«Non, Louis XIV n’était pas un étranger»

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Transcript

00:00 - Eugénie Bastier, votre revue de précepto des idées, vous souhaitez Eugénie revenir ce matin sur le musée de l'immigration.

00:05 Il a rouvert ses portes le week-end dernier

00:08 au palais de la Porte dorée.

00:10 - Oui, vous avez sans doute vu passer cette affiche qui en fait la promotion.

00:12 On y voit le portrait de Louis XIV avec cette mention "Louis XIV, mère espagnole, grand-mère autrichienne,

00:18 c'est fou tous ces étrangers qui ont fait l'histoire de France".

00:21 Vous voyez l'idée, du Capet à Mbappé, nous sommes tous des enfants d'immigrés.

00:25 - Oh joli !

00:26 - Figurez-vous que cette petite provocation n'a même pas plu aux adeptes du wokisme qui ont dénoncé sur les réseaux sociaux

00:31 une exaltation du promoteur du code noir. Décidément, les gens ne sont jamais contents.

00:36 Mais comme le dit l'éminent historien Vincent Aguéleux dans "Le Figaro", ce qui est choquant,

00:40 c'est que non seulement cette affirmation stupide n'a rien de vrai, non Louis XIV n'était pas un étranger,

00:45 mais qu'elle a été sans doute validée par un comité scientifique d'historiens professionnels.

00:49 - Ah oui, parce que le musée de l'immigration est un musée qui se proclame scientifique et non militant.

00:55 - Oui, c'est toute la prétention de ce musée. Je cite sa directrice dans "Le Monde",

00:58 "il n'a pas vocation à être un lieu militant".

01:01 Pourtant, sous ses dehors objectifs pédagogiques, ce musée est rempli de partis pris et de biais.

01:07 C'est pas moi qui le dit, c'est le site des passionnés d'histoire, Herodote, un site de référence sur internet,

01:12 qui dit que ce musée présente une histoire de l'immigration politiquement orientée.

01:17 Ce n'est pas étonnant quand on sait que c'est Patrick Boucheron, l'historien du Collège de France,

01:22 qui a dirigé la nouvelle exposition. Lui-même revendique, je cite, "une neutralité engagée".

01:27 J'aime bien cet oxymore. Il a critiqué plusieurs fois Emmanuel Macron publiquement

01:31 pour ses positions sur l'immigration qu'il juge d'extrême droite.

01:34 En gros, c'est quoi l'idée de ce musée ? C'est de montrer par A+B que la France a toujours été un pays d'immigration,

01:40 un lieu de passage depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours.

01:44 On lit même cette phrase assez aberrante, "la monarchie absolutiste est une grande terre d'immigration".

01:49 Quand on sait qu'on parle de quelques milliers de personnes par an à l'époque, ça fait sourire.

01:53 Mais cette continuité historique trompeuse vise à nous faire accepter que l'immigration

01:57 est un phénomène consubstantiel à notre pays et qu'il est donc vain de vouloir s'y opposer.

02:01 Mais que dit l'existence de ce musée, son projet, de notre rapport à l'histoire nationale, Eugénie ?

02:08 Ce musée aussi a une histoire. Il avait été lancé par Jacques Chirac et Jacques Toubon,

02:12 mais il avait été mis sous le boisseau par Nicolas Sarkozy, qui avait toujours refusé de s'y rendre et de l'inaugurer.

02:17 Nicolas Sarkozy, lui, avait voulu faire une maison de l'histoire de France, un musée consacré à l'histoire nationale.

02:23 Mais il avait dû renoncer parce que les historiens de gauche s'étaient indignés contre cette idée,

02:27 jugeant que c'était une instrumentalisation de l'histoire à des fins politiques réactionnaires.

02:32 Alors, il existe d'autres musées de l'immigration dans le monde, notamment dans des pays multiculturalistes,

02:37 comme les États-Unis ou le Royaume-Uni. Mais en Italie et en Allemagne, par exemple,

02:40 il existe des musées de l'immigration.

02:43 En définitive, le choix d'un musée de l'immigration plutôt qu'un musée de l'histoire de France,

02:47 c'est acter le choix du multiculturalisme contre l'assimilation.

02:51 Alors, vous vous souvenez de ce qu'on lisait dans le Petit Lavis au 19e siècle, le fameux manuel du roman national ?

02:57 « Faisons aimer à nos enfants nos ancêtres les Gaulois et les forêts des druides,

03:01 Charles Martel à Poitiers, Jeanne d'Arc, tous nos héros du passé,

03:04 même enveloppés de légendes, car c'est un malheur que nos légendes s'oublient. »

03:08 Eh bien, on a remplacé les légendes du passé par de nouvelles légendes.

03:11 Avant, il y avait « nos ancêtres les Gaulois », maintenant, il y a « nos ancêtres les migrants ».

03:17 On est passé finalement du roman national à la fable multiculturaliste.

03:20 - Signature Eugénie Bastier. Merci beaucoup Eugénie et à la semaine prochaine.

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