Avec Jean Benoît DUMONTEIX, Psychanalyste, spécialiste de l’addiction sexuelle, auteur de « Sex addicts, quand le sexe devient une drogue dure » - Éditions Hors Collection, et de « Tueurs en séries sur le divan » avec Joseph Agostini – Éditions Envolume.
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##BRIGITTE_LAHAIE-2023-06-19##
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00:00:03 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:07 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:12 Alors c'est assez curieux parce qu'on entend des jeunes qui se disent asexuels
00:00:16 parce qu'ils ont renoncé à la sexualité, ce qui ne veut pas dire évidemment qu'ils ont renoncé à l'amour.
00:00:21 Et puis d'un autre côté, on entend de plus en plus de jeunes qui tombent dans l'addiction sexuelle.
00:00:27 Et quand je dis jeunes, je parle aussi bien des jeunes garçons que des jeunes filles
00:00:31 puisqu'il y a de plus en plus de femmes qui tombent également dans l'addiction sexuelle.
00:00:35 Donc avec mon invité Jean-Benoît Dumontex, spécialiste notamment des addictions,
00:00:40 mais également sexothérapeute, je vous propose qu'ensemble on vous aide à savoir qui vous êtes sexuellement.
00:00:47 Est-ce que vous avez une libido assez faible ou au contraire très forte ?
00:00:53 Est-ce que vous avez besoin sexuellement de sentiments pour vous engager dans une relation sexuelle ?
00:01:00 Est-ce que vous aimez surtout séduire plutôt que de faire l'amour ?
00:01:04 Est-ce que vous avez plutôt envie de vivre des rapports sexuels sans vous engager ?
00:01:08 Être par exemple sex-friend, polyamoureux ?
00:01:11 Enfin bon bref, venez nous raconter comment vous vivez vos amours
00:01:15 ou alors venez nous poser des questions et on pourra peut-être mettre une étiquette sur votre sexualité.
00:01:20 Pour tout ça, vous connaissez votre numéro, c'est le 0 826 300 300.
00:01:25 Jean-Benoît Dumontex, bonjour.
00:01:26 - Bonjour Brigitte.
00:01:28 - Merci d'être avec nous durant ces deux heures.
00:01:31 Alors je le disais, vous êtes spécialiste de l'addiction sexuelle.
00:01:34 Vous avez d'ailleurs écrit "Sex addicts quand le sexe devient une drogue dure",
00:01:39 c'était aux éditions hors collection.
00:01:42 C'est vrai que c'est un peu tout et n'importe quoi je trouve aujourd'hui,
00:01:47 à la fois dans ce qu'on entend dans les enquêtes sur la sexualité,
00:01:51 quand on écoute les jeunes qui se disent bisexuels mais en même temps il y a de moins en moins de rapports sexuels,
00:01:56 et puis alors quand on écoute certains blogs et certaines émissions dans les médias,
00:02:01 là franchement j'ai envie de...
00:02:06 Je sais plus, je sais pas.
00:02:07 - Justement vous savez plus, vous non plus.
00:02:09 - C'est fou hein.
00:02:11 - On est perdus, en fait le sexuel est partout,
00:02:13 mais mal mis, mal donné, mal expliqué,
00:02:19 et effectivement finalement on se rend compte qu'il est nulle part.
00:02:21 Les gens en parlent beaucoup, c'est vraiment un sujet qui est mis en avant,
00:02:25 et moi je me rends compte que les gens sont de plus en plus frileux,
00:02:28 que ça devient de plus en plus une question, c'est de plus en plus une énigme,
00:02:32 on est de plus en plus perdus,
00:02:33 parce qu'il y a trop en fait, j'ai l'impression qu'il y a trop d'offres,
00:02:36 qu'il y a trop de possibilités, les gens parlent trop de leur bisexualité,
00:02:40 leur polyamour, je ne sais quoi.
00:02:42 Du coup on est complètement paumé, mais je suis où, j'ai envie de quoi,
00:02:47 et de quoi j'ai pas envie aussi.
00:02:49 - On oublie peut-être que le sexe c'est quelque chose d'assez naturel.
00:02:53 - Oui, d'assez naturel, et puis...
00:02:55 - Normalement.
00:02:55 - Oui, normalement, et puis qu'il doit être joyeux aussi,
00:02:58 et puis qu'il doit être mutuel, enfin qu'il doit être consenti,
00:03:01 enfin il y a un certain nombre quand même de mots obligatoires,
00:03:04 j'ai envie de dire, pour avoir une relation sexuelle.
00:03:08 Mais c'est pas toujours le cas,
00:03:09 et puis il y a ceux qui se retirent complètement de la vie sexuelle,
00:03:14 donc ça c'est très étonnant aussi,
00:03:16 ce qu'on appelle les asexuels,
00:03:19 et donc ça moi ça me questionne aussi beaucoup,
00:03:22 parce que comment est-ce qu'on fait pour vivre sans la sexualité ?
00:03:25 - Du tout, c'est bizarre.
00:03:27 - C'est quand même questionnant.
00:03:28 Et de l'autre côté du spectre, évidemment, on a l'addiction,
00:03:31 et là c'est beaucoup trop le sexe hors contrôle,
00:03:34 qui est une autre difficulté à vivre,
00:03:36 mais elle, parce que ça pose tout un tas de risques et de problèmes.
00:03:42 - Alors je sais qu'aussitôt,
00:03:44 il y a des gens qui vont accuser la pornographie,
00:03:46 alors bon, ok, elle a peut-être son rôle à jouer,
00:03:48 mais je voudrais juste rappeler que la pornographie,
00:03:50 elle existe depuis les années 75,
00:03:53 à peu près, le début de la pornographie,
00:03:56 et en 75-80, il y avait une libération sexuelle,
00:04:00 et il n'y avait pas tous ces questionnements.
00:04:03 Je crois que c'est peut-être un questionnement qui finalement...
00:04:09 Oui, ce que je voulais dire aussi, c'est que parallèlement à ça,
00:04:14 on a de plus en plus de gens qui considèrent qu'on peut avoir des enfants
00:04:17 sans avoir besoin de faire l'amour.
00:04:19 Est-ce que ça aussi, ça ne joue pas un rôle un peu néfaste par rapport à la sexualité ?
00:04:23 - Oui, ça bruit les pistes.
00:04:25 La sexualité, alors je ne suis pas du tout en train de parler des normes et tout ça,
00:04:29 loin de moi tout ça, mais effectivement...
00:04:31 - Ce n'est pas votre genre.
00:04:32 - Ce n'est pas mon genre, mais il y avait cette idée-là au départ,
00:04:35 effectivement, que la sexualité, ça pouvait aussi servir à avoir des enfants.
00:04:39 Ça servait à avoir du plaisir, ok, première chose,
00:04:42 espérons, première chose d'ailleurs,
00:04:45 et puis aussi, parfois, à avoir des enfants.
00:04:47 Et là, on se rend compte qu'effectivement, il y a la possibilité d'avoir des enfants
00:04:51 mais sans avoir de sexualité.
00:04:52 Ce qui remet un peu en question la sexualité.
00:04:56 Donc la sexualité, ce ne serait que pour avoir du plaisir, du coup, pour certaines personnes.
00:04:59 Vous voyez, effectivement, ça bouge quand même beaucoup de prérequis
00:05:05 ou des choses qui sont déjà prépensées.
00:05:07 Et ça perd beaucoup, effectivement.
00:05:10 Et je crois que c'est important de repenser le rapport à la sexualité
00:05:14 et même la fonction de la sexualité dans la société,
00:05:17 pour les jeunes, mais les moins jeunes aussi,
00:05:19 parce que je crois que tout le monde se pose un peu la question aujourd'hui.
00:05:21 - Oui, et il y a aussi cette question du consentement
00:05:26 qui brouille un peu les pistes, notamment dans les couples.
00:05:30 On a beaucoup entendu, depuis une bonne dizaine d'années si ce n'est plus,
00:05:34 des sexothérapeutes qui disent aux femmes
00:05:36 "si vous n'avez pas envie, il ne faut pas vous forcer".
00:05:39 Sauf que, oui, on peut très bien faire l'amour
00:05:43 même si on n'en a pas à priori envie.
00:05:45 Ce qui compte, c'est qu'à l'arrivée, on ait pris du plaisir
00:05:47 et qu'on n'ait pas eu mal, surtout.
00:05:49 C'est pas non plus... Parfois, on n'a pas envie d'aller dîner
00:05:52 ou d'aller voir des amis, et puis on y va quand même
00:05:54 et puis on est content d'y avoir été, enfin.
00:05:56 - Tout à fait.
00:05:58 - Je trouve qu'à la fois, on donne trop d'importance à la sexualité,
00:06:03 à un rapport sexuel, d'un côté,
00:06:05 et puis de l'autre côté,
00:06:07 on dit que ça n'a...
00:06:10 avec l'addiction, tout ça, on a l'impression que c'est comme une drogue.
00:06:15 - Oui, tout à fait. Mais c'est vrai que le consentement,
00:06:17 c'est un mot important, mais on peut effectivement...
00:06:21 Mais souvent, dans les couples, on entend ça, d'ailleurs.
00:06:23 "J'avais pas vraiment envie", et puis on l'a fait,
00:06:25 et puis finalement, ça s'est bien passé,
00:06:27 et j'ai été content ou contente.
00:06:29 On n'a pas tout le temps envie de faire l'amour, c'est pas vrai.
00:06:31 - Non.
00:06:33 - Et l'appétit vient en mangeant, comme on dit.
00:06:35 Donc parfois, on a un partenaire ou une partenaire
00:06:37 qui s'y prend tellement bien qu'on n'avait pas envie,
00:06:39 mais on finit par vraiment prendre son pied.
00:06:41 Donc le consentement, c'est un piège un peu aussi,
00:06:45 parce que ça parle évidemment du viol,
00:06:47 ça parle du fait d'être forcé,
00:06:49 mais ça, c'est le cas extrême, effectivement.
00:06:53 Il y a toute une palette quand même de moments
00:06:55 avant d'en arriver là.
00:06:57 Il y a la possibilité de dire "effectivement, j'ai pas envie",
00:06:59 mais parfois, quand on est en confiance,
00:07:01 et que c'est dans le cercle intime,
00:07:03 et qu'on sait que ça ne prête pas à problème,
00:07:07 on a la possibilité de dire "bon, j'ai pas envie,
00:07:09 mais j'y vais quand même",
00:07:11 et puis si vraiment, j'ai pas envie,
00:07:13 pendant l'acte, on arrêtera.
00:07:15 C'est pas très grave.
00:07:17 - Alors, qu'est-ce que vous disent vos patients ?
00:07:19 Est-ce qu'aujourd'hui, justement,
00:07:21 la sexualité revient plus dans les consultations, ou pas ?
00:07:27 - Moi, c'est un peu biaisé,
00:07:29 parce que la sexualité est vraiment au cœur
00:07:31 de tout ce qu'on me ramène.
00:07:33 - Oui, bien sûr, en tant qu'adictologue,
00:07:35 - En tant qu'adictologue, au niveau de la sexualité,
00:07:37 les gens me parlent d'emblée de la sexualité,
00:07:39 ce qui n'est pas le cas chez les autres psys.
00:07:41 Bon, ça, je vois bien que c'est quelque chose
00:07:43 de très particulier.
00:07:45 Donc, on rentre tout de suite dans cette thématique-là.
00:07:47 C'est évidemment des personnes
00:07:49 qui viennent me voir plutôt parce qu'elles ont
00:07:51 ce qu'elles appellent un problème avec leur sexualité,
00:07:53 c'est-à-dire que c'est hors contrôle,
00:07:55 ou en tout cas, ça n'est pas placé
00:07:57 à l'endroit où elles souhaiteraient.
00:07:59 C'est-à-dire qu'en général, c'est en trop.
00:08:01 Et donc, l'idée, c'est de retrouver cette santé sexuelle,
00:08:03 cet endroit où on se sent en contrôle,
00:08:05 on a du plaisir, et en même temps,
00:08:07 on n'est pas frustré, etc.
00:08:09 Mais la sexualité est quand même
00:08:11 vraiment au centre des préoccupations,
00:08:13 des discussions,
00:08:15 et notamment,
00:08:17 la sexualité dans le couple
00:08:19 hors le couple. Ça, c'est une grosse question.
00:08:21 Donc, comme les choses se sont
00:08:23 beaucoup libérées, j'ai l'impression, ces dernières années,
00:08:25 l'idée de tromper
00:08:27 est devenue une idée un peu
00:08:29 asbine,
00:08:31 et on
00:08:33 s'autorise davantage à parler
00:08:35 de ça dans les couples,
00:08:37 sauf que ça pose d'autres questions.
00:08:39 C'est-à-dire que si on s'autorise dans un couple à aller voir ailleurs,
00:08:41 c'est quoi les règles ?
00:08:43 Et comment on fait ? Et on y va à deux,
00:08:45 ou on y va chacun de son côté ?
00:08:47 Et si on tombe amoureux ?
00:08:49 Ça pose tout un tas de questions qui sont intéressantes
00:08:51 en soi, parce que ça veut dire qu'il y a une libération
00:08:53 et qu'il y a une possibilité
00:08:55 aussi de vivre sa sexualité
00:08:57 hors du couple, mais
00:08:59 ça a aussi son pendant de problématiques,
00:09:01 de douleurs, de jalousies,
00:09:03 de questions.
00:09:05 - Et en même temps,
00:09:07 les chiffres concernant le libertinage
00:09:09 n'augmentent pas. Il n'y a pas plus de gens
00:09:11 qui pratiquent le libertinage qu'il y a
00:09:13 dix ans, donc on voit bien que
00:09:15 la solution n'est pas si simple
00:09:17 que ça, mais on va essayer de la trouver ensemble,
00:09:19 Jean-Benoît Dumontex, et donc
00:09:21 avec vous, évidemment. Vous êtes les bienvenus
00:09:23 au 0826 300 300,
00:09:25 et on va démarrer avec Cécile
00:09:27 dans un instant.
00:09:29 En compagnie de Jean-Benoît
00:09:33 Dumontex, on vous invite à venir nous dire
00:09:35 quel est l'état de votre
00:09:37 libido au 0826
00:09:39 300 300. Bonjour Cécile.
00:09:41 - Bonjour Brigitte,
00:09:43 bonjour Jean-Benoît.
00:09:45 - Bonjour Cécile.
00:09:47 - L'état de ma libido, elle va super
00:09:49 bien.
00:09:51 - Vous avez de la chance
00:09:53 parce que vous n'êtes pas nombreux.
00:09:55 - Oui, c'est ce que je m'aperçois
00:09:57 quand je parle avec mes amis.
00:09:59 Après, ça n'a pas toujours été
00:10:01 le cas. Je pense que
00:10:03 quand vous posiez les questions,
00:10:05 par rapport à toutes les questions que vous posiez,
00:10:07 je crois que ça dépend aussi des
00:10:09 phases de la vie.
00:10:11 J'approche de la cinquantaine
00:10:13 et c'est vrai que quand j'ai
00:10:15 découvert la sexualité à 16 ans,
00:10:17 de suite,
00:10:19 j'ai senti que j'allais
00:10:21 y être. Mais j'avais
00:10:23 besoin de faire l'amour, je suis quelqu'un de
00:10:25 passionné, d'hypersensible,
00:10:27 j'ai une sensibilité à faire de peau.
00:10:29 Donc, pendant des années,
00:10:31 jusqu'à 45 ans,
00:10:33 j'étais persuadée qu'il fallait être amoureuse
00:10:35 pour avoir
00:10:37 une sexualité qui était
00:10:39 très épanouie avec mes copains
00:10:41 ou après avec mon mari,
00:10:43 je ne l'ai jamais trompée.
00:10:45 Voilà un peu pour d'abord le cadre.
00:10:47 - Je vous rassure, Cécile,
00:10:49 aujourd'hui encore, de nombreuses femmes
00:10:51 croient qu'il faut avoir des sentiments
00:10:53 pour pouvoir avoir envie
00:10:55 sexuellement. Ça, c'est une idée reçue
00:10:57 à laquelle il faudra quand même un jour arriver à tordre le cou.
00:10:59 - Oui, c'est vrai
00:11:01 parce qu'on est beaucoup dans le jugement
00:11:03 quand on est dans cette...
00:11:05 On parle pour moi.
00:11:07 Et quand ça n'allait plus
00:11:09 dans mon couple, puisqu'on s'est séparés,
00:11:11 mon mari m'a quittée
00:11:13 et c'était un des critères justement,
00:11:15 parce que moi j'étais très demandeuse
00:11:17 sexuellement et lui non, il a 10 ans
00:11:19 de plus que moi, il avait des problèmes de prostate
00:11:21 et il me faisait même culpabiliser
00:11:23 que
00:11:25 j'étais
00:11:27 un infomane.
00:11:29 Du coup,
00:11:31 il a culpabilisé, je lui ai dit
00:11:33 "tu es mal ou pas ?"
00:11:35 - Excusez-moi Cécile, mais comme on va essayer
00:11:37 de mettre les vrais mots sur toutes les choses,
00:11:39 "infomane" ça veut dire
00:11:41 vouloir beaucoup de rapports, mais ne pas arriver
00:11:43 à jouir.
00:11:45 - Ah oui, vous voyez, même moi
00:11:47 j'avais pas la bonne définition.
00:11:49 - Donc vous auriez pu lui dire que
00:11:51 c'était pas ça, que éventuellement vous étiez
00:11:53 une salope, mais pas une infomane.
00:11:55 - Oui, et encore, moi je voulais avec lui.
00:11:57 Je voulais pas aller voir ailleurs.
00:11:59 Et du coup, j'ai dit
00:12:01 "il y a plein d'hommes qui rêveraient de ça,
00:12:03 en se disant qu'on est ensemble,
00:12:05 moi en fait j'ai besoin de jouir
00:12:07 au moins une fois par jour.
00:12:09 Alors par contre,
00:12:11 ça allait plus dans notre couple,
00:12:13 j'ai passé quand même un an
00:12:15 sans rien faire.
00:12:17 Et je n'ai pas été voir ailleurs parce que je l'aimais.
00:12:19 - Pas de masturbation ?
00:12:21 - Eh bien, c'est ce que j'allais vous dire,
00:12:23 moi j'ai découvert à cet âge-là
00:12:25 la masturbation, parce que
00:12:27 en regardant des films,
00:12:29 des scènes, ça me donnait envie,
00:12:31 j'ai découvert la masturbation, tard.
00:12:33 En plus, c'était il y a
00:12:35 7-8 ans, donc avec l'explosion
00:12:37 des sextoys et tout ça.
00:12:39 Donc aujourd'hui,
00:12:41 c'est tout ce qu'il me faut.
00:12:45 Et quand ça allait mal entre nous,
00:12:47 j'ai même proposé qu'on aille
00:12:49 voir dans un club,
00:12:51 mais juste voir.
00:12:53 Non, il était fermé à tout.
00:12:55 Donc on s'est séparés, et là je me suis dit
00:12:57 non, on va rattraper.
00:12:59 Voilà.
00:13:01 Donc j'ai passé 3 ans
00:13:03 de ma vie à être une croqueuse
00:13:05 d'homme, mais tout en me respectant.
00:13:07 C'est toujours moi, ça me faisait du bien,
00:13:09 c'est moi qui gardais le vide.
00:13:11 Voilà.
00:13:13 J'ai rencontré, j'avais
00:13:15 des sext-friends, avec qui j'avais
00:13:17 une grande confiance, parce que moi,
00:13:19 je sais aujourd'hui que je suis
00:13:21 vraiment très pio-sexuelle, j'ai besoin de
00:13:23 beaucoup intellectualiser le rapport,
00:13:25 d'échanger tout ça, beaucoup découvrir,
00:13:27 explorer, et c'est vrai que
00:13:29 j'avais quand même toujours des partenaires
00:13:31 qui étaient très ouverts, très respectueux,
00:13:33 et moi j'avais envie de découvrir
00:13:35 le monde du libertinage,
00:13:37 je me suis aperçue,
00:13:39 c'est très mal perçu,
00:13:41 et alors on se trompe complètement.
00:13:43 - Alors, sapio-sexuel, pas sûr, parce que les libertins, c'est pas des sapio-sexuels,
00:13:45 faudrait encore là aussi
00:13:47 donner la définition de ce que vous appelez
00:13:49 sapio-sexuel.
00:13:51 - C'est que j'ai besoin d'avoir quand même
00:13:53 une stimulation intellectuelle.
00:13:55 Je peux être attirée par quelqu'un qui n'est absolument
00:13:57 pas beau, mais à partir du moment
00:13:59 où il y a... - Oui, un échange intellectuel,
00:14:01 sapio-sexuel, vous savez,
00:14:03 c'est encore une étiquette qu'on a mise,
00:14:05 qui à mon avis ne tient pas la route.
00:14:07 - Vous êtes cérébrale, on va dire.
00:14:09 - Oui, voilà, j'allais vous le dire aussi,
00:14:11 parce que maintenant il y a plein de mots qui sont à la mode que je ne connais même pas.
00:14:13 - Ah oui, franchement, sapio-sexuel.
00:14:15 Non mais je crois qu'on ne pourrait pas écrire un livre sur les
00:14:17 sapio-sexuels, on peut écrire trois pages,
00:14:19 et puis c'est tout.
00:14:21 Mais tout ça pour vous dire que moi,
00:14:23 j'ai besoin de ça
00:14:25 quand même, de discuter.
00:14:27 Et du coup,
00:14:29 c'est simulé avec deux
00:14:31 au début,
00:14:33 deux personnes de confiance qui m'ont ramenée dans des clubs
00:14:35 à Bordeaux et à Toulouse,
00:14:37 donc j'ai pu découvrir cet univers-là.
00:14:39 Et ce que je voulais vous dire, oui, effectivement,
00:14:41 on n'a pas besoin après de beaucoup réfléchir,
00:14:43 mais j'ai découvert un univers
00:14:45 où il y a beaucoup de respect, du non-jugement,
00:14:47 et je me suis dit, en fait,
00:14:49 finalement, ceux qui critiquent
00:14:51 de l'univers libertin, c'est ceux qui ne connaissent pas.
00:14:53 - Comme toujours.
00:14:55 - Voilà, c'est ça.
00:14:57 Donc j'ai eu cette vie pendant
00:14:59 deux ou trois ans, mais parce que
00:15:01 en fait, j'étais en couple avec
00:15:03 un homme libertin, mais parce que
00:15:05 je n'étais pas amoureuse de lui, donc
00:15:07 il n'y avait pas de jalousie, ça m'allait bien,
00:15:09 vous voyez ? Et puis
00:15:11 un jour, dans le cadre professionnel,
00:15:13 j'ai rencontré un homme,
00:15:15 un amour fou,
00:15:17 je suis tombée très amoureuse de lui,
00:15:19 d'ailleurs, je me disais au fond de moi,
00:15:21 "Waouh, j'espère que sexuellement, ça va le faire,
00:15:23 parce que pour moi, c'est important."
00:15:25 - Bah oui, je crois.
00:15:27 Et alors ?
00:15:29 - Mais il me comble.
00:15:31 - Waouh !
00:15:33 - Et pourtant,
00:15:35 c'est fou, et du coup,
00:15:37 mais je n'ai plus du tout envie, parce que lui,
00:15:39 il n'est pas du tout branché,
00:15:41 voilà.
00:15:43 Mais on a une sexualité
00:15:45 hyper épanouie,
00:15:47 donc du coup,
00:15:49 ça fait trois ans et demi,
00:15:51 et je n'ai pas du tout envie de l'amener voir ça,
00:15:53 je me dis, "Bah voilà, j'ai vécu ça au moins,
00:15:55 je sais ce que c'est maintenant,
00:15:57 j'ai eu besoin d'être rassasiée,
00:15:59 voilà, quelque part,
00:16:01 et comme maintenant, je suis très épanouie avec lui,
00:16:03 tout va bien."
00:16:05 Et c'est vrai que je m'aperçois que quand on n'a pas de rapport,
00:16:07 parce que lui aussi, il est comme ça,
00:16:09 il a besoin de ça,
00:16:11 quand on est hypersensible, vraiment,
00:16:13 on a besoin de sensations,
00:16:15 et lui, il est pareil,
00:16:17 c'est quelqu'un qui est passionné,
00:16:19 qui aime ça,
00:16:21 et du coup, on s'éclate.
00:16:23 Et quand je dis,
00:16:25 sous le terme saposexuel,
00:16:27 ce que j'avais mis, moi, c'était aussi,
00:16:29 il y a toute une intellectualisation du style,
00:16:31 par exemple, des petits jeux,
00:16:33 on aime les costumes,
00:16:35 voilà,
00:16:37 toute une préparation,
00:16:39 quand on s'envoie aussi des messages,
00:16:41 il y a des jeux de rôle,
00:16:43 tout ce qu'on peut jouer,
00:16:45 vous l'avez dit tout à l'heure d'ailleurs,
00:16:47 c'est vachement important,
00:16:49 il y en a qui font du sport,
00:16:51 on fait du sexe. - On pourrait dire "sexualité ludique",
00:16:53 et puis voilà, ce serait...
00:16:55 Mais voyez, Cécile,
00:16:57 vous, vous n'avez pas besoin de nous,
00:16:59 vous allez très bien,
00:17:01 et vous avez trouvé en plus le partenaire avec lequel
00:17:03 il y a l'harmonie parfaite, donc je crois qu'il y a vraiment...
00:17:05 La seule question qu'on pourrait se poser,
00:17:07 c'est, est-ce que,
00:17:09 justement, il a fallu autant d'années pour vous trouver,
00:17:11 est-ce qu'aujourd'hui,
00:17:13 avec toutes les infos qui
00:17:15 circulent, vous vous seriez trouvée plus tôt,
00:17:17 je ne suis pas sûre, mais c'est une question
00:17:19 qu'on peut se poser. - Non, parce que je trouve
00:17:21 que justement, vous l'avez souligné
00:17:23 un petit peu, moi ça me gonfle,
00:17:25 il y a des modes, là, maintenant tout le monde parle de tout,
00:17:27 je trouve que ça peut être aussi impressionnant
00:17:29 pour les jeunes, alors, et puis c'est
00:17:31 la génération Google,
00:17:33 moi je suis surprise, moi je veux dire,
00:17:35 une femme fontaine, donc j'ai découvert ça là,
00:17:37 maintenant, les gamins
00:17:39 à 16-17 ans,
00:17:41 ils savent ce que c'est, quoi.
00:17:43 Alors je ne sais pas si c'est bien aussi
00:17:45 de tout avoir d'un coup,
00:17:47 tout ce type d'infos, ou plutôt de découvrir
00:17:49 à mesure de la vie,
00:17:51 comment on découvre un métier, comment on découvre
00:17:53 un truc, je trouve que ça va vite quand même,
00:17:55 tout ça, et
00:17:57 je ne suis pas spécialement pour...
00:17:59 - Mais vous soulignez quelque chose
00:18:01 d'essentiel, parce qu'effectivement,
00:18:03 la sexualité, d'abord c'est un processus
00:18:05 au long cours, et ça change
00:18:07 jusqu'à la fin, enfin je veux dire, ça bouge tout le temps,
00:18:09 donc ce qui était vrai quand vous
00:18:11 aviez 20 ans, les plus à 30,
00:18:13 etc., là vous l'avez bien prouvé,
00:18:15 vous nous avez bien montré toutes les étapes
00:18:17 qui ont été votre sexualité, pour en arriver
00:18:19 aujourd'hui à quelque chose qui vous comble,
00:18:21 bon ben voilà, c'est super,
00:18:23 et vous avez aussi raison de dire
00:18:25 qu'avec l'accès
00:18:27 maintenant, on va dire en ligne,
00:18:29 à tous les fantasmes
00:18:31 mis en image,
00:18:33 et ben effectivement,
00:18:35 on n'a plus de surprises, on a toutes les informations
00:18:37 sans avoir l'expérience,
00:18:39 donc ça n'a, disons, aucune valeur,
00:18:41 aller voir à 15 ans
00:18:43 ce que c'est qu'une femme fontaine,
00:18:45 à part être très intrusif,
00:18:47 très intrusant, très violent,
00:18:49 ça n'a
00:18:51 aucun intérêt,
00:18:53 parce que ça n'est raccroché absolument à rien
00:18:55 de l'expérience et de la
00:18:57 connaissance de la vie et de l'autre,
00:18:59 donc effectivement, vous avez raison
00:19:01 de dire qu'il y a là, il y a un
00:19:03 souci.
00:19:05 - On va essayer de régler
00:19:07 un tout petit peu à notre mesure,
00:19:09 bien sûr, on ne va pas tout régler, évidemment,
00:19:11 Jean-Benoît Dumontex, merci beaucoup en tout cas
00:19:13 de ce témoignage
00:19:15 vraiment positif pour démarrer cette émission,
00:19:17 on fait une petite pause, on retrouve notre
00:19:19 Sexy News, Flore Chéry.
00:19:21 - Brigitte Laé, Sud Radio,
00:19:23 c'est l'instant Sexy News.
00:19:25 - Jean-Benoît Dumontex, nous retrouvons notre
00:19:27 Sexy News, Flore Chéry, et on n'avait
00:19:29 pas parlé dans l'intro du
00:19:31 boom des jouets intimes,
00:19:33 mais Flore, on va réparer cet
00:19:35 oubli. - Mais oui, parce que comme il est
00:19:37 question de la sexualité des hommes, je voulais
00:19:39 revenir sur ce marché discret, mais en
00:19:41 pleine évolution des masturbateurs
00:19:43 masculins. Les masturbateurs,
00:19:45 c'est grosso modo les vaginettes
00:19:47 ou tous les jouets intimes qui aident
00:19:49 à la masturbation pénienne, c'est un sujet
00:19:51 dont on parle très peu médiatiquement, car il est souvent
00:19:53 écrasé par celui des sextoys
00:19:55 féminins, dont la presse
00:19:57 vante les mérites car ils sont associés à l'indépendance
00:19:59 sexuelle des femmes dans la société.
00:20:01 Quand il s'agit des hommes, les masturbateurs
00:20:03 renvoient plutôt à l'image du puceau
00:20:05 ou du célibataire endurci
00:20:07 qui n'arrive pas à être assez bien coté sur
00:20:09 le marché de la séduction pour baiser.
00:20:11 Donc la communication au grand public autour de ces produits
00:20:13 est très délicate, très difficile, et
00:20:15 pourtant, ça n'empêche pas les marques
00:20:17 d'investir massivement dans leurs innovations.
00:20:19 Alors si on veut schématiser un peu
00:20:21 le marché des masturbateurs, il y a vraiment
00:20:23 deux grandes marques qui l'ont façonné,
00:20:25 ce marché, pendant 20 ans
00:20:27 sur deux continents différents. La première
00:20:29 c'est Flashlight, une marque américaine
00:20:31 créée en 1998
00:20:33 qui est un jeu de mots
00:20:35 sur "flashlight" qui veut dire "lampe-torche"
00:20:37 en anglais. "Flech"
00:20:39 ça veut dire "chair", donc ça donne
00:20:41 grosso modo "lampe-torche de chair".
00:20:43 Et on comprend pourquoi
00:20:45 les premiers produits commercialisés ressemblent
00:20:47 à une lampe-torche ou à la place de la
00:20:49 lumière, on a une bouche, un anus ou un
00:20:51 vagin, conçus dans une matière
00:20:53 très douce et agréable. Et là où
00:20:55 ils ont réalisé un coup de génie, c'est en sortant la
00:20:57 gamme Flashlight Girls, des
00:20:59 vaginettes moulées sur le vagin
00:21:01 ou la vulve des stars porno X
00:21:03 préférés des utilisateurs.
00:21:05 Ils ont eu l'intelligence de combiner très tôt
00:21:07 la sensation innovante de
00:21:09 la Flashlight à un imaginaire
00:21:11 masturbatoire et émotionnel très fort
00:21:13 qui a fait leur notoriété à travers le monde.
00:21:15 La deuxième marque, ce sont les japonais
00:21:17 de chez Tanga, une marque
00:21:19 créée quelques années après, en 2005.
00:21:21 Alors pas étonnant que cela vienne du
00:21:23 Japon, car c'est un pays où la masturbation
00:21:25 masculine est assez démocratisée.
00:21:27 Notamment parce que le taux
00:21:29 de célibat est assez élevé, mais aussi
00:21:31 parce qu'il y a toute une culture porno-érotique
00:21:33 assez bien développée, avec
00:21:35 le hentai, les distributeurs de
00:21:37 petites culottes sales ou les bars à hôtesse.
00:21:39 La marque Tanga, elle, elle a
00:21:41 joué sur l'aspect technologique des
00:21:43 masturbateurs et pour cause, le fondateur
00:21:45 est un mécanicien qui a longtemps travaillé
00:21:47 sur des voitures haut de gamme.
00:21:49 Chez Tanga, les produits abordent un style très
00:21:51 épuré, très design et promettent toute une
00:21:53 série d'innovations au service
00:21:55 du plaisir masculin.
00:21:57 Les gammes s'appellent Aero, Krista,
00:21:59 Geo, Spinner ou Airtech
00:22:01 et mettent donc clairement en avant
00:22:03 le nom de la technologie utilisée
00:22:05 au service d'une expérience sensuelle
00:22:07 hors du commun. Aujourd'hui,
00:22:09 de nouveaux entrants arrivent sur le marché
00:22:11 et cherchent à se positionner sur le créneau de la
00:22:13 masturbation masculine au service
00:22:15 de la performance, notamment en se
00:22:17 servant d'applications qui permettent de contrôler
00:22:19 la masturbation. L'Hélo, la
00:22:21 marque iconique de sex toys haut de gamme
00:22:23 a sorti le modèle F1S
00:22:25 très récemment, un masturbateur
00:22:27 connecté à un jeu vidéo où concrètement
00:22:29 le joystick devient son pénis.
00:22:31 My XL également, qui a
00:22:33 à peine quelques années d'existence, combine
00:22:35 l'action de leur masturbateur à une application
00:22:37 qui permet de mieux maîtriser
00:22:39 l'éjaculation, avec une
00:22:41 communication très centrée autour du
00:22:43 bien-être sexuel masculin.
00:22:45 Donc on est passé en 25 ans de la
00:22:47 vaginette ultra réaliste de l'actrice
00:22:49 star porno à un produit
00:22:51 déco, vert et or, très épuré,
00:22:53 très high-tech, où le mot vagin a
00:22:55 totalement disparu. Un grand
00:22:57 écart donc pour ce marché qui cherche
00:22:59 toujours sa poule aux oeufs d'or, à l'instar
00:23:01 du womanizer chez les femmes.
00:23:03 Aujourd'hui, aucun n'est réellement mis
00:23:05 en lumière médiatiquement, mais on ne peut
00:23:07 pas reprocher aux marques de ne pas fournir des
00:23:09 efforts sur l'innovation ou l'angle
00:23:11 d'approche pour séduire un nouveau marché.
00:23:13 - Eh bien bravo pour ce compte
00:23:15 rendu bien précis, Flore Chéry.
00:23:17 On connaît, par rapport
00:23:19 aux... bon, on sait que les jouets pour
00:23:21 femmes explosent,
00:23:23 on sait quel est le pourcentage,
00:23:25 enfin si c'est assez...
00:23:27 Moi j'ai l'impression que ça marche
00:23:29 pas si bien que ça, les jouets
00:23:31 masturbateurs pour hommes, mais c'est...
00:23:33 - En fait, je suis d'accord avec vous,
00:23:35 moi j'ai du mal à avoir des données dessus,
00:23:37 parce que les distributeurs de sex toys
00:23:39 vendent beaucoup le
00:23:41 marché féminin, et alors on sait jamais
00:23:43 si c'est vraiment une communication
00:23:45 claire business, ou si
00:23:47 c'est toujours de la communication externe
00:23:49 pour faire en sorte que les gens viennent dans
00:23:51 leurs magasins, dans leurs établissements.
00:23:53 Donc finalement, on ne connaît pas la réalité,
00:23:55 enfin j'ai du mal en tout cas à avoir
00:23:57 des chiffres précis sur ce marché-là.
00:23:59 Et certainement qu'il marche peut-être plus
00:24:01 au Japon qu'en France, peut-être qu'il y a
00:24:03 des spécificités aussi sur le pays.
00:24:05 - Alors, moi l'info que j'ai,
00:24:07 elle vaut ce qu'elle vaut, mais elle est quand même là
00:24:09 sur le terrain, si je puis dire,
00:24:11 puisqu'on teste des masturbateurs pour hommes
00:24:13 assez régulièrement, on a donc
00:24:15 à chaque fois l'auditeur en ligne qui l'a testé,
00:24:17 et généralement, il n'est pas
00:24:19 tellement emballé. Donc je crois
00:24:21 quand même que pour les hommes,
00:24:23 on n'a pas remplacé la main, quoi.
00:24:25 J'ai l'impression. - En fait, je pense
00:24:27 que vous avez raison, moi,
00:24:29 je trouve que
00:24:31 l'intérêt du masturbateur, par rapport au
00:24:33 womanizer, qui offre une stimulation
00:24:35 très intéressante pour les femmes,
00:24:37 parce que la masturbation féminine, elle est quand même
00:24:39 entre l'externe et l'interne,
00:24:41 c'est un petit peu les deux, c'est un petit peu bâtard comme façon
00:24:43 de se stimuler, le womanizer vient
00:24:45 finalement remplacer ce besoin.
00:24:47 Alors que la masturbation masculine,
00:24:49 qui est externe, qui est accessible, qui est facile,
00:24:51 finalement, l'objet
00:24:53 qu'on doit laver, nettoyer, parfois recharger,
00:24:55 est très contraignant dans son utilisation
00:24:57 par rapport à un plaisir qui est assez accessible.
00:24:59 En revanche, chez les hommes,
00:25:01 il y a une prostate qui est difficile
00:25:03 à stimuler soi-même.
00:25:05 Et là, on a un marché
00:25:07 qui se développe très très bien,
00:25:09 donc pour moi, la grande révolution
00:25:11 dans le marché, c'est la nérose,
00:25:13 ou tous les autres stimulateurs
00:25:15 prostatiques qui sont en train d'arriver sur le marché.
00:25:17 Voir même le pegging,
00:25:19 la femme qui va utiliser
00:25:21 un god pour l'homme,
00:25:23 ou des sex toys
00:25:25 qui sont à la fois
00:25:27 pour les hommes comme pour les femmes.
00:25:29 - Oui, les plugs. - Pas que les plugs,
00:25:31 il y a des préservatifs
00:25:33 qui en font...
00:25:35 Des sex toys qu'on peut utiliser
00:25:37 à la fois, qui sont modulables
00:25:39 et qu'on peut utiliser sur les hommes comme pour les femmes.
00:25:41 Qui ont des formes un peu
00:25:43 en forme de cornes qui sont en train d'arriver.
00:25:45 Je ne sais pas si vous voyez, les stimulateurs
00:25:47 où on peut à la fois stimuler le clitoris,
00:25:49 masturber le pénis, pénétrer,
00:25:51 ils servent un petit peu à tout et n'importe quoi.
00:25:53 Les sex toys multifonctions sont en train d'arriver.
00:25:55 - Mais de toute façon, la stimulation
00:25:57 prostatique est en nette augmentation
00:25:59 chez les hommes.
00:26:01 - Et pas simplement chez les gays.
00:26:03 - Non, chez les hétéros aussi.
00:26:05 - Oui, absolument.
00:26:07 Le désir d'être pénétré chez l'homme
00:26:09 est une des tendances
00:26:11 nouvelles depuis
00:26:13 deux ou trois ans au maximum.
00:26:15 - Oui, disons que maintenant, les hommes le disent.
00:26:17 Parce que ça fait longtemps
00:26:19 que je pense qu'ils en ont envie.
00:26:21 C'est quelque chose qui leur trotte
00:26:23 dans la tête. - Je pense qu'ils y arrivent
00:26:25 plus tôt. C'est-à-dire qu'avant, ils y arrivaient
00:26:27 à 40-50 ans. Aujourd'hui, dès 30 ans,
00:26:29 on va venir explorer le plaisir prostatif.
00:26:31 - Je ne suis pas sûre.
00:26:33 Parce que pour beaucoup d'hommes,
00:26:35 ça reste encore quelque chose qui ne serait pas viril.
00:26:37 La virilité est en train
00:26:39 de perdre son
00:26:41 symbole phallique.
00:26:43 Donc je pense que c'est quand même quelque chose
00:26:45 de très récent.
00:26:47 - En tout cas, c'est bien
00:26:49 qu'on puisse explorer aussi ça
00:26:51 chez l'homme. - Oui, la prostate a de beaux jours devant elle.
00:26:53 - En tout cas, ça ouvre
00:26:55 quelque chose à la sexualité
00:26:57 masculine. En effet, c'est plutôt
00:26:59 intéressant.
00:27:01 Bravo de ce
00:27:03 confondu précis. - Merci.
00:27:05 - Vous pouvez réagir, vous, les hommes,
00:27:07 si vous êtes
00:27:09 intéressés ou pas, par ces
00:27:11 jouets.
00:27:13 - Je suis juste en train de penser que la stimulation
00:27:15 de la prostate, en plus, a des vertus
00:27:17 médicales,
00:27:19 par rapport à tout ce qui est cancer,
00:27:21 etc. - C'est fort probable.
00:27:23 - Ce n'est pas inintéressant, finalement,
00:27:25 avant d'aller titiller cet endroit-là.
00:27:27 - Il faudra qu'on questionne
00:27:29 un neurologue qui vient prochainement.
00:27:31 Ce serait pas mal.
00:27:33 Thierry, bonjour.
00:27:35 - Bonjour, Juliette.
00:27:37 - Merci d'être avec nous. Trois
00:27:39 questions intimes, vous imaginez bien. On va commencer
00:27:41 par ça. Est-ce que vous êtes
00:27:43 déjà
00:27:45 stimulé la prostate ? Est-ce que ça vous tente ?
00:27:47 - Oui, il me l'a fait.
00:27:51 - Et alors ? Ça vous a plu ?
00:27:53 ...
00:27:55 - Silence radio.
00:27:57 Thierry,
00:27:59 vous nous entendez ? - Je repose.
00:28:01 C'est...
00:28:03 C'est bien,
00:28:05 c'est une drôle d'excitation,
00:28:07 une excitation très forte, pour le coup.
00:28:09 - Oui, oui.
00:28:11 - Avec désormais
00:28:13 une éjaculation
00:28:15 beaucoup plus forte, aussi.
00:28:17 - Oui, oui, oui. Donc ça vous a plu.
00:28:19 Mais vous savez, c'est comme souvent,
00:28:21 la première fois, on est toujours assez surpris
00:28:23 parce qu'on n'est pas habitué.
00:28:25 Il faudra... Non, non,
00:28:27 mais je plaisante pas. C'est valable pour
00:28:29 plein de choses. Ça peut être pareil
00:28:31 pour une femme chez qui
00:28:33 on stimule le point G. La première fois,
00:28:35 ça surprend beaucoup.
00:28:37 C'est souvent très excitant parce que justement, on est surpris.
00:28:39 Mais on peut aussi être un petit peu
00:28:41 étonné de comment le corps
00:28:43 réagit.
00:28:45 - C'est ça, ouais. Mais c'est...
00:28:47 Moi, j'ai apprécié, franchement.
00:28:49 - Il me semble, oui.
00:28:51 - Non, non, mais je sais pas. Je veux dire,
00:28:53 il y avait quelqu'un que je l'avais fait ça et...
00:28:55 - Bon.
00:28:57 - Je sais pas si c'est elle qui était...
00:28:59 - Experte ? - Oui, mais bon, c'était...
00:29:01 - Bon, écoutez, on verra bien.
00:29:03 Vous avez encore toute la vie devant vous.
00:29:05 Deuxième question.
00:29:07 Est-ce que vous avez déjà utilisé
00:29:09 un masturbateur ? Je suis très, très
00:29:11 indiscrète, Thierry.
00:29:13 - Pour homme ? - Oui, pour homme, bien sûr.
00:29:15 - Non, non, non, pas du tout. - Non ?
00:29:17 - Vous êtes un manuel ?
00:29:19 Un artisan manuel ?
00:29:21 - Cérébral et manuel.
00:29:23 - Cérébral et manuel, d'accord.
00:29:25 Et troisième question. Quelle est
00:29:27 votre stratégie pour draguer,
00:29:29 Thierry ?
00:29:31 - Draguer ?
00:29:33 - Ou séduire, enfin.
00:29:35 - Apparemment, déjà,
00:29:39 être...
00:29:41 être coquet, bien habillé,
00:29:43 ça me semble déjà...
00:29:45 - Oui, d'accord. - Un bon parfum.
00:29:47 - Oui. Et le présentable,
00:29:49 oui, c'est mieux. - Très bon parfum,
00:29:51 oui.
00:29:53 Et je dirais...
00:29:55 Ça dépend de la personne, en fait.
00:29:57 Soit avoir un côté
00:29:59 très classe, soit l'humour.
00:30:01 - D'accord. Bon, l'humour,
00:30:03 c'est un moyen intelligent
00:30:05 parce qu'on peut toujours se défausser
00:30:07 en disant "non, non, mais je ne voulais pas vous séduire,
00:30:09 c'est juste de l'humour".
00:30:11 - Oui.
00:30:13 - C'est pas mal, l'humour.
00:30:15 Il faut bien le reconnaître.
00:30:17 Bon, et bien, vous pouvez
00:30:19 poser une question à Jean-Benoît Dumontex, s'il vous écoute.
00:30:21 - Eh bien, justement,
00:30:23 j'aimerais savoir si
00:30:25 lui, de son côté, enfin,
00:30:27 du côté obscur,
00:30:29 s'il a déjà été tenté
00:30:31 par un massage prostatique ou...
00:30:33 - Alors, moi, ça va être
00:30:35 très clair. Comme je suis
00:30:37 homosexuel, le massage prostatique
00:30:39 est un peu, comment dire...
00:30:41 Ça fait partie du package.
00:30:43 Donc, oui, c'est quelque chose que je connais
00:30:45 très bien et
00:30:47 que je... Je ne vais pas faire
00:30:49 du prosélytisme, mais que je conseille, effectivement.
00:30:51 - OK. - Voilà.
00:30:53 - Bravo pour votre sincérité, parce qu'il y a des invités
00:30:55 quand c'est une question intime
00:30:57 qui bottent en touche.
00:30:59 - Ah oui, qui bottent en touche. Il n'y a pas de
00:31:01 tabou là-dessus.
00:31:03 - Non, non, mais c'est bien. C'est bien. Bravo.
00:31:05 Merci Thierry, en tout cas. Merci.
00:31:07 - Merci à vous. - Allez, on fait une petite pause et on retrouve
00:31:09 Elisa dans un instant qui va
00:31:11 parler de son sexe addict.
00:31:13 C'est avec Jean-Benoît Dumont-Ex
00:31:25 qu'on essaye de faire le point sur
00:31:27 toutes les infos qui circulent aujourd'hui
00:31:29 sur la sexualité
00:31:31 et comment vous construisez vous
00:31:33 votre sexualité. Bonjour Elisa.
00:31:35 - Bonjour Brigitte. Bonjour Jean-Benoît.
00:31:37 - Bonjour Elisa.
00:31:39 - Eh bien, vous êtes
00:31:41 sexe addict, c'est ça ? Ou vous considérez
00:31:43 comme une sexe addict ? C'est-à-dire ?
00:31:45 - Oui, voilà. Je me considère
00:31:47 comme une sexe addict.
00:31:49 Pardon. Ça fait partie
00:31:51 de mon quotidien, en fait.
00:31:53 - C'est-à-dire ? - C'est vraiment...
00:31:55 Ça tourne beaucoup, beaucoup
00:32:01 autour du sexe.
00:32:03 Je pense...
00:32:05 Je fais comme je peux.
00:32:07 J'y pense un peu tous les jours.
00:32:09 Enfin, j'y pense vraiment
00:32:11 tous les jours.
00:32:13 Même en termes de masturbation,
00:32:15 c'est vraiment un besoin, en fait,
00:32:17 pour aller bien. - D'accord.
00:32:19 Et si vous ne faites pas ça, vous vous sentez que vous allez
00:32:21 mal ou moins bien ?
00:32:23 - Je vais moins bien, oui.
00:32:25 Je me sens moins bien dans ma peau.
00:32:27 Moins bien... Voilà.
00:32:29 - D'accord.
00:32:31 - C'est même un antidouleur.
00:32:33 C'est vraiment...
00:32:35 - OK. Donc ça a une fonction un peu
00:32:37 de médicament, on pourrait dire.
00:32:39 - Oui, oui. C'est une...
00:32:43 C'est un gros câlin à moi-même.
00:32:47 - Oui.
00:32:49 Et ça n'est pas trop
00:32:51 envahissant ?
00:32:53 - Euh... Non.
00:32:55 J'ai appris à vivre avec, en fait.
00:32:57 À accepter que j'étais
00:32:59 comme ça, que c'est
00:33:01 ma façon de
00:33:03 surmonter mes
00:33:05 multiples traumatismes
00:33:07 qui m'ont amenée là, justement.
00:33:09 Et c'est ma façon
00:33:11 de les surmonter.
00:33:13 Et je fais au mieux.
00:33:15 - D'accord. OK.
00:33:17 Il y a cette idée-là de vouloir
00:33:19 renverser la vapeur. Je ne veux pas rentrer
00:33:21 dans les détails de votre vie, de vos traumatismes,
00:33:23 mais... - On peut, on peut,
00:33:25 parce que ça explique
00:33:27 beaucoup comment
00:33:29 on en arrive là.
00:33:31 J'ai subi de multiples
00:33:33 traumatismes sexuels,
00:33:35 notamment
00:33:37 des attouchements sexuels étant
00:33:39 petites, aux alentours de 6 ans.
00:33:41 J'ai connu des
00:33:43 tentatives d'agression sexuelle, j'ai connu des viols.
00:33:45 - D'accord. - Donc j'ai eu un
00:33:47 beau, beau package.
00:33:49 - Oui, vous avez démarré avec des trucs...
00:33:51 - Oui, oui. - Vous avez quel âge
00:33:53 aujourd'hui, Elisa ?
00:33:55 - J'ai 32 ans. - D'accord.
00:33:57 - Parce que, je laisse parler
00:33:59 Jean-Benoît Dumontax, parce que vous êtes spécialiste dans les addictions.
00:34:01 Je sais que
00:34:03 on a parfois
00:34:05 des personnes qui, parce qu'elles ont
00:34:07 été violentées sexuellement,
00:34:09 vont avoir un comportement
00:34:11 sexuel très fort, et pourquoi
00:34:13 pas, parce que parfois ça permet de colmater
00:34:15 ces blessures.
00:34:17 Le problème,
00:34:19 Jean-Benoît Dumontax,
00:34:21 c'est qu'il y a un moment où ça peut vous rire.
00:34:23 - Oui, oui. C'est pour ça que je
00:34:25 parlais de renverser la vapeur tout à l'heure,
00:34:27 parce que je me doutais bien, quand vous parliez de traumatisme,
00:34:29 que vous aviez été,
00:34:31 peut-être pas violé, mais en tout cas,
00:34:33 qu'il y avait eu des attouchements, et que vous aviez
00:34:35 subi ce genre de choses-là.
00:34:37 Et en général, effectivement, les personnes
00:34:39 qui se disent addictes sexuels,
00:34:41 ou qui sont dans une hyper-sexualité,
00:34:43 comme ça, à l'âge adulte,
00:34:45 c'est une manière de reprendre le pouvoir
00:34:47 sur quelque chose qui leur a été volé,
00:34:49 ou qui leur a été
00:34:51 infligé, vous voyez ?
00:34:53 - Complètement.
00:34:55 C'est ce dont j'ai pris conscience.
00:34:57 - Il y a longtemps que vous vous êtes
00:34:59 rendu compte de ça ?
00:35:01 - Très, très tôt.
00:35:03 Très, très tôt, oui.
00:35:05 Et c'est vraiment
00:35:07 cette...
00:35:09 Pour moi, il y a vraiment deux façons de s'en sortir,
00:35:11 en fait, de ces traumatismes-là.
00:35:13 C'est soit on se bloque
00:35:17 complètement sur la sexualité, soit
00:35:19 on la vit d'une façon
00:35:21 un peu particulière,
00:35:23 un peu... Je sais que
00:35:25 personnellement, je vais aimer
00:35:27 le sexe un peu
00:35:29 extrême, un peu violent.
00:35:31 Il y a ces fantasmes du viol
00:35:33 qui sont même là derrière.
00:35:35 Il faut accepter, hein, parce que c'est...
00:35:37 - Mais est-ce que vous éprouvez du plaisir ?
00:35:41 Est-ce que quand vous avez eu
00:35:43 un rapport même assez
00:35:45 violent, qui a été
00:35:47 provoqué par vous, on est bien d'accord,
00:35:49 vous vous sentez mieux après ?
00:35:51 - Ah oui, oui, oui, complètement.
00:35:53 Complètement, oui.
00:35:55 C'est pour ça que je continue, d'ailleurs.
00:35:57 - OK. Alors je sais pas si vous êtes addict
00:35:59 en tant que tel,
00:36:01 parce qu'on
00:36:03 voit souvent, mais évidemment, c'est pas une règle générale,
00:36:05 moi je vous parle un peu de
00:36:07 tous les gens que je peux voir
00:36:09 dans mes journées de consultation.
00:36:11 Ce que je vois souvent,
00:36:13 c'est qu'après l'acte,
00:36:15 on a une phase très
00:36:17 dépressive, très angoissée,
00:36:19 où les personnes sont
00:36:21 pas contentes de ce qu'elles ont fait, parce que
00:36:23 ça leur a... - Elles ont envoyé à commé,
00:36:25 qu'elles se sentent sales... - Voilà, ça leur a échappé,
00:36:27 tout ça. C'est pas votre cas, d'accord.
00:36:29 - Non, c'est pas mon cas. J'ai quand même la
00:36:31 maîtrise de tout ça, et je pense que la maîtrise
00:36:33 c'est la base de la chose, justement.
00:36:35 Comme vous disiez, c'est
00:36:37 retrouver une maîtrise, retrouver
00:36:39 un pouvoir, un contrôle.
00:36:41 Et...
00:36:43 Et c'est ce qui se...
00:36:45 C'est ce qui se passe pour moi, et...
00:36:47 Et dans mes malheurs,
00:36:49 voilà, j'arrive à tenir
00:36:51 ma tête hors de l'eau
00:36:53 de cette manière, simplement.
00:36:55 - Ce qui laisse à penser que vous avez
00:36:57 quand même une force intérieure
00:36:59 qui est là. Est-ce que
00:37:01 ça pose un inconvénient
00:37:05 pour une vie sentimentale,
00:37:07 ou une vie amoureuse, ou pas ?
00:37:09 - Eh bien, disons
00:37:11 que mon avantage, c'est d'avoir un partenaire
00:37:13 assez ouvert,
00:37:15 avec qui je peux pratiquer
00:37:17 le libertinage, et c'est vrai que
00:37:19 ça aide énormément.
00:37:21 Et voilà,
00:37:23 il connaît mon histoire,
00:37:25 il sait qui je suis.
00:37:27 Et...
00:37:29 Et c'est vrai qu'il m'a jamais...
00:37:31 - Oui, vous êtes jamais freinée dans vos désirs.
00:37:35 - Oui, voilà.
00:37:37 Après, même si c'est compliqué pour lui
00:37:39 de suivre, c'est vrai que
00:37:41 moi, je...
00:37:43 Eh bien, je me contente
00:37:45 seule, sans
00:37:47 honte ou quoi que ce soit.
00:37:49 Et lui, il est au courant, donc c'est vrai qu'il y a une
00:37:51 ouverture d'esprit entre nous.
00:37:53 Et...
00:37:55 Voilà, un équilibre.
00:37:57 Un équilibre et de l'ouverture.
00:37:59 - Bon, ben ça
00:38:01 semble fonctionner,
00:38:03 finalement, tout ce que vous racontez.
00:38:05 - Autant que faire se peut. - Voilà, autant que faire se peut.
00:38:07 En tout cas, pour l'instant. Après, on ne sait pas trop
00:38:09 si les choses évoluent. - Voilà, on ne sait pas
00:38:11 si la vie réserve et peut-être
00:38:13 qu'un jour,
00:38:15 ça sera, oui, plus
00:38:17 compliqué. J'arriverai peut-être dans
00:38:19 des phases comme vous décriviez.
00:38:21 - Hum.
00:38:23 Là, vous voyez, on peut... - Mais il en est conscient.
00:38:25 - Oui, oui, c'est ça. Mais je crois que c'est la grande différence, en fait.
00:38:27 Vous avez conscience de ce que vous faites et pourquoi
00:38:29 vous le faites. Ce qui n'est pas toujours
00:38:31 le cas des addictes sexuels
00:38:33 qui vont avoir un comportement
00:38:35 hors de contrôle, mais qui n'ont pas encore compris
00:38:37 pourquoi ils avaient ce comportement-là
00:38:39 et qu'ils n'ont même pas, parfois,
00:38:41 conscience ou souvenir du traumatisme
00:38:43 qu'ils ont pu subir. Donc ça, c'est pas votre
00:38:45 cas, à vous. Donc ça, c'est très bien.
00:38:47 Peut-être que
00:38:49 vous êtes plus hypersexuel,
00:38:51 voyez, que addict.
00:38:53 - D'accord.
00:38:55 - Vous voyez,
00:38:57 je pinaille un peu sur les
00:38:59 termes, mais dans l'addiction,
00:39:01 il y a quand même tellement cette notion de
00:39:03 souffrance psychique.
00:39:05 Et c'est tellement pas ce que j'entends chez vous,
00:39:07 en tout cas pour l'instant, que
00:39:09 ne vous collez pas cette étiquette-là.
00:39:11 Dites que vous êtes une hypersexuelle
00:39:13 ou que vous avez une hyperactivité sexuelle.
00:39:15 Mais voilà,
00:39:17 je pense que vous n'êtes pas addict dans le sens malade.
00:39:19 Vous voyez ? - Oui, oui.
00:39:21 Ça me va bien mieux.
00:39:23 - Bon, ben voilà.
00:39:25 - Non, mais je crois que ce que dit Jean-Benoît Dumont-Texte
00:39:27 en ce qui vous concerne est tout à fait
00:39:29 juste, Elisa. Et encore
00:39:31 une fois, moi je crois
00:39:33 que c'est pas quelque chose
00:39:35 qu'on entend souvent, pourtant
00:39:37 ça m'arrive quand même de le dire assez souvent.
00:39:39 La sexualité, elle a aussi
00:39:41 un effet thérapeutique.
00:39:43 Et après tout, pourquoi pas ?
00:39:45 Vous avez trouvé une manière
00:39:47 de bien fonctionner.
00:39:49 Quoi dire de plus ?
00:39:51 - Ben oui, ben rien.
00:39:53 On laisse venir et puis
00:39:55 voilà, vous saurez de toute façon le jour où ça ne va
00:39:57 plus. Mais si ça ne va plus un jour,
00:39:59 parce que c'est pas du tout un destin possible.
00:40:01 Vous pouvez tout à fait
00:40:03 passer votre vie très bien comme ça, en sachant
00:40:05 exactement ce que vous faites. Mais si jamais
00:40:07 un jour ça va pas, ben vous irez en parler
00:40:09 parce que vous êtes quelqu'un de sensé. Et puis voilà,
00:40:11 vous trouverez des solutions.
00:40:13 - Complètement.
00:40:15 Je suis complètement d'accord. - Voilà.
00:40:17 - Oui, oui, je crois que vous êtes
00:40:19 assez lucide, hein, sur
00:40:21 vous-même. Et puis
00:40:23 vous avez peut-être la chance d'avoir
00:40:25 un corps qui
00:40:27 vraiment fonctionne bien, être
00:40:29 très en relation avec
00:40:31 vos sens, et c'est ce qui vous a peut-être
00:40:33 permise justement d'être...
00:40:35 Alors ce qui est quand même la seule
00:40:37 petite chose qu'on pourrait soulever,
00:40:39 mais là c'est vraiment pour vous aider,
00:40:41 Elisa, et c'est pas du tout pour vous inquiéter,
00:40:43 c'est ce besoin quand même d'une
00:40:45 sexualité un peu
00:40:47 violente.
00:40:49 - Voilà. Bon, c'est pas tout le temps,
00:40:51 mais c'est vrai que c'est quelque chose
00:40:53 qui fait encore plus de bien, en fait.
00:40:55 - Oui, c'est l'intensité, en fait.
00:40:57 - Oui, c'est une
00:40:59 intensité. Et c'est surtout, en fait,
00:41:01 sur cette recherche de contrôle
00:41:03 qui est là
00:41:05 sur la sexualité, mais qui est aussi dans ma vie.
00:41:07 - Mais c'est plus par masochisme que par
00:41:09 sadisme, j'imagine.
00:41:11 - Oui, oui, oui. - C'est ça.
00:41:13 - C'est un lâcher-prise, en fait,
00:41:15 à ce moment-là. - Oui, oui, oui.
00:41:17 - C'est un lâcher-prise dans tout ce contrôle
00:41:19 que j'ai pu avoir
00:41:21 dans ma sexualité et dans ma vie.
00:41:23 - Mais encore une fois,
00:41:25 moi, pour avoir étudié
00:41:27 les pratiques sadomasochistes,
00:41:29 oui, on a
00:41:31 souvent des personnes qui vont aller
00:41:33 chercher, alors ça peut être
00:41:35 d'un côté ou de l'autre,
00:41:37 aller chercher des choses pour réparer,
00:41:39 justement, et puis, puisque je sais
00:41:41 contrôler ça,
00:41:43 ça veut bien dire que ce qu'on m'a fait,
00:41:45 finalement, c'est pas si grave.
00:41:47 Mais
00:41:49 comme c'est comme ça que vous le vivez, et que vous le vivez
00:41:51 bien, je veux dire, il n'y a pas
00:41:53 à dire quoi que ce soit.
00:41:55 Mais c'est un peu pour ceux qui écoutent que j'explique
00:41:57 la situation.
00:41:59 - Puis il y a cette idée-là, dans l'intensité
00:42:01 du rapport sexuel, que
00:42:03 à un moment donné, il faut que ça
00:42:05 augmente, et qu'on peut se
00:42:07 retrouver après dans des pratiques
00:42:09 qui ne nous correspondent pas, mais dont
00:42:11 on a besoin parce qu'elles sont intenses.
00:42:13 Voilà, c'est tout le problème. - C'est ça.
00:42:15 C'est la jouissance d'aller
00:42:17 chercher ses limites. - C'est ça, voilà.
00:42:19 - Et ça, c'est quelque chose
00:42:21 qui peut en effet être très très jouissif,
00:42:23 même si c'est assez incompréhensible
00:42:25 pour ceux qui n'ont pas ce fonctionnement-là,
00:42:27 parce qu'en effet, aller
00:42:29 chercher aussi loin...
00:42:31 - Et si on en a plus, bien oui, c'est ça.
00:42:33 - C'est toujours un peu surprenant.
00:42:35 Ben écoutez, merci Elisa de
00:42:37 vous être confiée à nous.
00:42:39 - Merci à vous de
00:42:41 m'avoir reçue. - Je crois que
00:42:43 on voit bien que là,
00:42:45 on vient d'avoir depuis
00:42:47 deux témoignages qui montrent bien que
00:42:49 la sexualité, c'est aussi
00:42:51 un domaine
00:42:53 qui permet d'aller bien et
00:42:55 d'aller mieux même. - Oui, et puis ça parle de
00:42:57 l'histoire de chacun, beaucoup.
00:42:59 - Ah bon, beaucoup. - Ben oui,
00:43:01 c'est un résultat de choses
00:43:03 vécues avant.
00:43:05 - Oui, on oublie à quel point
00:43:07 la sexualité, elle est
00:43:09 terriblement cognitive, c'est-à-dire qu'en fonction
00:43:11 des expériences qu'on a eues dans
00:43:13 l'enfance, dans l'adolescence et dans
00:43:15 sa vie et les rencontres qu'on a faites, on va
00:43:17 avoir une sexualité qui va se construire
00:43:19 comme ça, ou se déconstruire d'ailleurs.
00:43:21 - Oui, c'est vrai. - Et ça, c'est
00:43:23 quelque chose qu'il ne faut jamais oublier.
00:43:25 Alors, j'ai une petite devinette
00:43:27 à vous proposer, puisqu'on parle beaucoup
00:43:29 de la sexualité et des gens
00:43:31 qui ont fait parler d'eux parce qu'ils
00:43:33 étaient dans des métiers sexuels. Je vais
00:43:35 vous parler de Rocco Siffredi.
00:43:37 Et je vais vous demander, Jean-Benoît Dumétex,
00:43:39 quel est le rapport,
00:43:41 quel est le point commun plus exactement entre
00:43:43 un boucher et Rocco
00:43:45 Siffredi ? Voilà.
00:43:47 Vous verrez la réponse,
00:43:49 c'est tout à fait amusant et très très
00:43:51 juste d'ailleurs. Voilà.
00:43:53 Et puis on va évidemment continuer dans
00:43:55 cette deuxième heure.
00:43:57 Alors jusqu'à présent, on a plutôt eu des gens
00:43:59 qui seraient plutôt dans
00:44:01 beaucoup de sexe, mais si vous,
00:44:03 au contraire, vous avez
00:44:05 renoncé à la sexualité,
00:44:07 c'est pas pour vous. Si vous faites partie
00:44:09 des 2-3%
00:44:11 de personnes qui seraient
00:44:13 asexuelles, ça serait intéressant
00:44:15 que vous veniez nous raconter
00:44:17 pourquoi, comment, à partir de
00:44:19 quel moment ça s'est décidé. En général,
00:44:21 c'est
00:44:23 non plus par hasard qu'on prend cette
00:44:25 décision-là. Donc si
00:44:27 vous avez envie d'en parler avec nous,
00:44:29 vous êtes évidemment les bienvenus sur
00:44:31 Sud Radio au 0 826
00:44:33 300 300. Voilà.
00:44:35 Mais on est prêt à entendre
00:44:37 toute réflexion
00:44:39 sur votre libido, bien sûr,
00:44:41 puisque sur Sud Radio, on parle le vrai.
00:44:43 14h16, Brigitte Laé,
00:44:47 Sud Radio. Nous sommes
00:44:49 avec Jean-Benoît Dumontex,
00:44:51 psychanalyste spécialiste
00:44:53 de l'addiction sexuelle. Si vous êtes
00:44:55 addict sexuellement et que vous avez besoin de conseils,
00:44:57 c'est le moment ou jamais de nous appeler sur Sud Radio.
00:44:59 0 826
00:45:01 300 300.
00:45:03 On va donner la parole à Christophe,
00:45:05 qui a plutôt une forte libido, ce qui n'est pas tout à fait
00:45:07 la même chose, mais je voudrais la réponse à ma
00:45:09 question. Devinez quel est le point commun
00:45:11 entre un boucher et Rocco Siffredi ?
00:45:13 - Je ne sais pas.
00:45:15 J'ai une histoire de saucisse en tête, évidemment,
00:45:17 mais je ne sais pas si c'est ça dont il est question.
00:45:19 - Oui, ça pourrait être un peu ça.
00:45:21 En fait, tous les deux peuvent dire
00:45:23 à leur partenaire
00:45:25 ou à leur cliente,
00:45:27 il y en a plus que prévu, mais je vous le mets quand même.
00:45:29 - D'accord.
00:45:31 Pas mal. - Voilà.
00:45:33 Bonjour Christophe.
00:45:35 - Bonjour Brigitte. Bonjour Jean-Benoît.
00:45:37 - Christophe.
00:45:39 - Alors, moi, je parlais de
00:45:41 libido importante.
00:45:43 Ça a toujours été le cas depuis l'adolescence,
00:45:45 de l'adolescence,
00:45:47 jusqu'à, je vais dire,
00:45:49 le début de l'année, cette année,
00:45:51 où une remise en question
00:45:53 personnelle, une retraite de
00:45:55 deux mois, et
00:45:57 je n'ai plus les mêmes désirs qu'avant.
00:45:59 C'est-à-dire que je n'ai plus
00:46:01 ces pensées, pas
00:46:03 permanentes, mais quotidiennes
00:46:05 de sexe. Voilà.
00:46:07 Et donc aujourd'hui, c'est quelque chose
00:46:09 qui est surprenant parce que ça
00:46:11 a changé ma vie. C'est-à-dire que pendant
00:46:13 on parlait d'addiction,
00:46:15 on parlait d'addiction, et je pense que
00:46:17 j'étais addict au sexe,
00:46:19 à tous les formes, et de plus
00:46:21 ressentir cette addiction,
00:46:23 de plus ressentir cette épulsion
00:46:25 sexuelle qui était permanente,
00:46:27 ça soulage.
00:46:29 Mais alors, vraiment, c'est...
00:46:31 Je suis une autre personne.
00:46:33 - Oui, ça soulage, mais ça laisse un vide
00:46:35 abyssel.
00:46:37 - Mais qui a été rempli par plein d'autres choses,
00:46:39 plein de personnalités, c'est justement ça. Parce que
00:46:41 j'ai fait un travail sur moi,
00:46:43 on va dire une sorte de retraite
00:46:45 pendant deux mois, où
00:46:47 pour la première fois depuis
00:46:49 que j'ai eu une sexualité,
00:46:51 je n'ai pas éjaculé pendant deux mois.
00:46:53 - D'accord. - J'ai pas eu
00:46:55 de désir de me masturber ou autre.
00:46:57 - Mais c'était un choix ?
00:46:59 - Oui, c'était un choix.
00:47:01 - Et il est venu d'où ce choix ?
00:47:03 Enfin, ce buzz ?
00:47:05 - Ça faisait longtemps que ça me trottait dans la tête,
00:47:07 et puis il y a eu un moment donné où j'ai dit
00:47:09 "Là, je sors de chez moi,
00:47:11 je prends la porte, un sac à dos, puis je vais marcher."
00:47:13 Ça a commencé comme ça, voilà.
00:47:15 Et plein de choses se sont
00:47:17 bousculées, ont été remises
00:47:19 en question.
00:47:21 Et sans me prendre
00:47:23 conscience au début, je me suis aperçu que
00:47:25 je n'étais plus, j'allais dire,
00:47:27 soumis à mes désirs, à mes pulsions
00:47:29 sexuelles, comme je pouvais l'être pendant,
00:47:31 depuis, j'allais dire, presque toute ma vie.
00:47:33 C'est assez surprenant.
00:47:35 - Mais alors, question,
00:47:37 qu'avez-vous compris, ou qu'avez-vous
00:47:39 contacté en vous, qui fait que
00:47:41 ça a changé comme ça radicalement ?
00:47:43 - Une reconnection avec la nature,
00:47:45 avec ma nature
00:47:47 d'être humaine, d'homme,
00:47:49 liée avec ce qui m'entoure,
00:47:51 avec les gens,
00:47:53 avec moi, avec la nature
00:47:55 dans tout ce qu'elle a de magnifique
00:47:57 et de beau.
00:47:59 C'est-à-dire que je me suis...
00:48:01 J'ai réalisé que j'avais besoin de pas grand-chose
00:48:03 réellement.
00:48:05 Voilà, il y a...
00:48:07 Oui, parce que les besoins physiques...
00:48:09 - Quand on passe d'un extrême à l'autre,
00:48:11 il faut toujours quand même se questionner.
00:48:13 C'est-à-dire, est-ce que
00:48:15 vous avez décidé
00:48:17 définitivement de tourner le dos
00:48:19 à la sexualité, ou est-ce que c'est...
00:48:21 - Pas du tout. Alors, je ne m'interdis rien.
00:48:23 C'est-à-dire que ça aussi, je ne m'interdis rien.
00:48:25 - Ça, ça me rassure.
00:48:27 - Je ne m'interdis rien, et puis ça faisait longtemps
00:48:29 que ça me trottait. Je me disais, là, j'ai un souci
00:48:31 avec ma sexualité, c'est trop prenant.
00:48:33 C'est-à-dire qu'il y a ça aussi. C'est-à-dire que
00:48:35 quand on parle d'addiction, c'est un moment donné où on
00:48:37 souffre un peu. - Oui, oui.
00:48:39 - Et donc je m'étais dit, il y a quelque chose
00:48:41 chez moi qui ne va pas de ce côté-là.
00:48:43 Et puis,
00:48:45 je suis marié, et...
00:48:47 Ça a été compliqué pour elle d'entendre
00:48:49 et de comprendre que j'avais besoin de ça.
00:48:51 Bon, elle a accepté,
00:48:53 elle m'a laissé partir, voilà.
00:48:55 Et quand je suis revenu,
00:48:57 je me suis aperçu que...
00:48:59 Ben, j'avais toujours mes érections matinales.
00:49:01 Ça, ça n'a pas changé.
00:49:03 Sauf que plus de désir,
00:49:05 plus d'érection,
00:49:07 une opportune, comme ça pouvait m'arriver
00:49:09 à la vue de
00:49:11 différentes choses qui pouvaient m'exciter.
00:49:13 Je n'ai plus ça. Alors,
00:49:15 mon épouse m'excite, voilà, parce que
00:49:17 j'ai même été un peu inquiet
00:49:19 en me disant, mais est-ce que je vais arriver à bander ?
00:49:21 - Ben oui, bien sûr.
00:49:23 - Voilà. Et très très vite,
00:49:25 je me suis aperçu que oui, et puis que ça n'avait
00:49:27 rien à lever au plaisir.
00:49:29 Mais c'est quand même surprenant, voilà,
00:49:33 d'avoir passé autant
00:49:35 d'années dans une,
00:49:37 j'allais dire, une emprise sexuelle.
00:49:39 Ouais, moi je le vois comme ça.
00:49:41 - Vous venez de parler de plaisir,
00:49:43 et c'est important parce que
00:49:45 quand on est dans l'addiction, le plaisir
00:49:47 est très loin, finalement, parce que c'est
00:49:49 plus quelque chose de réflexe,
00:49:51 et on est plus branché sur la
00:49:53 pulsion que sur le désir,
00:49:55 vraiment.
00:49:57 - Exactement. - Vous voyez, et là,
00:49:59 ce que vous racontez, c'est que vous vous êtes branché
00:50:01 enfin sur votre désir, et
00:50:03 vous vous rendez compte que c'est pas de
00:50:05 sauter sur tout ce qui bouge, c'est peut-être de faire l'amour à votre
00:50:07 femme, de façon qualitative,
00:50:09 et puis ça vous va bien.
00:50:11 - Exactement.
00:50:13 Et je ne peux m'interdire à rien du tout.
00:50:15 - Oui, oui, mais je crois quand même,
00:50:17 à mon avis, Christophe, parce que ce que vous racontez
00:50:19 semble très serein,
00:50:21 et on n'a aucun doute sur le fait que
00:50:23 vous êtes heureux comme ça, et que vous êtes ravis
00:50:25 de ce changement. Mais je pense que
00:50:27 ça faisait quand même pas mal de temps
00:50:29 qu'il y avait certainement déjà chez vous
00:50:31 un peu d'envie
00:50:33 de vous débarrasser de cette
00:50:37 obsession sexuelle.
00:50:39 - Exactement. Ça faisait longtemps.
00:50:41 Ça faisait très très longtemps, et je sentais que ça devenait...
00:50:43 Mais c'était à l'encontre
00:50:45 du plaisir. Voilà. Effectivement,
00:50:47 c'était de la pulsion et plus du plaisir.
00:50:49 Et c'est
00:50:51 pas évident. Alors, je
00:50:53 suis en thérapie depuis quelques années
00:50:55 parce que j'ai besoin de comprendre
00:50:57 les choses et d'analyser. Voilà, une
00:50:59 introspection importante pour moi.
00:51:01 Et le fait de m'être
00:51:03 éloigné de tout,
00:51:05 j'allais dire, je suis parti avec
00:51:07 mon sac à dos et j'ai marché, tout seul.
00:51:09 Ça remis, j'allais dire,
00:51:13 un équilibre
00:51:15 dans ma vie que je n'avais plus. Un sens
00:51:17 que j'avais perdu.
00:51:19 Et revenir à l'essentiel. Voilà. Les besoins
00:51:21 essentiels de l'être humain.
00:51:23 Boire, manger, dormir et du lien
00:51:25 social, bien sûr, parce qu'on n'est pas fait pour être
00:51:27 armique. Et ça,
00:51:29 c'est quelque chose qui m'a
00:51:31 vraiment ouvert les yeux sur des
00:51:33 années de souffrance.
00:51:35 Parce que je comprends que
00:51:37 lorsqu'on est addict,
00:51:39 et je l'ai été, il y a quelque
00:51:41 chose qui empêche de vivre
00:51:43 en dehors de ça.
00:51:45 Il faut répondre à cette pulsion
00:51:47 impermanente. - Oui, et ça
00:51:49 empêche d'avoir accès à tout
00:51:51 un pan de la vie. - Exactement.
00:51:53 - Donc c'est
00:51:55 formidable que vous ayez capté ça.
00:51:57 Alors effectivement, comme dit Brigitte, je pense que ça faisait
00:51:59 un moment que ça devait être en maturation.
00:52:01 Et puis là, ce sevrage, parce que finalement
00:52:03 c'est un sevrage dont vous parlez. - C'est
00:52:05 exactement ça. - Vous l'avez acté
00:52:07 en dernier lieu, c'est-à-dire que c'était
00:52:09 l'aboutissement de toute votre réflexion,
00:52:11 de votre maturation. Et
00:52:13 effectivement, quand on enlève
00:52:15 momentanément toute
00:52:17 question sexuelle du quotidien,
00:52:19 on se rend compte de ce qui reste
00:52:21 et de tout ce qui importe,
00:52:23 effectivement. - Tout à fait.
00:52:25 Mais c'est pas facile,
00:52:27 je le dis parce que j'ai mis beaucoup de temps
00:52:29 avant d'en arriver là. Il a vraiment fallu
00:52:31 que je prenne, j'allais dire, voilà, que je
00:52:33 parte, que je sorte de la maison
00:52:35 avec mon sac à dos tout seul.
00:52:37 C'est...
00:52:39 Moi c'est la technique que j'ai trouvée, j'espère que
00:52:41 j'ai un peu de truc. - Elle est excellente, hein, d'abord
00:52:43 parce que c'est souvent loin
00:52:45 de tout qu'on arrive à être
00:52:47 face à soi-même, hein.
00:52:49 Et ensuite, la marche,
00:52:51 c'est quelque chose qui est excellent
00:52:53 pour le cerveau, pour
00:52:55 la réflexion, et
00:52:57 parce que
00:52:59 ça tourne en rond dans
00:53:01 la tête, mais comme on marche, ça tourne moins en rond.
00:53:03 - Oui, c'est vrai. Et
00:53:05 c'est pas les mêmes... Au début, on se pose
00:53:07 plein de questions, et ça tourne, on rumee,
00:53:09 etc. Et puis très vite, il y a autre chose
00:53:11 qui se passe. Physiologiquement,
00:53:13 le corps le fait de se mettre en mouvement et de
00:53:15 marcher. Mais voilà, on a deux jambes...
00:53:17 - C'est étonnant, hein. - C'est vrai.
00:53:19 - C'est étonnant. Mais ça, c'est...
00:53:21 Enfin,
00:53:23 on est de plus en plus conscient
00:53:25 à quel point l'être humain aurait besoin
00:53:27 de...
00:53:29 de remarcher, d'être en contact avec la nature.
00:53:31 C'est des choses
00:53:33 qu'on entend de plus en plus,
00:53:35 mais c'est tellement juste. - Et puis me déconnecter
00:53:37 de toute, j'allais dire,
00:53:39 sollicitation, internet ou
00:53:41 autre. Voilà, j'ai posé mon téléphone,
00:53:43 je ne suis plus servi.
00:53:45 Ça aussi, c'est une...
00:53:47 - Ah oui, ça a été radical. Bravo, hein.
00:53:49 Et vous avez pas été... Vous avez eu,
00:53:53 j'imagine, au début, vous avez été
00:53:55 quand même un peu angoissé, non ?
00:53:57 Non ? - Bah en fait,
00:53:59 par rapport à ma sexualité, pas du tout. C'est-à-dire que je me suis
00:54:01 aperçu que c'est bien après,
00:54:03 c'est au bout de plusieurs jours, plusieurs semaines,
00:54:05 que j'ai commencé à prendre conscience que ma sexualité
00:54:07 avait disparu. Enfin, que ma sexualité,
00:54:09 que mes désirs, que mes pulsions avaient disparu.
00:54:11 Sur le moment, c'était tellement une autre
00:54:13 remise en question, voilà, de
00:54:15 plein de choses. Et
00:54:17 c'est au bout d'un moment que j'ai dit "Mais je suis plus addict,
00:54:19 je vais plus sur les sites, je vais
00:54:21 plus... Je me masturbe plus comme
00:54:23 je pouvais le faire avant. Je n'ai plus
00:54:25 envie. Je n'ai plus le besoin."
00:54:27 C'est comme ça.
00:54:29 Ça s'est passé, j'allais dire,
00:54:31 simplement. - Qu'est-ce que vous avez mis à la place,
00:54:33 alors ?
00:54:35 - Déjà, il y a une chose, c'est que
00:54:37 j'ai ralenti
00:54:39 énormément la viande. C'est-à-dire que
00:54:41 je me suis aperçu...
00:54:43 Déjà, je n'étais pas un fan, j'étais un
00:54:45 viandeur, mais j'aimais ça. Et le fait de manger
00:54:47 très peu de viande et de manger que de la qualité
00:54:49 et qu'elle gênait envie,
00:54:51 ça a changé mon alimentation.
00:54:53 Voilà. C'est l'effet d'avoir changé mon alimentation,
00:54:55 ça a permis de
00:54:57 redécouvrir mon corps.
00:54:59 Les douleurs qui disparaissaient, des choses
00:55:01 comme ça, tout ce qui est produit laitier
00:55:03 ont disparu. J'ai aperçu que
00:55:05 des petites douleurs
00:55:07 d'articulation et tout ça
00:55:09 que j'avais,
00:55:11 qui étaient récurrentes. Le fait
00:55:13 d'arrêter tout ce qui est laourde et tout ça...
00:55:15 Alors, je continue à manger du fromage, des oeufs,
00:55:17 etc., mais mon alimentation
00:55:19 a changé, a été modifiée.
00:55:21 Je suis encore
00:55:23 addict à la cigarette, malheureusement.
00:55:25 Mais justement, le fait
00:55:27 de m'être sorti de
00:55:29 toutes mes addictions que je pouvais avoir
00:55:31 et Internet, elle était
00:55:33 une grande partie parce que c'est tellement
00:55:35 facile de pouvoir accéder
00:55:37 et de répondre aux pulsions. Et puis ça va toujours
00:55:39 crescendo. Ça aussi, c'est quelque chose qui est
00:55:41 assez troublant. C'est qu'on a toujours
00:55:43 besoin de plus. - Toujours plus. - De plus.
00:55:45 De toujours plus. De toujours plus.
00:55:47 Je comprends tout à fait ce
00:55:49 mécanisme-là et c'est jamais satisfait.
00:55:51 Puisqu'il y a quelque chose de frustrant
00:55:53 puisque ça n'arrive jamais au bout.
00:55:55 Alors qu'aujourd'hui, il n'y a plus ça.
00:55:57 Voilà. - Eh bien, écoutez,
00:55:59 merci de ce témoignage, Christophe.
00:56:01 - Je vous le dis, c'est possible. Voilà, merci.
00:56:03 Merci à vous, surtout. Merci à vos émissions
00:56:05 qui couvrent un panel
00:56:07 tellement important de l'être humain
00:56:09 et de la sexualité.
00:56:11 Donc, merci à vous et à vos émissions,
00:56:13 surtout. - Eh bien, je prends.
00:56:15 J'accepte ces remerciements.
00:56:17 Allez, on fait une petite pause et on se retrouve
00:56:19 dans un instant, Jean-Benoît Dumont-Aix,
00:56:21 avec peut-être d'autres visions
00:56:23 de sa sexualité, mais on voit que c'est
00:56:25 en effet chacun
00:56:27 qui doit trouver la sienne.
00:56:29 - Brigitte Laé, Sud Radio.
00:56:31 - Jean-Benoît Dumont-Aix est
00:56:33 avec nous, psychanalyste spécialiste
00:56:35 de l'addiction sexuelle.
00:56:37 Et on retrouve Karine.
00:56:39 Bonjour, Karine. - Bonjour, Brigitte.
00:56:41 Bonjour, Jean-Benoît. - Bonjour, Karine.
00:56:43 - Merci
00:56:45 de me prendre
00:56:47 aujourd'hui à l'antenne.
00:56:49 Je suis déjà intervenue,
00:56:51 mais c'est vrai que ce n'est pas très facile
00:56:53 de se dévoiler
00:56:55 sur ces plans-là. - Oui, c'est certain.
00:56:57 - Oui. - C'est bien.
00:56:59 C'est bien de le faire, Karine.
00:57:01 Merci. - Oui, ça permet en tout cas
00:57:03 d'avancer. J'apprécie
00:57:05 beaucoup aussi les témoignages qui ont
00:57:07 précédé, qui sont vraiment
00:57:09 très enrichissants, qui font
00:57:11 écho à tout ce qu'on peut traverser
00:57:13 soi-même.
00:57:15 C'est fort. Alors,
00:57:17 du coup, je ne sais même pas par quel mot prendre.
00:57:19 - Allez-y,
00:57:21 on va trier. - Oui,
00:57:23 j'explique un petit peu.
00:57:25 Alors, j'ai eu plusieurs vies.
00:57:27 Du coup, j'ai eu une sexualité
00:57:29 très vite,
00:57:31 très développée
00:57:33 assez rapidement,
00:57:35 très épanouie. J'ai recherché,
00:57:37 je pense, la reconnaissance dans le regard
00:57:39 de multiples partenaires.
00:57:41 - Oui, bien.
00:57:43 - Je pensais que j'étais addict,
00:57:45 mais non, d'après ce que vous avez expliqué,
00:57:47 Jean-Benoît, j'ai compris peut-être que j'étais hyper sexuelle.
00:57:49 Avec
00:57:51 une sexualité ludique, j'ai eu
00:57:53 aussi la partie
00:57:55 de recherche de douleur,
00:57:57 de sadomasochisme. J'ai tout
00:57:59 expérimenté. J'ai vraiment
00:58:01 cherché
00:58:03 l'expérimentation dans la vie en général.
00:58:05 - Par curiosité ?
00:58:07 - Oui.
00:58:09 Un peu borderline, du coup,
00:58:11 je pense. Mais bon,
00:58:13 ça m'a sans doute mise en danger
00:58:15 bien des fois, mais je l'ai réalisé que bien plus tard.
00:58:17 - Est-ce que c'était aussi
00:58:19 parce que la transgression vous excitait ?
00:58:21 - Oui.
00:58:23 - D'accord.
00:58:25 - Je...
00:58:27 Et puis, j'étais complètement
00:58:29 désinhibée.
00:58:31 Ce côté aussi très
00:58:33 sensible, enfin,
00:58:35 bonne connaissance de mon corps,
00:58:37 très libre. J'ai eu une partie
00:58:39 de ma vie où j'étais naturiste.
00:58:41 J'ai été dans les clubs
00:58:43 libertins. J'ai même
00:58:45 à un moment donné de ma vie fait des
00:58:47 photos de nues.
00:58:49 J'ai même voulu
00:58:51 pousser plus loin.
00:58:53 À un moment donné, plus jeune,
00:58:55 je voulais faire comme Vaudrille.
00:58:57 Par jeu, par...
00:58:59 - Animatrice radio ? - Non !
00:59:01 - Il est coquin,
00:59:03 Jean-Benoît !
00:59:05 - Et...
00:59:07 Ça m'excitait follement. J'ai eu
00:59:09 plusieurs partenaires en même temps.
00:59:11 J'étais pas très fidèle
00:59:13 à un moment de ma vie.
00:59:15 Le jeu partout, tout le temps.
00:59:17 Mais je pense aussi que parfois, ça me mettait
00:59:19 dans une forme de désespoir.
00:59:21 Je dois le reconnaître.
00:59:23 C'est là où ça peut toucher un peu
00:59:25 la forme addictive.
00:59:27 Mais...
00:59:29 C'était aussi
00:59:31 le besoin d'être rempli, le besoin
00:59:33 de séduire,
00:59:35 mais de plaire, de faire
00:59:37 choir l'autre face à moi.
00:59:39 De voir ce que je pouvais
00:59:41 produire comme effet.
00:59:43 J'étais...
00:59:45 Il y a deux vies.
00:59:47 - Oui, on entend bien. Mais je pense que c'est un mélange
00:59:49 à la fois sans doute d'hypersensualité
00:59:51 sexuelle et sensibilité,
00:59:53 j'ajoute.
00:59:55 Et en même temps, un besoin
00:59:57 d'avoir le pouvoir, de garder le pouvoir.
00:59:59 - Alors que j'étais
01:00:01 parfois très soumise, puisque j'étais
01:00:03 habituée à ça.
01:00:05 - Justement, être soumise
01:00:07 est une forme d'avoir le pouvoir.
01:00:09 - Ah d'accord. - Souvent les soumis
01:00:11 d'ailleurs ont plus de pouvoir que les dominants.
01:00:13 Puisque sans soumis,
01:00:15 il ne se passe rien.
01:00:17 - Et on met souvent le dominant en échec.
01:00:19 - Oui, en plus. - En tant que soumise.
01:00:21 - Ah là là...
01:00:23 Qu'est-ce que c'est pervers tout ça !
01:00:25 - Oh, c'est pas grave.
01:00:27 C'est pas grave tout ça.
01:00:29 - Mais...
01:00:31 J'ai cru que je m'étais
01:00:33 pas en danger, alors qu'avec du recul
01:00:35 et de la psychanalyse derrière, j'ai compris
01:00:37 qu'il y avait des choses que j'avais
01:00:39 acceptées alors que c'était pas acceptable.
01:00:41 Ou bien, c'était pas
01:00:43 forcément à mes yeux comme un viol
01:00:45 mais c'en était un. Enfin bref,
01:00:47 il y a eu des tas de choses après que j'ai comprises.
01:00:49 J'ai été chaudifiée aussi.
01:00:51 Dès d'un prétendant enfant.
01:00:53 - Vous êtes
01:00:55 certainement surtout beaucoup blessée.
01:00:57 - Oui.
01:00:59 - Après, un viol, c'est quand même
01:01:01 un moment où on dit non
01:01:03 et où on se défend, où on ne veut
01:01:05 vraiment pas, à moins qu'on soit
01:01:07 paralysée. Mais quand on est
01:01:09 d'accord, même si
01:01:11 c'est pas quelque chose qu'on désire
01:01:13 profondément, c'est pas un viol. Faut faire attention
01:01:15 aux termes quand même. - Aux termes.
01:01:17 Oui, alors abuser, abuser bien des fois
01:01:19 ça c'est certain parce que je ne savais pas
01:01:21 dire non, je ne savais pas que je pouvais
01:01:23 dire non. Et j'étais aussi
01:01:25 très... Je faisais attention
01:01:27 à la psychologie
01:01:29 de celui qui était face à moi. Je ne rencontrais
01:01:31 pas que des bonnes personnes. Donc, quelques fois,
01:01:33 je me mettais un peu
01:01:35 en sidération.
01:01:37 Je me mettais un peu...
01:01:39 - Oui, bien sûr. - Enfin bon.
01:01:41 Il y a eu des moments comme ça, voilà. Jusqu'à
01:01:43 un moment de ma vie où il y a eu plusieurs
01:01:45 paramètres qui ont fait qu'il n'y a plus rien eu.
01:01:48 J'ai pensé
01:01:50 que c'était pas
01:01:52 un choix. Et aujourd'hui,
01:01:54 je réalise que ça continue
01:01:56 d'évoluer sans la sexualité.
01:01:58 Il y a des choses
01:02:00 qui s'opèrent
01:02:02 en moi et qui sont plus du tout...
01:02:04 Je ne suis pas dans la souffrance
01:02:06 de ne plus en avoir de sexualité.
01:02:08 Pour le moment,
01:02:10 je réalise un temps de repos.
01:02:12 Je suis un peu comme Christophe
01:02:14 juste avant, où
01:02:16 je n'ai plus forcément besoin
01:02:18 de plaire à tout prix.
01:02:20 Je n'ai pas forcément besoin de faire
01:02:22 tomber à mes pieds
01:02:24 un prétendant.
01:02:26 Je n'ai pas
01:02:28 besoin d'être rempli,
01:02:30 pénétré pour me sentir
01:02:32 reconnu.
01:02:34 Il y a tout ça qui s'est
01:02:36 produit.
01:02:38 Mais le point de rupture, il est intervenu
01:02:40 par le biais
01:02:42 d'un partenaire
01:02:44 qui s'est révélé...
01:02:46 Comment on va dire ?
01:02:48 J'ai eu un choc.
01:02:50 J'en avais déjà parlé à l'antenne
01:02:52 quand ça s'est produit.
01:02:54 Après que ça s'est produit,
01:02:56 j'ai eu un partenaire
01:02:58 qui était bipolaire,
01:03:00 des tas de choses comme ça.
01:03:02 Il ne prenait plus son traitement
01:03:04 et qui a décompensé.
01:03:06 Il est devenu un peu bizarre.
01:03:08 - Je me souviens qu'il a failli
01:03:10 vous étrangler.
01:03:12 - Oui, en placoïd.
01:03:14 Il ne me reconnaissait plus qu'avec un regard
01:03:16 dérangé.
01:03:18 J'ai eu très peur.
01:03:20 J'ai été très marquée.
01:03:22 À partir de là, en même temps,
01:03:24 la ménopause s'est installée.
01:03:26 Mon corps a refusé
01:03:28 progressivement,
01:03:30 malgré quelques essais,
01:03:32 la pénétration.
01:03:34 Je sentais que tout était fermé,
01:03:36 figé, spérosé.
01:03:38 Je ne me suis pas relancée
01:03:40 dans une véritable relation
01:03:42 depuis.
01:03:44 Du coup,
01:03:46 ça ne me manque pas.
01:03:48 Est-ce que c'est une protection
01:03:50 et je me mens à moi-même ?
01:03:52 Ou alors...
01:03:54 - Ça fait combien de temps,
01:03:56 ce choc ?
01:03:58 - C'était à la fin 2016.
01:04:00 - D'accord, ça commence à faire.
01:04:02 Restez avec nous, Karine.
01:04:04 Jean-Benoît Dumontex va vous répondre
01:04:06 dans un instant.
01:04:08 4.fr, le plus grand site
01:04:10 de webcam live réservé aux adultes.
01:04:12 14h-16h,
01:04:14 Brigitte Laé, Sud Radio.
01:04:16 - Jean-Benoît Dumontex
01:04:18 est avec nous, spécialiste de l'addiction
01:04:20 sexuelle. Alors Karine,
01:04:22 oui, on peut dire que vous étiez
01:04:24 peut-être un peu
01:04:26 hypersexuelle, mais peut-être aussi un peu
01:04:28 dans une addiction sexuelle qui,
01:04:30 quelque part, devait peut-être
01:04:32 calmer votre
01:04:34 hypersensibilité.
01:04:36 Moi, je crois que ce choc,
01:04:40 oui, c'est un traumatisme, il n'y a pas de doute.
01:04:42 Donc ça peut provoquer quelque chose
01:04:44 de brutal et changer
01:04:46 votre comportement. Moi, je pense qu'il faut
01:04:48 déjà laisser la ménopause de côté.
01:04:50 La ménopause,
01:04:52 elle ne change pas la sexualité d'une femme,
01:04:54 mais elle peut être le bon prétexte
01:04:56 pour expliquer que tout d'un coup,
01:04:58 on change quelque chose.
01:05:00 Maintenant, je laisse Jean-Benoît
01:05:02 Dumontex. - Je suis d'accord.
01:05:04 - Qu'est-ce qui
01:05:06 vous questionne aujourd'hui, vous ?
01:05:08 - Depuis quelques temps,
01:05:12 je me questionne
01:05:14 beaucoup sur mon orientation
01:05:16 parce que mes premières amours,
01:05:18 toutes petites, étaient plutôt...
01:05:20 J'étais tournée beaucoup vers les filles.
01:05:22 J'ai déjà eu des partenaires féminines
01:05:24 après, mais
01:05:26 les premières personnes que j'ai embrassées sur la bouche,
01:05:28 c'était des filles. Et je ne
01:05:30 cesse de continuer
01:05:32 à les regarder
01:05:34 et être beaucoup plus
01:05:36 touchée par leur présence désormais.
01:05:38 - D'accord. Donc ça, ça vous questionne ?
01:05:40 Vous vous demandez si, finalement,
01:05:42 là, en ce moment, vous ne seriez pas plutôt
01:05:44 tournée vers les femmes ?
01:05:46 - Oui. Et puis, si
01:05:48 je ne me suis pas... - Fourvoyée ?
01:05:50 - Fourvoyée, effectivement,
01:05:52 parce qu'il fallait
01:05:54 faire couple,
01:05:56 pour entrer dans
01:05:58 un moule, pour se sentir vraiment
01:06:00 aimée par
01:06:02 les siens reconnus
01:06:04 de part et d'autre. Je veux dire, j'ai peut-être suivi
01:06:06 une direction que je ne suis pas forcément...
01:06:08 Enfin, je ne sais pas.
01:06:10 Oui, je me questionne beaucoup là-dessus.
01:06:12 Je n'ai pas envie,
01:06:14 je n'ai pas véritablement envie
01:06:16 de... Je ne me sens pas,
01:06:18 je ne me sens plus attirée par les garçons,
01:06:20 par les hommes. C'est quand même terrible, ça.
01:06:22 - Bah, pourquoi ce serait terrible ?
01:06:24 - C'est étrange d'avoir eu toute cette vie
01:06:26 très, très, très sexuelle et...
01:06:28 Je me sentais bisexuelle,
01:06:32 on va dire. Voilà, pour moi,
01:06:34 je tombais, je pouvais tomber amoureuse, et bien d'un homme
01:06:36 ou d'une femme, en fonction de sa personnalité,
01:06:38 peu importe. C'est ce que je me disais.
01:06:40 Mais quand même, quand même,
01:06:42 j'ai toujours été très
01:06:44 attirée par les femmes, et puis
01:06:46 ça me revient très fortement maintenant.
01:06:48 - Vous avez aimé des hommes,
01:06:50 des femmes ? Qui vous avez aimé ?
01:06:52 - Les deux.
01:06:54 Je suis tombée très
01:06:56 amoureuse de femmes, oui.
01:06:58 Et ça peut encore
01:07:00 me frôler de très près, maintenant. Je vois bien.
01:07:02 - Et l'idée
01:07:04 d'avoir
01:07:06 à nouveau une sexualité, mais
01:07:08 avec des femmes, vous parait
01:07:10 plus acceptable que... - Oui.
01:07:12 - D'accord ? Plus possible,
01:07:14 pour le coup. - Plus possible.
01:07:16 En tout cas, pour me faire reprendre
01:07:18 confiance, si je me trouvais
01:07:20 en compagnie d'un homme,
01:07:22 pour vous donner un exemple, et bien
01:07:24 je lui demanderais
01:07:26 de se comporter comme s'il était une femme.
01:07:28 C'est-à-dire qu'on serait
01:07:30 sur un plan très tendre,
01:07:32 languoureux, lent, aussi.
01:07:34 Au départ,
01:07:36 une sexualité
01:07:38 pas du tout... - Pénétrante.
01:07:40 - Voilà, oui.
01:07:42 - D'accord.
01:07:44 Je n'ai pas de conseils
01:07:46 à vous donner. Je crois que vous savez un peu,
01:07:48 vers vous, vous devez
01:07:50 finalement essayer d'aller.
01:07:52 - Oui. - C'est vraiment
01:07:54 par petites touches. C'est-à-dire, ne vous faites pas
01:07:56 violence, testez des choses.
01:07:58 L'idée
01:08:00 qu'il n'y ait pas de sexualité, là, dans votre
01:08:02 vie en ce moment,
01:08:04 n'est pas vraiment une bonne
01:08:06 donnée, on va dire.
01:08:08 Vous voyez, il y a un truc qui...
01:08:10 ça ne va pas.
01:08:12 On entend bien que ce n'est pas
01:08:14 de gaieté de cœur et ça ne dit pas que
01:08:16 vous allez bien. Voilà.
01:08:18 - Oui, un peu comme... Je me suis mise
01:08:20 en protection, en fait. - Oui.
01:08:22 Et puis on peut comprendre pourquoi. Enfin, je veux dire,
01:08:24 c'est hyper traumatique, ce que vous avez
01:08:26 vécu, quand même. - Oui, et puis
01:08:28 ça venait avec d'autres choses en même temps.
01:08:30 - Sans doute. - Au plan familial,
01:08:32 etc. Vous avez eu pas mal de sécurité.
01:08:34 - Je pense, Karine,
01:08:36 je suppose que vous avez
01:08:38 peut-être quand même été voir
01:08:40 des thérapeutes dans votre vie.
01:08:42 - Oui. Et puis,
01:08:44 je me fais analyser
01:08:46 là, actuellement.
01:08:48 - Moi, je pense qu'il y a quelque chose, quand même,
01:08:50 chez vous à comprendre, c'est que vous êtes
01:08:52 quelqu'un de... Alors, je sais qu'on
01:08:54 met un peu aussi cette étiquette à toutes les sauces,
01:08:56 mais je pense que vous êtes quelqu'un d'hypersensible,
01:08:58 qui certainement,
01:09:00 dans son enfance, n'a pas du tout
01:09:02 été comprise dans cette
01:09:04 hypersensibilité et dans ce besoin
01:09:06 sans doute
01:09:08 d'être... ce besoin
01:09:10 tactile, parce que peut-être
01:09:12 que le corps... Il y a des
01:09:14 personnes hypersensibles qui ont un corps assez
01:09:16 éloigné d'eux-mêmes, et
01:09:18 à l'inverse, il y a des hypersensibles
01:09:20 qui sont énormément dans le corps.
01:09:22 Et quand ces personnes se retrouvent dans
01:09:24 une famille où on n'est pas assez
01:09:26 tactile, où on n'est pas
01:09:28 pris dans ses bras, etc.,
01:09:30 il peut y avoir une recherche,
01:09:32 je ne dis pas que c'est vous, mais c'est une explication
01:09:34 qui pourrait vous convenir. C'est pour ça que je vous la donne.
01:09:36 Vous en ferez ce que vous voulez. Et donc,
01:09:38 ça peut donner, en effet, une recherche
01:09:40 éperdue
01:09:42 de reconnaissance de son corps
01:09:44 et donc une recherche éperdue de sexualité
01:09:46 et
01:09:48 comme en plus, comme vous êtes
01:09:50 hypersensible, vous vous adaptez parfaitement
01:09:52 bien au désir de l'autre,
01:09:54 et donc ça provoque trop
01:09:56 d'excès
01:09:58 qui finalement, petit à petit, blesse, blesse,
01:10:00 blesse, blesse, jusqu'au moment où
01:10:02 vous avez cru que, enfin, au moment où il y a eu
01:10:04 le surplus, si je puis dire, ça a débordé
01:10:06 et à ce moment-là,
01:10:08 la peur,
01:10:10 une peur très inconsciente mais
01:10:12 en même temps réelle, fait
01:10:14 qu'on ferme tout. - Oui, ça me
01:10:16 parle complètement, oui, oui,
01:10:18 tout à fait, tout ça, je suis d'accord.
01:10:20 - Bon, donc maintenant, qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:10:22 Il faut d'abord prendre conscience
01:10:24 de tout ce qui est blessé
01:10:26 en vous et en prendre conscience
01:10:28 pas intellectuellement, au niveau du corps
01:10:30 et du cœur, et puis
01:10:32 tout doucement
01:10:34 réparer et donc n'aller que
01:10:36 vers des personnes qui peuvent
01:10:38 accueillir votre fragilité
01:10:40 sans en profiter.
01:10:42 - Oui. - Et donc ça fait pas grand monde.
01:10:44 - Oui.
01:10:46 De toute façon, de fait,
01:10:48 le champ s'est réduit.
01:10:50 - Voilà, mais si vous êtes
01:10:52 consciente, lucide,
01:10:54 je pense que vous avez l'intelligence
01:10:56 émotionnelle
01:10:58 pour repérer les personnes qui vont
01:11:00 à nouveau vous mettre en danger, parce que chaque fois
01:11:02 que vous allez vous re-blesser,
01:11:04 au lieu de vous réparer,
01:11:06 vous allez continuer à stagner.
01:11:08 Alors que je sens
01:11:10 que vous avez envie d'être, enfin, d'aimer à nouveau.
01:11:12 - Oui. - Mais méfiez-vous
01:11:14 parce que c'est pas parce que c'est des femmes
01:11:16 qu'elles seront moins blessantes,
01:11:18 que vous voulez. Moi j'entends bien
01:11:20 le fait qu'un pénis peut faire mal,
01:11:22 mais là on n'est pas
01:11:24 forcément uniquement dans un truc
01:11:26 très mécanique. Je crois qu'une femme
01:11:28 peut très très bien, si elle est un peu perverse,
01:11:30 à nouveau vous blesser.
01:11:32 - Oui, oui, oui. C'est vrai.
01:11:34 Mais il faut que je me méfie,
01:11:36 ça peut être un leurre que mon cerveau
01:11:38 cherche comme explication.
01:11:40 - Oui. - Voilà, je pense
01:11:42 aussi.
01:11:44 - Disons que, peu importe
01:11:46 le sexe de la personne que vous avez
01:11:48 en face de vous, fiez-vous
01:11:50 à ce que vous ressentez
01:11:52 et à la sécurité que vous pouvez
01:11:54 avoir en étant avec cette personne-là.
01:11:56 Ne précipitez rien, c'est-à-dire
01:11:58 prenez le temps de connaître cette personne
01:12:00 pour vérifier
01:12:02 que vous n'avez pas
01:12:04 été leurré, déjà, dans un premier temps
01:12:06 et que vous pouvez vraiment faire confiance.
01:12:08 Voyez qu'on n'est pas face à quelqu'un qui
01:12:10 pourrait être un peu pervers, un peu manipulateur
01:12:12 ou je ne sais quoi. - Oui.
01:12:14 - Mais ça, ça demande du temps.
01:12:16 Vraiment, il faut que vous vous respectiez
01:12:18 aussi dans ce temps-là. Si l'autre ne comprend pas,
01:12:20 tant pis, c'est que ce n'est pas la bonne personne
01:12:22 et puis on passe à une autre.
01:12:24 - Et puis, moi, de bien expliquer aussi des choses,
01:12:26 de poser mon cadre. - Oui, vos limites
01:12:28 aussi. - Oui, mais
01:12:30 surtout, je vous dis, quand vous êtes
01:12:32 avec quelqu'un,
01:12:34 laissez éventuellement
01:12:36 un contact un peu physique, mais
01:12:38 ne vous sentez pas
01:12:40 obligés d'y aller.
01:12:42 Respectez-vous.
01:12:44 Et puis peut-être qu'il faut que vous...
01:12:46 Je sais que vous êtes en thérapie, mais peut-être qu'il faudrait
01:12:48 que vous écriviez un petit peu
01:12:50 les différentes choses qui vous ont...
01:12:52 qui vous
01:12:54 viennent à l'esprit et
01:12:56 vous verrez ce que ça
01:12:58 a blessé chez vous.
01:13:00 - J'en ai noirci, Brigitte, du papier.
01:13:02 Je gratte beaucoup. - C'est bien.
01:13:04 - Donc c'est quelque chose qui me sauve.
01:13:06 - Oui, très bien. - Ça, c'est formidable.
01:13:08 Non, mais c'est du
01:13:10 temps. Du temps est passé
01:13:12 et ça évolue
01:13:14 constamment. Donc je pense que
01:13:16 ce temps-là, que
01:13:18 j'ai mis
01:13:20 cette distance,
01:13:22 finalement, ça m'a...
01:13:24 - Ça vous répare. - Ça me guérit, ça m'apaise,
01:13:26 ça me répare.
01:13:28 C'est une tendresse que je m'octroie à moi-même.
01:13:30 Je m'occupe de
01:13:32 mon
01:13:34 intérieur.
01:13:36 Voilà, je pense que
01:13:38 j'étais obligée de passer
01:13:40 par cette case-là parce que finalement, je ne me connaissais
01:13:42 absolument pas.
01:13:44 Je m'étais un peu donnée en pâture aussi.
01:13:46 - Oui, c'est ce que ça donne à voir.
01:13:48 - Oui, oui, oui.
01:13:50 Je pensais que je me servais, mais en fait, non.
01:13:52 Je me donnais complètement en pâture.
01:13:54 - C'est en ça qu'il y a quand même une part
01:13:56 de sexe addict chez Karine, je pense.
01:13:58 - Oui. - Jean-Benoît.
01:14:00 - Oui, puis cette idée d'être remplie, vous l'avez dit plusieurs fois,
01:14:02 qui peut être
01:14:04 aussi un petit
01:14:06 trait dépressif.
01:14:08 - Ah oui. - Et qui
01:14:10 oblige finalement à
01:14:12 aller vers l'autre pour que l'autre
01:14:14 vous remplisse, mais c'est un leurre, là encore.
01:14:16 - Oui. - Votre remplissage,
01:14:18 il est de vous à vous. Il est interne.
01:14:20 Il ne faut pas avoir besoin de l'autre pour ça.
01:14:22 Et c'est sans doute ce que vous êtes
01:14:24 en train de traverser là aussi.
01:14:26 Sans doute que votre relation à l'autre
01:14:28 va changer aussi. - Oui.
01:14:30 Elle a déjà commencé à changer
01:14:32 sur tous les plans, mais
01:14:34 je voulais juste ajouter
01:14:36 que je m'internais.
01:14:40 Non, c'est pas ça. J'étais
01:14:42 une sorte d'accoucheuse d'hommes
01:14:44 aussi, c'est-à-dire que je donnais
01:14:46 beaucoup, je mettais sur des rampes
01:14:48 de lancement. - Une sauveuse.
01:14:50 - Oui. - Le syndrome de la sauveuse.
01:14:52 - Oui, oui. Et puis j'étais un petit peu dans
01:14:54 une femme un peu tantrique
01:14:56 aussi, à peu près. - Mais vous savez
01:14:58 que quand on est sauveuse, c'est parce qu'on a besoin d'être aimée.
01:15:00 - Bien sûr, on donne ce qu'on
01:15:02 veut recevoir. - Eh bien.
01:15:04 - Et en général, c'est pas nous
01:15:08 qui le recevons, c'est la personne d'après.
01:15:10 Donc c'est toujours embêtant. - Exactement.
01:15:12 On accouche l'homme et puis il part
01:15:14 faire son nid ailleurs. - C'est ça.
01:15:16 - Non mais ça, j'ai connu aussi.
01:15:18 - Ou alors, il nous confronte à notre échec
01:15:20 et on en a marre et on en cherche un autre.
01:15:22 Mais de toute façon,
01:15:24 ça marche pas d'être sauveuse.
01:15:26 - L'union sacrée que je cherchais
01:15:28 bien souvent,
01:15:30 j'ai parfois été
01:15:32 même beaucoup déçue parce que
01:15:34 j'attendais trop finalement.
01:15:36 Je voulais donner de la confiture
01:15:38 à un cochon, comme voulez-vous.
01:15:40 Enfin, je veux dire, c'est vrai,
01:15:42 ça pouvait pas être créé
01:15:44 constamment avec tout le monde.
01:15:46 Moi, je recherchais la magie.
01:15:48 Voilà.
01:15:50 C'est bien d'en parler, moi j'ai compris tout ça.
01:15:54 Je suis plus du tout dans ce désespoir-là.
01:15:56 C'est ok.
01:15:58 - Voyez aussi,
01:16:00 Karine,
01:16:02 quel sens vous pouvez donner
01:16:04 à votre vie aujourd'hui
01:16:06 et quelle créativité.
01:16:08 Parce que la libido,
01:16:10 dans ce besoin d'être aimée,
01:16:12 dans ce besoin, etc.,
01:16:14 on peut trouver d'autres moyens
01:16:16 de nourrir tout ça.
01:16:18 Parce que je pense que vous avez besoin
01:16:20 de toute façon d'une sorte d'idéal
01:16:22 humaniste.
01:16:24 Donc il faut aussi que vous trouviez comment
01:16:26 vous pouvez nourrir cet idéal-là
01:16:28 pour pas retomber dans
01:16:30 une relation dame-sœur
01:16:32 extraordinaire, où on va
01:16:34 ensemble aller dans la même direction
01:16:36 jusqu'à l'extase totale.
01:16:38 - Non, non, ce chemin
01:16:42 que je parcours maintenant en solo,
01:16:44 dans la compréhension de moi-même,
01:16:46 me sert beaucoup
01:16:48 à aller vers ce que vous décrivez.
01:16:50 Et heureusement,
01:16:52 finalement, qu'il y a ce passage
01:16:54 un peu, j'allais dire, à vide,
01:16:56 mais qui n'en est pas un, parce que dans le vide,
01:16:58 il y a tout.
01:17:00 - Je crois qu'on va
01:17:02 vous renvoyer avec Christophe
01:17:04 pour que vous marchiez pendant deux mois.
01:17:06 Et puis après, ça ira beaucoup mieux.
01:17:08 Merci en tout cas.
01:17:10 - Merci pour votre écoute. Merci à vous deux.
01:17:12 - Et c'est important, parce que je crois que le témoignage de Karine,
01:17:14 on a dit beaucoup de choses
01:17:16 qui concernent beaucoup de gens.
01:17:18 Et c'est ça aussi, la sexualité,
01:17:20 l'amour. C'est aussi une recherche
01:17:22 de soi à travers
01:17:24 les autres.
01:17:26 Et finalement,
01:17:28 on fait ça toute sa vie.
01:17:30 - Ben oui.
01:17:32 - Allez, on fait une petite pause et on se retrouve dans un instant
01:17:34 sur Sud Radio 0826 300 301.
01:17:36 A tout de suite.
01:17:38 - 14h16,
01:17:40 Brigitte Lahaie, Sud Radio.
01:17:42 - Jean-Benoît Dumontex,
01:17:44 avec nous, spécialiste des addictions
01:17:46 sexuelles en nette augmentation
01:17:48 depuis déjà pas mal d'années.
01:17:50 Et on va conclure avec Gérard,
01:17:52 qui est avec nous. Bonjour Gérard.
01:17:54 - Bonjour Brigitte. Bonjour
01:17:56 Jean-Benoît. - Bonjour Gérard.
01:17:58 - Voilà. Alors moi,
01:18:00 je ne me considère
01:18:02 pas, on va dire, addict
01:18:04 au sexe.
01:18:06 On va dire ça comme ça.
01:18:08 Parce que ça ne...
01:18:10 - Ça ne vous fait pas souffrir.
01:18:12 - Ça ne me fait pas souffrir
01:18:14 et ça ne me perturbe pas ma vie
01:18:16 de tous les jours, on va dire.
01:18:18 - Très bien. - Voilà.
01:18:20 Parce que, en plus,
01:18:22 ce n'est pas tous les jours, tous les jours
01:18:24 qu'il faut avoir un rapport sexuel, mais
01:18:26 des choses quand même de qualité,
01:18:28 où, pour moi,
01:18:30 on peut retrouver tout ce qui
01:18:32 est respect, convivialité, complicité,
01:18:34 partage.
01:18:36 Alors, je suis déjà passé à l'antenne,
01:18:38 mais bon, moi je suis
01:18:40 avec mon épouse,
01:18:42 Lisbeth.
01:18:44 Et donc, voilà,
01:18:46 on partage des moments, on aime
01:18:48 après aussi se retrouver.
01:18:50 Et dans notre vie
01:18:54 sexuelle, on cherche toujours, on va dire,
01:18:56 une évolution.
01:18:58 - Vous êtes ensemble depuis combien de temps ?
01:19:00 - Alors maintenant, ça va faire...
01:19:02 Alors que je calcule bien que je ne dis pas de bêtises.
01:19:04 Depuis 2014.
01:19:06 Voilà, ça sera plus simple. Bon, ça va faire.
01:19:08 - Ça va bientôt faire 10 ans, oui.
01:19:10 Oui, oui, c'est bien.
01:19:12 Vous êtes libertin
01:19:14 au début, tous les deux ?
01:19:16 - Au bout, on va dire,
01:19:18 d'un ou deux
01:19:20 ans après s'être connus.
01:19:22 En fait,
01:19:24 comment...
01:19:26 On avait discuté un petit peu
01:19:28 de nos vies antérieures, on va dire ça,
01:19:30 avant de se connaître.
01:19:32 Et on s'est aperçus qu'on avait déjà
01:19:34 été dans un com-loc, dans des clubs.
01:19:36 Alors moi, j'avais été tout seul.
01:19:38 Elle, elle avait été avec son ex-mari,
01:19:40 ça ne lui plaisait pas. Mais voilà.
01:19:42 Quelque part,
01:19:44 on en a parlé, et un jour,
01:19:46 on a franchi le pas.
01:19:48 - Et avec qui elle a aimé ?
01:19:50 - Oui, elle, elle aimait.
01:19:52 C'était son ex-mari
01:19:54 qui n'aimait pas. - Ah d'accord.
01:19:56 Donc vous vous êtes trouvés.
01:19:58 - Oui, je pense qu'on s'est
01:20:00 vraiment trouvés.
01:20:02 Et c'est toujours,
01:20:04 voilà, le plaisir. Alors dans le
01:20:06 libertinage, on a été quand même aussi,
01:20:08 on va dire crescendo, on n'a pas
01:20:10 brûlé toutes les étapes.
01:20:12 Voilà.
01:20:14 Donc... - Mais c'est mieux
01:20:16 d'ailleurs, le libertinage, moi j'ai
01:20:18 tendance à dire aussi que d'abord,
01:20:20 je pense que c'est mieux, sauf si on se
01:20:22 rencontre dans un club libertin, et à ce moment-là, on est
01:20:24 dès le départ tous les deux libertins. Mais sinon, je pense que c'est
01:20:26 mieux de d'abord se connaître un peu,
01:20:28 avant d'aller en club libertin,
01:20:30 ce que vous avez fait, et puis ensuite, oui, autant
01:20:32 tout doucement découvrir.
01:20:34 C'est un peu ce que vous disiez tout à l'heure, Jean-Benoît Dumontex,
01:20:36 c'est comme tous les fantasmes, on va...
01:20:38 Il ne faut pas tout de suite dès le début,
01:20:40 quand on commence sa sexualité, essayer de tout faire,
01:20:42 c'est idiot. - C'est idiot, oui. - Autant profiter
01:20:44 tout doucement. - C'est ça,
01:20:46 découvrir, et puis même dans la gradation,
01:20:48 enfin voilà, il y a les molos, quoi.
01:20:50 - Oui, parce qu'en plus, si on...
01:20:52 Comment ? On fait tout
01:20:54 rapidement, après il n'y a plus rien à faire.
01:20:56 - Ben, ça perd
01:20:58 de son pouvoir excitatoire,
01:21:00 ce qui a déjà été fait,
01:21:02 bon, c'est toujours sympa de le refaire,
01:21:04 ce n'est pas ce que je veux dire, mais c'est quand même
01:21:06 moins... - C'est pas pareil. - C'est moins
01:21:08 excitant. C'est d'ailleurs
01:21:10 le problème
01:21:12 des personnes qui ont tout fait, qui
01:21:14 finalement, ben, sont
01:21:16 un peu en panne de fantasmes.
01:21:18 - Oui, il n'y a plus
01:21:20 rien à découvrir, on va dire.
01:21:22 Les gens même sont blasés,
01:21:24 on rencontre même autour de nous
01:21:26 des gens qui libertinent depuis des années,
01:21:28 qui ont fait beaucoup de choses,
01:21:30 et certaines personnes sont...
01:21:32 Elles sont blasées.
01:21:34 Elles sont blasées
01:21:36 du sexe, sont blasées
01:21:38 du libertinage, parce qu'ils
01:21:40 ont tout fait. - Eh oui.
01:21:42 - Oui, mais
01:21:44 c'est là, peut-être, c'est intéressant
01:21:46 ce que vous venez de dire, Gérard, et ça correspond
01:21:48 bien à l'émission du jour, parce qu'au fond,
01:21:50 la sexualité, être
01:21:52 libre sexuellement, c'est pas tout
01:21:54 faire, c'est savoir qui
01:21:56 on est, qu'est-ce qu'on
01:21:58 aime, et continuer
01:22:00 à privilégier la qualité à la quantité.
01:22:02 - Voilà,
01:22:04 tout à fait.
01:22:06 - Mais c'est une grosse
01:22:08 question, de savoir... - Mais c'est pas simple.
01:22:10 - Voilà, c'est ça, qui on est sexuellement,
01:22:12 bon, c'est pas donné d'emblée, déjà,
01:22:14 et puis, il faut tester des choses
01:22:16 pour savoir ce qu'on ne veut pas,
01:22:18 notamment. - Et puis, on va
01:22:20 parfois aller vers du sexe
01:22:22 pour autre chose que
01:22:24 le plaisir, donc ça
01:22:26 fosse un peu.
01:22:28 Et on l'a vu avec le témoignage de
01:22:30 Karine, même si
01:22:32 on peut avoir du plaisir, mais c'est pas
01:22:34 toujours pour avoir du plaisir qu'on va vers le
01:22:36 sexe, c'est pour plaire, c'est pour séduire,
01:22:38 c'est pour...
01:22:40 - Il y a ça aussi, oui.
01:22:42 - Et alors, qu'est-ce que vous aimez tous les deux
01:22:44 quand vous êtes
01:22:46 en club ?
01:22:48 - Alors, soit en club,
01:22:50 soit en...
01:22:52 - En soirée privée. - En soirée privée,
01:22:54 on préfère quand même les soirées privées,
01:22:56 où nous,
01:22:58 on... évidemment, il y a,
01:23:00 on va dire, qui est un peu
01:23:02 de jeu
01:23:04 entre les couples,
01:23:06 surtout quand il y a plusieurs couples.
01:23:08 Mais ce que l'on aime
01:23:10 essentiellement de nous, c'est tout
01:23:12 ce qui est respect, convivialité,
01:23:14 complicité,
01:23:16 et le partage,
01:23:18 voilà, avec les autres couples.
01:23:20 Et après, même de se
01:23:22 retrouver, mais pas
01:23:24 aussi que le côté sexuel, voilà.
01:23:26 C'est tout un ensemble.
01:23:28 - Oui, c'est une philosophie, finalement.
01:23:30 - C'est ce qui est très différent
01:23:34 de l'addiction, enfin, ce qu'on disait tout à l'heure,
01:23:36 le côté humanité
01:23:38 de l'autre, enfin, voilà, le fait d'avoir un
01:23:40 humain en face de soi, n'est pas
01:23:42 du tout l'idée quand on est addict.
01:23:44 L'autre est un
01:23:46 corps dont on va
01:23:48 user à des fins de satisfaction,
01:23:50 point. Donc là, c'est pas du tout ce que vous racontez,
01:23:52 bien au contraire.
01:23:54 C'est, oui, notre satisfaction,
01:23:56 la satisfaction
01:23:58 de notre partenaire aussi,
01:24:00 parce que c'est important. Enfin, pour moi,
01:24:02 c'est important.
01:24:04 - Mais ce que j'ai trouvé très intéressant, on a fait
01:24:06 deux émissions en direct du Cap d'Agde
01:24:08 récemment, Jean-Benoît Dumontex,
01:24:10 et j'ai eu plusieurs témoignages que j'ai trouvés
01:24:12 assez intéressants et qui revient un peu à ce que
01:24:14 dit Gérard, c'est-à-dire que l'avantage
01:24:16 en club libertin,
01:24:18 ou en soirée intime libertine, mais c'est pareil,
01:24:20 on a
01:24:22 du sexe, et puis après,
01:24:24 on a mis ça de côté, et donc on peut se parler
01:24:26 sans qu'il y ait des rapports de pouvoir,
01:24:28 de séduction, de...
01:24:30 Voilà, tout est simple.
01:24:32 Et c'est assez rigolo,
01:24:34 parce que finalement, oui,
01:24:36 quand on est dans une soirée
01:24:38 entre amis
01:24:40 qui ne sont pas libertins,
01:24:42 il y a peut-être une femme qui nous plaît un peu plus,
01:24:44 qu'on va avoir un peu plus envie de parler avec elle.
01:24:46 En soirée libertin, bon,
01:24:48 nos affaires ont été faites,
01:24:50 et puis on passe à autre chose, quoi.
01:24:52 - Oui, c'est vrai.
01:24:54 - C'est un peu ça, Gérard, hein ?
01:24:56 - Oui, oui.
01:24:58 - Il n'y a pas un homme qui va loucher sur votre
01:25:00 femme, parce que de toute façon, celui qui louchait
01:25:02 dessus, ça y est,
01:25:04 il a fait l'amour avec, et on n'en parle plus, quoi.
01:25:06 - Oui, et donc...
01:25:08 - Et vous, vous l'avez bien
01:25:10 vécu aussi, donc tout va bien.
01:25:12 - Voilà. Alors déjà,
01:25:14 d'entrée, c'est pas tout de suite
01:25:16 se sauter dessus, voilà. Il y a quand même
01:25:18 faire connaissance, après, voilà,
01:25:20 il y a la partie, on va dire, sexuelle,
01:25:22 et après, on peut revenir...
01:25:24 - Après, on parle, on fait le contraire de ce
01:25:26 que vous faites normalement. - Voilà, on parle, et on peut
01:25:28 y revenir aussi après, en fonction des
01:25:30 envies de chacun, voilà.
01:25:32 Donc, non, et puis c'est vrai
01:25:34 que ça fait des très bonnes soirées.
01:25:36 - Oui, on l'entend
01:25:38 bien, Gérard, on l'entend bien.
01:25:40 Et puis vous êtes au diapason
01:25:42 tous les deux, c'est ça qui est important, encore une fois.
01:25:44 - Oui, pour nous, c'est très important.
01:25:46 - Bien sûr, bien sûr.
01:25:48 Et vous avez une sexualité tous les deux,
01:25:50 vous n'êtes pas obligés d'aller en club
01:25:52 libertin pour avoir une sexualité,
01:25:54 ça c'est important aussi, parce que sinon,
01:25:56 sinon on est dans une...
01:25:58 - C'est encore autre chose. - ...paraphilie, si on est obligé.
01:26:00 - C'est ça, exactement. Si la sexualité se tient
01:26:02 simplement dans des lieux ou à l'extérieur
01:26:04 du couple, bon, là c'est
01:26:06 autre chose. - Oui, même
01:26:08 après une soirée
01:26:10 libertine, on est
01:26:12 heureux de se retrouver,
01:26:14 quand même.
01:26:16 Par rapport à la soirée,
01:26:18 et puis se dire,
01:26:20 "oui, j'ai vu que t'as pris du plaisir,
01:26:22 j'ai pris du plaisir, mais voilà,
01:26:24 il y a encore quelque chose entre nous,
01:26:26 il y a quand même encore de l'envie,
01:26:28 là derrière, après, de se retrouver."
01:26:30 - C'est ça. - Bien sûr.
01:26:32 - Il y a d'abord ça, d'ailleurs.
01:26:34 - C'est un...
01:26:36 c'est une histoire de couple,
01:26:38 pour vous, en tout cas.
01:26:40 Merci, Gérard,
01:26:42 de votre témoignage. Merci.
01:26:44 Merci beaucoup. - Merci. - Alors, on n'a pas
01:26:46 parlé des asexuels, puisqu'on n'a pas eu
01:26:48 d'appel sur ce sujet.
01:26:50 Quel est votre avis sur cette question
01:26:52 particulière, qui est assez...
01:26:54 qui est encore assez
01:26:56 marginale ? - Oui, c'est assez marginal.
01:26:58 Bon, ça dépend
01:27:00 toujours de pourquoi est-ce
01:27:02 qu'on choisit, à un moment donné,
01:27:04 de ne plus avoir de sexualité du tout ?
01:27:06 Si ça suit
01:27:08 un traumatisme,
01:27:10 si c'est plutôt quelque chose de l'ordre
01:27:12 d'une physiologie de vie... Enfin, voilà.
01:27:14 Ça dépend vraiment des causes.
01:27:16 Mais, en tout cas,
01:27:18 pour certaines personnes, ça peut s'apparenter
01:27:20 à une sorte d'anorexie sexuelle,
01:27:22 c'est-à-dire se priver
01:27:24 de sexualité parce qu'on y trouve
01:27:26 une source de plaisir.
01:27:28 C'est ça qui est un peu étonnant.
01:27:30 Comme l'anorexie,
01:27:32 on peut trouver du plaisir à ne pas manger,
01:27:34 parce qu'on est dans la maîtrise totale de son corps,
01:27:36 qu'on voit dépérir.
01:27:38 C'est toute la question, en fait,
01:27:40 de l'asexualité.
01:27:42 Et...
01:27:44 Bon, c'est très rare qu'on tombe sur des personnes asexuelles.
01:27:46 Mais,
01:27:48 moi, ce que j'ai pu constater,
01:27:50 c'est qu'il y avait quelque chose d'assez agressif
01:27:52 chez ces personnes-là,
01:27:54 parce qu'elles ont le sentiment qu'elles ne vont pas être comprises
01:27:56 ou qu'elles ne sont pas dans les normes
01:27:58 de l'asexualité, et donc qu'elles ont quelque chose
01:28:00 à défendre d'emblée, comme ça,
01:28:02 de manière un peu violente.
01:28:04 Alors que, bon,
01:28:06 pourquoi pas ? Enfin, je veux dire, ça peut être une manière...
01:28:08 - Oui, on s'en fout. - On s'en fout.
01:28:10 Ça peut être une manière de faire avec
01:28:12 un événement de vie, ou une manière
01:28:14 de se mettre un peu à l'écart.
01:28:16 Mais c'est questionnant,
01:28:18 parce que la sexualité est quand même très présente
01:28:20 dans nos corps.
01:28:22 Et donc, comment est-ce qu'on fait sans sexualité ?
01:28:24 - Du tout, oui. - Du tout.
01:28:26 - Surtout quand on est jeune, d'ailleurs. - Voilà.
01:28:28 - Parce que c'est souvent très jeune. - C'est souvent des jeunes. Voilà, tout à fait.
01:28:30 - Mais c'est ce qu'on constate aussi,
01:28:32 on n'en a pas parlé, mais on constate aussi que
01:28:34 toutes les minorités,
01:28:36 toutes les pratiques minoritaires
01:28:38 de la sexualité sont souvent
01:28:40 des personnes qui revendiquent ça
01:28:42 de manière un peu forte, et puis sont parfois
01:28:44 dans du prosélytisme aussi.
01:28:46 Donc voilà. Bon, écoutez, on a fait un petit tour d'horizon,
01:28:48 il y aurait encore beaucoup à dire.
01:28:50 Pourquoi pas prochainement, si vous voulez
01:28:52 en parler, bien sûr, sur ce radio.
01:28:54 Merci beaucoup Jean-Benoît Dumontel. - Merci, plaisir.
01:28:56 - Je rappelle le titre de ce livre, "Sex Addicts".
01:28:58 "Quand le sexe devient une drogue dure",
01:29:00 c'est aux éditions, hors collection.
01:29:02 Ensuite, vous retrouvez "C'est votre avenir", demain
01:29:04 on sera avec Thierry Janssen, je suis ravie de retrouver
01:29:06 Thierry Janssen, et on va parler des
01:29:08 rituels amoureux, notamment,
01:29:10 ou sexuels, bien sûr.