Autour de Jean-François Achilli, les informés débattent de l'actualité du lundi 26 juin 2023.
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00:02 20h, 21h, France Info, les informés, Jean-François Aquilli.
00:08 - Bonsoir, je ne voulais pas renverser Poutine, Prigogine parle.
00:13 Où va la Russie en pleine guerre contre l'Ukraine ?
00:16 Nous irons à Moscou, nous retrouverons Sylvain Tronchet en direct.
00:20 Également, Emmanuel Macron à Marseille, 3 jours d'immersion.
00:24 Le président qui a fait sensation, vous le verrez sur le Vieux-Port.
00:28 Les informés avec Anne-Elisabeth Moutet, journaliste, éditorialiste au Daily Telegraph.
00:34 Patricia Allemonière, grand reporter spécialiste des questions internationales.
00:39 Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien Aujourd'hui en France.
00:43 Jonathan Boucher-Peterson, éditorialiste politique à Libération.
00:49 Bonsoir à tous les 4, soyez les bienvenus. Nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
00:54 [Musique]
00:56 - Evgeny Prigogine a donc pris la parole au surlendemain de sa tentative de coup d'État avorté en Russie.
01:02 Dans un message audio de 11 minutes publié sur Telegram, le chef de Wagner déclare que l'objectif de son coup de force vers Moscou
01:12 était d'empêcher la dissolution de son armée privée, pas de renverser Vladimir Poutine,
01:18 et de protester contre, dit-il, l'inefficacité du commandement militaire russe en Ukraine.
01:25 Evgeny Prigogine, extrait.
01:28 - Le premier facteur, c'est que nous ne voulions pas verser de sang russe.
01:35 - Il n'y a plus de retour. - Pas de retour.
01:37 - Le deuxième facteur, nous allions manifester notre mécontentement par renverser le gouvernement du pays.
01:45 - Nous avons commencé notre marche à cause de l'injustice.
01:50 Sur notre route, nous n'avons tué aucun soldat.
01:56 On était à 200 kilomètres de Moscou.
02:03 Nous avons pris le contrôle de la ville de Rostov.
02:08 Les riverains nous accueillaient à bras ouverts.
02:13 Notre avancée a révélé de graves problèmes de sécurité sur tout le territoire russe.
02:22 Nous avons pu bloquer sans difficulté des aérodromes et des bases militaires.
02:32 - Avant de rejoindre Sylvain Tronchet en direct de Moscou,
02:37 premier tour de table à Nélisabeth Moutet, que faut-il comprendre de cette déclaration de Prigogine ?
02:45 - Il ment, ce qui n'est pas surprenant en Russie.
02:49 Ils se sont vantés d'avoir détruit trois hélicoptères russes qui attaquaient l'armée de mutins.
02:57 Nous n'avons tué aucun soldat russe, ce n'est pas vrai.
03:00 Prigogine, c'est l'émanation la plus pure de la culture carcérale.
03:07 On ne comprend pas le système de Poutine quand on se rend compte qu'une partie de ses cadres a été formé par la loi du plus fort dans les prisons russes.
03:15 Un système de prison qui a un million de personnes.
03:18 C'est là où ils sont allés chercher à la fois de la chair à canon et des vrais officiers.
03:21 Pourquoi est-ce que Wagner a été créé en 2015 ?
03:25 - Wagner a été créé pour être un bras de la politique internationale russe.
03:31 A un moment où Poutine ne voulait pas ou ne pouvait pas engager l'armée.
03:35 Donc il l'a envoyé en Afrique, il l'a envoyé en Syrie.
03:38 Officiellement, ils sont privés.
03:41 Et là, il y a eu probablement une ouverture d'une part et d'autre part un vrai mécontentement.
03:48 Parce que Prigojine, depuis des mois, fait des communiqués où il explique que Choygou, le ministre de la Défense,
03:54 qui est un incapable total, qui n'a jamais été soldat, qui a même échappé aux services militaires,
03:59 et Grasimov, qui est chargé de la guerre en Ukraine, sont des incapables.
04:04 C'est absolument vrai ce qu'il dit.
04:07 Et il a attaqué Choygou, qui n'a aucun réseau à Moscou, parce que c'est quelqu'un qui est d'origine tuvande,
04:13 c'est une variété asiatique des peuples colonisés par la Russie.
04:18 Et il s'est dit qu'il pouvait gagner son coup.
04:20 Mais Prigojine lui-même n'a pas d'allié en Russie.
04:22 Il n'y a pas de réseau en Russie.
04:24 Il a le réseau des gens qui sont entre la mafia, le truc carcéral et les aventuriers.
04:30 Et pour le moment, il a peut-être raté son coup, auquel cas, s'il est en Bélarusse,
04:36 il faut vraiment qu'il fasse très attention aux immeubles élevés et aux choses qu'on lui donnera à manger.
04:42 Rien n'est sûr, rien n'est sûr encore.
04:45 Bonsoir à vous, Sylvain Tranché.
04:47 Bonsoir Jean-François.
04:48 Correspondant de France Info et de Radio France à Moscou, Sylvain, vous validez ce qui vient d'être dit par Anne-Elisabeth Moutet.
04:54 Je vous repose la question. Que faut-il comprendre de ces déclarations ? Qui croire ?
04:59 C'est compliqué. Déjà, deux remarques de forme peut-être.
05:05 On ne sait pas effectivement où est Evgeny Prigojine à l'issue de ce message qui a été diffusé.
05:11 Rien ne dit que ce message a été enregistré aujourd'hui.
05:14 Il a été enregistré après sa décision de faire demi-tour, mais donc quelque part entre samedi soir et maintenant.
05:23 Ça, c'est la première chose.
05:25 La deuxième chose, c'est effectivement une espèce de plaidoyer personnel qui consiste à dire qu'on ne voulait pas renverser le régime,
05:31 nous ne visions que l'état-major, enfin du Prigojine pur jus dans le texte, avec des explications un peu emberléficotées,
05:40 des pics de nouveau lancés à l'armée, le moment le plus succulent étant nous avons donné une masterclass de ce qu'aurait dû être le 24 février 2022.
05:51 C'est-à-dire en gros, on a montré à l'armée russe comment il aurait fallu envahir l'Ukraine il y a un an et demi.
05:57 Il a quand même exprimé quelques regrets pour les pilotes russes tués à l'intérieur de ce message.
06:03 Il a dit on est désolé d'avoir dû tirer sur des hélicoptères, mais il faut bien comprendre qu'ils nous bombardaient.
06:09 Et il explique que finalement, à un moment, ils ont envoyé une reconnaissance et ils se sont rendu compte qu'il y avait des forces spéciales en phase 2
06:18 et que ça allait mal se passer et que c'est pour ça qu'ils ont finalement décidé de rebrousser chemin.
06:24 On sait maintenant qu'il est possible qu'il ait rebroussé chemin aussi parce que certains soutiens sur lesquels potentiellement il comptait à Moscou
06:31 ne se sont pas manifestés ou se sont dégonflés, pour dire les choses différemment.
06:37 Mais la situation reste toujours extrêmement floue et son avenir reste toujours aussi incertain à cette heure-ci.
06:43 Restez avec nous en direct de Moscou, Sylvain Tronchet, Patricia Lemoyne, Henri Vernet, Jonathan Boucher-Peterson.
06:50 Vous allez avoir également la parole pour l'heure 20h10 sur France Info. C'est l'heure du Fil Info avec vous, Emmanuel Langlois.
06:57 Et la lutte contre les trafics de drogue, c'est une responsabilité collective, insiste Emmanuel Macron.
07:03 Début de trois jours de visite dans la deuxième ville de France, signant l'acte II de Marseille en grand.
07:09 Depuis le début de cette année, 23 personnes sont mortes dans la cité phocéenne dans les guerres de territoire liées au trafic de stupéfiants.
07:17 Et puis cinq ans après avoir déclaré à un jeune chômeur qu'il suffisait de traverser la rue pour trouver du travail,
07:22 déclaration qui avait fait polémique à l'époque, le chef de l'État a récidivé cet après-midi,
07:27 assurant cette fois à la mère d'un demandeur d'emploi qu'il y avait 10 offres possibles pour son fils,
07:33 l'invitant à faire le tour du Vieux-Port ce soir en sa compagnie pour illustrer ses propos.
07:39 En Corse, 8 personnes ont été arrêtées selon le procureur d'injection.
07:42 Elles sont soupçonnées d'appartenir à un mouvement clandestin qui avait revendiqué des destructions de maisons sur l'île.
07:49 Et puis la grosse colère des taxis lyonnais.
07:51 Ils ont manifesté aujourd'hui contre le projet de la métropole dirigé par l'écologiste Bruno Bernard
07:58 d'augmenter le nombre de licences les taxis en place qui se plaignent d'avoir déjà de moins en moins de travail.
08:06 Enfin Sophie Laveau sur le toit du monde après une dernière ascension du Nanga Parbat bouclée ce matin au Pakistan.
08:12 L'alpiniste d'Argentière en Haute-Savoie devient la première française à avoir atteint le sommet des 14 montagnes
08:20 de plus de 8000 mètres à travers le monde.
08:32 Sylvain Tranché, vous êtes toujours en direct de Moscou.
08:36 Est-ce que vous diriez ce soir que Vladimir Poutine est fragilisé ?
08:41 Oui, il l'est incontestablement parce qu'il s'est passé samedi.
08:46 Mais la réalité également qui s'impose à nous aujourd'hui, c'est que le pouvoir russe est en train de reprendre la main
08:51 et qu'il est en train d'imposer une espèce de narratif qui est "tout va bien, le gouvernement est au travail, les choses reprennent".
08:59 Il y a eu ce message vidéo absolument hallucinant de Vladimir Poutine cet après-midi,
09:03 souhaitant un bon forum aux participants au forum Ingénieur 2023 à Toula,
09:08 c'est à une centaine de kilomètres de Moscou.
09:13 Et pour l'instant, il faut admettre que ça fonctionne.
09:16 Il n'y a pas une voie en Russie qui s'oppose à cette réalité parallèle qu'est en train d'imposer le Kremlin.
09:25 La Russie a été pétrifiée pendant les 24 heures qu'a duré l'aventure de Yevgeny Prigojine.
09:30 Personne n'a soutenu Prigojine, personne n'a soutenu Poutine.
09:33 Mais maintenant, Vladimir Poutine reprend la main et les choses sont en train de repartir comme avant.
09:38 En tout cas, c'est ce qui s'impose à nous.
09:41 En conclusion, vous êtes en train de nous dire, Sylvain Tronchet, ce soir, que la rue Moscovite,
09:47 les Russes sont presque soulagés que la guerre va se poursuivre comme si de rien n'était ?
09:53 C'est très compliqué de savoir ce que pensent les Russes.
09:57 Ils sont pétrifiés, surtout, je le pense.
10:00 Certains, aussi bien parmi les adversaires libéraux de Vladimir Poutine que parmi les adversaires les plus radicaux,
10:07 les ultra-nationalistes, ont eu un espoir samedi, celui que Prigojine leur offre l'opportunité de renverser ce régime.
10:16 Espoir déçu, ce soir.
10:19 D'autant plus déçu que Vladimir Poutine est, semble-t-il, en train de renier sa parole.
10:23 Il semblerait qu'il n'y ait pas d'immunité accordée à Yevgeny Prigojine, comme cela lui avait été promis.
10:28 Et aujourd'hui, tous ces gens repartent à la case départ.
10:33 Merci à vous. Merci, Sylvain Tronchet.
10:35 Je rappelle, correspondant de France Info et de Radio France en direct de Moscou, merci pour toutes ces précisions.
10:41 Patricia Lémonnière, retour à la case départ ?
10:45 Retour à la case départ ? Pas totalement.
10:48 Là, on a eu un homme qui a eu, on peut qualifier ça d'un coup de chaud, un coup de colère.
10:54 Prigojine.
10:56 Son organisation, Wagner, sur le côté milice de Wagner, allait prendre fin,
11:04 puisqu'il y avait une loi, un ordre qui avait été donné par les hautes autorités militaires,
11:10 et donc par Vladimir Poutine, que toutes les milices, toutes, je dis bien,
11:13 aussi bien celles du leader Tchétchène que celles de Gasprom, etc.,
11:18 toutes devaient signer et rentrer dans l'armée, et que c'en était fini des milices.
11:22 Au 1er juillet.
11:24 Au 1er juillet. Donc c'en était fini du business pour Yevgeny Prigojine.
11:28 Donc il se targue effectivement d'avoir consulté ses hommes et d'avoir compris que pour eux c'était insupportable,
11:34 mais en tout cas, c'en était fini de son business, en tout cas de son business à lui.
11:39 Donc dans cette haine qu'il voue au chef d'état-major et au ministre de la Défense,
11:44 eh bien il a pris la route, et ça a marché, en quelque sorte.
11:47 Et ça a marché jusqu'au moment où l'un de ses soutiens sur le plan militaire,
11:53 Sorovikhin, le général, qui est justement le numéro 2 dans l'offensive en Ukraine,
11:59 le rappelle et lui dit "mon cher Yevgeny, il faudrait t'arrêter sur la route de Moscou".
12:04 Et là c'était le premier signe qu'il n'allait pas avoir de soutien sur un plan militaire,
12:09 qu'en tout cas il n'allait pas bouger.
12:11 – Donc c'était une mission impossible.
12:13 – Donc c'était une mission impossible, mais l'homme, l'homme je crois,
12:15 voulait vraiment pousser un coup de gueule et espérer, excusez-moi du terme,
12:19 espérer que Vladimir Poutine le prenne au téléphone et le libère de Gerasimov et de Chouigou.
12:25 Il en était, je crois, intimement persuadé.
12:28 Il est dans un autre monde.
12:30 Depuis des mois et des mois, il ne cesse d'arranguer la foule.
12:33 Donc il est parti, il était satellisé dans un autre monde qui est le sien.
12:38 Il croyait qu'il pouvait, grâce à sa liaison particulière, j'ai envie de dire,
12:43 avec Vladimir Poutine, eh bien emporter la mise avec cette marche.
12:47 Évidemment ça n'a pas fonctionné comme il le voulait.
12:49 – Et cette question, Jonathan Boucher-Peterson, je finis le tour de table,
12:52 qui croire quand il dit "je ne voulais pas renverser Poutine",
12:56 là aussi il faut s'interroger j'imagine ce soir.
12:59 – Non je ne crois pas, après c'est deux choses différentes.
13:02 Entre mettre un coup de boutoir dans le système autour de Vladimir Poutine
13:06 qui est considéré être un système qui ne fonctionne pas sur le plan militaire,
13:09 qui ne fonctionne pas sur le plan même de ses valeurs, si tant est qu'il en est.
13:13 Je pense qu'il y avait une distinction entre faire tomber le régime et faire un coup d'État.
13:17 Certains auraient pu profiter s'il avait déstabilisé évidemment l'entourage
13:21 pour une révolution de palais, mais on n'en est quand même pas là.
13:24 Après il y a quand même une lecture à postérieure,
13:26 il y a quand même l'assidération quand on a vu les hommes de Prigozhin
13:29 rentrer en Russie et monter sur Moscou.
13:32 Je ne suis pas sûr que tout le monde avait des commentaires aussi apaisés
13:35 sur évidemment que ça n'était qu'une boutade.
13:38 Il y a quand même eu quelque chose d'un peu, si Mikhaïl Khodorkovsky
13:41 qui est à Londres et qui est opposant historique,
13:44 un homme le plus riche de Russie, sort du bois à ce moment-là en disant
13:47 "il faut soutenir même le diable" et on se battra après avec le diable
13:50 pour savoir qui prend le pouvoir.
13:52 Évidemment qu'il y a eu un moment de flottement, parce que ce n'est pas rien,
13:55 ce n'est pas non plus juste un satellite dégénéré de Vladimir Poutine,
13:58 c'est quelqu'un avec qui il a cheminé pendant 20 ans,
14:01 au cœur de la stratégie militaire plus ou moins informelle,
14:04 parce qu'on rappelait au début que c'est quand même le bras armé de la Russie
14:07 ou de la diplomatie parallèle violente dans beaucoup de zones du monde,
14:11 et qu'à travers Wagner c'est aussi le rétablissement de l'influence russe
14:14 dans des zones où la Russie était absente.
14:17 Donc je pense qu'il s'est joué quelque chose d'absolument majeur,
14:20 qui évidemment n'a pas abouti parce que les soutiens n'ont pas eu le courage
14:23 ou l'opportunité de le soutenir, mais ça reste quand même un révélateur
14:27 assez hallucinant dans un régime autoritaire,
14:30 qu'un homme comme ça puisse se lever, puisse faire autant de kilomètres en Russie.
14:33 C'est quoi qu'on en dise, effectivement il s'est retrouvé face aux FSB,
14:36 les forces spéciales et des gens aux abords de Moscou,
14:39 mais j'allais dire encore heureux, mais il a quand même fait toute une journée
14:42 300 kilomètres quasiment suivis heure par heure, avec quelques hélicoptères
14:45 qui viennent essayer de casser les routes pour le ralentir,
14:48 mais voilà, une forme de tétanie quand même, et surtout ça révèle le fait
14:51 qu'on savait qu'il y a des clans, il n'y a pas d'unanimisme,
14:54 on a vu dans le commandement en Ukraine, Poutine a joué,
14:57 il a alterné d'un camp à l'autre, voilà, Prigozhin est peut-être neutralisé,
15:00 peut-être qu'il sera empoisonné dans quelques mois, on n'en sait rien,
15:03 ce qui est sûr c'est qu'en revanche les gens qui considèrent
15:06 que ce qui se passe en Russie sur le plan militaire n'est pas ce qu'il faudrait,
15:09 continuent d'exister, que Vladimir Poutine en sort forcément affaibli.
15:12 – Henri Vernet, ce n'est pas passé près, c'est ce que l'on peut se dire également,
15:15 il y a eu une forme d'espérance un peu étrange ce samedi-là…
15:19 – Ce n'est pas passé près ou ce n'est pas passé loin de Poutine ?
15:22 – Pour lui, pour Poutine, oui.
15:24 – Oui, enfin, ce n'est pas passé loin, c'est ça, ce n'est pas passé loin,
15:27 d'ailleurs les termes même qu'emploie Prigozhin aujourd'hui,
15:30 quand il parle de marche, attention, on est davantage dans la marche sur Rome
15:34 que dans la marche des beurres, je veux dire, ce n'est pas une marche pacifique,
15:37 loin de là, c'était quand même une colonne de blindés qui montait sur Moscou,
15:42 donc non, il reste beaucoup de mystères, il reste beaucoup d'interrogations,
15:45 certes la poussière est un peu retombée depuis samedi, mais pas complètement,
15:48 donc on a quand même du mal à interpréter, tous les dirigeants internationaux,
15:52 on voit bien qu'il y a un embarras certain dans la plupart des chancelleries
15:55 qui ne savent pas très bien aujourd'hui encore à quoi s'en tenir
15:58 avec la réalité du pouvoir Poutine, de ce qu'il en reste,
16:01 des structures sur lesquelles il peut s'appuyer, de cette armée, de ces armées,
16:05 parce que Patricia Lemoyniard l'a rappelé, l'armée russe,
16:08 elle est loin d'être homogène, c'est toute une série d'armées,
16:11 chaque ministère en gros à la sienne, l'intérieur, la défense bien évidemment,
16:16 en plus les milices qui ont été également citées, bref,
16:19 toute cette espèce de forces armées concurrentes, de grandes compagnies,
16:24 on ne sait pas encore exactement où on en est,
16:26 donc oui en effet, ce n'est pas passé loin pour Poutine,
16:29 on ne sait pas exactement aujourd'hui ce qu'il en est,
16:32 alors malgré tout le jeu de Prigogine, il n'apparaît pas totalement clair,
16:36 là je soulignais ce terme de marche qui est un peu étonnant,
16:39 mais il y a d'autres choses qui sont étonnantes,
16:41 c'est vrai que quand d'abord Prigogine, il continue à vouer aux gémonies,
16:45 en quelque sorte à demander le scalp de ces deux bêtes noires,
16:48 que sont Choygou, donc l'élise de la défense, et Gerasimov, le chef d'état-major,
16:53 alors il ne les aura certainement pas demain matin,
16:55 parce que si Poutine les lui donnait comme ça en place publique,
16:58 ce serait une façon de dire, écoutez voilà,
17:00 il suffit maintenant pour un chef de milice de venir contre moi,
17:02 et il aura ce qu'il veut, mais en effet, on peut imaginer que dans quelques temps,
17:07 Poutine refasse une garde prétorienne à sa main,
17:10 mais la question c'est, est-ce qu'il a encore la main ?
17:13 Et ça c'est une vraie question, et je pense qu'aussi "experts" soit-on autour de cette table,
17:18 je ne suis pas sûr qu'on ait la réponse.
17:19 – Anne-Elisabeth Moutet, vous diriez ce soir que le pouvoir de Vladimir Poutine a tremblé,
17:23 et que désormais plus rien ne sera comme avant ?
17:26 – Mais il y avait une seule armée qui était capable de faire des avancées en Ukraine,
17:29 et c'était Prigogine, c'était Wagner,
17:31 alors l'idée qu'il y a d'autres armées qui peuvent la remplacer, non,
17:35 et en fait le vrai problème de Poutine, c'est qu'il n'est pas Staline,
17:40 Staline encourageait ses généraux à se faire concurrence les uns avec les autres,
17:44 il y avait deux généraux à qui il avait donné en concurrence l'ordre d'un marché sur Berlin,
17:48 ils sont tous les deux arrivés d'ailleurs,
17:50 mais Choygou, quand ceux qu'il perdait, Staline les fusillait,
17:55 et il y a eu un moment où Staline aurait dû se rendre compte
17:58 que son intérêt c'était de perdre son homme-lige Choygou,
18:01 qui de toute façon n'a de soutien nulle part,
18:03 et de perdre Gerasimov qui est un des grands profiteurs.
18:06 Il faut savoir que quand Choygou est nommé en 2013,
18:08 il s'attache à rétablir la corruption dans l'armée russe
18:13 que le précédent ministre de la Défense a essayé de combattre.
18:16 Quand on combat la corruption, surtout au rythme où ça se passe,
18:19 c'est-à-dire que vous avez de quoi acheter 100 tanks,
18:21 c'est beaucoup d'argent et ça vous achète des villas en Italie
18:23 et des comptes en banque à Singapour,
18:25 et bien vous faites des ennemis.
18:27 Donc ce ministre est viré, il est remplacé par Choygou,
18:29 qui n'a aucune expérience, et la première chose qu'il fait,
18:31 c'est se créer un réseau.
18:33 Il se crée un réseau en disant aux gens, surtout, recommencez la corruption.
18:36 Ça fait une armée comme nous l'avons vue en Ukraine,
18:38 c'est-à-dire des gens qui n'ont pas d'équipement,
18:40 des gens dont on a vendu les casques, les fusils,
18:43 qui se retrouvent sans rien à bouffer, sans tente,
18:46 enfin sans quoi que ce soit pour travailler,
18:48 parce que leur chef les a trahis, ils les ont vendus.
18:50 Poutine se retrouve avec ces chefs-là.
18:52 – Allez, 20h22 sur France Info,
18:54 dans un instant, on diffusera un extrait de cette étonnante apparition
18:58 de Vladimir Poutine qui pose question, bien évidemment.
19:01 Le fil info, le retour, Emmanuel Langlois.
19:03 [Musique]
19:05 – C'est donc dans un message audio d'une dizaine de minutes
19:07 que le patron de Wagner justifie ce soir la marche d'avant-hier
19:11 vers le Kremlin avec Vénie Prigogine,
19:13 qui affirme que le but n'était pas de renverser le régime de Vladimir Poutine
19:17 et de s'emparer du pouvoir.
19:19 Il estime toutefois que l'avancée de Wagner vers Moscou
19:22 a révélé de graves problèmes de sécurité en Russie.
19:26 Quant au président américain Joe Biden,
19:28 il assure lui que les Occidentaux n'étaient pas impliqués
19:31 dans cette marche vers Moscou de Wagner.
19:35 Cure d'amaigrissement en vue pour l'assurance maladie en France,
19:39 le Conseil d'administration de la Sécurité sociale donne son feu vert
19:43 à une nouvelle convention avec l'État qui prévoit jusqu'à 1700 suppressions de postes
19:48 d'ici 2027, soit près de 2% des effectifs de la Sécu,
19:52 avec une clause de revoyure dans deux ans.
19:55 Un contrôleur technique mis en examen après l'accident de manège
19:59 qui avait coûté la vie à un adolescent, c'était en octobre dernier,
20:02 à Sainte-Encharent-Maritime.
20:04 Les investigations ont en effet mis en évidence de graves manquements dans les contrôles.
20:10 Et puis des greffiers en colère, ils se sont rassemblés devant les tribunaux de France,
20:14 protestant contre un projet de revalorisation salariale
20:18 qui selon eux leur ferait perdre de l'ancienneté.
20:20 Ils dénoncent aussi le mépris dont leur profession fait l'objet depuis des années.
20:25 A Paris, des adjoints administratifs et des magistrats sont venus grossir les rangs de la mobilisation.
20:30 Enfin, dix jours après le puissant séisme qui a frappé l'ouest de la France,
20:34 notamment le secteur de La Rochelle, la facture est estimée à entre 200 et 350 millions d'euros,
20:40 selon la caisse centrale de réassurance qui en prendra en charge au moins la moitié.
20:46 France Info
20:48 20h21, les informés, Jean-François Aquiline.
20:54 Sylvain Tranché l'évoquait tout à l'heure en direct de Moscou,
20:56 cette apparition étonnante de Vladimir Poutine dans une vidéo préenregistrée
21:02 dans laquelle il s'adresse à un forum consacré à la jeunesse et à l'industrie.
21:06 Je vous félicite d'avoir lancé le forum industriel de la jeunesse, ingénieurs du futur.
21:13 Il a rassemblé de jeunes ingénieurs, scientifiques, technologues, étudiants et diplômés universitaires
21:21 ainsi que des représentants d'organismes publics de nombreuses régions de Russie et de certains pays étrangers.
21:28 Elisabeth Moutet, vous l'évoquiez tout à l'heure, Vladimir Poutine, Patricia Lemoyne,
21:32 c'est du Poutine, tradition, Union Soviétique ça ?
21:36 C'est du Poutine, business as usual, c'est-à-dire rien ne bouge, rien n'a changé,
21:40 il n'y a même pas eu d'événement, c'est la négation de l'événement.
21:43 Alors quant à savoir quand est-ce que cette vidéo a été enregistrée, personne ne le sait.
21:47 Elle est intemporelle, de toute sorte.
21:48 Alors il aurait pu l'enregistrer 4 jours avant le fameux colloque qui existe et la diffuser maintenant
21:53 ou l'avoir enregistrée le matin même parce que c'est même pas surprenant que Poutine veuille nier et ne plus en parler.
21:59 Ça rentre dans la logique.
22:01 La diffusion même, peu importe, l'enregistrement est un message, c'est ça l'idée ?
22:04 Oui voilà, c'est l'idée que rien n'a changé et il y a deux options.
22:09 Le vrai contrat de Poutine avec son peuple, c'est la stabilité et la sécurité.
22:14 Donc il a tout intérêt à diffuser ce genre de vidéos, regarder, tout va bien, tout se passe tout à fait normalement.
22:20 Maintenant qu'est-ce qui peut se produire ?
22:22 Il y a deux options, où le régime est effectivement, comme le disent certains, déstabilisé et va craqueler de l'intérieur
22:28 parce que certains, etc., commencent à remettre... je n'y crois pas.
22:32 Ou alors, dernière option et je serai brève, comme l'os cassé, l'os cassé devient plus fort après,
22:38 et donc là, Poutine renforce son système répressif, va faire des purges et va réorganiser autour de lui un système
22:46 et Wagner pourra exister sans Prigogine.
22:50 Sans Prigogine, oui, résilient ce système russe ?
22:53 Déjà ça me dérange de parler d'un...
22:55 Non mais je suis ironique.
22:57 Oui non, je comprends bien, mais ce que je veux dire, c'est que, encore une fois,
23:01 on a quand même une histoire là où il n'y a que des mauvais, il n'y a que des méchants,
23:04 que ce soit, entre guillemets, que ce soit Prigogine et Wagner, que ce soit Poutine et son régime,
23:08 qui est quand même le régime qui martyrise...
23:10 Les Medvedev et les autres.
23:11 ... l'Ukraine. Medvedev qui réapparaît, qui est une espèce de laquais de Poutine, enfin bref,
23:15 il s'en parlait de Youkachenko, qui, comment dire, qui apparaît maintenant presque en misisdoministie,
23:21 qui fait la paix, alors que c'est lui aussi un dictateur et un vassal de Poutine, enfin bref,
23:25 on a vraiment une galerie de personnages là, et surtout de régimes et de traitements,
23:30 de mauvais traitements des droits humains et des droits de la guerre absolument phénoménales.
23:35 Mais bref, juste pour revenir là-dessus, non, il faut qu'il bouge, Poutine, parce que c'est vrai,
23:39 vous avez raison sur le contrat qu'il a en quelque sorte avec les Russes, avec le peuple russe,
23:44 mais néanmoins ce contrat, il est plus tenable aujourd'hui, personne ne peut y croire,
23:47 parce que c'est vrai quand même que cette espèce de colonne, vraiment,
23:51 qui a franchi une bonne part de la Russie, ça montre à quel point les failles de sécurité sont absolument criantes.
23:57 Il a pu faire, d'abord il a pénétré dans les pré-Gogines, mais pas que, oui, pré-Gogines,
24:03 il a vraiment montré que le système sécuritaire militaire russe mis en place par Poutine,
24:07 ben quelque part c'est du vent, et il n'est pas le premier à le faire, rappelez-vous,
24:11 les incursions répétées de la brigade internationale ukrainienne, c'est-à-dire de ces Russes pro-ukrainiens,
24:17 qui ne sont pas blancs-bleus non plus, mais bref, qui font eux-mêmes des incursions répétées à Belgorod,
24:23 à Rapin, exactement, les drones sur Moscou, on voit bien quand même que la situation...
24:27 – Qu'il y a des failles de sécurité.
24:29 – Ils ne maîtrisent plus son espace, donc il faut vraiment qu'ils bougent.
24:32 Pourquoi, et d'ailleurs, une petite parenthèse aussi, pourquoi est-ce que ces combattants,
24:38 donc pro-ukrainiens, ont pu pénétrer ainsi et pré-Gogines aussi ?
24:41 Parce que ce sont les conscrits qui sont en première, enfin les conscrits, les mobilisés,
24:44 les nouvelles recrues qui sont là, et donc qui sont mal entraînés, mal formés,
24:48 et qui en effet, on rentre en Russie comme donnant du beurre dans ce coin-là,
24:51 parce que ce sont des gens qui veulent tout, sauf combattre pour le régime de Poutine.
24:54 – Tiens, je vous lis une réaction, celle du président Emmanuel Macron,
24:57 en marge de sa visite à Marseille, sur ce qui s'est produit, ces événements en Russie,
25:03 et la montée vers Moscou de monsieur Prigojine.
25:07 – Tout ça montre les divisions extrêmes qu'il y a en Russie,
25:11 tout ça montre la fragilité, évidemment, qui s'est installée au cœur du pouvoir russe.
25:17 Nous, notre devoir, c'était d'abord de rappeler,
25:19 c'est ce que nous avons fait avec plusieurs dirigeants européens et américains,
25:23 que nous n'avons rien à voir dans ce qui s'est passé,
25:25 que ce sont des divisions internes et c'était des manœuvres russo-russes.
25:30 Ensuite, c'est de continuer le soutien à l'Ukraine dans sa contre-offensive,
25:34 laquelle est déterminante pour, pas simplement les semaines et les mois qui viennent,
25:38 mais les années qui viennent et l'avenir de l'Ukraine.
25:41 Je vous conseillerais bien de faire des analyses définitives,
25:44 la situation reste très évolutive, elle traduit des divisions une nervosité,
25:48 et elle rend, je dirais, encore plus valide le fait de soutenir l'Ukraine pour reconquérir son territoire.
25:53 Prudence de rigueur, Jonathan Boucher-Peterson.
25:55 Il n'y a pas beaucoup de lieu dans ce genre de circonstances.
25:57 Personne n'arrive à décrypter en réalité.
25:59 Personne n'arrive à complètement décrypter,
26:00 après ce qui est sûr, c'est que le message qui est envoyé aux troupes
26:02 n'est pas quelque chose qui peut rendre serein
26:05 quelques personnes qui soient au front avec des directives qui sont déjà compliquées.
26:09 On a quand même découvert, au fur et à mesure des semaines,
26:12 que le décalage entre la réalité du terrain est ce qui est remonté,
26:15 des ordres qui ne redescendent pas,
26:17 toute cette espèce d'incompétence formelle, quand même, elle saute aux yeux.
26:21 La réponse de Poutine, quoi qu'on en dise,
26:23 ce n'est pas non plus une réponse aussi violente que ce à quoi on pouvait s'attendre.
26:26 Ça, c'est quand même plutôt un signe de faiblesse.
26:28 Même s'il passe par le biais du président bélorusse
26:31 pour éviter de s'humilier d'appeler Prigogine, il n'empêche que,
26:34 et même s'il revient après sur la promesse qu'il a faite,
26:36 la façon de gérer la séquence, ce n'est pas le coup de force du régime autoritaire
26:40 qui pose le cadre antiterroriste et qui à l'arrivée négocie,
26:43 voire gracie, ça, ça va partir sérieux, il faudra le confirmer.
26:46 Mais quelqu'un qui vient le défier comme personne n'a jamais défié Poutine.
26:49 Dans un moment où Poutine a encore moins les moyens d'être défié,
26:53 il y a quelque chose quand même qui, ou qui nous échappe,
26:55 ou qui, en tout cas, interroge.
26:57 On ne peut pas dire que ce soit business as usual,
26:59 et même s'il publie une vidéo, évidemment, un peu d'alter réalité,
27:03 dans le récit de propagande, la vidéo intéressante, c'est aussi celle de ce week-end.
27:08 Celle de ce week-end, on sent qu'il prend les choses très au sérieux.
27:10 Quand il fait des références à 1917, avec ce qui a mené à la fin du régime czariste,
27:16 on n'est pas dans simplement le caprice de quelqu'un qui a été mal servi, mal traité.
27:21 Donc il y a, et après on n'aura peut-être pas le temps d'en parler,
27:23 mais il y a évidemment qu'à travers Wagner, se pose quand même,
27:26 je pense, dans l'esprit de pas mal de chefs d'État africains, la fiabilité de ses partenaires.
27:30 Ça serait pas mal ça.
27:32 On en parle dans un instant, il est 20h30 sur France Info.
27:36 (Générique)
27:42 Et l'info, c'est avec vous. Bonsoir, Edouard Marguier.
27:45 Bonsoir Jean-François, bonsoir à tous.
27:46 Avec la mutinerie du groupe Wagner et son avancée rapide en Russie,
27:51 Moscou a montré à ses partenaires africains que Wagner apportait mort et destruction.
27:56 Déclaration du département d'État des États-Unis ce soir.
27:59 Joe Biden assure par ailleurs que les Occidentaux ne sont pas derrière ces événements de ce week-end en Russie.
28:05 Yevgeny Prigojine s'explique en tout cas.
28:08 Il ne voulait pas renverser Vladimir Poutine.
28:10 Dans un message audio de 11 minutes, le premier depuis sa disparition samedi,
28:15 le chef du groupe paramilitaire annonce que son objectif était d'empêcher la disparition de sa société,
28:20 menacée selon lui d'être absorbée par l'armée russe.
28:23 Il ne précise pas dans ce message où il se trouve.
28:26 L'OTAN de son côté va renforcer son flanc oriental.
28:30 L'Allemagne se dit prête à déployer de façon permanente 4 000 soldats en Lituanie,
28:34 une vieille demande de Vilnius, Berlin.
28:37 Demande des casernes et des logements pour les familles sur des terrains d'entraînement suffisamment grands.
28:43 La réclusion criminelle a perpétuité, requise en France à l'encontre d'un ancien gendarme rwandais,
28:49 jugé devant la cour d'assises de Paris pour génocide et crimes contre l'humanité.
28:53 Il avait été naturalisé français sous le nom de Philippe Magnier.
28:57 Un nouveau record qui va à l'encontre des engagements de l'accord de Paris sur le climat,
29:02 les émissions de gaz à effet de serre du secteur énergétique sont en hausse 1% de plus par rapport à l'an dernier
29:09 et +3% par rapport à la période avant Covid.
29:13 Résultat d'une étude de l'Energie Institute, les carburants fossiles restent largement dominants
29:19 et représentent 82% du total des énergies consommées dans le monde.
29:24 Une première pour l'alpinisme français, Sophie Laveau devient la première,
29:28 toujours confondue, à avoir gravi les 14 sommets de plus de 8000 mètres d'altitude dans le monde,
29:34 exploit réalisé après l'ascension du Nanga Parbat au Pakistan, 11 ans après son premier sommet de la série,
29:40 le Cho Oyu au Tibet en 2012. La sportive de 55 ans aujourd'hui avait fait l'Everest en 2014.
29:56 Où va la Russie après ce coup de force ce week-end de Prigojine et également Emmanuel Macron,
30:03 trois jours d'immersion à Marseille, c'est le programme de cette deuxième partie des Informer de France Info
30:08 avec Anne-Elisabeth Moutet, journaliste, éditorialiste au Daily, télégraphe, Patricia Allemonière,
30:13 grand reporter spécialiste des questions internationales, Henri Vernet, le rédacteur en chef adjoint au Parisien,
30:18 aujourd'hui en France, et Jonathan Boucher-Peterson, éditorialiste politique à Libération.
30:24 Quel impact également sur la guerre en Ukraine ? La mutinerie avortée de Wagner montre que cette guerre
30:31 est en train de fissurer le pouvoir russe. En tous les cas, Joseph Borrell en est persuadé.
30:38 Écoutez le chef de la diplomatie de l'Union européenne.
30:41 La guerre contre l'Ukraine lancée par Poutine et le monstre que Poutine a créé avec Wagner,
30:49 le monstre le mord maintenant. Le monstre agit contre son créateur. Le système politique montre ses fragilités
30:59 et le pouvoir militaire se fissure. C'est donc une conséquence importante de la guerre en Ukraine.
31:06 Ce monde-là se fissure, Anne-Elisabeth Moutet, mais est-ce que cela va suffire pour, au fond,
31:11 avoir un impact sur les combats qui se poursuivent et durement en Ukraine ?
31:15 Alors d'abord, ça va avoir un impact dans le fait que ça va être difficile de refuser des armes aux Ukrainiens maintenant.
31:22 Malgré tout, il y a eu une certaine lenteur à apporter, à peu près tout aux Ukrainiens.
31:27 On a donné aux Ukrainiens des choses, ils ont à chaque fois été obligés d'attendre.
31:30 Là, ils sont en train de demander des avions et ça me paraît extrêmement difficile maintenant
31:35 pour les différents pays qui alimentent l'Ukraine en matériel à ne pas en servir.
31:40 Et ça, ça change tout parce que cette contre-offensive qu'a commencée Zelensky et dont il dit
31:47 "écoutez, ce n'est pas un film de Hollywood, les résultats, on ne les a pas tout de suite",
31:50 dès qu'elle a plus de matériel, les gens sont formés, les gens sont compétents, ça va marcher.
31:55 Donc ça, c'est important. D'autre part, il y a le truc le plus grave qui est arrivé à Poutine avec cette histoire,
32:03 c'est en sa relation avec la Chine. La Chine déteste un loser.
32:06 Pendant un an, la Chine a dit "il est évident que c'est Poutine qui va gagner cette guerre".
32:11 Non seulement Poutine n'est pas capable de gagner la guerre en Ukraine, mais en plus,
32:14 il est à peine capable d'empêcher qu'on vienne l'embêter avec des tanks à 200 km de chez lui.
32:20 Ça aussi, ça veut dire que la Chine revoit les choses d'une manière extrêmement différente.
32:24 C'est d'ailleurs pour ça que la radio et la télévision russe ont commencé à expliquer
32:28 que tout ça, c'était une manœuvre des Américains, parce que mentir, à tout hasard, ça marche.
32:32 Et je ne pense pas que les Chinois soient bêtes au point, ils ne sont pas bêtes du tout.
32:36 Et donc je pense que les Chinois ont parfaitement compris ça.
32:38 – Ils n'aiment pas les losers, on va dire.
32:39 – Ils n'aiment pas les losers.
32:40 Et donc c'est bien pour les Ukrainiens d'un point de vue international,
32:44 parce qu'on se rend bien compte qu'il y a un pouvoir aux Abois qui se comporte comme,
32:48 non seulement il se comporte comme les soviétiques, mais en plus,
32:52 les soviétiques de Voisneuf et pas ceux de Staline.
32:55 Et d'autre part, les Chinois se disent, il y a une réévolution et un renforcement
33:00 de l'influence de l'Occident et ça c'est bien pour Taïwan.
33:03 – Alors il y a ce message du département d'État américain, je vous le lis,
33:07 "la rébellion avortée du groupe Wagner en Russie montre le risque posé
33:10 par l'organisation de mercenaires dans les États africains qui s'associent avec eux".
33:14 Donc le message que nous avons transmis à ces pays en public et en privé par le passé,
33:19 qu'à chaque fois que Wagner entre dans un pays, mort et destruction s'en suivent,
33:23 déclare à des journalistes le porte-parole de la diplomatie américaine,
33:28 Matthew Miller, Patricia Lemoyneur, une espèce d'effet domino qui commence,
33:33 y compris pour les activités de Wagner qui pourraient être embêtées en Afrique,
33:38 fragilisées aussi.
33:39 – Il est sûr que plusieurs pays africains ont regardé avec encore beaucoup plus d'attention
33:44 même que nous-mêmes, ce qui se passait durant ce week-end.
33:47 – En se demandant aussi si ce n'était pas des losers.
33:49 – En se demandant si eux, les hommes de Wagner, un jour, ne pouvaient pas prendre
33:54 les causes, même contre eux, parce qu'ils avaient trouvé des commanditaires
33:59 plus offrants sur le plan financier, parce que c'est ça l'histoire.
34:03 D'autant par exemple au Mali, le Mali qui est soutenu par les militiaux
34:10 ou les forces de Wagner, les autorités n'arrivent plus à payer le solde,
34:15 enfin n'arrivent plus à honorer les contrats, donc ça se tend avec Wagner.
34:18 Ils ont dû regarder ça avec d'autant plus d'intérêt.
34:21 Au centre-Afrique, pareil, le régime ne tiendrait pas, la garde rapprochée
34:25 ne tiendrait pas sans Wagner.
34:27 Au Soudan, le général Emeti, vous savez, qui se bat contre l'autre général,
34:32 le chef des armées, lui aussi soutenu par Wagner, regarde ça avec beaucoup d'intérêt.
34:36 Ceci dit, ceci étant posé, l'intérêt et l'inquiétude de ces États africains
34:42 ou de ces généreux Africains, je crois, va être peut-être de courte durée
34:48 parce que le ministre des Affaires étrangères russe aujourd'hui a dit
34:52 "Ne vous inquiétez pas, Wagner ne va pas cesser ses activités en Afrique,
34:57 donc tout va bien". Message envoyé au gouvernant africain,
35:01 tout va bien, le business va continuer avec eux, restera leur inquiétude propre
35:06 de savoir si ces hommes de Wagner un jour ne vont pas se retourner contre eux.
35:09 – Jonathan Bouchbédazène, Mécroce.
35:10 – Ce qui n'est pas soldé, c'est, est-ce qu'ils vont au bout de la démarche
35:13 d'intégration de ces milices, est-ce que c'est seulement sur le sol ukrainien
35:16 qu'il y a une sorte de Wagner Afrique-Moyen-Orient qui continuerait à vivre
35:19 de son côté, avec ou sans Prigojin, ce n'est pas non plus du tout acté,
35:23 il peut aussi y avoir une sorte de modus operandi où en gros Prigojin est exclu
35:27 de toute forme de contact avec l'Ukraine et le sol russe,
35:31 mais reste quand même le visage, parce qu'il a lui-même à titre personnel
35:34 tissé des relations, il y a toujours évidemment les contrats,
35:37 les relations commerciales, ce qu'on veut, mais voilà, Prigojin c'est aussi
35:40 le visage d'une forme de diplomatie bis de la Russie en Afrique,
35:43 et c'est pas, voilà, on sait très bien que dans ce genre de, c'est sympa
35:46 les contrats, les papiers, les poignées de main entre hommes qui se connaissent,
35:49 visiblement c'est comme ça que se fait ce business, c'est toujours intéressant
35:52 d'entendre des Etats-Unis aussi pointer avec autant de fermeté et de véhémence
35:55 les groupes privés paramilitaires, bon, on va dire que la retourne.
36:00 – En hiverné, nous allons conclure ce que nous pouvons dire ce soir
36:04 de cette après-Prigojin, pour l'instant, force est de constater
36:09 que nous savons une fois de plus assez peu de choses.
36:13 – Oui, on sait peu de choses, d'abord, on va devenir, on glose, on glose,
36:18 mais le fait, non, mais bien sûr, ce que je disais d'entrée,
36:21 on a beaucoup plus d'interrogations, de questions que de réponses et de certitudes.
36:25 – Et nous apprenons, je vous coupe, à l'instant, d'après la télévision d'État
36:29 que Poutine va faire lundi soir, ce soir donc, une série d'annonces importantes,
36:34 donc il faut s'attendre à une sorte de déclaration.
36:39 – Oui, on va commencer tout de suite, est-ce que des décisions assez radicales,
36:42 y compris au sein de son État-major, au sein du gouvernement,
36:46 au sein de l'armée de manière plus générale,
36:48 est-ce que tout cela va être, comment dire, mis au pas et remis,
36:52 vraiment, il a besoin de reconstituer presque une nouvelle génération,
36:56 une jeune garde autour de lui, parce que là, il sent bien que c'est classique,
37:00 les gens sur lesquels il s'appuyait depuis un certain temps,
37:02 ils peuvent se retourner contre lui.
37:04 – Allez, oui, Elisabeth Moutet.
37:06 – Il n'a pas l'air bien pour ça, parce que s'il les avait, on les aurait remarqués,
37:10 donc l'armée et l'État-major ukrainien, en ce moment,
37:15 ils sont très actifs sur les réseaux sociaux, et ils disent,
37:18 on vous demandait des munitions et on en veut encore, mais envoyez-nous du popcorn,
37:21 c'est-à-dire comme au cinéma, on regarde le film, on trouve ça formidable.
37:24 – Allez, en attendant, donc ce soir, je vous le répète,
37:27 une série d'annonces importantes, c'est ce que dit la télévision d'État à Moscou,
37:34 Poutine va donc s'exprimer ce soir, 20h40 sur France Info,
37:38 c'est l'heure du Fil-Info avec Emmanuel Langlois.
37:40 [Générique]
37:42 – Emmanuel Macron tame une visite de trois jours à Marseille
37:44 pour l'acte II de son plan Marseille en grand,
37:46 avec de premières annonces pour aider la ville à combler ses retards,
37:50 le chef de l'État qui promet notamment le doublement de la subvention
37:53 accordée à la métropole ex-Marseille qui passera de 256 à 500 millions d'euros.
37:59 Plus d'une centaine de chauffeurs de taxi ont fait irruption cet après-midi,
38:02 sans violence, dans l'hémicycle de la métropole de Lyon,
38:05 ils dénoncent le projet d'émission de nouvelles licences à terme dans la collectivité.
38:10 Avec davantage de taxis, les artisans affirment
38:12 qu'ils n'arriveront plus à vivre de leur travail,
38:15 le nombre de licences n'avait pas bougé depuis 2012,
38:18 justifie de son côté la métropole.
38:21 Une femme toujours portée disparue suite à l'explosion de mercredi dernier
38:25 dans un immeuble du 5ème arrondissement de Paris.
38:28 Les recherches ont repris ce lundi,
38:30 elles avaient été interrompues durant le week-end,
38:32 le temps de renforcer la solidité d'un immeuble mitoyen.
38:35 La ville de Paris débloque une aide exceptionnelle de 2 millions d'euros pour les victimes.
38:41 Le club de rugby, l'ASM Carmon-Ferrand,
38:43 déboutait au prud'homme de sa demande de suspension du contrat de Mohamed Awas.
38:47 Le 30 mai dernier, le rugbyman avait été reconnu coupable
38:50 d'avoir frappé son épouse en pleine journée, en pleine rue à Montpellier.
38:55 Et puis les émissions de gaz à effet de serre émanant du secteur de l'énergie,
38:59 elles ont atteint de nouveaux records l'an dernier.
39:02 Ce secteur va dans la direction opposée aux engagements de l'accord de Paris sur le climat,
39:07 prévient aujourd'hui une étude de l'Energy Institute,
39:10 une organisation professionnelle étude menée en coopération avec deux cabinets de conseil.
39:16 France Info
39:18 20h, 21h, les informés, Jean-François Ackilly.
39:24 Le président Emmanuel Macron, 3 jours en immersion dans la cité phocéenne
39:29 pour lancer, vous le savez, l'acte 2 de son plan Marseille en grand.
39:34 Le président qui a annoncé ce soir qu'il allait instaurer le collège de 8h à 18h
39:44 dans les quartiers d'éducation en prioritaire,
39:47 c'est la partie des annonces du président de la République,
39:50 qui a consacré cette première journée aux questions de sécurité.
39:53 Le président, au passage, en marge de cette visite,
39:56 a assuré à la mère d'un demandeur d'emploi qu'il y avait 10 offres possibles pour son fils,
40:02 l'invitant à faire le tour du Vieux-Port en sa compagnie ce soir pour illustrer son propos.
40:07 Voici cet échange entre le président et cette mère de famille.
40:12 On descend ensemble, on fait le tour du Port.
40:15 Je serais surpris qu'il n'y ait pas un restaurant ou un café qui cherche port.
40:18 Mais il n'a pas d'argent pour aller prendre des transports. Il n'a plus d'argent.
40:21 Alors, deuxième sujet. Ça, on est prêt. Il y a des dispositifs d'aide.
40:24 C'est moi qui lui donne à manger.
40:26 Ça, il y a des dispositifs d'aide pour permettre le transport pour aller au boulot.
40:29 Mais vous n'allez pas me faire croire qu'il ne va pas trouver ici.
40:32 Il cherche vraiment un boulot à Marseille. Il est prêt à trouver un boulot de serveur.
40:34 Il n'y a pas de boulot de serveur. Ce n'est pas vrai.
40:36 Alors, Yvernet, toujours le président en exercice sur le terrain avec une forme de langage...
40:41 – L'adjoint à l'emploi de la mairie de Marseille.
40:43 – Ah, ça, c'est Jean-Antoine Poggi-Petterson qui s'exprime, oui. Henri.
40:46 – Oui, mais c'est sa marque de fabrique. C'est vrai.
40:48 – Sa marque de fabrique, oui.
40:49 – Au moins, nous, on l'avait interrogé il n'y a pas très longtemps.
40:52 – Mais oui.
40:53 – Voilà, on avait des lecteurs. – Là-dessus.
40:55 – Là-dessus, justement, sur ses formules, cette façon de prêcher ainsi.
40:59 Et ça, il n'y a rien à faire. Il y tient un mordicus.
41:01 Il maintient qu'en effet, ça, l'emploi, aujourd'hui, on peut le trouver.
41:04 En plus, il se trouve qu'entre le premier moment, il avait fait sa déclaration de sa sortie.
41:08 Et là, aujourd'hui, il se trouve que le taux de chômage a plutôt un petit peu baissé.
41:11 Donc de l'emploi, il a... C'est sa conviction. On peut rien y faire.
41:14 Autant il y a des formules qu'il regrette.
41:15 Par exemple, il avoue avoir regretté la formule sur ceux qui ne sont rien.
41:19 Mais autant ça, il en est convaincu à tort ou à raison.
41:22 Il pense vraiment qu'aujourd'hui, dans cette France qui, malgré tout, repart un peu post-COVID,
41:28 bon, essaie de s'en sortir, eh bien oui, vous pouvez trouver des jobs.
41:32 Mais il faut aussi de la volonté. Il faut aussi se prendre en main et y aller.
41:38 Bon, on n'y croit pas. C'est en effet une méthode... Je suis d'accord.
41:40 Soit adjoint à un emploi, soit le côté un peu, vous savez, la force de vente.
41:44 Allez, on y va, les gars. Bon, ça vaut ce que ça vaut.
41:46 Anne-Elisabeth Moutet, là-dessus.
41:48 Écoutez, moi, je vois ça avec un œil de pays étranger.
41:52 Mais ce qui est choquant, je pense qu'il a raison.
41:55 Il y a effectivement... Le chômage a absolument baissé.
41:57 On peut dire que le chômage a baissé en grande partie
41:59 et que des cohortes de boomers entières sont en train de disparaître du marché de l'emploi
42:02 parce qu'ils partent en retraite.
42:04 Et que c'est moins les mesures qu'on a prises que la démographie, tout bêtement.
42:07 Mais néanmoins, c'est vrai qu'il y a des emplois disponibles,
42:10 surtout dans les restaurants. Il a tout à fait raison.
42:12 Sur les faits, je n'ai aucun problème.
42:14 Mais quand quelqu'un vous explique que toutes les raisons complexes personnelles
42:18 d'épuisement, de fatigue, de manque de confiance en soi,
42:22 de manque de savoir se présenter,
42:25 des gens qui ne trouvent pas du boulot, qu'on ne traite pas nécessairement bien,
42:28 tout l'opprobre qui se met aussi sur le fait que mon fils ne sait rien faire,
42:31 et répondre à cette dame de cette façon, en lui disant "moi je vous dis que c'est comme ça",
42:36 au lieu de l'écouter, il ne l'écoute pas.
42:38 C'est ça qui lui crée des problèmes politiques majeurs.
42:41 C'est pour ça qu'on aura encore des manifestations dans les rues.
42:44 Franchement, on n'en avait pas besoin.
42:46 Mais c'est la façon dont il n'écoute pas les gens pour dire
42:49 "je vais vous expliquer parce que je suis un sachant et pas vous".
42:52 Ce n'est pas une bonne manière de faire de la politique.
42:55 Je suis assez d'accord sur le côté contre-productif.
42:58 Après je suis tout à fait d'accord aussi sur le fait que c'est un style
43:01 qu'il assume totalement et qui parle à une grande partie de son électeur.
43:04 - Il faut arrêter de prendre des pincettes tout le temps, tout le temps, tout le temps.
43:07 Ce pays n'est pas composé que de 50% de la danse.
43:09 - Là où c'est totalement contre-productif, c'est que ce n'est pas le thème du déplacement.
43:12 Le déplacement, ce n'est pas de savoir si Macron a changé,
43:14 ce n'est pas de savoir si cette petite phrase lui échappe.
43:16 Et à l'arrivée, c'est quand même ça qui prend 80% de l'espace médiatique.
43:19 Il est censé faire un déplacement...
43:21 - C'est une mécanique médiatique.
43:23 - Il a sa responsabilité, encore une fois,
43:25 il a choisi ses propos et avoir des paroles fortes dans d'autres domaines.
43:28 Mais voilà, c'était sur le thème de la sécurité.
43:30 Il y a quand même, sur fond de règlement de comptes, sur fond de...
43:33 - Oui, ça a été abordé tout ça.
43:35 - Il n'a pas l'intention d'être le libéral qu'il est.
43:37 C'est-à-dire de vouloir dire à tout le monde,
43:40 "soyez comme moi" finalement, et aller chercher du travail.
43:43 Enfin, "soyez comme moi" entre guillemets.
43:45 Aller chercher du travail parce qu'il existe.
43:47 Donc il en est persuadé.
43:49 Et effectivement, la communication est toujours un problème chez lui.
43:54 Et on le voit tout de suite sur les réseaux sociaux,
43:56 ça n'a pas manqué de réagir.
43:58 Toute l'opposition s'engouffre et dit, une fois de plus...
44:00 - Alors justement, juste pour boucler la chose,
44:02 et vous promis, on va parler de Marseille,
44:04 Éric Coquerel, député de la France Insoumise de Saint-Saint-Denis,
44:07 président de la commission des finances à l'Assemblée nationale,
44:10 qui était l'invité du 18-20 France Info.
44:12 Autrefois, on disait "le roi te touche, Dieu te guérit".
44:15 C'était le toucher des écruels.
44:17 Et il a accordé un pouvoir comme ça de soigner les gens.
44:19 Alors avec Macron, c'est "le roi te touche, tu trouves un emploi".
44:23 "Le marché te trouve un emploi".
44:25 Je ne comprends pas pourquoi il fait ça Emmanuel Macron.
44:27 Il nous avait déjà fait le coup en disant que les chômeurs n'avaient qu'à traverser la route
44:30 pour trouver un emploi.
44:32 Et là, il donne une espèce de côté artificiel
44:36 et quand même très méprisant vis-à-vis des gens qui sont privés d'emploi
44:40 avec ce genre de phrase.
44:42 - Bon aller, on a bouclé l'histoire, on a compris.
44:44 Ça bouffe beaucoup de temps à chaque fois, c'est compliqué.
44:46 Il y a quand même des annonces qui sont faites.
44:48 Vous voulez qu'on commence par quoi ? Par la sécurité ?
44:50 Ou peut-être celle de ce soir ? Le collège de 8h à 18h dans les quartiers d'éducation prioritaire.
44:56 Là-dessus, Henri Vernet, quelle est l'idée ?
44:59 C'est que Marseille va servir de laboratoire pour le pays tout entier.
45:04 C'est cette idée quand même.
45:05 - Ah oui, il y a cette idée de laboratoire, ça c'est bien évident.
45:07 C'est le laboratoire, c'est l'idée de montrer que des politiques publiques
45:10 peuvent être efficaces, peuvent rentrer en vigueur.
45:12 Il faut en finir avec l'effet d'annonce et puis le temps interminable,
45:16 l'inertie extraordinaire qui fait que finalement,
45:18 les gens ne voient jamais rien venir sur le terrain.
45:20 Donc en cela, c'est un laboratoire.
45:22 Est-ce que ce laboratoire marchera ou pas ?
45:23 Et c'est vrai que là, les terrains sont immenses et nombreux en même temps.
45:28 Là, en l'occurrence, c'est l'éducation qui est concernée par celui-là.
45:31 C'est aussi une façon, plus vous avez de collèges, moins vous avez de temps
45:35 d'avoir des gamins dans la rue.
45:36 Parce que c'est cela aussi qui alimente le Marche des points de Dix,
45:41 le marché de la drogue, etc.
45:43 C'est d'avoir des gamins sur lesquels les dealers viennent mettre la main
45:46 pour s'en s'y faire.
45:47 – Il y a quoi, les 5 milliards qui arrivent sur Marseille,
45:49 c'est une façon d'aborder la politique à un niveau plus local ?
45:53 – À défaut de pouvoir changer la France, au moins de transformer un territoire.
45:57 Il y a quand même un côté, c'est aussi, autant un attachement à Marseille
46:02 qui si j'ai bien compris, c'est fait par l'OM, comme c'est original.
46:05 Mais en tout cas, et quand même cette idée, effectivement,
46:07 qu'il y a une forme d'empêchement à vraiment transformer ce pays en profondeur,
46:12 tel que si on se rebase sur le bouquin "Révolution",
46:14 on va dire que l'ambition était un peu autre.
46:16 – Mais vous n'y croyez pas, Marseille qui serait une sorte de vitrine
46:18 pour le national ?
46:19 – Une vitrine, je ne sais pas, honnêtement, je pense que c'est…
46:21 – Enfin, quand vous dites vitrine, c'est pour essayer, pour tester.
46:23 – Pour les expérimentations, partout où c'est possible,
46:26 mais quand ça répond aussi aux problématiques des territoires.
46:28 Marseille, c'est une scène aussi très complexe.
46:31 On ne peut pas dire qu'il y ait une Macronmania non plus,
46:33 et que les méthodes Macron soient…
46:34 Attendu, Benoît Payan, le maire, il a bien compris l'intérêt qu'il pouvait y trouver,
46:38 évidemment, donc il a plutôt des mots doux à l'égard d'Emmanuel Macron.
46:41 Mais la proposition politique macroniste,
46:44 elle n'est pas du tout au cœur de l'attente des Marseillais.
46:48 Je rappelle quand même qu'en tête de la présidentielle à Marseille,
46:51 c'est plutôt Jean-Luc Mélenchon, ou deux dernières élections présidentielles ?
46:53 – Patricia Lémonière ?
46:54 – Effectivement, à Marseille, le public n'est pas fan du président de la République,
46:59 mais là, ce qui est intéressant aujourd'hui,
47:01 enfin, ce n'est pas le problème immédiat, c'est le problème des prochaines élections,
47:05 ce qui est intéressant aujourd'hui, c'est de voir cette volonté de mettre
47:09 de la politique publique, de l'investissement public,
47:12 alors que le président est très attaché au secteur privé, au libéralisme.
47:16 Et là, sur Marseille, on a une tentative de faire marcher
47:19 les interventions directes de l'État,
47:21 jointes aux interventions de la communauté,
47:24 aussi bien de la municipalité que de la région, etc.
47:27 Et pour essayer de bousculer, parce qu'il y a dans cette région,
47:31 comme dans bon nombre de régions, des lenteurs administratives
47:34 qui agacent au plus haut sommet de l'État, effectivement,
47:37 parce que, entre la ville, la municipalité, la région, et tout ça,
47:43 personne ne s'entend et tout le monde, parfois, se tire à l'abourd.
47:46 Donc, si vous voulez excuser du terme, il se tire à l'abourd,
47:49 et donc, tout va lentement, et là, il veut, une nouvelle fois,
47:52 comme il le dit, chambouler et renverser tout sur son passage.
47:55 Ce n'est pas évident que tout le monde le suive.
47:57 - Nous restons à Marseille avec les paroles de Marseillais.
47:59 Dans un court instant, 20h50 et une minute sur France Info,
48:03 le fil info, le retour, Emmanuel Langlois.
48:05 - Le patron de Wagner, qui justifie la marche d'avant-hier
48:09 dans un message audio d'une dizaine de minutes,
48:12 Evgeny Prigojine, affirme que le but n'était pas
48:15 de renverser le régime de Vladimir Poutine,
48:18 ni de s'emparer du pouvoir.
48:20 Il estime toutefois que l'avancée de ses troupes vers Moscou
48:23 a révélé de graves problèmes de sécurité en Russie.
48:26 Selon la télévision d'État russe, ce soir,
48:29 le président Vladimir Poutine doit faire dans la soirée
48:32 une série d'annonces importantes sans plus de précisions.
48:35 Deux jours après cette rébellion avortée du patron de Wagner,
48:39 Sergei Lavrov, le ministre des Affaires étrangères,
48:42 lui affirme ce soir que les instructeurs militaires russes
48:45 poursuivront leurs activités en Centrafrique.
48:48 Des greffiers, en colère, ils étaient rassemblés
48:51 devant les tribunaux de France Aujourd'hui,
48:54 protestant contre un projet de revalorisation salariale
48:57 qui leur ferait perdre de l'ancienneté.
49:00 Selon eux, ils dénoncent aussi le mépris dont leur profession
49:03 ferait l'objet depuis des années.
49:05 A Paris, des adjoints administratifs et des magistrats
49:08 sont venus grossir les rangs de la mobilisation.
49:11 L'Espagne fait face, elle, à sa première vague de chaleur
49:14 de l'été, avec des températures qui ont dépassé, ce lundi,
49:17 les 44 degrés en Andalousie, dans le sud de l'Espagne.
49:20 Les Français sont en état d'alerte depuis dix ans.
49:23 La fréquence de ces épisodes de chaleur a triplé
49:26 par rapport aux années antérieures, selon l'agence
49:29 météo espagnole AEMET.
49:31 Et puis, c'est la première française à gravir
49:34 les 14 sommets les plus hauts du monde, à plus de 8000 m d'altitude.
49:37 Sophie Laveau a terminé, ce lundi, l'ascension
49:40 du Nanga Parbat, au Pakistan, le dernier qui manquait
49:43 à son pas de marais. Seules trois femmes avant elle
49:46 étaient parvenues à réaliser cette prouesse.
49:50 France Info.
49:53 20h, 21h, les informés.
49:56 Jean-François Aquilli.
49:58 Emmanuel Macron en immersion, trois jours à Marseille.
50:01 5 milliards d'euros promis, c'était il y a deux ans,
50:04 pour renforcer les effectifs de police, rénover
50:07 les écoles, l'espace urbain, le réseau de transport
50:10 en commun qu'en pensent les Marseillais.
50:13 On s'aperçoit, quand on passe devant les quartiers nord,
50:16 des voitures de, je dirais même des fourgonnes de police,
50:19 CRS, tout ça. Vu tout ce qui se passe,
50:22 c'est vrai qu'il y aurait des forces de l'ordre
50:25 en plus grand nombre, ça pourrait être quelque chose de bien.
50:28 Quand vous demandez la présence de fonctionnaires de police
50:31 dans les quartiers, il n'y a pas assez d'effectifs.
50:34 Alors voilà, sur le vieux Porsche, aux entendus, sur la sécurité,
50:37 23 morts, déjà, dans les règlements
50:40 de compte liés au trafic de stupéfiants, deux mineurs blessés
50:43 par balles hier à proximité d'un point de deal
50:46 dans le 14e arrondissement,
50:49 un mitraillage à la Kalachnikov, comme dans
50:52 les films de gangsters les plus durs,
50:55 Anne-Elisabeth Moutet, il y a cette insistance
50:58 à vouloir régler
51:01 au fond l'insécurité à Marseille,
51:04 le trafic de stupéfiants qui va grandissant,
51:07 et en y apportant des renforts de police,
51:10 une quatrième compagnie de CRS, 25 nouveaux enquêteurs
51:13 de la division criminelle et de la brigade de répression
51:16 du banditisme, c'est la solution
51:19 qu'il faut apporter à Marseille, mais du coup partout ailleurs, finalement.
51:22 - Ce n'est jamais mauvais de rajouter des effectifs
51:25 de police dans une ville qui a un problème de sécurité.
51:28 Ce serait bien aussi, puisqu'on a parlé tout à l'heure de collège, de rajouter
51:31 des professeurs avant d'expliquer qu'il faut qu'ils fassent des heures supplémentaires
51:34 ou bien qu'ils trouvent des choses à faire faire à des jeunes, et c'est une bonne idée aussi.
51:37 Il y a tout de même un côté Yaka Faucon, quelque part.
51:40 Parce que Marseille est une ville qui est très contrastée,
51:43 il y a de plus en plus, enfin je veux dire,
51:46 il y a tout un tas de gens qui s'installent à Marseille dans certains quartiers,
51:49 c'est une ville qui a une grande amplitude sociale, avec des bobos,
51:52 des gens qui réussissent, des quartiers à gros problèmes,
51:56 des quartiers populaires encore extrêmement vivants,
51:59 c'est une grande ville qui a gagné ça. - Oui, c'est insoluble à vos yeux.
52:02 - Je pense que, et Emmanuel Macron fait comme on dit chez les anglo-saxons,
52:05 du "top down", c'est-à-dire que c'est du haut,
52:08 et puis on dit "voilà, il faut faire ça".
52:11 Mais changer les choses dans Marseille, c'est surtout, à mon avis,
52:14 mais dans n'importe quelle ville et n'importe quel endroit,
52:17 c'est un travail de concertation qui est fait avec un minimum de publicité
52:20 et un maximum de contact, pour voir les points où ça blesse.
52:23 Et si on les montre en évidence, ça blesse d'autant plus les gens
52:26 qui pensent parfois qu'on les accuse,
52:29 alors que simplement on dit "vous êtes dans une situation difficile".
52:32 On ne sait pas la manière de régler les choses dans ce pays.
52:35 De temps en temps, on assemble une convention citoyenne,
52:38 c'est-à-dire des gens qu'on tire au hasard, littéralement,
52:41 on les fait parler pendant un bout de temps, et ensuite on oublie ce qu'ils ont dit.
52:44 La personne à qui il me fait penser sur ce tour de Marseille,
52:47 c'est Boris Johnson, pendant la campagne électorale de 2019,
52:50 quand il va dans le Nord, et il réussit à faire tourner
52:53 les électeurs travaillistes du Nord, et il les fait voter conservateurs,
52:56 ce qui n'est vraiment pas un instinct, et qui ne va pas se reproduire l'année prochaine,
52:59 en leur disant "on va faire ça, on vous écoute, on va s'en occuper".
53:02 Ça n'a pas marché, parce que Johnson, c'était pareil,
53:05 je vous promets plein de trucs, et puis ce n'est pas arrivé.
53:08 Il y avait même un ministère pour...
53:11 - Henri Vernet, vous y croyez, cette capacité de l'État à investir un certain nombre de milliards,
53:14 il y en a cinq, et à essayer de bouger les choses ?
53:17 - Que les milliards versés ou les millions, en l'occurrence centaines de millions versés par l'État,
53:20 changent définitivement les choses à Marseille,
53:23 ce n'est pas une évidence que ça soit déjà arrivé auparavant.
53:26 Néanmoins que le président de la République, mais c'est vrai que ça pourrait être quelqu'un d'autre,
53:29 ça pourrait être la première ministre, ça pourrait être le ministre de l'Intérieur,
53:32 ça pourrait être tout simplement des préfets, peu importe.
53:35 Mais en tout cas, que la puissance publique prenne en charge,
53:38 avec les moyens de l'État, de la politique, des questions comme la sécurité,
53:41 ça, ça me paraît évident, parce que oui, je veux dire que là,
53:44 on peut faire top-down ou down-top comme on voudra,
53:47 on ne va pas faire non plus de réunir, par exemple, les dealers du quartier Nord
53:50 avec ceux du quartier voisin, etc., pour dire "attendez les gars,
53:53 on va apporter une solution, comment on va s'arranger avec les chouffes,
53:56 comment on va s'arranger avec les clients, avec les bobos qui vont venir nous aider".
53:59 Bon, non, je veux dire, soyons sérieux, il y a quand même des problèmes qui se posent,
54:02 qui ont des problèmes de sécurité énormes, on l'a rappelé,
54:05 23 tués dans des questions de trafic de drogue en 6 mois,
54:08 ce chiffre ne fait qu'augmenter. Bref, il est quand même vraiment temps
54:11 que, en effet, l'État, en tout cas la force publique,
54:14 réinvestisse ou en tout cas investisse totalement
54:17 ce domaine de la sécurité qui est crucial.
54:20 Et puis, il y a un moyen dans l'éducation également, dans le logement,
54:23 bref, dans toutes ces plaies de Marseille, là, l'État aussi a un rôle à jouer.
54:26 Donc, il joue son rôle là où il doit le jouer, et le reste, en effet, au privé.
54:29 – Oui, pour conclure, je préférerais justement…
54:32 – Non, moi, je suis d'accord avec la fin, c'est-à-dire qu'on préférerait quelque chose
54:34 d'un peu moins messianique et un peu moins binaire, c'est-à-dire,
54:37 l'insécurité, c'est les flics, la réussite, c'est les co…
54:40 enfin, il y a une réponse globale à apporter, et à la base,
54:43 quand ce plan a été présenté, c'était justement une réponse un peu massive et globale.
54:46 – Oui, mais il y a aussi une réponse globale, c'est-à-dire,
54:49 il y a une réponse globale, c'est-à-dire, il y a une réponse globale,
54:52 qui est de dire, il y a une réponse globale, qui est de dire,
54:55 il y a une réponse globale, qui est de dire, il y a une réponse globale,
54:58 qui est de dire, il y a une réponse globale, qui est de dire,
55:01 il y a une réponse globale, qui est de dire, il y a une réponse globale,
55:04 qui est de dire, il y a une réponse globale, qui est de dire, il y a une réponse globale,
55:07 qui est de dire, il y a une réponse globale, qui est de dire, il y a une réponse globale,
55:10 qui est de dire, il y a une réponse globale, qui est de dire, il y a une réponse globale,
55:13 qui est de dire, il y a une réponse globale, qui est de dire, il y a une réponse globale,
55:16 qui est de dire, il y a une réponse globale, qui est de dire, il y a une réponse globale,
55:19 qui est de dire, il y a une réponse globale, qui est de dire, il y a une réponse globale,
55:22 qui est de dire, il y a une réponse globale, qui est de dire, il y a une réponse globale,
55:25 qui est de dire, il y a une réponse globale, qui est de dire, il y a une réponse globale,
55:28 qui est de dire, il y a une réponse globale, qui est de dire, il y a une réponse globale,
55:31 qui est de dire, il y a une réponse globale, qui est de dire, il y a une réponse globale,
55:34 qui est de dire, il y a une réponse globale, qui est de dire, il y a une réponse globale,
55:57 - Nous vous présons ce soir, Patricia Allémonière, c'est la fin des Informer,
56:00 bonne soirée sur France Info.
56:02 [Musique]