Le "8h30 franceinfo" de Clément Beaune

  • l’année dernière

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Bonjour Clément Bonne.
00:07 Bonjour.
00:07 Le patron total Patrick Pouyanné dit non à la vente de carburant à perte.
00:11 Les autres distributeurs ne se montrent pas plus enthousiastes.
00:15 Est-ce que c'est un camouflet pour le gouvernement ?
00:17 Non parce que d'abord la mesure n'est pas encore en vigueur.
00:19 Elle nécessite de passer par la loi.
00:21 Bruno Le Maire l'a dit, on fait au plus vite pour que ce soit prêt d'ici fin novembre,
00:25 début décembre et que ça puisse être un outil de plus
00:28 dans la lutte pour le pouvoir d'achat à court terme.
00:31 Est-ce qu'il y a un seul distributeur qui vous a dit ok je vais le faire ?
00:35 Écoutez on verra, ils ne sont pas tous prononcés à ma connaissance
00:37 mais je vais être très clair sur deux points.
00:39 D'abord ce n'est pas la seule mesure et on parlait de Total.
00:42 Total c'est le premier distributeur en France.
00:44 C'est je crois 3500 stations-service que tous les Français connaissent sur tout le territoire.
00:48 Il y a une mesure qui a déjà été prise par Total, qui est importante
00:51 et qui la demande du gouvernement a été prolongée par le PDG de Total,
00:54 c'est le plafonnement à 1,99€
00:57 et on voit bien aujourd'hui malheureusement que parfois le carburant est déjà au-dessus de 2€.
01:01 Donc cette mesure de plafonnement dans les stations Total, plus de 3000,
01:04 elle sert le consommateur.
01:05 Il y a d'autres opérations qui se font à prix coûtant d'ores et déjà.
01:08 Mais Patrick Pouillanet vous dit un peu de bon sens, on ne vend pas à perte.
01:12 Mais attendez d'abord.
01:13 Vous êtes allé trop vite ?
01:14 Non, la Première Ministre a pris une mesure supplémentaire, exceptionnelle et temporaire.
01:18 Il y a un panier de mesures, le plafonnement que décide Total,
01:22 des mesures distributeurs qui existent déjà, il faut les saluer, qui sont à prix coûtant
01:25 et cet outil supplémentaire, on verra, la concurrence va peut-être pousser certains
01:29 à s'en saisir quand d'autres vont commencer à le faire.
01:31 Et je le dis aussi, c'est la deuxième chose,
01:34 quand on a une crise du carburant qui est en réalité un phénomène durable,
01:39 parce que l'énergie fossile, ça coûte cher et il faut en sortir.
01:42 La meilleure mesure de pouvoir d'achat qu'on prendra aussi cet automne,
01:45 c'est le carburant qu'on ne consomme pas,
01:47 c'est permettre aux Français de passer notamment à l'électrique.
01:49 C'est aujourd'hui un produit de luxe pour peu de gens en France
01:52 et on va aussi renforcer le bonus écologique sur les voitures électriques.
01:55 On va aussi passer au leasing social.
01:58 C'est un tout parce que…
01:59 Pourquoi avoir fait miroiter comme ça une baisse qui pouvait aller,
02:01 selon le porte-parole du gouvernement, jusqu'à quasiment 50 centimes d'euros par litre ?
02:04 On ne fait miroiter rien du tout et on est tout à fait honnête.
02:06 On a fait l'année dernière des chèques, pour être très clair,
02:09 que le gouvernement a assumés parce que c'était nécessaire dans une période
02:12 où il y a eu une explosion très rapide des prix du carburant pendant de longs mois.
02:16 On l'a fait encore, il ne faut quand même pas l'oublier,
02:17 parce qu'aucun autre pays européen n'a fait autant, au mois de mars dernier,
02:21 pour l'année 2023, un soutien de 100 euros aux 50% de ménages les plus modestes
02:25 qui ont besoin de la voiture pour aller bosser.
02:27 Donc ces mesures, elles existent.
02:29 Maintenant, on est dans une phase où il faut être honnête,
02:31 parce que le chèque des Français, c'est le chèque du contribuable.
02:34 Donc à la fin, les choses ne sont pas gratuites,
02:36 elles sont payées soit par la dette, soit par l'impôt.
02:38 Il n'y a pas d'argent magique.
02:40 Donc on mobilise aujourd'hui, c'est une autre stratégie,
02:43 les entreprises, totale avec son plafonnement,
02:45 des opérations à prix coûtant et en complément,
02:49 on a dit que c'était un outil supplémentaire,
02:51 cette possibilité de vendre à perte temporairement pour 6 mois.
02:54 Mais surtout, parce qu'il faut dire la vérité aux Français,
02:57 les mesures principales, ça va être de passer à des voitures
03:01 qui ne consomment pas de carburant.
03:02 C'est ça la meilleure mesure de vendre à chat aussi.
03:03 Il y a quelques jours, on l'a entendu Elisabeth Born dire
03:06 voilà, on va desserrer la loi justement,
03:08 on va permettre aux distributeurs de vendre à perte
03:10 parce que c'est la solution, nous on ne peut pas faire de re-stourn.
03:13 Et là maintenant, vous dites, c'est juste une petite mesure en plus.
03:15 Non, pas du tout.
03:16 Je dis que c'est un panier de mesures
03:17 et une stratégie de sortie du fossile et du carburant aussi.
03:20 Les distributeurs qui devraient s'exprimer à 9h30 ce matin,
03:23 depuis l'Assemblée nationale, s'ils disent non, à l'unanimité,
03:27 non, on ne fera pas cette mesure.
03:30 Vous faites quoi de votre côté ?
03:31 Pas de re-stourn quand même ?
03:32 On est mi-septembre, la loi doit passer au Conseil des ministres
03:36 dans quelques jours, être votée au Parlement
03:38 et être appliquée sans doute début décembre.
03:40 C'est l'objectif qui est fixé.
03:41 Donc on va discuter.
03:42 Vous avez peut-être le souvenir qu'il y a eu des sujets
03:44 de pouvoir d'achat avec des discussions avec d'autres industriels,
03:46 de l'agroalimentaire, de la grande distribution.
03:48 Parfois c'était compliqué au début, une pression a été exercée,
03:51 une discussion a eu lieu et puis les choses se sont débloquées.
03:53 Donc on va faire le maximum et puis on explore toutes les pistes.
03:57 C'est une piste importante qui s'inscrit dans une série de mesures.
04:01 Et je le redis aussi parce qu'on a beaucoup parlé depuis hier
04:04 de la déclaration du PDG de Total.
04:05 Chez Total, et tant mieux, il y a ce plafonnement
04:08 qui est important aussi pour le pouvoir d'achat des Français.
04:09 Clément Beaune, ça fait plusieurs mois que vous défendez une taxe
04:12 sur les billets d'avion pour financer notamment le développement du ferroviaire.
04:15 C'était l'une de vos causes pour en faveur de l'écologie.
04:18 Et pourtant, selon nos confrères des Écos,
04:20 le gouvernement serait prêt à renoncer à augmenter cette taxe.
04:24 Qu'en est-il ?
04:25 Alors, le budget c'est la semaine prochaine,
04:27 donc il y a encore, vous permettrez, un certain nombre de discussions et de réglages.
04:30 Ce que je dis très clairement, je crois que je l'avais dit sur votre plateau,
04:33 c'est que la taxe est un outil.
04:35 L'objectif c'est de financer la transition écologique.
04:38 La Première ministre a annoncé hier 10 milliards d'investissements supplémentaires
04:40 à partir de l'an prochain pour la transition écologique.
04:43 Le premier poste, ce sont les transports.
04:44 Plus d'un milliard et demi d'investissements supplémentaires,
04:46 notamment dans le rail. Ça c'est évidemment maintenu.
04:48 Ce que j'ai dit aussi, et je le maintiens à 100%,
04:51 c'est qu'il y aura une contribution fiscale, financière,
04:55 des secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre.
04:57 Des secteurs les plus polluants.
04:58 Mais alors, il y aura une taxe sur les billets d'avion ou pas ?
04:59 Il y aura deux types de contributions, pour être très clair.
05:01 Vous me permettrez d'être un peu plus imprécis sur les modalités
05:04 parce qu'il y a encore des discussions.
05:05 C'est la contribution du secteur routier, autoroutier, pour être clair,
05:09 et la contribution du secteur aérien,
05:12 qui in fine, c'est les compagnies et c'est le billet d'avion.
05:14 Mais la contribution du secteur aérien...
05:16 Le secteur aérien, ça veut dire par exemple la taxation des aéroports ?
05:20 C'est une option qu'on discute dans le cadre de la taxation sur les concessions.
05:24 Donc, je le dis très clairement,
05:25 l'objectif de dégager des moyens pour la transition écologique,
05:28 ça c'est maintenu évidemment.
05:30 La contribution du secteur aérien pour plusieurs centaines de millions,
05:33 ce sera le cas, une contribution supplémentaire.
05:35 La modalité exacte, taxation en billet d'avion direct ou indirect,
05:40 c'est encore en discussion.
05:41 Et puis vous le savez aussi, il y a le projet de loi de finances
05:43 qui est proposé au Conseil des ministres, présenté à la fin du mois,
05:46 dans quelques jours, et puis il y aura une discussion parlementaire.
05:48 Ça veut dire qu'aujourd'hui, il y a quelques jours de la présentation
05:51 du projet de loi de finances,
05:52 vous ne savez pas si vous taxez les billets d'avion
05:54 ou alors si vous taxez les aéroports.
05:56 À la fin, c'est d'ailleurs le même résultat.
05:57 Je préfère être très clair pour ceux qui nous écoutent.
05:59 Oui, mais c'est important d'avoir les modalités,
06:00 déjà pour les compagnies aériennes ou pour les aéroports eux-mêmes.
06:04 Ce que je vous dis, c'est que la contribution du secteur aérien,
06:07 c'est certain, c'est acquis, c'est acté.
06:10 SAURA, je préfère le dire très clairement,
06:11 dès qu'il y a une petite contribution du secteur aérien,
06:13 il y a forcément un impact sur les billets d'avion.
06:15 Je préfère être transparent à la fin.
06:16 Plus cher pour tout le monde.
06:17 Non, parce que je préserve aussi, ça je l'ai dit et redit,
06:20 merci de m'en donner l'occasion,
06:22 les liaisons vers les Outre-mer et vers la Corse qui sont très importantes,
06:25 parce que là, c'est de la continuité territoriale
06:27 et du service public essentiel.
06:28 Donc on fait attention évidemment à ça.
06:29 Mais oui, contribution du secteur aérien,
06:31 oui, contribution du secteur autoroutier,
06:33 les modalités, ce sera dans le budget dans quelques jours.
06:36 Moi, je n'ai pas l'obsession de la taxe,
06:37 j'ai l'obsession de la transition écologique.
06:39 Oui, mais parfois, certainement, l'obsession de la justice
06:41 et notamment sur la quittue des sociétés d'autoroutes
06:44 avec toujours cette idée de taxer les super profits,
06:45 ça en y va pour les sociétés d'autoroutes.
06:48 Alors, ce n'est pas une question d'ailleurs de super profits,
06:49 c'est une question de contribution financière à la transition écologique.
06:53 Moi, encore une fois, je ne cherche pas à créer une taxe
06:55 ou à aller fonctionner telle ou telle.
06:57 Si on peut s'en passer, tant mieux.
06:59 Mais une taxe, un impôt, il faut quand même le rappeler d'ailleurs,
07:01 ce n'est pas un plaisir, c'est financer des politiques publiques.
07:04 Et quand il y a une transition écologique,
07:06 ce qu'on appelle parfois le verdissement de la fiscalité,
07:08 le verdissement de notre budget,
07:10 c'est ce que nous portons avec le ministre de l'Économie.
07:12 C'est très important et ça fait aussi partie des efforts qu'on demande.
07:15 Les secteurs qui émettent plus de gaz à effet de serre,
07:17 la route, l'avion, vont se décarboner et vont financer les secteurs,
07:21 les monts polonais.
07:22 Sur la taxation des super profits des sociétés d'autoroutes,
07:25 un document publié en juillet
07:26 par l'Autorité de Régulation des Transports a observé, je cite,
07:30 "une rentabilité des concessions supérieure aux attentes du marché,
07:34 mais pas une rentabilité manifestement excessive".
07:37 Et c'est avec cet argument que les sociétés d'autoroutes comptent vous attaquer.
07:41 Mais elles attaqueront dans l'état de droit.
07:42 Donc si, je regrette toujours quand il y a des conflits ou des contentieux,
07:45 s'il doit y avoir des contentieux, on est dans l'état de droit.
07:47 C'est le juge qui dira la loi et l'interprétation de la loi à la fin.
07:50 On a pris un avis juridique du Conseil d'État qui est très précis.
07:53 Moi, je ne me suis pas situé sur le sujet super profits sur rentabilité
07:57 parce que je le défends du moi-même.
07:59 Au Parlement, les sociétés d'autoroutes, elles n'ont pas arnaqué l'État.
08:02 On n'a pas mal négocié les contrats d'autoroutes dans le passé.
08:04 Ça, je ne le crois pas. C'est un autre débat.
08:06 En revanche, aujourd'hui, contribuer à la transition écologique,
08:09 faire contribuer les modes de transports, pôle vent, émetteurs, routes, avions principalement,
08:14 pour financer d'autres modes, le train et pour se décarboner.
08:17 Mais vous êtes sûr qu'à la fin de la chaîne,
08:18 ça ne va pas être les Français qui vont payer plus cher le péage ?
08:21 Alors non, ça j'insiste parce que les choses sont prévues par des contrats.
08:24 L'évolution du péage, elle est fixée par le contrat.
08:26 Elle dépend pas du niveau de taxation.
08:27 Ça, je veux être très clair sur ce sujet.
08:29 On va parler du train dans un instant et notamment du projet de passeraille avec vous Clément Beaune,
08:32 ministre délégué chargé des Transports.
08:34 Ce sera juste après le Filinfo à 8h41.
08:36 Maureen Swignard.
08:37 En mars, tout avait dû être annulé à la dernière minute
08:41 avec le mouvement contre la réforme des retraites.
08:43 C'est donc aujourd'hui que le roi Charles III et la reine Camilla arrivent en France,
08:47 visite d'état de trois jours du monarque britannique,
08:50 avec un dîner au château de Versailles.
08:52 Ce soir, 8000 policiers et gendarmes sont mobilisés aujourd'hui.
08:56 Cette déclaration participe à l'hystérisation du débat
08:59 et ne répond pas à la crise humanitaire, réagit sur France Info,
09:03 le vice-président de Médecins du Monde.
09:05 Hier, Gérald Darmanin a assuré que la France n'accueillerait pas de migrants de Lampedusa,
09:10 cette île italienne où des milliers de personnes sont arrivées ces derniers jours.
09:13 Le président de l'Azerbaïdjan prévient,
09:16 son offensive cessera si les séparatistes arméniens déposent les armes.
09:20 Offensive qui a débuté hier et a déjà fait une trentaine de morts.
09:23 L'enclave est majoritairement peuplée d'Arméniens.
09:26 Le chef de l'ONU appelle à un arrêt immédiat des combats.
09:29 Le président de l'OM, Pablo Longoria, va-t-il démissionner ?
09:33 Pour le moment, il se met avec le reste de la direction en retrait.
09:36 Cela fait suite à une réunion très agitée lundi avec les représentants des supporters.
09:41 Les dirigeants dénoncent des attaques personnelles et des intimidations.
09:45 France Info.
09:50 Le 8.30, France Info.
09:51 Jérôme Chapuis, Salia Braklia.
09:54 Toujours avec Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports.
09:57 Vous souhaitez, Clément Beaune, instaurer dès l'été prochain un pass-rail
10:01 d'un montant de 49 euros par mois qui permettrait aux Français de circuler partout en France,
10:04 en TER et en intercités.
10:07 De nombreuses régions disent c'est très bien, mais on le fait déjà et c'est moins cher.
10:10 Écoutez par exemple Carole Delga, la présidente des régions de France,
10:13 qui était à votre place il y a quelques jours.
10:15 Dans ma région, en Occitanie, les salariés payent le trajet maximum 1 euro.
10:20 Donc ce n'est pas 49 euros par mois, c'est 45 euros.
10:24 Les moins de 26 ans ont la gratuité.
10:27 Et donc nous devons travailler sur ces initiatives.
10:30 Mais surtout, l'État français doit être à la hauteur comme l'État allemand.
10:34 En Allemagne, l'État central donne 50% du financement de ce pass.
10:39 Voilà, 50% du financement du pass.
10:41 Est-ce que vous êtes prêts à faire la même chose que l'Allemagne ?
10:43 On est évidemment prêts à contribuer.
10:44 Moi, je veux être très clair, j'ai discuté avec Carole Delga directement.
10:47 Elle a d'ailleurs écrit au président de la République et à moi-même
10:49 pour dire qu'elle était prête pour sa région Occitanie,
10:52 mais pour l'ensemble des régions de France.
10:53 Elle préside cette association des régions,
10:55 à discuter des modalités, des paramètres du pass.
10:58 On va être très simple, c'est une belle idée.
11:00 Et c'est une idée nécessaire parce que je pense que quand on parle de transition écologique,
11:03 d'abord on a besoin de choses positives.
11:05 Et puis on a besoin de rendre plus attractif l'utilisation du rail,
11:08 des transports publics en général.
11:10 Et donc on va discuter avec les régions parce que, d'un mot,
11:12 les régions organisent en France les TER, les trains express régionaux,
11:15 et elles font des choses formidables.
11:16 Il ne s'agit pas du tout de critiquer ou de contester.
11:18 Madame Delga en tête avec des offres très attractives.
11:21 L'État fait aussi des choses qui sont, je crois, très bien et de mieux en mieux.
11:24 On a fait à ma demande, à mon initiative, cet été,
11:27 les billets intercités à moitié prix en gros.
11:29 On était à presque 40 euros, on est passé à 19 euros, 200 000 billets.
11:33 Beaucoup de trains de nuit qui ont connu un très grand succès.
11:35 Donc mettons tout ça ensemble, on va en discuter dès la semaine prochaine.
11:38 Je serai au Congrès des régions de France et on a une réunion sur ce sujet
11:42 et je l'espère toutes les régions et en tout cas avec Carole Delga, évidemment.
11:44 Mais quand vous dites que l'État peut participer,
11:45 l'État peut participer à hauteur de 50% ?
11:48 D'abord, on verra exactement quel est le prix.
11:50 Vous avez évoqué 49 euros. On n'a pas fixé de prix.
11:52 On va discuter de tout ça. On n'a pas les mêmes systèmes.
11:53 Les 49 euros, c'est vous qui les donnez.
11:55 Non, j'ai dit que c'était le prix de référence allemand,
11:58 que, évidemment, tout le monde le connaît ce prix.
12:00 Donc il faut qu'on soit dans ces ordres de grandeur.
12:02 Je ne peux pas dire on va discuter avec les régions et commencer à décider à leur place.
12:05 Donc on va discuter de cela.
12:07 Je souhaite qu'on puisse mettre en commun les intercités qui dépendent de l'État.
12:10 C'est presque 13 millions de voyageurs par an
12:12 et les TER qui sont des millions de Français qui utilisent ce train quotidiennement.
12:15 Et on sera prêt l'été prochain ?
12:17 J'espère, bien sûr.
12:18 Moi, je me fixe cet objectif ambitieux qu'on soit prêt l'été prochain.
12:20 Je regarde ce qu'ont fait les Allemands.
12:21 Les Allemands, ils ont fait une première étape un premier été
12:24 et puis ils ont affiné le prix, les modalités l'été d'après, l'année d'après.
12:28 On n'est pas plus mauvais que les Allemands.
12:30 On fait des choses très bien.
12:31 D'ailleurs, je rappelle pour tous ceux qui se plaignent,
12:33 et je comprends les galères,
12:35 on est plus à l'heure en moyenne dans nos trains français.
12:37 Il faut quand même le dire qu'au Corrico, t'entends que dans les trains allemands.
12:39 Donc faisons aussi des efforts quand il y a des bonnes idées ailleurs et on y arrivera.
12:44 Clément Beaune, il y a le pass rail,
12:45 mais il y a aussi l'idée d'un pass européen ferroviaire.
12:48 Qu'est-ce que c'est ?
12:49 Oui, l'idée, c'est une étape suivante, supérieure.
12:52 C'est qu'on voit bien qu'on a besoin là aussi,
12:54 on aura les élections européennes l'année prochaine,
12:56 de tous faire la transition écologique
12:57 et de tous embarquer et développer les modes de transport les plus propres comme le train.
13:01 Ce n'est pas tout de suite.
13:02 Faisons déjà le pass rail français.
13:04 Et puis, si beaucoup de pays, la France, l'Allemagne, le Portugal,
13:07 sont en train de le faire, l'Espagne a quelque chose de similaire,
13:09 l'Autriche a aussi ce qu'elle appelle un ticket climat qui est à peu près pareil.
13:12 On pourra peut-être mettre ça en commun,
13:14 notamment pour les jeunes, pour faciliter le transport en train en Europe.
13:17 On a expérimenté cet été un pass franco-allemand.
13:19 60 000 billets distribués gratuitement à les jeunes, notamment en difficulté.
13:22 Ça a été un très grand succès.
13:24 Donc réussissons le pass rail français
13:26 et puis développons plus tard des initiatives européennes importantes.
13:28 Une précision, vous dites notamment pour les jeunes,
13:30 ça concernerait dans votre esprit qu'une certaine tranche d'âge.
13:33 Le pass rail français, non, je l'ai dit,
13:35 moi, je souhaite qu'il concerne à terme tout le monde.
13:37 Maintenant, on va discuter avec les régions.
13:39 Elles ont évoqué plutôt les jeunes.
13:41 On peut peut-être faire les choses par étapes.
13:42 Je suis ouvert et pragmatique.
13:43 L'essentiel, c'est de le faire et d'engager la démarche rapidement,
13:47 ensemble, région et État.
13:48 Les Allemands ont réussi à se mettre ensemble autour de la table.
13:50 Alors que c'est un État fédéral.
13:52 On doit pouvoir y arriver en France.
13:53 En parlant de coopération européenne,
13:55 vous souhaitez la mise en place au niveau européen d'un tarif minimum
13:58 pour les billets d'avion.
14:01 Vous devez en parler avec vos homologues européens.
14:03 Ce vendredi.
14:04 Ce vendredi, quel montant ? Ce prix minimum ?
14:07 Là aussi, c'est trop tôt pour le dire, il y a un pays.
14:09 Ce n'est pas ce qu'a dit la France.
14:11 C'est ma collègue autrichienne qui a évoqué un montant autour de 35, 40 euros.
14:15 Le sujet n'est pas encore là.
14:16 Le sujet est de dire, puisqu'on parle de transition écologique,
14:18 du prix du train, du prix de l'avion.
14:20 Parfois, certaines compagnies, pas toutes, certaines compagnies
14:23 font un peu de dumping social et environnemental.
14:25 Vous parlez des compagnies low cost,
14:26 les Ryanair, les Easyjet, en citer quelles ?
14:29 Je ne vais pas citer de marque parce qu'il y a des comportements différents
14:31 entre compagnies, peu importe.
14:32 Et donc, elles vendent des choses qui ne correspondent pas au prix réel
14:36 et au prix pour la planète, au coût environnemental
14:38 qu'a leur trajet en avion.
14:40 J'entends parfaitement que quand on est consommateur,
14:42 qu'on fait parfois un voyage en avion dans sa vie.
14:44 Ça ne va pas dans le sens du pouvoir d'achat, ce que vous dites là.
14:45 Bien sûr, mais vous savez, on a eu ce sujet avec l'industrie textile, etc.
14:49 On a dit, c'est super d'acheter des produits textiles, des jeans, des pulls,
14:53 des t-shirts à 5 euros qui sont fabriqués en Chine.
14:56 Résultat, on a perdu notre industrie et on s'est fait détruire par les autres.
15:00 Je pense que si on fait le vide de faire la même chose dans les autres secteurs,
15:02 c'est plutôt pas mal.
15:04 La planification écologique, le gouvernement prévoit que les deux tiers
15:08 des voitures neuves en 2030 soient électriques.
15:11 Les derniers chiffres sont tombés ce matin.
15:13 On est sur une très forte hausse ces trois derniers mois,
15:15 24% de hausse sur le marché de l'électrique, mais on est encore assez bas.
15:20 2030, c'est demain.
15:21 Est-ce que l'objectif de deux tiers est vraiment réaliste ?
15:25 Oui, je pense. On a plusieurs objectifs qui vont dans ce sens-là,
15:27 parce que pour développer les voitures électriques,
15:29 il faut produire en France et en Europe.
15:30 On a commencé avec les batteries électriques.
15:31 On sera sans doute autonome en production de batteries électriques
15:34 d'ici la fin du quinquennat.
15:36 C'est déployer des bornes électriques.
15:38 On a beaucoup accéléré.
15:39 On est devenu le deuxième pays d'Europe pour le nombre de bornes sur l'espace public.
15:41 On était très en retard il y a encore quelques mois.
15:43 Et puis, c'est bien sûr avoir des véhicules abordables pour que les gens les achètent.
15:47 C'est ce qu'on fait notamment avec le bonus écologique qu'on renforce.
15:49 Justement, avec le leasing social, vous le savez, monsieur le ministre,
15:51 c'est la Chine qui domine le marché mondial de la voiture électrique.
15:54 Aujourd'hui.
15:55 Oui, une production qui dépend largement du charbon.
15:58 Sauf qu'ici, en France, l'État finance le bonus écologique
16:01 pour aider les Français à acheter une voiture électrique.
16:03 Et donc, bien souvent, il s'agit de subventionner l'achat d'une voiture chinoise.
16:08 Est-ce que ça va changer ça ?
16:09 Oui, ça, ça va être terminé.
16:11 Parce qu'il faut être très clair, le bonus écologique,
16:13 aujourd'hui, on l'utilise avec l'argent du contribuable
16:15 pour financer l'achat de voitures chinoises. Beaucoup.
16:18 La question, ce n'est pas tellement leur nationalité,
16:20 c'est leur impact environnemental.
16:22 Et donc, oui, nous portons en ce moment,
16:24 c'est sorti d'ailleurs aujourd'hui, une réforme du bonus écologique
16:27 qui met un critère environnemental.
16:29 Aujourd'hui, on prenait en compte ce que polluait le véhicule.
16:32 Est-ce qu'il pollue un peu, beaucoup ? Pas du tout.
16:34 Et là, on va regarder son cycle de vie.
16:35 Quand il vient de l'autre bout du monde,
16:37 quand il est produit avec des matériaux du charbon,
16:40 des énergies polluantes, il faut en tenir compte.
16:43 Et donc, ces véhicules-là ne seront plus éligibles au bonus écologique.
16:47 Mais en même temps...
16:47 Vous faites du protectionnisme, sans le dire.
16:49 Mais on fait une défense environnementale de nos industries.
16:53 Ça, on l'assume parfaitement.
16:54 Il faut qu'on fasse la transition écologique en étant à la fois
16:57 social et souverain, donc produire pas trop cher en France et en Europe.
17:01 Pour qu'on ne fasse pas avec la transition écologique,
17:03 ce qu'on a fait avec beaucoup d'industries, la sidérurgie, etc.,
17:06 qu'on a détruit ces dernières années en étant ouvert,
17:09 sans prendre en compte ce que font les autres.
17:10 Et les autres, Chine ou d'autres, ils subventionnent
17:13 et ils ne font pas très attention à l'environnement.
17:15 Clément Beaune, ministre délégué en charge des transports
17:17 et l'invité de France Info ce matin,
17:18 on le retrouve juste après le Fil Info à 8h50.
17:21 Maureen Swiniard.
17:22 L'hiver qui arrive se présente mieux que le précédent,
17:25 promet sur France Info le président du directoire de RTE.
17:29 Il invite tout de même les Français à poursuivre leurs efforts de sobriété.
17:33 Le gestionnaire du réseau électrique français
17:35 n'écarte pas complètement le risque de coupure
17:37 en cas de très grosses vagues de froid cet hiver.
17:40 La contribution supplémentaire du secteur aérien,
17:43 c'est certain, aura lieu, dit sur France Info Clément Beaune.
17:46 Le ministre des Transports plaide depuis des mois
17:49 pour une hausse de l'éco-contribution sur les billets d'avion,
17:52 mesure qui ne plaît pas aux compagnies aériennes.
17:54 La sortie de l'iPhone 15 en France
17:56 pourrait être perturbée vendredi et samedi.
17:59 Les salariés des Apple Store sont appelés à faire grève.
18:02 La direction propose 4,5% d'augmentation de salaire.
18:06 Mais l'intersyndical demande 7%.
18:08 Le prix d'un iPhone 15 peut représenter l'équivalent d'un salaire.
18:12 La majorité des joueuses de l'équipe de foot espagnol
18:15 réintègrent la sélection.
18:16 Les footballeuses ont trouvé un accord avec la Fédération
18:19 et le gouvernement après l'affaire du baiser forcé.
18:22 Affaire qui a conduit à la démission du président de la Fédération,
18:26 Luis Rubiales.
18:27 Toujours avec le ministre des Transports Clément Beaune,
18:37 ça vous fait quoi de voir un homme perché sur un arbre
18:40 juste devant votre ministère ?
18:42 Il a entamé une grève de la faim depuis plusieurs jours maintenant.
18:44 Il proteste contre le projet de l'A69, l'autoroute Toulouse-Castre.
18:50 "Ça me fait évidemment mal, parce que je l'ai rencontré hier,
18:56 Thomas Braille, cet homme est sincère, je respecte son combat,
19:00 et il défend plusieurs reprises d'ailleurs l'écologie
19:04 et notamment la plantation d'arbres.
19:06 Maintenant, moi je suis aussi un responsable politique,
19:08 j'insiste sur le mot responsable,
19:10 il y a des projets d'infrastructures d'autoroutes,
19:12 celui-ci notamment, qui ont fait l'objet de discussions,
19:15 il y a eu 500 réunions publiques de soutien par les élus
19:18 qui ont une légitimité que je dois entendre aussi,
19:20 Mme Delguel dont on parlait, le président du Conseil départemental du Tarn,
19:24 le maire de Castres notamment, et beaucoup d'autres.
19:27 Et il y a aujourd'hui beaucoup de recours,
19:30 il y a eu même encore des référés cet été qui ont été écartés par le juge,
19:34 et les travaux ont débuté."
19:37 Il y a quatre recours en cours, et Thomas Braille, le ministre écologiste,
19:39 il nous demande, est-ce que vous suspendiez les travaux qui ont commencé,
19:42 le temps d'avoir le résultat des recours ?
19:44 "Oui, mais ça veut dire que tous les projets de France, dans ces cas-là,
19:46 on les met à l'arrêt, parce qu'il y a eu tous les recours
19:48 sur ce qu'on appelle la déclaration d'utilité publique,
19:51 tous ont été jugés négativement, si je peux dire, par le juge, écartés.
19:54 Il y a eu encore un référé qui a dit cet été
19:56 qu'il y avait d'inégalités manifestes, évidentes,
19:59 dans l'autorisation environnementale de ce projet,
20:01 surtout sur le plan environnemental, c'est ça qui m'intéresse.
20:04 J'ai écouté, notamment parce que des associations se sont mobilisées
20:06 pour réduire énormément l'emprise environnementale de ce projet,
20:09 on va le faire encore dans les prochaines semaines.
20:11 Je rappelle qu'il y aura 5 fois plus d'arbres plantés, replantés,
20:15 que d'arbres abattus pour ce projet d'infrastructure,
20:17 et que les alternatives, parce qu'on en a proposé,
20:19 je les ai regardées, elles impliquaient d'abattre 7 fois plus d'arbres.
20:24 Donc je dois aussi tenir compte de ce que disent les élus
20:27 de ce projet qui avance.
20:28 Et puis dernier point, bien sûr, à l'heure de l'écologie,
20:31 et c'est notamment en écoutant des associations,
20:33 dont Thomas Braille, qu'on en prend tous conscience,
20:35 on doit revoir des projets, même anciens.
20:37 Et donc, je l'avais lancé, ce projet de revue des autoroutes,
20:40 qui va aboutir dans les prochaines semaines,
20:42 qui je l'assume a pris un peu de retard parce qu'il y a des discussions,
20:44 mais qui aboutira à annuler, à annuler, des projets autoroutiers importants.
20:48 La 69, c'est un projet qui est le plus avancé de France
20:50 et qui a fait l'objet de recours juridique déjà.
20:52 - Clément Beaune, il n'y aura pas de grève des contrôleurs aériens
20:55 pendant les Jeux Olympiques,
20:56 c'est leur principal syndicat qui l'annonce.
20:58 Xavier Bertrand accuse le gouvernement d'avoir payé une rançon
21:02 et il vous demande de révéler ce qu'il y a dans un accord
21:05 qui, dit-il, pour le moment est totalement secret.
21:08 - Oui, moi je n'aime pas beaucoup cette démagogie et ce complotisme.
21:12 - Complotisme ?
21:13 - Mais les mots passent Xavier Bertrand, mais dans le débat ambiant,
21:16 il ne faut pas, quand on est responsable politique, là encore, l'alimenter.
21:18 Moi j'ai une bonne relation avec Xavier Bertrand,
21:21 il ne nous a pas habitués à ce genre de déclarations.
21:23 - Alors qu'est-ce qu'il y a dans cet accord ?
21:24 - Dans cet accord, il a été, chacun peut travailler ses dossiers,
21:27 il a été rendu largement public par le syndicat qu'il a signé lui-même,
21:31 qui a donné les paramètres.
21:33 Il y a encore des négociations en cours, pour être très précis,
21:35 c'est pas un accord qui est ficelé, finalisé.
21:37 - Il y a-t-il encore des menaces de grève ? Non ?
21:39 - Non, parce que ça a été dit, notamment cette trêve olympique,
21:42 qui est très importante, mais surtout, moi pardon,
21:44 je suis un ministre social dans le sens où je fais beaucoup de négociations sociales
21:48 dans le secteur des transports.
21:48 Xavier Bertrand a été mis du travail, il est pris en région,
21:50 il fait des accords avec ses syndicats,
21:52 je les avais d'ailleurs pas tous vus, rendus publics.
21:53 - Mais il vous a payé une rançon ou pas ?
21:54 - Mais pas du tout, mais enfin, les mots ont un sens,
21:56 on paye pas des rançons quand on fait un accord social.
21:59 - Vous les avez achetés, c'est ce qu'il sous-entend.
22:01 - Pardon, mais vous vous rendez compte du vocabulaire ?
22:02 - Il dit que vous allez faire la même chose avec la SNCF et la RATP.
22:04 - Mais je récuse totalement ce terme de rançon.
22:08 Il y aura des dialogues sociaux, JO ou pas JO, dans tous les secteurs.
22:12 Xavier Bertrand, j'espère qu'il le fait dans sa région,
22:14 moi je le fais comme il dit transports.
22:15 C'est scandaleux d'avoir des accords.
22:17 Et je le dis aussi, parce que Xavier Bertrand,
22:19 et là c'est juste une erreur, j'espère pas un mensonge,
22:22 on va dire une erreur,
22:24 a dit que c'était le contribuable qui payait.
22:25 Parce que c'est ça qui intéresse ceux qui nous regardent.
22:27 C'est pas le système du contrôle aérien français.
22:28 Il est payé par chaque vol, chaque compagnie, par un tout petit tarif.
22:32 Donc soyons très clairs, moi je suis fier de cette négociation,
22:35 fier d'un accord social,
22:37 fier qu'en général on trouve des accords entre entreprises,
22:40 ou Etats et syndicats,
22:42 et on le fait de manière raisonnable, protectrice,
22:44 et il n'y a pas de loup, il n'y a pas de flou,
22:47 et il n'y a pas de rançon.
22:48 - Clément Beaune, cette semaine, la comédienne et humoriste
22:50 Murielle Robin a beaucoup fait réagir après son coup de gueule
22:53 dans lequel elle explique que quand on est homosexuel au cinéma,
22:56 on n'est pas désirable, on ne peut pas faire de grandes carrières.
22:59 Elle a su reconnaître des acteurs homos français qui se taisent,
23:02 sinon on ne leur mettra plus jamais une femme dans les bras.
23:04 C'est ce qu'elle dit.
23:05 Comment vous avez réagi quand vous avez entendu ce témoignage ?
23:09 - C'est une forme de claque.
23:11 Parce qu'on sentait là aussi,
23:13 j'ai entendu ce passage de l'interview de Murielle Robin,
23:16 une forme de sincérité très claire et de révolte.
23:19 Je ne connais pas, pour être très honnête, le monde du cinéma.
23:23 Donc j'imagine que ce qu'elle dit est vrai.
23:25 - Mais en politique, vous-même, vous avez fait votre coming out
23:28 alors que vous êtes membre du gouvernement.
23:30 Est-ce que c'est pareil ?
23:31 Est-ce que vous sentez un plafond de verre parce qu'homosexuel ?
23:35 - Je vais être honnête, moi, je n'ai pas ressenti à titre personnel.
23:37 Peut-être d'autres l'ont vécu et je le sais.
23:40 Moi, je ne l'ai pas vécu, j'ai eu cette chance.
23:42 Mais si j'ai fait mon coming out,
23:43 ce n'est pas pour vous raconter ma vie, on s'en fiche.
23:45 C'est parce que je pense, et je l'ai vu d'ailleurs après,
23:48 que quand il y a des personnalités publiques,
23:51 qu'elles soient dans le sport, dans le cinéma,
23:53 dans la politique, dans ce qu'on veut,
23:55 dire "c'est possible, ça existe, ça va aller",
23:59 c'est très important.
24:00 Et donc je pense, j'ai pris aussi ce témoignage de Moëlle Robin comme tel.
24:04 - Est-ce qu'en politique, c'est plus compliqué qu'ailleurs ?
24:06 Vous imaginez, vous, un président gay à la tête de la France ?
24:10 - Qui a encore des préjugés, qui a encore de l'homophobie,
24:12 qui a encore même des agressions.
24:13 C'est un fait.
24:15 Et donc, ce que je déteste, en revanche,
24:16 c'est le discours qui consiste à dire "c'est une mode,
24:19 on dévoile sa vie privée, c'est si facile aujourd'hui",
24:22 c'est pas vrai.
24:23 Je ne connais pas le milieu du cinéma,
24:25 je sais que dans le sport, dans la culture, dans d'autres domaines,
24:27 pour certains en politique, c'est encore difficile
24:30 et c'est courageux de le dire. - Vous, ça a été compliqué quand vous l'avez dit ?
24:32 - Je ne veux pas faire de grandes déclarations,
24:35 ce n'est pas mon style.
24:35 C'est toujours compliqué à titre personnel, c'est toujours un chemin.
24:37 Donc dire aujourd'hui que les choses sont faciles, non, c'est pas vrai.
24:41 Et c'est pour ça que quand on a un micro, chacun fait comme il veut,
24:43 et que certains le disent très simplement,
24:46 moi je l'ai dit avec des mots simples,
24:47 je suis gay et je l'assume,
24:49 eh bien j'espère, j'espère que pour des jeunes ou des moins jeunes,
24:54 ça peut aider et que Muriel Robin a bien fait aussi de mettre les pieds dans le plat.
24:58 - Merci beaucoup Clément Beaune, ministre délégué au transport,
25:01 d'avoir été l'invité de France Info ce matin.