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00:00 *Musique*
00:06 Bonjour Marine Le Pen.
00:07 - Bonjour.
00:08 - 79 morts et des centaines de disparus au large de la Grèce
00:11 dans un nouveau naufrage d'un navire migrant.
00:13 Si le bilan s'alourdit de centaines de victimes,
00:17 ce serait le plus important depuis la crise de 2015.
00:21 On a appris que les autorités européennes avaient vu
00:24 que ce bateau était surchargé de migrants,
00:26 mais ne sont pas intervenus.
00:27 Est-ce qu'elles auraient dû secourir ces personnes ?
00:31 - On va attendre déjà les résultats de l'enquête
00:33 parce que vous voyez bien qu'il y a un combat idéologique
00:36 entre les ONG et Frontex notamment.
00:41 - Ce sont les garde-côtes européens.
00:42 - Je veux dire, ce drame épouvantable est un drame
00:47 qui survient après beaucoup d'autres drames
00:49 et qui, si on n'arrête pas cette politique,
00:53 précédera beaucoup d'autres drames encore.
00:56 L'idée, celui qu'il faut laisser espérer
01:02 à l'ensemble de ces bateaux, de ces migrants,
01:06 la possibilité d'arriver en Europe et d'être régularisé
01:10 et éventuellement d'obtenir la nationalité
01:12 d'un des pays de l'Union européenne,
01:13 est une idée qui incite à la prise d'un risque considérable
01:17 qui est celui de mourir en mer.
01:19 - C'est le rôle des garde-côtes de rester à distance ?
01:22 - Non, je pense qu'il faut arisonner ces bateaux
01:25 lorsque ils sont manifestement en situation de péril.
01:29 Il faut embarquer les migrants qui sont sur ces bateaux,
01:33 il faut les nourrir, il faut les soigner,
01:35 il faut les hydrater et il faut les ramener
01:37 à leur port de départ.
01:39 Car il n'y a que comme cela qu'on arrêtera
01:42 cette pompe aspirante qui fait que des milliers de migrants
01:46 chaque année risquent leur vie avec des traversées
01:49 qui sont de plus en plus périlleuses.
01:51 Tout cela maqué, je dis bien maqué, par des ONG
01:56 qui sont les complices en réalité des passeurs.
02:00 Voilà la situation actuelle.
02:02 Or, avec le pacte Asie des migrations
02:04 dont discutait M. Darmanin et dont il a accepté
02:08 un nouveau volet il y a quelques jours,
02:13 ce sont les ONG en réalité qui détermineront
02:17 la politique d'immigration sous la coupe de l'Union européenne.
02:19 Les nations n'auront plus leur mot à dire.
02:22 On ne pourra plus en réalité précisément
02:25 arisonner ces bateaux et les ramener,
02:29 soit les bateaux, soit évidemment les migrants
02:32 qui sont sur ces bateaux à leur port d'origine.
02:34 Donc on va lancer le signal qu'il faut tenter cette traversée,
02:38 qu'il faut risquer sa vie parce qu'il y a encore un espoir
02:42 de trouver une place en Europe alors que l'Europe est submergée.
02:45 Marine Le Pen, vous dites qu'il faut ramener ces bateaux
02:47 vers leur port de départ.
02:48 Vous affichez votre fermeté.
02:50 Giorgia Melloni aussi en Italie avait affiché sa fermeté,
02:54 mais à l'épreuve du pouvoir, elle a fait volte-face.
02:57 Par exemple, on n'a jamais vu la couleur du blocus naval qu'elle promettait.
03:00 Est-ce que la réalité dans l'Union européenne
03:03 n'est pas un peu plus complexe que les promesses ?
03:06 Tout est un problème de volonté politique.
03:08 Moi, je pense que précisément avec l'Italie,
03:12 avec peut-être l'Espagne aussi, il faudrait passer un accord
03:15 entre la France et l'Italie, la France et l'Espagne
03:17 pour que nos marines nationales puissent mettre en sécurité
03:19 ces migrants qui traversent et puissent précisément les ramener.
03:23 De la même manière, toute la question est de savoir
03:24 quelle est la nature de Frontex.
03:26 On a bien vu que récemment, un dirigeant de Frontex
03:30 a été démissionné précisément parce que lui considérait,
03:35 comme moi, il faut bien le dire, que Frontex est un corps de garde frontière,
03:41 alors que l'Union européenne et la Commission considèrent
03:44 que Frontex doit être une agence d'accueil des migrants.
03:47 Nous avons une vision radicalement différente
03:49 et tout cela, évidemment, se débat dans les instances européennes.
03:54 Vous êtes déçue par Giorgia Meloni ?
03:57 Non, je n'ai pas à être déçue.
03:58 L'Italie est dans une situation qui n'est pas celle de la France.
04:01 Je pense que la liberté d'action de l'Italie
04:04 est aussi entravée par sa situation budgétaire,
04:08 qui fait que des concessions sont accordées à l'Union européenne
04:11 parce que le plan de sauvegarde qui a été promis à l'Italie
04:15 est absolument considérable.
04:18 Ce n'est pas le cas de la France, qui elle, en réalité,
04:19 va avoir plus d'aides à payer dans ce plan de relance
04:24 que de bénéfices antérieurs.
04:25 Mais l'Italie est aussi entravée ou contrainte par les règles de l'Union européenne.
04:30 Giorgia Meloni vient de signer l'accord des 27 qui réforme le droit d'asile
04:34 et qui prévoit une solidarité obligatoire entre les États membres.
04:37 Mais vous savez pourquoi ?
04:37 Et vous allez nous le dire.
04:39 Parce que c'est son intérêt.
04:40 L'intérêt de l'Italie, c'est de dire "écoutez, vous êtes bien gentils tous,
04:43 mais tous les migrants qui arrivent,
04:45 puisque vous considérez qu'il faut tous les accueillir, c'est bien,
04:47 mais alors on va vous les répartir chez vous".
04:49 Ce n'est pas l'Italie qui va assumer seule l'ensemble des migrants qui arrivent
04:53 puisque c'est une porte d'entrée.
04:54 Donc elle défend ses intérêts.
04:56 Mais notre intérêt à nous, l'intérêt des Français, c'est de dire "non,
05:01 il n'est pas question que vous nous forciez à accueillir des migrants".
05:05 Parce que c'est ça l'accord qui a été passé.
05:07 Appeler "re-localisation", on ne voit pas pourquoi "re" d'ailleurs,
05:09 localisation de migrants sur le territoire national.
05:12 Et si un État refuse le quota de migrants que va lui imposer l'Union européenne,
05:18 eh bien 20 000 euros par personne et je crois par jour, semble-t-il.
05:25 Moi j'avais juste par personne, mais peu importe.
05:27 Ça fait une somme qui peut être considérable.
05:29 Simplement ça appartient à 30 000 personnes seulement, entre guillemets.
05:32 Oui enfin, entre guillemets.
05:33 Vous avez raison de me dire entre guillemets.
05:34 Il y a 130 000 demandes d'asile l'an dernier en France par exemple.
05:36 Oui mais non mais...
05:37 Les proportions sont très faibles.
05:38 Il y avait 137 000 en 2022.
05:40 Mais pardon, ça ne vous dit pas qu'en 2009, il y en avait 42 700 ?
05:45 C'est-à-dire qu'il y a eu une augmentation de 220 % des demandes d'asile en l'espace de 15 ans.
05:52 Et on ne parle que des demandes d'asile puisqu'on parle d'immigration.
05:55 On ne parle pas de l'immigration légale qui enregistre des records.
05:59 On ne parle pas de l'immigration clandestine qui ne passe pas en l'occurrence
06:04 par des demandes de droits d'asile qui est en soi d'ailleurs une nouvelle filière d'immigration.
06:08 Et le titre de séjour...
06:10 Il faut régler ces problèmes-là.
06:12 Elisabeth Born, celui d'y prête dans le Figaro, a discuté des modalités du titre de séjour pour les travailleurs sans papier.
06:17 La logique étant dite telle de permettre à tous ceux qui sont ici régulièrement d'accéder à un travail.
06:22 C'est aussi une demande qu'avait faite le patronat en disant "on manque de bras dans certains métiers".
06:27 On est obligé de faire travailler des personnes étrangères parce que les Français ne veulent pas de ces métiers.
06:31 Je recommence, ça fait 40 ans qu'on nous dit ça.
06:34 40 ans ! D'accord ?
06:36 Et pourquoi les Français n'en veulent pas ?
06:38 L'accord de 68 avec l'Algérie dont je demande la suppression depuis des années.
06:41 Comme Edouard Philippe aujourd'hui.
06:43 J'ai réussi à convaincre...
06:45 Edouard Philippe, il ne demande pas sa suppression, mais il demande en tout cas qu'on revienne dessus.
06:47 J'ai réussi à convaincre Edouard Philippe, je suis assez contente de moi.
06:50 Je ne sais pas si c'est vous qui l'avez convaincu.
06:52 C'est quand même la première fois qu'il parle de ça.
06:54 Déjà cet accord-là avait été fait exactement avec cette justification.
06:58 Parce que le patronat réclamait de la main d'oeuvre étrangère parce qu'ils n'arrivaient pas à trouver de la main d'oeuvre française.
07:03 Ça ne fonctionne pas.
07:05 Je pense que quand on est Premier ministre de la France,
07:07 la première priorité, la première préoccupation,
07:10 ça n'est pas de trouver de l'emploi aux étrangers sur notre territoire,
07:14 s'ils sont en situation régulière, c'est de trouver de l'emploi aux Français.
07:18 Parce que c'est d'abord à leur égard que l'on a une responsabilité.
07:23 Ça c'est une certitude.
07:25 Mais ils ne veulent pas de ces emplois-là, les Français ?
07:27 Non, ça n'est pas vrai.
07:29 Arrêtez de dire qu'ils n'en veulent pas.
07:31 Ça veut dire quoi ? Qu'ils sont feignants.
07:33 Ça veut dire que les formations ne sont pas adaptées
07:37 et ne correspondent pas aux besoins des entreprises.
07:40 Ça veut dire que les Français ne veulent pas travailler à un salaire qui ne leur permette pas de vivre.
07:46 Alors que, évidemment, la main d'oeuvre étrangère, elle accepte de le faire.
07:50 Parce que, pour elle, le salaire minimal français est un excellent salaire.
07:56 Sauf que pour les Français, c'est un salaire qui ne permet pas aujourd'hui de vivre
08:00 et qui crée, au moment où nous nous parlons, des millions de travailleurs pauvres.
08:04 Marine Le Pen, vous restez avec nous.
08:06 Présidente du groupe RN à l'Assemblée, 8h41, c'est le Fil-Info.
08:08 Marine Suynard.
08:09 La Grèce en deuil national pour trois jours après ce nouveau naufrage au large du pays.
08:16 Au moins 79 migrants sont morts, mais ce sont des centaines de personnes qui sont recherchées.
08:21 Sur France Info, Marine Le Pen estime qu'il faut secourir les navires en difficulté.
08:24 Mais la présidente du groupe Rassemblement National à l'Assemblée
08:28 accuse les associations d'être complices des passeurs.
08:31 La visite de Mohamed Ben Salman en France fait réagir.
08:34 On redore le blason de quelqu'un qui ne le mérite absolument pas,
08:38 s'insurge Amnesty International.
08:40 Le prince héritier d'Arabie Saoudite entame une visite officielle
08:44 et il sera reçu demain par Emmanuel Macron.
08:46 Selon l'ONG, près de 200 personnes exécutées dans le Royaume l'année dernière.
08:51 Les médecins ne seront pas restreints dans leur liberté d'installation.
08:55 L'Assemblée nationale rejette cet amendement transpartisan
08:58 qui visait à mieux répartir les soignants sur le territoire
09:01 pour lutter contre les déserts médicaux.
09:03 Le camp présidentiel, la droite et le Rassemblement National votent contre.
09:06 Des milliers de festivaliers affluent vers Clisson en Loire-Atlantique.
09:10 240 000 personnes attendues jusqu'à dimanche pour la messe du métal, le Hellfest,
09:15 avec notamment le légendaire groupe américain Kiss qui fait sa tournée d'adieu.
09:21 France Info
09:24 Le 8/30 France Info
09:26 Agathe Lambret, Laurence Enechal
09:29 Toujours avec Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement National à l'Assemblée.
09:32 On parlait immigration et de la droite qui reprend certaines de vos propositions.
09:36 Quelle est encore votre singularité sur le sujet Marine Le Pen ?
09:39 Et est-ce que vous voterez donc les textes de la droite ?
09:42 Non mais moi je ne vais pas venir défendre ma singularité.
09:45 Je pense que tous les Français la connaissent
09:47 et c'est la raison pour laquelle d'ailleurs de manière systématique
09:50 ils nous accordent la plus grande crédibilité dans le domaine de l'immigration.
09:53 Ce que je vois c'est que ceux qui aujourd'hui viennent reprendre nos propositions,
09:58 je m'en réjouis, sont les mêmes qui les ont critiquées hier
10:00 et ce sont surtout les mêmes qui ont été au pouvoir
10:03 et qui au pouvoir n'ont strictement rien fait pour régler ce gigantesque problème de l'immigration
10:09 Vous voterez les textes de la droite ?
10:11 qui a des conséquences de plus en plus importantes.
10:13 Ça dépend comment il est rédigé.
10:15 Moi il m'apparaît que c'est un copier-coller des propositions du Rassemblement National en moins bien.
10:21 Donc plus ou moins ?
10:22 En moins bien.
10:23 Mais c'est mieux que rien.
10:24 Si c'est en moins bien, on essaiera de l'améliorer.
10:27 Mais évidemment ça passe par une révision constitutionnelle.
10:30 C'est ce que propose LR ?
10:33 Oui, enfin c'est ce que propose maintenant LR, ce que nous proposions mais encore une fois en moins efficace.
10:38 Donc il est possible que vous les votiez, ça dépend comment c'est rédigé ?
10:41 Pour nous on vote toujours ce qui va dans l'intérêt des français,
10:44 même si ces propositions sont faites pour des raisons bassement électoralistes.
10:48 Marine Le Pen, la contre-offensive ukrainienne contre les forces russes a démarré depuis plusieurs jours.
10:52 Lundi, Emmanuel Macron a dit souhaiter qu'elle soit la plus victorieuse possible
10:56 pour déclencher ensuite des négociations dans les meilleures conditions.
10:59 Est-ce que c'est aussi votre position ?
11:01 Bien sûr, il a parfaitement raison.
11:02 Il est sûr que si cette contre-offensive est victorieuse,
11:06 ça permettra d'arriver à la table des négociations pour l'Ukraine dans des bonnes conditions.
11:12 Donc il a raison de dire cela.
11:15 Mais il est d'abord urgent de revenir, ou de venir, à la table des négociations.
11:20 Je pourrais vous donner plein de raisons pour cela d'ailleurs.
11:23 Le fait qu'il y a un risque sur nos économies européennes,
11:27 le fait qu'on a un risque sur nos approvisionnements essentiels de gaz et de pétrole,
11:34 le fait que la facilité européenne pour la paix commence à nous coûter énormément d'argent,
11:39 ces centaines sur centaines de millions d'euros qui permettent à la Pologne d'acheter du matériel américain.
11:45 Je pourrais vous donner toutes ces raisons-là.
11:46 Mais la raison essentielle, c'est quoi ?
11:48 C'est qu'il y a en Ukraine aujourd'hui un véritable massacre.
11:52 C'est un véritable massacre.
11:55 Et c'est Vladimir Poutine qui en est responsable.
11:58 C'est lui qui a engagé la guerre.
12:00 Mais la guerre fait des morts.
12:02 Et en l'occurrence, cette guerre en fait énormément.
12:04 Et donc, pour mettre fin à cette boucherie qui met en cause des humains,
12:09 et peut-être même une génération entière,
12:12 il faut à tout prix, rapidement, que la France reprenne l'initiative
12:16 et propose peut-être que cette grande conférence pour la paix se déroule en France.
12:20 Vous vous opposez toujours aux livraisons d'arbres aujourd'hui.
12:22 Aujourd'hui, il semblerait que la Turquie,
12:24 bon, tant mieux, tous les pays qui participent à la volonté...
12:27 J'joue le rôle de médiateur.
12:29 Même l'Arabie Saoudite.
12:30 ...à obtenir, je veux dire, un terrain de négociation, vont dans le bon sens.
12:34 Mais c'est dommage que la France ne soit pas au premier rang précisément de cela.
12:40 Qu'est-ce qu'il faut que l'Ukraine réclame à la Russie ?
12:42 Non mais ça, ni vous ni moi n'allons proposer d'écrire le plan de paix, si vous voulez.
12:48 C'est l'Ukraine.
12:49 Et c'est l'intégrité territoriale.
12:50 C'est entre l'Ukraine et la Russie.
12:52 Mais je pense que la première des choses, c'est évidemment le retrait des forces armées russes.
12:57 Y compris au Donbass et en Crimea.
12:59 Est-ce que l'Ukraine doit renoncer à la Crimea et au Donbass, aux territoires occupés par les Russes ?
13:04 Moi je le pense, parce que la Crimea n'a rien à voir avec la guerre en Ukraine, si je puis me permettre.
13:09 La Crimea c'était il y a 10 ans.
13:12 On peut contester les conditions, encore une fois, d'organisation du référendum.
13:18 Et constater en même temps que les habitants de Crimea ont choisi de devenir russes.
13:23 C'est la position de Nicolas Sarkozy.
13:25 C'est la position de Nicolas Sarkozy, mais à l'époque c'était François Hollande qui était président.
13:30 Et la France n'avait pas reconnu ce référendum.
13:32 Ça ne change rien.
13:33 C'est la position de Nicolas Sarkozy, c'est la position de Valéry Giscard d'Estaing, c'est la position de Marine Le Pen.
13:39 Mais ceci n'a rien à voir avec la guerre en Ukraine, dont vous savez que je l'ai condamné de la manière...
13:45 C'est la question de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
13:48 Non, ça n'est pas du tout les mêmes problématiques que la guerre en Ukraine.
13:52 La guerre en Ukraine, ce sont les conséquences de l'accord de Minsk qui n'avait rien à voir avec la Crimée.
13:57 Donc essayons de ne pas tout mélanger.
13:59 Et vous le savez, j'ai immédiatement condamné de la manière la plus ferme qui soit...
14:03 Et au Donbass également, les troupes russes doivent partir.
14:06 Au Donbass aussi, les troupes russes doivent partir.
14:08 Oui, le Donbass fait partie de l'Ukraine.
14:10 Donc vous faites un distinct entre le Donbass et la Crimée.
14:13 Je suppose, si vous voulez, que le Donbass va être le centre de discussion en réalité...
14:20 Des négociations en cours, voilà, je le suppose.
14:23 Pour vous, la Crimée est russe, que ce soit clair.
14:26 Ça a toujours été clair, ça fait dix ans que je le dis.
14:29 Donc, si vous voulez, je n'ai pas changé d'avis.
14:31 Et encore une fois, je partage cet avis avec deux anciens présidents de la République.
14:34 Mais vous refusez de livrer des armes lourdes à l'Ukraine.
14:37 Vous parlez d'une forme de capitulation pour l'Ukraine, de renoncer à la Crimée.
14:42 Et dans le même temps, il y a une commission d'enquête sur les ingérences étrangères
14:47 qui a pointé le fait, dans son rapport, que vous étiez une courroie de transmission de la Russie.
14:51 Est-ce que vous comprenez que ce genre de discours ne permet pas de lever des ambiguïtés ?
14:54 Non mais pardon, c'est une accusation politique qui a été portée par la Macronie.
14:58 Parce que madame Le Grip, rapporteur dans cette commission d'enquête, est macroniste.
15:05 Donc ils se servent en réalité de cela pour tenter de nous attaquer alors qu'ils n'ont aucun élément.
15:10 Qu'est-ce qu'a révélé cette commission d'enquête ?
15:12 Et je tiens à le dire de la manière la plus claire, tout le monde peut aller vérifier.
15:15 Toutes les institutions qui travaillent sur la corruption, sur les ingérences, sont venues dire
15:23 "Aucun parti politique en réalité n'est victime d'ingérences ou de tentatives d'ingérences".
15:29 Voilà ce qu'ils sont venus dire.
15:31 TRACFIN, le Parquet National Financier, la Direction Générale de la Sécurité Intérieure, rien que ça.
15:37 L'OCDE, la CNCCFP, c'est-à-dire la Cour Nationale des Comptes de Campagne.
15:43 Le Parlement européen a été souligné dans le rapport.
15:45 Ça ce sont les faits, et puis après il y a l'utilisation politique.
15:47 Vous n'avez jamais voulu condamner par exemple le régime de Grousseau ?
15:50 Mais ce que vous dites est faux.
15:53 Vous n'avez pas soutenu l'aide financière à l'Ukraine au Parlement européen.
15:56 Vous vous êtes abstenu sur plusieurs résolutions.
15:58 Non, ne mélangez pas tout. Nous n'avons pas voté l'aide financière à l'Ukraine.
16:02 Voté avant la guerre en Ukraine, pour une raison simple, c'est qu'elle intervenait après un rapport
16:08 de la Cour des Comptes européenne disant que l'Ukraine était aujourd'hui l'objet d'une corruption généralisée
16:16 et que les aides qui étaient fournies n'arrivaient pas là où elles devaient arriver.
16:20 Donc c'était avant la guerre en Ukraine.
16:22 Vous savez très clairement, encore une fois, si véritablement nous étions la courroie de transmission,
16:28 nous n'aurions pas condamné avec la vigueur avec laquelle nous l'avons fait, la guerre menée par la Russie à l'Ukraine.
16:35 Nous n'aurions pas, de la manière la plus claire qui soit, défendu l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine.
16:41 Mais sans lacrimer, je le précise encore, vous avez porté plainte contre Constance Le Grip.
16:46 Oui, il a été porté plainte.
16:49 Jean-Philippe Tanguy a annoncé le débit de l'ARN qu'il comptait porter plainte contre Constance Le Grip. Pourquoi ?
16:54 Parce que Constance Le Grip n'avait pas le droit de faire état du contenu du rapport avant que celui-ci soit rendu public.
17:02 Or, elle s'est précipitée pour le faire sur tous les plateaux, ce qui est profondément malhonnête et déloyal,
17:08 puisque dans le même temps, nous ne pouvions pas nous défendre en nous servant des éléments qui étaient continuants.
17:16 C'est quasiment inédit qu'un député porte plainte contre une rapporteur de commission.
17:20 Oui, mais quand on ne respecte pas les règles, c'est un monsieur...
17:23 Est-ce que les règles sont là pour être violées sous prétexte que ça arrange la Macronie d'essayer de nous salir ? La réponse est non.
17:28 On ne porte pas le débat démocratique devant les tribunaux ?
17:31 Non, mais là, ce n'est pas un problème de débat démocratique, c'est un problème de violation du secret dont elle est dépositaire.
17:36 Moi, je veux bien que la Macronie se libère de toutes les règles, j'ai bien compris que c'est comme ça que ça fonctionne,
17:40 mais nous, on vient leur rappeler que lorsqu'il y a des règles, il faut les respecter, et peut-être particulièrement quand on est la majorité.
17:46 Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée, invité du 8.30. 8h50, c'est le Fil Info. Marine Swiniar.
17:51 L'Ukraine dit avoir abattu un missile et 20 drones explosifs russes pendant la nuit,
17:58 affirmation alors que Kévin a annoncé la semaine dernière avoir débuté sa contre-offensive contre Moscou.
18:04 Elle est en place et elle compte bien rester, Elisabeth Borne s'exprime dans le journal Le Figaro ce matin,
18:09 alors que les rumeurs d'un remaniement se font plus pressantes.
18:12 "Baisser les bras, ce n'est pas dans mon ADN", dit la Première ministre.
18:16 Elle défend toujours l'idée de créer un titre de séjour spécifique pour les métiers en tension,
18:21 mais veut discuter des modalités avec les Républicains.
18:24 Garde à vue prolongée pour le mari de Karine Esquivillon, lui qui a été interpellé hier à son domicile en Vendée.
18:30 Son épouse a disparu depuis le 27 mars dernier.
18:34 Il affirme qu'ils étaient en instance de séparation, mais qu'elle est partie volontairement.
18:39 Les enquêteurs tentent de voir s'il y a des incohérences dans son récit.
18:44 Quelques 11 600 000 touristes dans le Grand Paris depuis le début de l'année 2023,
18:50 quasiment 30% de hausse par rapport à l'année précédente.
18:53 On retrouve presque les niveaux d'avant Covid.
18:56 Un peu plus de la moitié des touristes sont des Français.
18:59 Toujours avec Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement National à l'Assemblée.
19:11 Emmanuel Macron a poursuivi cette semaine sa tournée pour la souveraineté industrielle.
19:16 Il a annoncé la relocalisation d'une cinquantaine de médicaments.
19:19 Vous qui défendez le patriotisme économique, Marine Le Pen, vous vous en félicitez ? Vous dites bravo ?
19:23 Oui, bravo, mais moi j'arrête de me contenter des mots avec Emmanuel Macron, voyez,
19:27 parce que j'ai remarqué qu'il y avait quand même beaucoup de fanfaronnade dans la manière dont il annonçait ainsi ses intentions.
19:33 Il avait d'ailleurs déjà dit qu'il avait gagné le pari de la réindustrialisation.
19:37 Inutile de vous dire que tout ça est totalement faux.
19:39 La situation de la France en matière d'industrie est dramatique.
19:42 L'industrie manufacturielle, c'est 9% du PIB en France, c'est 19% en Allemagne.
19:47 Nous sommes passés, en l'espace de quelques années, de 14 à 9%.
19:50 Donc nous sommes face à une situation qui est dramatique et qui ne peut pas se contenter de fanfaronnade,
19:56 qui doit faire l'objet de décisions et de décisions urgentes, d'abord de décisions d'investissement,
20:02 mais aussi de décisions pour que nos industries soient compétitives.
20:06 La première des décisions à prendre, c'est le prix de l'énergie.
20:10 C'est ça qui est en train de tuer notre industrie et nos entreprises, d'ailleurs, pas seulement l'industrie,
20:15 les commerçants, les artisans, les TPE, les PME.
20:18 C'est-à-dire qu'il faut à tout prix faire ce qu'on fait à un certain nombre d'autres pays.
20:22 Il faut décrocher le prix de l'électricité du prix du gaz.
20:27 Il faut arrêter avec l'AREN.
20:29 L'AREN, c'est un tarif préférentiel à lequel l'EDF doit vendre son énergie nucléaire à ses concurrents.
20:37 Voilà. Nous produisons de l'électricité à un coût très bas.
20:41 C'est un avantage compétitif incroyable de la France.
20:43 Et nos dirigeants ont s'aborder cet avantage compétitif, créant ainsi les conditions d'une désindustrialisation.
20:50 Mais la désindustrialisation, ça a des conséquences extrêmement lourdes.
20:57 Parce que c'est en partie ça qui crée le déséquilibre ou les inquiétudes sur notre régime de retraite.
21:06 Parce que l'industrie, ça crée de la productivité.
21:09 L'emploi industriel progresse à nouveau en France.
21:12 20 000 emplois créés ces 6 dernières années, ça au moins vous dites que c'est bien, que ça va dans le bon sens ?
21:16 Mais c'est sans commune mesure avec ce qui serait nécessaire.
21:19 Est-ce que vous vous rendez compte des chiffres que je vous donne ?
21:21 Nous sommes avec la Grèce, le pays d'Europe qui a le taux d'industrie manufacturière le plus bas.
21:30 Et ça contribue pour 50% au record historique de déficit du commerce extérieur de la France.
21:39 Donc vous voyez, c'est le plan cosmétique.
21:43 Emmanuel Macron ne va pas pouvoir remettre sur le bureau 2 000 fois son usine de batterie, qui au passage a coûté un milliard.
21:53 Il y a plusieurs usines de batterie, ce n'est pas toujours la même.
21:55 Il y en a 4 différentes désormais.
21:57 C'est toujours la même quand il parle.
22:00 Il faut vraiment s'engager dans cette réindustrialisation, c'est essentiel pour l'emploi, pour le niveau des salaires français,
22:07 pour les retraites et aussi pour notre commerce extérieur.
22:10 Marine Le Pen, un amendement du socialiste Guillaume Garraud qui visait à restreindre la liberté d'installation des médecins en France
22:16 dans les zones bien pourvues pour essayer de pallier les déserts médicaux, a été rejeté à l'Assemblée hier et rejeté notamment par les voix du RN. Pourquoi ?
22:24 Parce que nous sommes en France, nous ne sommes pas en Union soviétique.
22:28 C'est aussi simple que cela.
22:30 Par conséquent, les médecins doivent avoir la liberté de s'installer où ils le souhaitent.
22:35 Il y a plusieurs manières de mettre en place des incitations à ce qu'ils s'installent.
22:41 Il y a toute une série d'aides financières, fiscales, qui peuvent être mises en place.
22:47 Ça c'est déjà le cas.
22:48 Oui mais d'accord.
22:49 Mais cher monsieur, si nous sommes dans la situation actuelle, c'est parce qu'il n'y a pas assez de médecins.
22:52 Je suis responsable de ça, je ne crois pas.
22:54 D'où la fin du numérosus.
22:55 Je crois que ceux qui sont responsables de cela, c'est ceux qui depuis 30 ans, en réalité, ont empêché des jeunes étudiants français de devenir médecins, pas à cause du numérus clausus.
23:04 Qui a terminé.
23:05 Non, non, ce n'est pas tout à fait terminé.
23:07 Mais sans contrainte, on a vu que pour l'instant ça ne marchait pas Marine Le Pen.
23:09 Libérons totalement la possibilité pour les jeunes étudiants français de devenir médecins.
23:13 Libérons ça totalement.
23:15 Et croyez-moi que s'ils entendent d'ici quelques années tous s'installer en région parisienne, eh bien ils seront smicards.
23:22 Donc ils ne voudront pas être smicards et donc par conséquent, ils iront s'installer là où ils ont des patients.
23:28 Donc moi je crois à la liberté, je crois à la liberté d'installation.
23:32 Je crois que l'État doit inciter les personnels soignants à faire le nécessaire.
23:37 En modulant les tarifs par exemple ? C'est-à-dire qu'on ne paierait pas forcément 30 euros en milieu rural ?
23:41 On peut envisager toutes les solutions.
23:42 Ce que vous proposiez pendant votre campagne, de moduler les tarifs selon les territoires ?
23:45 On peut envisager toutes les solutions.
23:46 Déjà, si vous voulez, que l'État se rende compte qu'il y a 9% des postes d'infirmières qui ne sont pas pourvus,
23:54 qu'il y a 30% des postes de médecins titulaires dans les hôpitaux français qui ne sont pas pourvus,
23:59 et qui aujourd'hui annoncent un dégel du point d'indice de 1,5%, c'est-à-dire une perte de pouvoir d'achat des fonctionnaires de 5%,
24:08 puisque évidemment l'inflation est à 6%.
24:11 Donc, rendons déjà ces emplois attractifs avant d'essayer de s'attaquer aux médecins libéraux.
24:20 Marine Le Pen, une manifestation d'ultra-droite a remis en lumière deux anciens membres du GUD,
24:24 Axel Lusto et Frédéric Chatillon, actionnaires d'une société de communication qui travaille pour le Rassemblement National depuis des années.
24:30 Libération et France Inter assurent que cette société travaillera pour vous lors des prochaines européennes.
24:36 Est-ce que c'est le cas ?
24:38 Oui, c'est probablement le cas.
24:40 Mais Axel Lusto, qui était le seul à être présent à cette manifestation, me semble-t-il, ne travaille plus avec le Rassemblement National depuis 5 ans.
24:50 Frédéric Chatillon a dit qu'il se rendrait à la manifestation de l'année prochaine.
24:53 J'ai indiqué ce qu'il en était, et j'ai rappelé que les prestataires doivent faire du commerce, pas de la politique.
25:01 S'ils souhaitent faire de la politique, et particulièrement dans des structures ou auprès de structures qui sont en profond désaccord avec les valeurs du Rassemblement National,
25:10 alors nous en tirerons les conséquences. Nous en sommes là aujourd'hui.
25:13 Toute dernière chose, Marine Le Pen, qu'il y ait un Mbappé qui pourrait quitter le PSG cet été.
25:16 Emmanuel Macron est en train de s'impliquer dans le dossier.
25:18 Il a dit qu'il allait essayer de faire ce qu'il peut pour que le joueur reste à Paris.
25:22 C'est un trésor national qu'il y ait un Mbappé, il ne faut pas qu'il parte.
25:25 Vous ne croyez pas que les Français ont assez de difficultés aujourd'hui pour que le président de la République leur consacre l'intégralité de son énergie,
25:33 plutôt que de se mêler de ce qui ne le regarde pas, objectivement ?
25:37 Le problème d'Emmanuel Macron, c'est l'image que son miroir, tous les soirs, renvoie de lui-même.
25:45 Donc, ce n'est pas pour Kylian Mbappé qu'il fait cela, ce n'est pas pour les amateurs de football et les fans de Kylian Mbappé, c'est pour lui-même.
25:52 Marine Le Pen, merci beaucoup. Présidente du groupe RN à l'Assemblée, invité du 8.30, bonne journée à vous.
25:56 [Musique]