SMART BOURSE - Emission du lundi 12 juin

  • l’année dernière
Lundi 12 juin 2023, SMART BOURSE reçoit Sébastien Lalevée (Directeur général, Financière Arbevel) , Xavier Chapard (Stratégiste, LBP-AM) , Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain) et Gilles Bazy-Sire (Président, Equity GPS)

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Transcription
00:00 C'est reparti pour Smartbourse, votre double dose quotidienne de marché en direct sur
00:11 Bismarck.
00:12 Chaque jour à la mi-journée, 12h30-13h et en fin d'après-midi, la grande édition
00:16 pendant une heure à partir de 17h, rediffusée à 20h sur Bismarck TV, émission que vous
00:21 retrouvez chaque jour en replay sur Bismarck.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
00:26 La première de cette édition ce soir, le démarrage d'une séquence banque centrale
00:31 tout au long de la semaine avec dès demain un des derniers indicateurs clés pour la
00:36 réunion de la réserve fédérale américaine avec la publication du rapport mensuel sur
00:40 l'inflation aux Etats-Unis pour le mois de mai.
00:42 Rapport qui sera donc publié demain pendant le comité de politique monétaire de la réserve
00:46 fédérale américaine qui se prononcera le lendemain, mercredi soir à 20h pour la décision
00:52 de la fête qui sera suivie de la décision de la Banque Centrale Européenne jeudi, en
00:57 attendant la réunion de la Banque du Japon vendredi et puis la Banque Centrale Chinoise
01:03 se réunit également cette semaine.
01:06 Les mesures d'assouplissement monétaire en Chine sont évidemment un sujet important
01:13 pour les investisseurs qui estiment que l'économie chinoise a peut-être besoin d'un peu plus
01:17 de soutien aujourd'hui pour entretenir sa reprise post-Covid.
01:21 Grosse semaine donc marquée par les banques centrales, ce sera le sujet de discussion
01:25 à la une dans un instant avec nos invités de Planète Marché et puis sur la question
01:28 des marchés effectivement.
01:30 Comment évaluer la situation du moment avec des indices américains pour le Nasdaq et
01:34 le S&P 500 qui sont revenus sur leur sommet précédent datant de l'été 2022 ? Une
01:41 hausse des prix entretenue par le thème de l'IA génératif qui connaît son moment
01:46 de gloire, son moment paroxystique avec en face de cela une volatilité des marchés
01:51 actions qui est retombée sur des niveaux qu'on ne connaissait plus depuis le Covid
01:56 avec un vix qui est même passé ces dernières heures, ces derniers jours sous la barre
02:00 des 14.
02:01 On est entre 14 et 15 pour cet indice de volatilité du marché américain.
02:06 Aujourd'hui, est-on dans le début d'un phénomène de complaisance pour ne pas dire autre chose
02:10 sur les marchés actions et les marchés d'actifs risqués ? Question là aussi que nous poserons
02:15 à nos invités dans quelques instants et puis comme chaque lundi, le dernier quart
02:18 d'heure sera notre quart d'heure américain avec notre correspondant américain Pierre
02:22 Evduga qui sera en visioconférence avec nous pour continuer de suivre les affaires judiciaires
02:27 de Donald Trump avec 37 chefs d'inculpation qui reposent désormais sur les épaules de
02:33 l'ancien président américain et candidat à sa réélection, à son élection future
02:38 peut-être.
02:39 *Générique*
02:49 Mais d'abord, tendance mon ami, chaque soir à 17h en ouverture d'émission avec vous
02:53 Alix Enguyen, les infos clés de marché.
02:55 C'est une semaine qui commence positivement pour l'ensemble des indices actions en Europe
02:59 et notamment pour le CAC avec une légère hausse attendue ce soir à l'arrivée.
03:03 Oui, les gains sont faibles, la prudence domine.
03:06 C'est cette veille de deux jours de réunion de la Fed.
03:08 On rappelle que la semaine sera chargée après l'inflation et la Fed.
03:13 La BCE se réunira jeudi et puis il y aura la Banque du Japon vendredi.
03:17 A Paris, le luxe est convoité après l'abaissement par les banques commerciales chinoises de
03:23 leur taux de dépôt.
03:24 LVMH, Hermès et Kering sont dans le vert.
03:27 Et Fage est dans le vert également.
03:28 Le groupe annonce avoir signé un contrat d'achat portant sur les 49% du capital de la société
03:34 concessionnaire du Viaduc de Millau, détenu par la Banque des Territoires.
03:38 Et puis, Casino s'envole.
03:40 Cela fait suite à la révélation d'un possible intérêt du groupe Auchan qui pourrait profiter
03:46 de l'opération de restructuration de Casino.
03:48 Et puis c'est le jour J pour la consolidation du secteur bancaire en Suisse avec la finalisation
03:54 aujourd'hui du rachat de crédit suisse par UBS.
03:56 Et oui, le bilan de ce nouveau géant bancaire s'élève à 1 600 milliards de dollars et
04:02 dispose de 5 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion.
04:05 Toujours dans le secteur bancaire aux Etats-Unis, JP Morgan Chase est parvenu à un accord de
04:11 principe avec les victimes du financier décédé Jeffrey Epstein.
04:15 Focus sur quelques valeurs européennes, la Commission européenne a autorisé vendredi
04:20 le rachat de Lagardère par Vivendi.
04:22 Novartis a signé un accord en vue de l'acquisition du groupe américain Chinook Therapeutics pour
04:28 un montant initial de 3,2 milliards de dollars.
04:31 Et puis le fonds d'investissement américain KKR a relevé d'au moins 2 milliards d'euros
04:36 à 23 milliards d'euros son offre sur le réseau fixe de l'opérateur italien.
04:41 Et puis l'actualité M&A remonte également en ce moment.
04:46 On a eu pas mal de deals dans la pharma, on a un deal dans le charbon avec Glencore et
04:50 un deal dans la tech qui implique le groupe Nasdaq aux Etats-Unis, Alix, qui va réaliser
04:55 d'ailleurs la plus importante opération de croissance externe de son histoire.
04:59 Et oui, l'opérateur boursier a accepté de racheter l'éditeur de logiciels financiers
05:03 Adenza à ses actionnaires privés.
05:05 L'acquisition est évaluée à 10,5 milliards de dollars en espèces et en actions.
05:10 L'achat nécessitera l'approbation des autorités réglementaires et devrait être
05:14 finalisé dans un délai de 6 à 9 mois.
05:16 A Wall Street, le titre d'oracle avant la publication de ses résultats est en nette
05:21 hausse.
05:22 Il publiera après clôture.
05:24 Tesla signe sa douzième progression d'affilée, soit sa série haussière la plus longue de
05:29 son histoire.
05:30 A noter que l'indice VIX tombe à son plus bas niveau depuis février 2020.
05:35 Et puis dans le reste de l'actualité, les actions turques atteignent un niveau record
05:41 dans l'espoir d'un revirement politique.
05:43 La nomination de deux anciens banquiers de Wall Street à des postes clés en Turquie
05:48 fait naître de l'espoir.
05:49 L'indice Borsa Istanbul 100 a atteint un sommet historique.
05:53 Tendance mon ami, chaque soir à 17h en ouverture d'émission avec Alix Nguyen dans Smartbord
05:58 sur Bismarck.
05:59 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète.
06:12 Marché, Gilles Bazissier est avec nous, le président d'Equity GPS.
06:15 Bonsoir Gilles.
06:16 Merci d'être là.
06:17 Merci à Sébastien Lalevé de nous accompagner également.
06:19 Bonsoir Sébastien.
06:20 Bonsoir Xavier Chapar.
06:21 Directeur général de la financière Arbevel et à nos côtés également Xavier Chapar.
06:25 Bonsoir Xavier.
06:26 Bonsoir Grégoire.
06:27 Ravi de vous retrouver.
06:28 Vous êtes stratégiste de la Banque Postale Asset Management.
06:30 Commençons avec la séquence Banque Centrale qui appelle évidemment quelques commentaires.
06:34 Xavier balance des risques autour de l'idée d'une pause de la réserve fédérale américaine.
06:39 Avantages, inconvénients, qu'est-ce qu'on peut dire à ce stade ?
06:43 Ça oblige forcément à se poser la question de où est l'économie américaine aujourd'hui
06:47 dans son voyage vers le soft landing/la récession.
06:52 Et comment est-ce que vous tranchez cette question dans la perspective du meeting de
06:56 demain et d'après-demain ?
06:57 Alors les dernières données économiques, elles sont très difficilement lisibles.
07:00 On a eu des bonnes nouvelles sur les créations d'emplois, sur les jobs vacants, ça d'accord.
07:05 Mais il y a quand même des enquêtes qui sont un peu moins bonnes, notamment l'ISM
07:09 Service qui a beaucoup ralenti au mois de mai.
07:12 Sur l'inflation, on a toujours eu des surprises positives mais on a le chiffre demain qui
07:16 devrait monter au moins à un ralentissement en mai de l'inflation.
07:19 Du coup, Bonan-Mallan, je pense que le Sénat au central, ça reste une pause, au moins
07:24 cette semaine, après 10 hausses consécutives, 500 points de base de hausse, donc une pause.
07:30 Mais on pense que, déjà, une hausse est quand même possible.
07:35 On a eu pas mal de membres de la Fed qui ont plutôt plaidé pour des hausses supplémentaires
07:40 et du coup ça devrait pousser Powell à dire que c'est bien une pause et pas un pivot
07:44 et donc le risque de hausses supplémentaires existe toujours.
07:49 On va regarder de très près le dot plot, donc là où les membres de la Fed voient
07:55 le taux à la fin de l'année et il y a des bonnes chances qu'en fait le dot plot passe
07:59 de 5,1 à 5,3% et donc indique que la Fed n'en a peut-être pas fini avec les hausses
08:05 de taux.
08:06 Est-ce que faire une pause ce mois-ci, cette semaine, est-ce que c'est prendre le risque
08:12 de devoir en faire peut-être encore plus le coup d'après ou les suivants ? C'est
08:17 un peu le schéma que développe Larry Summers qui dit "faites une pause en juin, peut-être
08:22 que le 26 juillet vous retrouverez confronté à une décision qui sera de faire ou 25 voire
08:27 50".
08:28 Quand on regarde les données économiques, la trajectoire de l'inflation, notamment,
08:31 vous le dites, on va passer de 5 à 4 pour dire les choses.
08:34 Le mois prochain on passera peut-être de 4 à 3,5 si je regarde un peu les prévisions
08:40 qu'on peut avoir sur les deux prochains mois en matière d'inflation aux Etats-Unis.
08:44 Est-ce que c'est en fin d'année peut-être 2, 2,5% pour l'inflation américaine globale ?
08:49 Alors ça j'y crois pas du tout.
08:50 Alors ça vous y croyez pas.
08:51 Donc ça veut dire que 3,5 ça va déjà être un enjeu à gérer pour la réserve fédérale
08:56 américaine.
08:57 Oui déjà maintenir entre 3 et 4 jusqu'à la fin de l'année ça va être compliqué.
09:01 Mais en même temps c'est après l'été qu'on va savoir.
09:04 Donc c'est pour ça que je pense qu'ils peuvent faire une pause en juin sans remettre
09:07 en cause leur crédibilité parce que ça serait accompagné de prévisions plus élevées
09:12 et d'un discours assez dur.
09:14 Et une pause en fait ça veut dire que s'ils continuent à monter, ils peuvent continuer
09:18 à monter de 25 points de base par trimestre, ce qui est un rythme relativement normal.
09:22 En fait c'est juste qu'on a été habitué depuis un an à avoir des hausses beaucoup
09:26 plus massives.
09:27 Mais en fait ils restent sur un risque haussier de taux.
09:30 Et donc je pense qu'ils peuvent se donner un mois pour voir notamment si l'activité
09:35 dans les services ralentit vraiment ou si cet indicateur pour le mois de mai était
09:42 juste un point.
09:43 Un blip ?
09:44 Voilà exactement ce qui a été le cas en décembre dernier déjà.
09:46 On s'est déjà fait surprendre en fait.
09:48 Donc je pense qu'ils peuvent maintenant qu'ils ont… Et ce qu'il faut voir c'est que
09:52 la politique monétaire de la Fed elle est restrictive en fait par rapport à toutes
09:55 les estimations de taux neutres.
09:56 Peut-être qu'il a augmenté depuis le Covid, qu'il est à 3,5 ou quelque chose comme
10:01 ça.
10:02 Là il est à 3,5, là les taux sont à 5.
10:04 On est déjà en territoire restrictif et ça se voit dans les chiffres de dépôt,
10:09 dans les chiffres de croissance du crédit qui ralentissent beaucoup.
10:12 Donc je pense qu'ils peuvent se donner un peu de temps, se laisser un peu de temps
10:16 tout en sachant qu'il n'y a rien qui les empêchera en juillet de remonter les taux
10:20 encore s'il le faut.
10:21 On a le sentiment.
10:22 Alors vos commentaires sur l'idée d'une pause Sébastien, qu'est-ce que ça vous
10:26 inspire ? Mais il y a quand même l'idée derrière, on l'a vu avec la Banque du Canada,
10:30 la Banque d'Australie qui ont tenté une pause pendant quelques meetings et qui sont
10:34 obligés de repartir de l'avant en matière de justement de politique monétaire.
10:37 On rentre peut-être dans un monde où le risque monétaire sera toujours tilté un
10:42 peu plus vers le restrictif que vers l'accommodation ou l'ultra-accommodation qu'on a pu connaître
10:48 pendant un cycle relativement long.
10:51 Un cycle long ?
10:52 C'est un équilibre très différent qui est pour nous en tout cas.
10:56 Clairement, alors après, moi je vois ça d'un angle pas macro mais d'un angle plutôt
11:02 micro et il y a une capacité des marchés financiers à vivre dans une bulle et à être
11:10 obnubilé par tous ces sujets-là en sachant que les fonds contrôles qui ne veulent pas
11:15 dire l'objectif inflation c'est 2% maximum, si c'est 3% c'est pas très...
11:19 En réalité, déjà le monde il a quand même structurellement changé.
11:24 Les matières premières étaient abondantes et pas chères.
11:27 On va se rendre compte qu'elles vont être ni abondantes ni pas pas chères.
11:31 Donc le monde est en train de changer structurellement.
11:33 Il va être structurellement inflationniste.
11:34 On parlait d'être 12 milliards en 2100.
11:39 Quand vous regardez la démographie, ça va peut-être osciller HSBC à 10 moins de 5
11:44 milliards.
11:45 Donc ça veut dire qu'en inflation...
11:46 Il y a une gamme de scénarios sur la démographie bien sûr.
11:49 Il y a une gamme de scénarios très large.
11:52 Et surtout on se rend dans une période où on parlera d'il y a après, où il y a quand
11:56 même beaucoup d'activités qui vont être structurellement déflationnistes et d'autres
12:00 qui vont l'être mais alors pas du tout.
12:02 Ça sera l'inverse.
12:03 On a une véritable inflation.
12:04 Donc...
12:05 Où sera l'équilibre ?
12:06 Où sera l'équilibre ? C'est abominablement compliqué d'imaginer ça.
12:11 Tout ce qu'on sait en tant qu'investisseurs, pour moi c'est un peu du bruit.
12:15 On sait qu'on est de toute façon...
12:16 On est arrivé au bout d'une logique de hausse.
12:19 Alors est-ce que ça sera intaussible à 0,25 même 0,50 près ? La réalité c'est
12:24 qu'on est plus loin du...
12:25 On est assez proche de la fin.
12:27 Donc est-ce qu'il y aura un pivot ? Après il y a les gens qui vous expliquent que ça
12:29 baissera l'année prochaine.
12:30 Il y a plein de trucs.
12:31 Oui.
12:32 Et qu'on reviendra même peut-être à l'état exsanté à un moment.
12:35 Certains estiment qu'à horizon de 3 ans peut-être que tout le débat qu'on a sur
12:39 le régime inflationniste sera balayé.
12:41 Ce qui est compliqué en tant qu'investisseur, donc micro stock picking, c'est que...
12:46 J'ai envie de vous dire tout ça, c'est intéressant, mais le sujet c'est les boîtes.
12:50 Mais en réalité non.
12:51 Parce que comme ça drive les flux de façon extraordinaire, les conséquences en tant
12:54 qu'investisseur sont massives.
12:56 Donc on ne peut pas, un investisseur aujourd'hui ne peut pas s'affranchir de ces sujets-là
13:01 malgré le fait que le sens aujourd'hui est donné et qu'il n'y a pas tellement de
13:05 doute là-dessus.
13:06 Oui mais le plan micro est intéressant quand même Sébastien.
13:08 On l'a vu.
13:09 Un peu plus d'inflation, ce n'est pas mauvais pour l'activité et les opérations des
13:14 entreprises aujourd'hui.
13:15 Trop d'inflation, alors tout ce qui est excessif effectivement à un moment peut être problématique,
13:20 mais un peu plus d'inflation que ce qu'on a eu pendant 10 ou 15 ans, ce n'est pas forcément
13:24 mauvais.
13:25 La vraie incertitude pour moi aujourd'hui, ce n'est pas tant les taux cibles de la
13:29 BCE, ce n'est pas ça du tout.
13:30 Le vrai sujet c'est qu'on a eu des surprises positives dernièrement des publications des
13:35 entreprises, principalement liées à des effets prix, avec des effets volumes qui se
13:40 tassaient fortement.
13:41 Donc ça on l'a eu.
13:42 Est-ce que ça va continuer sur le T2 ? Peut-être, mais en tout cas probablement pas sur le H2.
13:46 Donc on a la fin des effets prix, des effets volumes qui n'ont été pas bons.
13:50 Ça très clairement, la hausse des taux et la baisse de l'activité se faisait très
13:56 clairement sentir.
13:57 Et maintenant en termes de marge, il y a beaucoup de questions sur les marges l'année prochaine.
14:01 C'est-à-dire que cette inflation, les boîtes ont réussi à les répercuter jusqu'à un
14:05 certain point, mais si les volumes baissent, leur capacité à augmenter les prix, ça
14:09 va être plus compliqué.
14:10 Donc en termes de marge, suivant les secteurs, les scénarios vont être très très très
14:15 différents.
14:16 Et on voit qu'aujourd'hui, ces entreprises sont venues sur des pics de marge historiques.
14:18 Donc le vrai sujet dans les mois qui viennent pour l'investisseur, c'est qui va effectivement
14:23 croître dans l'environnement économique qu'on va avoir, quelle est la capacité à
14:26 protéger ces marges, à les faire croître face à une augmentation des matières premières.
14:33 Bon là on le voit pas, parce qu'on compte bien les prix spot d'électricité, du gaz,
14:36 c'est juste stupide parce qu'on est revenu avant 2019.
14:38 Dans l'environnement dans lequel on est, vous pouvez quand même poser des questions
14:41 sur la réalité économique des prix spot aujourd'hui.
14:45 Ça laisse rêveur quand on est un peu extérieur à tout ça.
14:49 Et donc ce sujet-là qui est un vrai sujet structurel pour les entreprises.
14:55 Donc pour quel secteur on va investir à long terme parce qu'il y a ce biais-là.
14:59 Les ressources humaines, comment on va gérer ça.
15:01 Donc il y a pas mal de sujets qui font qu'on est effectivement au début d'un nouveau
15:07 cycle mais dans des conditions globales tellement différentes de ce qu'on a connu pendant
15:12 des années que c'est tout un nouveau écosystème à faire, à comprendre et à analyser.
15:19 Ça rend le métier passionnant.
15:20 Fatiguant aussi.
15:21 Fatiguant !
15:22 Oui c'est la contrepartie passionnant, fatiguant, ça va peut-être ensemble.
15:27 Gilles, oui c'est intéressant effectivement.
15:29 L'idée qu'on va arriver à un moment quand même où le pricing power va se réduire
15:34 pour un certain nombre de secteurs, un certain nombre d'entreprises avec le maintien d'un
15:40 coût de l'argent, d'un loyer de l'argent comme on dit qui va rester quand même élevé
15:44 pendant un certain temps.
15:45 Probablement, mais on peut anticiper en effet que certains secteurs soient plus pénalisés
15:54 que d'autres.
15:55 Pour le marché en règle générale, quand on apprécie un petit peu les grands équilibres,
16:01 les taux, les résultats, les perspectives de résultats mais pas seulement ces trois
16:06 éléments-là, en totalité de 17 éléments et qu'on apprécie ça au niveau de toutes
16:12 les entreprises cotées dans le monde, enfin de 95% de l'équipier des actions boursières
16:20 mondiales, nous on traduit ça simplement par aujourd'hui 3,4 sur 10 sur le marché
16:27 mondial des actions.
16:28 Donc c'est en dessous de 5, mais 5 c'est 5 sur 10 comme son nom l'indique.
16:35 C'est une situation normale, or comme les marchés sur le long terme ont tendance à
16:39 monter, donc il faut qu'on ait des ratings assez bas pour envoyer des signaux d'alerte
16:46 généraux et génériques.
16:48 3,4 sur 10 c'est encore consistant avec une espérance de gain encore un peu positive.
16:54 Oui, mais qu'il n'ait pas un seul chiffre.
16:57 Donc c'est pas très élevé et donc ça veut dire qu'on n'est pas loin du seuil où on
17:05 pourrait passer de l'autre côté, sachant que tout ça c'est statistique.
17:08 C'est pas 1,0, c'est pas précis, mais ça illustre un petit peu le niveau du marché.
17:15 Quelle est la dispersion que vous observez là autour de ce 3,4 sur 10 ?
17:19 A la fois géographique et sectorielle et puis valeur.
17:22 Très très importante, ça c'est assez intéressant à la fois en secteur et en thème aussi au
17:26 global.
17:27 En gros les pays émergents ont de meilleurs ratings que la moyenne, ils tirent la moyenne
17:35 du marché mondial vers le haut et les pays développés ont des ratings plus bas.
17:40 Ça s'explique par des tas de phénomènes dont la situation géopolitique bien sûr
17:51 est assez importante.
17:53 Et puis en termes sectoriels, là on a plutôt tendance à avoir des ratings sympathiques
18:02 sur des valeurs plutôt défensives, à belle visibilité, par opposition au secteur cyclique,
18:10 mais ça encore ce sont des généralités.
18:12 Et si on veut regarder, si on rentre dans les thèmes sans vouloir défleurer le...
18:18 Si si, on en parle, oui, de l'IA, oui.
18:22 On a quand même des choses très intéressantes sur les valeurs de, non pas dits "pracroissance",
18:31 qui n'avaient aucun fondement, mais des vraies valeurs de croissance, y compris qui nous
18:37 ouvrent vers le monde de demain et qui rendront le monde de demain possible.
18:41 Il y a des valeurs établies qui ont ce statut-là aujourd'hui ?
18:46 Alors qui ont le statut, oui, mais qui ont également pour nous des opportunités qui
18:55 ne sont pas complètement reflétées dans leurs cours, et ça dans le domaine le plus
19:01 pointu de la tech, constitué par l'IA, la cybersécurité et puis l'automatisation des
19:08 processus, la robotisation pour simplifier.
19:10 Même si la robotisation ce n'est pas que l'industrie, c'est aussi les processus tertiaires
19:15 et de services.
19:16 Et c'est d'ailleurs là où on est le plus en retard en l'occurrence.
19:19 Là il y a des choses très intéressantes et avec des ratings, écoutez, GPS très élevés,
19:27 et donc des espérances de gains très élevées.
19:30 Donc ça c'est quelque chose qui est assez, enfin qui est extrêmement intéressant selon
19:36 moi.
19:37 Oui, ça montre la puissance quand même de ces thèmes-là aujourd'hui.
19:40 Oui, et puis la révolution industrielle et énergétique également, et notamment tout
19:45 ce qui est lié à l'électrification.
19:46 Il y a encore beaucoup de boîtes qui sont en fait traditionnelles, mais pour lesquelles
19:53 le marché ne presse pas, ne presse insuffisamment à notre avis, les perspectives de croissance
20:00 que le marché lui-même donne.
20:01 On sous-estime encore la portée de ces thèmes sur le moyen terme.
20:05 Tout à fait.
20:06 On va y revenir, mais de manière un peu globale.
20:08 Comment vous regardez effectivement, Xavier, la situation de marché ? Bon, le S&P, le
20:13 Nasdaq sont revenus sur leur sommet de l'été 2022.
20:16 On nous dit que le S&P a repris même 20% et plus par rapport à ses points bas d'octobre
20:21 2022.
20:22 Alors ça le met dans un groupe d'indices qui ont déjà récupéré ces 20% en Europe
20:28 notamment.
20:29 Le Nikkei également doit être 20% au-delà de ses plus bas largement.
20:31 Est-ce que c'est une situation technique dite de « bull market » à laquelle il
20:35 faut s'attacher aujourd'hui ? Où est-ce qu'on regarde, je ne sais pas, la volatilité
20:41 des marchés actions qui n'arrêtent pas de s'écraser jusqu'à atteindre des
20:44 niveaux qui ne sont plus du tout des niveaux de pessimisme, pour dire les choses ?
20:47 Alors, ce qu'on observe, c'est vraiment une grosse remontée de l'appétit polariste
20:51 de l'action générale depuis 3-4 semaines, avec des grosses performances des marchés
20:56 actions, alors pas tellement européens parce qu'ils avaient très performé en début
20:58 d'année, mais américains ou même asiatiques.
21:02 Vraiment, et quand on regarde, alors moi je regarde surtout les enquêtes auprès des
21:08 investisseurs où là on est à un plus haut depuis la fin 2021, donc avant les corrections
21:14 des marchés en 2022, sur le positionnement des asset managers ou des ratios put call
21:22 par exemple, on voit que là on est revenu à début 2022 et sur des indicateurs de prix,
21:29 de prime de risque, on est revenu à l'été 2022.
21:32 Donc, on est assez topiche et contrairement à ce qu'on connaît depuis début 2022,
21:37 en fait depuis le début de la correction des marchés, on ne peut pas dire maintenant
21:41 que le positionnement est très défensif et donc que c'est déjà dans les cours.
21:44 En soit, l'appétit polariste, il n'est pas à des niveaux extrêmes, donc il y aurait
21:49 encore un peu de potentiel de rebond si l'économie allait mieux.
21:53 Mais ce n'est pas ce qu'on observe, si on regarde les indicateurs PMI manufacturier,
21:58 enfin le cycle industriel, ou les services même en Europe ou aux Etats-Unis, on voit
22:04 quand même le ralentissement.
22:05 Je sais que la récession vient plus tard que pensé.
22:08 C'est un ralentissement très long.
22:10 Oui, mais quand même, on a un appétit polariste qui vraiment accélère depuis deux ou trois
22:18 semaines alors qu'au niveau banque centrale, on est à peu près bien pricé, mais niveau
22:25 perspective économique, notamment pour 2024, les anticipations restent assez élevées
22:29 en termes de croissance du PIB ou de croissance des bénéfices.
22:33 Donc ça, plus la liquidité qui va se réduire cet été, côté américain comme côté européen,
22:41 je pense qu'on va avoir plus de volatilité cet été que ce qu'on a eu depuis le début
22:45 de l'année.
22:46 Est-ce qu'on arrive à un moment macro, Xavier, parce que c'est vrai que l'histoire
22:48 des 6, 9, 12 derniers mois nous montre que les enquêtes, c'est très bien, le marché
22:53 est friand d'enquêtes instantanées qui donnent des indicateurs un peu immédiats
22:58 de l'activité, du sentiment, du moral, etc.
23:00 Sauf que ces enquêtes, non seulement se trompent, mais se trompent avec des écarts parfois
23:04 très importants par rapport à la réalité, Xavier, que ce soit les…
23:08 Moi j'ai des économistes qui m'ont dit "PMI manufacturé, oubliez, arrêtez de
23:12 regarder le PMI manufacturé, la corrélation avec la réalité est tellement lâche aujourd'hui
23:20 que ça ne sert plus à rien de regarder ces enquêtes".
23:22 Alors je ne suis pas d'accord.
23:23 Non, non, mais est-ce que maintenant les enquêtes vont retrouver un peu de cette fiabilité,
23:28 est-ce qu'on va retrouver une corrélation un peu plus soutenue entre ces enquêtes et
23:33 la réalité des chiffres, les hard data ?
23:35 Je pense que de plus en plus on va retrouver les corrélations historiques parce qu'on
23:38 s'éloigne du choc du Covid qui a été monstrueux et qui selon les secteurs a eu des impacts
23:43 très différents.
23:44 Il faut savoir que les enquêtes c'est souvent des indicateurs de diffusion et donc on demande
23:47 aux gens est-ce qu'ils sont plus ou zéro ou moins.
23:50 Mais on n'a pas d'ampleur.
23:52 Et donc forcément quand il y a des énormes variations, ce ne sont pas des très bons
23:55 indicateurs.
23:56 Je suis d'accord.
23:57 Mais il y a des gens qui comptent moins aussi.
23:58 Il y a ce phénomène-là aussi.
23:59 Il y a ce phénomène-là.
24:00 Et là, je ne parlais pas tellement d'enquêtes sur l'économie ou tout ça qui c'est vrai
24:04 sont très éloignés, c'est des enquêtes auprès des investisseurs, vraiment leur positionnement,
24:08 tout ça.
24:09 Et c'est ces enquêtes-là qui sont restées assez dégradées jusqu'à il y a 3-4 semaines
24:14 et qui là depuis 3-4 semaines remontent.
24:16 Et c'est cohérent avec ce qu'on voit avec les… Depuis le début de l'année, il y
24:22 avait vraiment quelques secteurs qui performaient très bien et les autres pas du tout.
24:26 Et depuis quelques semaines, il y a un rattrapage des secteurs ou des marchés, par exemple
24:31 chinois qui avaient été abandonnés depuis le début de l'année.
24:34 Et donc, c'est là qu'il me fait dire que l'appétit pour le risque, c'est un
24:37 peu plus global.
24:38 Je comprends.
24:39 Ça se diffuse un peu plus.
24:40 Voilà.
24:41 Et la diffusion, on peut le voir côté positif en se disant, ça veut dire qu'il y a plus
24:44 de participation dans l'ensemble du marché.
24:47 Mais comme c'est un moment où les conditions macro, inflation, croissance, tout ça sont
24:51 compliquées, moi j'ai plutôt tendance à dire que c'est plutôt…
24:54 Il y a une dissonance là.
24:55 Et donc l'élargissement du rallye, pour vous, c'est plus l'idée d'un épuisement…
25:00 C'est un peu la présence que le fait que tout le monde vaille mieux.
25:03 Ah non, mais… Moi je ne sais pas.
25:07 Non.
25:08 Non, mais moi je me dis, on a beaucoup parlé de cette concentration de la performance sur
25:13 quelques méga caps.
25:14 C'est vrai que la semaine dernière, on a vu le Russell 2000 aux Etats-Unis.
25:17 C'était la première fois.
25:19 Ah mais je sais bien !
25:20 Tu prends le S&P, tu enlèves les GAFA, t'es à combien pour…
25:24 Flat ?
25:25 Non, non, non.
25:26 Si tu prends le S&P et que tu y pondères, t'es flat, voire négatif.
25:28 Bien sûr.
25:29 Donc en réalité, la performance, on est dans une période extraordinaire où la concentration
25:33 de la performance n'a jamais été à ce point-là.
25:35 Tu es aussi dans une période où tu as quelques secteurs qui sont au niveau relatif au plus
25:40 haut historique et une majorité de secteurs qui sont relatifs, sont proches des plus bas
25:44 historiques.
25:45 C'est quoi l'enseignement Sébastien ? C'est fragile ? C'est un marché fragile ? Ou
25:48 c'est un marché qui ne peut que s'élargir ?
25:49 Non, c'est, tu vis la conséquence de Mifid, du fait qu'on a léché la bride sur les
25:58 algorithmes et qu'aujourd'hui l'essentiel de la gestion est passif.
26:01 C'est pour ça que la volatilité est basse, parce que tout est corrélé.
26:04 Il n'y a pas de moment où tout est corrélé, que tu vois dans le même sens que la volatilité
26:07 baisse.
26:08 Et donc tu as exclu de facto une quantité extraordinaire de sociétés qui représentent
26:13 l'économie mais qui ne sont pas représentées dans les marchés.
26:16 Quand tu as aujourd'hui des valeurs industrielles, sur les small-cap français tu as 6 milliards
26:24 de décollectes.
26:25 Et tu as un CAC small aujourd'hui qui doit être à 2 ou 3%.
26:28 Et tu as des boîtes qui sont aujourd'hui des valeurs industrielles de qualité comme
26:32 Trigano par exemple, qui se payent 5 fois les bits, qui est en croissance, qui est
26:36 rentable, qui n'a pas de dette.
26:38 Et tout le monde s'en moque.
26:40 Donc tu te retrouves dans un marché momentum de flux où tu as plein de secteurs qui ne
26:45 sont sans momentum et sans flux.
26:48 Ce n'est pas les passages des clandestins, c'est juste qu'ils sont ignorés par une
26:52 quantité importante.
26:53 Il y a ce qu'on appelle le reality check.
26:55 Ah bah oui, mais le reality check.
26:56 Qui arrive.
26:57 On aurait pensé qu'il aurait pu arriver plus tôt.
27:00 Il n'est pas encore arrivé.
27:01 Il va arriver.
27:02 Donc aujourd'hui dire que le marché est cher pour moi est une ineptie dans le sens
27:05 de "c'est quoi le marché ?"
27:06 Oui.
27:07 Est-ce que c'est 5 valeurs ou est-ce que c'est les 495 autres ?
27:11 Donc tu as ce sujet-là.
27:14 Tu te retrouves avec un thermomètre ou des thermomètres qui ne représentent pas la
27:20 globalité du marché.
27:21 Parce qu'aujourd'hui, il n'y a plus rien qui représente la globalité du marché.
27:24 Donc c'est une période qui est étonnante parce que tu as tout et son contraire qui
27:28 se juxtaposent en même temps.
27:30 C'est une fragilité ou pas, Gilles, cette concentration ?
27:35 Parce qu'encore une fois, la semaine dernière, c'est une semaine, mais on a vu les actions
27:40 chinoises tenter de rebondir.
27:43 Vous disiez que les émergents étaient mieux notés chez vous que les marchés développés.
27:47 Le cuivre aussi.
27:49 Le Russell, c'est intéressant.
27:51 Et le Russell a surperformé le Nasdaq la semaine dernière.
27:53 On n'a pas vu.
27:54 Je ne regarde pas ça au quotidien.
27:55 On a atteigné des écarts.
27:58 Le Russell 2000, c'est les 2000 sociétés américaines de taille moyenne qui font le
28:02 tissu économique américain.
28:04 C'est difficile de répondre de façon globale.
28:07 Nous, on est bottom-up valeur par valeur.
28:10 Mais quand même, il me semble que dans le monde, la classe petite capille est en règle
28:18 générale plus dépendante des banques, en règle générale plus risquée en termes
28:24 de perspectives et de bêta également, une volatilité sur les marchés.
28:29 Et qu'en période de hausse des taux très forte, leur intérêt relatif se dégrade
28:38 par rapport à d'autres.
28:40 Mais on vient d'avoir, comme ça a été bien rappelé, une hausse des taux absolument
28:48 massive de la part de banques centrales qui ne font pas si mal leur boulot.
28:52 Il est normal de les critiquer.
28:56 Tout le monde les critique et c'est la loi du sport.
29:00 À partir du moment où on est un personnage public.
29:04 Mais toujours est-il qu'elles ont monté le taux de façon assez sensible, sans casser
29:11 la machine encore aujourd'hui, dans un contexte très compliqué.
29:14 Parce que les bons rebonds liés au Covid et à l'hyperstimulation post-Covid font
29:21 que le business cycle est difficile à prévoir et il est complètement déformé.
29:27 Donc dans cet environnement-là, c'est globalement pas si mal.
29:33 Donc des marges.
29:35 Les boîtes qui peuvent monter leurs marges ou les faire résister le plus possible, c'est
29:42 souvent des grandes boîtes.
29:43 Ou alors c'est des petites boîtes mais dans des niches extraordinaires.
29:47 Et puis il y a aussi un sujet de faire rêver, peut-être, mais en tout cas appréhender
29:57 de façon pragmatique et réaliste les grands enjeux de la civilisation qui sont devant
30:06 nous.
30:07 Et ça les grosses boîtes ont quand même plus de moyens que les toutes petites boîtes.
30:09 Donc ce n'est pas encore le moment du retour des small cap ?
30:11 Je ne pense pas.
30:13 Non, je n'ai pas parlé de ce qui vit.
30:17 J'ai donné un élément d'explication sur ce qui s'est passé.
30:23 Mais là, ça dépendra beaucoup des taux d'intérêt et donc des perspectives d'inflation.
30:27 En effet, on peut se demander si le gros de la pente de hausse des taux n'est pas derrière
30:32 nous.
30:33 Qu'est-ce qui manque ? C'est quoi le déclencheur qui manque pour vous Sébastien ?
30:36 Puisque les fondamentaux de ces entreprises, moi je le discute avec les gens en small cap,
30:39 ils me disent que les fondamentaux sont intacts.
30:41 Les croissances sont là.
30:42 Il se passe deux choses.
30:43 Sur la période 2019-2022 avec le Covid, c'est une réalité que historiquement les small
30:48 cap croissent plus vite que les larges caps.
30:51 Et il y avait une surcote des small cap notamment liée à ça.
30:54 Sur la période 2019-2022, ça n'a pas été le cas.
30:58 Entre le Covid, avec les éléments que vous mentionniez, et la hausse des matières premières
31:05 et l'inflation, donc une capacité plus faible à réagir.
31:08 Donc elles ont perdu leur prix, mais maintenant elles ont des cotes sur ces éléments-là.
31:14 En réalité quand on regarde aujourd'hui, c'est Odo qui a fait une étude sur le sujet
31:17 et qui est passé à la chasse sur les small cap en disant que ça ne va pas être vrai
31:20 sur 2023-2024 où les small vont reprendre le leadership de la croissance en chiffre
31:25 d'affaires et en IPS.
31:26 Donc c'est leurs études.
31:28 Après, ça c'est un premier point.
31:30 Donc il y a une inversion de ce côté-là.
31:31 Deuxième point, ce que vous disiez sur la capacité des grosses boîtes à s'approprier
31:35 les thèmes de demain.
31:36 En marketing, oui, évidemment.
31:37 En réalité, dans leur capacité à être pure play, évidemment que non.
31:43 Ça c'est les small et les mid.
31:44 Ça a toujours été le cas et ça sera encore plus le cas.
31:47 Parce que si vous regardez historiquement, les plus gros losers de l'industrie, ça
31:50 a toujours été de large cap.
31:51 Vous prenez France Télécom.
31:53 France Télécom en 2000 avait les réseaux, avait la base de données, avait les clients,
31:59 avait tout.
32:00 Ils en ont fait quoi ? Ils auraient dû être Google, ils sont devenus rien.
32:01 Enfin, je l'exagère un petit peu, mais… Et ça va toujours être comme ça.
32:06 Croire une seconde que Renault et Stellantis vont devenir des data companies, comme ils
32:10 le disent, ce n'est pas possible.
32:12 C'est juste un problème d'ADN.
32:13 Oui, mais en fait de ça, Sébastien, il y a eu Tesla, il y a eu Google pour le coup.
32:16 Je veux dire, il y a eu des réussites quand même dans des groupes de taille mondiale
32:19 sur ces sujets-là.
32:20 Oui, mais ce n'étaient pas des acteurs existants.
32:24 Tesla, ce n'était pas Volkswagen.
32:27 Tesla s'est créé sur la voiture électrique.
32:29 C'est ça mon point.
32:31 C'est les vrais changements.
32:32 Et le cas de Google, il est très bon.
32:34 Parce que ce n'est pas ChatGPT qui a fait Google.
32:37 Ce n'est pas Google qui a fait ChatGPT.
32:40 Il n'y a pas eu d'évolution sur le search depuis 20 ans.
32:43 Pourquoi ? Ils auraient été cons.
32:45 Ils avaient 80% de part de marché et puis la vache allait, le marché est bien.
32:49 Il a fallu que OpenAI arrive.
32:51 Après, ils avaient tout ce qu'il fallait.
32:53 C'est l'énorme différence par rapport à plein d'industries, par rapport à ce
32:55 qui est passé par plein de gens.
32:56 C'est qu'aujourd'hui, il n'y a jamais eu autant d'argent dans des boîtes extraordinairement
33:00 intelligentes.
33:01 Donc, leur leadership, c'est avant tout un leadership de vision.
33:03 Et de cash parce qu'ils sont en ressources illimitées.
33:07 Mais on peut argumenter qu'à son époque, Orange était en ressources illimitées au
33:10 même titre que Volkswagen était en ressources illimitées pour faire la voiture électrique.
33:14 Il y a plein de choses.
33:15 Il faut protéger sa base arrière.
33:17 Il faut se protéger de conseils d'administration qui sont frileux et ainsi de suite.
33:22 Et vous dites que ce n'est pas évident parce que c'est vrai que ces boîtes leader
33:26 méga cap américaines, ce n'est pas évident qu'elles réussissent toutes le virage, la
33:32 transformation, le passage.
33:33 Mais les GAFA sont un truc totalement à part parce que déjà, elles ont 30 ans à peine.
33:37 Donc, c'est des boîtes qui sont encore avec une influence de leur fondateur, qui
33:42 sont encore dedans.
33:43 Donc, elles ne sont pas passées du côté plan plan de la force.
33:47 Donc, elles sont encore dans l'agilité.
33:50 Elles sont encore dans l'agilité même s'il y a eu des contre-exemples.
33:54 Il y a eu Yahoo, il y a eu plein de boîtes, AOL, des boîtes qui étaient les stars qui
33:57 ne sont devenues rien parce que malheureusement, elles ont un déficit de management.
34:01 Donc, pour revenir à la question, les valo évidemment, l'inversion de momentum opérationnel,
34:08 on est en train de le voir, et une façon de jouer des thématiques hyper précises
34:12 au niveau européen sur la transition énergétique, sur la techno, sur l'IA, on a Nvidia, tout
34:18 le monde connaît Nvidia.
34:19 En France, on a Calray.
34:20 Calray, ça a gagné 25% au mois de mai.
34:22 Ils font des DPU qui sont très bien pour le hedge computing, donc pour l'IA, data
34:28 center.
34:29 Donc, il y a eu des boîtes comme ça, sauf que ça fait 200 millions de capilles.
34:31 Tout le monde s'en moque parce que ce n'est pas gros.
34:33 Mais quand vous avez des boîtes comme ça en Europe, sur la transition énergétique,
34:36 sur des Alfen, des Fastnet, tout ce genre de choses, ça existe.
34:41 C'était très cher il y a 2 ans, il y a 3 ans.
34:43 Ça a diraité beaucoup avec la hausse des taux.
34:46 Donc aujourd'hui, vous avez des boîtes comme ça dont le parcours est linéaire, qui ont
34:51 diraité à juste titre aussi, mais dont le modèle est aujourd'hui éprouvé avec 3 ans
34:57 d'expérience bonne et beaucoup moins cher qu'avant.
35:00 Donc c'est vraiment maintenant qu'il faut y aller.
35:01 Bon, ça pose plein de questions, mais c'est intéressant ce sujet large cap, small cap.
35:06 Xavier, comment vous regardez ça ?
35:08 En tant que macroéconomiste, je le regarde très différemment.
35:11 Et notamment, je pense qu'il y a tout un pan qui est lié à la politique et à la géopolitique.
35:15 Moi, je suis positif sur les small cap européennes, notamment à cause du retour de l'État
35:21 dans l'économie.
35:22 Ça, c'est jamais bon.
35:23 Si, au final, parce qu'il va falloir s'y faire, un peu plus de protectionnisme, un
35:28 peu plus de politique industrielle, ce qui était un gros mot en Europe depuis 30 ans.
35:32 Alors, il y a des erreurs, du coup.
35:34 Mais en même temps, il y a des entreprises qui font du cash.
35:36 Il y a eu beaucoup d'erreurs dans le passé.
35:38 Bien sûr.
35:39 Mais il y a des entreprises qui, du coup, fonctionnent bien grâce à ça, pendant un
35:42 certain temps au moins.
35:43 Il y a les secteurs stratégiques qui se développent.
35:48 Et ça, c'est plein de petits pans de l'économie.
35:51 Et ça doit pouvoir profiter au tissu.
35:53 Normalement, au small cap.
35:54 Alors, à court terme, sur les États-Unis, il y a une question, c'est la régulation
35:58 des GAFA et des grosses entreprises.
36:00 En théorie, ces entreprises, petit à petit, devraient être démantelées ou en tout cas
36:05 leur poids politique rabaissé.
36:08 Le seul problème, c'est qu'avec les tensions géopolitiques face à la Chine ou tout ça,
36:11 ce n'est peut-être pas le bon moment pour les Américains d'affaiblir les gros.
36:14 Non, non, bien sûr.
36:16 Donc, ça leur permet sûrement de durer un peu plus longtemps que ce qu'il aurait fallu.
36:20 En termes de régulation et de compétition dans les marchés et tout ça.
36:23 Mais en Europe, on en est très loin de ça, vu que ça fait 30 ans qu'on est contre les
36:27 leaders européens.
36:28 Et du coup, je pense que…
36:31 On est pour la concurrence.
36:32 C'est ce qui est vrai.
36:33 Et contre les leaders.
36:34 Non, mais on ne dit jamais qu'on est contre les leaders.
36:35 On dit qu'on est pour la concurrence.
36:36 On est pour la concurrence, mais du coup, on empêche la formation de leaders de taille
36:42 intergénérale.
36:43 C'est intéressant.
36:44 Ça va être d'autant plus intéressant d'observer comment les régulateurs clés vont s'emparer
36:48 de la question de l'IA générative, avec l'exemple que vous avez cité des GAFAM,
36:52 qui deviennent à un moment ou trop gros, ou trop stratégiques, ou trop importants pour
36:57 être régulés de manière brutale dans le monde multipolaire, géopolitique, etc.
37:00 C'est un vrai problème aux Etats-Unis.
37:01 Ah, bien sûr.
37:02 En Europe, on est plutôt à essayer de pousser des petites entreprises pour justement pouvoir
37:07 faire de la compétition.
37:08 En fait, toute cette histoire de régulation pose un…
37:11 Là où il y a un vrai sujet avec l'IA générative, c'est qu'aujourd'hui, déjà un, ça va
37:16 être en API partout, donc vous aurez du chat GPT partout et vous ne le saurez pas.
37:20 Chat GPT ou BARD ou peu importe.
37:23 Oui, oui, bien sûr, oui.
37:24 Ça, c'est faire insulte aux entreprises, notamment au Cap Gémini, de croire qu'ils
37:29 n'y étaient pas déjà.
37:30 Il l'a dit, Emma Lezat.
37:31 Évidemment qu'on y est.
37:32 Quand Goldman vous fait un panier de l'IA, les winners et losers de l'IA, et que Cap
37:39 étant loser de l'IA et perd 8% le jour même, c'est un peu compliqué.
37:43 Mais le vrai sujet, c'est qui met les filtres ? Comment on va réguler le fait de… Où
37:51 sont les filtres ? Et ça, c'est parce que ça va vraiment créer des conséquences
37:56 sur la culture "générale".
37:57 Si on ne sait pas exactement ce qui est autorisé, ce qui n'est pas et ce qui est exclu, il
38:03 faut que ça soit public.
38:04 Et puis, évidemment que d'une façon ou d'une autre, tout ce qui est produit par
38:08 l'IA générative soit "décrit" comme produit par l'IA générative.
38:13 Ça, c'est un énorme sujet sociétal majeur.
38:17 Et ça, ce qui est compliqué, c'est que ce n'est pas les Européens, ce n'est
38:21 pas de l'IA européenne.
38:22 Donc, ça aussi, c'est un aspect géopolitique qui est monstrueux.
38:25 Mais l'Europe a les moyens quand même de fixer des régulations, justement.
38:29 Parce que l'Europe, au final, l'UE, c'est une organisation de régulation.
38:33 Bien sûr, c'est la puissance mondiale régulatrice.
38:35 Exactement.
38:36 Et ça peut mettre des standards.
38:37 On voit que quand on impose, au niveau de l'Union européenne, certains standards
38:42 aux gars-femmes, elles s'y conforment.
38:44 Parce que c'est quand même le plus gros marché mondial.
38:47 Bon, c'est quoi la note du thème "IA générative", Gilles ?
38:51 Quand on prend le thème Latos-insu, donc en y incluant la cybersécurité qui me semblerait
38:56 être liée.
38:57 Et robotique, vous disiez.
38:58 Et puis le cloud et la robotique et l'automatisation qui me paraissent également quand même assez
39:02 liées.
39:03 Là, nous, on suit plus de 100 valeurs dans le monde, très directement impliquées dans
39:10 ces thèmes.
39:11 Et sur ces 100 valeurs, on en a 25.
39:15 Donc la moyenne des ratings, pour répondre très précisément à l'accent, de ces 100
39:19 valeurs est un peu au-dessus de la moyenne des ratings du marché mondial.
39:22 D'accord.
39:23 Et pas seulement via la partie dynamique des perspectives des ratings, mais également
39:28 les valeurs ne sont pas du tout en moyenne et au global.
39:32 Donc le marché n'a pas encore forcément identifié tout le monde dans cette chaîne-là.
39:35 Et dans ces 100 et quelques valeurs, on en a 25 en rating, au-dessus de 7,5 sur 10.
39:42 Ce qui, pour ce type de boîtes, qui ont en règle générale une intensité capitalistique
39:50 faible et qui sont agiles, qui peuvent arriver à se déployer très très vite sur des segments
39:58 de marché qui sont... quand ils explosent, quand ils apparaissent en fait, et c'est le
40:03 sujet de l'IA générative.
40:05 Ou on peut aussi l'appeler, ce que je préfère, le langage statistique.
40:12 Il n'y a plus d'intelligence, il n'y a plus d'artificialité.
40:16 Les nouveaux modèles de langage large, c'est ça ?
40:18 Le langage statistique, là on comprend un petit peu mieux.
40:21 Et du coup, un petit peu mieux ses applications.
40:24 Et au global, à mon sens, l'absence de danger civilisationnel du sujet.
40:31 Sachant que l'intelligence artificielle large, elle, n'est pas du tout...
40:37 C'est pas du tout dans les...
40:39 C'est pas quelque chose qui peut arriver avant des scénarios...
40:43 Oui, je crois qu'il y a un consensus de tous les chercheurs en intelligence artificielle
40:47 sur ce sujet.
40:48 Donc, là, je...
40:49 Juste, tu vois, Kasparov IBM, c'est 1996 ou 97.
40:55 Deep Mind et Lysedol, c'est 2016.
41:01 Je me rappelle avoir lu, trois mois avant que ça arrive, les gens t'expliquaient que
41:06 ça n'arriverait pas avant cinq ans.
41:08 Trois mois après, c'était fait.
41:10 Et ce que tu sais, c'est que le Deep Mind 2, qu'ils ont fait juste après, explosait
41:15 le Deep Mind de l'époque, tac, tac, tac, tac.
41:18 Donc, il y a des effets de seuil aussi.
41:19 Oui, oui, c'est pas linéaire.
41:20 C'est absolument pas linéaire.
41:22 C'est pour ça que c'est compliqué.
41:24 Et surtout, on n'a jamais, entre guillemets, entraîné des modèles avec une capacité
41:31 de calcul aussi forte, sur des bases aussi fortes.
41:33 Alors, après, il y a aussi la question de l'égalité, de l'entraînement et de tout
41:38 ce qui se passe aussi.
41:39 Oui, prudence, humilité.
41:40 Il y a cette courbe exponentielle, je trouve, qui est toujours compliquée.
41:45 Après, c'est vrai que l'intelligence globale, parce que chaque GPT, il prend, statistiquement,
41:50 chaque lettre et calcule en fonction de celle d'avant.
41:52 Alors que l'intelligence, c'est la vision globale.
41:55 Donc, ce n'est pas une intelligence artificielle.
41:56 Le terme est très mauvais, en fait.
41:59 Moi, j'assimile ça, peut-être à tort, à une capacité d'automatisation de nouveaux
42:03 processus.
42:04 Alors, il y a des processus, en effet, transactionnels, commerciaux, de guidage sur les plateformes.
42:10 Bon, c'est un fait.
42:12 Et là, par contre, ça prend la place et ça fait beaucoup mieux et beaucoup moins
42:16 cher que des acteurs existants qui sont collés sur la place, dont certains Français.
42:23 Mais en créant son marché, également.
42:25 Et puis, il y a aussi l'automatisation de tous les processus internes, en fait, aux
42:31 entreprises.
42:32 Quand on est, un exemple, c'est Meta.
42:35 Lors du dernier conf call de Meta, les analystes ont demandé au PDG si l'intelligence artificielle
42:44 allait être utilisée en interne.
42:46 Moins de réunionnites, plus de savoir, un savoir plus constant, plus nourri collectivement,
42:54 etc.
42:55 Mais j'ai compris, moi, que chacun ou chaque entreprise allait avoir son lien, comme on
42:59 a des intranets, etc.
43:01 Et Microsoft ou d'autres vont développer des IA, designer pour une entreprise, qui
43:06 vont pouvoir fonctionner avec les données de l'entreprise et en étant fermées à
43:12 l'extérieur.
43:13 Avant, on appelait ça la documentation.
43:14 Sauf qu'il fallait du temps pour y aller, etc.
43:20 Mais enfin, on a toujours eu besoin de données.
43:22 Vous avez le rating d'NVIDIA en tête ?
43:24 Alors oui, bien sûr, c'est 5 sur 10.
43:27 Ah d'accord, pile la moyenne.
43:29 5 sur 10, et 5 sur 10 sur NVIDIA, depuis le début de la cotation boursière de NVIDIA,
43:35 ça a correspondu à des performances sur le trimestre non annualisées au-dessus de
43:42 10% à horizon de 3 mois.
43:44 Et là encore avec une dispersion autour.
43:46 On l'a vu là, récemment, parce que j'avais que 5 sur 10 avant l'annonce.
43:51 D'accord.
43:52 On a toujours 5 sur 10 après l'annonce.
43:54 Ce qui est illustratif du fonctionnement des boîtes de forte croissance.
44:01 En fait, oui, elles peuvent monter, beaucoup.
44:03 Mais si on regarde que le prix, et puis un ou deux critères...
44:07 Ah, c'était moins cher après l'annonce ?
44:09 Voilà, et bien, paradoxalement, c'est pas beaucoup.
44:12 Bon, ça se paye beaucoup de fois le chiffre d'affaires, mais en PE, je crois que c'était
44:15 moins cher après l'annonce, effectivement.
44:17 On regarde les nouvelles perspectives.
44:19 On n'observe pas pour l'instant de bulles, comme au début des années 2000 ou tout ça.
44:24 Très bien.
44:25 Notamment parce qu'il y a des bénéfices déjà dans pas mal de ces entreprises-là.
44:29 Et que la hausse qu'on a connue depuis le début de l'année, elle s'accompagne de
44:32 vraies bonnes surprises, en fait, sur les perspectives.
44:34 Tout ça.
44:35 Alors, il y en a qui vont gagner, il y en a qui vont rester, il y en a qui resteront
44:39 pas.
44:40 Mais globalement, le thème paraît pas surjoué déjà.
44:42 Moi, ce qui me pose plus question, c'est ceux qui vont perdre avec cette évolution-là.
44:48 Et là aussi, on n'a pas l'impression qu'il y ait des grosses sanctions, de façon générale,
44:54 sur les entreprises.
44:55 Peut-être parce que c'est difficile à identifier.
44:56 Capgemini, ça baisse depuis trois mois.
44:58 Téléperformance, ça baisse depuis trois mois.
45:00 Il y a quand même un lien, visiblement, entre la montée du buzz IA et la baisse de ses cours
45:05 de bourse.
45:06 Et la baisse de certaines très précises.
45:07 Mais je pense que là, il y a encore du travail à faire dans raffiner les impacts que ça
45:12 aura sur certains business models.
45:15 C'est qu'une question de management.
45:17 Ou ça sera peut-être les profits plus généraux de l'économie, si on considère que ces gains
45:23 de productivité pourront nous ramener à des inflations moins élevées.
45:28 Ça va être des cas de téléperformance.
45:31 C'est intéressant parce que téléperformance, son métier depuis 30 ans, ça a toujours été
45:36 constamment de faire plus pour le même prix pour les clients.
45:40 Mais sauf que pour le même prix, ils faisaient plus.
45:43 Mais ils ont fait encore d'autres choses grâce à la techno.
45:45 Ce qui fait qu'ils ont commencé à faire des trucs qui n'étaient pas pensables il
45:48 y a 20 ou 30 ans auprès de leurs clients.
45:50 Leur champ d'application a extraordinairement augmenté et leur marge, au fur et à mesure
45:55 du temps, a aussi extraordinairement augmenté.
45:57 Ça c'était avant et en effet, ils ont été pris de plein de fouet par l'annonce
46:04 du Nvidia et puis d'autres annonces spécifiques.
46:07 Oui, mais moi je pense que le marché là-dessus, c'est des algos.
46:10 On te dit que c'est loser de l'IA et puis après on verra.
46:13 Donc moi je pense que la réalité aussi, c'est que la réalité économique et industrielle
46:16 des choses, elle met un peu de temps à se mettre en place.
46:19 On m'a expliqué, c'était la loi d'Amara.
46:21 On surestime dans les révolutions technologiques, on surestime l'impact à court terme et on
46:26 sous-estime profondément les impacts long, moyen et long terme.
46:29 En tout cas celui-là, il ne faut pas le sous-estimer.
46:31 Non, non, non, mais peut-être que le marché sous-estime effectivement l'apport de cette
46:37 technologie pour un groupe comme Téléperformance aujourd'hui, en voyant que l'impact peut-être
46:41 négatif.
46:42 Mais faire confiance au management de qualité, il saura s'adapter.
46:45 On s'arrêtera là pour ce soir messieurs.
46:47 Merci beaucoup d'avoir été des invités de Planète Marché.
46:49 Sébastien Lalvé, la financière Arbevel, Xavier Chappard, la Banque Postale, Asset
46:53 Management et Gilles Bazissier, Ecouty GPS.
46:55 Chaque lundi à 17h45 en direct, c'est notre quart d'heure américain qui nous permet
47:11 de retrouver notre correspondant américain en visioconférence avec nous, Pierre-Yves
47:15 Dugas.
47:16 Bonsoir Pierre-Yves, merci beaucoup d'être avec nous.
47:19 37, c'est le chiffre de ce quart d'heure américain.
47:23 Pierre-Yves, c'est le nombre de chefs d'accusation retenus contre Donald Trump, notamment pour
47:28 rétention illégale d'informations portant sur la sécurité nationale, entrave à la
47:33 justice, faux témoignages, etc.
47:35 Nouvel épisode judiciaire pour Donald Trump.
47:39 Qu'est-ce que l'on peut en dire à ce stade, Pierre-Yves ? Et toujours cette question,
47:44 est-ce qu'à un moment, ce fardeau judiciaire peut devenir contre-productif pour l'homme
47:50 politique Donald Trump ?
47:52 Certainement contre-productif pour le parti républicain.
47:55 À court terme, c'est très difficile à juger.
48:01 Jusqu'à présent, à chaque fois qu'il était inculpé de nouveaux délits, Donald
48:06 Trump a utilisé cette occasion pour lever les fonds, se présentant comme victime d'une
48:10 persécution.
48:11 C'est d'ailleurs sur ce thème-là qu'il a communiqué avant-hier, employant des mots
48:17 très forts, en disant qu'il était victime d'un complot de communistes, je cite, au
48:25 sein de l'État profond, et qu'il allait, grâce au soutien de ses fans qu'il sollicitait,
48:32 qu'il allait livrer la dernière bataille.
48:35 On est tous dans la nuance, vous voyez.
48:38 Ce qui me frappe, c'est que certains nombres de personnes qu'on ne peut pas soupçonner
48:44 d'être des crypto-communistes, je pense par exemple à William Barr, l'ancien Attorney
48:49 General de Donald Trump, c'est-à-dire son ancien secrétaire à la justice, qui est
48:53 d'ailleurs tombé en disgrâce depuis avec Donald Trump, mais qui néanmoins est un républicain
48:58 bon temps.
48:59 William Barr estime que, je cite, si la moitié de ses 37 chefs d'acquisition sont avérés,
49:06 Donald Trump est cuit.
49:07 Les rivaux de Donald Trump sont obligés de défendre l'ancien président, mais c'est
49:16 extrêmement délicat de le faire sur le fond, nous allons y revenir je crois, mais sur la
49:22 forme, ils sont obligés de communiquer sur le thème, regardez cet acharnement de l'administration
49:27 Biden qui utilise le département de la justice comme une arme pour persécuter le principal
49:32 rival politique de Joe Biden, jamais la justice américaine n'a été à ce point instrumentalisée.
49:38 Sur le fond, il semble assez clair que ce que Donald Trump a fait est indéfendable.
49:44 D'abord nous avons la voix, nous avons un enregistrement de Donald Trump qui se vante
49:49 d'avoir gardé les documents alors qu'il a sous serment prétendu le contraire.
49:54 Il se vante de les avoir cachés alors qu'on sait maintenant qu'il les a cachés dans
50:01 différents endroits au moment même où il continue de dire aux FBI qu'il n'avait pas
50:05 ces documents.
50:06 Donc ce n'est pas simplement la rétention de documents qu'il n'était pas censé conserver,
50:12 c'est d'avoir menti délibérément pour garder ces trophées afin de pouvoir les exhiber
50:17 devant ses amis.
50:18 On peut se demander d'ailleurs la qualité de ses amis, sachant qu'au moins l'un d'entre
50:22 eux l'a enregistré et c'est en mettant la main sur cet enregistrement que le procureur
50:28 spécial du département de la justice a pu monter une grande partie de son dossier.
50:33 Un autre moyen, pas très joli, de coincer Donald Trump a été de revenir sur ce qui
50:39 est sacro-saint en droit américain mais dans les droits de la plupart des pays développés,
50:44 c'est la confidentialité des relations entre un client et son avocat.
50:48 On a pu contourner cette confidentialité pour obtenir les notes de l'avocat qui recevait
50:54 des instructions de Donald Trump, noir sur blanc, nous allons prétendre qu'il n'y
50:58 a pas de documents, nous allons cacher, qu'est-ce que nous pourrions faire si nous nions, etc.
51:03 Des choses qui sont très graves de la part d'un président et d'un ancien président
51:08 même si au terme de la loi, Donald Trump n'avait qu'à dire "oui j'ai emporté
51:14 des documents que je n'aurais pas dû emporter, tenez, prenez-les, mettez-les aux archives
51:18 et on n'en parle plus" et plus rien ne se serait passé.
51:20 Deuxièmement, il aurait pu éviter de faire tout ce cinéma pour parler de choses importantes
51:29 qui sont importantes pour les Américains, qu'est-ce que le parti républicain propose
51:35 comme politique, quelles sont les valeurs du parti républicain aujourd'hui, quelles
51:39 sont les réformes que le parti républicain voudrait mettre en place si un républicain
51:43 occupait à nouveau la Maison-Blanche.
51:45 On ne va pas parler de tout ça, on va continuer pendant des mois de parler de Donald Trump.
51:49 Il a peut-être fait une erreur du coup Pierre-Yves ?
51:51 Il part du principe que de toute façon "it's all about him", c'est-à-dire ce qui compte
52:00 c'est lui, ce sont ses exigences personnelles, c'est une personnalité d'un égocentrisme
52:07 exceptionnel.
52:08 Donc il ne défend pas le parti républicain, il ne défend pas les valeurs républicaines,
52:12 il ne défend pas un programme particulier, il ne défend pas le libéralisme.
52:15 Il défend son image, sa légende, sa franchise, la franchise de Donald Trump qui a permis
52:22 au mot Trump de valoriser des bâtiments sur lesquels on n'avait pas écrit Trump, qui
52:28 auraient valu 30% de moins.
52:30 Donc il veut rentrer dans l'histoire comme celui qui va venger la tricherie électorale
52:36 et il est complètement dans ce trip au mépris je dirais de la démocratie américaine et
52:44 de la procédure judiciaire.
52:45 Cela dit, attention, il y a des choses tout de même étranges dans la manière dont ces
52:51 accusations et ces investigations sont montées.
52:54 Je ne connais personne à Washington qui croit vraiment que Joe Biden ne soit pour rien dans
53:00 cette affaire, qu'il n'ait pas indirectement d'un simple clin d'œil approuvé les initiatives
53:07 de Mary Garland, son attorney general.
53:12 Si Mary Garland avait jugé que le procureur spécial qui chargeait de cette affaire allait
53:17 trop loin et allait déchirer davantage l'Amérique parce que c'est de cela qu'on parle, même
53:22 si les Trumpistes ne sont qu'un tiers de l'opinion, ils sont de plus en plus radicalisés et on
53:28 est en train de faire mal au tissu politique américain et aux institutions démocratiques
53:33 américaines.
53:34 L'essentiel de la responsabilité en incombe certainement à Donald Trump mais cette politique
53:40 de la surenchère permanente dans l'inquisition et dans la persécution n'est pas une bonne
53:44 chose à la fin du compte.
53:45 Un an et demi, il va falloir tenir un an et demi avant l'élection de novembre 2024,
53:51 à un rythme qui s'annonce évidemment.
53:53 Intense périve du côté de l'économie et de la politique monétaire, c'est une
53:59 semaine qui sera marquée par la décision de la réserve fédérale américaine.
54:03 La question étant de savoir quels sont les indicateurs aujourd'hui qui permettent
54:09 d'évaluer la situation économique aux Etats-Unis.
54:12 Rien que cette question montre la complexité quand même du sujet.
54:15 On y perd un petit peu son latin, on avait abordé ça d'ailleurs la semaine dernière.
54:22 Il y a un certain nombre d'indices curieux qu'il va falloir réconcilier.
54:26 Le problème c'est que s'il faut attendre deux ans pour les réconcilier avec les changements
54:30 de modèles statistiques, on apprendra dans deux ans qu'en fait on est déjà en récession.
54:35 Il faudrait savoir si on est en récession ou non.
54:37 Il y a une forte divergence aujourd'hui entre le produit intérieur brut et ce qu'on
54:43 appelle le revenu intérieur brut, qui en théorie doivent être la même chose.
54:47 Le revenu intérieur brut observant la totalité de l'économie américaine du point de vue
54:52 des revenus, c'est-à-dire des salaires en gros, des profits des entreprises et de la
54:57 pression fiscale.
54:58 Depuis deux trimestres, si on lit les données officielles américaines, l'économie américaine
55:05 est en contraction.
55:06 Elle est examinée sous le revenu intérieur brut et en contraction assez forte, en moyenne
55:13 de 2,5%.
55:14 Alors qu'en termes de produits intérieurs bruts, qui reste la norme classique de mesure
55:19 de la performance économique, on est encore en croissance de l'ordre de 2% en moyenne
55:23 depuis deux trimestres.
55:24 Donc, il se passe quelque chose d'étrange.
55:27 La réserve fédérale a relevé en 14 mois de 500 points les Fed Funds, les taux d'intérêt
55:35 se sont envolés, les créations d'emplois continuent d'être considérables.
55:39 C'est étrange.
55:40 1,6 million d'emplois ont été créés aux États-Unis depuis le mois de janvier.
55:45 On ne peut pas être en situation de récession ou de récession imminente si le marché de
55:51 l'emploi continue d'être aussi fort.
55:53 On s'est aperçu au mois d'avril que le nombre d'offres d'emplois non pourvues a encore
56:01 augmenté.
56:02 Au-dessus de 10 millions pour un demandeur d'emploi aux États-Unis, il y a 1,8 emplois
56:08 non pourvus.
56:09 Donc, le marché de l'emploi donne toutes sortes de signaux assez convaincants d'être
56:13 en très bonne santé.
56:14 Pourtant, les grands titres de la presse montrent des plans de l'assassinat massif parmi les
56:21 plus grandes entreprises américaines, notamment dans la technologie.
56:24 On voit que la consommation américaine, en particulier la consommation de biens, s'essouffle
56:28 sérieusement, que là où la consommation tient bon, c'est grâce à l'épargne qui
56:33 est en train de s'épuiser et à l'endettement qui va finir par s'épuiser aussi.
56:37 Donc, on comprend que dans ce contexte-là, la réserve fédérale soit un petit peu inquiète,
56:41 se gratte la tête et décide de dire "bon, on peut peut-être attendre encore un mois
56:46 avant de donner un tour de vie supplémentaire".
56:48 Il y a peut-être moins d'urgence à ce stade, effectivement, de rajouter encore 25 points
56:53 de base au niveau des taux directeurs américains pour éclairer peut-être les membres de la
56:58 Fed ou les embrouiller encore un peu plus.
57:00 Nous aurons demain le rapport mensuel sur l'inflation du mois de mai aux Etats-Unis
57:04 avec un chiffre d'inflation globale sur un an qui est attendu autour de 4%.
57:08 Merci beaucoup Pierre-Yves.
57:09 Pierre-Yves Dugas avec nous.
57:10 Chaque lundi, dans le dernier quart d'heure de Smartbourse, notre quart d'heure américain
57:14 hebdomadaire à 17h45 en direct, rediffusé à partir de 20h pour l'émission et donc
57:20 à 20h45 pour ce quart d'heure américain que vous retrouvez évidemment chaque semaine
57:24 en replay sur bsmart.fr ou en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
57:28 Voilà pour cette édition Smartbourse ce soir.
57:30 Nous nous retrouvons demain à 12h30 en direct sur Bsmart.
57:33 [Musique]

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