu'on rentre déjà dans une affaire de droit commun,
14:30 si on analyse les propos de la procureure,
14:32 mais après, il va falloir chercher s'il y a prémobilisation,
14:35 complicité, ou qu'est-ce qui fait qu'il s'en est pris à des enfants.
14:38 Je veux dire, quand on est normalement constitué,
14:40 ça vient à l'idée de personne d'aller poignarder des gens,
14:43 et encore moins des enfants.
14:44 Alors, est-ce que c'est une piste familiale ?
14:46 Est-ce que c'est un conflit familial ?
14:47 Est-ce qu'il y a quelque chose dans sa vie qui ne va pas ?
14:49 Ça ne va plaire à personne d'aller trouver des explications,
14:52 mais les familles, les victimes auront besoin de ces explications
14:55 pour que, au moment de l'enquête,
14:56 elles doivent permettre d'amener tous ces éléments.
14:58 C'est le temps des auditions, des témoignages, du recueil de preuves.
15:01 Il va être auditionné lui-même plusieurs fois.
15:03 Et puis, à l'issue de la garde à vue, on va rentrer dans une phase 2.
15:05 Cette phase 2, c'est le temps de la justice.
15:07 C'est de savoir si cet individu est éligible à un procès.
15:11 S'il va être déféré et à n'en pas douter, je pense qu'il le sera,
15:14 sauf si vraiment, psychiatriquement, il ne peut pas être présenté.
15:16 Et puis, si ensuite, un juge se prononce sur sa mise sous mandat de dépôt
15:20 pour s'assurer qu'il n'y ait pas de réitération,
15:22 de risque de perdition de preuve.
15:23 Et après, c'est le temps de l'instruction.
15:25 Et pendant ce temps-là, c'est du temps long.
15:28 Voilà, le temps de l'instruction, le temps de l'enquête, du temps long,
15:32 nous dit David Lebarz.
15:33 Petite précision, Mathilde Le Maire,
15:36 elle nous vient du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur TF1,
15:40 qui nous rappelle que le suspect avait déjà obtenu l'asile en Suède il y a 10 ans.
15:45 Il avait aussi fait une demande en Suisse et en Italie.
15:48 Précision de Gérald Darmanin, la France a étudié la demande d'asile
15:52 déposée fin octobre l'année dernière.
15:54 Dimanche dernier, la notification lui a été faite qu'il ne pouvait pas l'avoir en France,
15:58 puisqu'il l'avait en Suède.
16:00 Ces éléments-là sont des précisions, en réalité,
16:03 sur ce parcours administratif de cet individu, dont nous savons peu de choses, j'imagine.
16:08 Mathilde Le Maire, il va falloir, évidemment, attendre peut-être la fin de la garde à vue
16:13 pour en savoir plus sur ce qui l'aura motivé. C'est l'idée.
16:16 Oui, les enquêteurs travaillent un peu dans plusieurs pistes d'investigation.
16:20 Évidemment, il est indispensable de retracer son parcours migratoire, quelque part en Europe,
16:25 ses demandes d'asile, même si elles n'étaient pas nécessairement fondées,
16:27 puisqu'il avait un titre de séjour en Europe à travers son titre de séjour émis par les autorités suédoises.
16:32 Les enquêteurs font un petit peu feu de tout bois.
16:35 Ils cherchent ses éventuels domiciles. A priori, il n'y en a pas.
16:37 Ils cherchent tout ça en lien avec les autorités judiciaires, avec les autorités de renseignement suédoises.
16:44 Allez, merci à vous, Mathilde Le Maire. Voilà ce que nous pouvions dire à ce stade de l'enquête ce soir,
16:48 puisque la garde à vue de l'individu est en cours.
16:52 Nous allons passer aux aspects plus politiques, si je puis dire, de ce drame survenu à Annecy,
16:58 les 20h20 sur France Info. Retour du Fil Info avec vous, Benjamin Recouvreur.
17:05 Le suspect de l'attaque au couteau d'Annecy ce matin n'était ni sous l'emprise d'alcool,
17:09 ni de stupéfiants, selon la procureure d'Annecy.
17:12 Cet homme est un Syrien de 31 ans qui a le statut de réfugié.
17:15 Il était arrivé en France il y a 8 mois et avait fait une demande d'asile qui lui a été refusée le 4 juin dernier.
17:20 Il a blessé ce matin 4 enfants de moins de 3 ans qui sont toujours en urgence absolue ce soir.
17:25 Un homme d'une cinquantaine d'années a été placé en garde à vue ce matin,
17:29 soupçonné d'être impliqué dans la mort d'Iris, c'est 24 ans,
17:32 retrouvée morte dans un cours d'eau à l'Annester dans le Morbihan il y a une dizaine de jours.
17:36 Une enquête est en cours pour enlèvement et meurtre.
17:39 La NUP riposte avec une motion de censure aujourd'hui après l'échec de l'abrogation de la retraite à 64 ans
17:45 qui faisait l'objet d'une proposition de loi du groupe Lyot.
17:48 Elle n'a même pas été débattue aujourd'hui, elle avait été vidée de sa substance en commission.
17:52 Cette motion de censure sera débattue en début de semaine prochaine.
17:55 Plus d'une centaine de feux ravagent toujours les forêts du Québec au Canada.
17:59 L'Europe propose aujourd'hui d'envoyer des renforts alors que des nuages de fumée ont atteint les Etats-Unis plus au sud.
18:05 A Washington, plusieurs événements sont annulés face à ce risque de pollution.
18:09 Et puis du changement en équipe de France de foot,
18:11 avant les matchs de qualification à l'Euro 2024 contre Gibraltar et la Grèce.
18:15 Le milieu de terrain de Marseille, Jordan Veretout est appelé pour remplacer Ferland Mendy, blessé.
18:20 *Musique*
18:30 Il y a eu un grand nombre de réactions politiques, vous l'imaginez,
18:34 après cette attaque ce matin qui a visé notamment des enfants très jeunes à Annecy,
18:40 qui a provoqué cette légitime émotion nationale.
18:43 Tout d'abord, je vous propose de réentendre les mots de la Première Ministre Elisabeth Borne
18:49 à son arrivée en début d'après-midi à Annecy.
18:52 "Nous sommes bouleversés par cet acte odieux, inqualifiable.
18:58 Quand ça touche des enfants, je pense qu'on est chacun touché au plus profond de nous-mêmes.
19:03 Et aujourd'hui, c'est tout notre pays qui est sous le choc.
19:07 Mes premières pensées vont aux parents et aux enfants qui sont encore dans un état grave
19:17 et aux adultes qui ont également été blessés.
19:21 Et je voudrais vraiment saluer l'intervention des forces de l'ordre
19:26 qui ont pu intervenir très rapidement et interpeller cet auteur.
19:32 Et je voudrais aussi remercier les secours, les soignants,
19:37 qui ont immédiatement pris en charge les blessés et qui sont encore actuellement en train de les prendre en charge."
19:44 Stéphane Zumsteg, la Première Ministre qui arrive à Annecy,
19:47 qui est accueillie par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin,
19:50 il fallait forcément que le pouvoir politique marque ce moment de gravité.
19:55 Oui, c'est une nécessité. C'est à la fois la moindre des choses.
19:58 Évidemment que la Première Ministre ou le Président de la République,
20:00 selon les cas et selon celui qui est le plus disponible, se déplace avec ses principaux ministres.
20:04 Les mots d'Elisabeth Borne sont très justes. Il n'y a rien à y ajouter.
20:08 Elle fait ce qu'il y a à dire.
20:10 Après, au-delà de la sidération des Français aujourd'hui, de ce qui s'est passé,
20:14 parce que c'est quand même la première fois qu'on s'attaque à des enfants en si bas âge,
20:17 enfin de façon importante, ce n'est pas un enfant qui a été grassé, c'est quatre, plus les adultes.
20:22 Moi, je suis absolument... Ce n'est pas consterné,
20:24 mais je pense que cet événement va laisser pour longtemps des traces dans la vie politique,
20:29 parce qu'en général, il y a un délai de décence. Un délai de décence, c'est toujours trop court.
20:33 Mais là, je crois qu'aujourd'hui, on a battu tous les records.
20:36 Vous voulez dire en termes de réaction politique ?
20:38 En termes de réaction, je m'attendais à ce que pendant une journée ou deux, il ne se passe rien.
20:42 Éric Ciotti a dégainé le premier. Éric Zemmour a parlé quelques minutes après de francocide.
20:48 Il y a quatre enfants qui sont entre la vie et la mort.
20:51 Très bien, on peut peut-être employer d'autres termes que francocide.
20:54 Les responsables du RN, Aurore Berger également.
20:57 Il n'y a pas que les gens de droite et d'extrême droite.
20:58 Alors, sur un autre registre, mais en ramenant ça à la réforme des retraites,
21:01 je suis assez atterré.
21:03 En fait, ça arrive. Il n'y a pas de bon moment, évidemment.
21:05 Ça arrive au pire des moments.
21:08 Ça fait maintenant plusieurs semaines que la classe politique,
21:10 entourée de grandes parties d'entre elles,
21:12 essaie de remettre l'immigration au centre du débat,
21:14 avec des arguments plus ou moins acceptables, plus ou moins fallacieux.
21:17 Ça dépend évidemment de ses idées.
21:19 Mais aujourd'hui, on a assisté à une sorte de course à l'échelle.
21:21 Oui, ça a dégainé très vite, en réalité.
21:24 Oui, mais au bout d'une heure ou deux.
21:26 Oui, Véthoria Koussa, oui.
21:28 Moi, j'étais à l'Assemblée ce matin pour couvrir l'examen de cette fameuse proposition de loi Lyot.
21:33 Le 8 juin était coché dans l'agenda de tout le monde,
21:37 de tous les médias, de tous les politiques.
21:39 Et finalement, rien ne s'est passé comme prévu,
21:41 puisqu'il y a eu cette attaque au couteau à Annecy.
21:43 Et effectivement, tout ce que vous dites,
21:45 j'y ai assisté, d'abord Éric Ciotti qui sort...
21:48 Vous savez quoi ? Je vous interromps, on va l'écouter tout de suite.
21:51 Allez, extrait d'Éric Ciotti.
21:53 Successivement, Éric Ciotti, le président des Républicains,
21:55 et Olivier Marlex, le patron du groupe LR.
21:59 Vous allez l'entendre.
22:01 Il y a à la fois une immense émotion,
22:04 mais aussi une grande colère devant ce drame
22:08 qui touche des enfants.
22:11 Je pense à cet instant aux familles,
22:14 je pense à leur douleur,
22:16 puis je veux aussi exprimer à ce stade
22:21 ma colère devant ce drame qui touche une fois de plus, une fois trop,
22:27 notre pays. L'enquête déterminera les conditions,
22:31 mais il semble que l'auteur ait le même profil
22:35 que l'on retrouve souvent dans ces attaques.
22:38 La réalité, c'est quand même qu'à chaque fois, pardon,
22:41 mais on a affaire un peu aux mêmes origines du mal.
22:47 Des flux de gens qu'on ne maîtrise plus du tout.
22:50 Quand vous accueillez 156 000 demandeurs d'asile,
22:52 on n'est plus capable de savoir s'ils ont été victimes ou s'ils sont bourreaux.
22:56 - Je vous fais réagir tous.
22:58 D'abord, Victor Lécoussa, je ne vous interromps plus.
23:00 Ça va vite, comme disait Stéphane Zoumtec.
23:02 - Et pour Éric Ciotti, c'était sa première prise de parole,
23:05 mais le patron du parti Les Républicains s'est ensuite exprimé
23:08 une seconde fois, et là, il a été encore plus fort.
23:11 Il a dit précisément, il appelait à ceux qui veulent sauver
23:15 notre civilisation à réagir.
23:18 Ça a monté crescendo, et c'est vrai qu'on a tout de suite
23:22 senti la récupération, il s'est engouffré dans la brèche
23:25 puisqu'il a aussi en vue ces deux propositions de loi immigration
23:30 qui vont arriver vite, et donc c'était aussi une façon pour lui
23:34 de tout de suite se positionner sur le dossier.
23:36 Le RN également s'est positionné, pas Marine Le Pen.
23:39 La patronne du groupe RN à l'Assemblée s'est contentée d'un seul tweet
23:44 sur l'émotion, en faisant part de son effroi.
23:46 - Oui, rien de là.
23:48 - Elle n'est pas passée dans la salle des quatre colonnes,
23:50 c'est ses lieutenants qui ont fait le travail pour elle,
23:53 en quelque sorte, pour ne pas qu'elle...
23:55 En fait, j'ai croisé son attaché, son collaborateur parlementaire
24:00 qui m'a dit "oui, mais Emmanuel Macron n'a pas encore parlé,
24:02 donc Marine Le Pen ne parlera pas avant".
24:04 - Jérôme Cordelier, vous estimez qu'il faut un délai de décence ?
24:08 - Oui, enfin, il y a une promptitude, évidemment,
24:10 des réactions politiques qui posent question,
24:12 mais ça s'explique aussi par le contexte.
24:15 C'est-à-dire, bon, il y a le débat sur l'immigration
24:18 qui va s'ouvrir, il y a l'échange que le président de la République
24:22 a eu avec Jérôme Forquet sur le concept de "décivilisation".
24:27 Et donc, ce mot qui a été lâché aussi dans le contexte,
24:31 qui fait beaucoup débat, et donc, voilà.
24:33 Alors après, moi, je suis d'accord que tout le monde
24:35 fasse des réactions comme ça, mais il ne faut pas jouer
24:37 les tartuffes non plus, il y a une pression médiatique très forte.
24:40 Je veux dire, les chaînes info, nous tous,
24:42 on était sur l'événement dès le début, tout le monde y va aussi
24:45 de sa petite phrase et tout, donc il n'y a pas que les politiques
24:47 qui sont dans l'instantané. - Ils y vont tous seuls.
24:49 - Ils y vont tous seuls, hein.
24:50 - Mais attendez, j'ajouterais aussi ce qui est un peu un élément
24:53 de la décivilisation, si on peut dire, c'est que regardez,
24:56 tout de suite, il y a des images qui ont été tournées
24:58 par quelqu'un, un smartphone, c'est-à-dire que quelqu'un
25:01 est face à cette attaque et son premier réflexe,
25:04 c'est de filmer et ensuite de donner les images à BFM TV
25:08 ou à France Info. - Qu'est-ce que vous voulez dire ?
25:09 Il vaut mieux intervenir que filmer ?
25:10 Il vaut mieux intervenir que filmer, c'est ce que vous dites ?
25:12 - Mais ce qu'il y a, c'est qu'il y a tout un contexte
25:15 qui participe et qui accrédite quand même l'idée
25:18 d'une décivilisation un petit peu actuellement en oeuvre
25:24 et à laquelle il faut être vigilant, évidemment.
25:27 - Pour poursuivre, on va rester là-dessus, rassurez-vous,
25:29 je vais vous faire entendre sur l'appel à la décence
25:31 et au recueillement du maire Europe Écologie-Les Verts d'Annecy,
25:35 François Astorg.
25:37 - Aujourd'hui, c'est la journée du recueillement et je demande
25:40 et j'appelle aussi à la décence dans ce moment de recueillement.
25:44 On se rappelle que ce sont quatre enfants qui ont été attaqués
25:50 et qui sont aujourd'hui dans des situations très graves.
25:53 Il y a eu beaucoup d'émoi, beaucoup d'émotion, beaucoup de peur.
25:56 Nous avons monté une cellule psychologique pour accompagner
25:59 les parents dans ce passage et nous avons mis en place
26:02 une cellule psychologique aussi pour les agents.
26:05 - Claire Panchard, c'est le maire d'Annecy,
26:08 que les correspondants du Dauphiné Libéry connaissent bien.
26:13 Il y a un délai pour vous de décence ou ça va trop vite ?
26:17 - Ça va trop vite et surtout, ça se trompe de sujet,
26:20 de mon point de vue.
26:22 Et puis là, l'agenda immigration, en plus,
26:25 ce qui est quand même assez ironique, c'est que cet homme
26:28 était en situation régulière. Ensuite, il n'était pas musulman,
26:32 mais chrétien d'Orient a priori.
26:34 Donc, en fait, on voit dans ces prises de position,
26:36 on essaie de dessiner un profil type du terroriste,
26:40 alors que là, aujourd'hui, le mobile terroriste
26:42 est retenu dans l'enquête au moment où on en parle.
26:44 Donc, il y a à la fois une précipitation et comme disait Victoria,
26:48 les tweets, personne ne les a forcés.
26:50 Effectivement, il y a une recherche de réaction,
26:53 mais la réaction aurait pu être digne et juste de recueillement.
26:57 Tout le monde a besoin de réponses, mais il faut attendre.
27:01 - Avant l'info, le retour, Stéphane Zumsteig.
27:04 - Le plus écœurant, c'est qu'en fait, on a eu l'impression ce matin
27:07 qu'il y avait une sorte de mise de gros lot électoral qui venait de secret
27:10 et c'était au premier qui parlerait qui ramasserait la mise.
27:14 Là, à un moment donné, ça ne vous aurait rien changé
27:16 d'attendre quelques heures ou quelques jours, en fait.
27:18 - On revient là-dessus dans un instant, rassurez-vous.
27:19 Il est 20h30 sur France Info.
27:21 [Musique]
27:27 - Et l'info, c'est avec vous. Bonsoir, Edouard Marguier.
27:29 - Bonsoir, Jean-François. Bonsoir à tous.
27:31 Sur l'attaque au couteau d'Annecy, le ministre de l'Intérieur
27:34 annonce que le suspect avait reçu la notification du rejet
27:38 de sa demande d'asile en France il y a quatre jours.
27:41 Gérald Darmanin précise aux 20h de TF1 également que l'homme
27:45 avait fait une demande en Suisse et en Italie.
27:48 Il était en France sous le statut de réfugié qu'il avait obtenu
27:51 il y a dix ans en Suède. Ce Syrien de 31 ans a donc poignardé
27:56 deux septuagénaires et quatre enfants dans un parc d'Annecy ce matin
28:00 en criant au nom de Jésus-Christ. Selon des vidéos authentifiées,
28:04 il est toujours en garde à vue à cette heure-ci.
28:07 Après son enlèvement à Dunkerque dans le Nord, la petite Malek,
28:11 petite fille de huit ans, a été retrouvée en Italie en compagnie
28:15 de son père, suspect de cet enlèvement qui a été interpellé.
28:18 Il est soupçonné également d'avoir tué sa compagne dont le corps
28:22 sans vie a été retrouvé à leur domicile.
28:25 Pour le président émirati de la COP28, la prochaine conférence
28:29 sur le climat, la réduction des énergies fossiles, est inévitable,
28:33 déclaration surprenante ce soir puisque c'est un responsable
28:37 d'une société pétrolière, ce qui a fait déjà polémique.
28:41 Le phénomène météo El Niño a commencé, c'est ce que dit l'agence américaine.
28:45 Il s'agit d'une eau plus chaude que la normale en surface de l'océan Pacifique
28:49 et ce phénomène est généralement annonciateur d'une augmentation
28:53 des températures mondiales, ce qui pourrait conduire à de nouveaux records
28:57 dans certaines régions. Jonas Vingegaard n'a pas attendu
29:01 les Alpes pour assommer le critérium du Dauphine et victoire en solitaire
29:05 du cycliste danois lors de la cinquième étape à Saint-Lalébin dans le Jura.
29:09 Il prend le maillot jaune, il a plus d'une minute d'avance
29:13 au général sur l'Australien Ben O'Connor qui est deuxième, Julian Alaphilippe
29:17 est troisième, Loulou qui s'est classé deuxième de l'étape à Roland-Garros.
29:21 La Polonaise numéro un mondial, Iganz Juantek, est bien partie
29:25 pour se qualifier pour la finale, elle a remporté le premier set contre la brésilienne
29:29 Beatrice Haddad Maya il y a 4-4 dans la deuxième manche.
29:33 Karolina Moukova a remporté la première demi-finale. La Tchèque,
29:37 43ème mondiale, a créé la surprise en battant la deuxième mondiale, la biélorusse
29:41 Arina Sabalenka.
29:43 France Info
29:45 20h21, France Info, les informés de Jean-François Aquiline.
29:52 La suite de cette édition consacrée à cette attaque au couteau à Annecy
29:57 et au profil de l'assaillant de nationalité syrienne actuellement en garde à vue.
30:03 Les informés avec Claire Planchard, rédactrice en chef Information Générale du groupe Ebra.
30:09 Victoria Coussa, journaliste au service politique de France Info avec Jérôme Cordelier,
30:15 rédacteur en chef du service France de l'hebdomadaire Le Point.
30:18 Et Stéphane Zumsteig, directeur du département Opinion et Politique d'Ipsos.
30:24 Nous allons savoir de poursuivre sur les réactions politiques trop rapides selon Stéphane Zumsteig.
30:30 Bonsoir à vous Driss Haïtoussef.
30:33 - Bonsoir.
30:34 - Nous avons le plaisir de vous recevoir dans les informés dont vous êtes un membre régulier,
30:39 docteur en droit public, spécialiste des questions de sécurité globale.
30:44 Driss Haïtoussef, de ce que nous en savons, ce profil de l'attaquant pose problème.
30:49 Il est fiché nulle part, il n'a pas d'antécédent connu, présent à Annecy,
30:53 mais vraisemblablement livré à lui-même.
30:56 Que vous inspire ce premier portrait de l'assaillant ?
31:00 - C'est vrai que d'abord, il y a une enquête qui devra un peu établir son parcours,
31:05 et surtout le mobile, c'est pas courant d'avoir un individu qui s'attaque à des adultes,
31:10 mais surtout à des enfants et des enfants bas âge et qui, au nom de Jésus-Christ,
31:14 tentent de les assassiner.
31:16 Donc c'est quand même une situation très particulière.
31:18 Le procureur de la République avait indiqué lors de son point presse
31:20 qu'il n'avait ni consommé d'alcool ni de drogue,
31:23 donc il va falloir une analyse psychiatrique assez poussée
31:26 pour comprendre finalement si cet individu était lucide au moment où il a connu ces actes absolument ignobles.
31:31 Donc ça, c'est l'enquête qui le dirait.
31:33 - Alors il y a ce parcours, nous disions tout à l'heure la Syrie d'origine, la Turquie, la Suède, la France.
31:39 Gérald Darmanin qui rappelle que le suspect a été débouté par la France de sa demande d'asile.
31:45 Il va falloir peut-être regarder de ce côté-là pour comprendre, pour tenter de comprendre cette attaque ?
31:51 - Oui, c'est finalement assez logique qu'il ait été débouté puisqu'il a déjà formulé et posé une demande en Suède
31:59 et donc il est recensé comme tel.
32:02 Et donc le règlement Dublin 2 et 3 ne lui permet pas de poser deux fois la même demande dans deux pays différents.
32:09 C'est pour ça que le système Eurodac est un système qui permet de centraliser via les empreintes digitales
32:13 toutes les demandes d'asile posées dans l'espace un peu européen des États membres.
32:18 Il ne lui permettait pas de poser une autre demande.
32:20 Donc elle a logiquement été refusée en France.
32:23 - Vous avez entendu ce qui se disait sur ce plateau, Driss Haïtoucef, ce drame qui relance pour la énième fois
32:28 et très très vite apparemment le débat autour de l'immigration, la libre circulation au sein de l'espace Schengen.
32:37 - Bien sûr, alors vous avez raison.
32:39 Deux problématiques à mes yeux.
32:41 La première c'est que ce crime, enfin ce crime c'est un crime absolument abominable,
32:45 intervient après plusieurs séquences ces derniers jours, ces dernières semaines, ces derniers mois,
32:51 où on a des violences absolument inacceptables sur le territoire, sur notre territoire.
32:55 C'est-à-dire à la fois avec les policiers à Roubaix, à la fois avec cette enseignante, cette infirmière tuée,
33:01 l'INSEC qui a été poussé au suicide, ce jeune supporter visiblement atteint d'un cancer au cerveau,
33:06 agressé par des supporters.
33:07 Donc on voit bien qu'il y a quand même la population, nos concitoyens,
33:11 sont un peu excédés par ces violences et en particulier sur ce crime absolument encore une fois abominable.
33:17 Ensuite vous avez le sujet qui arrive en débat d'ailleurs,
33:19 à la fois au niveau du Parlement européen mais en France sur l'immigration.
33:23 Et ça va être un débat compliqué parce que c'est un système aujourd'hui d'immigration
33:27 qui est géré au niveau européen.
33:29 Il est posé sur on va dire trois, quatre piliers.
33:31 Le premier pilier c'est la protection un peu de nos frontières avec l'outil Frontex.
33:36 On poursuit notamment ces trafiquants qui génèrent un chiffre d'affaires absolument colossal
33:43 avec justement ces filières.
33:46 Ensuite vous avez la gestion des flux migratoires.
33:49 Puis ensuite vous avez l'intégration des flux.
33:51 Parce que le système européen, ne l'oublions jamais, il est aussi basé sur la solidarité,
33:55 en particulier en direction d'Italie qui subit quand même des vagues migratoires
33:59 absolument démentielles depuis janvier.
34:01 On parle de 40 000, ce qui est quand même énorme.
34:04 Ensuite après vous avez l'intégration.
34:06 Parce que c'est une réalité, un certain nombre de pays européens ont besoin d'une main d'œuvre.
34:11 En particulier la France.
34:12 On parle aussi de l'Allemagne, on parle aussi du Portugal, on parle aussi de la Suède.
34:16 Donc ces pays ont un besoin d'immigration.
34:18 Et donc le débat qui va arriver à l'Assemblée nationale, c'est pour ça qu'il y a une opposition
34:22 assez frontale finalement entre le parti présidentiel de la majorité et l'ERB
34:26 sur finalement cette disposition qui viserait à régulariser des sans-papiers qui ont un travail.
34:30 Et donc tout le débat va être focalisé sur ce dont nous avons besoin pour l'immigration
34:35 et ce dont nous ne voulons pas.
34:37 Et comment on arrive à établir un équilibre,
34:39 autrement on aura soit un 49-3 ou soit pas de loi sur l'immigration.
34:42 Mais on sent bien que ce drame arrive à un moment donné
34:45 où les partis politiques, les organisations politiques vont s'affronter sur le terrain de l'immigration.
34:50 Encore une toute dernière question avec vous et je vous libère Andris Aït Youssef.
34:54 Tiens on passe à Gérald Darmanin, invité du journal 20 heures de TF1.
34:58 Note une coïncidence troublante entre la notification de rejet de la demande d'asile du suspect le 4 juin
35:04 et son passage à l'acte ce jeudi.
35:06 Le ministre de l'Intérieur qui se refuse néanmoins de faire un lien direct entre les deux.
35:10 Andris Aït Youssef, vous diriez vous aussi que ce débat-là démarre trop vite.
35:16 Oui, il démarre trop vite.
35:18 L'observation Gérald Darmanin, c'est plutôt à l'information judiciaire.
35:24 Il y aura certainement une information judiciaire d'essayer d'établir s'il a lui-même été informé.
35:30 Mais de ce qui a été dit à l'Assemblée nationale.
35:32 Pardon ?
35:34 De ce qui a été dit déjà à l'Assemblée nationale, des réactions des uns et des autres.
35:36 Ah oui, mais ce qui est évident, après on a vu des positions mesurées.
35:40 Eric Ciotti a annulé sa conférence de presse à 15 heures.
35:43 Vous avez effectivement une position de Laurent Gauthier qui est un peu plus mesurée.
35:47 Donc vous avez effectivement, bon après on a dit un sirien,
35:50 on pensait à un moment donné que ça pouvait être un attentat à caractère islamiste,
35:56 le parquet national anti-terroriste a été saisi.
35:58 Donc on voit bien que les positions ont un peu évolué au fil de la journée.
36:01 Maintenant, on n'en demeure pas moins que le débat sur l'immigration.
36:04 Le débat sur l'immigration et aussi le procès de l'Union européenne,
36:08 parce que c'est ça aussi qui est en jeu, c'est de reprendre d'une certaine manière notre souveraineté sur l'immigration.
36:13 Sauf qu'aujourd'hui, ce volet un peu migratoire, il se joue si on veut être efficace au niveau européen.
36:18 Donc tout l'enjeu, ça va être d'avoir un débat apaisé à l'Assemblée nationale,
36:23 en regardant de manière assez lucide finalement la situation.
36:26 Merci à vous Driss Haïtouzeff, docteur en droit public spécialiste de la sécurité globale,
36:32 pour ce regard sur ces événements tragiques d'Annecy, Victoria Coussa.
36:36 Je vous ai vu réagir à l'expression de Driss Haïtouzeff, débat apaisé, souhaitable.
36:42 Souhaitable comme toujours, mais réalisable peu souvent.
36:46 Allez, nous allons reprendre le fil de ces réactions politiques à ce qui s'est produit à Annecy dans un instant.
36:51 20h40 sur France Info, tout d'abord c'est le retour du Fil Info avec Benjamin Recouvreur.
36:56 Vive réaction partout en France après l'attaque au couteau à Annecy ce matin.
37:00 Quatre enfants très grièvement blessés, toujours en urgence absolue ce soir.
37:04 Emmanuel Macron dénonce une attaque d'une lâcheté absolue.
37:07 Le maire d'Annecy lui appelle à la décence et prévoit d'organiser un moment de recueillement ce week-end dans sa ville.
37:13 Abrive en Corrèze un homme d'une trentaine d'années à blesser aujourd'hui une assistante sociale avec une arme blanche.
37:19 Cette femme gérait notamment le dossier de placement de l'enfant de l'agresseur.
37:23 Les nouvelles de l'état de santé de cette femme sont rassurantes ce soir selon les autorités.
37:28 L'Ukraine demande à l'Europe de lui livrer plus d'électricité après des attaques russes contre des infrastructures énergétiques du pays.
37:35 Notamment la destruction de ce barrage sur le Nièvre en Amont de Kersaune.
37:39 Ce soir l'opérateur de la centrale de Zaporygia, 150 km en aval du barrage,
37:44 affirme que les réacteurs ne peuvent plus être refroidis car le réservoir d'eau s'est vidé.
37:49 Il est redouté le phénomène météorologique.
37:52 Ninho débute selon l'agence américaine d'observation océanique et atmosphérique.
37:57 Ce phénomène se concrétise par des températures plus chaudes que la normale à la surface de l'océan Pacifique
38:03 avec à la clé des hausses de température dans de nombreuses zones de la planète.
38:07 Et puis en Roland-Garros, demi-finale d'âme.
38:09 Ce soir la numéro 1 mondiale, Igas Viantech mène 1-7 à 0 et 6-5 dans le deuxième set contre la brésilienne Béatrice Salade.
38:16 Un peu plus tôt, la tchèque Mucova s'est qualifiée.
38:19 Allez, la question qui est posée accessoirement,
38:31 ne sommes-nous pas dans le temps de l'émotion et du soutien à l'égard des victimes ?
38:35 Et pas celui de la polémique.
38:37 Écoutez la réponse là-dessus de Sébastien Chenu, vice-président de l'Assemblée nationale,
38:41 député RN du Nord et porte-parole du Rassemblement national, qui était l'invité du 18-20 France Info.
38:46 À chaque fois on nous dit "attendez, on aura le débat" et ce débat ne vient jamais.
38:51 Le débat sur le droit d'asile, le fait de pouvoir demander l'asile dans un pays d'origine
38:56 et non pas lorsqu'on a déjà mis les pieds en France.
38:58 Le fait d'avoir une politique migratoire qui ne soit pas laxiste.
39:02 Le fait d'avoir une politique de sécurité qui protège les Français.
39:06 Ce sont des débats qui ne peuvent plus attendre.
39:09 Mais on nous fait le coup à chaque fois.
39:11 On nous dit "attendez, c'est le temps de l'émotion" et le débat ne vient jamais.
39:14 Et les solutions ne viennent jamais.
39:16 Or ce n'est pas un gros mot que de vouloir traiter la question migratoire et la question sécuritaire qui y est liée.
39:22 Et on peut le traiter à n'importe quel moment de l'année.
39:25 Il n'y a pas besoin d'attendre que l'actualité nous le rappelle douloureusement.
39:28 Là-dessus, Jérôme Cordelier, sur ce que vient de dire Sébastien Chenu, ne plus attendre.
39:32 Oui, je trouve que ça fait une réaction un peu de boutiquier.
39:36 C'est ça qui est indécent dans ce débat.
39:38 Chacun est un peu avec sa petite boutique.
39:40 Et c'est là où je rejoins Stéphane Soumsteck.
39:42 Il y a un côté un peu indécent.
39:46 Parce qu'on ne connaît rien au fait.
39:48 On a tout ce qu'on entend, ce qu'on voit.
39:50 Mais visiblement, c'est quand même davantage d'abord un drame de la psychiatrie et de l'exclusion sociale
39:56 qu'un drame de l'immigration.
39:58 Alors évidemment, le problème se pose.
40:00 Il y a un contexte particulier.
40:02 Mais c'est vrai qu'il y a un côté un peu mal à l'aise et qui participe,
40:06 je le redis, parce que c'est un débat important,
40:09 de cette décivilisation qu'a pointé le chef de l'État
40:13 et dont parle Jérôme Fourquet dans la note que nous avons publiée la semaine dernière.
40:16 Dans le point, oui.
40:17 Vétho Yacoussa.
40:18 D'autant que ce qui n'arrange pas, finalement, Éric Ciotti,
40:23 c'est que cet assaillant était en situation régulière.
40:27 Il était dans les clous, alors que tout ce que proposent les LR dans leur proposition de loi
40:32 ne correspond pas finalement au profil du suspect.
40:36 Par exemple, les LR veulent rétablir le délit de séjour irrégulier
40:40 ou la double peine pour expulser les étrangers condamnés.
40:42 Là, on voit que cet assaillant n'avait jamais eu affaire à la justice.
40:46 Donc finalement, les LR se sont un peu pris au piège aussi par le profil de l'assaillant.
40:52 Stéphane, c'est avec l'opinion publique, il y a cette émotion bien légitime et très partagée.
40:56 Nous sommes tous plus ou moins parents.
40:59 Il y a ce drame épouvantable de s'attaquer à des bébés, à des enfants à bas âge.
41:04 Cette émotion-là, au fil des jours, des semaines,
41:07 elle va, on va dire, produire son effet sur ce débat qui arrive sur l'immigration ?
41:12 Oui, elle va le produire, d'autant plus qu'ils ont déjà commencé.
41:15 Les hommes et les femmes politiques vont l'exploiter à fond et à fond.
41:18 Là encore, je reviens sur cette mise électorale, sur ce gros lot,
41:23 et tout le monde se bat pour le récupérer.
41:25 Ce que l'on sait, si vous voulez, c'est que, contrairement à ce qu'on a pu dire ces dernières années,
41:29 l'immigration n'est pas une obsession des Français.
41:32 Ce n'est pas la principale priorité des Français.
41:33 C'est ce que vous répétez régulièrement.
41:34 Oui, mais il faut le redire.
41:35 Alors, évidemment, les événements d'aujourd'hui peuvent totalement invalider
41:37 ce que je suis en train de dire dans les semaines qui viennent.
41:40 Mais en revanche, quand vous regardez une partie de l'électorat,
41:43 l'électorat de la droite, plus exactement l'électorat de la droite de la droite,
41:45 enfin je ne sais pas comment on l'appelait, en fait,
41:47 et pour une partie d'entre elles, considère que c'est l'une des principales,
41:50 si ce n'est la principale préoccupation.
41:52 Et on commence à parler, d'ailleurs tout le monde commence déjà à parler
41:55 des élections européennes qui auront lieu quasiment jour pour jour dans un an.
41:58 Il y a des gens qui vont y laisser leur peau, des partis politiques,
42:01 pour Éric Zemmour, pour les Républicains, ce sera un moment capital.
42:04 S'ils ne passent pas la barre des 5%, ils ont perdu.
42:06 Et quelque part, quand je disais tout à l'heure tout ça...
42:08 Vous dites quoi, qu'il y a une arrière-pensée là, aujourd'hui,
42:10 dans les réactions par rapport à ces élections européennes qui arrivent ?
42:12 Mais bien évidemment, il y a une petite part de l'opinion
42:14 qui considère que l'immigration est un véritable problème,
42:17 qu'il faut fermer les frontières, qu'il faut mettre à la porte
42:19 un certain nombre d'immigrés, et ces gens-là, en général, votent.
42:22 Et aujourd'hui, il y a trois forces qui essayent de se partager ce butin,
42:25 ce butin électoral. C'est trop, trois forces.
42:28 Et ils vont aller dans la surenchère.
42:30 Donc, quel que soit, même si les enfants, et on l'espère tous,
42:33 et les victimes adultes survivent, de toute façon, on ne parlera que de ça.
42:37 En tout cas, on ne convertira ce fait divers, cette agression,
42:40 puisque visiblement, ce n'est pas du terrorisme, en argument politique,
42:44 et on ne cessera de le faire autant de fois qu'on jugera que c'est utile électoralement.
42:49 Allez-y, monsieur Rome-Cordelier.
42:51 Je ne sais pas. L'immigration n'est pas une obsession des Français.
42:54 Là, je serais un petit peu plus mesuré.
42:56 C'est-à-dire, ça dépend d'où on habite, d'abord.
42:58 Ensuite, ce n'est pas uniquement un débat politicien. Je suis désolé.
43:00 Ce n'est pas uniquement une question de part de marché politicien.
43:03 C'est quand même un débat qui se pose dans la société française.
43:06 La part de marché, elle l'est devenue aujourd'hui par la réaction des gens.
43:08 C'est pas uniquement un débat entre politiques qui est se regarder un gâteau électoral.
43:14 Il y a aussi un débat dans la société française.
43:17 Ça fait partie d'une question sociétale importante qui se pose actuellement dans le pays.
43:22 C'est bien d'avoir un débat en sérénité là-dessus.
43:26 Juste le RN, tout à l'heure, notamment, l'or la valette, député RN du Var,
43:32 revenait sur un autre fait divers qui avait suscité un choc au niveau national.
43:37 C'est le meurtre de la petite Lola à Paris par une femme qui était sous au QTF,
43:43 qui avait l'obligation de quitter le territoire.
43:45 Donc effectivement, dès qu'il y a un choc national,
43:47 ces parties, que ce soit l'extrême droite comme la droite,
43:51 s'engouffrent dans la brèche pour des ambitions politiques.
43:57 La gauche aussi, et la gauche d'ailleurs a saisi quand même là-dessus.
44:01 Mais Manuel Valls, Jean-Pierre Chevènement, ce sont quand même des voix qui se...
44:06 On a fait une interview de Manuel Valls il y a quelques semaines dans Le Point,
44:10 et il disait qu'il y avait eu trop d'immigration en France.
44:13 Bon ben ça, c'est aussi une voix de gauche qui parle.
44:16 Et d'ailleurs, Manuel Valls, Michel Delafosse, les gens comme ça,
44:19 ils regrettent qu'il n'y ait pas un débat à gauche sur ce thème-là,
44:22 qui encore une fois est un thème important dans la vie de la société française.
44:27 - Claire planche. Je ne sais pas quel sera le résultat des enquêtes
44:30 que vous publiez demain dans les pages du Dauphiné.
44:33 Je ne sais pas si ce débat-là, il figure ? Pas forcément ?
44:37 - Non, en revanche, on va traiter effectivement comment ce fait divers,
44:41 enfin oui, qui est aujourd'hui un drame, a percuté.
44:44 Ce débat a été percuté par l'actualité, et notamment le débat.
44:47 Mais c'est quand on entend Olivier Marleix dire que l'immigration massive, incontrôlée, tue.
44:52 Aujourd'hui, c'est sa réaction à ce fait divers-là.
44:54 On ne peut que voir l'écart total avec la réalité.
44:57 On parle d'un réfugié en situation légale, qui est en France de façon régulière.
45:02 Qui commet un acte qui, comme vous le disiez, relève sans doute de la psychiatrie.
45:07 On ne connaît pas les motivations.
45:09 Mais comment on peut avoir ce discours ?
45:11 Il y a forcément, enfin, de mon point de vue, une récupération politicienne.
45:14 Et pour revenir sur ce que vous disiez, le Parlement européen a un an,
45:17 la prochaine échéance électorale, ce sont les élections européennes,
45:20 à sonder les Européens avec son euro-baromètre.
45:23 Et effectivement, l'immigration arrive bien bien loin des préoccupations des gens,
45:26 y compris en France, parce qu'il y a les 27 pays membres.
45:29 Mais derrière l'inflation, la dégradation du pouvoir d'achat,
45:32 la crise climatique arrive bien bien en avant dans les préoccupations des citoyens européens.
45:38 Et on est sur la prochaine échéance électorale.
45:40 Malgré tout, il y a cette idée qu'effectivement, sur un électorat qui vote,
45:43 il faut mobiliser là-dessus et sur ce sentiment d'insécurité.
45:46 Alors je vous livre cette toute dernière information.
45:48 Le suspect de l'attaque au couteau, donc, n'a toujours pas pu être entendu
45:53 par les enquêteurs de la police judiciaire.
45:55 C'est ce qu'indique une source proche du dossier à France Info ce soir.
45:59 Il est en garde à vue dans les locaux du commissariat d'Annecy
46:02 depuis son interpellation jeudi ce matin.
46:05 Mais son audition n'a pas pu commencer à cause de son trop grand état d'agitation.
46:11 Donc cette garde à vue n'est toujours pas, on va dire, n'a pas pu se dérouler
46:16 puisqu'il est trop agité, vraisemblablement.
46:19 C'est donc une situation qui risque de perdurer.
46:22 On va rester sur les réactions politiques dans un instant.
46:25 Si vous le permettrez, nous faisons un détour tout d'abord
46:27 à 20h50 sur France Info.
46:29 Par le fil info, il est signé Benjamin Recouvreur.
46:32 De Dunkerque jusqu'au centre de l'Italie, la petite Malek, 8 ans,
46:36 a été retrouvée saine et sauve aujourd'hui au nord-ouest de Rome
46:39 en compagnie de son père.
46:41 Une alerte enlèvement avait été déclenchée hier soir.
46:44 Une enquête pour enlèvement est ouverte, mais aussi pour homicide sur conjoint.
46:48 Le père est aussi suspecté d'avoir tué sa compagne,
46:51 dont le corps a été retrouvé hier à son domicile.
46:54 Le Premier ministre britannique Rishi Sunak dénonce un acte inconcevable
46:57 après l'attaque au couteau à Annecy ce matin.
47:00 Quatre enfants âgés de 3 ans ou moins sont toujours en urgence absolue ce soir.
47:04 C'est aussi le cas d'un adulte qui a été blessé.
47:07 Le suspect, un Syrien de 31 ans, réfugié, qui se revendique chrétien,
47:11 est toujours en garde à vue.
47:13 L'Ukraine accuse la Russie de bombarder Kherson
47:15 alors que la ville est inondée après la destruction d'un barrage sur le Niépre.
47:19 Au moins une personne est morte,
47:21 18 autres blessés selon les autorités ukrainiennes dans des frappes russes,
47:25 alors que des opérations de secours sont en cours.
47:28 Ce soir, le président américain Joe Biden assure que les États-Unis
47:31 auront les fonds nécessaires pour soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra.
47:35 Avis aux retardataires, plus que quelques heures pour remplir sa déclaration de revenu en ligne,
47:39 jusqu'à minuit ce soir, après il sera trop tard.
47:42 Cela concerne les résidents des départements à partir du numéro 55 jusqu'au 95,
47:47 mais aussi les départements de l'Outre-mer.
47:49 Et puis sur le critérium du Dauphiné, le cycliste danois Jonas Vingegaard
47:52 remporte la 5ème étape aujourd'hui en solitaire dans les Alpes,
47:56 et il s'empare du maillot jaune.
47:58 Julian Alaphilippe termine 2ème et pointe à la 3ème place du classement général.
48:11 Alors il y a eu une minute de silence à l'Assemblée nationale.
48:13 Vous y étiez, hein, Victoria Koussa ?
48:15 Mais aussi un clash aurore berger accusé par les oppositions
48:19 de récupérer ce drame d'Annecy,
48:21 après avoir demandé que l'humanité prenne le dessus sur les débats et sur les retraites.
48:25 Écoutez ce qu'avait déclarée la patronne du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.
48:30 On a envie de vous dire qu'être en ce moment dans l'hémicycle
48:34 avec une espèce de bataille de chiffonniers sur une recevabilité au nom d'amendements
48:39 nous paraît en total décalage par rapport à l'effroi qui à mon avis submerge notre pays
48:44 quand des enfants sont pris pour cible, quand des enfants sont attaqués
48:48 et qu'apparemment certains d'entre eux, très jeunes enfants, sont en urgence absolue.
48:53 Donc ce que nous voulons dire c'est évidemment notre totale solidarité
48:57 et que nos pensées aujourd'hui ne sont tournées que vers les familles,
49:01 que vers celles et ceux qui sont à leur côté
49:04 et notre soutien évidemment aux forces de l'ordre qui ont réagi
49:07 de manière extrêmement rapide vraisemblablement, extrêmement efficace
49:12 et qui ont sans doute empêché que pire encore ne puisse se produire.
49:16 Victoria Coussin, ça a suscité un peu la colère des oppositions ça.
49:20 Oui, juste pour remettre un peu dans le contexte,
49:22 cette prise de parole elle intervient après un moment assez fort, assez solennel dans l'hémicycle.
49:26 Sept minutes de silence, on voit les députés derrière vous, le visage grave.
49:30 C'était après aller deux heures de combat dans l'hémicycle,
49:34 de passe d'armes avec un brouhaha continu qu'on connaît bien.
49:37 Donc là d'un coup au moment de l'annonce par Yael Brown-Pivet,
49:41 la présidente de l'Assemblée de ce drame à Annecy,
49:44 d'un coup douche froide dans l'hémicycle, tout le monde s'est calmé.
49:48 Qu'est-ce qu'elle dit en fait ? On arrête ça, c'est pas le moment.
49:51 Elle dit écoutez, il vient de se passer ça, on a quelques éléments,
49:55 je vous propose de faire une minute de silence.
49:56 Ça se fait à chaque fois quand il se passe quelque chose en dehors de l'hémicycle
49:59 et effectivement ça a un peu coupé net des débats en cours
50:03 et donc l'ANUP en entendant Aurore Berger finalement tourner un peu en ridicule
50:08 le débat qui était en train de se faire dans l'hémicycle autour du dernier sous-amendement
50:12 récupéré par l'ANUP in extremis pour pouvoir quand même un peu parler
50:17 de ce texte totalement vidé de sa substance.
50:19 Et bien les leaders de l'ANUP ont dénoncé derrière.
50:23 Olivier Faure notamment.
50:24 Olivier Faure, Manuel Bonparle numéro 1 de LFI.
50:27 Au micro, tous sont arrivés pour dénoncer les propos de la patronne
50:30 du groupe Renaissance à l'Assemblée.
50:32 Là-dessus, Claire Planchard, elle vous a choqué Aurore Berger ou pas ?
50:38 Non.
50:39 Je ne sais pas si c'était nécessaire en fait.
50:41 On sait que c'était une journée comme vous disiez, victoriaque.
50:43 C'est compliqué de discuter ensuite de mécanique parlementaire
50:47 quand il s'est passé un drame pareil.
50:50 C'est ce qu'elle, au fond, qu'elle met sur la table.
50:52 Oui mais je pense que tout le monde était ému et choqué.
50:56 Et en fait c'est juste quand il y avait un agenda quelque part parlementaire,
50:59 la minute de silence a été respectée.
51:01 Tout le monde a été ému.
51:02 En fait, cette journée-là était hautement symbolique.
51:04 Et on sait à quel point le gouvernement, l'exécutif a fait pression
51:07 pour que ce débat n'ait pas lieu, que le vote n'ait pas lieu.
51:10 Donc c'était un peu superflu je pense.
51:13 Jérôme Cordelier ?
51:14 Non, moi je trouve que c'est pas mal.
51:15 En fait, ça ré-humanise la politique.
51:18 C'est-à-dire que, et d'ailleurs Aurore Berger, c'est ce qu'elle avait fait
51:21 quand il y a eu le débat sur les violences conjugales.
51:24 Et donc je trouve que c'est pas mal qu'une politique,
51:27 une jeune politique en plus, retrouve un peu...
51:31 Et je pense qu'elle a parlé de manière sincère.
51:34 Donc elle a dit ça de manière sincère.
51:36 C'était pas une manière d'étouffer le débat, d'empêcher le débat, etc.
51:39 Stéphane Zumsteig ?
51:40 C'était peut-être sincère, ça je le remets pas en cause, j'en sais rien évidemment.
51:43 Moi aussi j'en sais rien.
51:44 Je trouve ça quand même d'une très grande maladresse.
51:46 D'abord c'est inutile parce que de toute façon on allait arrêter de parler des retraites aujourd'hui,
51:49 on allait parler de ce qui s'est passé, comme on en parlera encore dans les heures
51:52 et dans les jours qui viennent.
51:54 Alors ça peut être fait sous le coup de l'émotion.
51:56 C'est pour ça que j'emploie le terme maladresse,
51:58 mais quelque part mécaniquement ça la met dans le camp, dans le groupe des gens
52:01 qui ont essayé de vouloir récupérer cette attaque odieuse.
52:06 Et elle aurait pu échapper à ça, parce que c'est quand même avant tout la droite
52:10 et la droite radicale qui se sont discréditées aujourd'hui,
52:13 elles aussi quelque part en tenant ces propos.
52:17 Et je comprends aussi la réaction notamment de la NUPES,
52:21 compte tenu du climat délétère qui règne aujourd'hui en ce moment à l'Assemblée nationale,
52:24 tout ça va contribuer à hystériser les débats à l'Assemblée.
52:28 Et c'est vraiment pas ce dont on a besoin en ce moment.
52:30 - Débats qui se sont poursuivis, Victor Yakoussa, malgré tout.
52:32 - Oui, Lyot a retiré son texte, ce fameux premier texte.
52:37 Ensuite la gauche a quand même tenté de marquer le coup,
52:40 toujours sur cette proposition de loi, parce qu'il dénonce un déni de démocratie.
52:44 Et donc ils ont même lancé un serment, le serment du 8 juin,
52:48 qui est totalement passé sous les radars, pour dire aux Français, à leurs électeurs,
52:52 écoutez, on continuera de se battre pour vous, pour tous ceux qui descendent dans la rue,
52:56 en remettant le sujet des retraites à l'ordre du jour à chaque fois que possible.
53:02 Mais tout ça est passé effectivement sous les radars.
53:04 Plus personne n'avait la tête à ça, surtout pas les journalistes sur place.
53:07 - Jérôme Cordelier, vous voulez ajouter quelque chose ?
53:09 - Le problème c'est que plus personne n'a le débat des retraites.
53:13 Ils essayent, Manuel Bompard, tout ça, ils essayent de réactiver la chose.
53:17 Mais on est passé à autre chose, tout le monde est passé à autre chose.
53:19 - Je vous propose pour refermer cette édition spéciale des informés,
53:22 cet ultime témoignage au bord des larmes.
53:26 Le cycliste Jonas Vigegaard, le vainqueur du dernier Tour de France,
53:30 qui a rendu, eh bien oui, hommage aux victimes de l'attaque d'Annecy,
53:34 après avoir remporté la cinquième étape du Criterium du Dauphiné.
53:39 Vous connaissez bien le Dauphiné, Claire Planchard.
53:41 C'était à Salins-les-Bains, dans le Jura, nous sommes à 150 km d'Annecy.
53:45 C'est un document France Info Radio.
53:48 - Bien sûr, je suis content de cette victoire.
53:55 Mais franchement, aujourd'hui, avec ce qui s'est passé à Annecy,
53:59 ce qui m'arrive sur le vélo n'a pas beaucoup d'importance.
54:02 Toutes mes pensées vont aux enfants et à leur famille.
54:05 - Un très bel hommage de Jonas Vigegaard.
54:07 Et nos pensées également sur ce plateau et à France Info vont aux enfants,
54:11 aux personnes qui ont été blessées, les deux personnes septuagénaires,
54:15 également aux proches et aux familles ce soir.
54:18 Nous allons conclure Claire Planchard avec un rappel de ce qui aura
54:22 dans les pages des journaux du groupe Ebra demain.
54:26 - Nous allons publier les reportages de nos collègues du Dauphiné libéré
54:29 qui étaient sur la place toute la journée pour couvrir,
54:31 recueillir les témoignages et puis rendre hommage aux victimes.
54:34 - Tout le travail important effectué par les confrères,
54:38 l'équipe du Dauphiné libéré à Annecy.
54:41 Avec vous Jérôme Cordelier, une une du journal hebdomadaire Le Point consacré...
54:49 - Qui risque d'étonner la personne.
54:52 Pourquoi les jeunes ne font plus l'amour ?
54:54 Super dossier piloté par Clément Petrault que vous connaissez bien ici.
54:57 J'attire aussi votre attention sur le portrait enquête qu'a fait Mathilde Sirot
55:01 sur Yael Brown-Pivet parce qu'on apprend plein de choses dans cette enquête.
55:05 C'est quelqu'un en fait qu'on ne connaît pas et donc il y a un côté un peu lisse comme ça.
55:10 On se demande un peu si elle n'a pas un côté bisounours.
55:12 En fait elle est beaucoup plus complexe et intéressante qu'on peut le voir.
55:18 C'est à lire dans Le Point.
55:19 - A lire dans Le Point.
55:20 Cette semaine je vous remercie Victoria Koussa et à vous même également Stéphane Zumsteig.
55:26 Les informez le retour demain matin à 9h sur France Info.
55:30 Bonne soirée sur France Info bien évidemment.
55:33 [Musique]

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